Projet fédéral 2020 2024

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2020 - 2024

projet fédéral La ligue de l’enseignement - F.O.L. vendée


sommaire

02 07 la fédération

un contexte nouveau

14 26 nos priorités

annexes


la laïcité est notre grand combat

L’éducation, notre grande cause la démocratie, notre idéal Déclaration du Congrès 2016 de la Ligue de l’enseignement


Le projet fédéral 2016/2018 Un socle de valeurs et des axes prioritaires

La Fédération a rédigé un précédent projet fédéral triennal, adopté lors de son Assemblée Générale de 2016. En fort redéploiement, la fédération s’est engagée dans un processus de développement, tendant volontairement à l’équilibre de son projet politique et militant lié aux contraintes économiques qui lui étaient imposées pour exister. Il prenait appui sur un socle de valeurs :

Laïcité, éducation populaire et solidarité Il s’appuyait sur la volonté de caractériser notre fédération associative : • en étant garant du projet et donc du pacte fédératif • en impulsant la mise en œuvre du projet • en mettant en cohérence les actions et les activités des membres de la fédération • en dynamisant les formes de collectifs de la fédération • en sécurisant leur fonctionnement.

Il définissait

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Axes de travail prioritaires

• Accroître la place de fédération auprès du réseau et des partenaires • Promouvoir au quotidien l’éducation populaire et les valeurs de notre mouvement • Renforcer notre accompagnement des actions éducatives • Innover dans les formes d’engagement des citoyens, à la fois au sein de la fédération et dans la société Le projet quinquennal 2019/2024 s’inscrit dans la continuité de ce précédent projet en revendiquant son héritage et les combats qui l’ont mené jusqu’ici, en continuant de promouvoir des formes d’actions publiques et des méthodes d’éducation populaire, de prioriser nos actions éducatives envers l’école publique et en matière de formation tout au long de la vie et bien évidemment en assumant sa place de fédération auprès du réseau associatif au service du projet global de la Ligue de l’enseignement.

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Une équipe d’élus et de salariés Au service du projet fédéral

Les élus du bureau

Président

Dominique MONNERY

Membre de l’association usep «les canaris»

Jean-Pierre MAJZER

Thierry CHERON

Membre de l’amicale laïque de Saint Gilles Croix de Vie et de l’association «le petit prince» au fenouiller

Membre de l’Amicale Laïque de Saint Martin des Noyers

Trésorier

Trésorier adjoint

Membre de l’amicale laïque d’aubigny

Membre de l’athletic club la roche

François MOLLE

Vice-président

Vice-président

André GUIGNE

Membre de l’amicale laïque de Brem sur Mer

Anne Marie SORREL

Membre de l’amicale laïque du Bourg sous la Roche

Secrétaire adjointe

Membre

Membre du CDAFAL 85 (Familles Laïques)

Membre de l’amicale laïque de La Roche-sur-Yon

Secrétaire

Yves RETRIF

Vice-présidente

Yolande BURNELEAU

Danielle HILLIER

Les élus du conseil d’administration • Armand BATARD

Membre de l’Amicale laïque de Saint Christophe du Ligneron

• Léonard BAUDRY Adhérent individuel

• Catherine BERINGER Membre de l’Amicale laïque de Fontenay-le-Comte

• Michelle BIRE Adhérente individuelle

• Françoise BLANCHET

Membre de l’Amicale laïque de Bretignolles sur Mer

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• Jean-Jacques BOBIN

Membre de l’Amicale Laïque du Langon

• Gilles BOURMAUD

Membre de l’Amicale Laïque de La Roche-sur-Yon

• Martine CHANTECAILLE

Membre de l’Amicale Laïque de La Roche-sur-Yon

• Remy EVEILLE

Membre de l’Amicale Laïque de Saint Georges de Pointindoux

• Marie FORTIN Membre de l’Amicale Laïque d’Olonne sur Mer

• Gaston GARNIER

Membre de l’Amicale Laïque du Bourg sous La Roche

• André GOICHON

Membre de l’UFOLEP 85 et de l’Athletic Club la Roche

• Michel JAFFROT Adhérent individuel

• Florence REGOURD Adhérente individuelle

• Françoise STAINER Membre de l’AMAQY


Les

Les volontaires

salariés

en service civique et les stagiaires

Clémentine PARMENTIER Déléguée générale

................................................................................................................................................................................................................................................ Administration générale

Mathieu PELLETIER Comptable

adjointe

Repsonsable

comunication

..................................................

..................................................

Emilie PIVETEAU Déléguée générale

Vie Associative

Costumes

Gaëlle PUBERT Chargée de mission vie

Aline LEGO Chargée de mission et de développement de l’atelier costumes

associative

Serge GUYET

Service civique

responsable du

webreporter

service

................................................................................................................................................................................................................................................ Education - jeunesse - formation

Clémentine PARMENTIER

Responsable du service

Emmanuel LEMOINE

Guillaume ALLARD

Chargé de mission

Chargé de mission

numérique

jeunesse

Emilie PIVETEAU

Loïc SICALLAC Responsable

et faire lire

environnement

Coordinatrice lire

secteur

Camille AGOUNKE Chargée de

Service civique

mission formation

Philippe BLANCHARD Animateur environnement

environnement

Maud LE BOURGEOIS Animatrice

Service civique numérique

BPJEPS EEDD

environnement

................................................................................................................................................................................................................................................

Frédérique TUDEAU

Willy BERTHELOT Directeur de

responsable du service

centre

Sandrine PROUTEAU

Conseillère groupes et classes de découvertes

Pascale ROBLIN Conseillère vacances

Denis GAUTIER Agent d’entretien

...................................................................................................

pôle accueil séjours éducatifs vacances

usep

Benjamin Roy Délégué

Emie MAURY

départemental usep

educatrice sportiive

Stagiaire BPJEPS Activités Physiques pour Tous

Service civique

outils pédagogiques

....................................................................... usep

ufolep

Service civique Léopoldine BIGOT Déléguée départementale

UFOLEP

Solène GUIGNARD Educatrice sportive UFOLEP

usep

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Présentation de la Ligue de l’enseignement 85

chiffres clés et patrimoine

chiffres clés patrimoine Données 2018

233

Associations affiliées

10

Juniors Associations

41

Volontaires accueillis

574

Bénévoles Lire et Faire Lire

776

Interventions du secteur environnement

3 944

Elèves accueillis en classes découvertes sur nos centres

3 739

Nuitées de saisonniers au centre des Lutins

Enfants accueillis sur nos colonies de vacances

1 042

Adhérents USEP (30 associations)

2 463

Licenciés UFOLEP (90 associations)

1 145

Cartes de la fraternité envoyées

20

Vendéens formés au BAFA

1 246

Elèves accompagnés en dehors du département pour des classes découvertes

2 869

Personnes accueillies sur nos centres pour des séjours en groupe.

Centre Les Lutins Noirmoutier en l’Ile Propriété de Noirmoutier en l’ile Gérée par la fédération

A

A

A

Centre de voile Le Viel - Noirmoutier Propriété de la fédération

233

Centre Le Fief du Moulin Barbatre Noirmoutier Propriété du foyer laïque de saint aignan Géré par la fédération

A

A

A

Centre La Corniche Saint Hilaire de Riez Propriété de la CCAS Géré par lafédération

Siège de la fédération La Roche-sur-Yon Propriété de la fédération

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Terrain d’aventure Service environnement La Roche-sur-Yon Propriété de la ville de la roche-sur-yon Utilisé dans le cadre d’un marché public

Village vacances La Girouette Vouvant Propriété de la fédération


Présentation de la Ligue de l’enseignement 85

des valeurs pour guider l’action

Des valeurs pour guider l’action Education populaire comme exigence du 21ème siècle

« Faire société, un avenir par l’éducation populaire » est un des slogans de la Ligue de l’enseignement.

En effet, l’éducation populaire fait le pari de l’instruction et de la culture pour tous et par tous, autour de l’école et après l’école, à tous les âges de la vie. Chacun doit être à même de mieux comprendre le monde, de s’exprimer, d’agir et d’interagir pour le faire évoluer dans l’intérêt général. Chacun a droit aux vacances, aux activités sportives et associatives qui l’épanouissent dans la rencontre des autres. L’éducation populaire cultive, pour ce faire, l’éthique du débat démocratique, sous entendant l’autonomie, la liberté d’expression. Elle légitime la diversité des convictions permettant ainsi de questionner, critiquer, confronter, mettre en commun des richesses, créer des responsabilités partagées pour agir ensemble. Il est de notre devoir de promouvoir ces principes dans toutes nos actions. Parce que nous sommes un mouvement d’éducation populaire, nous revendiquons la démocratie comme droit imprescriptible de chacun à participer à des prises de décisions collectives pour « faire société ».

Laïcité

Avec Marianne, la Ligue de l’enseignement de Vendée prend le triptyque de la République, et la laïcité, au sérieux.

La liberté suppose l’émancipation individuelle et collective, le respect de la liberté de conscience, le développement du sens critique, capable de distinguer croyance et connaissance, « liberté de l’enseignement » et enseignement de la liberté. L’égalité exige la même considération à l’égard de toutes les convictions, un égal accès, en tous lieux, à l’instruction publique et laïque, à la culture, à la santé, aux sports, aux arts, en raison même de l’égale dignité des origines familiales et sociales. « L’inégalité d’instruction est une des principales sources de tyrannie. », constatait déjà CONDORCET. La fraternité suppose l’attention à chacun, afin de vivre en solidarité, en association, en coopération, avec une claire conscience du temps nécessaire à la citoyenneté, l’écologie, la paix. Une histoire idéale de la République pourrait se terminer ainsi : « Il y a un peuple. » En grec, le mot « peuple » renvoie à deux autres mots : « démocratie » et « laïcité ». Le premier est inséparable de la République ; le second est la condition de la concorde. Nous sommes tous différents et semblables, a priori, tous fréquentables. Dès l’école, soyons ensemble pour apprendre à nous respecter, à nous estimer. Avec nos différences – mais sans indifférence – avec l’intérêt général comme exigence principale. Pour construire l’école de la République, dont beaucoup d’enfants sont encore «privés», chacun doit apporter sa pierre, sans la jeter.

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Un

contexte nouveau

Qui nécessite un nouveau projet

Des menaces sur les principes fondateurs de La République et de la Ligue de l’enseignement Des inégalités de plus en plus fortes Des nouvelles formes d’engagement Des contraintes financières fortes

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Un contexte nouveau

qui nécessite un nouveau projet

Des menaces sur les principes fondateurs de la république et la ligue Les principes fondamentaux de la République française sont énoncés dans sa devise : « Liberté, Égalité, Fraternité ». Ils se traduisent par des droits intangibles, à la fois politiques et sociaux, qui ont été reconnus aux citoyens par les différents régimes républicains. L’article 1er de la Constitution s’inscrit dans ce cadre puisqu’il proclame que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ».

« Une République indivisible » : aucune partie du peuple, ni aucun individu, ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté nationale. Seul le peuple exerce cette souveraineté par la voie de ses représentants. Le caractère laïque de la République découle à la

fois du principe de la liberté de croyance et du principe d’égalité des citoyens devant la loi et implique la séparation des Églises et de l’État. Aucune religion n’a ainsi de statut privilégié au sein de la République et chaque individu dispose de la liberté de ses opinions et de sa foi.

Le caractère démocratique de la République implique le respect des libertés fondamentales et la désignation des différents pouvoirs au suffrage universel, égal et secret. Enfin, le caractère social de la République résulte de l’affirmation du principe d’égalité. Il s’agit de contribuer à la cohésion sociale et de favoriser l’amélioration de la condition des plus démunis. Fidèle au projet de ses fondateurs, la Ligue de l’enseignement invite les citoyens à s’associer pour comprendre les mutations de notre époque et pour contribuer à l’évolution de notre société, la faire progresser, promouvoir la construction d’une Europe politique et sociale, s’impliquer dans un développement durable et solidaire de la planète. La Ligue agit partout contre toutes les inégalités et les discriminations pour construire une société plus juste, plus solidaire, fondée sur la laïcité comme principe du « vivre ensemble ». Ses fédérations initient et mènent de nombreuses actions portées par un important réseau d’acteurs locaux dont l’ambition est de faire vivre la citoyenneté et la solidarité. A travers son action dans de nombreux domaines de la vie sociale, la Ligue concoure au resserrement du lien social, au développement local et à la dynamisation des territoires urbains et ruraux.

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Un contexte nouveau Et pourtant aujourd’hui Il est difficile de transmettre des valeurs et principes dans une société où les comportements vont souvent à l’encontre de ces valeurs et principes.

• Comment parler d’égalité alors que les inégalités se creusent ? • Comment ignorer l’accroissement des discriminations malgré une lutte incessante ? • Comment prendre en compte l’évolution de la société où dominent l’individualisme, le repli sur soi ou encore un engagement de plus en plus ponctuel et éphémère? • Comment ignorer la croissance populiste dans le monde et dans plusieurs pays européens, dont le nôtre ? • Comment réagir au retour des religions et des croyances ? • Comment vivre dans un monde dans lequel le phénomène migratoire, qui n’en est probablement qu’à ses débuts, représente un rejet massif par des populations entières ? • Comment vivre dans un monde numérique fracturé dans lequel les fausses nouvelles et les abus sur les réseaux sociaux sévissent tous les jours ?

Notre pays souffre de défiance et de repli sur soi. Non seulement beaucoup de concitoyens ont peur pour eux, mais ils ont de plus en plus peur des autres. On ne peut pas vivre barricadés, obnubilés par ce que la télévision commerciale véhicule si bien, au cœur des foyers, comme fantasmes, inquiétudes et frustrations. Pour nous, la vie associative, c’est le contraire de la défiance. C’est la multiplication des interactions entre les personnes pour créer des liens, choisis, qui confortent les solidarités familiales tout en permettant de se libérer des appartenances qui enferment.

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qui nécessite un nouveau projet

Il nous faut aujourd’hui plus que jamais faire vivre nos valeurs et celles de la République pour que nous vivions ensemble de meilleurs lendemains. À chaque citoyen, élu ou non, de porter haut l’action nécessaire et prioritaire pour repousser les menaces qui pèsent sur nos valeurs républicaines et laïques.


Un contexte nouveau

qui nécessite un nouveau projet

Des inégalités de plus en plus fortes Réparer les injustices sociales, éducatives et discriminatoires

Une personne est considérée comme pauvre si elle gagne moins de 50% ou 60% (selon les sources) du revenu médian de la population française. Le revenu médian étant, en 2016, de 1 789 euros par mois, un individu est considéré pauvre quand ses revenus mensuels sont inférieurs à 840 euros ou 1 000 euros par mois après impôts et prestations sociales. Source : Observatoire des inégalités

Depuis les années 1980, les exigences des entreprises et des multinationales dominent notre économie et donc notre société. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à des conditions de travail qui rappellent celles du XIXème siècle : chômage, baisse des salaires, précarité des contrats … Aujourd’hui, 50% des personnes en situation de précarité ont moins de 30 ans. La pauvreté touche en priorité les enfants, les adolescents, les jeunes adultes. (34 % des familles monoparentales, 70% sont des travailleurs pauvres sont des femmes, 46 % n’ont pas de diplôme)

Nos valeurs, face à cette misère à laquelle nous avons le devoir de répondre, restent d’actualité. Nous devons emboiter le pas à ceux qui nous ouvrent la voie pour un renouveau des pratiques d’accompagnement, pour réparer les injustices sociales, éducatives et discriminatoires. Nous disposons d’outils identifiés, de dispositifs de formation pour la jeunesse ciblés : service civique, junior asso, décrocheurs scolaires, éducation à la citoyenneté, pratiques sportives, séjours éducatifs, vacances …

« La Ligue de l’enseignement, à l’image de l’ensemble des fédérations d’éducation populaire, a un pied dedans et un pied dehors. Nous devons nous mobiliser pour tendre la main aux associations de chômeurs et précaires. Ecoutons nous, réfléchissons ensemble. Une économie sociale et solidaire n’a de sens que si elle dépasse les égocentrismes des réseaux déjà établis. Il ne suffit plus de s’indigner ! il faut agir ensemble !»

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Un contexte nouveau

qui nécessite un nouveau projet

Des nouvelles formes d’engagement Après les années 68, période où ont émergé de nouveaux mouvements sociaux structurés autour de causes diverses mais fédérés autour d’idéaux libertaires anti-capitalistes communs, les causes défendues n’ont cessé de se diversifier, quitte parfois à se dépolitiser. A partir des années 80, chaque groupement militant a eu tendance à se replier sur son propre domaine d’intervention (la défense des sanspapiers, l’antiracisme, le soutien aux mal logés…), tandis qu’émergeaient de nouvelles causes circonscrites à un enjeu (par exemple la multiplication des associations de malades) ou un territoire bien précis.

L’essor et la fragmentation des causes derrière quelques grandes mobilisations collectives. Dans les années 70, le déclin de la syndicalisation a affaibli la capacité des syndicats à donner sens aux causes portées par les mouvements sociaux et le mouvement associatif. Certes de grands mouvements de protestation collective orchestrés par les syndicats ont continué de scander l’histoire sociale et politique. Cependant, ces grands mouvements ont surtout été défensifs et n’ont guère empêché la baisse du nombre de leurs adhérents, si bien que les syndicats ont eu de plus en plus de mal à s’opposer aux réformes qui portent atteinte à la protection sociale.

Un engagement de plus en plus ponctuel Sans plus beaucoup d’espoir de changer la société, les citoyens qui s’engagent aujourd’hui entendent d’abord corriger une situation d’injustice « ici et maintenant » et se focaliser sur des objectifs limités jugés seuls atteignables à court terme. Ils sont en conséquence de moins en moins nombreux à accepter de sacrifier leur vie de famille et leur vie professionnelle à leur engagement. Certains y voient le signe d’une montée de l’individualisme. L’individualisme n’est pas synonyme d’hédonisme et de repli sur soi. La méfiance envers l’enrôlement dans des organisations peut parfaitement se conjuguer avec des attitudes altruistes comme le montre l’importance des dons d’argent ou encore les comportements de consommation équitable et responsable, en forte hausse.

La professionnalisation des grandes organisations militantes (partis, syndicats, grandes fédérations associatives)

La fragmentation du militantisme, la transformation de beaucoup de grandes associations et ONG en prestataires de services publics, dans un contexte de perte d’espoir politique, ont encouragé la substitution des tâches effectuées par des bénévoles par des professionnels. Si ce phénomène a des causes multiples, il a pour effet de renforcer cloisonnement et spécialisation des organisations et de dépolitiser leurs discours.

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Un contexte nouveau Nous vivons dans une société où hommes et femmes travaillent à part quasi-égales et sont soumis à de fortes contraintes de performance et où les tâches domestiques font l’objet d’un partage moins inégal qu’avant, le temps disponible pour militer se raréfie. On ne s’étonnera pas dans ces conditions que la manifestation, la pétition, le don d’argent, la participation ponctuelle à telle ou telle campagne électorale, l’activisme derrière son écran d’ordinateur soient les formes les plus prisées d’engagement collectif. La poursuite du morcellement des causes, l’affaiblissement des partis et des corps intermédiaires (syndicats..), conduisent-ils au développement de ce que Pierre Rosanvallon nomme « l’impolitique », qui n’est pas la passivité civique mais le « défaut d’appréhension globale des problèmes liés à l’organisation d’un monde commun » ?

Ainsi, en 2014, dans son projet de texte d’orientation sur la vie associative, la Ligue de l’Enseignement affirme que :

• Si les individus se reconnaissent de moins en moins, aujourd’hui, dans des modes de participation qui se résument, selon eux, à des logiques d’appareil • Si les énergies militantes se tournent volontiers vers des collectifs éphémères menant des actions très concrètes dont ils pensent mesurer les effets immédiatement • Il n’en reste pas moins vrai que la vitalité de ces structures - associatives ou non, collectifs mobilisateurs - doit nous inciter à multiplier des relations, des collaborations, des partenariats, des participations à des plateformes, fondés sur la convergence d’intérêts partagés, qu’ils soient généraux, particuliers, passagers, momentanés respectant l’autonomie, la légitimité des uns et des autres. A nous de les faire croître sans cesse.

Si les corps intermédiaires ne saisissent pas à bras le corps cette question démocratique, laisseront-ils le champ aux démagogues populistes ou à une recentralisation autoritaire qui sera le fait de technocrates confisquent la question démocratique au nom de l’efficacité ?

Et à l’échelle de la fédération ? Ces nouvelles formes de militance ont nécessairement un impact sur notre mouvement associatif, construit historiquement sur un réseau d’associations « classiques ». Comment aller vers ces nouvelles formes d’engagement, comment se faire entendre ? Comment leur être utile tout en restant en cohérence avec nos valeurs ? Comment FEDERER et comment faire évoluer nos modes d’actions pour être, nous aussi, des « nouveaux militants » ?

qui nécessite un nouveau projet Un des thèmes de l’Université d’été de la Ligue de l’Enseignement qui s’était déroulée à la Rochelle en septembre 2012 s’intitulait déjà : « le projet

d’éducation populaire au défi du renouvellement des formes d’engagement» avec un atelier de

réflexion animé par Philippe AIGRAIN, cofondateur de la Quadrature du Net. Il posait la question suivante : Comment

construire des alliances avec des réseaux nouveaux plus ou moins formels, des formes de collectifs sans statuts officiels qui se créent aujourd’hui et ont du sens ?

On y parlait de défiance, de peur d’être dessaisi de l’avenir, de manque de visibilité des porte- parole. Mais il était dit aussi que nous devions lutter contre ces constats pour le moins mélancoliques afin de favoriser la confiance pour prendre en compte ces nouvelles formes d’engagement.

A l’heure des nouvelles technologies de la communication, nous aurions tort de nous priver de ces possibilités de coalitions souples, permettant de démultiplier nos capacités relationnelles pour plus d’efficacité, de réactivité, pour être mieux entendus collectivement. En outre, nous devons être acteurs dans le développement des « tiers lieux » qui permettent la convergence de publics variés (jeunes, moins jeunes, parents, éducateurs…) et de statuts différents. Tout ceci dans des espaces d’innovation sociale où le numérique est plus vecteur d’échange que transmetteur de connaissances, et dans des situations de rencontres plus informelles qu’académiques.

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Un contexte nouveau

qui nécessite un nouveau projet

Des contraintes financières fortes Diversité des financements et professionnalisation partenariale

Savoir ainsi composer avec la diversité des financements, dans une approche de plus en plus professionnelle et partenariale justifie sans doute un rôle particulier des fédérations d’associations.

Ces dernières décennies ont vu s’imposer aux collectivités locales en particulier, des contraintes financières fortes (baisse des dotations, contraintes fiscales…liées aux actes I, II et III de la décentralisation) ce qui les a souvent obligé à des choix politiques drastiques, notamment sur leurs compétences dites « volontaristes ». Les collectivités ont souhaité construire de nouvelles relations avec leurs « partenaires » et ont développé de nouvelles approches : Si elles ont recours parfois aux marchés publics là où elles conventionnaient auparavant, elles ont surtout développé des « appels à projets » et appuyé leurs financements sur des cahiers des charges et objectifs de plus en plus précis.

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Ces façons de faire plus « courtstermistes » rendent parfois difficile la projection sur le moyen et long terme des projets associatifs, appelés en permanence à se renouveler, innover, s’adapter… Pour palier cette logique, certaines collectivités ont mis en place des conventions d’objectifs et de moyens, à priori pluriannuelles, qui , si elles doivent permettre de donner plus de lisibilité et répondre au voeu de pérénisation des actions, obligent par ailleurs les associations à s’inscrire dans une logique de négociations avec leurs financeurs.

Parallèlement, d’autres formes de financements ont vu le jour : crowdfunding, financements participatifs, mécénats, mécénats de compétences… ceux-ci offrent de réelles opportunités pour penser et bâtir un projet. Ils positionnent aussi les associations dans un dialogue avec de nouveaux partenaires qui peuvent euxmêmes être porteurs d’intérêts plus grands et communs.


nos prioritĂŠs

2020 2024

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Notre priorité

Notre mobilisation

Des effets attendus à 5 ans

• Etre un mouvement d’idées, militant à la rencontre des citoyens • Renouveler constamment nos instances statutaires, dans un contexte d’accroissement de la participation des associations

affiliées aux actions de la Ligue • Rendre constant le nombre d’associations affiliées • Développer une organisation du travail plus agile • Activer un fort développement des actions de formation professionnelle • Apparaître comme une fédération animatrice de la vie associative en Vendée et dans ses territoires (en lien avec les Institutions)

• Devenir fédération qui accompagne les parents et la parentalité • Poursuivre le développement de l’engagement des jeunes et l’accompagnement des actions jeunesse • Etre une fédération qui s’inscrve comme acteur éducatif du numérique citoyen • Maintenir et développer notre activité de production et diffusion « classes de découverte » • Consolider les liens avec l’Education Nationale, les établissements scolaires et les équipes éducatives • Maintenir notre place d’acteur du tourisme éducatif et social : trouver un nouveau modèle économique qui soit stable et

développer l’innovation éducative et pédagogique • Avoir des secteurs sportifs pleinement intégrés aux projets et aux actions de la Ligue

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Notre priorité

Notre mobilisation

l’économie sociale et solidaire comme axe transversal majeur Face à un modèle économique dominant qui privilégie la logique d’un marché ultra-concurrentiel, faisant le plus souvent l’impasse sur la solidarité, nous pensons qu’il est urgent de valoriser d’autres modèles économiques associant les citoyens, préservant les biens communs, protégeant l’emploi et permettant une meilleure répartition des richesses.

L’économie sociale et solidaire offre des perspectives garantissant ces enjeux. Selon les principes qui la définissent, l’ESS rend possible un modèle de développement plus équilibré, durable, préservant l’environnement et réduisant les inégalités. Les entreprises de l’ESS sont porteuses d’un mode d’entrepreneuriat qui met l’humain au cœur du projet économique. Leur gouvernance fait vivre la démocratie participative et représentative dans leurs instances décisionnaires, impliquant notamment les salariés dans la co-construction des projets. Elles prônent le partage de la valeur ajoutée comme modèle puisque les bénéfices sont très majoritairement réinvestis dans l’objet social de l’entreprise, le développement des activités et la pérennisation des emplois. Notre entreprise associative qu’est la Ligue de l’enseignement de Vendée revendique ce statut d’entreprise de l’économie sociale et solidaire. • Elle est productrice de biens visant l’intérêt général, les services rendus aux citoyens • Elle crée du lien social à travers des programmes d’actions qui contribuent au bien-être, au mieux vivre ensemble • Elle porte des valeurs qui légitiment son existence au regard de sa participation active aux équilibres de la solidarité, de la cohésion sociale • Elle génère des emplois, adhère au CNEA (conseil national des emplois d’avenir) et à l’UDES (union des employeurs de l’économie sociale et solidaire)

La Ligue de l’enseignement de Vendée, dans ses convictions affirmées, sa démarche assumée pour une société plus juste et une économie plus égalitaire et émancipatrice pour l’individu a bien conscience des difficultés liées à la mise en cohérence de ses principes. Difficultés fortes au regard des contraintes inhérentes au modèle économique existant, qui exige performance quasi immédiate, rigueur de gestion, dans un contexte de concurrence exacerbée, de pressions législatives et fiscales permanentes. Mais c’est grâce à une lecture lucide des paradoxes entre ce que nous revendiquons et ce qui nous contraint économiquement que nous pouvons affirmer notre identité, surpasser les obstacles de dualité entre convictions et actions. Notre engagement, notre mode de fonctionnement démocratique, notre ancrage territorial, nos capacités d’initiatives, d’innovations sociales et éducatives sont des atouts qui nous motivent pour une vraie reconnaissance comme entreprise associative d’intérêt général.

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Notre priorité

Notre mobilisation

Alors que les excès du capitalisme financier semblent mettre les leviers de l’économie hors de portée du citoyen, l’Economie Sociale et Solidaire

fait la démonstration que les hommes et les femmes peuvent créer de la richesse pour d’autres motifs que la recherche du profit et leur intérêt personnel

• Fait le pari de la réciprocité. • Fait aussi le pari de la démocratie pour privilégier long terme et tempérance. Décider sans se préoccuper des bénéfices que l’on en retirera personnellement ne supprime pas les contraintes économiques et gestionnaires mais ouvre le débat sur la manière de faire et permet d’adapter l’organisation au projet associatif et pas l’inverse. • Est un investissement dans les femmes et les hommes qui sont non seulement la plus grande ressource des associations au présent mais notre meilleur atout pour l’avenir, dans une économie de la connaissance. C’est vrai pour les bénévoles, dont la liberté d’action doit être reconnue et soutenue, pour les volontaires, qui doivent sortir grandis de leur expérience. C’est vrai aussi pour nos salariés qui ne sont pas des « subordonnés », selon la définition qu’en donne le droit du travail. Eux aussi peuvent s’engager. La responsabilité de nos organisations est, en tout cas, de le favoriser.

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Notre priorité

Notre mobilisation

Axe politique Par le transfert de missions de service public à des associations ou à des entreprises privées, par une logique de rentabilité, l’Etat n’a pas le monopole des missions de service public. La décentralisation renforce la prise de décision régionale ou locale. Ces grandes tendances dessinent les contours d’une politique publique désormais plus complexe et dans laquelle la place des associations est à réinventer.

La construction d’une politique publique peut-elle encore s’envisager sans une réelle prise en compte des citoyens ? Promotion ESS : une entreprise de l’ESS est une entreprise dont les ressources sont exclusivement affectées à la réalisation de son projet. Elle n’a pas de capital à rémunérer. Elle assure un partage équitable de pouvoir de gouvernance grâce à un mode électif de ses dirigeants basé sur le principe « une personne une voix». Elle fonctionne sur des principes de solidarité et d’utilité sociale, de coopération, d’universalité des prestations. La rémunération des activités de l’économie sociale et solidaire pour les services rendus au service public est souvent liée à des réponses à des appels d’offres ou des réponses à des marchés publics en faisant porter les contrats sur des actions à court terme. En 2015, l’ESS en Vendée c’est 16,3% du total des emplois, près de 3000 établissements employeurs et concerne 28000 salariés. Pour autant, plusieurs questions demeurent : L’entrepreneur associatif créé de l’emploi mais génère-t-il toujours du social ? Les petits emplois (les petits « boulots ») favorisent-ils la précarité, donc des inégalités sociales ? Devons-nous, nous, associations d’éducation populaire, nous inscrire dans la sphère économique ? Créer de l’emploi doit-il être un objectif pour nos associations dans le but de générer plus de social ?

objectifs stratégiques • Valoriser le développement territorial et l’essor de l’économie locale, en privilégiant les prestataires locaux et les circuits courts dans la conduite de nos activités (restauration, outillage, prestations…). • Mieux rendre compte de notre utilité sociale et de notre impact civique • Installer un véritable fonctionnement de réseau horizontal : échanges de pratiques, essaimage, mobilisations militantes.

En adéquation avec nos valeurs et nos projets pédagogiques, la fédération va plus loin dans sa démarche environnementale en valorisant le développement territorial et l’essor de l’économie locale, en privilégiant les prestataires locaux et les circuits courts dans la conduite de nos activités (restauration, activités, prestations...) sur nos centres d’hébergement.

Intégrer le projet 100% bio et circuits courts sur nos centres de Noirmoutier

ans

5

Participation à l’étude globale conduite avec le GAB 85 et la communauté de communes de l’île de Noirmoutier. les partenaires, les différents acteurs locaux (les producteurs et les différentes restaurations collectives). L’objectif final du projet étant : produire et manger local dont bio, en restauration collective, pour une agriculture durable, équitable et respectueuse de l’environnement.

Des actions menées en

Valoriser la démarche environnementale de nos structures

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Notre priorité

Notre mobilisation

emanciper par l’éducation et la formation L’éducation, Elle doit, dans son acception large, viser à former, outiller des individus, dans une perspective de développement personnel, d’acquisition de savoirs, d’émancipation intellectuelle et sociale. L’émancipation Elle doit permettre de s’affranchir, de se dégager d’une autorité ou d’une domination non choisie, de se libérer d’un carcan social..

Les Républicains, à la fin du XIXème et au début du XXème siècles, ont considéré, qu’avant toute autre réforme, devaient être créées les conditions d’une émancipation des consciences à l’égard des déterminismes religieux. Depuis le début de la IIIème République, l’Ecole a été présentée comme la voie royale pour permettre d’atteindre cet idéal d’émancipation intellectuelle et sociale. Elle fut le tremplin majeur pour faire entrer dans les faits la devise républicaine « liberté, égalité, fraternité ». Il est réconfortant de pouvoir affirmer que cette conception du rôle de notre Ecole publique a eu des effets réels et bénéfiques sur notre société ,par l’éducation qu’elle proposait, dans les périodes de prospérité économique, comme au tournant du XXème siècle ou dans les années 1960.

Cependant, nous constatons aujourd’hui que la dernière phase de massification scolaire, la prolongation de la scolarité, la croissance du niveau d’éducation (44% des Français de 25 à 34 ans sont diplômés du supérieur) n’ont pas permis de faire progresser · La machine à trier tourne à plein régime. En effet, pour ne citer que quelques exemples, les trois quarts des élèves des grandes écoles sont issus de familles de cadres ou de professions dites intellectuelles. Les parents des élèves de « Sciences Po » déclarent des revenus moyens d’au moins 90 000 €. Un discours méritocratique scolaire justifie ces injustices sociales, en inculquant à ceux qui en sont les victimes l’idée qu’ils sont eux-mêmes responsables de leur sort, de leur échec scolaire. · La machine à assujettir tourne, elle aussi à plein régime. La montée du « complotisme », le vertige populiste, l’audience toujours croissante dont bénéficient les obscurantismes de toutes sortes, le développement des crispations identitaires menaçantes pour la cohésion sociale, l’expression de plus en plus décomplexée des positions racistes et discriminatoires doivent nous interroger. Tout ceci alors que nous vivons dans une société où la population est de plus en plus scolarisée et devrait donc être mieux éduquée pour s’émanciper. Quel paradoxe !

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Notre priorité

Notre mobilisation

On parle aisément de rumeurs, on fait courir des bruits, on relate des faits rocambolesques. Serions-nous devenus si asservis qu’il serait devenu trop banal d’en rester aux faits avérés ? Faudrait-il nécessairement inventer des histoires nous permettant de nous procurer des émotions plus intenses, émotions colportées par les médias et les membres d’une petite élite dite intellectuelle se présentant comme des porte - parole, des experts, des profanes (le plus souvent auto-proclamés) se chargeant de dire la vérité au nom des opprimés ? L’enjeu est donc de réaffirmer avec force notre conviction que l’émancipation est intrinsèquement dépendante de l’éducation mais affirmer que « tout se joue à l’Ecole » relève d’un déterminisme trop restrictif et, nous semble –t-il, suranné. Nous sommes confrontés au grand défi de la profusion des savoirs sociaux, de la diversification des modalités d’accès à ces savoirs, dont la diffusion est rendue possible grâce aux nouvelles technologies (pas si nouvelles que ça aujourd’hui). Les adolescents des pays développés passent presque deux fois plus de temps devant leurs écrans qu’en classe. Cette profusion des sources nécessite, irrémédiablement, de repenser la place des savoirs scolaires et le rôle des enseignants, dans une indexation plus large des connaissances indispensables permettant la formation d’un état d’esprit suffisamment critique pour émanciper. Nous réaffirmons, nous militants d’une éducation que nous souhaitons émancipatrice, que l’Ecole de la République est au cœur de tous les problèmes, qu’elle reste l’institution centrale à partir de laquelle tout rayonne (comme nous le rappelons dans la résolution de notre congrès de Marseille).

Notre gageure reste cependant de faire reconnaitre avec force que l’on s’éduque, que l’on apprend à devenir citoyen et enfin que l’on s’émancipe aussi en dehors de l’Ecole. L’éducation se joue dans tous les espaces de la vie sociale, s’enrichit de toutes les influences qui s’exercent sur l’individu, tout au long de sa vie : · qu’il s’agisse des influences dites volontaires, formelles, non formelles (donc relevant des actions que nous menons) · qu’il s’agisse des influences involontaires, dites informelles comme la rue, la télévision, internet… Nous avons le devoir de rechercher tous les moyens permettant de mettre « en musique » la complémentarité entre toutes ces influences, pour faire vivre notre idéal d’éducation populaire. Paul Valéry écrivait dans un essai (variété III) : « L’éducation ne se borne pas à l’enfance et à l’adolescence. L’enseignement ne se limite pas à l’Ecole. Toute la vie, notre milieu est éducation ». Gaston Berger écrivait en 1959 « l’avenir n’est ni un mystère absolu, ni une fatalité inexorable ». Nous avons l’optimisme de penser que notre mission est d’explorer les futurs possibles, en germe dans les situations actuelles, pour mieux nous préparer à l’action, pour mieux cibler les axes qu’il nous faut prioriser dans notre projet fédéral 2020 - 2024. Mais, nombreuses restent les incertitudes : quelles seront les passerelles entre l’école et les autres lieux d’éducation ? L’institution scolaire sera t-elle marginalisée ou conservera t-elle une place sinon majeure, du moins centrale ? Pourra ton résister à la marchandisation de l’éducation ? La formation tout au long de la vie pourrait elle vraiment devenir la norme ? Dans une société où l’espérance de vie se rallonge, comment vont se redessiner les frontières entre travail et loisirs ?

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Notre priorité

Axe politique L’école ne parvient plus à lutter contre les inégalités d’accès aux diplômes et à la formation. L’institution est contestée par la multitude des savoirs disponibles et la pluralité de leurs statuts. L’expertise savante n’est plus acceptée comme un discours d’autorité et la bataille de la désinformation constitue un véritable enjeu démocratique. Les modes d’apprentissage, les métiers se transforment et le système de formation de plus en plus individualisé fait craindre de nouveaux clivages et un durcissement des inégalités. Dans cette société de « l’hyperconnaissance », nous faisons le pari que l’éducation sera plus que jamais le meilleur levier de l’émancipation. Mais, nombreuses restent les incertitudes : quelles seront les passerelles entre l’école et les autres lieux d’éducation ? L’institution scolaire sera t-elle marginalisée ou conservera t-elle une place sinon majeure, du moins centrale ? Pourra ton résister à la marchandisation de l’éducation ? La formation tout au long de la vie pourrait elle vraiment devenir la norme ? Dans une société où l’espérance de vie se rallonge, comment vont se redessiner les frontières entre travail et loisirs ?

Notre mobilisation

objectifs stratégiques • Rendre plus accessibles nos activités de loisirs et sportives… en engageant des efforts particuliers auprès des publics qui en sont le plus éloignés : actions de prévention et de sensibilisation, politique tarifaire, réduction des fractures territoriales. • Proposer aux acteurs éducatifs au sens large, des espaces d’expérimentation pédagogique, d’échange de pratiques, de co-formation, d’engagement et d’accompagnement des projets collectifs. • Accompagner la parentalité, en coopérant avec les institutions, structures sociales et associations qui œuvrent déjà dans ce champ d’action. • Agir auprès de ceux qui ne sont pas entendus dans l’espace public, en particulier les publics éloignés des activités de loisirs et les publics victimes de discriminations. • Mener aux côtés de l’école publique des actions qui favorisent la réussite éducative de tous les élèves et la résilience, le raccrochage ou le rebond des élèves en situation de rupture scolaire.

Des clics et des livres

Ado et sexualité : le porno à portée de clics La Ligue de l’enseignement et l’Observatoire de la Parentalité & de l’Éducation Numérique ont crée un parcours de 5 séances pour aborder la sexualité et la confrontation des ados avec la pornographie dans la construction de leur sexualité, la lutte contre les violences sexistes et notamment le cybersexisme. L’objectif est, sur le terrain, de former et de sensibiliser les adolescents ainsi qu’accompagner à la parentalité, notamment en se mettant en relation avec des partenaires médico-sociaux.

Atelier récupération et upcycling dans les IME Parcours laïcité et découverte des institutions pour

Dans le cadre d’un consortium d’acteurs vendéens, la Caisse des dépôts et consignations finance des parcours d’insertion professionnelle et citoyen de personnes bénéficiant de la protection internationale. La Ligue de l’enseignement contribue en proposant à ces personnes des modules de découverte du principe de laïcité et des institutions françaises. (150 personnes par an)

ans

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Dans la dynamique lancée par notre service costumes, la fédération souhaite sensibiliser les familles aux gestes éco-responsables et les valoriser grâce à la production de petits objets.

Des actions menées en

Création et lancement d’un événement d’éducation populaire alliant le numérique et la littérature jeunesse. En relation avec les partenaires et le réseau de la fédération nous souhaitons offrir aux écoles, accueils de loisirs mais aussi aux familles des moments de jeux, de rencontres littéraires et de spectacles.


Notre priorité

Notre mobilisation

renforcer le lien social et notre positionnement politique Nous traversons depuis quelques mois, voire quelques années désormais, une crise aigüe de la démocratie représentative, la crise la plus grave à coup sûr depuis les années 30. L’affaiblissement des partis politiques, des syndicats, de ce que nous appelons communément les corps intermédiaires, allié à une évolution massive de l’individualisation, véritable phénomène sociétal conduit le citoyen vers un engagement ponctuel, des actions ciblées, isolées.

Le dilemme consiste aujourd’hui à hésiter entre une facilité, un gain de temps, un confort et une vie en toute conscience, faite de nos erreurs, de nos doutes et de nos réussites animée par notre libre arbitre. Ces constats nous amènent à observer en parallèle une montée du populisme que l’on peut qualifier de populisme assumé. C’est là que l’éducation populaire doit revendiquer sa capacité à intervenir : en réapprenant à débattre, en construisant une conscience civique. Il ne faut laisser à quiconque la légitimité du pouvoir de penser seul et d’agir au nom de la collectivité en substituant les savoir-faire à l’engagement militant bénévole. Des systèmes d’intelligence artificielle peuvent d’ores et déjà prodiguer des informations puissantes, utiles et savamment collectées pour que nous soyons convaincus à terme, de nous laisser guider. Le développement de l’intelligence artificielle pourraient signer la fin de l’être humain autonome, libre de ses choix, responsable de ses actions.

Sommes-nous prêts à adopter ce système sous optimal pour exercer ce que l’homme a de plus cher, sa liberté ?

L’arbitrage est forcément complexe, chacun se devant d’être un citoyen responsable, capable de génie comme d’erreurs à travers ses propres choix. C’est pourquoi nous avons un intérêt suprême : informer, outiller, former nos militants, notre réseau, de capacités leur permettant de mesurer les enjeux, les choix importants auxquels nous allons être confrontés. Au premier rang de ceux-ci, nous devons urgemment réfléchir comment, dans ces conditions, sommesnous encore capables aujourd’hui de mener des actions de grande ampleur, de fédérer. Parce que nous croyons fermement que la transformation sociale, que la justice sociale sont des enjeux indissociables d’un débat et d’une volonté politique démocratique représentative et participative, nous nous inscrivons pleinement et entièrement dans les objectifs que décline l’axe deux de notre projet fédéral.

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Notre priorité

Axe politique La démocratie représentative connaît une crise : les partis politiques, les syndicats sont affaiblis. L’engagement est de plus en plus ponctuel et les actions isolées. Même à l’échelle locale, le lien politique se distend et laisse place à la désillusion. Ce contexte favorise l’émergence d’un populisme de plus en plus assumé. Ces tendances structurelles nous interpellent : dans un contexte d’assèchement de la base militante des partis et des syndicats, quelles institutions joueront désormais le rôle de formation et de socialisation politique ? Serons-nous encore capables de fédérer, de conduire des actions collectives de grande ampleur ? L’engagement de demain sera-til déconnecté d’enjeux de transformation sociale, ou des nouveaux projets plus universels sont-ils en train d’émerger ? Les plateformes numériques remplaceront-elles le débat démocratique de proximité ?

Notre mobilisation

objectifs stratégiques • Faire de la fédération (et par ricochet des associations), un espace de formation du citoyen, d’expression des convictions, de convivialité et pas uniquement un lieu de consommation de pratiques, de services. • Constituer de véritables réseaux de solidarités entre les associations du territoire : avoir des stratégies de mutualisation, d’échanges de services et de mobilisation politique et militante. • Œuvrer pour le rapprochement des différentes fédérations associatives, syndicats et collectifs autour de grandes causes d’intérêt général. • Développer des outils numériques de coopération • Favoriser la prise de responsabilité des enfants/jeunes dans la vie locale et associative. Ces expériences devront leur permettre d’apprendre à forger et exprimer leur avis, de travailler leur posture et d’acquérir de la confiance en soi.

Organiser une rencontre départementale des éco délégués

Hub CONNUM

Open badges

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A l’échelle régionale la Caisse des dépôts et consignations finance sur 3 ans la mise en réseau d’acteurs du numérique sur trois axes : la création d’outils, l’animation et la coordination de ce réseau et le recensement des acteurs. La Ligue de l’enseignement est en charge du pôle animation et coordination des acteurs.

ans

Dans la dynamique régionale «Badgeons les Pays de la Loire», la fédération va déployer les Open badges pour dans un premier temps valoriser les compéences des volontaires en service civique et ensuite lancer le projet auprès des salariés de la fédération et des bénévoles associatifs du réseau.

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Des actions menées en

L’article 9 de la loi Blanquer du 4 juillet 2019 précise que dès la rentrée 2019, les élèves devront devenir acteurs du développement durable et de la lutte contre le changement climatique. Plusieurs mesures ont été définies et notamment celles d’identifier un binôme d’éco-délégués par collège et par lycée. La fédération, via son service environnement souhaite mobiliser l’ensemble des éco-délégués de Vendée sur une journée de rencontre pour les sensibiliser au développement durable et à l’urgence climatique, les outiller pour faciliter la pérennisation de leurs actions, les rassembler autour d’une même cause commune et leur présenter différents acteurs locaux de la transition écologique.


evaluation

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Evaluation continue

mise en oeuvre Formation continue, points d’étape en réunion d’équipe, comité de suivi et construction d’indicateurs

L‘évaluation du projet fédéral est essentielle à la réussite du projet. Interroger les pratiques opérationnelles sous un angle d’évaluation, et les pratiques d’évaluation sous un angle opérationnel, permet une pratique continue des deux aspects du projet. Pour cela l’évaluation doit être une entreprise commune, un engagement mutuel avec des échanges entre les membres de l’équipe, un répertoire partagé composé d’outils, de procédures...

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La formation continue et l’accompagnement des équipes à la méthodologie de projets, au suivi et à l’évaluation sera au coeur de nos actions. Les réunions d’équipe seront l’occasion de faire le point sur leurs avancées. En parallèle, le comité de suivi sera en charge de poursuivre cette analyse via l’étude des indicateurs et définira les ajustements nécessaires à mettre en œuvre. Le comité de suivi se réunira deux fois par an.


annexes

les grandes ĂŠtapes

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Les grandes étapes d’élaboration

du projet

lancement du nouveau projet 18 octobre 2018

La réflexion a été collective avec des temps forts tout au long de l’année. Engagement des élus et de la direction de faire en sorte que bénévoles, salariés et jeunes volontaires s’approprient ce projet et le construisent pour mieux le porter demain sur le terrain.

A Noirmoutier au centre Les Lutins, élus et salariés se sont réunis pour débattre de l’essence même de ce qui fait la fédération : Fédérer : Qui fédérer et comment y arriver ? Quels sont nos freins ? Eduquer : Une multitude d’actions existent mais quelles sont les perspectives de développement ? Promouvoir : Comment rendre audibles nos valeurs ? Avec qui les porter ?

définition des axes politiques 30 novembre 2018 Nous sommes dans un moment de l’histoire : • où se généralise une crise de l’adhésion et de la représentation • où il faut pouvoir faire nombre pour faire entendre sa cause • où les inégalités territoriales affectent à la fois les territoires entre eux et les personnes • où la confiance devient l’enjeu principal de la vie politique

3 axes politiques

débattus et validés par le Conseil d’Administration

Emanciper par l’éducation et la formation Renforcer le lien social et notre positionnement politique Contribuer à l’action publique et promouvoir l’ESS

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Les grandes étapes d’élaboration

du projet

déclinaison des objectifs stratégiques 19 décembre 2018 Temps de travail élus, salariés et volontaires sur la déclinaison d’objectifs stratégiques en lien avec les axes politiques définis.

appréhender l’economie sociale et solidaire 28 mars 2019

Gilles Cavé, vice président de la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire (CRESS) a exposé aux équipes de la fédération les fondamentaux de l’économie circulaire.

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.......................................... La Ligue de l’enseignement - F.O.L. Vendée 41 rue Monge BP 23 85 001 La Roche-sur-Yon Cedex 02 51 36 13 97 dg@laligue85.org www.laligue85.org ..........................................

Photos : ©Molly’s eyes et ©Ligue de l’enseignement de Vendée


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