Fotoloft 2

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FOTO O OFT2 Anne Even Rencontres Images et Ville 2012 La ville, la ruine Formations photographiques


AU SOMMAIRE

AGENDA

Édito ________________________________________________________________ p. 3

Anne EVEN

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p. 4 - 5

Patrice LOUBON _______________________________________ p. 6 Carlos GARAICOA _____________________________________ p. 7 Marcus KAISER

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p. 8 - 9

EXPOSITION DE RENTRÉE Anne Even photographies, vidéos et (petite) installation Du vendredi 19 octobre au vendredi 23 novembre 2012 au Fotoloft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes, sur rendez-vous.

RENCONTRES IMAGES et VILLE Patrice Loubon

LOWAVE _____________________________________________________ p. 11

Habana 1993 - Photographies Du vendredi 23 novembre 2012 au 31 janvier 2013 à l’atelier de l’image NegPos 34, promenade Newton (Valdegour) 30000 Nîmes sur rendez-vous. Vernissage le vendredi 23 novembre à partir de 18h30.

Jean-Baptiste PERROT ________________________ p. 12

Marcus Kaiser

Guillaume CHAMAHIAN ______________________ p. 10

Jacques DAMEZ ______________________________________ p. 13 REGARDS SUR LA VILLE ________________ p. 14 - 15 Programme des conférences et formations ________________________________________________ p. 16 La revue FOTOLOFT est éditée par l’association NEGPOS à 2 000 exemplaires. ISBN en cours Avec le soutien de la Ville de Nîmes, du Conseil Général du Gard, du Conseil Régional LanguedocRoussillon, de la DRAC Languedoc-Roussillon, de l’ACSE et de la SAIF (Société des Auteurs d’Images Fixes). Direction artistique : Patrice Loubon Assistante de direction : Fatima Dali Graphisme : Jean-Louis Escarguel

Wall Views - Photographies Berlin 90 + - Photographies Du vendredi 30 novembre 2012 au 11 janvier 2013 au Fotoloft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes, sur rendez-vous. Vernissage le vendredi 30 novembre à partir de 18h30. Rencontre le samedi 1er décembre entre 16h00 et 20h00.

Carlos Garaicoa Cualquier sitio puede ser un buen sitio para vivir - Photographies Du vendredi 30 novembre 2012 au 11 janvier 2013 au Fotoloft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes, sur rendez-vous. Vernissage le vendredi 30 novembre à partir de 18h30.

Guillaume Chamahian Chaos - Photographies et installation multimédia Du vendredi 30 novembre 2012 au 11 janvier 2013 au Fotoloft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes, sur rendez-vous. Vernissage le vendredi 30 novembre à partir de 18h30.

LOWAVE Histori(cities) : poétique de la ruine - Soirée de vidéo art avec des films de Waël Noureddine, Guli Silberstein, Sammy Baloji, Theo Eshetu, Berni Searle et Ethem Özgüven le samedi 7 décembre à partir de 21h au Fotoloft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes.

Webmaster : Bruno Généré Régie technique : Myriam Bensaid, Katerina Moneva, Anaïs Pereira Dos Passos et Ornella Servouze.

NegPos 1, cours Némausus B301 30000 Nîmes www.negpos.fr - contact@negpos.fr T : 04 66 76 23 96 - M : 06 71 08 08 16 Photo de couverture : Marcus Kaiser - Wall Views

Jacques Damez Mémoires en mutation - Photographies du samedi 12 janvier au 5 février 2013 au Fotoloft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes, sur rendez-vous. Vernissage le samedi 12 janvier à partir de 18h30.

Jean-Baptiste Perrot Construction/Déconstruction ou le cycle d’existence - Vidéos et impressions du samedi 12 janvier au 5 février 2013 au Fotoloft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes, sur rendez-vous. Vernissage le samedi 12 janvier à partir de 18h30.

RuiNîmorphes

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Photographies de Pétra Bénard, Romain Bigot, Claude Corbier, Julien Floch, Marie-Dominique Guibal, Anne Legros, Jean-Pierre Loubat, Patrice Loubon, Florent Sarnette, Anne-Marie Suire du vendredi 18 janvier au samedi 9 février 2013 à la galerie de la Salamandre 30000 Nîmes, du mardi au samedi de 15h à 19h. Vernissage le vendredi 18 janvier à partir de 18h30.


TOMNE-HIVER ÉDITO

Bienvenue dans ces pages, bienvenue dans nos murs ! Fotoloft est un espace en évolution qui doit nous permettre de faire vivre l’image sous différentes formes. Si ce deuxième numéro présente de façon détaillée notre programmation d’expositions d’automne et d’hiver, mais aussi un large panel de formations, conférences et stages, nous souhaitons, tout comme l’ouverture de nos murs aux différentes photographies et aux artistes sans critères de nationalité, que cette revue se transforme et accueille rapidement davantage d’informations sur les lieux et les structures qui font vivre ces pratiques de l’image qui nouent une relation étroite à la ville et aux personnes qui la peuplent. Dans cette logique d’ouverture et d’attention portée à notre contexte proche, valorisant comme toujours la singularité et la qualité des approches plastiques, vous pourrez découvrir jusqu’au 23 novembre les œuvres photographiques et vidéos de l’artiste montpelliéraine Anne Even, qui prend le corps comme élément central d’une nouvelle chorégraphie en deux dimensions, l’enregistrement visuel demeurant la trace d’un positionnement et d’une relation à l’autre ou par l’autre. Puis suivra de novembre 2012 à la mi-février 2013, la 7e édition des Rencontres Images et Ville, qui ont pour thème cette année la relation de la ville à la ruine. Non pas comme un fait inéluctable et alarmiste mais plutôt dans un ordre de pensée déstructurant visant à décortiquer les phénomènes de construction et de destruction de l’espace urbain et à mettre ville et ruine en présence et en dialogue constructif. La ville, la ruine N’allons pas voir derrière ce paradigme l’éloge d’une quelconque volonté d’en finir avec la ville. La ville et la ruine se côtoient depuis la nuit des temps. Dans un dialogue perpétuel, l’une après l’autre, l’une sur l’autre… et l’on ne saurait presque savoir qui de la première engendra la suivante. C’est ce que la programmation des Rencontres Images et Ville 2012 à travers la diversité de ses propositions, tente de signifier. De La Havane en état d’"après-guerre" des années 1990 de Patrice Loubon et Carlos Garaicoa à la ville en "fusion" numérique de Jean-Baptiste Perrot, en passant par la vision "troublée" de Marcus Kaiser, fixée sténopéïquement à travers les percées dans le béton épais du mur de Berlin, comme si en abîme, surgissait la ville détruite par la guerre et magistralement mise en scène par Roberto Rossellini dans "Allemagne Année Zéro", de cette ville fantôme et anonyme où nous fait circuler, angoissés, Guillaume Chamahian au chantier des Confluences à Lyon photographié par Jacques Damez, s’inscrivant dans la lignée de Charles Marville, des vidéos d’artistes présentées par le label LOWAVE renvoyant à des réalités pas tellement artistiques telles que la guerre (n’en déplaise aux futuristes…) aux regards croisés d’un groupe de recherche sur la ville qui cherche à débusquer, sans dénoncer, ce qui fait "ruine" aujourd’hui à Nîmes et comment la ville n’en finit pas de se réinventer sur des strates de siècles et de "sédiments" humains, la ville élabore ainsi au fil du temps sa propre relation à la ruine, et vice versa… 3

L’équipe de NegPos


BIO Anne Even, née en Bretagne, artiste et photographe française, vit et travaille à Montpellier. Engagée dans une recherche qu’elle définit "d’anthropographie" des corps, elle porte un intérêt tout particulier pour les questions touchant à l’identité, à l’uniformisation de la pensée. Fascinée par nos relations physiques avec l’espace, notre rapport à l’identité et à l’uniformisation de la pensée, elle coud et découd les normes, les standards pour en dégager une présence singulière où l’identité s’ancre pour devenir portrait, et où gestes et postures font événements et langage. Son travail est pour beaucoup lié à la pratique de la photographie. www.anneeven.fr/

L’œuvre polymorphe d’Anne Even garde malgré la pluralité de ses propositions, une préoccupation constante : le corps.

Anne EVEN

Corps mis en scène, corps questionnés dans leur essence physique, temporelle mais aussi sociale.

Alors que nombre d’artistes ont pu mettre le corps au cœur de situations paroxysmiques, voire dramatiques : Gina Pane, les Actionnistes Viennois, Chris Burden, Nan Goldin, etc. les œuvres d’Anne Even seraient à rapprocher d’une logique plus ludique et/ou conceptuelle. À l’instar d’un Arno Rafael Minkkinen ou d’un John Coplans par exemple, le corps devient l’élément d’un échange où la photographie fait œuvre, revêtant une importance centrale et conservant la trace d’un moment en équilibre, isolant le corps de son espace/temps documentaire. Le corps devient LE sujet/support d’un dispositif plastique. Avec beaucoup de précautions et de sensibilité, l’artiste égrène les dispositifs et les statuts de ce corps sujet à de multiples interrogations. Au demeurant froides et conceptuelles, les formes plastiques qui représentent ces corps en situation, sont souvent traversées d’humour, de tendresse ou de discours critiques. Comment en effet ne pas être amusé par ses corps "tronqués" photographiés de dos, comment ne pas être intrigué par l’apparente lévitation de corps "ectoplasmes" sans assises terrestres, comment ne pas penser à son propre corps et à ceux de nos proches à la vision de la photographie mettant en scène plusieurs générations dans une même image ? Sans l’affirmer directement, toute l’intelligence de l’artiste est là, dans cette mise en tension de nos corps avec ceux représentés. Alors jouons avec nos corps comme semble le préconiser Anne Even, soyons leur observateur privilégié mais aussi peut-être le créateur de nouveaux enjeux… ? Patrice Loubon

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Photographies, vidéos, installation Du vendredi 19 octobre au vendredi 23 novembre 2012 à la galerie NegPos / Fotoloft 1, cours Némausus 30000 Nîmes


Anne EVEN

« Mon travail est pour beaucoup lié à la pratique de la photographie. Attirée par les visages qui dénotent, la gestuelle des silhouettes, j’ai fait du corps ma matière photographique. Les influences théoriques guident souvent l’idée. L’aspect formel des pièces est d’avantage nourri par mon parcours scientifique et par l’univers rural de mon enfance, par ses machines, les hangars bardés de foin, les élevages hors-sol et les champs transformés en openfield. C’est aussi je crois ce qui configure le point d’ancrage de mes recherches : l’interstice, la mesure, le rapport de l’homme au paysage. »

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Anne Even


LA HAVANE, CUBA, 1993-1996

1933 : Walker Evans photographie La Havane dans le cadre d’un livre (The Crime of Cuba - Carleton Beals) sur la dictature de Gerardo Machado. L’écrivain, proche des communistes américains, veut dénoncer la situation d’un pays où règnent corruption, prostitution et répression d’État. Le pays est sous contrôle direct des États-Unis, La Havane la ville de tous leurs vices. Le photographe, au-delà du simple c"onstat, affirme une nouvelle fois, peut-être avec le plus de brio, les bases de son attitude esthétique : le style documentaire. 1959 : Les "Barbudos" entrent victorieux à La Havane, libérant le pays du joug de Fulgencio Batista. À leur tête, trois hommes : Fidel Castro, Ernesto "Che" Guevara, Camilo Cienfuegos. Un vent de liberté souffle sur la ville, Cuba ne sera plus (jamais ?) le bordel des États-Unis. Une fois nationalisées les entreprises nord-américaines, le gouvernement cubain se tourne vers la puissance qui peut lui garantir les échanges qui lui font à présent défaut. À l’empire nordaméricain succède celui des Soviétiques. Les États-Unis imposent en 1961 le blocus le plus long de l’histoire contemporaine. Renforcé au cours des ans, il constitue une atteinte sans précédent à la souveraineté nationale d’un pays. 1989 : l’Union Soviétique s’écroule rompant tous ses échanges avec la grande île des Caraïbes. Ici débute ce que Fidel Castro qualifie de "période spéciale". 1993 : la leçon est bien comprise, depuis quatre ans le peuple cubain traverse une des crises économiques et sociales les plus profondes de son histoire. Le socialisme de référence est mis de côté et laisse la place à une sorte de "capitalisme" à la cubaine. Les principes révolutionnaires restent toutefois actifs bien qu’ils manquent singulièrement de résonance. Le blocus US pèse aujourd’hui de tout son poids sur le développement du pays. Plus loin que celui-ci, se dessine clairement la politique américaine et occidentale : la domination et le pillage "légal" des richesses des pays du Sud par ceux du Nord via le FMI et la Banque Mondiale. Ambiance d’après-guerre et de rationnement, portrait d’une ville en état de siège. La Havane est pareille à une cité fantôme, un monde parallèle, peuplée des ombres improbables du Che, de Camilo Cienfuegos, de Macéo et de Marti. Le passé et le présent se confondent en un temps unique, le futur n’a plus de raison d’être. En 1993, c’est au jour le jour que la vie se fait à Cuba. De la façon la plus documentaire possible, prenant la ville comme un tout, sans en faire son portrait à travers ses habitants, j’ai initié, à mon arrivée à La Havane, un voyage à travers le temps. C’est dans la banalité, la quotidienneté et dans les traces qu’existe selon moi avec le plus de force la réalité, c’est donc dans ces dimensions-là que j’ai cherché des images. Parfois violentes, comme celle de ce jeune homme noir écroulé et dénudé, mais révélatrices de l’abandon et de la détresse qui peuvent régner dans cette ville. Parfois intemporelles ou anodines, jamais sensationnelles. Patrice Loubon

Patrice LOUBON

BIO Patrice Loubon, 1965, artiste et photographe français, vit et travaille à Nîmes. Il étudie la photographie à l’École Nationale Supérieure de la Photographie entre 1989 et 1992. Il développe une recherche sur la ville depuis 1991. Depuis 2006, il coordonne toutes les expositions de la galerie NegPos et les événements organisés par cette structure à Nîmes et ailleurs. Son travail se retrouve dans les collections de la Bibliothèque Carré d’Art, de la Casa de las Americas à La Havane et dans des collections privées en France, en Suisse, en Argentine, au Chili, au Maroc et à Cuba. Retrouvez Patrice Loubon sur Google.

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Photographies Du vendredi 23 novembre 2012 au 31 janvier 2013 à l’atelier de l’image NegPos 34, promenade Newton (Valdegour) 30000 Nîmes (sur rendez-vous). Vernissage le vendredi 23 novembre à partir de 18h30.


CUALQUIER SITIO PUEDE SER UN BUEN SITIO PARA VIVIR N’importe quel lieu peut être un bon lieu pour vivre.

Carlos GARAICOA Si "La ruine, l’utopie" est le titre de sa première rétrospective (1990-2000), montrée tour à tour à Bogotá, New York et Caracas, c’est aussi par ces deux mots que l’artiste cubain, Carlos Garaicoa, définit le phénomène à l’œuvre à La Havane depuis un bon nombre d’années : la faillite de l’utopie socialiste face à la réalité d’un contexte économique incontrôlé et surpuissant. Carlos Garaicoa travaille, depuis sa sortie de l’Institut Supérieur d’Art de La Havane (en 1993), sur cette même ville et sur l’une des questions récurrentes qui l’habitent : la ruine et ses significations symboliques. La Havane est depuis l’avènement de la révolution castriste le corps martyr d’un passé abhorré. Fidel a voulu le lent pourrissement de la ville et des signes d’opulence et de richesse qu’elle ne cessait d’afficher malgré le changement politique. Archéologue d’une histoire prérévolutionnaire tout aussi bien que de la vie moderne, Carlos Garaicoa construit en creux le portrait d’une ville disparue ou en devenir. Car si la ruine témoigne du passé, elle est aussi le point d’appui d’un futur. À partir de sa prise en compte et de sa permanence ou de sa complète éradication, se construit une ville nouvelle, qui cherche soit à effacer son histoire soit à la conserver en tant que repère pour les générations suivantes.

Peu à peu, durant les années 1990, Carlos Garaicoa entre dans une succession intensive de déplacements à travers le monde, dus aux demandes accrues d’institutions de la scène internationale de l’art. Ainsi par cette errance et la découverte progressive d’un monde où finalement la ruine compose dans nombre de villes une partie du paysage, le constat qu’il fit de l’état de sa ville peut être adapté à d’autres lieux. C’est cette révélation brutale qui environne ce petit essai photographique : «La ruine est partout, et moi qui vient de la ville en ruine par excellence je peux retrouver la ruine en tout lieu et donc vivre n’importe où car partout existe la ruine, comme un écho de ma propre histoire. » Le propos de l’artiste peut alors quitter sa référence initiale (La Havane) pour s’étendre à la ville en général et s’envisager comme universel. Petite charnière sémantique d’une œuvre qui a aujourd’hui atteint sa maturité, l’opuscule "Cualquier sitio puede ser un buen sitio para vivir"* peut être considéré suivant cette perspective. Sam Sulaah, octobre 2012

BIO Carlos Garaicoa, 1967, artiste cubain, vit et travaille entre Madrid et La Havane. Il arpente les rues de sa ville et d’autres cités du monde pour y découvrir des éléments architecturaux, pièces du mobilier urbain, faits sociopolitiques, d’un passé proche ou plus lointain. Autant de témoins d’une histoire, d’une société qu’il interroge (entre autres) par la photographie. Il a participé à de nombreux événements de l’art international : Documenta de Kassel, Triennale de Yokohama, biennale de Moscou, etc. et a exposé dans les lieux les plus prestigieux : MOMA, Maison Européenne de la photographie, etc. Retrouvez Carlos Garaicoa sur Google

Photographies

Du vendredi 30 novembre 2012 au 11 janvier 2013 au Fotoloft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes, sur rendez-vous. Vernissage le vendredi 30 novembre à partir de 18h30.

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* Proyecto "Diaspora" I Photographies et projet éditorial de Carlos Garaicoa, textes de Orlando Hernandez I 1999, isbn : 84-88951-78-7


WALL VIEWS La rapidité avec laquelle changeait la situation à Berlin en novembre et décembre de l’année 1989 décida l’artiste Marcus Kaiser à rejoindre cette ville. Le mur de Berlin était déjà percé d’ouvertures inombrables, de trous et de brèches, qui avaient été faits aussi bien par des Berlinois que par des touristes. Il utilisa certaines de ces perforations ou cavités comme le boîtier déjà existant d’une chambre noire (sténopé). À travers chaque ouverture choisie dans le mur le long de la frontière, Marcus Kaiser a réalisé une photographie prise dans les deux directions, une fois vers l’Est, une fois vers l’Ouest. Du Reichstag en passant par Potsdamer Platz et le Prinz Albrecht Gelände (où se trouvent les ruines du siège de la Gestapo) jusqu’à la frontière Prinzenstraße. Le travail photographique final consiste en sept diptyques de grand format.

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Marcus KAISER

Du vendredi 30 novembre 2012 au 11 janvier 2013 au Fotoloft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes, sur rendez-vous. Vernissage le vendredi 30 novembre à partir de 18h30.


Marcus KAISER

BERLIN 90 + « En septembre 1990, six mois après avoir achevé la série Camera Obscura/Sténopé avec le mur de Berlin, je suis venu une nouvelle fois. Le mur avait disparu. Là où auparavant il barrait la vue, imprégnait et divisait notre vision de la ville, je découvrais des vues de Berlin vides, étrangères et inhabitées. Je savais qu’il y aurait dans le futur quelque chose de nouveau ici. Ces paysages urbains, particuliers et inhabituels, éveillaient en moi un sentiment étrange de paix intérieure et de calme. Cela se manifestait de manière sensible dans un présent immédiat. Avec une chambre photographique grand format, j’ai réalisé ces images à Potsdamer Platz, près de la Bernauer Straße, à Kreuzberg et à Treptow. »

BIO Marcus KAISER, 1966, artiste et photographe allemand, vit et travaille entre Berlin et Hambourg. Il pratique une photographie à tendance conceptuelle qui s’incorpore parfois à des dispositifs ou à des installations. La mémoire et la déshérence sont deux de ses axes exploratoires. Dans une logique ludique et expérimentale, son travail questionne le médium photographique en lui-même, ses potentialités et ses travers techniques ainsi que ses diversités d’utilisation. Dans les deux séries présentées ici, le mur de Berlin est, pour l’une d’entre elles, le sujet actif en tant que dispositif de prise de vue et pour l’autre, si le mur est physiquement absent, sa trace, le vide qu’il laisse devient ce qui est représenté. www.marcus-kaiser.de

Rencontre avec Marcus Kaiser le samedi 1er décembre de 16h00 à 20h00 au Fotoloft Suivi de la projection du film Allemagne année zéro de Roberto Rosselini à 21h00.

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Photographies


CHAOS

Guillaume CHAMAHIAN « Le monde a commencé sans l’homme et il s’achèvera sans lui. » Claude Lévi-Strauss L’univers de ruines de Guillaume Chamahian nous parle de l’architecture comme ultime relique, comme porte-empreinte des sociétés qui l’ont habitée. Nimbé dans le gris du béton omniprésent, "Chaos" aborde les notions de frontière entre rêve et réalité, entre ordre et désordre, entre son et silence, entre instincts de vie et de mort. Placé dans l’indéterminé du temps et de l’espace, ce travail convoque autant les fantômes d’Hiroshima que les fantasmes contemporains de l’eschatologie (le discours sur la fin des temps) où seuls les bâtiments désormais inhabités témoignent du passé. À sa manière, "Chaos" évoque une esthétique qui trouve ses racines loin dans l’héritage collectif et nourrit l’imaginaire contemporain. Cependant, ce n’est finalement pas tant à un exercice de mémoire que nous invite Guillaume Chamahian mais plutôt à une forme de prédiction nourrie par « l’incertitude du devenir nichée au sein de l’idée de progrès ». Émeline Dufrennoy, galerie La Chambre

À propos de Chaos par Karine Louesdon

BIO Guillaume Chamahian, 1975, photographe français, vit et travaille à Marseille. Il vit la majeure partie de son enfance dans les quartiers Nord de la ville. C’est dans un environnement essentiellement constitué de béton, marqué par l’aridité du fonctionnalisme, et les ossatures des HLM qu’il ressent ses premières impressions esthétiques marquantes. Aujourd’hui Guillaume photographie les traces de l’absurdité d’un affrontement : celui d’une nature qui reprend constamment le dessus sur les fragiles intentions de l’homme et de l’homme contre l’homme. Dans ses images, l’homme créateur/destructeur n’est déjà plus là. Ces photographies aux atmosphères inquiétantes prennent dans leur succession la valeur d’un état des lieux de ce monde avant ou après le chaos… À vous de voir ! www.guillaumechamahian.com

Dans le film photographique de Guillaume Chamahian, le visage disparaît complètement. « Mais où sont-ils ? » a-t-on envie de demander… On : seul et ultime spectateur de ces villes fantômatiques, de ce théâtre du chaos, de ces portraits urbains qui donnent à voir ce qui a été bâti, puis anéanti, et qu’il faudra reconstruire – tabula rasa inévitable autant que nécessaire. L’homme, dont la vulnérabilité n’a d’égale que sa prétention, ne fait que passer. « Où sont-ils ? » Nous l’ignorons. Mais ces portraits sont là pour nous rappeler que l’homme a été, et que bientôt, peut-être, il ne sera plus.

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Photographies et installation multimédia Du vendredi 30 novembre 2012 au 11 janvier 2013 au Fotoloft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes, sur rendez-vous. Vernissage le vendredi 30 novembre à partir de 18h30.


HISTORI(CITIES) : POÉTIQUE DE LA RUINE

LOWAVE "Histori(cities) : poétique de la ruine" propose une série de vidéos inédites qui font partie du catalogue de Lowave regroupant à ce jour plus de 250 artistes internationaux. Il s’agit plus précisément de travaux issus des dernières éditions DVD de Résistance[s], In/Flux et Human Frames.

Regards sur un héritage postcolonial ou perspectives croisées, ces œuvres issues pour la plupart de pays du Moyen-Orient ou d’Afrique, posent une réflexion sur la ruine comme une trace du passé. Elles font apparaître également la ruine comme un lien avec d’autres pays dans différents rapports de force et d’échange permettant un étonnant va-et-vient visuel : les maisons australiennes de 3494 Houses + 1 Fence sont bombardés par les détonations enregistrées au Liban, et des grands symboles de la société de consommation occidentale résonnent partout dans un écho urbain assourdissant dans Delirium de Ethem Özgüven. Malgré son ancrage, sa datation, son immobilisme, la ruine est ainsi le vecteur de plusieurs enjeux de perception, d’interprétations et de propositions, et se déploie sous des formes qui réunissent avec la même force poésie et violence. Mickaël Robert-Gonçalves | Lowave

Liste des films programmés : - 3494 Houses + 1 Fence / Mireille Astore, Fabian Astore / Liban/Australie / 2006 / 6’ - Mémoire / Sammy Baloji / République démocratique du Congo / 2006 / 14’ - Lightning Strikes / Theo Eshetu / Éthiopie/Italie / 2010 / 7’41 - The A77A Project (On Presidents and Superheroes) / Khaled Hafez / Égypte / 2009 / 3’36 - Gateway / Berni Searle / Afrique du Sud / 2010 / 4’ - Excerpt / Guli Silberstein / Israël/Royaume-Uni / 2008 / 4’35 - Delirium / Ethem Özgüven / Turquie / 2004 / 6’ - Ça sera beau (From Beyrouth with Love) / Waël Noureddine / Liban / 2005 / 29’

BIO LOWAVE Label de films indépendants créé en 2002 par Marc Horchler et Silke Schmickl. Lowave promeut le cinéma expérimental et l’art vidéo contemporain pour les rendre plus accessibles au-delà du réseau des galeries et des festivals. Le catalogue rassemble des artistes d’horizons variés qui travaillent sur différents supports et développent divers modes d’expression. Leurs œuvres vont du film expérimental abstrait au documentaire militant. Lowave a su dénicher certains jeunes artistes parmi les plus prometteurs des quatre coins du monde et leur faire côtoyer d’illustres personnalités comme Marguerite Duras, Maurice Lemaître, Takahiko Limura et Helga Fanderl. www.lowave.com

Le samedi 7 décembre à partir de 21h au Fotoloft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes

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Suivant cette thématique du rapport de la ville à la ruine, et reflétant les choix artistiques engagés de Lowave depuis plus de dix ans, le programme offre une forte connotation politique. En effet, si la ruine est un abandon, elle est souvent aussi la conséquence d’une destruction. Même si la guerre et les brutalités inhérentes aux conflits suintent dans certains films projetés ici (Ça sera beau (From Beyrouth with Love) de Waël Noureddine ou Excerpt de Guli Silberstein), plusieurs œuvres analysent l’idée même du démantèlement, de la décomposition, tant sur les plans matériel, mémoriel (Mémoire de Sammy Baloji ou Lightning Strikes de Theo Eshetu), sociétal que quotidien (Gateway de Berni Searle).


CONSTRUCTION/DÉCONSTRUCTION OU LE CYCLE D’EXISTENCE

Jean-Baptiste PERROT Tout a un commencement et une fin. Toute chose se construit puis se détruit au cours d’un cycle de vie plus ou moins long. Ce processus inéluctable est la source d’interrogations multiples sur la raison de l’existence de l’être vivant. Cette problématique est beaucoup plus simple quand on l’applique à ce qui est le fruit de la main de l’homme. Dans ce cas, la chose produite existe par le simple fait de répondre à un besoin. Analyser la temporalité d’un objet façonné par l’homme permet de concentrer notre raisonnement sur sa matérialité, son caractère altérable, en évacuant la question du sens de son existence. Le sujet de cette réflexion va se porter sur l’objet "Bâtiment" qui passe de l’état de construction, à l’état de fonction pour aboutir à l’état de ruine. Rendre contre de ce cycle va se faire par le choix d’une architecture en cours de réalisation. Jean-Baptiste Perrot va ainsi réaliser une prise de vue de cette structure naissante à l’aide d’un capteur numérique en fin de vie pour tenter d’en simuler une disparition partielle ou totale. Nous allons passer ainsi en quelques minutes d’un état de construction à un état de ruine. La ruine recouvre à la fois un état ou un processus. C’est le processus qui ici l’intéresse.

BIO Jean-Baptiste Perrot, 1972, artiste français, vit et travaille à Paris. Chacun de ses projets cherche à décrypter un peu plus avant les tenants d’une prise de décision. Agit-on selon notre propre libre arbitre ? Où commence le déterminisme ? Sommes-nous les sujets de contraintes inaliénables ? À travers chacune de ses propositions, qui utilisent chaque fois une technique de réalisation différente, l’artiste tente de plier à sa réflexion le médium dans une définition qui lui est très personnelle où le point, la ligne et le plan, éléments récurrents de son langage plastique, jouent des rôles structurants. http://jbperrot.net/

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vidéos et impressions Du samedi 12 janvier au 5 février 2013 au Fotoloft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes, sur rendez-vous. Vernissage le samedi 12 janvier à partir de 18h30


MÉMOIRES EN MUTATION

Jacques DAMEZ « Acrobate sur le fil de son réel / L’idée qu’une photographie serait le simple arrêt d’un regard sur un réel a la vie dure, comme si le mystère de la nature se dévoilait pleinement à l’œil, comme s’il s’agissait de montrer clairement et que cela suffise à prétendre voir. (…) Par ses propres effets dislocateurs, affectant à la fois la photographie et le spectateur, les détails mettent les deux en état de défaillance du sens et de l’intelligibilité, le regardeur ne sait plus ou donner du regard. Naît là cette chose singulière : la virtualité d’un sens qui échapperait au mot pour se faire entendre. J’appelle cela “écarts”, je les traque pour saisir le double silence de la photographie et de son spectateur. (…) Cette puissance de fissure du réel fait surgir des perceptions qui n’ont rien à voir avec un savoir mais qui subrepticement, de façon latente, gonflent pour atteindre le moment privilégié de la relation pulsionnelle qui lie le photographe et le spectateur à la photographie. Nous sommes là au cœur de ce que je pense être la photographie, là où elle devient une pensée qui privilégie la vision au regard et à la vue pour interroger les modes de représentation. (…) En effet toute image n’atteint pas le statut de photographie. Ici le fragile murmure des écarts fait la différence, ce battement qui donne à chaque photographie son épaisseur propre qui lui permet d’échapper à la banalité de l’évidence du sujet et aux facilités des effets. Nous sommes là face à une notion de poids, à un champ de sollicitation sensorielle ne ressemblant à rien et ne représentant rien de reconnaissable, c’est l’endroit où se faufile le doute contre l’effet de présence. Derrière les photographies se cache l’apparence d’un double absent qui sans doute rejoint celui du photographe. Le photographe doit danser avec l’espace pour imposer sa distance et reconstruire sa réalité, il doit sans arrêt négocier avec le vertige des évidences et des facilités d’apparence pour trouver l’oscillation de l’équilibre du trop près et du trop loin. Le photographe est un acrobate sur le fil de son réel. » Jacques Damez Un nouveau quartier de Lyon se crée à la Confluence, et avec lui l’élaboration d’une mémoire en évolution. Le travail entrepris par Jacques Damez à la demande de Lyon-Confluence a été réalisé sur plusieurs années, il s’inscrit dans la tradition des missions photographiques à dimension patrimoniale. Nous pensons à la mission héliographique de 1851 commandée par la commission des Monuments historiques ou encore à la fameuse mission DATAR de 1983-1984. Ce récit photographique et littéraire associe, pour les trois tomes, le travail de Jacques Damez et les textes de trois écrivains : Jean-Pierre Nouhaud (2008), Lorette Nobécourt (2009), François Salvaing (2011). Les Cahiers de la Confluence illustrent les étapes importantes de la transformation du territoire et du paysage urbain, mois après mois et année après année. C’est cette mutation rapide qui a motivé la publication de trois livres, pour ne rien perdre des étapes successives et conserver les traces de cet intense bouleversement.

BIO Jacques Damez, 1959, artiste et photographe français, vit et travaille à Lyon. Au début des années 80, il ouvre une galerie avec Catherine Dérioz pour promouvoir et réfléchir à ce prélèvement sur le réel. 25 ans plus tard, l’aventure continue : toujours photographe, toujours galeriste, toujours avec Catherine. Il a mis ce temps à profit pour tenter de tisser des liens entre ces deux langues dans un essai traitant de l’importance de la photographie dans l’œuvre de Hans Hartung sous le titre de Hans Hartung photographe, la légende d’une œuvre, qui au départ fut un diplôme à l’EHESS (2001) et a reçu le prix Arald 2004 de l’essai. Retrouvez Jacques Damez sur Google

Du samedi 12 janvier au 5 février 2013 au Fotoloft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes, sur rendez-vous. Vernissage le samedi 12 janvier à partir de 18h30

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Photographies


ROMAIN BIGOT / Sur le fil Nîmes fut jadis une grande cité manufacturière de textile. Le tissage des étoffes de soie et la toile Denim en ont fait sa renommée. Victime de la mondialisation, cette activité qui faisait l’image de marque d’une région a disparu petit à petit, laissant derrière elle un savoir-faire, des usines à l’abandon et de nombreux ouvriers sur le carreau. Ce drame ne fait-il pas écho à d’autres situations actuelles telles que les aciéries de Lorraine ? Néanmoins, loin d’être perdu, le textile "de Nîmes" reste sur le fil ; en témoigne l’usine textile d’Aimargues qui emploie près de 400 salariés pour la conception de sous-vêtements de la marque É minence.

PÉTRA BÉNARD / Les Ruines C’est dur de voir ça, tant de maisons qui sont sans vie et vide et pourquoi ? Quand il y a beaucoup de familles qui n’ont pas de toit. Cette maison qui peu à peu tombe en ruine.

CLAUDE CORBIER / La ruine, c’est l’avenir Ce qui est aujourd’hui majestueux et moderne est appelé à devenir ruiniforme, en voie de disparition, méconnaissable pour les observateurs du futur. En ce sens, chaque inauguration est une condamnation à mort, comme chaque naissance l’est pour chacun de nous. La ruine porte le mystère du passé, comme le souvenir d’ancêtres dans nos mémoires, parfois flou ou très précis, selon l’histoire intime de chaque trace. Les architectes devraient par anticipation songer aux ruines qu’ils élaborent en toute insouciance, penser la destruction de leur travail afin de l’aboutir. C’ st ce ue j’ s aye de f ire ic… http://claudecorbier.posterous.com/pages/claude-corbier

GROUPE DE RECHERCHE "REGARDS SUR LA VILLE" 2012

RuiNîmorphes JEAN-PIERRE LOUBAT / L’état des Ruines

ANNE LEGROS

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La succession des traces qui se déposent sur une vitrine vient jouer avec l’improbable ocre lumineux d’une façade de l’autre côté de la rue. Cette capture hasardeuse d’un chevauchement des temps pourrait trouver comme titre : reflet et palimpseste.

Jean-Pierre Loubat est un photographe des lieux. Il scrute les architectures, les pierres, les objets comme s’il s’agissait de personnes dotées d’une âme et qui n’auraient de cesse de nous interroger sur notre identité. Dans cette série sur les architectures à l’abandon, il a travaillé sur l’idée du temps ou plus exactement sur la temporalité, son absence de linéarité, ses ruptures mais aussi son inexorabilité. Les lieux choisis semblent hors du monde contemporain, tout en étant soumis à une lente mais inévitable destruction. Le photographe révèle ici la sombre beauté des ruines, la splendeur terrible de cette impermanence. Il enregistre avec pudeur les ravages du temps qui engloutit peu à peu la matière. “Notre monde tout entier est la cendre d’innombrables êtres vivants”, disait Nietzsche. Les ruines rendent donc visible l’histoire, ses accidents mais aussi son irréversibilité et son destin. La photographie devient alors comme une tentative d’immobiliser le transitoire en une forme fixe, de solidifier le moment dans un présent éternel. “Je marche entre deux éternités” disait Diderot dans une méditation sur les ruines, c’est un peu le sentiment qui habite le spectateur face à ces images d’une sidérante beauté. Martine Guillerm© 2012 http://jean-pierre-loubat.over-blog.com

Du vendredi 18 janvier au samedi 9 février 2013 à la galerie de la Salamandre 30000 Nîmes (du mardi au samedi de 15h à 19h)


MARIE-DOMINIQUE GUIBAL « Une ruine est le reste d’un édifice dégradé par le temps ou par une destruction plus rapide » J’ai choisi de montrer ce "reste" par ce qui le signale : l’envahissement par la végétation. La ruine est la trace matérielle de quelque chose qui a existé. Elle peut être le vestige d’une activité sociale et économique qui a cessé. Ce qui distingue la ville de la campagne, c’est l’organisation de la végétation, l’entretien des "espaces verts", des jardins, des plantations. En ville, dans un lieu déserté, les herbes poussent, des arbres envahissent l’espace… Les photos ont été prises dans l’enceinte du Colisée K7, cinéma fermé et abandonné. www.mariedominiqueguibal.com

JULIEN FLOCH J’ai choisi certaines vieilles publicités apposées de part et d’autre afin de rendre compte d’une ville aujourd’hui invisible. Elles sont les vestiges d’une vie passée, où peuvent se mêler bons ou mauvais souvenirs… Certaines enseignes n’existent plus… Plus le temps passe et plus elles se dégradent. Elles produisent en moi une émotion particulière car elles me rappellent le village de mon enfance. Elles sont le signe d’une usure économique. Elles sont quasiment toutes en sursis…

PATRICE LOUBON / Le bois derrière le périphérique L’ancienne pépinière Pichon n’a eu de cesse de me fasciner depuis que je l’ai parcourue pour la première fois en 1994… Dernier bois secret de la ville, parcelle méconnue et lieu absent de nos circulations quotidiennes, elle provoque en moi une sorte d’attirance/répulsion, certainement de même nature que le bois à l’orée du village de l’époque médiévale. Elle concentre les peurs anciennes symbolisant une puissante nature aux forces insoupçonnées. Cette nature que nous essayons en permanence de domestiquer échappe ici à l’ordre établi. Même si préside à sa création une plantation organisée en allées et par espèces, le concepteur originel ayant déserté la place, la nature a poursuivi son chemin et son expression, laissant place à un chaos végétal "fondateur ". Vision d’un futur probable où la nature aura repris sa place et ses droits. FLORENT SARNETTE ANNE-MARIE SUIRE / Fiction Environ de Nîmes, 1972, dans une maison de village, derrière la porte accrochée au mur du couloir, un escalier sous le toit donne accès au grenier. Des planches, une malle verte, des toiles d’araignées, un tapis de poussière, une boite de bois marqueté. À l’intérieur des photos, noir et blanc, rose, sépia, bleu, une collection parmi laquelle ces photos de ruines et un cahier d’écolier avec leurs légendes…

Vernissage le vendredi 18 janvier à partir de 18h30.

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Espace(s) et frontière(s) Création d’un espace dans l’espace, les ruines adviennent comme l’architecture de l’exil. Aux abords de la cité ou au cœur de la ville, elles tendent à se définir comme des îlots à la fois d’exclusion et de protection. Hostiles p o ur ce r t ains , re f ug e s pour d’autres, l’espace de la ruine "é-loigne " au sens Heideggerien nous mettant à distance ou nous rapprochant. Ce travail photographique tend à créer un espace dans l’espace de la ruine. Frontières de lumières dévoilant l’esthétique de l’abandon, la ruine ouvre une perspective sur le rapport de l’individu avec la notion de mémoire et d’espace. Trace laissée par l’homme qui se transforme, pour devenir autre chose, à la fois méconnaissable et si familière, les ruines surgissent d’un ailleurs que la photographie essaye de capter.


AGENDA FORMATIONS CONFÉRENCES 2012-2013 Toutes les conférences ont lieu au FOTOLOFT, elles sont assurées par des photographes professionnels et/ou diplômés, auteurs et théoriciens de l’image. Elles sont gratuites et ouvertes à toutes et à tous. FOTOLOFT, cours Némausus B301, 30000 Nîmes www.negpos.fr - contact@negpos.fr T : 04 66 76 23 96 - M : 06 71 08 08 16

NEGPOS dans les Quartiers EXPOSITION PHOTOGRAPHIQUE MOBILE Sur le quartier du Chemin Bas d’Avignon, au Carré d’Art, au Rdc de la Maison du Département ainsi que sur les transports en commun TANGO Une Grande Manifestation Événementielle du 3 décembre 2012 au 18 janvier 2013 Sur le terrain, dans le quartier du Chemin bas d’Avignon, en partenariat avec d’autres associations locales, NegPos a évolué avec son studio photo, dans la rue, en contact avec la population, proposant des portraits, des autoportraits, des reportages, des témoignages, des ateliers… NegPos a développé des relations à échelle humaine basées sur une confiance mutuelle tant avec ses partenaires, qu’avec les gens rencontrés. Toucher la population en les incitant à regarder, voir, et montrer à travers différentes actions photographiques, leurs territoires… Des portraits et autoportraits des gens, mais aussi de leur environnement. Des photographies de ce quartier en pleine rénovation et de sa population seront ainsi présentées aux publics. Des instants de vie véhiculé s à travers la ville. Le but sous-jacent étant de poursuivre notre travail de mémoire des quartiers et de mettre en avant les valeurs humaines que nous défendons.

À partir du 3 décembre 2012 au 18 janvier 2013, transport en commun car Tango Du 3 au 21 décembre 2012 CMS du CBA (vernissage le 3/12/2012 à 16h30) : Agence d’Habitat du Gard du CBA - Collège Romain Rolland CBA - Local ADPS : place Lahaye Du 3 au 7 /12 au Centre social André-Malraux. Du 14 au 18 janvier 2013 : Le Carré d’Art et le Rdc de la Maison du Département.

Le portrait par Patrice LOUBON et Jean-Louis BEC Le jeudi 25 octobre à 18h30 : “Le portrait au XIXe” er

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Le jeudi 1 novembre à 18h30 : “Le portrait au XX ” Le vendredi 9 novembre à 18h30 : “Le portrait contemporain, l’autoportrait” Les samedis 24 et dimanche 25 novembre à 10h30 : Stage : le portrait de rue, une histoire, une expérience, des justifications, mise en pratique. Ouvert aux adhérents, participation pour les 2 jours : 90 € personne.

Le paysage photographié par Patrice LOUBON et Jean-Louis BEC Le jeudi 13 décembre à 18h30 : “Le paysage au XIXe : découverte et conquête des territoires” Le jeudi 20 décembre à 18h30 : “Le paysage au XXe : dimension critique et conceptuelle” Le jeudi 10 janvier à 18h30 : “Le paysage : une métaphore ?”

Le photomontage par Patrice LOUBON, Claude CORBIER et Jean-Louis ESCARGUEL Le jeudi 21 mars à 18h30 : “Le photomontage : toute une histoire I” Le jeudi 28 mars à 18h30 : “Le photomontage : toute une histoire II” Le samedi 6 avril de 10h à 16h : Stage : “Découverte de Photoshop”. Ouvert aux adhérents, participation pour la journée : 45 €/personne.

NegPos est une association loi de 1901 ouverte à tous. Création - Projets

Événements - Promotion

Depuis sa création en 1997, ce sont plus de 120 expositions monographiques ou collectives qui ont été présentées au public. Nous organisons chaque année les évènements suivants, accessibles gratuitement : - Le Printemps photographique (Mars-Juillet) - Les expositions de rentrée (Septembre-Novembre) - Les Rencontres Images et Ville (Novembre- Janvier) Des rencontres avec les photographes sont organisées à l’occasion de chaque exposition.

Formation - Éducation NegPos vous propose un ensemble de formations et de conférences concernant la photographie et les techniques de l’image : - Cycle de conférences sur l’histoire de la photographie. - Stages d’initiation à la photographie numérique, prise de vue et postproduction. - Stages d’initiation au laboratoire noir et blanc et stages sténopé. - Formation individualisée "à la carte". - Stages avec des photographes professionnels. Nous mettons à disposition deux espaces de travail, situés à Nîmes dans les quartiers de la Route d’Arles et de Valdegour. Alliant l’ancienne et la nouvelle technologie photographique. Enfin, si vous avez un projet photographique, les membres de NegPos peuvent par leurs compétences et leur expérience vous accompagner dans votre démarche pour le montage, la réalisation et la finalisation du projet.

NegPos propose chaque année à ses adhérents de participer à la mission "Regards sur la ville". Tous les mois les participants échangent leurs idées et confrontent leurs travaux autour du thème proposé afin d’aboutir à une exposition collective présentée entre novembre et janvier lors des Rencontres Images et Ville.

Adhésion Vous pouvez vous former et rejoindre la vie de l’association en y adhérant. Simple : 75 €/an* - Participation à "Regards sur la ville" et aux projets de l’association. - Accès aux conférences et débats. - Accès au laboratoire n/b. et prêt de matériel photo : appareils, projecteurs, éclairages, etc. - accès aux formations à tarif préférentiel. - Un rendez-vous particulier avec un photographe professionnel membre de l’association. - Réception des invitations aux expositions par courrier postal. Pro : 150 €/an* - Mêmes avantages que l’adhésion simple - Un suivi individualisé (3 rdv/an) d’un projet personnel. - l’inclusion à au moins un projet collectif de l’association. L’adhésion est valable pour un an à compter de la date de votre paiement. * Des paiements facilités (2 ou 3 fois) peuvent être envisagés pour toutes les adhésions et une réduction exceptionnelle de 40% pour les adhésions Simple et Pro, en faveur des personnes bénéficiaires des minimums sociaux, sur présentation des justificatifs, portant l’adhésion Simple à 45 € et la Pro à 90 € .

Communication, création d’identité visuelle (logo, charte graphique), création tout support imprimé (flyer, affiche, dépliant, plaquette commerciale, magazine, catalogue 06 81 12 10 22 - www.graphism-jle.fr

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