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QUI EST MAÎTRE LIYOLO ?
Sa bravoure et sa passion pour le Bronze, Alfred Liyolo, sculpteur et plasticien, est un monument de la culture congolaise tant au pays qu’ à l’étranger.
Plus connu sous le nom de Maître Liyolo, il se distingue par sa quête de l’excellence.
Petit-fils d’un tailleur d’ivoire, Alfred Liyolo est né en 1943 en République Démocratique du Congo. L’art est sa passion depuis l’enfance. Cette dernière lui permet d’obtenir une bourse d’étude pour l’Autriche et il quitte le pays en 1963, pour parfaire ses connaissances en Autriche, après une formation commencée 5 ans plus tôt (1958) à l’Institut des Beaux-Arts de Kinshasa.
« Mes amis se moquaient de moi du fait que j’ai quitté le Congo pour faire les Bikeko (sculpture) en Europe », dit-il.
Pour un « noir » dans le contexte de l’époque, il fallait se distinguer par le savoir-faire et le flair artistique.
Et ça, Alfred Liyolo a su le faire.
Ainsi, il intègre la classe des Maitres sous l’égide du sculpteur Wander Bertoni et en sort meilleur de sa classe. Tout au long de son séjour européen, il gagnera de nombreux prix.
Malgré ce succès, Maître Liyolo a des états d’âmes : celui de servir son pays. Ainsi, en 1969, il regagne son pays natal. C’est en tant que Professeur à l’Academie des Beaux-Arts de Kinshasa, que Liyolo re- tournera au Congo et partagera son expérience. En 1982, il est nommé Directeur Général de cette prestigieuse École d’Art de Kinshasa.
A la tête de cette institution, Liyolo la fera entrer dans l’ère moderne. Il introduisit les techniques contemporaines de la sculpture du bronze et forma de nombreux étudiants dans différentes disciplines artistiques.
Pour Liyolo, le talent n’avait pas de genre, et il fut le premier Directeur Général de l’Académie des Beaux Arts a permettre les candidatures féminines à l’examen d’admission.
La notoriété de Liyolo, aida les diplômés de son institution à être reconnus internationalement et facilita ses étudiants à poursuivre leurs études à l’étranger.
Si les pillages des années 90 détruisirent ses ateliers et sa résidence, il ne baissa pas les bras. Après un exil forcé dû à la perte de ses outils de travail, il décida de retourner au pays pour recommencer sa lutte incessante pour la place de la culture et des arts congolais dans le monde.
La Musicienne, 1976