Fotoloft 6

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FOTOLOFT 6

RENCONTRES IMAGES ET VILLE Natures en ville

NegPos dans les quartiers Raul Cañibano Géraldine Chuniaud Galerie Annie Gabrielli


SOMMAIRE ÉDITO

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P. 3

AUTOMNE-H

RENCONTRES IMAGES ET VILLE 2014 10ÈME ÉDITION _ P. 4 à 14 GROUPE DE RECHERCHE REGARDS SUR LA VILLE ___ P. 5 et 6 PHILIPPE IBARS _____________________________________________ P. 7

AGENDA

MARIE-DOMINIQUE GUIBAL _________________________________ P. 8

GROUPE DE RECHERCHE REGARDS SUR LA VILLE – NATURES A NIMES

ROUBINA KHODADIN ________________________________________ P. 9

Expositions du 26 novembre 2014 au 31 janvier 2015

LAURENT GUENEAU

Vernissage le mercredi 26 novembre à partir de 18 heures

ANIMAL URBAIN

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P. 10 à 13

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PREP’ARTS À NÎMES

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P. 14 P. 15

NEGPOS DANS LES QUARTIERS DE NÎMES ________ P. 16 à 17 FESTIVAL CERBERE / DAVID SAMBLANET____________ P. 18 à 19 GÉRALDINE CHUNIAUD PAR PIERRE MAKANDA _____ P. 20 à 21 RETOUR SUR UNE EXPO : RAUL CAÑIBANO GALERIE ANNIE GABRIELLI AGENDA REGIONAL FORMAFOTO

Avec Anne Marie Suire, Gerard Jeanjean, Laurence Coussirat, Hervé et Marie-France Bussy, Jean-Paul Garcia, Claudine Declercq Lieu : Bibliothèque de l'Université de Nîmes – Site Vauban, 1 rue du Docteur Salan 30000 Nîmes Accès Libre du Lundi au Samedi de 9h à 19h

PHILIPE IBARS – JARDIN PUBLIC

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P. 22 à 25

du 26 février au 15 avril 2015. Vernissage le vendredi 27 février à 12h30

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P. 26 à 27

Lieu : IFME 2117, Chemin du Bachas 30000 Nîmes T : 04 66 68 99 60

P. 28 à 32

Ouvert du lundi au vendredi de 08h00 à 12h30 et de 13:30 à 17h30

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P. 30 MARIE-DOMINIQUE GUIBAL – LES ARBRES EN HABIT ROUGE FONT LA HAIE AUX PASSANTS

La revue FOTOLOFT est éditée par l’association NEGPOS à 2000 exemplaires. Direction artistique: Patrice Loubon

Exposition du 27 Novembre 2014 au 31 Mars 2015 Vernissage le Jeudi 27 Novembre à partir de 12h

Assistante de direction : Marie-Louise Reus-Roca

Lieu : Maison des initiatives, Parc Kennedy, 285 Rue Gilles Roberval, 30900 Nîmes

Secrétaire de rédaction : Françoise Salgon

Accès Libre du Lundi au Vendredi de 12h à 14h

Chargée de communication : Myriam Arpinon Graphisme : Edgar Bellec d'après une maquette de Jean-Louis Escarguel Animatrices quartiers : Valérie Payet et Géraldine Chuniaud Projets européens et régie technique : Vanessa Landeta Projets éducatifs : Frédéric Soumier

LAURENT GUENEAU – QUESTIONS DE NATURE Exposition du 28 Novembre 2014 au 31 janvier 2015 Vernissage le vendredi 28 Novembre à partir de 18h30 Lieu : Galerie Negpos-Fotoloft, 1 Cours Némausus 30000 Nîmes

Webmaster : Bruno Généré

A l'exception du Vernissage, accès libre sur Rdv

Photo de couverture: Marie-Dominique Guibal

ROUBINA KHODADIN de la cie VOOA, Vers une Ouverture Ô Arts-NUITS Performance le 28 Novembre 2014 à 19h

NegPos 1, cours Némausus B301 30000 Nîmes

Conception et performance : Roubina – Durée : 15 min

www.negpos.fr - contact@negpos.fr T: 04 66 76 23 96 - M: 06 71 08 08 16

Lieux : Galerie Negpos-Fotoloft, 1 Cours Némausus 30000 Nîmes

Avec le soutien de la Ville de Nîmes, du Conseil général du Gard, du Conseil régional Languedoc-Roussillon, de la DRAC Languedoc-Roussillon, de l’ACSE et de la SAIF (Société des Auteurs d’Images Fixes).

LES ETUDIANTS DE PHOTOGRAPHIE PREP'ARTS de l'institution Saint Stanislas (Nîmes) – ANIMAL URBAIN Exposition du jeudi 4 décembre 2014 au vendredi 9 janvier 2015 Vernissage le jeudi 4 décembre à partir de 19h Avec Jonathan Mourglia, Claire Dujardin, Vincent Royer, Laurelenn Jacquet, Clara Faye, Pauline Pujalte, Fanny-Laure Bovet, Sarah Thoraval Lieu : Maison pour tous Boris Vian 14, Rue de l'Améthyste 34000 Montpellier *Accès libre du lundi au vendredi, de 9h à 12h et de 14h à 19h (vendredi 18h)


HIVER 2014 - 2015 ÉDITO Rencontres Images et Ville 2014 - Natures en Ville L’édition 2014 des Rencontres Images et Ville s’ancre une nouvelle fois dans une réflexion ouverte sur la ville. Cette fois-ci, ce sont les relations, tendues ou harmonieuses, qu’entretiennent ville et nature qui sont le sujet de notre étude. Au cœur des Rencontres Images et Ville, et comme chaque année depuis 1997, la mission Regards sur la Ville permet à un groupe de photographes de réfléchir collectivement autour d’une thématique sur la ville de Nîmes. La ville s’est construite contre la nature. Dans un souci de protection, l’homme a de façon récurrente toujours souhaité l’éloigner, la maîtriser et la réduire a une fonction décorative ou nutritive. Eternel conflit qui est loin de s’achever, on voit pourtant aujourd’hui émerger face à l’ampleur de la crise économique, de nouvelles relations plus conciliantes et un désir nouveau de nature. Ainsi à Athènes, un ancien aéroport est devenu un champ d’expérimentations alternatives, une oliveraie « participative » de plus de 2 000 arbres côtoie un jardin autogéré, à Detroit (USA) les jardins communautaires se multiplient et l’on en vient à se demander si cette ville anciennement capitale de l’industrie automobile mondiale n’est pas en train de devenir la ville la plus verte des Etats-Unis ! Et pour fêter cette 10ème édition, événement oblige, ne pas rater le lancement au printemps 2015 d’un livre rétrospectif des 10 ans de Rencontres Images et Ville !

Prép’Arts – Institution Saint Stanislas Depuis environ 20 ans, l’Institution Saint Stanislas à travers Prep’Arts dirigée par Marc Lemanissier, propose une préparation post-bac sur deux ans aux grandes écoles de photographie (Louis Lumière, ENSP d’Arles) et de cinéma. Les enseignants eux-mêmes diplômés des Beaux-Arts de Nîmes (Christian Bonifas) ou de l’ENSP d’Arles (Jacques Fournier et Patrice Loubon) assurent à cette préparation un niveau de qualité optimum. Amplifiant la démarche éducative de NegPos, un partenariat se met en place en 2015 entre les deux structures. Dans la même dynamique, dés la rentrée de septembre 2015 NegPos va renforcer son offre de formations. Bénéficiant depuis juillet 2014 d’un numéro d’organisme formateur et ayant trouvé en la personne de Frédéric Soumier (diplômé du Bac Pro Photo de Tarascon) la personne indispensable au développement de cet axe, NegPos relève peu à peu le défi, de structurer à Nîmes un pôle de formation à l’image haut de gamme ouvert à tous, aux amateurs comme aux professionnels.

NegPos dans les quartiers Effervescence soudaine à Valdegour où depuis quelques années se développe lentement mais sûrement notre projet d’atelier autour de l’image et de l’édition. L’atelier de l’image enfin opérationnel ouvre ses portes le jeudi 27 novembre avec l’exposition Jardin public de Philippe Ibars, ancien habitant du quartier, photographe devenu aujourd’hui enseignant au Lycée de la CCI de Nîmes. Mais ce n’est pas tout… Doté d’équipements professionnels tant au niveau de la photographie traditionnelle que de l’image numérique, l’atelier de l’image devient le premier Fab Lab gardois autour des métiers de l’image et de l’édition. Ici, ceux qui le désirent pourront utiliser tous les outils de la chaine graphique et ainsi s’initier à ces métiers qui conservent encore aujourd’hui de nombreuses débouchées professionnelles. Parallèlement, du côté du Chemin Bas se mijote un ouvrage, qui devrait lui aussi voir le jour en 2015 et qui se fera l’écho de l’importante transformation vécue par ce quartier dans le cadre de la rénovation urbaine qu’il vient de connaître. Cette édition se fera grâce à l’obtention d’une partie de la réserve parlementaire du député Christophe Cavard que nous remercions.

Programmation d’expositions 2015

Photographie Yomer Montejo Harrys

Riche et renouvelée, la programmation 2015 reprendra dés février avec une exposition des œuvres de Géraldine Chuniaud, artiste installée à Nîmes dont vous retrouverez en pages internes une large présentation. Suivra aux mois de mars et avril une exposition autour de la collection d’œuvres conservées par la galerie, doublée d’une surprise dont nous gardons encore le secret... Au printemps viendra le temps des Rencontres Images et Ville qui changeront ainsi définitivement de période, s’inscrivant annuellement au printemps et rejoignant par la même, le Mois de l’Architecture et du Patrimoine créé par la DRAC Languedoc Roussillon, il y a maintenant 2 ans. Après une brève trêve estivale (août), la rentrée se consacre aux jeunes pousses de la photographie cubaine, une relève inattendue et sans tabou, qui nous délivre un portrait actuel de la grande île des Caraïbes, sans concessions. Nous clôtureront 2015 avec le retour du PanoraMarocain, qui comme sa première édition s’attachera à nous révéler un Maroc loin des stéréotypes à travers des regards de photographes marocains actuels de toutes générations.


RENCONTRES IMAGES ET VILLE 2014 10ÈME ÉDITION PAGE 4

NATURES EN VILLE

Poursuivant sa stratégie d’épuisement de ce qu’est aujourd’hui devenue la ville et de ses futurs possibles, cette 10ème édition des RIV se veut encore une fois au cœur de l’actualité, tant locale qu’internationale. Plusieurs questions se posent alors quant aux rapports et aux imbrications de ces deux entités « antagonistes » que peuvent être ville et nature. Combattue et dominée sans aucune pitié par l’homme, cette nature ne cesse de nous rappeler à travers des formes nombreuses et critiques, qu’elle est bien là et pour longtemps. Ainsi pour paraphraser Claude Levi-Strauss « la nature a commencé sans l’homme, elle s’achèvera sans lui ». Mais revenons à notre empreinte locale, s’il est vrai que Nîmes est une ville où la nature tient une place de choix tant sur le plan de la place de la végétation que de son rapport au monde rural… Comment s’expriment donc ces natures en ville et quelles relations entretenons-nous avec elles. C’est ce qu’interrogent avec opiniâtreté plusieurs des travaux présents dans cette sélection. Pour commencer par elles, les deux expositions se tenant dans le quartier périphérique de Valdegour, donnent d’emblée le ton de ces nouvelles RIV. Ainsi, le travail de Marie-Dominique Guibal présenté à la Maison des Initiatives (Parc Kennedy) nous renvoie avec grande habileté et poésie, d’un univers concret implacable (l’aménagement urbain de la voie propre du TramBus) à un monde parallèle où triomphe sans équivoque un pur signe écarlate et abstrait. A la galerie de l’Atelier de l’image NegPos, promenade Newton, Philippe Ibars, amoureux effréné de ce joyaux « chlorophyllé » que sont les Jardins de la Fontaine, nous transmet par un formalisme tout en douceur et rigueur, strié de clins d’œil complices, les infinis bienfaits que nous réserve cet espace vert unique s’il en est. De leur côté, à la Bibliothèque de l’université Vauban, pour chacun des participants à la mission Regards sur la Ville 2014, les natures de Nîmes sont analysées et montrées souvent dans une perspective intriguée et inquiète. Car si le principe écologique est aujourd’hui au cœur de toutes les réflexions, l’homme – et c’est le cas de le dire – est en train de scier consciemment la branche sur laquelle il est assis. Comment est-il alors possible d’énoncer dans ce cadre urbain qui nous concerne pratiquement tous à présent, la place de la nature en ville ? Peu sont les photographes qui ont abordé profondément cette question en tant que telle. Si la végétation est souvent présente dans le paysage urbain, elle l’est quasiment au même titre que dans le POS (Plan d’Occupation des Sols), un élément, ni plus ni moins, du mobilier urbain. La plupart du temps il ne faut pas qu’elle empiète sur le vrai sujet : l’urbanisme pour l’aménageur, la ville et l’humain pour le photographe.

Jardins publics et ouvriers, balcons ornés et herbes folles des rues asphaltées, friches urbaines où la nature reprend rapidement ces droits, ronds-points fleuris aux essences locales, la végétation urbaine est souvent sous contrôle, redoutée et paradoxalement espérée. Il y a quelques années, à Athènes ce sont les habitants eux-mêmes qui ont ouvert le béton des chaussées pour y planter des arbres. Des mégapoles comme Mexico connaissent à l’heure actuelle de programmes de re-végétalisation qui entraînent le retour des animaux. Les phénomènes d’accoutumance de certaines espèces sauvages à l’homme ne sont plus rares et à Londres ou à Nîmes ont voit surgir aux faubourgs et dans l’espace même de la ville des sangliers et renards. Pourtant lorsqu’il s’agit de l’animal, l’observateur « monoculé » est encore plus disert. En effet, pour le photographe, nombreuses sont les possibilités de saisir l’animal en ville, sous des formes distinctes et dans différents états: oiseaux, chiens et chats de rue, bétails des foires agricoles, spectacles tauromachiques, parcs zoologiques, appartements pour chats (dont la mode est très développée au Japon), animaleries, boucheries, charcuteries, poissonneries… C’est ce que qu’ont voulu révéler du haut de leur jeune expérience, mais avec une réelle maîtrise et une implication étonnante, les étudiants de Prép’Arts (préparation aux grandes écoles de photographie de l’Institution Saint-Stanislas à Nîmes) par une exposition collective présentée à la Maison pour tous Boris Vian (Montpellier). Photographie Laurent Gueneau Ainsi, rares sont donc les photographes qui se sont portés à photographier de façon centrale la présence de ces « Natures en ville ». Parmi eux, le dernier mais pas le moindre, notre invité d’honneur dont l’exposition siège à la galerie NegPos Fotoloft au Némausus, Laurent Gueneau. Seul photographe Français contemporain – à notre connaissance – a avoir fait de la nature en ville son œuvre inconditionnelle. Il produit un regard sensible empreint d'une profonde empathie pour les arbres domestiqués et autres buissons urbains. Comme si ceux-ci avaient une âme... Et comme si le photographe leur reconnaissait le droit à exister au même titre que nous. Il est vrai qu’il y a peu, l’Assemblée nationale a concédé aux animaux le titre d’êtres sensibles. A quand l'attribution d'un tel statut aux arbres et aux formes végétales qui nous accompagnent eux aussi quotidiennement ? D’apparences banales et anodines, les images de Laurent Gueneau n’en renvoient pas moins le spectateur à sa propre perception, à ses propres tensions, l’œil du regardeur broute la surface du visible et c’est lui qui, une nouvelle fois, fait le tableau, en attendant de refaire le monde ?


RENCONTRES IMAGES ET VILLE 2014 10ÈME ÉDITION PAGE 5

NATURES À NÎMES Avec Anne-Marie Suire, Gérard Jeanjean, Laurence Coussirat, Hervé et Marie-France Bussy, Jean-Paul Garcia, Claudine Declercq.

Photographie Gérard Jeanjean

Au coeur des Rencontres Images et Ville, et comme chaque année depuis 1997, la mission Regards sur la Ville permet à un groupe de photographes de réfléchir collectivement autour d’une thématique sur la ville de Nîmes. Cette fois-ci, ce sont les relations, tendues ou harmonieuses, qu’entretiennent ville et nature qui sont le sujet de leur étude. La nature est vécue par chacun à la fois sur un mode singulier et passionné. Petite plante poussant clandestinement qui émerge de l’anfractuosité bétonneuse, jardins ouvriers, zones agricoles péri-urbaines, chantier de la nouvelle ligne et gare TGV, espaces verts géométriques, rideaux végétaux, arbres nocturnes … Les images ne manquent pas et le sujet semble tout autant inépuisable ! Les participants de cette 10ème édition ont produit un travail qui fera date et qui laisse une trace photographique indispensable pour la mémoire collective, une « graine » de constat pour le futur.

Photographie Laurence Coussirat

Photographie Anne-Marie Suire

Photographie Jean-Paul Garcia

Exposition du 26 novembre 2014 au 31 janvier 2015, vernissage le mercredi 26 novembre à partir de 18h.A la Bibliothèque Universitaire de l’Université de Nîmes Site Vauban 1, rue du Docteur Salan 30000 Nîmes Accès libre du lundi au samedi de 9h à 19h.


RENCONTRES IMAGES ET VILLE 2014 10ÈME ÉDITION PAGE 6

PHILIPPE IBARS JARDIN PUBLIC

« Les Jardins de la Fontaine sont un des premiers jardins publics de France et peut-être d’Europe. Les jardins, les parcs d’ornement étaient d’ordinaire à l’intérieur de propriétés privées appartenant aux « grands » de ce monde. C’est la Révolution qui a transformé ensuite de nombreux parcs en biens nationaux, ouverts au public. Public : mot chargé de sens ou de connotations qui me plaisent : public renvoie à publier, rendre public, il s’oppose à privé — privé d’images ! —, il est du côté des autres, il donne le goût des autres. J’aime tous ces gens que j’ai photographiés, images «effractionnelles» qui sont comme ôtées de la pellicule de films inconnus, inachevés, avec des lumières, des couleurs, des ombres, et le mystère de la vie tout entier préservé, images d’êtres saisis dans une fraction de seconde de leur «éternité», au milieu d’une phrase, d’un mot prononcé, d’un regard, d’une expression, d’un geste, d’une attitude que j’image et surtout imagine après coup en réinventant leur histoire. Public s’oppose aussi à acteurs, en principe, puisque les deux se font face, acteurs sur la scène et public dans la salle… mais ici, dans cette immense scène sociale qui se déploie sur plusieurs niveaux, les acteurs sont le public, et les rôles qu’ils interprètent changent assez peu au fil des ans : on vient dans ces Jardins pour sa forme physique, se promener, paresser, faire la sieste, papoter, manger, s’aimer, se baigner, jouer, parader, pédaler, escalader, prier, faire les photos du mariage, lire, sortir les chiens ou les bébés, donner à manger aux cygnes ou aux poissons... Et il y en a, des gens, dans ces Jardins dont un historien du 18e siècle disait qu’ils étaient « l’un des plus beaux morceaux de l’Europe », il y a de plus en plus de gens qui s’approprient l’espace, tout l’espace, des gens d’ici ou d’ailleurs, des jeunes, de plus en plus de jeunes, et des moins jeunes aussi, et toute la journée, et en toutes saisons. Ils en sont la vraie vie, ces gens, ils donnent au lieu son sens, sa raison d’être et depuis plus de deux mille ans. » http://fontdenimes.midiblogs.com/

// Photographies

Photographe français, né en 1953, vit et travaille à Nîmes. Pratique la photographie depuis son adolescence. A perdu presque tous ses clichés, ses négatifs et ses diapos lors des inondations de Nîmes en 1988 au cours desquelles il a réalisé des images souvent publiées par la presse. A fait de nombreuses expositions y compris dans la Maison Carrée de Nîmes pour un travail sur les maisons nimoises et en face, à Carré d’Art, sur les Jardins de la Fontaine qu’il photographie depuis plus de vingt ans. Enseigne la sémiologie de l’image et anime des ateliers ou des promenades photographiques. Écrit aussi. A publié récemment Apprendre en apprenant ou les Aigles de Bonaparte, ses souvenirs d’enseignant, et collabore occasionnellement depuis à l’illustration photographique de thèmes pour la revue Les cahiers pédagogiques.

B I O

Exposition du 26 février au 15 Avril 2015, vernissage le vendredi 27 février à partir de 12h. A l'IFME 2117, Chemin du Bachas 30000 Nîmes. Du lundi a vendredi de 8h à 17h30.


MARIE-DOMINIQUE GUIBAL

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LES ARBRES EN HABIT ROUGE FONT LA HAIE AUX PASSANTS

// www.marie-dominique-guibal.fr

les arbres en habit rouge font la haie aux passants la couleur rythme les boulevards l’espace est déployé

Je travaille sur le trait, le mouvement, l’espace urbain, le paysage, le graphisme du végétal.Mes outils d’exploration sont le dessin, la couleur, la photographie, l’image/ mouvement et des installations. Je participe régulièrement depuis 2008 au groupe de recherche Regards sur la Ville de la Galerie NegPos Marie-Dominique Guibal

B I O

Photographies Exposition du 27 novembre 2014 au 31 mars 2015, vernissage le jeudi 27 novembre à partir de 12h. A la Maison des Initiatives, Parc Kennedy, 285 Rue Gilles Roberval, 30900 Nîmes. Accès du lundi au vendredi de 12h à 14h.


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ROUBINA KHODADIN NUIT

Photo Laurence Coussirat

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Croisant les univers de la photo, du mouvement et de la musique, Nuit est à la fois Espace et Temps. Autour de ce paradigme, Nuit explore les espaces de ce temps mystérieux : ceux qui s’ouvrent en nous, ceux qui nous enferment et ceux qui nous transforment. Issue d’une collaboration initiale avec le photographe Jean Louis Bec, RouBina a par la suite monté Nuit lors d’une résidence de création en Aveyron. Nuit est la première pièce du projet international de création autour de la rencontre des arts et des peuples de la cie VOOA : il’ S.

www.Vooa.org Précédemment basée à Londres, RouBina se définit comme Chorégraphe du Mouvement, de la Musique et des Mots. Polymorphe de par le métissage toujours renouvelé des formes artistiques qu’elle explore et entrelace, RouBina a plusieurs créations à son actif et assure la direction artistique de la cie VOOA.

B I O

Performance PERFORMANCE LE 28 NOVEMBRE 2014 À 19H. À LA GALERIE NEGPOS-FOTOLOFT 1, COURS NÉMAUSUS 30000 NÎMES CONCEPTION ET PERFORMANCE : ROUBINA - DURÉE : 15 MINUTES


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LAURENT GUENEAU

QUESTIONS DE NATURE « Dans une peinture de la vie moderne Laurent Gueneau en découd avec l’espace contemporain par excellence : la ville. Dans cette quête, il ne s’attache ni aux mégapoles du monopoly, ni aux monuments marquants. Il s’attarde sur les sans-grade, les architectures sans qualité, les interstices du maillage urbain ou les cicatrices d’une ville en usage. De Pologne en Russie ou encore plus à l’Est : en Chine, en Inde, au Vietnam ou bien en France, la mondialisation côté ville étale ses oripeaux. Sans s’y complaire, Laurent Gueneau témoigne, pointant les accidents, les situations absurdes. C’est sous l’angle de la nature, loin de toute anecdote dans un style purement documentaire que la ville moderne déploie ici ses espaces complexes et paradoxaux. » Dominique Gaessler

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http://www.laurentgueneau.com/ Photographe français, né en 1964, vit et travaille à Paris. A l'issue d'un apprentissage photographique suivi à l'école Louis Lumière, curieux d'explorer diverses pratiques de la photographie, Laurent Gueneau travaille comme assistant et se forme à la technique et à la lumière en studio. Très vite attiré par l'extérieur, Il réalise un reportage sur les derniers gardes Barrières paru dans Photomagazine. Un travail sur les éleveurs dans l'Aubrac le conduit à collaborer régulièrement avec le Ministère de l'Agriculture. Il publie un ouvrage sur le paysage après la tempête "26 12 1999", accompagné d'une exposition notamment présentée au Centre Culturel André Malraux à Vandoeuvre. En 1994, à l'issue de plusieurs séjours au Vietnam, Laurent Gueneau adopte la prise de vue en grand format et choisi la couleur. Il publie son premier travail réalisé à la chambre photographique «Les tombeaux qui font sourire la mort» en 1994 dans Connaissance des Arts. Il entame un travail lent et silencieux dans différentes villes d'Europe de l'Est qui sera montré lors d'une exposition collective au Musée Pouchkine à Moscou et fera l'objet d'expositions personnelles à l'institut Français de Bucarest, à.la Filature à Mulhouse, au Parvis à Tarbes et à la Galerie Le Lieu à Lorient. En 2005, il obtient une résidence à Guangzhou en Chine où il entame un travail en relation avec la nature. Ces photographies sont sélectionnées par Raymond Depardon pour l'édition 2006 du Festival d'Arles.

B I O

Photographies EXPOSITION DU 28 NOVEMBRE 2014 AU 13 FEVRIER 2015, VERNISSAGE LE VENDREDI 28 NOVEMBRE À PARTIR DE 18H30. A LA GALERIE NEGPOS-FOTOLOFT 1, COURS NÉMAUSUS 30000 NÎMES A L’EXCEPTION DU VERNISSAGE, ACCÈS LIBRE SUR RDV


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QUESTIONS DE NATURE

Photographies DU 28 NOVEMBRE 2014 AU 13 FÉVRIER 2015 À LA GALERIE NEGPOS FOTOLOFT 1, COURS NÉMAUSUS 30000 NÎMES


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LAURENT GUENEAU

DU 28 NOVEMBRE 2014 AU 13 FÉVRIER 2015 À LA GALERIE NEGPOS FOTOLOFT 1, COURS NÉMAUSUS 30000 NÎMES


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LAURENT GUENEAU

QUESTIONS DE NATURE

Photographies DU 28 NOVEMBRE 2014 AU 13 FEVRIER 2015 À LA GALERIE NEPOS FOTOLOFT 1, COURS NÉMAUSUS 30000 NÎMES


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ETUDIANTS SAINT STANISLAS PREP’ARTS ANIMAL URBAIN Huit étudiants en Prép'Arts section photographie à Nîmes. Huit étudiants qui vont se présenter à des concours d'entrée d'écoles de photographie, dont l'Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d'Arles. Un concours qui comporte entre autre l'épreuve redoutable du travail photographique à réaliser en un mois. Un thème imposé. Prenons Animal Urbain. Titre bizarre, qui semble nous glisser entre les doigts comme une anguille.Titre dual, qui lie et oppose deux termes que l'on n'attendait pas ensemble. Il va falloir se questionner sur l'animal, son irréductible étrangeté à l'homme, mais peut être aussi sur l'homme lui-même et sa profonde nature animale. Il va falloir se plonger dans l'espace urbain et se souvenir de nos origines sauvages. Il va falloir surtout éviter les clichés, ne pas apporter de réponse, mais des questionnements. Déranger l'ordre établi, faire surgir le trouble, le refoulé. Faire affleurer le non-dit. Deux termes qui jouent à la souris, il faudra bien que l'un attrape l'autre. Voici donc la deuxième exposition de la saison 2014-2015 à la Maison pour tous Boris Vian. Le fil conducteur de cette année est le rapport de l'homme à l'animal.

Photographie Jonathan Mourglia

Avec : Laurelenn Jacquet, Jonathan Mourglia, Pauline Pujalte, Claire Dujardin, Clara Faye, Fanny-Laure Bovet, Vincent Royer, Sarah Thoraval. Photographie Claire Dujardin

Photographies EXPOSITION DU JEUDI 4 DÉCEMBRE 2014 AU VENDREDI 9 JANVIER 2015, VERNISSAGE LE JEUDI 4 DÉCEMBRE À PARTIR DE 19H. A LA MAISON POUR TOUS BORIS VIAN 14 RUE DE L’AMÉTHYSTE 34000 MONTPELLIER. OUVERT DU LUNDI AU VENDREDI, DE 9H À 12H ET DE 14H À 19H (VENDREDI 18H). ENTRÉE LIBRE.


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ANIMAL URBAIN

Photographie Laurelenn Jacquet

A noter : La Maison pour tous Boris Vian propose des visites de l'exposition et des ateliers autour de l'exposition pour les jeunes et les scolaires. Pour tout renseignement, contactez la Mpt Boris Vian au 04 67 64 14 67 mpt.vian@ville-montpellier.fr Photographie Fanny-Laure Bovet

EXPOSITION DU JEUDI 4 DÉCEMBRE 2014 AU VENDREDI 9 JANVIER 2015, VERNISSAGE LE JEUDI 4 DÉCEMBRE À PARTIR DE 19H.A LA MAISON POUR TOUS BORIS VIAN 14 RUE DE L’AMÉTHYSTE 34000 MONTPELLIER. OUVERT DU LUNDI AU VENDREDI, DE 9H À 12H ET DE 14H À 19H (VENDREDI 18H). ENTRÉE LIBRE.


PREP’ARTS - PHOTOGRAPHIE

PREP'ARTS À NÎMES PAGE 15

PRÉPARATION À L'ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DE PHOTOGRAPHIE D'ARLES (ENSP) et à l’Ecole Louis Lumière (PARIS) Prep'arts propose deux années d'enseignement supérieur à des étudiants souhaitant intégrer l'Ecole Nationale Supérieure de Photographie d'Arles, mais aussi l'Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière en section photographie, ou poursuivre leur cursus dans des formations universitaires de second cycle spécialisées dans la photographie. Ces classes bénéficient d'une convention de partenariat pédagogique avec l'université de Nîmes - site VAUBAN. Le programme d'enseignement est conçu autour de trois grands axes : - développement et approfondissement des compétences fondamentales (méthode de réflexion, expression écrite et orale, mathématiques, sciences physiques, anglais, littérature, histoire des arts, histoire, géographie, musicologie). -découverte de la photographie (histoire de la photographie, analyse de prises de vue, présentation des métiers de la photographie et de l'économie de ce secteur d'activité). - création photographique argentique et numérique (prise de vue, développement et tirage argentique, traitement numérique)

LA PRATIQUE À PREP'ARTS

Les enseignants en charge des techniques de réalisation encadrent des stages de prise de vue, de développement et de tirage ou de traitement numérique, sur des thèmes précis et aident de façon très active les étudiants dans la réalisation de leur portfolio. Même si l'établissement

peut en mettre un certain nombre à leur disposition, il est préférable que chacun des étudiants ait ses propres boîtiers (argentique et numérique) afin de travailler avec un matériel qu’il connaît parfaitement.

L'ADMISSION À PREP'ARTS Diplômes requis Baccalauréat ou équivalent Bac + 1 --> admission possible en 2ème année Bac + 2 --> admission possible en 2ème année Baccalauréats souhaitables Littéraires, économiques, scientifiques, étant entendu que l’école de Photographie d'Arles ne peut s’envisager qu’avec de solides connaissances dans les matières scientifiques. L’admission se fait sur dossier, avec notamment lettre de motivation manuscrite, résultats scolaires depuis la classe de seconde, et travaux personnels. Avant de juger d’un dossier scolaire, notre critère est beaucoup plus celui d’un profil qui nous semble correspondre à la philosophie de nos classes préparatoires. C’est pour cette raison que le directeur se réserve toujours la possibilité de rencontrer le futur impétrant afin de pouvoir juger de ses motivations et de sa capacité à suivre des études très sélectives.

http://www.ens-louis-lumiere.fr

http://www.enp-arles.com

L’Ecole nationale supérieure LouisLumière propose une formation initiale professionnalisante, à la fois théorique et pratique, technique et artistique, propre à satisfaire les attentes des professions de l’image et du son. Elle dispense un enseignement dans le cadre de trois sections - cinéma, son, photographie – sanctionné par un diplôme de niveau Bac + 5 qui confère le grade de master. Ecole nationale supérieure LouisLumière La Cité du Cinéma - 20, rue Ampère - BP 12 93 213 La Plaine Saint-Denis Cedex-

L'Ecole Nationale Supérieure de Photographie d'Arles, est la plus grande école française de photographie, sous tutelle du ministère de la culture. Trois ans d’étude afin de former non seulement des « photographes », mais surtout des professionnels qui pourront travailler dans des domaines très divers…artistiques, techniques, historiques, théoriques. Les qualités requises sont celles afférentes à toutes les écoles à dominante artistique. ENSP 16 rue des Arènes BP 10149 13631 ARLES CEDEX Tél. : 04 90 99 33 33

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Photographies PRÉP’ARTS 16 RUE DES CHASSAINTES 30900 NÎMES 04 66 67 34 57 - HTTP://WWW.PREPARTS.FR/INDEX.PHP/PHOTOGRAPHIE


ACTION SUR L E S QUA R T I E R S PAGE 16

L’ATELIER DE L Fruit d’une relation profonde avec le quartier de Valdegour qui date de la deuxième moitié des années 90 et mue par la volonté d’acteurs successifs (à commencer par Emmanuel Audibert, Patrice Loubon et David Icart) qui ont facilité l’émergence de cette expérience, l’origine du projet se perd pour ainsi dire dans la nuit des temps… Physiquement implanté en 2007 au 34 de la promenade Newton à Valdegour, l’atelier de l’image NegPos a, comme tout projet qui se respecte, connu des hauts et des bas. Pour autant, l’atelier est enfin parvenu à entrer en 2013, grâce à son animatrice principale, Valérie Payet, dans une nouvelle phase de développement. Structuré initialement autour d’une idée visant à apporter à ce quartier un équipement moteur, nouveau et inespéré, associant éducation populaire, pratique artistique et culture, l’atelier est aujourd’hui opérationnel.

Le Fab Lab Doté d’un laboratoire noir et blanc et d’un équipement numérique de haute qualité, disposant de 70 m2, l’espace est globalement divisé en deux sous-ensembles. La galerie, qui présente toute l’année des expositions ouvertes aux participants des ateliers et à des publics différenciés venant du quartier et de l’extérieur. L’espace de travail, qui associe l’ancienne et la nouvelle technologie de productions d’images photographiques, adossées à un parc numérique intégrant un espace de consultation multimédia, des imprimantes et des scanners, également à la disposition de personnes du quartier et de l’extérieur, désirant utiliser les infrastructures techniques. Ici, des jeunes et des moins jeunes pourront accéder à des outils performants encadrés par des intervenants professionnels. L’enjeu est de permettre à ceux que cela motive et qui sont en recherche d’issues professionnelles viables, de s’initier à des techniques et des programmes d’édition papier et numérique. De façon à ce que ceux qui le désirent puissent avoir une première approche de ces outils de la meilleure manière possible et ainsi se diriger vers un apprentissage des métiers de l’image et de l’édition contemporaine. Les portes de la galerie sont d’ores et déjà ouvertes, les premiers modules d’initiation seront lancés au cours du premier semestre 2015.

Nous vous attendons nombreux !


L’IMAGE

NEGPOS

ACTION SUR L E S QUA R T I E R S PAGE 17

À VALDEGOUR

Photographie Frederic Soumier

Photographie Valérie Payet

Photographie Marie-Louise Reus-Roca

Photographie Frederic Soumier

Photographie Valérie Payet


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RENCONTRES CINÉMATOGRAPHIQUES DE CERBÈRE AVEZ-VOUS DES EXIGENCES SUR VOS CHOIX ? QUI AVEZ-VOUS PROGRAMMÉ DEPUIS 2009 ?

Photographie Frédérique Félix-Faure

COMMENT EST NÉE VOTRE ACTION DANS LES RENCONTRES CINÉMATOGRAPHIQUES DE CERBÈRE ? Cette année, nous avons fêté les 10 ans des rencontres cinématographiques de Cerbère/Portbou qui existent tous les premiers week-end d’octobre dans un lieu singulier “ l’Hôtel du Belvédère du Rayon Vert ”. Dès le commencement, Patrick Viret, le directeur des rencontres a composé une programmation faite de cartes blanches en partenariat avec d’autres festivals ou cinéastes et, a engagé des prix donnant lieux à des résidences. Les rencontres cinématographiques sont la fondation, le socle de cette intrigue. Depuis 2009, tout compte fait depuis 5 ans, la photographie c’est annexée un peu comme un condiment, une épice supplémentaire à cette croisière sur ce grand navire de béton, immobilisé à quai, face à la mer. Notre petite association se nomme “ galerie phot’oeil ” et collabore avec des partenaires pour la photographie contemporaine, marketing, diffusion, sans toutefois prendre en charge la vente des images sauf pour la mise en relation de l’éventuel collectionneur avec l’artiste. C’est une galerie associative nomade, itinérante, qui suscite des correspondances entre différents publics et partenaires; notre ancrage est la photographie. Nos propositions se sont modelées aux commodités d’aujourd’hui avec la facilité des échanges via Internet, la baisse des coûts de communication et des déplacements, cela nous permet de pouvoir offrir une visibilité supplémentaire aux photographes. Nous avons donc établi un partenariat avec les rencontres pour accoster de l’image fixe qui, somme toute, est l’ancêtre du cinéma et, des ponts ont toujours existé entre ces deux champs de la création.

Dès le départ, nos exigences portaient et portent encore sur des thèmes imposés avec le consentement de Patrick Viret, il fallait nécessairement des photographies en relation avec le cinéma ou sur le thème générique du passage pour faire référence à l’oeuvre “ passages ” de Dani Karavan, le mémorial en hommage au philosophe Walter Benjamin qui est visible à Portbou, petite ville Espagnole frontalière à Cerbère. Depuis 2009, nous avons invité de nombreux photographes, collectifs ou plasticiens, je ne les citerai pas tous mais je nommerai pour récapituler rapidement l’exposition de Séverine Brigeot, photographe de plateau qui travaille sur des films longs métrages avec la nouvelle génération de comédiens, ses images fixes qui ont été prises lors de tournages, constituent un document original sur les coulisses du cinéma “grand public”, une sorte de hors champs . En 2010, Jérôme Sevrette avec sa série photographique “ Commodore ”qui est une invitation, une immersion dans le théâtre des souvenirs du Belvédère du Rayon Vert, cette même année nous avons également projeté la série “ Cannes ” du collectif Temps Machine qui était en Résidence lors du Festival de Cannes en 2009, photographies de Vincent Leroux, Yannick Labrousse, Philippe Grollier, Patrice Normand et Valentine Vermeil. La projection des lauréats de la première édition des Nuits Photographiques, en 2011, qui est une plateforme dédiée à la promotion, la diffusion et l’aide à la création du film-photographique. En 2012, grâce a une conversation, un échange d’idée avec Franck Ancel, nous avons décidé de modifier notre proposition qui s’est transformée en un appel international à candidature, ce qui a permis à six lauréats de présenter leurs travaux : une installation de Laurent Bonté (France) qui a été le lauréat pour la résidence et cinq autres pour la projection de leur série étaient : N.Jaisingh (Inde), Jonas Berggren (Suède), le collectif Forlane 6 Studio : Hortense Le Calvez & Mathieu Goussin (France), Marie Fontecave (France), Joséphin Mueller (Allemagne). Cette année, nous avons présenté notre lauréat, Dom Smaz, photographe de nationalité Suisse/Brésilien, qui a remporté la résidence complète et six autres lauréats ont bénéficié d’une nuit d’hôtel avec un pass cinéma Frédérique Félix-Faure, Alice Forge, Kirk Ellingham, Philippe Accary, Romain Courtemanche, Soraya Hocine.

Photographie Frédérique Félix-Faure


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ENTRETIEN AVEC DAVID SAMBLANET VOTRE ACTION SEMBLE AVOIR ÉVOLUÉ ? Absolument. Les premières années, les conditions d’expositions étaient tout de même précaires cela tenaient de la virtuosité. Par exemple, il fallait couper les vidéos-projections pour éviter que les plombs sautent pendant les séances de cinéma. Dans les années 1920, Jean Delèon commanda à l'architecte Léon Baille, l’hôtel Le Belvédère du Rayon Vert qui est classé au Monument Historique, les accrochages sont interdits sur les murs ornés de fresques de José de Zamora, ce que je veux dire, c’est qu’il faut composer en permanence avec l’espace qui n’est pas facilement adaptable pour des expositions photographiques traditionnelles, il est mieux disposé pour des installations. Malgré ces aléas, les invités ont toujours été séduits par la magie de cet édifice et la forte vivacité de l’ensemble de la manifestation offrant des projections uniques. Depuis peu, le bâtiment a acquis des commodités grâce à Jean-Charles Sin, le propriétaire qui est de surcroit sensible à l’art, il a engagé de gros travaux de rénovation, maçonnerie, peinture, électricité, un ascenseur. Pour ce qui nous concerne, on peut envisager de nouvelles potentialités, d’élargir les propositions avec l’accord de nos partenaires. Pour notre développement, nous avons souhaité collaborer étroitement et échanger nos compétences avec deux structures de la région Languedoc-Roussillon, Lumière d’Encre à Céret (66) et la votre, Negpos. Avoir des regards objectifs, critiques et innovants sur nos propositions, nous étaient nécessaires et nous permettra, je l’espère, d’offrir encore de meilleures opportunités à des photographes.

Photographie Romain Courtemanche

Les rencontres cinématographiques de Cerbère : http://www.rencontrescerbere.org/ La vidéo 2014 des lauréats pour la photographie https://vimeo.com/108218616 David Samblanet pour la galerie phot’oeil http://www.photoeil-sud.org/ http://galeriephotoeil.wordpress.com/ contact@photoeil-sud.fr 06 83 92 37 47

Photographie Dom Smaz

INFO


HORS-CHAMPS PAGE 20

GÉRALDINE CHUNIAUD

Encadré par, Lula, la petite louve, je pénètre dans le duplex mansardé, sans autre vis-à-vis que le ciel et la cime des arbres du grand parc. Deux chats, à l’extérieur et de part et d’autre des fenêtres, ne me quittent pas des yeux. Dans le lumineux séjour, où trône un rare piano droit Estey, je parcours, d’un regard circulaire la pièce parsemée ci et là d'objets heteroclites : un vieil appareil reflex Mamiya C3, de petits mécanismes de boîtes à musique, des recueils de partitions de Chopin et Bach, quelques dessins assez aboutis et abstraits de son jeune garçon, un petit assemblage cubique de bois et acier du plasticien Vadim Sérandon et, épars, quelques crânes, d’animaux divers et variés… Et puis posé sur un long meuble contemporain, l’écran taille XL de son Macintosh.

Bienvenue dans l’univers de la plasticienne Géraldine Chuniaud. MEMENTO MORI, « Souviens-toi que tu vas mourir… » C’est par une photo de Filip Da Rocha (Une silhouette féminine, elle, allongée lascivement sur la selle d’une rutilante moto) qu’elle a utilisée et détournée de sa fonction première, la mode, lors d’une exposition collective en octobre 2011, à Douai, et retitrée « MEME EN MOTO RIT », que nous engageons la conversation. Cette phrase, que les esclaves devaient scander au passage des généraux romains revenant triomphalement de bataille, et base du mouvement artistique des Vanités, peut à elle seule résumer la philosophie de l’artiste. Aussi, son travail de « prise de notes », avec différents médias (photo, dessins, film, vidéo, écriture), interroge sur la vacuité des choses, la vanité des hommes, de l’intemporalité, mais aussi sur le temps arrêté et le temps qui passe, celui qu’elle a du mal à appréhender, à quantifier. Et pendant que nous écoutions « A Avec Le Temps », version Bashung, clipé par Ange Leccia, elle me dévoilait ces accumulations de carnets de croquis,

et de cartons remplis de bandes vidéos… des propositions, des traces de vie, de quotidien. Ce travail, elle l’accumule et l’empile, depuis une vingtaine d’années, sur près de 300 carnets de croquis, fruit de l’observation sur le vif d’individus, toujours seuls, dans des cafés, trains, métros, des panoramas, de petites histoires, des blagues aussi, sur divers supports photographiques, ou, en transit dans des trains, elle capture, les paysages qui défilent, une nature figée dépourvue d’êtres humains mais habités de leur existence. L’humain et son comportement est un autre de ses sujets d’intérêt. Elle est intervenue dans les prisons en temps que plasticienne, en 2003, lors de la canicule. « Ils m'ont gardée ! M'ont proposé une formation interne et un poste pour l'insertion des détenus sortants, j'ai accepté, c'était une expérience aussi forte qu'étrange, belle et violente. Des années durant toutes ces vies à (re)construire, toutes ces personnes qui vivent un vrai cataclysme social, c'est un monde à part, chaque matin pousser la grande et lourde porte criblée d'impacts de balles de la prison des Baumettes et en sortir en fin de journée, la tête pleine d'images et de sons d'enfermements physique et moral, prendre le train pour rentrer chez soi, le sas du train, le paysage qui défile, la liberté qu'ils n'ont pas, qu'ils n'ont plus… J'ai commencé les paysages photographiés par la fenêtre du train à ce moment-là." Elle a ensuite été coordinatrice d'actions collectives d’insertion, puis retour à la prison en temps que coordinatrice d'actions sociales, sportives et culturelles. Aujourd'hui, après une formation en médico-psychologie, elle encadre des personnes autistes lors de séjours de rupture, un peu partout en France et mène des actions culturelles dans les quartiers dits « en difficulté » à Nîmes. Elle n’a jamais voulu se couper de ces expériences, de ce besoin de rencontres humaines.

EXPOSITION DU VENDREDI 20 FÉVRIER AU 20 MARS 2015 À LA GALERIE NEGPOS-FOTOLOFT 1, COURS NÉMAUSUS B301 À NÎMES VERNISSAGE LE VENDREDI 20 FÉVRIER 2015 À PARTIR DE 18H30


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LE TRAVAIL EST EN TRAVAUX « Au départ, j’ai voulu comprendre “l’humain” et le monde dont je fais partie. Les images que je propose sont instantanées, juste une lumière, un paysage, un souvenir d'une peinture déjà vue, un regard commun à chacun, qui évoque une histoire, un souvenir différent à chaque “regardeur”. Comme une proposition d’“arrêter” de penser et de se poser des questions, juste s'autoriser à la contemplation de notre espace. Un instant fragile entre un point A et un point B, une particule forte dans un moment de transition. Le temps et l'espace. Depuis toujours je me sens bien dans la nature, à écouter sa musicalité, ou dans une très grande ville, avec ses avenues vastes et sa perspective. Regarder tout près ou très loin l'horizon. Regarder le silence. Lorsque je vis avec des autistes, je trouve qu'ils sont dans le juste bien mieux que nous sur ce point… Leur émotivité, leur manière autre de communiquer peut être magnifique et s’ils ne nous ressemblent pas, s'ils vivent leur rapport au monde extérieur autrement, ne suivent pas notre rythme, notre obsession de la consommation, du pouvoir, nous qui courrons et parlons si souvent pour rien, nous qui sommes finalement si souvent enfermés dans nos frustrations, n’est-ce pas de leur part la plus belle des sagesses ? Quand un enfant se réveille dans un immense éclat de rire, dit bonjour au soleil, danse autour d'un arbre, saute dans une fontaine publique par 40° en s'émerveillant sur chaque gouttelette d'eau éclaboussée, en quoi est-il “inadapté” ou “handicapé” ? Bien sûr, nous vivons dans un monde basé sur des codes, des horaires, des interdits, des possibles à respecter et à suivre, mais ne devrions-nous pas apprendre à nous arrêter , de temps en temps, regarder un insecte escalader une branche, contempler 478 brindilles d'herbe une par une, observer une feuille descendre un ruisseau ? »"

WORK IN PROGRESS

Ange Leccia, Tony Brown, Dominique Belloir à Paris, conduit à se questionner sur le « désir d’art ». Montrer à qui, où, pourquoi et comment ?… Sans jamais avoir arrêté de produire, à la sortie des Beaux-Arts et pendant près de 10 ans, elle ne montre plus, sauf peut-être à Antoine Deschamps, écrivain, peintre, performeur, son compagnon durant seize années, et continue d’accumuler, photos, écrits, croquis, vidéos. « Le principe de l’art conceptuel, me dit-elle, est que l’œuvre peut être réalisée par l’artiste, par quelqu’un d’autre, ou ne pas être réalisée… ». Au fil de la discussion, apparaissait son appétence pour l’image fixe ou animée. Baignée très tôt dans les bains des révélateurs photo, enfant, on l’emmenait aussi deux fois par semaine au cinéma, et adolescente, elle se liera d’amitié avec la projectionniste des cinémas Action, à Paris. On évoqua « La Jetée » de Chris Marker, « Dans le Noir du Temps » de J.-L. Godard et Anne-Marie Miéville et, à la faveur du visionnage de la fin du film de Wim Wenders, « Les Ailes Du Désir », survient une confidence : « J’arrêterai peut-être mes accumulations le jour où je réaliserai un film. Faire un film sans narration prédéfinie, qui serait une succession de plans, pas forcement organisés ni chronologiques, un genre de chaos organisé qui nous échappe… Il y a aussi Antoine (Deschamps) qui a écrit un roman, « Lacryma », pas publié, qu'il m'a offert comme scénario, et que j’aimerais beaucoup réaliser. » In fine, l’exposition-installation que nous prépare Géraldine Chuniaud garde encore tous ses mystères, mais certains indices nous laisseront entrevoir quelques pistes. « Si je te parle du Temps, c’est qu’il n’est pas encore », « Si je te parle d’un lieu, c’est qu’il a disparu », « Si je te parle du temps, c’est qu’il n’est déjà plus ». Jean-Luc Godard (Le Noir du Temps). Pierre Ndjami Makanda- novembre 2014

Géraldine Chuniaud prépare une exposition-installation à la galerie Fotoloft de Nîmes pour février 2015. Qu’est-ce qui se préparait, elle-même le savait-elle déjà ? À l’évocation de son parcours de formation artistique, près de 8 ans (une année de BTS Pub à Paris, puis Beaux-Arts de Marseille, Avignon et Paris), qui se termine à l’ENSBA de Paris, on comprenait mieux son incertitude quant à la mise en forme de son action artistique. Avoir eu comme professeur, Arnaud Labelle-Rojoux, performeur et artiste « parodic », Pierre Tilman, écrivain, poète et plasticien, influencés par les mouvement des « incohérents et « Fluxus », avoir intégré les ateliers de Jean-Luc Vilmouth,

EXPOSITION DU VENDREDI 20 FÉVRIER AU 20 MARS 2015 À LA GALERIE NEGPOS-FOTOLOFT 1, COURS NÉMAUSUS B301 À NÎMES VERNISSAGE LE VENDREDI 20 FÉVRIER 2015 À PARTIR DE 18H30


RETOUR SUR UNE EXPOSITION PAGE 22 « L'atmosphère était si humide que les poissons auraient pu entrer par les portes et sortir par les fenêtres, naviguant dans les airs d'une pièce à l'autre. » Gabriel Garcia Marquez – Cent ans de solitude

Lorsque l’on découvre les photographies de Raul Cañibano, on peut être subjugué par ce qu’elles nous donnent à voir. Que se passe-t-il donc dans ces images ? Leur sous-jacente nature surréaliste, la part d’ombre, leur structure interne, l’incongruité des sujets, tout dans ces images nous renvoie à l’étrangeté du monde. Plus de doute alors, le réel peut-être magique, quand il est ausculté par l’œil vif et acéré de ce photographe. Son regard s’est formé et exercé dans la rue qui fait prendre aux choses et aux gens une vie aléatoire et biscornue. De ce fait, le regard de Raul Cañibano a du mal à percevoir le réel sous un seul angle, dans un seul plan et une seule durée. Complexes, ces images développent une existence propre et singulière et elles ne peuvent être rangées dans une catégorie ou dans une autre. À la fois documentaires, anecdotiques, flexibles et surréelles, nous avons finalement affaire à des êtres autonomes et qui, plus que toutes autres représentations bidimensionnelles, nous regardent. Du fond de la rue et du fond des campagnes surgissent des situations et des instants où nous pénétrons d’autres univers, souvent fantasmagoriques, parfois cauchemaresques. La traversée du tableau est complète et nous ne sommes pas loin des mondes oniriques, baroques et picturaux dressés par Emir Kusturica, David Lynch ou Peter Greenaway. De l’esthétique de Raul Cañibano, nous pourrions dire que par certains aspects elle se rapproche de la photographie classique de rue en noir et blanc estampillée Magnum, mais ce serait trop simple et trop réducteur. C’est sans doute aussi cela la force des images de Cañibano : pas de mise en scène, pas de montages ou de modifications a posteriori. La « simple » collision de plusieurs facteurs : le(s) contenu(s), l’instant et le choix du cadrage sont les seuls causes de la richesse de l’image. Si l’on décrypte à présent point par point ce qui se produit dans les images les plus emblématiques de Cañibano, nous

Photographies

RAUL CAÑIBANO pouvons décomposer leur puissance active en ingrédients divers et hétérogènes.En premier lieu, la composition. Construite avec une grande rigueur jusque dans sa périphérie, elle nous laisse souvent deviner un hors-champ. De fait, il règne dans ces photographies une sourde tension avec le réel, pleine de mystère et d’invisible. Cette composition est souvent structurée en un jeu de plans, qu’une importante profondeur de champ, qui « aligne » des réalités n’ayant a priori rien à voir entre elles, vient renforcer. En deuxième lieu, le choix des sujets photographiés. L’énigme se révèle souvent épaisse lorsque l’identité des personnes est filtrée : regards barrés, grimages festifs ou masqués par les circonstances… Comme par exemple ce jeune aux lunettes de plongée, allongé et positionné au premier plan avec une incrustation en diagonale en bas et à droite de l’image. Ou bien ces autres, l’un le regard coupé par une feuille de canne, l’autre, un voile enroulé autour du visage, ou le corps entièrement masqué par un t-shirt substitut d’un abri, les ombres portées qui découpent leur propre matière… La dissimulation est un des attributs préférés des photographies de Cañibano et comme dans un jeu de poker menteur, les cartes ne sont jamais celles que nous attendions. En troisième lieu, l’instant. Le temps dont nous parle Cañibano est improbable, et en cela, il illustre l’une des plus grandes forces/faiblesses de la photographie. Que peut donc bien représenter concrètement 1/125e de seconde ? Illusoire vérité ou absolu moment d’éternité ? L’instant que nous décrit Cañibano n’existe pas… ou plutôt si, il n’existe que par la photographie. Les photographies de Cañibano nous offrent donc ce que peu d’images parviennent à délivrer aujourd’hui et cela, grâce à une étonnante économie de moyens. Ici, pas de post-traitement et pas de manipulation numérique. Les élucubrations vaseuses de bon nombre de faiseurs d’images contemporains, qui bénéficient de l’assistance digitale et d’autres substituts à la créativité, font pâle figure face à ce maître du mystère et de l’orthodoxie argentique. Retour aux origines de cette photographie, qui avec ce qu’elle a de plus simple, a encore tant à nous dire et tant à inventer. Patrice LOUBON Directeur de la galerie NegPos


LA SOIF DE L’INDICIBLE

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Photographies


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Quelques une de ses expositions hors de Cuba : CUBA vs CHILE, Galerie NegPos, Nîmes, 2006 San Francisco Arts Commission, SFAC, USA, 2002 Cuba Now, Washington DC, USA, 2001 Cuba Si! 50 years of Cuban photography, Royal National Theatre, London. 2000 Justina M Barnicke Gallery, Galerie JMB, Toronto, Canada, 2000

RAUL CAÑIBANO

Il travaille sur la rue et le monde rural cubain, captant des situations parfois onirique où l’être humain devient un icone souvent mystérieux qui ne dit pas tout sur ce qu’il est. Regards indéchiffrables, voiles, masques, contrejours,... le photographe exprime les doutes que porte l’image à rendre compte de l’identité. Il produit une forme de documentaire lyrique et énigmatique, laissant une grande place à l’interprétation du spectateur. Primé et célébré par de nombreuse instance nationale il est l’un des plus prometteurs photographes de sa génération. Remarqué par Alejandro Castellote, il figure dans son anthologie de la photographie latino-américaine « Mapas Abiertos » ouvrage de référence, publié en 2003.

B I O

Photographies


RETOUR SUR UNE EXPO

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Photographies


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Après avoir suivi des cours d’histoire de l’art dans les années 1990, c'est par l'organisation d'expositions et de diverses manifestations qui l'ont amenée à fréquenter artistes, critiques, collectionneurs et commissaires d'expositions qu'Annie Gabrielli a commencé à collectionner les œuvres d'art. Depuis octobre 2011, elle est directrice de la galerie éponyme à Montpellier, spécialisée dans la photographie contemporaine. La galerie vient de fêter son troisième anniversaire en musique… Elle propose environ cinq à six expositions par an, présente et défend le travail d’artistes singuliers émergents et confirmés interrogeant la problématique de l’image et la notion d’humain. La galerie s’ouvre sur la photographie plasticienne et également sur des créations pluridisciplinaires (vidéo, installations, etc.). En plus de son activité de monstration de la diversité des écritures photographiques, elle programme des conférences conduites par des experts en toute convivialité (*causeries-apéro). « Je suis arrivée à Montpellier fin 2010. La photographie avait connu un bel essor à Montpellier, la ville voulait lui donner une place centrale dans sa politique culturelle, notamment en ce qui concerne la photographie contemporaine. Je me suis donc lancée dans l’aventure et j’ai créée ma galerie. Après avoir passé ma jeunesse à Toulouse, j’ai vécu à Paris puis en Normandie et je suis arrivée à Montpellier, sans accointance aucune, sans réseau. J’avais le souvenir d’une ville que j’avais connue dans les années 1970 tout en ayant connaissance de sa transformation. En trois ans, j’ai réussi à fidéliser un large public tant générationnel que social, un joyeux mélange qui crée de beaux échanges. J’ai conservé quelques fidèles collectionneurs de mes amis et impulsé mon enthousiasme à des passionnés d’art devenus « acheteurs », collectionneurs de photographie, qui ont conscience d’acheter des œuvres d’art au même titre qu’une peinture ou toute œuvre unique. Les tirages photographiques sont numérotés et tirés à un nombre limité d’exemplaires, ce qui satisfait la plupart des

ANNIE GABRIELLI

collectionneurs. La galerie aide les « coups de cœur » en favorisant des paiements échelonnés. C’est grâce à la fidélisation du public que la galerie peut soutenir les artistes et plus particulièrement les jeunes artistes. Mais la fidélité existe aussi avec les artistes. Depuis l’ouverture de la galerie, mon intention n’était pas d’exposer un certain genre de photographies mais plutôt de ne pas exposer un certain genre de photographies. Elle était et est toujours de promouvoir des artistes qui ont une réflexion sur ce médium et l’explorent de façons singulières, au-delà de la simple représentation du réel, en bref ceux qui entrent dans le champ de l’art contemporain. D’ailleurs, seront proposées des photographies d’artistes qui ne sont pas photographes. C’est ce rapport aux arts plastiques et ma passion pour la photographie qui m’ont « dicté » la ligne choisie par la galerie. Certains artistes passent une frontière, travaillent la vidéo ou créent des installations comme Shannon Guerrico, Corinne Mariaud ou Guillaume Martial. La galerie représente huit artistes sur les quatorze présentés (7 hommes, 7 femmes). Le choix s’est fait non pas pour une question de parité mais simplement sur la qualité des travaux présentés et des rapports

humains. Rappelons tout-de-même qu’il n’y a pas si longtemps, il y avait peu de femmes artistes et qu’elles attendaient très longtemps une reconnaissance sociale. Elles se sont accrochées à ce statut d’artiste, comme Geneviève Asse. Mami Kiyoshi, japonaise, vit aujourd’hui la même expérience dans son pays d’origine. Corinne Mariaud s’attaque aux stéréotypes féminins, Soraya Hocine, Shannon Guerrico et Sabine Meier se démarquent par l’idée qu’elles sont dans la recherche. La galerie, depuis son ouverture, présente, in situ, des expositions monographiques. En 2013, elle réalise sa première exposition collective Chorus, hors les murs, dans le cadre du Off des Rencontres Internationales Photographiques d’Arles. L’organisation de conférences a appuyé l’idée qu’une galerie d’art contemporain n’est pas seulement un lieu d’exposition mais qu’elle peut devenir un lieu de réflexion. Je me suis inspirée, pour la photographie, d’une phrase d’André Breton dans Le Surréalisme et la peinture : « C'est ainsi qu'il m'est impossible de considérer un tableau autrement que comme une fenêtre, dont mon premier souci est de savoir sur quoi elle donne, et je n'aime rien tant que ce qui s'étend devant moi à perte de vue ».


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GALERIE

SHANNON GUERRICO a partagé les moments d’incertitudes et de joie des débuts de la galerie. De nationalités argentine et irlandaise, elle est diplômée (2010) de l’école de Vevey en Suisse. Elle vit et travaille à Lausanne. Trois expositions lui ont été consacrées : Whispers (2012), invitation à vivre un lieu possible, indéfini, où le temps n'est plus et fuit. • Libre et sauvage (2013), série construite d’images mentales fantasmagoriques nourries de références telles que les écrits d’Emily Brontë, les peintures de Reynolds ou Gustave Courbet. • Sortir du cercle des coquillages (2014) La série s’appuie sur des notions de mystique, de fétiche et de surnaturel au sens large, sorte de mythologie personnelle.

MAMI KIYOSHI Photographe plasticienne japonaise, vit et travaille à Paris depuis 2010. Elle réalise des petits contes photographiques de l’ordinaire, aussi vrais que des fables, aussi faux que la vie figée. On retrouve un exotisme familier: les univers domestiques deviennent fabuleux car ce sont des concentrés de réalité(s). • New Reading Portraits (2014) regroupe deux séries ancrées dans un processus évolutif : Tropical Family, histoire de la famille de Mami et New Reading Portraits, portrait de la société au travers d’histoires personnelles dans tous les pays où elle est accueillie. Il s’agit de mises en scène composées grâce aux échanges et dialogues avec les portraiturés.

SORAYA HOCINE vit et travaille en Lozère. Photographe indépendante, après des études en histoire de l’art, en photographie et cinéma, elle collabore régulièrement avec la presse. Son travail photographique a fait l’objet d’acquisitions dans des collections publiques et privées. Soraya Hocine se définit comme artiste "narrative". • « Serai-je vivant demain plutôt qu’aujourd’hui ? » (2013) Les photographies ont été réalisées sur le site de l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban-sur-Limagnole. L’artiste se livre non seulement à une réflexion sur une communauté, mais se risque dans la quête de sa propre identité.

JEAN-YVES MOIRIN a exposé deux fois à la galerie. Artiste, ancien professeur d’arts plastiques dans le secondaire et en école supérieure d’art. Il vit et travaille à Bourges. Il joue à croiser deux domaines, la culture picturale dont il est imprégné et celle de l’image photographique. • Une obscure clarté (2012), travail sur le clair obscur. Il donne forme à une dualité de deux contraires pour laquelle nous nous interrogeons: s'agit-il d'une imitation du visible ou d'une révélation du non-visible ? • Vanitas (2014) série photographique constituée d’images poétiques qui suggèrent le caractère transitoire de la vie. Lorsque la fleur d’iris amorce son déclin, des figures étonnantes se révèlent.


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AGENDA RÉGION S U Z ANNE L AF ONT-C ARRÉ D' ART un travail photographique dans un champ élargi où sont convoquées des références au théâtre, à la performance ou au cinéma. Suzanne Lafont (née en 1949) est une des figures les plus importantes de la scène française dont le travail a connu une grande visibilité dès les années 90. Une exposition personnelle lui a été consacrée au Jeu de Paume en 1992 ; elle a exposé dans le Project Room du MOMA de New York la même année et a participé aux Documenta 9 et 10. L’exposition à Carré d’Art est une mise en perspective de ses œuvres les plus récentes où elle a travaillé à partir de banques d’images, en mettant en espace le livre de Rem Koolhas Guide to Shopping, réinterprétant Manipulating the self de General Idea ou en repensant la relation complexe entre image et langage dans la série Twin Peaks de David Lynch.

A N NE I M HOF -PROJEC T ROOM Anne Imhof pense la performance dans un champ élargi et en particulier dans une perspective prenant en compte sa documentation et les modalités de sa transmission dans une réflexion sur la relation entre public, événement et documentation. Du 17 octobre 2014 au 11 janvier 2015 Il en résulte une approche lui conférant différentes formes de visibilité dans le temps et dans l’espace comme le dessin, l’installation ou la vidéo. Ses performances peuvent être pensées comme « re-enactment» dans le sens où elles sont rejouées plusieurs fois dans différents contextes et avec certaines variations.

L E S H O M M ES DE LA MER Pour son exposition de rentrée, la MID propose de décrypter sur un mode documentaire un monde marin finalement très méconnu. Il y aura, comme à chaque tentative de nous ouvrir à une thématique, l’envie d’être didactique pour sensibiliser un public large. La photographie sera forcément au coeur de la scénographie de l’exposition. Avec des images d’archives familiales mais aussi grâce au précieux travail de trois jeunes photographes régionaux, Jean-Marc Balsière, Jean-Baptiste Sénégas et Hervé Bourmaud.

13 novembre 2014 au 4 avril 2015


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Jean-Marc Balsière documente inlassablement le monde de la pêche et de la conchyliculture. Son travail sur la destruction des chalutiers et des thoniers au môle, à Sète, est un point de vue extrêmement sensible et efficace : il pose à lui seul et en images les problèmes de la pêche aujourd’hui. Il a embarqué avec les thoniers au large de Malte pour photographier les fameuses “fermes à thons” ainsi que les marins coréens qui conditionnent sur place les poissons. Il nous livre également une émouvante série de portraits de producteurs de coquillages de l’étang de Thau. Jean-Baptiste Sénégas a, quant à lui, plusieurs cordes à son arc. Il est en responsabilité d’une association qui protège et soigne les tortues marines à la Grande Motte et au Grau du Roi et il est aussi un talentueux photographe adepte des techniques anciennes. “En pêche” est un projet collectif en forme d’état des lieux de la pêche en France réunissant le regard de Jean-Baptiste Sénégas, celui d’Hervé Bourmaud, photographe et patron pêcheur, et les textes de Sibylle D’Orgeval, reporter et réalisatrice de documentaires. Ils nous montrent, en diptyques et noir et blanc, des portraits sensibles et des témoignages poignants de marins de tout l’hexagone. Des archives naturalistes, des maquettes de bateaux de pêche prêtés, entre autres, par le Seaquarium du Grau du Roi complèteront la mise en scène de la Maison de l’Image. Des films documentaires seront également proposés, comme “Les Hommes de la baleine” de Mario Ruspoli sur les pêcheurs de cachalot des Açores dans les années cinquante, ou “La vie de château” de Jean-Yves Legrand, un huis clos sur un chalutier au large de l’Irlande.

LUMIÈRE D'ENCRE

A R T I STE E N R É S IDEN C E - GÉRALDI NE L AY

Géraldine Lay, photographe et responsable de fabrication aux Editions Actes Sud a proposé de mettre en relation deux manières de photographier la ville : « l’une est de photographier dans la rue au gré des rencontres, des scènes vues, des architectures, des lumières ; l’autre est de faire poser des gens chez eux et, de ce fait, mettre un pied dans la fiction. » Sa pratique pose les questions de mise en scène, à quel moment le réel déborde-t-il ? Il s’agit de voir plutôt que de fabriquer, d’improviser plutôt que de construire.

2014/2015

Géraldine Lay est diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles. Objectifs de la résidence : Favoriser la connaissance et les échanges autour de l’art au plus près des publics en interrogeant la problématique du territoire et notamment la notion d’urbanité et l’interface rural/urbain. Donner les moyens à un artiste d’interroger sa pratique, de la promouvoir tout en participant à la recherche artistique et culturelle sur ce territoire. Cette résidence est le temps de la rencontre entre cet espace, qui fut l’inspirateur d’un grand nombre d’œuvres de l’art moderne, et une démarche artistique d’aujourd’hui. Lumière d’Encre à travers sa résidence d’artistes souhaite associer des lieux et des compétences et participer à un espace de recherche de réflexion, d'essais et de confrontations sur son projet artistique : Céret comme territoire semble se chercher dans le couple ville-campagne. Quelles représentations, identités, mythes, quelles catégories racontent « les modes à être » dans les rapports socio-spatiaux que sont les discours, échanges, interfaces, frontière ruptures… Céret, espaces frontières : entre actualité et patrimoine artistique, entre urbain et rural, entre plaine et montagne, entre France et Espagne. Céret, ses habitants et visiteurs interroge les notions et catégories de territoire. Céret, ville inscrite dans l’histoire de l’art, a développé son image sur celle d’une ville de créateurs. De même, jusqu’à la côte, les peintres et les sculpteurs ont marqué l’histoire culturelle de ce pays. Le territoire irrigue l’acte de création et il apparait primordial qu’en retour, cet acte le fertilise par l’intermédiaire d’une diffusion importante et décentralisée des productions qui doivent aller au plus près des publics. Nous avons choisi d’aborder le rapport ville/campagne et la notion d’urbanité. Ce projet a comme objectif de multiplier, croiser, opposer les points de vue pour mieux décrypter les images et les réalités de Céret et faire apparaître des lectures différenciés.


PHOTOGRAPHIE

Formafoto PAG E 3 0

NEGPOS

Formation - Education Negpos vous propose un ensemble de formations et de conférences concernant la photographie et les techniques de l'image: * * * * *

Cycle de conférences sur l'histoire de la photographie. Stages d'initiation à la photographie numérique. Stages d’initiation au laboratoire n/b et stages sténopé. Formation individualisée "à la carte". Stages avec des photographes professionnels.

Nous mettons à disposition deux espaces de travail, situés à Nîmes dans les quartiers de la Route d’Arles et de Valdegour. Alliant l’ancienne et la nouvelle technologie photographique. Enfin, si vous avez un projet photographique, les membres de NegPos peuvent par leurs compétences et leur expérience vous accompagner dans votre démarche pour le montage, la réalisation et la finalisation du projet.

Création - Projets Negpos propose chaque année à ses adhérents de participer à la mission Regards sur la ville. Tous les mois les participants échangent leur idées et confrontent leurs travaux autour du thème proposé afin d'aboutir à une exposition collective présentée entre avril et juillet lors des Rencontres Images et Ville.

Adhésion Vous pouvez vous former et rejoindre la vie de l'association en y adhérant. Simple : 75€/an* * participation à "Regards sur la Ville" et aux projets de l’association. * accès aux conférences et débats. * accès au laboratoire n/b. et prêt de matériel photo: appareils, projecteurs, éclairages, etc. * accès aux formations à tarif préférentiel. * un rdv particulier avec un photographe professionnel membre de l'association.

Pro : 150€/an* * mêmes avantages que l'adhésion simple. * un suivi individualisé d'un projet personnel (au moins 3 rdv/an). * l'inclusion à au moins un projet collectif de l'association.

L'adhésion est valable pour un an à compter de la date de votre paiement. * des paiements facilités (2 ou 3 fois) peuvent être envisagés pour toutes les adhésions et une réduction exceptionnelle de 40% pour les adhésions Simple et Pro, en faveur des personnes soumis aux minimums sociaux, sur présentation des justificatifs, portent l'adhésion Simple à 45€ et la Pro à 90€. NEGPOS 1, cours Némausus 30000 Nîmes T : 0466762396/0671080816 contact@negpos.fr - http://negpos.fr NegPos est enregistré sous le numéro de formateur professionnel : 91300365530


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