Séance publique du 25 janvier 2016

Page 1

Séance publique du 25 janvier 2015 Examen du Budget 2016 Monsieur le Président, Chers collègues, Le budget que nous examinons aujourd’hui va incontestablement avoir des conséquences importantes sur le quotidien des Essonniens. Je ne reviendrais pas sur les différentes interventions des collègues de mon groupe, dont je partage l’ensemble des constats et commentaires qu’ils ont pu nous faire partager à l’instant. Je voudrais simplement vous dire mon inquiétude. Oui je suis inquiet. Inquiet parce que ce budget fait apparaitre, d’une manière claire et assumée, votre volonté d’en découdre avec ce qui a fait, jusqu’à aujourd’hui, notre identité essonnienne. Chers collègues, excusez-moi par avance de ce trop-plein de romantisme mais, oui, j’aime notre beau département. L’Essonne ce n’est pas un département comme les autres, l’Essonne est un département qui, depuis presque 20 ans, est pris en exemple car c’est un département qui innove, c’est un département qui accompagne ses territoires, c’est un département qui protège les plus fragiles, c’est un département qui a mis en place des politiques volontaristes pour répondre aux défis de ce début de siècle en matière d’emploi, en matière de développement durable, en matière d’éducation, en matière de lutte contre les injustices et de lutte contre les discriminations. C’est l’institution départementale qui a accompagné la création de Génopôle, c’est l’institution départemental qui a inventé l’école de la 2ème chance, c’est encore l’institution départementale qui était à l’origine de l’Apa +, de la création des maisons de retraite à 60 euros par jour, de la mise en place du système d’argent de poche extra légal, pour permettre à nos ainés mais aussi aux personnes victimes d’un handicap de pouvoir vivre dans des conditions décentes. C’est cette même institution départementale qui a permis à des milliers de collégiens de bénéficier des meilleures conditions d’apprentissage avec des dispositifs qui ont fait leurs preuves. Je veux bien entendu parler de Mieux se former au collège mais aussi des dispositifs collégiens citoyens et réussir sa 6ème. C’est elle qui a instauré la mise en place du quotient familial et la gratuité de la

Intervention budget 2016

25 janvier 2016


cantine pour les plus fragiles permettant à de nombreux collégiens d’avoir un repas équilibré dans la journée. C’est l’institution départementale qui protège les enfants confiés à l’aide sociale à l’enfance pour leur permettre de se construire parfois au-delà de l’âge légal de la majorité car, oui, il faut parfois accorder un peu plus de temps à un jeune pour qu’il puisse voler de ses propres ailes. C’est d’ailleurs cette même institution départementale qui a mis en place des outils pour l’autonomie des jeunes avec la carte jeune, qui a accompagné l’emploi des jeunes avec le financement des emplois d’avenir et des services civiques mais aussi qui a accompagné les projets de notre jeunesse grâce au fond départemental d’aide aux jeunes. Des exemples comme ceux que je viens de vous donner, il y en a encore des dizaines et des dizaines sur les politiques sociales, sur les politiques environnementales, sur les politiques de soutien aux associations et au monde sportif, sur les politiques culturelles, sur les politiques d’insertion, de logement ou de politique de la ville. Et vous remarquerez que si j’emploie le terme « institution départementale » ce n’est pas par hasard. Car si, c’est bien sous l’égide de la gauche que toutes ces politiques sont nées, elles ont, dans la quasi-totalité des cas, été adoptées à l’approbation d’un grand nombre d’élus de votre majorité, ici présents, Monsieur le Président. Mais ces politiques sont nées également avec les agents du département qui ont, chevillé au corps, le sens du service public et qui méritent une considération à la hauteur de leur investissement et de leur professionnalisme. Alors oui, renier l’héritage de ces 20 années, c’est renier l’identité de notre département qui est, aujourd’hui, l’otage d’une grossière manœuvre politicienne qui ne vous fait pas honneur. Chers collègues, Comprenez-moi bien, je ne dis pas ici qu’il n’y a pas de difficultés budgétaires. Je ne dis pas qu’il n’y a pas besoin de trouver des économies, nous en avons d’ailleurs fait nous-même lors des précédents exercices budgétaires. Et c’est bien normal. Les difficultés dans lesquelles se trouvent toutes les collectivités de ce pays sont réels mais crier à la faillite est un mensonge. Intervention budget 2016

25 janvier 2016


Est-ce qu’un département en faillite générerait 21 M€ d’excédents sur son compte administratif ? Je ne pense pas. Est-ce qu’un département en faillite aurait la confiance des banques pour continuer à emprunter ? Je ne pense pas. Est-ce que la situation du département nécessite d’assommer les ménages essonniens d’une facture de 71 M€ en impôts supplémentaires ? Il est certain que non. Mais c'est une méthode que vous affectionnez particulièrement, Monsieur le Président. Vous l’avez déjà employé lorsque vous avez été élu à Montgeron en créant 2,5 millions d’euros d’impôts supplémentaires dans une ville qui présentait un excédent de 4 M€ sur l’exercice 2014, l’année de votre élection. Vous comprendrez alors que cette nouvelle faillite, que vous inventez de toute pièce, n’est là que pour justifier vos choix politiques. Et ce sont les familles qui paieront les conséquences de vos choix avec plus d’impôts et moins de services publics. Pour compléter les propos tenus par les collègues de mon groupe juste avant moi, je relèverais quelques points concernant les budgets de la politique du logement et la politique de la ville qui subissent des baissent drastiques dans une période où la cohésion sociale est plus que jamais essentielle : Tout d’abord, la baisse de 7,3 % des mesures de prévention de l’aide sociale à l’enfance. Je parle principalement des aides financières (hors nuitées d’hôtels) qui viendront, pour une part et de manière mécanique, alourdir fortement les demandes d’aides auprès du Fonds de Solidarité pour le Logement, qui lui subit une diminution de l’ordre d’un peu plus de 200 000 €, mais je souhaite aussi vous alerter sur l'impact dramatique sur les budgets des CCAS et donc des communes. D’autre part, l’arrêt pur et simple du financement des associations de locataires qui génère une économie que je qualifierais de symbolique. Et pourtant, le symbole est grand. Pendant les quatre années où j’ai eu le privilège d’exercer la fonction de VicePrésident, j’ai pu mesurer le travail et les batailles menées au quotidien par ces associations qui font beaucoup pour les habitants avec peu de moyens. Il en est de même pour l’association d’information pour le logement dont les financements baissent de 15 % alors que ces associations assurent bien souvent des missions de service public indispensable. Intervention budget 2016

25 janvier 2016


En investissement, ce sont 9,6 M€ qui sont inscrits en crédit de paiement (en diminution de 37,78 %), ces crédits de paiement qui permettent le règlement des opérations subventionnées les années précédentes. Concernant le financement d’opérations nouvelles, le rapport fait état de l’inscription d’1 M€ pour les villes du Sud du département et 450 000 € pour le dispositif de location solidaire, soit 1,45 M€ d’autorisation de programme pour l’année 2016. Alors j’aurais une question : comment allons-nous atteindre l’objectif des 1 000 logements construits et des 1 000 logements réhabilités par an qui figure dans le plan de mobilisation pour le logement que nous avons adopté, ici même, à l’unanimité il y a deux ans ? Vous savez, ces logements (PLA-I) à loyers très modérés qui manque cruellement en Ile-de-France et qui ne sortent pas de terre si ils ne sont pas financés. Il en est de même pour les crédits d’investissement dédiés à la politique de la ville, dont le budget est en baisse de 64 %. Ces crédits qui permettent d’accompagner les territoires au titre des Contrats de ville et permettent la création d’équipements et services publics essentiels qui garantissent la cohésion sociale. Alors oui, les difficultés budgétaires existent mais il y a surtout des choix politiques et vous avez choisi d’accorder 23 M€ supplémentaires pour les communes sans aucun critère. Vous avez choisi de faire passer au second plan les politiques de solidarité, de logement et de cohésion sociale. Et pour conclure je vous dirais simplement, Monsieur le président : vous avez inventé la faillite financière du département mais la seule faillite qui existe, c’est bien celle de votre manque d’ambition pour l’Essonne.

Intervention budget 2016

25 janvier 2016


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.