Fotoloft 4

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FOTO O OFT4 RENCONTRES IMAGES ET VILLE BIENNALE IMAGES ET PATRIMOINE Historia de una foto Action dans les quartiers La photo en région Formations


SOMMAIRE ÉDITO

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RENCONTRES IMAGES ET VILLE

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p. 3 p. 4

JEAN-CHRISTOPHE BÉCHET ______________________________ p. 5 SAM SULAAH

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p. 6 et 7

PIERRYL PEYTAVI

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p. 8

OLIVIER CABLAT

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p. 9

DAVID ICART

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HIVER

p. 10 et 11

FRANCK CAILLET ________________________________________ p. 12

AGENDA RENCONTRES IMAGES et VILLE La ville américaine Sam SULAAH THIS TOWN Du 1er décembre 2013 au 3 janvier 2014

ZOE STRAUSS _____________________________________ p. 13 à 15

Galerie NegPos- Fotoloft 1, cours Némausus 30000 Nîmes Vernissage le dimanche 1er décembre 2013 à 12h

GROUPE "REGARDS SUR LA VILLE"

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p. 16 et 17

Jean-Christophe BECHET KODAK CITY

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p. 18 et 19

Du 1er décembre 2013 au 3 janvier 2014

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p. 20 et 21

BIENNALE IMAGE ET PATRIMOINE ACTIONS SUR LES QUARTIERS

Galerie NegPos- Fotoloft 1, cours Némausus 30000 Nîmes Vernissage le dimanche 1er décembre 2013 à 12h

HISTORIA DE UNA FOTO _________________________ p. 22 et 23

Sam SULAAH MANY R CALLED

LA PHOTO EN RÉGION ____________________________ p. 24 à 29

Du 2 décembre 2013 au 31 janvier 2014

DÉTROIT, VILLE SAUVAGE ________________________________ p. 30 AGENDA FORMATIONS FORMAFOTO ____________________ p. 31 La revue FOTOLOFT est éditée par l’association NEGPOS à 2 000 exemplaires. ISBN en cours Avec le soutien de la Ville de Nîmes, du Conseil Général du Gard, du Conseil Régional Languedoc- Roussillon, de la DRAC Languedoc-Roussillon, de l’ACSE et de la SAIF (Société des Auteurs d’Images Fixes). Direction artistique : Patrice Loubon

Atelier de l’image NegPos 34, promenade Newton 30900 Nîmes Vernissage le lundi 2 décembre 2013 à 20h30

Groupe de Recherche Regards Sur La Ville NÎMES, VILLE AMERICAINE ? Du 05 décembre au 17 janvier 2014 B.U. / Site Vauban rue du Docteur Georges Salan, 30000 Nîmes Vernissage le jeudi 5 décembre 2013 à 18h

Olivier CABLAT RN 113, l’architecture de LAS VEGAS en Méditerranée Du 06 décembre au 31 janvier 2014 Mission Locale Jeune 14 Bd Gambetta 30000 Nîmes. Vernissage le vendredi 6 décembre 2013 à 18h30

Graphisme : Jean-Louis Escarguel www.escarguelgraphisme.com

Pierryl PEITAVI MECHANICAL VERTIGO

Corrections : Françoise Salgon

2, rue Auguste Pellet 30000 Nîmes Vernissage le jeudi 9 janvier 2014 à 18h30

Webmaster : Bruno Généré

David ICART ZUP NORD CITY

Régie technique : Francine Lafuentes - Marie-Louise Reus-Roca, Nicola Noemi Coppola, Aziza Saadi, Lys Le Corvec, Claude Corbier, Atelier Alain Gambier, Top Cadres.

Du 10 au 31 janvier 2014

NegPos 1, cours Némausus B301 30000 Nîmes

Franck CAILLET LOINTAIN OUEST

www.negpos.fr contact@negpos.fr T : 04 66 76 23 96 - M : 06 71 08 08 16

Du 10 au 31 janvier 2014 Galerie NegPos- Fotoloft

Photo de couverture : Sam Sulaah Photo page 2-3 : Jean-Louis Escarguel

Du 9 au 31 janvier 2014 - 340ms

Galerie NegPos - Fotoloft 1, cours Némausus 30000 Nîmes Vernissage le vendredi 10 janvier 2014 à 18h30

1, cours Némausus 30000 Nîmes Vernissage le vendredi 10 janvier 2014 à 18h30

Florent TILLON DETROIT VILLE SAUVAGE Projection le vendredi 10 janvier 2014 à 20h Galerie NegPos- Fotoloft 1, cours Némausus 30000 Nîmes

BIENNALE IMAGES et PATRIMOINE La ville générique Du vendredi 29 novembre 2013 au vendredi 31 janvier 2014 (voir agenda détaillé p. 19 et programme BIP)


2013-2014 ÉDITO

La ville américaine Depuis la fin du XIXe siècle, de phénomène urbain novateur, la ville américaine est passée au XXe siècle, à celui de modèle universel pour terminer sa course au XXIe comme symbole de la ruine du système qui la vu naître. La programmation de ces 9e Rencontres "Images et Ville" renverra de façon indirecte à ces différents états. De la gloire à la déchéance, du rêve à la réalité, du mythe à la chute, les expositions et les films qui seront diffusés du début décembre à la fin janvier viendront ponctuer une réflexion en mouvement sur ce qu’est cette ville aujourd’hui et quel est son devenir. Il se pourrait, et c’est même l’une des hypothèses sous-jacentes de notre propos, que cette ville américaine soit aujourd’hui devenue cette ville globale et standardisée que l’on voit pousser un peu partout dans le monde, qui mélange hauteur et étalement suburbain. De la ville américaine à la ville générique, il n’y aurait alors qu’un pas que nous franchirons cette année le temps d’une réunion éphémère entre la Biennale Images et Patrimoine et les Rencontres Images et Ville.

Action sur les quartiers Depuis sa création en 1997, NegPos a toujours nourri pour les quartiers périphériques de Nîmes une passion inaltérable. De projets sporadiques en missions en profondeur, d’implantations précaires en fondements souterrains, notre action est connue et visible. Si la mémoire en images reste l’un des axes forts de ce travail, c’est aussi dans la mobilisation au présent, permanente et envers les habitants que nous agissons. Après une longue période de travail, de désillusions en espérances tenaces, notre atelier de Valdegour va enfin entrer dans une phase 100 % opérationnelle ! À cela plusieurs raisons, le soutien bien sûr constant et confiant de nos partenaires et en particulier des services de la politique de la ville : DRAC, Ville de Nîmes, Conseil Général du Gard et Acsé, mais aussi et sans doute cela le plus important, la rencontre avec Valérie Payet, une pilote de à la hauteur du projet, au tempérament franc et direct, passionnée elle aussi. Vous la rencontrerez si vous vous rendez là-haut, dans cette ville dans la ville, dans ce quartier que certains envisageaient devenir le Nîmes du futur, le New York de la garrigue, ce ghetto qui souffre aujourd’hui de mille maux.

L’Histoire d’une photo Projet au long cours lancé en 2011 à l’initiative d’Alexis Diaz, l’Histoire d’une photo réunit 20 photographes chiliens, toutes générations confondues. Panorama sans précédent, à la fois de ce que peut être la photographie d’un pays mais de ce que peut-être en fait la photographie tout court, l’exposition est doublée d’un dispositif audio-visuel qui permet à chacun des photographes de s’exprimer sur une image qu’il a choisi et dont il retrace l’histoire. Première en France, cette exposition inaugure le 10 janvier prochain à la galerie Bienvenue à Bord (Némausus) croisant le chemin des Rencontres Images et Ville qui présenteront le même soir à la galerie NegPos-Fotoloft la dernière exposition de leur programme. Une soirée à ne rater sous aucun prétexte !

Les formations Nouvel axe de notre action en faveur de la connaissance approfondie de la photographie par le grand public, toujours dans un principe d’éducation populaire, NegPos propose à partir du début de l’année prochaine des cours du soir et des week-ends de stage autour de certaines techniques photographiques. Sous le nom de Forma Foto, le programme éducatif de NegPos s’enrichie : initiation et master-classes se côtoieront durant des cycles de 3 mois à petits prix de façon à ne sanctionner personne. Nous vous attendons donc nombreux pour ces nouvelles initiatives dès la rentrée 2014, et en attendant comme l’on dit par ici : « A l’an que ven ! Se sian pas mai, que siguen pas men ! » (« A l’an qui vient ! Si nous ne sommes pas plus, que nous ne soyons pas moins !») De bonnes fêtes de fin d’année et le meilleur pour l’an prochain ! L’équipe de NegPos


IMAGES et VILLE

Rencontres Images et Ville 2013

PAG E 4 LA VILLE AMÉRICAINE EN REFLET

On pourrait encore évoquer W.Eugene Smith qui se lance à corps perdu et durant des années, dans une étude dantesque de la ville de Pittsburg, produisant un corps d’images de plus de 17 000 négatifs !

A VILLE « Les villes américaines nourrissent, au sein des sciences sociales, une abondante littérature. Des phénomènes, paysages ou processus qui les caractérisent ont été promus comme catégories essentielles de la pensée et même de la pratique urbaine. » 1

La ville américaine fait partie de notre imaginaire collectif et de notre réalité urbaine contemporaine, en cela comme en beaucoup de chose aujourd’hui, l’influence du grand empire étoilé est profondément et durablement ancré dans notre ADN d’homo urbanus. Des premiers grattes-ciels élevés à Chicago et New York autour des années 1880 à la chute des Twin Towers, la ville américaine modèle notre façon de penser la ville et de l’observer.

« D’où qu’il vienne, le voyageur qui y débarque s’y trouve face à des paysages qui lui sont à la fois étrangers et familiers. » 2 En photographie, si les premières descriptions de villes sont bien européennes, et l’on se souvient à ce propos du premier et fameux daguerréotype du Boulevard du Temple réalisé par Daguerre en avril 1838, paradoxalement, l’histoire de la ville photographiée est largement accaparée depuis les prémisses du XXe siècle par des générations de photographes américains. Parmi eux, on peut remarquer une pionnière, Berenice Abott, qui entreprend en 1929 un gigantesque inventaire photographique de la ville de New York (Changing New York), suivant la méthode du français Eugène Atget, dont elle sera la première à reconnaître l’importance du travail. « Le rythme de la ville n’est ni celui de l’éternité ni celui du temps qui passe mais de l’instant qui disparaît. C’est ce qui confère à son enregistrement une valeur documentaire autant qu’artistique. » Bérénice Abott

Mais si ces regards sur la ville s’attachent à décrire d’une façon méthodique et avec force de précision le phénomène urbain global et les structures architectoniques, nombre de photographes américains se préoccuperont surtout de rendre compte de l’humanité qui peuple la ville. Sur ce plan, nous pouvons rapidement citer le trio formé par Lee Friedlander, Diane Arbus et Gary Winogrand, rassemblé au MOMA en 1967 par John Szarkowski dans l’exposition « New documents ». La programmation d’expositions proposée par NegPos pour cette 9e édition des Rencontres Images et Ville est à la fois le fruit de cette interrogation sur ce qu’est la ville aujourd’hui et sur ce en quoi elle peut être qualifiée partout sur terre de « ville américaine » et par ailleurs, la résultante d’une culture du regard sur l’espace urbain qui est elle aussi d’essence américaine. La série « Kodak City » de Jean-Christophe Béchet, quelque peu nostalgique d’un âge d’or économique et industriel révolu, nous renvoie aussi subtilement à l’origine du « déclic » que nous avons tous un jour accompli, cette ère des débuts de la photographie de masse où Kodak nous disait simplement « appuyez et nous ferons le reste ». Le travail de Sam Sulaah, plus conceptuel, repose sur l’incorporation des esthétiques issues de la grande tradition photographique de la « street photography » dans un jeu de miroirs où l’auteur dévoile grande part de ce qui le taraude : les effets du système ultra-libéral sur la vie quotidienne des gens. Dans la même veine, Franck Caillet et Olivier Cablat nous montrent que le regard peut transformer de banals environnements commerciaux péri-urbains français en territoire 100 % étasuniens. Pour David Icart, photographe underground habitant la ZUP nord de Nîmes, ce quartier autrefois ouvrier aujourd’hui ghettoïsé est un espace mythique, magnifié, la ville du futur, le New York rêvé, un Nîmes 2000 aux craquelures toutefois bien apparentes… Pierryl Peitavi nous ouvre la vue sur d’étranges lucarnes où figure de manière récurrente un des éléments clefs de l’« american way of life » : la voiture. Entre « Faster, faster Pussy cat, kill, kill ! », le film culte de Russ Meyer où de splendides bombes sensuelles se poursuivent à bord de petites voitures de sport et le « Lost Highway » de David Lynch, notre « mechanical vertigo » est total ! Le cinéma ne sera bien sûr pas absent de cette programmation avec un film documentaire multi-nominé « Détroit, ville sauvage » de Florent Tillon. Détroit l’une des villes américaines parmi les plus emblématiques de l’ère industrielle est aujourd’hui amplement stigmatisée du fait de sa faillite complète. Nous regrettons l’absence de notre invitée d’honneur Zoe Strauss, incapable de nous rejoindre pour participer à cette édition pour des raisons personnelles, mais gageons que cela ne soit que parti remise ! Cette jeune photographe de Philadelphie dépeint à l’acide sulfurique, une Amérique urbaine au bord du gouffre… Son « fantôme » enveloppe cette programmation dont elle a été une des grandes inspiratrices. Enfin, le groupe de recherche « Regards sur la Ville » qui chaque année se donne comme objectif de définir en image les milles facettes de la ville de Nîmes, a abordé cette fois une question épineuse : Nîmes est-elle une ville américaine ? Étant donné le nombre de fastfoods et d’obèses que l’on y croisent actuellement, les modes d’urbanisme en vigueur et les grandes surfaces qui prolifèrent, on peut être autorisé à se le demander…

« Étudier un regard sur la ville américaine, c’est s’intéresser à un regard sur soi-même. On peut alors suspecter toute vision ou discours la concernant d’être affecté par certains biais. (…) Cet effet de miroir prend de la profondeur du fait que les villes américaines ont constitué et constituent toujours des modèles auxquels on emprunte, si bien que l’on trouve outre-Atlantique les sources d’un urbanisme international qui sert de matrice à bien des paysages de par le monde. »3

AMÉRICAINE À son tour, Walker Evans pétrie d’influences intellectuelles européennes du fait de ces études littéraires menées à Paris entre 1926 et 1928, connaît grâce à Berenice Abott le travail fondateur d’Atget et ceux aussi de Lewis Hine et Paul Strand. Ainsi à son retour aux États-Unis, il photographie les villes dans leur moindre détails

« Je cours après la ville américaine. Peut-être pour arriver à son essence, dois-je en photographier plusieurs » Walker Evans

Notes 1,2 et 3 : Jean-François STASZAK

Si la ville d’aujourd’hui est en pleine mutation, il est vrai que l’une de ses caractéristiques principales est son adhésion implicite au modèle « générique » né outre-atlantique : fonctionnelle, développant en permanence sa suburbanité, elle est cette « edgeless city » aux confins de plus en plus abstraits. Patrice LOUBON, novembre 2013


E

JEAN-CHRISTOPHE BÉCHET KODAK CITY

B I O

Né en 1964, photographe français, vit et travaille depuis 1990 à Paris. Après des études d’économie et de photographie, il travaille comme photographe de presse avant d’intégrer la rédaction du magazine "Réponses Photo" où il est rédacteur en chef adjoint, photographe et rédacteur en chef des Hors Séries. Ses travaux personnels ont débouché sur de nombreuses expositions et six monographies. Refusant de choisir entre le noir et blanc et la couleur, l’argentique et le numérique, le 24x36 et le moyen format, il cherche à chaque fois le bon outil adapté au projet photographique poursuivi. Héritier de la photo de rue, qu’elle soit américaine, française ou japonaise, il considère qu’il ne faut pas abandonner le terrain du réel et du document subjectif pris sur le vif, au moment où tout pousse les photographes vers la mise en scène (le marché de l’art comme le droit à l’image).

IMAGES et VILLE PAG E 5

par les pixels et Kodak City n’existe plus. C’est à Rochester, petite Pour les photographes, Kodak n’est pas qu’une marque. ville de 210 000 habitants C’est un symbole. Un mythe fondateur. Aujourd’hui, la située au nord-ouest photo est aux mains des électroniciens. Et de l’Asie… de l’État de New York, Alors je suis allé en pèlerinage à Kodak City. J’ai vu les magasins fermés, les usines détruites, les labos que George Eastman abandonnés… Et j’ai voulu retrouver dans mes paysages inventa « Kodak » en 1888. urbains cette couleur « jaune et rouge » qui nous a tant Aujourd’hui les grains marqués. N’avons-nous pas vu le monde en Kodachrome pendant des années ? d’argent ont été balayés

Photographies DU 1ER DÉCEMBRE 2013 AU 3 JANVIER 2014 / GALERIE NEGPOS- FOTOLOFT / NÎMES VERNISSAGE LE DIMANCHE 1ER DÉCEMBRE 2013 À 12H


B I O Sam Sulaah, artiste d’origine pakistanaise est né à Port-au-Prince en 1956. Il vit et travaille actuellement à La Havane, Cuba. Après une jeunesse tumultueuse dans les faubourgs de la capitale haïtienne, il s’exile à New-York chez une vieille tante avocate de renom, qui l’accueille comme son propre fils tout en lui ouvrant les portes de la "grosse pomme". C’est ici qu’il commence à développer certaines pratiques artistiques au sein de l’Art Students League où il va étudier durant trois ans la photographie et le dessin. Il publie durant les années 80 et 90 de nombreux reportages dans la presse écrite new-yorkaise sur les communautés haïtiennes de New-York. En 2011, il réalise le film Cries in the Wind: A Documentary on Haiti sous le pseudonyme de Sulaah Bien-Aimé. Parallèlement, il mène un travail de fond depuis le début des années 2000 sur les méfaits de l’ultralibéralisme dans la société nord-américaine. Ce travail s’inscrit à la fois dans la grande tradition documentaire nord-américaine et une logique plus conceptuelle où s’appuyant sur les façons de faire de cette même photographie, il manipule les codes et les références avec beaucoup d’humour et d’habileté.


IMAGES et VILLE

SAM SULAAH

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MANY R CALLED…

This Town Interprétée par Franck Sinatra Auteurs: Charlotte Caffey / Jane Wiedlin

This town is a lonely town Not the only town like-a this town This town is a make-you town Or a break-you-town and bring-you-down town This town is a quiet town Or a riot town like this town This town is a love-you town And a shove-you-down and push-you-’round town This town is an all-right town For an uptight town like-a this town This town, it’s a use-you town An abuse-you town until-you’re-down town This town is a losin’ town It’s a miserable town It’s a nowhere town And I am leavin’ this town You better believe that I’m leavin’ this town Man, it could never be uptown It’s bound to be downtown This town, bye-bye Bye, bye, bye, bye, bye-bye

Photographies THIS TOWN / DU 1ER DÉCEMBRE 2013 AU 3 JANVIER 2014 / GALERIE NEGPOS-FOTOLOFT 1 / COURS NÉMAUSUS / NÎMES / VERNISSAGE LE DIMANCHE 1ER DÉCEMBRE 2013 À 12H - MANY R CALLED / DU 2 DÉCEMBRE 2013 AU 31 JANVIER 2014 / ATELIER DE L’IMAGE NEGPOS 34 / PROMENADE NEWTON / NÎMES / VERNISSAGE LE LUNDI 2 DÉCEMBRE 2013 À 20H30


IMAGES et VILLE PAG E 8

PIERRYL PEYTAVI MECHANICAL VERTIGO

Tout au fond du regard, en bas. Un plongeon au bout de l’œil et les dizaines d’étages s’avalent d’un seul coup, l’attention se focalise, glisse le long des murs sans pour autant rassurer l’impression du visible. L’immeuble est haut. Les rues sont si loin, droites, sécantes, une géométrie d’asphalte qui révèle seule la marche inlassable des voitures ; un chapelet coloré qui, de ma position haute, glisse

B I O

Photographe français, né en 1970, Pierryl Peytavi vit et travaille à Montpellier. Après des études d’Histoire, il se spécialise dans le domaine culturel puis se forme dans l’atelier photographique de Jacques Fournier et à l’école Image Ouverte alors dirigée par Serge Gal à Clarensac. La photographie, qu’il débute professionnellement en 2003, est pour lui un réel voyage intérieur. Ce qui l’intéresse, précise-t-il, c’est d’approcher les frontières de ce qui est spontanément visible dans le monde. Cette pratique photographique peut être définie comme une photographie de la myopie. Avec la myopie extrême on ne sait plus ce qui est défini ou indéfini ; ce qui est de l’ordre de la réalité ou de l’illusion. Il y a là aussi le plaisir de créer une nouvelle image à partir de quelque chose d’existant, mais que l’on ne voit pas sur le moment. Il y a une mise à distance du réel, relégué au statut de fantasme. Il s’agit d’un travail sur le détournement, le dépouillement, la dislocation, l’altération.

lentement en silence. Un silence de façade. Car, dans les rues, le bruit comble tous les interstices. Les voitures. Ce sont elles les habitantes. Ce sont elles qui vivent dans la ville, la façonne, qui lui dictent sa forme, sa façon d’être, ses structures et ses évolutions. Elles qui creusent leurs pistes et leurs galeries, leurs grottes où dormir, leur place où s’agglutiner, leur civilisation où circuler. Comme des êtres vivants à la respiration fumeuse, sifflante et rocailleuse, qui tiennent attachés à leur volant la fausse indépendance de leurs propriétaires. Jusqu’à les posséder parfois sans qu’ils s’en aperçoivent. Car ils ne voient pas cela. Car ils ne pensent pas à cela. Leur regard attaché à un semblant de songe, comme les pointillés d’un fil, les mène et les conduit sans détour au mythe originel : le mouvement sans limite, la vitesse sans contrainte, la découverte et l’espace, la force d’une perte d’adhérence face à la réalité, à son dérapage… avec autour de chacun d’eux la saturation sensorielle qui emporte, yeux, ouïe et odorat confondus, dans une débauche de couleurs floues et de vitesse bruyantes surchauffées. Là où le corps rompt ses limites, où ses frontières s’estompent, où le soi est un mangeur d’espace et s’évapore vers l’univers de la fureur de vivre. C’est cet engouement, cette folie originelle de l’homme pour l’automobile qui transparaît dans les photographies de Pierryl Peytavi. Un vertige mécanique qui déforme et libère, qui transcende et emporte. Jean-Louis Bec

Photographies DU 9 AU 31 JANVIER 2014 / 340MS / 2, RUE AUGUSTE PELLET / NÎMES VERNISSAGE LE JEUDI 9 JANVIER 2014 À 18H30


IMAGES et VILLE

OLIVIER CABLAT RN 113, L’ARCHITECTURE DE LAS VEGAS EN MÉDITERRANÉE

Les photographies de cette série sont le résultat d’une recherche de 4 années (2000-2004) sur les commerces dédiés aux automobilistes situés au bord de la RN 113, entre Arles et Montpellier.

PAG E 9

Ce type de commerces est apparu au début des années 70 avec le développement des voies de liaisons routières entre les grandes et moyennes agglomérations. La Route Nationale 113 longe toute la côte

méditerranéenne française et a contribué à son développement commercial. Il s’agissait au départ de lire ces espaces commerciaux de bord de route comme une transposition architecturale héritée du modèle de Las Vegas : des architectures de communication directe (ou hangars décorés) visant une attraction subite établie par les connexions verbales et symboliques de leurs enseignes1. Mais l’incessante régénération dont font preuve ces structures, tout en retardant « éternellement » l’échéance de leur destruction, a transformé le projet en une analyse d’archéologie contemporaine et à court terme. Située au centre de l’itinéraire photographique, la ville de Nîmes a accueilli en 2004 la première présentation publique de ce travail. Fabricant multiforme de photographies, Olivier Cablat développe depuis plus de 10 ans des recherches documentaires sur le commerce, l’architecture de Las Vegas, le symbolisme populaire et sur tous les objets qui en sont plus ou moins directement issus. Maniant le style documentaire, comme pour mieux appuyer le caractère ambigu des relations entre la photographie et le réel, il semble construire une œuvre monumentale qui questionne sans cesse la nature descriptive des images... Une œuvre qui pourrait être destinée à des ethnologues du futur, et dont Olivier Cablat s’efforce de compliquer la tâche en réécrivant sans cesse ses règles d’interprétation.

1- d’après R. Venturi, Learning Las Vegas.

B I O

Né à Marignane (13) en 1978, il vit et travaille à Arles. Diplômé de l’ESBAM de Marseille en 2000 puis de l’ENSP d’Arles en 2003, il a ensuite travaillé comme photographe documentaire pour le CNRS en Égypte. Depuis 2004, il intervient régulièrement comme enseignant en image numérique à l’ENSP d’Arles. En tant que commissaire, il fonde en 2009 la Galerie 2600 et participe activement au développement des systèmes d’auto-édition et d’autoproduction chez les artistes de la génération numérique.

Photographies DU 06 DÉCEMBRE AU 31 JANVIER 2014 / MISSION LOCALE JEUNE / 14 BD GAMBETTA / NÎMES VERNISSAGE LE VENDREDI 6 DÉCEMBRE 2013 À 18H30


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B I O David Icart, 1981, photographe français, vit à Nîmes. Adepte d’une photographie où se côtoient registres oniriques et sociaux, il exerce depuis quelques années en autodidacte, documentant sur la vie nocturne et l’urbanisme du quartier de Valdegour à Nîmes.

DAVID ICART

DU 10 AU 31 JANVIER 2014 / GALERIE NEGPOS- FOTOLOFT / 1, COURS NÉMAUSUS / NÎMES


IMAGES et VILLE PAG E 1 1

ZUP NORD CITY La ZUP Nord aussi connue sous le nom de Valdegour se situe au nord de Nîmes. À l’époque de sa construction par Xavier Arsène-Henry, en 1961, la Zup Nord-Valdegour qui se voulait un progrès certain au niveau de l’habitat et du confort domestique, était habitée par une population mélangée, appartenant aux classes moyennes, qui très vite est partie pour être bientôt remplacée par une population issue de l’immigration, de toutes les immigrations. Fort heureusement, seule une partie du programme a été exécutée, car déjà, cette ZUP telle qu’on la voit aujourd’hui a engendré une énorme concentration ethnique, non diversifiée, et la formation d’un ghetto, lequel a conduit à un repli identitaire et communautaire. Loin du centre-ville est née une certaine vie autarcique, en quasi circuit fermé. Mais dans ce béton, il arrive aussi que de belles plantes viennent à pousser. Ainsi en est-il des images du photographe et résident de Valdegour, David Icart, qui, à travers son regard à la fois réaliste et empreint de poésie, d’onirisme, nous relate l’envers du décor,

ou plutôt entre en profondeur dans ce qui constitue son environnement… David Icart, la trentaine, autodidacte et iconoclaste, aime à explorer toutes les figures, les formes, styles et traitements photographiques (Light Painting, longues pauses, macro, expositions multiples, traitement HDR…) C’est une vision non superficielle, car ici, l’observateur est impliqué et cette proximité

avec son sujet apporte, donne un point de vue ultra-réaliste, voire sur-réaliste, renforcé parfois par une mise en scène qui souligne le propos. Chroniqueur et reporter à la fois social et urbain, il s’attache à restituer l’environnement dans lequel il évolue et est de fait le témoin privilégié des scènes souvent nocturnes de “l’underground” de la cité (rodéo, tagueurs en action…) dans ces entrailles, dans le cœur de ces populations. Ndjami Makanda

Photographies VERNISSAGE LE VENDREDI 10 JANVIER 2014 À 18H30


IMAGES et VILLE PAG E 1 2

FRANCK CAILLET LOINTAIN OUEST

PENMARC’H SAINT-AVÉ DU CÔTÉ DE RAGUÉNEZ PRÈS DU PHARE D’ECKMÜHL

Une vague gigantesque percute la jetée. Dans le petit port, des chalutiers affichent leurs couleurs vives. Un pêcheur, barbe grise, ciré jaune et casquette bleue délavée, tire sur sa pipe éteinte, le regard clair tendu vers l’horizon marin. Le soleil coule dans l’infinité océane embrasant la nature d’une lumière aux teintes improbables. Dans sa communication au colloque Si la photo est bonne 1, Raphaële Bertho évoque la construction d’un imaginaire du territoire véhiculé par la carte postale. Elle cite Jean-François Chevrier à propos de cette industrie culturelle : « Cette photographie rassure et compense la misère quotidienne, elle enjolive pour séduire. Elle ne dit rien, ou toujours la même chose, elle nourrit obsessionnellement l’imaginaire qu’elle a créé. » 2 S’agirait-il alors seulement, paré d’une honnêteté à l’ambition scientifique, de documenter les mutations constantes d’un territoire ? De nouveaux stéréotypes apparaissent innervant en premier la pratique des photographes. L’intention est claire. Nourri de photographies américaines et parce que ces espaces sont aussi les miens, que mon quotidien ne se déroule pas dans des paysages sanctuarisés, je pose un regard sous influence sur la terre bretonne. Alors, un dialogue s’installe, sorte d’enquête identitaire, entre mon origine liée à ce territoire et une « identité » photographique. Dans ce jeu de bascule d’un stéréotype à l’autre, une vision critique se dégage. Entre uniformisation et appropriation kitch, l’homme projette ses désirs sur un décor.

B I O Né en 1967, photographe français, vit à Concarneau. Il a étudié la photographie à l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles entre 1989 et 1992. Dans ses séries, il raconte des incidents, ceux d’un parcours de vie. Les clichés sont les étapes mêmes, les pièces à conviction d’un récit autobiographique. Son travail nourrit une réflexion sur le statut des images et sur la place du photographe, sa présupposée utilité à informer. Il produit régulièrement depuis 1992 et expose en France et à l’étranger.

1 - Raphaële Bertho, « L’injonction paysagère », Commentaire au colloque Si la photo est bonne, INHA, 20-21 octobre 2011 et http://www.culturevisuelle.org/territoire/211, 3 novembre 2011. 2 - Jean-François Chevrier, « Qu’est-ce qu’un paysage ? », Art Press n° 91, avril 1985, p. 27.

Photographies DU 10 AU 31 JANVIER 2014 / GALERIE NEGPOS-FOTOLOFT / 1, COURS NÉMAUSUS / NÎMES VERNISSAGE LE VENDREDI 10 JANVIER 2014 À 18H30


ZOE STRAUSS AMERICAN CITY

IMAGES et VILLE PAG E 1 3

Invitée d’honneur de ces Rencontres Images et Ville 2013 dédiées à la ville américaine, Zoe Strauss ne pourra malheureusement pas être avec nous pour cette occasion. Retenue pour des raisons personnelles à Philadelphie, elle s’excuse sincèrement de ne pas avoir pu venir et de ne pouvoir présenter son travail dans nos murs… Gageons que cela ne soit que partie remise et que le contact engagé avec elle donne lieu prochainement à une exposition à sa mesure. En guise de préambule à sa venue, nous vous offrons un portfolio d’une sélection de ses images.

B I O

Née à Philadelphie en 1970, Zoe Strauss a débuté la photographie en 2000. Bien que n’ayant jamais reçu formellement de formation en tant que photographe, elle a fondé en 1995 le Philadelphia Public Art Project dans la perspective de montrer l’art dans des lieux inhabituels. Et c’est pourquoi elle s’est tournée vers la photographie, considérant que c’était là le moyen le plus direct pour représenter les sujets de son choix. Elle a participé ces dernières années à de nombreux événements et projets collectifs et réalisé plusieurs expositions individuelles. Le Centre International de la Photographie (ICP) à New York présente actuellement, et jusqu’en janvier, l’exposition Zoe Strauss : 10 Years.

Entre 2000 et 2001, la photographe Zoe Strauss a montré son travail photographique une fois par an dans un espace public situé à proximité d’une passerelle d’autoroute au sud de Philadelphie. Lors de ces expositions annuelles d’un jour, elle collait ses photographies en couleurs sur les piles en béton du pont et les visiteurs pouvaient acheter des photocopies pour 5 dollars. Au travers de ses portraits, ses paysages urbains ou ses vues des maisons et des panneaux de signalisation, Zoe Strauss porte un regard sans concession sur les difficultés économiques et les vies misérables des habitants de la propre banlieue de Philadelphie et d’autres régions des États-Unis. Elle décrit son travail comme « un récit épique à propos de la beauté et de la lutte pour la vie quotidienne ». Photographe autodidacte et politiquement engagée, Zoé Strauss voit son travail comme une sorte d’intervention sociale, et elle a d’ailleurs souvent eu recours à des panneaux d’affichage et des meetings publics comme lieux d’expression. L’exposition Zoe Strauss : 10 ans constitue une rétrospective à mi-parcours de sa carrière et fournit l’occasion de la première évaluation critique de ce projet qu’elle aura poursuivi sur une décennie.

Photographies

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ZOE


S TRAUSS

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GROUPE DE RECHERCHE

NÎMES, VILLE AMÉRICAINE ?

BID IE PEIG NA RD

Après avoir été affublée des décennies du qualificatif de « Rome française », après avoir été rêvée durant les années Bousquet capitale d’une hypothétique « Silicon Valley », après s’être pensée « espagnole » mais n’être finalement capable de produire que des « espagnolades », Nîmes aurait-elle enfin trouvé sa vraie identité, seraitelle à présent devenue une ville américaine ?

De ces terres fertiles de la plaine autour de Nîmes, ont surgi ces dernières années non pas des légumes… mais des supermarchés ! Une ville de béton et métal s’est alors dessinée… Quelques arbres rescapés dans une jungle de palmiers… Un espace de consommation à l’américaine était alors né…

Cette question apparemment incongrue peut prêter à sourire… et pourtant que de similitudes, que de rapprochements ces 10 dernières années. Multiplication des fast-foods et conséquemment du nombre d’obèses… Lieux commerciaux en perpétuelle expansion aux tailles XXXL, cinés multiplexes aux sièges « king size » munis de porte-gobelets à pop-corn énÔrme, malls et enseignes à perte de vue et qui empruntent directement des noms à consonance anglo-saxonne, tel Family Village ou Memphis Coffee. On assiste depuis quelques années à une pénétration profonde de la culture populaire américaine, à tous les étages et sous ses formes les plus médiatisées : street art, skate board, hip-hop… Seraiton colonisé ? Des Camarguais qui se prennent pour des cowboys organisent de gigantesques « square dance » ! Des bikers en Harley qui vivent leur passion jusque dans les moindres détails en garrigue au mazet ! Jeunes de l’arrière pays cévennol qui conccurencent Banksy ! Des hip-hopers et des skaters à tous les coins de rues, vêtus selon les dernières tendances des modes issues du issues des bureaux d’études des grands fabriquants de street-wear… Sans oublier un « Salon USA » aux accents pathétiques où l’on collectionne les stéréotypes et où l’on vénère une Amérique de la « grande époque » aujourd’hui désuète, coincée entre années 50 et mythes western…

PATRICE LOUBON Entre kitsch 50’, culture camargo-western, nostalgie d’un âge d’or US, invasion fast-foodienne et mallisation de son espace urbain, Nîmes vit en ce début de XXIe siècle une transformation parmi les plus profondes de son histoire. Cette grosse bourgade serait-elle en train de devenir ce que l’on appelle outre-atlantique une « small town » typique petit ville américaine ? À travers plusieurs phénomènes et 3 séries de photographies, dont un clin d’œil à Ed Rusha et ses « TwentySix Gasoline Stations », j’ai cherché à révéler cette nouvelle donne.

Nos photographes s’en sont bien sûr donnés à cœur joie, récoltants les éclats chatoyants de la bannière étoilée aux quatre coins de la ville ! Alors oui, Nîmes est bien une ville américaine, parmi tant d’autres pourrait-on dire… Avec tous les écarts que cela laisse imaginer : des plus riches circulant à bord d’imposants 4x4 aux plus pauvres qui vivent à même la rue, des caïds de la drogue plastronnant aux volants de leur rutilante voiture décapotable aux gamins des quartiers qui se prennent pour Tony Montana, cette ville participe d’un phénomène global dont on ne voit pas comment elle pourrait se détourner. Patrice Loubon, novembre 2013

MARIE -DOMI NIQU E G U IBA L Ces trois photos prises de nuit résonnent pour moi avec des peintures d’Edward Hopper À PIZZ’BURG, la TV est allumée et l’ambiance américaine. C’est à Nîmes.

DU 05 DÉCEMBRE AU 17 JANVIER 2014 / B.U. SITE VAUBAN RUE DU DOCTEUR GEORGES SALAN / NÎMES


"REGARDS SUR LA VILLE" 2013

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MADE LE IN E S ARROUY P É T R A B É NAR D Au Memphis Coffee, on est plus tout à fait à Nîmes… des Américains y fêtent halloween, une façon de célébrer la mort, et puis ils s’en vont visiter Nîmes… ils y croisent Nimeño, la Maison Carrée, la Tour Magne et ils sont tellement contents qu’ils sortent leur petit drapeau pour dire qu’ils sont là ! Aujourd’hui en Europe on fête aussi Halloween, à Nîmes comme partout dans le monde !!!

Du mythe de la « vieille Amérique » à la fascination pour l’Amérique d’aujourd’hui, nos villes européennes affichent à la fois des cultures marginales, fruit de ce brassage, à la fois des étalages de surconsommation qui semblent la voie incontournable de la mondialisation. J’ai choisi d’aller à la rencontre de ces femmes et de ces hommes engagés dans ce métissage plus ou moins fécond entre notre ville et les cultures d’outre atlantique. De ces rencontres j’ai tiré des portraits dont la vitalité et l’humanité s’imposent avec force a contrario de ce qui nous dévitalise dans le déferlement marchand.

B E R NA R D DIAZ

CLAUDE CORBIE R

Y a-t-il des Américains à Nîmes ? Nîmes est-elle habitée par des Américains ? Le salon USA de juin dernier nous a révélé que oui, des Nîmois sont habités par la passion du rêve américain, des bagnoles américaines, de la banane des années rock. Mais aussi d’autres américano-attitudes ont gagné droit de cité en notre ville. Tout cela ne doit pas nous laisser croire qu’il s’agit d’une invasion. À Nîmes, on se nourrit de tout ce qui est à portée de main, de bouche, pour en faire un quotidien bien d’ici, à la sauce du Sud, avec l’accent.

Hier, c’était l’Amérique ! Nîmes, ville américaine : c’est d’une logique imparable, dans le droit fil de son histoire. Première ville romaine en Gaule il y a plus de 2000 ans, et l’Amérique à ce moment-là, c’était l’empire romain. Nîmes avec ses palmiers c’est le Miami d’aujourd’hui, avec un Seaquarium peuplé de crocos. Inimaginable aujourd’hui, « o tempora, o mores ». Rêvons donc d’une maison carrée de huit étages et d’un Trambus à plusieurs impériales, histoire de croiser les temps et les clins d’œil…

VERNISSAGE LE JEUDI 5 DÉCEMBRE 2013 À 18H30


BIENNALE IMAGE E T PAT R I M O I N E # 2

■❱ Alain Bublex

PAG E 1 8 LA VILLE GÉNÉRIQUE Il y a des milliers d’années, lorsque des êtres humains construisent la première agglomération urbaine en Asie mineure, se doutentils qu’à des milliers de kilomètres, sous d’autres cieux, d’autres êtres humains accomplissent probablement et quasiment au même moment le même acte ? Avaient-ils les mêmes préoccupations sans savoir ce que les uns et les autres fabriquaient ? Utilisaientils de la pierre ou du bois pour construire leur demeure ? De quels réseaux de communication usaient-ils ? La structure urbaine collective empruntait-elle les mêmes logiques d’organisation ? À la différence d’aujourd’hui où les architectes et les urbanistes travaillent à construire la ville d’aujourd’hui et de demain sans se poser particulièrement la question de l’appartenance territoriale - et à peine celle du contexte – l’habitant des villes devient peu à peu l’habitant universel, contraint aux mêmes problématiques dans n’importe quelle ville qu’il soit sur terre. La Biennale Images et Patrimoine s’attache à chacune de ses éditions à disséquer ce qu’est la ville, à travers sa contemporanéité et son histoire. Cette édition de la BIP se plaira à rendre visible ce que l’on peut entendre dans l’idée de « ville générique ». Pur concept polémique élaboré par Rem Koolhaas, ou réalité à l’œuvre ? La ville générique est-elle cette ville dans laquelle nous vivons déjà… ou dans laquelle nous vivrons demain ? Qu’est devenue la ville que nous avons connue, s’est-elle effacée au profit d’une autre ? Si nous peuplons la ville « L’identité est comme un piège où des souris toujours plus générique, sommes nous nombreuses doivent se partager le même appât - encore aussi des êtres humains gé- qu’à y regarder de près, on pourrait bien s’apercevoir qu’il est vide depuis des siècles. Plus forte est l’identité, nériques ? Et que faire alors plus elle emprisonne, plus elle résiste à l’expansion, à de l’identité locale ? Doit-on l’interprétation, au renouveau, à la contradiction. Elle chercher à la conserver ou ressemble à un phare : fixé, surdéterminé, il ne peut ni au contraire veiller à la faire changer d’emplacement ni modifier le signal qu’il émet sans risquer de déstabiliser la navigation. (Paris ne peut disparaître ?

« La ville contemporaine est-elle - comme l’aéroport contemporain - « toujours pareille » ? Cette convergence, peut-on la théoriser ? Et dans l’affirmative, vers quelle configuration tendraitelle ? Celle-ci n’est possible qu’à condition d’évacuer la notion d’identité, ce qui est généralement perçu comme une perte. Étant donné l’ampleur de ce phénomène, il a forcément une signification. Quels sont les inconvénients de l’identité et, à l’inverse, tes avantages de l’impersonnalité ? Et si cette homogénéisation apparemment fortuite (et habituellement déplorée) venait d’une intention, de l’abandon délibéré de la différence au profit de la similarité ? Peut-être assistons-nous à un mouvement de libération mondial : « À bas le singulier Et que reste-t-il, une fois éliminé l’identité ? Le générique ? » 1

■❱ Laurent Gueneau

■❱ Katharina Lüdicke

■❱ Jean-Pierre Loubat

LA VILLE Notes 1 & 2 : Rem Koolhaas, 1994 Traduit par Catherine Collet

devenir que plus parisien - d’ores et déjà, il est en passe de devenir un hyper-Paris, raffiné jusqu’à la caricature. Il y a des exceptions : Londres - dont la seule identité est de ne pas avoir d’identité clairement définie est de moins en moins Londres, plus ouvert et moins statique. » 2

■❱ Ben Graville

■❱ Cédric Crouzy


Infos et programme complet : http://bipgenerik.free.fr http://passagesdelimage.blogspot.fr

BIENNALE IMAGE E T PAT R I M O I N E # 2 PAG E 1 9

BIENNALE IMAGES ET PATRIMOINE #2 - LA VILLE GÉNÉRIQUE ■❱ Exposition collective - GENERIC CITY extraite des collections du CNAP Avec Dominique Auerbacher, Sergio Belinchon, Marie-Noëlle Boutin, Alain Bublex, Bernard Joisten, Valérie Jouve et Massimo Vitali. Mur Foster, Musée d’Art Contemporain Le Carré d’Art 30000 Nîmes Du 18 novembre au 15 décembre 2013

■❱ Lahcène ABIB - PUB DANS LA CITÉ Médiathèque, Musée d’Art Contemporain Le Carré d’Art 30000 Nîmes Du 29 novembre au 31 janvier 2014 www.lahceneabib.com

■❱ Laurent GUENEAU - FERIAS GÉNÉRIQUES La Coletilla 2, rue Ruffi 30000 Nîmes Du 29 novembre au 15 janvier 2014 Inauguration le vendredi 29 novembre 2013 à 20 h www.laurentgueneau.com

■❱ Josephin BÖTTGER - DYNAMO LINES (installation vidéo et son) Sergej TOLKSDORF La Coletilla 2, rue Ruffi 30000 Nîmes Performance le vendredi 29 novembre 2013 à 21 h www.josephinboettger.de

■❱ DJ DD et DJ DIEZ BIP PARTY ! (GeneriK Dance Hall) La Coletilla 2, rue Ruffi 30000 Nîmes Le vendredi 29 novembre 2013 à 22 h

■❱ Marc MORRERES - LIEUX DE CULTE Église St Paul, Boulevard Victor Hugo 30000 Nîmes Du 30 novembre au 31 janvier 2014 Vernissage le samedi 30 novembre à 11 h 30 www.marcmorreres.com

■❱ Katharina LÜDICKE - FAMILY VILLAGE Atelier Le Consulat 1, cours Némausus 30000 Nîmes Du 1er décembre au 31 décembre 2013 Vernissage le dimanche 1er décembre 2013 à 12 h www.katharina-luedicke.de

■❱ Pascal MOUGIN - ZI/ZA Maison des Initiatives 285 Rue Gilles Roberval, 30900 Nîmes Du 02 décembre au 31 décembre 2013 Vernissage le lundi 2 décembre 2013 à 18 h www.pascalmougin.com

■❱ TANGER VILLE OUVERTE - Philippe FOURCADIER Jean-Pierre LOUBAT - Rachid OUETASSI Collège Diderot ZUP Nord 601 Rue Neper, 30900 Nîmes Du 14 janvier au 17 février 2014 Vernissage le mardi 14 janvier 2014 à 18 h 30

■❱ RENCONTRES UNIVERSITAIRES LA VILLE GÉNÉRIQUE En partenariat avec le CAUE du GARD Université de Nîmes/Site Vauban Le mardi 21 janvier 2014 de 9 h à 19 h. avec Bruce Bégout, philosophe et écrivain français, maître de conférences à l’université de Bordeaux, Catherine BerniéBoissard, professeur des universités, Alain Bublex, artiste plasticien, Cédric Crouzy, artiste urbain, Maria Gravari, architecte urbaniste et Directrice de l’IREST (Institut de Recherche et d’Etudes Supérieures du Tourisme), Ben Graville, photographe, Londres, Géry Leloutre, architecte urbaniste, université de la Cambre, Bruxelles, Patrice Loubon, directeur artistique de la Biennale Images et Patrimoine, Pascale Parat-Bezard, sociologue anthropologue CAUE du Gard, Marc Veyrat architecte urbaniste libéral et CAUE du Gard.

■❱ Ben GRAVILLE - MOTELS IN NORTH AMERICA B.U./ Site Vauban rue du Dr Georges Salan, 30000 Nîmes Du 21 janvier au 21 février 2014 Vernissage le mardi 21 janvier 2014 à 13 h.

■❱ Cédric CROUZY Diffusion du film le mardi 21 janvier 2014 à 19 h SK (H) ATE ME en clôture des Rencontres Universitaires


NEGPOS FOSO PAG E 2 0

ACTIONS UN ATELIER PHOTOGRAPHIQUE ARGENTIQUE

Le fonctionnement de l’atelier repose sur un encadrement professionnel par des photographes de l’association pour les jeunes (ou moins jeunes) particulièrement motivés. Depuis le printemps 2013, une nouvelle équipe anime l’atelier. Francine Lafuentes, suite à son Service Civique avec Negpos, Francine poursuit avec une réussite à son concours d’entrée à l’École supérieure des métiers artistiques de Montpellier ; Aziza Saadi, formée à la photographie par Emmanuel Audibert, photographe et formateur de Negpos, hélas aujourd’hui disparu ; Géraldine Chuniaud, intervenante chevronnée dans les domaines socio-éducatifs et socioculturels et diplômée de l’École supérieure des Beaux-Arts de Paris et d’Avignon, avec comme action d’intervenir sur les quartiers Est de Nîmes. Valérie Payet, dotée d’une solide expérience en matière d’intervention éducative et culturelle en milieu péri-urbain et diplômée universitaire- faculté Vauban et Paris Tolbiac en arts graphiques et métier du livre et de L’IRTS Parmentier Paris, rattaché sur les quartiers Ouest de Nîmes avec Marie-Louise Reus Roca. Photos Valérie Payet

DES PROJETS AVEC LES STRUCTURES DU QUARTIER QUI LE DÉSIRENT Cet été, nous avons préparé la rentrée, ce qui nous a donné l’occasion de nous rencontrer et de partager nos idées, nos goûts en matière d’arts visuels, ainsi que de mettre en place des projets tels que l’atelier de l’image, par exemple. Sa vocation première est la pratique de la photographie et le but visé est de construire une mémoire collective, et ce, dans une logique de travail et de réflexion sur le lien social, lien qui peut parfois apparaître comme distendu en milieu urbain et surtout péri-urbain. Nos ateliers sont ouverts aux structures et aux personnes désireuses de participer aux différentes activités. Nous sommes à l’écoute de diverses propositions afin de poser des bases de rencontres qui se préciseront tout au long de l’année 2013-2014. Notre équipe propose des animations participatives dans le domaine des arts graphiques depuis la photographie jusqu’à l’édition de livres en passant par l’ensemble des arts visuels (vidéos, performances, tapissage de ville). Échanges interculturels et expositions seront également organisés. Nous travaillons et participons aux activités du champ associatif du secteur Ouest (le journal de Valdegour, les berceuses de Valdegour, le centre socioculturel de Valdegour, l’association fils d’or et les bibliothèques Marc Bernard, Jean Paulan…) et les associations qui le souhaiteront. L’atelier de l’image accueillera aussi des rencontres d’artistes.


SUR LES ET NUMÉRIQUE !

QUARTIERS

NEGPOS FOSO PAG E 2 1

UNE IMPLICATION CULTURELLE DANS LES QUARTIERS

DES TEMPS D’ANIMATION DÉFINIS, RYTHMÉS PAR DE MULTIPLES ACTIVITÉS ET UNE OFFRE DIVERSIFIÉE : - Couvertures d’événements ; - Prises de vues lors de balades urbaines ; - Mises en scène photographiques dans la ville ; - Portrait naturel et en studio ; - Développement photographique argentique et numérique ; - Créations de sténopé (camera obscura) ; - Expérimentation graphique livre animé, pop up; - Création et réalisation de flip-books, de livres d’artistes et autres supports photo ; - Encadrement ;

Nous mettons en place un journal qui tracera les activités des quartiers est et ouest de la ville de Nîmes avec comme objectif une visibilité de nos interventions et des travaux que nous partageons avec les associations partenaires.

- Ateliers vidéo et projections.

DES SERVICES MULTIMÉDIAS : - Espace informatique pour s’initier à différents outils (Word, Photoshop, etc.) ; - Cybercafé ; - Impressions photographiques ;

Les ateliers sont proposés en milieu scolaire ainsi qu’aux habitants du quartier, aux professionnels et aux amateurs de photo. Nos horaires d’ouverture s’accorderont avec la vie urbaine et scolaire ; exceptionnellement des rendez-vous pourront également être fixés en dehors de ces horaires. Enfin, des sorties pour visiter des expositions et des musées seront organisées.

- Documentation sur les métiers de l’image.

POUR NOUS SUIVRE : HTTP://FOSO.OVER-BLOG.COM/

Valérie Payet


ÉVÉNEMENT

H IST ORI A DE

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VINGT PHOTOGRAPHES, VINGT PHOTOGRAPHIES, Lorsqu’Alexis Diaz me contacte en septembre 2011 pour participer au projet « Historia de una foto » en tant que commissaire d’exposition invité à choisir les vingt photographes qui seront sélectionnés, je ne lui cache pas ma joie et mon enthousiasme. Je trouve l’idée excellente, tant sur le plan de la forme que du fond. Une exploration « à tiroirs » de la photographie chilienne actuelle qui m’intéresse au plus au point, étant donné que je suis le seul galeriste en France qui la représente aussi largement, régulièrement, et depuis maintenant presque 10 ans ! Combien de projets sont nés depuis et ont abouti grâce aux efforts de chacun ? Depuis ma première investigation en 2004, missionné par M. Bourdon, attaché culturel à l’Instituto Chileno Frances, jusqu’à la rencontre avec José Moreno, alors directeur des Archives photographiques de l’Université du Chili, qui nous a permis de faire connaître ensemble au public français, avec l’appui de l’École Nationale Supérieure de la Photographie (Arles, France), le grand et historique photographe chilien, Antonio Quintana. De Rabat (Maroc) à Coquimbo (en passant par Paris, Biarritz, Nîmes et Berlin), et grâce à la complicité de nos équivalents marocains rassemblés sous la bannière de l’Association Marocaine d’Art Photographique (AMAP), où nous avons réussi « l’improbable » en mettant en place un double projet d’échange entre photographes marocains et chiliens.

De Santiago à Nîmes en 2011, où nous avons inauguré pour la première fois en France un événement de grande ampleur rassemblant les travaux de plusieurs générations de photographes chiliens contemporains, avec comme « cerise sur le gâteau » la fameuse exposition « Chile from within ‘ » composée en 1990 par Susan Meiselas (Magnum). Nous voilà une nouvelle fois réunis, construisant une nouvelle étape de notre histoire commune, qui ne peut bien sûr en aucun cas se résumer à une seule… ni même à vingt photos ! La photographie est une pratique solitaire, même si, paradoxalement, les photographes sont, parmi les artistes, ceux qui le plus souvent s’unissent. Que ce soit pour des raisons économiques de mutualisation de forces et d’équipements, que ce soit par goût pour le débat et l‘échange ou par simple obligation professionnelle, que ce soit volontairement ou par le choix de tiers. La structure collective est très souvent adaptée à la pratique photographique : à travers des projets communs, des ateliers, des agences ou des collectifs, par le biais d’expositions, le photographe - et son regard - se met à côtoyer d’autres photographes - et leurs visions distinctes. L’exercice est ainsi délicat de rassembler vingt photographes aussi différents ! Il fallait donc trouver un fil intérieur, une liaison invisible qui nous autorise à les rapprocher tout en conservant l’autonomie créatrice de chacun. Le dispositif est donc essentiel dans cette tentative de réunir à travers les âges et les esthétiques, un groupe humain composé d’individus ô combien différents dans leurs prérogatives et leurs ancrages historiques. Mauricio Quezada

Zaida Gonzalez

DU VENDREDI 10 JANVIER AU 31 JANVIER 2014 / BIENVENUE À BORD / 2, COURS NEMAUSUS / NÎMES


ÉVÉNEMENT

UNA F O T O

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VINGT REGARDS, VINGT HISTOIRES La photographie est filmée, mise en scène donc, physiquement et historiquement. L’analyse de ce dispositif montre plusieurs qualités. Dans un premier temps, le cadre et la contrainte mis en œuvre fournissent un espace délimité essentiel dans lequel peut s’exprimer de façon singulière, et en toute liberté, le regard de l’artiste porté sur l’une de ses œuvres. Dans un deuxième temps, le protocole adopté, qui égrène les histoires au même rythme et selon les mêmes modalités didactiques, suggère habilement au spectateur une déclinaison hétérogène d’une pratique artistique et de ses infinies variations. La série « Historia de una foto » est composée d’unités closes sur elles-mêmes et chaque « boîte » fonctionne comme un petit univers en soi où gravitent l’œil et la pensée, tous deux scrutateurs, à la recherche d’indices révélateurs. Pour aller dans cette direction, sans nous aventurer trop loin, revenons à Walter Benjamin qui dans L’Œuvre d’art à l’ère de sa reproductibilité technique, écrit à propos des photographies d’Eugène Atget réalisées au début du XXe siècle : « On a dit à juste titre qu’il avait photographié ces rues comme on photographie le lieu d’un crime. Le lieu du crime est lui aussi désert - Le cliché qu’on en prend a pour but de relever des indices. » Ici, la recherche d’indices est double, si nous étudions avec attention et soin l’image, guidés à la fois par le commentaire de l’auteur et par les mouvements - ou la fixité - de la caméra qui redéfinit l’image, qu’elle redécoupe et reconstruit, l’enquête que nous menons à notre tour, comme spectateur de l’ensemble, porte à la fois sur la photographie mais aussi sur le photographe et sur sa relation plus ou moins distante à l’œuvre qu’il a produite.

Il y a une triple mise en abîme : la photographie qui représente déjà une scène du réel est à son tour représentée - très différemment en fonction des souhaits de chacun - puis disséquée et commentée par l’auteur qui en fait en quelque sorte son « autopsie ». Et en faisant cela, il se délivre lui-même dans son authenticité fondatrice. Sans toutefois nous laisser percevoir complètement les liens secrets qu’il entretient avec la photographie. Tentant de dégager des lignes générales, l’esprit se perd en de si nombreuses équations visuelles et sonores. Nous pouvons tout de même noter que de façon récurrente, l’image choisie est souvent unique et initiatrice, elle peut aussi appartenir à une série constitutive de son œuvre ou de son rapport à la photographie. Elle répond en priorité à la question « pourquoi ? » et secondairement à la question « comment ? ». Mais il serait vain de tenter de définir ce qui - et si quelque chose - les rattache, tant il y a à dire sur chaque image et chacune des mises en scène. Nous ne pourrons pas critiquer ici ni amplement ni spécifiquement chaque œuvre. Laissons donc notre regard circuler au gré des histoires que draine chaque image. Devinons les fils invisibles qui tiennent les photographies comme des marionnettes sur la scène du théâtre formé par l’écran. Immergeons-nous de façon éphémère dans ces petits puits de lumière et ces orifices juxtaposés. Livrons-nous à une tortueuse déambulation au hasard des regards. Car s’il y a bien quelque chose à apprendre de cette expérience, c’est que la multiplicité des visions n’a d’égale que la diversité des histoires humaines. Patrice LOUBON - Nîmes, janvier 2013

Alvaro Hoppe

Cristobal Traslaviña

Nicolas Wormull

VERNISSAGE LE 10 JANVIER 2014 À 18H30


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LA RÉGION LANGUEDOC ROUSSILLON

ET LA PHOTOGRAPHIE

Non, il n’y a pas qu’Arles et Perpignan qui promeuvent la photographie dans le Sud de la France ! Comme nous le constatons de découverte en rencontre, de ville en village, les acteurs de cette pratique sont en nombre en Languedoc Roussillon : structures de formation, éditeurs, festivals, galeries sédentaires ou itinérantes, notre région est riche en expériences et en porteurs de projet. Poursuivant notre inventaire méticuleux des ressources régionales, nous continuons donc comme depuis le précédent numéro, notre exploration des structures qui font la photographie en Languedoc Roussillon… Au chapitre de cette édition : Grain d’image qui a su installer à Montpellier une activité à la fois régulière à travers un lieu : le Mur rouge et des événements de portée nationale tel que le festival des Boutographies ou le Marché Photo (en partenariat avec A La Barak, que nous évoquerons prochainement). Si nous poussons un peu plus loin vers la frontière espagnole, nous découvrons la petite mais vaillante association Phot’œil installée à Cerbère qui accompagne chaque année les Rencontres cinématographiques de Cerbère-Portbou par la mise en place d’une programmation d’expositions de haute qualité qui plus est dans un lieu incroyable, à visiter sans plus attendre : l’hôtel du Belvédère du Rayon-Vert… Continuant notre ballade languedocienne, c’est plus proche de Nîmes, à Uzès, que nous retrouverons Noir d’Ivoire, sémillante structure de formation dirigée par Yann De Fareins, ancien étudiant de l’École Nationale Supérieure de la Photographie et Catherine Tauveron, enseignante à l’École des Beaux-Arts de Grenoble, et qui propose toute l’année dans un contexte chaleureux et familial, stages et master-classes avec la « crème » des photographes internationaux, pour finir, last but not least… nous laisserons l’éditeur nîmois Bruno Doan nous présenter l’atelier Baie, petite maison d’édition nîmoise en pointe et qui s’intéresse de plus en plus à la photographie… Inutile de vous dire pourquoi il nous tient à cœur de vous faire part de son existence.


PHOTO EN RÉGION

Eric Principaud

Depuis 2001, l’association Grain d’Image poursuit le projet de donner un espace aux fonctions diverses et parfois contradictoires de la photographie d’aujourd’hui. Document social, mise en scène ou expérimentation esthétique, la photographie assume toutes sortes de fonctions de représentation, mais elle est résolument à sa place lorsqu’elle préserve le rapport particulier au monde qui est le sien : celui d’une présence physique -donc sensible- à une lumière, à un moment, pour produire une image soudain plus forte que le simple visible du lieu et de l’instant réunis. Ce parti pris photographique est ce que Les Boutographies, organisées depuis 2001 par l’association Grain d’Image, essaient de préserver. En 2011, nous avons souhaité donner une visibilité supplémentaire à certains des travaux que nous défendons. Pour ce faire, nous avons établi une programmation de quatre expositions, qui seront accrochées tout au long de l’année dans notre nouveau local de la rue Joachim Colbert, l’espace "le Mur rouge". En 2012, l’association Grain d’Image poursuit son action dans le développement de ses activités associatives sous des formes diversifiées, à l’échelle de la Ville et de ses quartiers.

Camilla de Maffei

GRAIN D’IMAGE

Olivia Lavergne

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L E S BO UT O G R A PHI E S – R E N C O N T R E S PHO T O G R A PHI QUES DE MO NT PEL L IER Le festival présente un programme d’expositions à vocation européenne. Plusieurs activités sont mises en place en plus des expositions de la sélection officielle. Depuis ses débuts, la manifestation accueille un public riche et varié local et national. Cet événement est soutenu par la ville de Montpellier, certains villages de l’agglomération de Montpellier ainsi que par des partenaires privés.

ASSOCIATION GRAIN D’IMAGE 9 rue Joachim Colbert 34000 Montpellier Téléphone : 09 54 48 07 46 06 19 29 17 84 Mail : contact@boutographies.com Site : www.boutographies.com Accès : Tram L1 & 4 arrêt Albert 1 er L’ÉQUIPE Président : Peter Vass Directeur : Arnaud Laroche Directeur artistique : Christian Maccotta Trésorière : Susanne Klein Graphisme : Susanne Klein Projet Villages en photographie : Lucie Anton Responsable Feuille du festival : Brigitte Pertoldie Aide aux montages d’expositions : Christopher Sly

E S PAC E L E MUR R O UG E Espace dédié à la photographie contemporaine ouvert en mars 2010, le Mur rouge à pour vocation d’être un lieu d’exposition photographique annuel pour la jeune photographie. C’est aussi le lieu des adhérents de l’association Grain d’Image. Une bibliothèque est en cours de réalisation ainsi qu’un fichier de sites Internet. Une série de cours y sont organisés à destination de tous les publics.

BA L A D E ( S ) PA R C O UR S PHO T O G R A PHI QUE En investissant les villages, l’art se mêle au bâti présent en l’investissant comme un lieu d’exposition. L’événement mis en place en collaboration avec une association locale crée la surprise et l’étonnement pour une population exclue des circuits de diffusion habituels. Le but est de créer un réel parcours, un trajet entre vignoble et campagne. Populaire et accessible à tous, Balade(s) parcours photographique crée une dynamique sociale autour de la photographie.

L E MA R C HÉ PHO T O Les associations Grain d’Image et La Barak ont décidé de créer ce marché pour faire découvrir et promouvoir la photographie qu’elles soutiennent. Le projet souhaite aussi développer sur Montpellier un vivier de jeunes acheteurs et de jeunes collectionneurs. Pour Grain d’Image : Arnaud Laroche - Pour A La Barak : Delphine Cayrac & Marie Bas


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NOIR D’IVOIRE Depuis vingt deux ans nous organisons des stages de photographie que nous voulons conviviaux et bénéfiques. Plus de deux cents stages se sont déroulés dans le cadre de notre programmation. Noir d’Ivoire a été fondée en 1990 par deux photographes professionnels Catherine TAUVERON et Yann de FAREINS.

PL US D E 2 0 A N S D ’ E X PÉ R I E N C E -

des stages toute l’année,

- des cours particuliers, - des formations professionnelles, - des formules spéciales en numérique et en argentique pour les débutants, amateurs avertis et professionnels.

D E S PHO T O G R A PHE S D E R E N O MMÉ E I N T E R NAT I O NA L E S O N T I N T E RVE N US : Stanley Greene, Juan-Manuel Castro Prieto, Arno Minkkinen, Max Pam, Philip Blenkinsop, Gilbert Fastenaekens, Machiel Botman, Kadir Van Lohuizen.

NOIR D’IVOIRE PHOTOGRAPHIE 7 rue Dhuoda 30700 UZÈS 04 66 22 36 45 Site : www.noir-ivoire.com


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PHOT’ŒIL La galerie phot’oeil a gardé son nom originel du temps ou elle possédait son propre lieu d’exposition à Fabrezan dans l’Aude, de 2004 à 2008. La France, berceau de la photographie, a vu naître le 1er octobre 1842 à Fabrezan, Charles Cros, l’inventeur d’un procédé de photographie en couleurs. La galerie phot’oeil a organisé des expositions d’artistes locaux et de renommée internationale comme le photographe Luo Yongjin qu’elle a exposé dans le cadre de l’année de la Chine ou Antoine Tempé, photographe franco-américain, pour qui elle a été l’une des premières galeries à lui offrir ses cimaises en 2004, depuis ses images ont fait l’objet de nombreuses expositions dans le monde entier sous le titre de “Danseurs d’Afrique”.

David Samblanet

La genèse du lieu, inspirée et portée par les traces du passé

En 2011, elle a mis en place dans l’Aude un parcours photographique pour mieux faire connaître quelques-uns des photographes œuvrant dans ce département. Cette manifestation a célébré le chiffre 11, symbole du département de l’Aude : onze expositions ont été organisées dans onze lieux où onze artistes ont présenté leurs travaux. À présent Elle travaille avec différents partenaires pour la photographie contemporaine, marketing, diffusion, projets dans divers lieux, espaces d’exposition et centres culturels sans toutefois prendre en charge la vente des images sauf pour la mise en relation de l’éventuel collectionneur avec l’artiste. C’est une galerie associative nomade, itinérante qui se charge de la programmation des photographes, comme l’exposition photo “le regard éloigné”, dans le festival SON MIRÉ de Fabrezan (11). Depuis maintenant 5 ans, elle a un partenariat et une carte blanche pour la photographie dans les Rencontres Cinématographiques de Cerbère (66) à l’hôtel du Belvédère du Rayon Vert, lieu hors du commun, Séverine Brigeot, Jérôme Sevrette, Les Nuits Photographiques, le Collectif Temps Machine, Jean-Luc Buro ont été les invités.

LA GALERIE PHOT’OEIL chez David Samblanet 26, avenue du faubourg 11220 Talairan Tél. : 06 83 92 37 47 Mail : contact@photoeil-sud.fr Site : www.photoeil-sud.org http://galeriephotoeil.wordpress.com

Cette année, elle a organisé un appel à candidature international qui a permis à six lauréats de présenter leurs photographies dans la neuvième édition des Rencontres Cinématographiques de Cerbère/Portbou, Laurent Bonté (France) a été le lauréat pour la résidence et les cinq autres gagnants pour la projection de leur série étaient : N.Jaisingh (Inde), Jonas Berggren (Suède), le collectif Forlane 6 Studio : Hortense Le Calvez & Mathien Goussin (France), Marie Fontecave (France), Joséphin Mueller (Allemagne). Nous reconduisons en 2014 notre appel à candidature international pour la 10e édition des Rencontres Cinématographiques de Cerbère/Portbou, vous trouverez très prochainement les modalités d’inscription via l’onglet : appel à candidature sur http:// galeriephotoeil.wordpress.com/ Par ses actions et ses interventions sur l’art, sur la photographie avec des ateliers de pratique toujours construits avec des enseignants, elle favorise la connaissance et l’éducation artistique vers les scolaires.


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ATELIER BAIE Les éditions Atelier Baie, à l’occasion de leur collaboration avec la communauté de communes Vallée de l’Hérault, lancent la collection Visions. Celle-ci propose une confrontation entre photographies et textes d’auteurs contemporains.

LE V ÉE D E S O MBR E S Une levée des ombres en guise de levée d’écrou… L’abbaye d’Aniane (Hérault) est un site exceptionnel tant au niveau de son patrimoine architectural que de son histoire : lieu de prière, elle devient tour à tour filature de coton, centre de détention pour adultes puis colonie pénitentiaire pour mineurs. L’écrivaine Françoise Ascal et le photographe Philippe Bertin ont décidé d’interroger la mémoire du lieu et de croiser leurs regards. RELIÉ CARTON SOUPLE DOS CARRÉ COUSU COLLÉ / 72 PAGES / PAPIER 150 GR / FORMAT CARRÉ 20,5 X 20,5 CM. / ISBN 978-2919208-21-0 PRIX DE VENTE PUBLIC TTC CONSEILLÉ 20 €

ROB I N SON DA N S L E S VI L L E S Balade urbaine Le fils, Nathan R. Grison, est photographe, le père, Laurent Grison, est poète. Ils sont amoureux des villes dont ils tracent, noir et blanc de l’image, noir sur blanc des mots, les mystères, les secrets et tous ces signes, ombres, courbes, éclats furtifs qui révèlent leur humanité. Robinson dans les villes est une quête duelle, un « livreville » dont les corps urbains brouillent les pistes, se répondent à distance, entre chimère et fiction, réel minuscule et mémoire en béton. RELIÉ CARTON SOUPLE DOS CARRÉ COUSU COLLÉ / 96 PAGES / PAPIER 150 GR / FORMAT CARRÉ 20,5 X 20,5 CM. / ISBN 978-2919208-21-0 PRIX DE VENTE PUBLIC TTC CONSEILLÉ 20 €

B E RNA D E T T E L A F O N T, UN E VI E D E C I N É MA J’avais très envie d’un livre qui retracerait ma carrière… Bernadette Lafont a mené sa vie tambour battant, libre, passionnée et attachante ; plus particulièrement sa vie d’actrice, exigeante, professionnelle et toujours émerveillée d’être devant les caméras. Dans ce beau livre, très illustré (500 documents et photos), elle retrace avec Bernard Bastide, historien du cinéma et fidèle complice, sa carrière impressionnante. RELIÉ DOS CARRÉ COUSU COLLÉ / 352 PAGES IMPRIMÉES EN QUADRI / FORMAT 24 X 30,5 CM / PAPIERS DE CRÉATION / PRÈS DE 500 DOCUMENTS / ISBN 978-2-919208-20-3

F E RI A S

ATELIER BAIE 10 Rue des Tilleuls 30900 NIMES Tél. : 04 66 68 18 33 Mail : contact@atelierbaie.fr Site : www.editions.atelierbaie.fr

photographies de Pia Elizondo, texte de René Pons A propos du travail de Pia Elizondo sur les Férias de Nîmes (extraits) : « À l’instar des surréalistes, via Lautréamont, qui font se rencontrer un parapluie et une machine à coudre sur une table de dissection, ou qui, dans un Paris prestigieux, s’intéressent aux détails dérisoires du quotidien le plus plat pour leur accorder un statut d’étrangeté (Aragon dans Le paysan de Paris, ou Breton dans Nadja), Pia Elizondo saisit, dans cette fête bouillonnante, ce genre « d’incongruités ordinaires », plus fréquentes qu’on ne le croit, mais que la paresse de l’œil moyen ne sait pas voir. » René Pons EN PRÉPARATION POUR LE PRINTEMPS 2014 AVEC NEGPOS - EN SOUSCRIPTION DÉS MAINTENANT.


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AGENDA RÉGION SÈTE

Maison de l’Image Documentaire, 3, rue Raspail - Tél. : 04 67 18 27 54 valeur.cetavoir@orange.fr - www.la-mid.fr EXPOSITION COLLECTIVE

« La boxe - esthétisme du “noble art” »

NÎMES EXPOSITION

Stan Douglas - Photographies 2008-2013 Depuis bientôt une trentaine d’années, Stan Douglas réalise films, photographies et installations qui réinterrogent certains lieux et événements du passé. Il s’approprie les codes et les techniques existants dans le cinéma, la télévision ou la photographie de presse. Dans les séries présentées au Carré d’Art, l’artiste canadien aborde la question de la réthorique du reportage, de la fiction documentaire, des médias et du devenir du spectacle de l’information. Le retour vers le passé dans l’ensemble de ces séries photographiques est un moyen d’opérer une rupture dans l’immédiateté du présent pour porter un regard critique sur l’histoire. L’exposition permet de développer une réflexion sur les modalités techniques, esthétiques et politiques de la fabrication des images à différentes époques. La «fictionnalisation » complexe du réel, par un recours à la mise en scène, y apparaît comme un des moyens les plus pertinents pour appréhender le réel. L’exposition est coproduite avec le Haus der Kunst de Münich (été 2014), le Museu Berardo de Lisbonne (fin 2014), The National Gallery of Ireland (2015), le Wiels de Bruxelles (2015) et présentée en partenariat avec le Centre culturel canadien, Paris. Musée du Carré d’art, jusqu’au 26 janvier 2014. EXPOSITION

Michel Lebelhomme – « La Bête Aveugle » Avec cette série, Michel Lebelhomme aborde un sujet délicat et douloureux : la perte ou la destruction partielle de l’abri sont parmi les plus grands cauchemars de l’Homme. Le photographe, ancien élève et assistant de Tom Drahos à l’École des Beaux-Arts de Rennes, transforme les espaces vitaux en objet de symbiose avec la nature, et met en scène un retour dramatique à la sauvagerie. Du 22 novembre au 29 décembre. Le Lac gelé/Lieu de phénomènes photographiques 3, Grand’rue - Tél. : 04 66 36 76 49.

MONTPELLIER EXPOSITION

Lexane Laplace – « Promets-moi de la résine au cœur » Lexane Laplace est née en 1989 en Ardèche. Son enfance est marquée par de longs voyages (Guyane, Madagascar, Népal) en compagnie de ses parents et de sa sœur. La relation qu’entretient l’homme avec la nature dans ses photographies n’est pas sans lien avec son vécu. Du 26 octobre au 21 décembre. À la Barak, 10, rue de la Petite Loge - Tél. : 04 67 86 98 21

Le “noble art” a de tous temps inspiré écrivains, cinéastes et photographes. La boxe est en effet intimement liée aux arts et aux artistes, notamment dans la littérature. Plus qu’une présentation de photographies, c’est l’esthétisme si particulier de ce sport que cette exposition-installation tentera de décrypter. Dans le cadre de l’exposition, aura lieu la projection du documentaire "When We Were Kings" de Leon Gast, qui nous plongera dans l’un des moments historiques de ce sport : le combat en 1974 entre Mohamed Ali et George Foreman à Kinshasa en République Démocratique du Congo. Du 21 novembre au 8 février. Vernissage le 21 novembre à 18h30. Visites guidées sur demande. WORKSHOP / VLADIMIR VASILEV

Chambre noire numérique Développer une image numérique ? Oui, c’est possible. C’est ce que cet artiste de la retouche et subtil tireur, démontrera à ses stagiaires. Comment traiter un fichier numérique “brut” à la manière d’une photographie argentique ? Le photographe révèlera ses trucs et astuces pour obtenir des impressions numériques dignes de tirages barytés. 30 novembre et 1er décembre. Infos et inscriptions : 04 67 18 27 54 PROJECTION

Jeune photographie régionale La Maison de l’Image Documentaire a pour volonté, depuis sa création en 2011, entre autres, de fédérer les énergies autour de la photographie documentaire en région Languedoc-Roussillon. Face au succès rencontré l’année dernière, l’événement a été reconduit. Le but : favoriser la création, la diffusion de la photographie et surtout faire émerger de nouveaux talents. Une dizaine de dossiers ont été retenus pour constituer le programme de cette soirée. Jeudi 12 décembre à 19h en présence des photographes.

CÉRET EXPOSITION / CONFÉRENCE

Lætitia Donval Exposition du travail réalisé en résidence sur la vallée de la Têt. L’artiste a abordé le territoire et le paysage de l’eau dans la vallée de la Têt par la rencontre de ses habitants. C’est par ce cheminement que son travail de résidence avec Lumière d’Encre s’est construit. Une expérience artistique d’immersion, entière et vivante, spontanée et onirique avec le fleuve comme perspective et comme guide. L’ouverture de l’exposition sera précédée d’une conférence, par Lætitia Donval, à l’occasion de la fin de sa résidence, le jeudi 19 décembre à 17h (entrée libre). Du 19 décembre au 9 février, Château Royal de Collioure.


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DETROIT VILLE SAUVAGE UN FILM DE FLORENT TILLON

L’innovation urbaine après le désastre du XXIe siècle. Bienvenu à Détroit, capitale du crime où l’herbe pousse sur les parkings et où les bâtiments s’effondrent. Ici, un nouveau mode de vie prend forme, et même si les graffitis annoncent des jours apocalyptiques, il n’y a aucune raison de paniquer. Detroit Ville Sauvage observe avec intelligence, coolitude, philosophie et distance, les changements dans les paysages urbains à ce moment historique où le “post” s’écrit avant “utopie” ou “dollar”. D’invisibles désastres ont ruiné la ville. Tout ce qui reste, c’est des spots radio pour lutter contre l’endettement, des gangs de chiens errants, et un mystérieux tas de bibles calcinées. Mais au-delà de ça, les gens ont commencé à se réorganiser en sociétés autonomes, où les pionniers font pousser des légumes et croient de nouveau au futur. Florent Tillon dirige sa camera sélective vers où les nouvelles idées poussent, parmi les ruines du XXe siècle et de son “progrès éternel”. Et rien que de savoir que quelque chose de nouveau est en train de se passer est déjà en soi une bonne nouvelle… Florent TILLON Director / EGO PRODUCTIONS florenttillon@hotmail.com www.florent-tillon.fr Durée : 80 minutes Language : English / Sous-titres : Français Équipe technique : Directeur de la Photographie/Cameraman : Florent Tillon Directeur Assistant : François Jacob Monteurs : Florent Tillon & Claire Atherton Concepteur son : Hélène Magne Musique : Winter Family & William Basinski

B I O Florent Tillon, né en Nouvelle-Calédonie, réalisateur documentaire, vit à Menou, dans la Nièvre. En 2007, il fait son premier film en observant l’intérieur d’un immeuble de bureau de Saint-Ouen depuis sa propre fenêtre, tel un espion : L’observatoire. Il autoproduit ensuite un documentaire de moyenmétrage à propos d’une colonie de lapin coincée sur un rond point au milieu de la densité urbaine parisienne. Ce film, Rond point de la Porte Maillot, attira l’attention du producteur PierreEmmanuel Fleurantin, qui trouva la structure financière pour le projet documentaire de long métrage sur la ville de Detroit, aux USA : Detroit Ville Sauvage. Son prochain projet porte sur la ville de Las Vegas ; Las Vegas Meditation, dans le but de composer un diptyque avec son précédent film, poursuivant un cycle de travail consacré aux ténèbres post-industriel.

Film documentaire CE FILM SERA PROJETÉ EN PRÉSENCE DE FLORENT TILLON LE 10 JANVIER APRÈS LE VERNISSAGE DE FRANCK CAILLET ET DAVID ICART GALERIE NEGPOS-FOTOLOFT / 1, COURS NÉMAUSUS / NÎMES


© Anne Even

www.negpos.fr - contact@negpos.fr T : 04 66 76 23 96 - M : 06 71 08 08 16 1 Cours Nemausus - 30000 Nîmes NegPos est une association loi de 1901 ouverte à tous. Événements - Promotion Depuis sa création en 1997, ce sont plus de 120 expositions monographiques ou collectives qui ont été présentées au public. Nous organisons chaque année les évènements suivants, accessibles gratuitement : - Le Printemps photographique (Mars-Juillet) - Les expositions de rentrée (Septembre-Novembre) - Les Rencontres Images et Ville (Novembre- Janvier) Des rencontres avec les photographes sont organisées à l’occasion de chaque exposition.

Formation - Éducation NegPos vous propose un ensemble de formations et de conférences concernant la photographie et les techniques de l’image : - Cycle de conférences sur l’histoire de la photographie. - Stages d’initiation à la photographie numérique, prise de vue et postproduction. - Stages d’initiation au laboratoire noir et blanc et stages sténopé. - Formation individualisée "à la carte". - Stages avec des photographes professionnels. Nous mettons à disposition deux espaces de travail, situés à Nîmes dans les quartiers de la Route d’Arles et de Valdegour. Alliant l’ancienne et la nouvelle technologie photographique. Enfin, si vous avez un projet photographique, les membres de NegPos peuvent par leurs compétences et leur expérience vous accompagner dans votre démarche pour le montage, la réalisation et la finalisation du projet.

Création - Projets NegPos propose chaque année à ses adhérents de participer à la mission "Regards sur la ville". Tous les mois les participants échangent leurs idées et confrontent leurs travaux autour du thème proposé afin d’aboutir à une exposition collective présentée entre novembre et janvier lors des Rencontres Images et Ville.

Adhésion Vous pouvez vous former et rejoindre la vie de l’association en y adhérant. Simple : 75 €/an* - Participation à "Regards sur la ville" et aux projets de l’association. - Accès aux conférences et débats. - Accès au laboratoire n/b. et prêt de matériel photo : appareils, projecteurs, éclairages, etc. - accès aux formations à tarif préférentiel. - Un rendez-vous particulier avec un photographe professionnel membre de l’association. - Réception des invitations aux expositions par courrier postal. Pro : 150 €/an* - Mêmes avantages que l’adhésion simple - Un suivi individualisé (3 rdv/an) d’un projet personnel. - l’inclusion à au moins un projet collectif de l’association. L’adhésion est valable pour un an à compter de la date de votre paiement. * Des paiements facilités (2 ou 3 fois) peuvent être envisagés pour toutes les adhésions et une réduction exceptionnelle de 40 % pour les adhésions Simple et Pro, en faveur des personnes bénéficiaires des minimums sociaux, sur présentation des justificatifs, portant l’adhésion Simple à 45 € et la Pro à 90 €.

AGENDA FORMATIONS CONFÉRENCES 2013 Sortie découverte Dans un site exceptionnel, la Baume conseils techniques. La sortie sera encadrée par Patrice Loubon, photographe professionnel, diplômé de l’École Nationale Supérieure de Photographie d’Arles (1992). Le mercredi 11 décembre, de 10h à 18h. Participation : 25 €/personne + adhésion Prévoir picnic et chaussures de marche.

Stage de Street Photography La photographie de rue, une histoire, une expérience, des justifications, mise en pratique. Formation assurée par Patrice Loubon, photographe professionnel, diplômé de l’École Nationale Supérieure de Photographie d’Arles (1992). Les samedi 14 et dimanche 15 décembre de 9h à 18h. Programme du stage : - samedi matin : présentation historique de la “street photography”, visionnage des travaux de certains photographes maîtres en la matière. - samedi après-midi : débat ouvert autour de la pratique, techniques et justifications / détermination des projets individuels. - dimanche matin : sortie dans la rue accompagnée ou solitaire. - dimanche après-midi : visionnage des photographies, sélection et tirages. En fin d’après-midi, mini-expo des travaux de chacun autour d’un cocktail. Conditions : stage ouvert à tous, sans limite d’âge, aux amateurs même débutants et aux professionnels désirant acquérir un savoir particulier. 5 participants minimum, 7 maximum. Tarif : 90 €/personne + adhésion.

Découverte de Photoshop Initiation et prise en main des outils élémentaires de post-production. Formation assurée par Claude Corbier, photographe professionnel, spécialiste de Photoshop. http://claudecorbier.com/ Le samedi 7 décembre de 10h à 17h Tarif : 45 €/personne + adhésion.

Découverte du studio photo Communication et Design (print et web) Création d’identité visuelle (logo, charte graphique) Création tout support imprimé (flyer, affiche, dépliant, plaquette commerciale, magazine, catalogue Photos produits (packshot) Site internet

Tél. : 06 81 12 10 22 Mail : escarguel.jl@orange.fr www.escarguelgraphisme.com www.escarguelphoto.com

Initiation aux techniques simples de prises de vue en studio avec éclairage artificiel. Formation sera assurée par Max Alarcon, photographe professionnel mode et publicité. http://mstudiophoto.com/ Le samedi 14 décembre de 10h à 17h. Tarif : 45 €/personne + adhésion.

FOTOLOFT, cours Némausus B301, 30000 Nîmes www.negpos.fr - contact@negpos.fr T : 04 66 76 23 96 - M : 06 71 08 08 16


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