Les Spécialistes

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Les Spécialistes est publié par la Fédération des médecins spécialistes du Québec
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DĂPĂT LĂGAL
4e trimestre 2024
BibliothÚque nationale du Québec
ISSN 1206â2081

LAB persĂ©e : valoriser et dĂ©mocratiser lâinnovation en santĂ© en faisant rayonner le

Par Suzanne Blanchet, réd. a.
Le syndrome douloureux rĂ©gional complexe se manifeste gĂ©nĂ©ralement Ă la suite dâun traumatisme, mais pas nĂ©cessairement. Il se caractĂ©rise par une douleur dâune intensitĂ© disproportionnĂ©e par rapport Ă la lĂ©sion initiale. Selon le Dr Pablo Ingelmo, dans 95â% des cas, les enfants qui en sont atteints guĂ©rissent rapidement. Pour les autres, câest une longue traversĂ©e du dĂ©sert. Afin dâaider les petits patients Ă retrouver une vie normale, lâanesthĂ©siologiste et spĂ©cialiste de la douleur chronique Ă lâHĂŽpital de MontrĂ©al pour enfants travaille en Ă©troite collaboration avec les membres de son Ă©quipe.
Les Spécialistes
CAS CLINIQUE
Le syndrome douloureux rĂ©gional complexe (SDRC) est aussi complexe que lâest son nom. En 2011, Gabrielle Lalande a neuf ans lorsque son cheval lui marche sur un pied, la laissant avec une toute petite fracture dont, en principe, il ne restera plus de trace aprĂšs trois ou quatre semaines. Pourtant, alors que les radiographies confirment sa guĂ©rison, Gabrielle continue de souffrir le martyre. Perplexe, son mĂ©decin de lâhĂŽpital communautaire la dirige vers le Centre hospitalier universitaire SainteJustine. AprĂšs avoir subi une batterie de tests, le verdict tombe : câest le SDRC, et la fillette prĂ©sente dĂ©jĂ des signes Ă©vidents dâostĂ©oporose.
Pendant un an, Gabrielle est suivie en physiothĂ©rapie, mais rien nây fait, la douleur persiste. Une douleur Ă la limite du tolĂ©rable, voire au-delĂ , en dĂ©pit de la mĂ©dication. Sa mĂšre, Isabelle Gonthier, est une directrice dâĂ©cole rompue Ă la recherche sur Internet. Elle tente par tous les moyens de comprendre le phĂ©nomĂšne. Elle dĂ©couvre ainsi que lâHĂŽpital de MontrĂ©al pour enfants, du Centre universitaire de santĂ© McGill (CUSM), a acquis une expertise en la matiĂšre auprĂšs de ces patients. «âNous y sommes allĂ©es trois Ă quatre fois par semaine pendant des annĂ©es et avons reçu un accompagnement global. Ils nous parlaient des trois P : physiothĂ©rapie, psychologie et pharmacologie⊠mais aucun mĂ©dicament nâarrivait Ă la soulager rĂ©ellement.â» Gabrielle ajoute : «âEnfant, je disais que câĂ©tait comme si un ver se promenait dans ma jambeâ; plus tard, jâai dĂ©crit la douleur comme une sensation de brĂ»lure.â»
Au bout de quatre ans, la douleur sâest attĂ©nuĂ©e, et lâadolescente a enfin pu commencer Ă marcher sans bĂ©quilles ni canne. Pour y arriver, il a fallu lâacharnement et la compassion de plusieurs physiothĂ©rapeutes, mais plus particuliĂšrement les efforts inouĂŻs de la jeune fille, de mĂȘme que lâaccompagnement indĂ©fectible de sa mĂšre : «âLa lutte Ă©tait constante, raconte cette derniĂšre. Le seul temps oĂč Gabrielle nâĂ©prouvait pas de douleur Ă©tait lorsque lâanesthĂ©siologiste lui faisait une Ă©pidurale ou un

«âNous
avons le devoir dâaider ces enfants Ă revenir Ă une vie normale le plus rapidement possible. Ceux qui ne guĂ©rissent pas complĂštement ont au moins une vie fonctionnelle malgrĂ© la douleur.â»
Le Dr Pablo Ingelmo
bloc nerveux dans la salle dâintervention.â» LâanesthĂ©sie locale permettait alors de faire faire Ă sa jambe des exercices plus poussĂ©s quâen salle de physiothĂ©rapie, sans quâelle ait mal.
De 9 Ă 18 ans, Gabrielle Lalande a beaucoup souffert non seulement physiquement, mais aussi psychologiquement. Il a fallu des heures et des heures de consultation avec des psychologues de lâhĂŽpital avant quâelle rĂ©ussisse Ă surmonter ses idĂ©es noires. «âImaginez une fillette de 9 ans vouloir mourir tellement elle souffre, dit la jeune femme aujourdâhui ĂągĂ©e de 22 ans. Ăa semble inconcevable, mais câest pourtant la rĂ©alitĂ©. Quand je mâouvre sur ce que jâai vĂ©cu, je rĂ©entends mes cris et mes pleurs. Jâavais des douleurs qui mâempĂȘchaient littĂ©ralement de fonctionner. La souffrance Ă©tait tellement prĂ©sente et persistante que je nâaurais jamais cru quâelle pourrait sâarrĂȘter un jour.â»
Le Dr Pablo Ingelmo et son équipe récompensés
Le Dr Pablo Ingelmo, anesthĂ©siologiste, professeur Ă lâUniversitĂ© McGill et membre du RĂ©seau quĂ©bĂ©cois de la recherche sur la douleur, a reçu le prix American Iron & Metal de la Fondation de lâHĂŽpital de MontrĂ©al pour enfants pour lâexcellence de son travail et celui de lâĂ©quipe quâil dirige au Centre interdisciplinaire de la famille Edwards pour la douleur complexe. Reconnu Ă lâinternational comme lâun des principaux centres de traitement pour ce type de douleur chez lâenfant, il obtient des rĂ©sultats remarquables, notamment en aidant plus de 75â% de sa jeune patientĂšle Ă terminer leur traitement sans souffrance ni mĂ©dicament, et en rĂ©duisant de maniĂšre considĂ©rable leur consommation dâopioĂŻdes et leurs visites Ă lâurgence.



le SDRC chez
Le SDRC est un phĂ©nomĂšne plutĂŽt connu en ce qui concerne les adultes. Comme il demeure un mystĂšre lorsquâil frappe les enfants et les adolescents, le Dr Pablo Ingelmo sâinvestit dans plusieurs programmes de recherche, certains en Ă©troite collaboration avec lâensemble des hĂŽpitaux pour enfants au Canada. «âTous nos patients sont systĂ©matiquement invitĂ©s Ă faire partie dâun protocole de recherche, et la plupart acceptent.â»
Apprendre Ă vivre avec la douleur
Aujourdâhui, Gabrielle sâentraĂźne souvent au gym, a un large rĂ©seau social, habite en appartement et travaille tout en poursuivant ses Ă©tudes au cĂ©gep en technique dâĂ©ducation spĂ©cialisĂ©e. Elle a mĂȘme jouĂ© au dek hockey pendant un certain temps. «âEn somme, jâai une vie normale, mĂȘme si jâai parfois des rechutes. La douleur est moins intense quâauparavant⊠à moins que ce soit parce que jâai appris Ă vivre avec elle...â»
«âOn ne peut rĂ©ellement savoir ce qui a fini par fonctionner au bout du compte, conclut Isabelle Gonthier. SĂ»rement lâensemble des soins exceptionnels quâont donnĂ© Ă ma fille la Dre Joelle Desparmet en premier lieu, et ensuite le Dr Pablo Ingelmo, ainsi que tous les autres professionnels de la santĂ©. MalgrĂ© la rotation de personnel, lâesprit dâĂ©quipe Ă©tait incroyableâ; ils nous ont donnĂ© du soutien pendant toutes ces annĂ©es. Nous nây serions jamais parvenues seules. Toujours, ils nous donnaient de lâespoir.â»

Lâindispensable interdisciplinaritĂ©
Le Dr Ingelmo se rappelle trĂšs bien le cas de Gabrielle Lalande, qui Ă©tait dĂ©jĂ traitĂ©e Ă lâHĂŽpital de MontrĂ©al pour enfants lorsquâil est arrivĂ© au QuĂ©bec, en 2013. «âLe CUSM est venu me chercher pour mettre sur pied le Centre pour la douleur complexe pĂ©diatrique, car jâavais fondĂ© trois centres de la douleur en Argentine, mon pays dâorigine. LĂ -bas, Ă lâĂ©poque, seuls les anesthĂ©sistes prenaient en charge la douleur des patientsâ; jâavais donc la formation requise.â» Depuis quâil est au QuĂ©bec, il a conçu un programme de formation sur les douleurs chroniques qui sâadressait dâabord aux mĂ©decins de famille et qui, par la suite, a Ă©tĂ© offert Ă quiconque sâintĂ©resse au traitement de la douleur. Il a aussi créé le premier programme de formation au Canada sur le traitement de la douleur pĂ©diatrique destinĂ© spĂ©cifiquement aux Ă©tudiants en mĂ©decine.
Chef dâorchestre de son Ă©quipe, le Dr Ingelmo prĂ©cise que les 17 personnes qui en font partie travaillent en interdisciplinaritĂ© et non en multidisciplinaritĂ©. Autrement dit, les interventions des mĂ©decins, physiothĂ©rapeutes, psychologues, pharmaciens, travailleuses sociales, infirmiĂšres, psychoĂ©ducatrices et chercheurs se font en complĂ©mentaritĂ©, car chacun aspire Ă faire en sorte que la vie des enfants et des adolescents atteints du SDRC revienne Ă la normale le plus rapidement possible.
La physiothĂ©rapie doit ĂȘtre entamĂ©e dĂšs quâon soupçonne un cas de SDRC. La thĂ©rapie comportementale, quant Ă elle, vise Ă contrĂŽler la perception de la douleur.
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CAS CLINIQUE
«âLâorigine de ce syndrome nâest pas claire, et personne ne comprend encore pourquoi des patients prĂ©sentent rapidement une amĂ©lioration de leur condition, alors quâil faudra parfois plus dâun an pour dâautres.â»
Fort heureusement, dans 95â% des cas, soutient le mĂ©decin spĂ©cialiste de la douleur pĂ©diatrique, leur histoire ne ressemble pas Ă celle de Gabrielle : «âLâorigine de ce syndrome nâest pas claire, et personne ne comprend encore pourquoi des patients prĂ©sentent rapidement une amĂ©lioration de leur condition, alors quâil faudra parfois plus dâun an pour dâautres. Certains auront mĂȘme des douleurs chroniques toute leur vie.â» DâoĂč la nĂ©cessitĂ© dâavoir recours Ă la mĂ©decine personnalisĂ©e. Chaque personne qui vient au Centre subit dâabord un test sensoriel quantitatif. En 2016, le Centre est devenu le premier, et le seul, Ă©tablissement pĂ©diatrique pour la douleur complexe au Canada Ă utiliser cet outil clinique pour tous ses patients afin dâanalyser le systĂšme nociceptif, câest-Ă -dire le systĂšme responsable de la perception des stimulations qui produisent la douleur.
En ce qui a trait aux mĂ©dicaments, les bisphosphonates, gĂ©nĂ©ralement utilisĂ©s dans le traitement de lâostĂ©oporose, donnent de trĂšs bons rĂ©sultats, mĂȘme si la plupart des jeunes patients ne prĂ©sentent pas de symptĂŽmes de cette maladie. Par ailleurs, la physiothĂ©rapie doit ĂȘtre entamĂ©e dĂšs quâon soupçonne un cas de SDRC, insiste le Dr Ingelmo. La thĂ©rapie comportementale, quant Ă elle, vise Ă contrĂŽler la perception de la douleur. Enfin, une autre Ă©tape essentielle consiste en lâamĂ©lioration de la qualitĂ© du sommeil des patients.
«âNous traitons uniquement des cas complexes, trĂšs complexes mĂȘmeâ; des enfants pour lesquels plus personne ne peut rien faire. Nous avons le devoir dâaider ces enfants Ă revenir Ă une vie normale le plus rapidement possible. Ceux qui ne guĂ©rissent pas complĂštement ont au moins une vie fonctionnelle malgrĂ© la douleur. Ils peuvent sâamuser, Ă©tudier, travailler, passer du bon temps avec leur famille, bref, ce ne sont pas des personnes handicapĂ©es.â» Le Dr Ingelmo sâinquiĂšte toutefois pour lâavenir du centre quâil dirige, car 80â% de son budget provient de dons privĂ©s dont la source sera tarie dâici la fin de 2025. Un financement public Ă 100â%, comme câest le cas dans les autres provinces canadiennes, permettrait de soutenir les efforts de son Ă©quipe.



FraĂźchement diplĂŽmĂ©e, la Dre Isabelle Ferdinand sâest vu confier le poste de cheffe du Service de rhumatologie de lâHĂŽpital Notre-Dame, en 2018. Ce service, elle a dĂ» le crĂ©er de toutes piĂšces Ă la suite du dĂ©part des Ă©quipes dâun des hĂŽpitaux qui avaient composĂ© le Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al au cours des quelque vingt annĂ©es prĂ©cĂ©dentes.

«âJâavais libre cours pour crĂ©er un service Ă mon image. Le dĂ©fi Ă©tait grand.â»
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RELĂšvE INSPIRANTE

FondĂ© en 1880, lâHĂŽpital Notre-Dame est le premier hĂŽpital francophone laĂŻc en AmĂ©rique du Nord. Il a fait partie du Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al de 1996 Ă 2017, jusquâĂ ce que cet Ă©tablissement rassemble ses Ă©quipes sous un mĂȘme toit, rue Saint-Denis. Dans un article annonçant que lâHĂŽpital Notre-Dame devenait alors une installation du CIUSSS du Centre-Sud-delâĂle-de-MontrĂ©al, La Presse Ă©numĂ©rait les spĂ©cialitĂ©s mĂ©dicales qui y seraient offertes. La rhumatologie nâĂ©tait pas du nombre. «âHistoriquement, la rhumatologie Ă©tait rĂ©servĂ©e aux centres universitaires. Puis, il y a eu une volontĂ© ministĂ©rielle dâen inclure dans les hĂŽpitaux communautaires. Comme il nây avait quâun rhumatologue Ă temps partiel Ă lâHĂŽpital de verdun, qui fait partie du mĂȘme CIUSSS que nous, jâavais libre cours pour crĂ©er un service Ă mon image. Le dĂ©fi Ă©tait grandâ», se souvient la Dre Isabelle Ferdinand, Ă qui cette lourde responsabilitĂ© a Ă©tĂ© attribuĂ©e, alors quâelle nâĂ©tait diplĂŽmĂ©e que depuis quelques mois.
«âJe me suis battue pour quâun infirmier fasse partie de notre Ă©quipe Ă temps complet, et jâai eu gain de cause.â»
La rhumatologue a mis Ă contribution les forces et les compĂ©tences quâelle avait fait valoir en entrevue de sĂ©lection : planification, organisation, coordination, sens de lâengagement. «âComme nous nâavions pas encore de patients, mes premiĂšres tĂąches ont exclusivement concernĂ© le volet administratif. Je suis vraiment partie de zĂ©roâ! Jâai fait de la recherche sur les meilleures pratiques, conçu lâoffre de service, recrutĂ© mes collĂšgues, choisi lâemplacement de nos bureaux et commandĂ© le matĂ©riel. Jâai Ă©galement dĂ» annoncer lâexistence de notre service non seulement aux mĂ©decins de Notre-Dame, mais aussi Ă ceux de lâensemble du CIUSSS.â»
Cette campagne a Ă©tĂ© si efficace que les patients ont affluĂ© et quâil a rapidement fallu intĂ©grer un quatriĂšme rhumatologue Ă lâĂ©quipe initiale. La Dre Ferdinand a aussi fait des reprĂ©sentations auprĂšs de la direction des services professionnels et celle des soins infirmiers : «âPour offrir aux patients les meilleurs soins, il faut du soutien infirmier. GĂ©nĂ©ralement, une infirmiĂšre fait partie de lâĂ©quipe de rhumatologie Ă temps partiel seulement, sauf dans les centres hospitaliers universitaires. Je me suis battue pour quâun infirmier fasse partie de notre Ă©quipe Ă temps complet, et jâai eu gain de cause.â»
Pour comprendre la dĂ©termination de la Dre Ferdinand, il faut connaĂźtre son parcours. Elle a obtenu un baccalaurĂ©at en sciences de la nutrition Ă lâUniversitĂ© McGill et travaillĂ© deux ans dans le rĂ©seau du Centre universitaire de santĂ© McGill. «âJâai ensuite dĂ©cidĂ© de mâinscrire en mĂ©decine parce que jâavais lâimpression que la portĂ©e de mes actions auprĂšs des patients Ă©tait plutĂŽt limitĂ©e.â» AcceptĂ©e Ă lâUniversitĂ© Laval, elle dĂ©mĂ©nage Ă QuĂ©bec.
Constatant quâelle est la seule personne issue de la communautĂ© noire de sa cohorte et sachant sa cousine dans la mĂȘme situation Ă MontrĂ©al, la future rhumatologue cherche Ă comprendre le phĂ©nomĂšne. «âJe nâĂ©tais pas encore consciente de lâampleur de ce problĂšme de sous-reprĂ©sentation. Mes recherches et mes discussions avec mes collĂšgues mâont permis de comprendre que ces Ă©tudiants ne posaient pas moins leur candidature que ceux dâautres origines, toutes proportions gardĂ©es, ni que la mĂ©decine ne les intĂ©ressait pas, mais quâil y avait des biais conscients et inconscients rattachĂ©s Ă cette problĂ©matique, ainsi que des barriĂšres culturelles et Ă©conomiques.â»
De retour Ă MontrĂ©al pour ses Ă©tudes mĂ©dicales postdoctorales, la Dre Ferdinand devient membre du conseil des gouverneurs du Fonds 1804 pour la persĂ©vĂ©rance scolaire. «âLors de la cĂ©rĂ©monie de remises de bourses Ă des Ă©tudiants de derniĂšre annĂ©e du secondaire, je voyais des Ă©toiles briller dans leurs yeux lorsque je racontais mon parcours. Jâai servi de modĂšle et je le suis encore pour de futurs Ă©lĂšves qui caressent lâidĂ©e dâaller en mĂ©decine.â»
La Dre Ferdinand sâinvestit aussi dans divers comitĂ©s et participe Ă un forum citoyen, oĂč sont Ă©voquĂ©es des difficultĂ©s qui expliquent la sous-reprĂ©sentation de la communautĂ© noire en mĂ©decine. Souvent, lâentourage familial fera valoir que dâaussi longues Ă©tudes favorisent lâendettement et quâun baccalaurĂ©at dans une autre discipline de la santĂ© donnerait rapidement accĂšs Ă une profession bien rĂ©munĂ©rĂ©e. Des participants au forum ont Ă©galement observĂ© que peu de mĂ©decins responsables des entrevues de sĂ©lection dans les universitĂ©s Ă©taient issus de la diversitĂ©. Enfin, la Dre Ferdinand ne saurait passer sous silence lâabsence de modĂšles en mĂ©decine, contrairement aux sciences infirmiĂšres, par exemple.
«âJâai servi de modĂšle et je le suis encore pour de futurs Ă©lĂšves qui caressent lâidĂ©e dâaller en mĂ©decine.â»
Son engagement social attire lâattention dâun groupe de travail prĂ©sidĂ© par le D r Jean-Michel Leduc, un microbiologiste-infectiologue prĂ©occupĂ© par les problĂšmes dâĂ©quitĂ© et de diversitĂ© dans les programmes de sciences de la santĂ© Ă lâUniversitĂ© de MontrĂ©al. Il lâinvite Ă se joindre Ă lui, et elle devient coresponsable du groupe, qui a pour mission dâĂ©laborer un plan dâaction Ă partir des pistes de solutions proposĂ©es lors du forum.

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«âJe rĂȘve dâune sociĂ©tĂ© encore plus juste oĂč chacun aura la chance de sâĂ©panouir dans le domaine qui lâintĂ©resse, peu importe la couleur de sa peau, son orientation sexuelle ou son statut Ă©conomique.â»
Des résultats immédiats
Deux ans plus tard, lâUniversitĂ© de MontrĂ©al lance son plan dâaction (voir «âLe 15 septembre 2022, une date Ă retenirâ»). Certaines mesures entrent immĂ©diatement en vigueur.
Ainsi, la cote de rendement au collĂ©gial â la cote R â a Ă©tĂ© abaissĂ©e Ă un seuil de 33 en mĂ©decine. «âLongtemps, seuls les candidats ayant une cote R de 40 Ă©taient pris en compte, rappelle la Dre Ferdinand. Sans mettre en cause lâimportance de lâexcellence du dossier dâĂ©tudes, la candidature des Ă©tudiants ayant la cote R seuil est au moins considĂ©rĂ©e. Cette cote sâapplique Ă tous les Ă©tudiants, quelle que soit la couleur de leur peauâ», prĂ©cise la rhumatologue, ajoutant toutefois que celles et ceux issus de la communautĂ© noire qui se qualifient en fonction de cette cote R seuil peuvent remplir un formulaire dâautodĂ©claration. «âIls auront alors accĂšs Ă des places rĂ©servĂ©es pour lâentrevue. Ce sera ensuite Ă eux de faire valoir leurs qualitĂ©s et leurs compĂ©tences pour ĂȘtre admis : tout se joue Ă lâentrevue.â»
Les rĂ©sultats ne tardent pas Ă se faire sentir : dĂšs la premiĂšre annĂ©e de la mise en Ćuvre du plan dâaction et du nouveau programme dâaccĂšs, 19 Ă©tudiants issus de la communautĂ© noire ont Ă©tĂ© admis en mĂ©decine Ă lâUniversitĂ© de MontrĂ©al. «âAprĂšs des dĂ©marches similaires, lâUniversitĂ© McGill a obtenu sensiblement les mĂȘmes rĂ©sultats. Ces deux cohortes Ă©taient les plus importantes en nombre jamais vues au QuĂ©bec.â» Mieux encore, depuis deux ans, quelque 70 personnes issues de cette communautĂ© ont Ă©tĂ© admises en mĂ©decine Ă MontrĂ©al. Plusieurs universitĂ©s canadiennes ont, elles aussi, instaurĂ© des passerelles pour les Ă©tudiants noirs (black student pathways).
Est-il permis dâespĂ©rer quâun jour il ne sera plus nĂ©cessaire de concevoir des programmes visant Ă aplanir les inĂ©galitĂ©s socialesâ? «âJe rĂȘve dâune sociĂ©tĂ© encore plus juste oĂč chacun aura la chance de sâĂ©panouir dans le domaine qui lâintĂ©resse, peu importe la couleur de sa peau, son orientation sexuelle ou son statut Ă©conomique.â»
Ce jour nâĂ©tant pas arrivĂ©, la rhumatologue a créé la bourse Isabelle-Ferdinandâ; pendant cinq annĂ©es consĂ©cutives, une somme de 2000â$ sera offerte Ă une Ă©tudiante ou un Ă©tudiant en mĂ©decine issu de la communautĂ© noire, afin de souligner son engagement scolaire, communautaire ou social. «âCâest pour moi une façon de donner au suivant, de sceller mon engagement avec lâUniversitĂ© de MontrĂ©al.â»
Le 15 septembre 2022, une date à retenir
Le Bureau de la responsabilitĂ© sociale de la FacultĂ© de mĂ©decine de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al, en partenariat avec lâAssociation mĂ©dicale des personnes de race noire du QuĂ©bec et le Sommet socioĂ©conomique pour le dĂ©veloppement des jeunes des communautĂ©s noires, a lancĂ© son Plan dâaction pour une meilleure reprĂ©sentation des Ă©tudiantes et Ă©tudiants issus des communautĂ©s noires dans les sciences de la santĂ©, le 15 septembre 2022. Les Drs Isabelle Ferdinand et Jean-Michel Leduc y participaient Ă titre de coresponsables du groupe de travail de la reprĂ©sentation des races noires en sciences de la santĂ© Ă lâUniversitĂ© de MontrĂ©al.


Par Suzanne Blanchet, réd. a.

La cryoablation consiste Ă neutraliser une tumeur par congĂ©lation. La tumeur nâest donc pas retirĂ©e.
Outil thĂ©rapeutique qui a fait ses preuves dans le traitement de divers types de cancer, la cryoablation sâajoute Ă lâarsenal thĂ©rapeutique contre le cancer du sein. Le Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al est le premier Ă©tablissement au QuĂ©bec Ă offrir cette solution aux femmes pour qui aucune autre approche ne convient.
Les Spécialistes
RECHERCHE MéDICALE
Depuis janvier 2024, le Programme quĂ©bĂ©cois de dĂ©pistage du cancer du sein est offert aux femmes de 50 Ă 74 ans. Une nouvelle rĂ©alitĂ© dont se rĂ©jouit le Dr Matthew Seidler, chef de section en imagerie du sein au DĂ©partement de radiologie du Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al (CHUM) : «âEn prolongeant de cinq ans lâĂąge auquel les QuĂ©bĂ©coises peuvent bĂ©nĂ©ficier de ce programme, nous pourrons dĂ©celer plus de tumeurs Ă un stade gĂ©nĂ©ralement prĂ©coce.â»
Ă lâheure actuelle, lâintervention chirurgicale demeure la meilleure option dans le traitement du cancer du sein, soutient le Dr Seidler (voir «âCancer du sein et cryoablation : que rĂ©serve lâavenirâ?â»). NĂ©anmoins, le CHUM annonçait rĂ©cemment que son Ă©quipe multidisciplinaire en oncologie a commencĂ© Ă proposer la cryoablation â aussi nommĂ©e cryothĂ©rapie ou cryochirurgie â aux patientes qui, autrement, ne se verraient offrir quâun suivi dâobservation : «âCette technique est accessible aux femmes qui sont inopĂ©rables, par exemple Ă cause de problĂšmes cardiaques ou pulmonaires, explique le Dr Seidler. Pour certaines qui reçoivent uniquement des traitements de chimiothĂ©rapie ou de radiothĂ©rapie, la cryothĂ©rapie pourra venir en complĂ©mentaritĂ©. Dâautres y seront admissibles lorsque non seulement la chirurgie mais aussi la chimiothĂ©rapie ou la radiothĂ©rapie sont contre-indiquĂ©es pour elles.â»
Il est trop tĂŽt pour affirmer que cette technique est la solution de lâavenir, mais les rĂ©sultats de rĂ©centes Ă©tudes sont trĂšs prometteurs.


La cryoablation consiste Ă neutraliser une tumeur par congĂ©lation (voir «âCryoablation 101â»). La tumeur nâest donc pas retirĂ©e. Le Dr Damien OliviĂ©, radiologiste en imagerie interventionnelle oncologique au CHUM, utilise cette approche depuis longtemps dans les cas de cancers du foie, du rein, du poumon ou des os : «âCette intervention est reconnue comme une solution potentiellement Ă©quivalente Ă la chirurgie pour les cancers logĂ©s en profondeur. Cependant, le cancer du sein a sa propre spĂ©cificitĂ©, la tumeur Ă©tant situĂ©e sous la peau. De nombreuses Ă©tudes multicentriques devront ĂȘtre menĂ©es avant que soit prouvĂ©e la pertinence dâinstaurer la cryoablation Ă large Ă©chelle pour cet organe.â»
Le Dr Seidler mentionne la ICE3, une Ă©tude menĂ©e aux Ă©tats-Unis depuis une dizaine dâannĂ©es auprĂšs de quelque 200 femmes qui ont Ă©tĂ© traitĂ©es par cryothĂ©rapie dans 19 hĂŽpitaux, et dont les premiers rĂ©sultats ont Ă©tĂ© publiĂ©s rĂ©cemment : «âTrois ans aprĂšs lâintervention, ils ont observĂ© un taux de rĂ©cidive de 2â%. Ce rĂ©sultat nâest pas trĂšs diffĂ©rent de celui obtenu avec la chirurgie.


Il est trop tĂŽt pour affirmer que cette technique est la solution de lâavenir, mais les rĂ©sultats de rĂ©centes Ă©tudes sont trĂšs prometteurs.â»
Il ne sâagit pas de prĂ©senter la cryoablation comme une solution miracle qui pourrait ĂȘtre systĂ©matiquement offerte Ă toutes les femmes qui reçoivent un diagnostic de cancer du sein. Pour lâinstant, elle nâest proposĂ©e quâen dernier recoursâ; cependant, elle pourrait un jour voir ses indications Ă©largies. Actuellement, trĂšs peu de femmes en ont bĂ©nĂ©ficiĂ© au CHUM, mais quelques dossiers sont en cours dâanalyse. Dâautres Ă©tablissements au QuĂ©bec souhaitent Ă©galement intĂ©grer cette technique dans leur offre de service pour le cancer du sein.
Pour lâinstant, la cryoablation nâest proposĂ©e quâen dernier recoursâ; cependant, elle pourrait un jour voir ses indications Ă©largies.
Ă lâinstar de leurs collĂšgues radiologistes, les chirurgiens-oncologues Erica Patocskai et Rami Younan estiment que la cryoablation sâajoute Ă lâarsenal thĂ©rapeutique contre le cancer du sein mais quâelle ne peut, pour lâinstant, remplacer systĂ©matiquement une intervention chirurgicale. «âLes patientes ne doivent pas voir cette technique comme un choix Ă©quivalent : en lâabsence dâun rapport de pathologie, la tumeur nâĂ©tant pas retirĂ©e, nous nâavons pas la preuve absolue que toutes les cellules ont Ă©tĂ© dĂ©truitesâ», observe la Dre Patocskai, cheffe du Service de chirurgie oncologique du Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al. Ă lâheure actuelle, seul ce rapport peut en effet confirmer sâil reste ou non des cellules cancĂ©reuses. «âCâest ce qui nous aide Ă prendre nos dĂ©cisions pour la suite, Ă savoir sâil faut ou non complĂ©ter lâintervention par des traitements adjuvants : chimiothĂ©rapie, radiothĂ©rapie, thĂ©rapie ciblĂ©e ou immunothĂ©rapie.â»
Le Dr Younan ayant lui-mĂȘme contribuĂ© Ă un projet de recherche sur la cryoablation auprĂšs dâune quinzaine de femmes atteintes dâun cancer du sein durant sa rĂ©sidence Ă QuĂ©bec, dans les annĂ©es 1999-2000, il observe que cette approche nâest pas rĂ©cente. «âComme ces femmes allaient subir une mastectomie totale de toute maniĂšre, elles avaient acceptĂ© que leurs seins soient analysĂ©s aprĂšs la chirurgie. Nous avions alors pu constater que la balle de froid avait complĂštement dĂ©truit les cellules cancĂ©reuses. Malheureusement, le projet ne sâest jamais rendu Ă lâĂ©tape clinique. Dâailleurs, il nây a toujours pas dâĂ©tudes qui prouvent hors de tout doute lâĂ©quivalence entre la cryoablation et la chirurgie, en ce qui concerne le cancer du sein, car câest un organe mobile et que la tumeur est souvent directement sous la peau.â»
Si une patiente refuse catĂ©goriquement dâĂȘtre opĂ©rĂ©e, les chirurgiens oncologues lui expliquent que, dans lâĂ©tat actuel des connaissances, cette technique sâavĂšre un deuxiĂšme choix, et ils la dirigent vers les radiologistes de leur Ă©quipe, qui sont aptes Ă prendre la dĂ©cision finale.
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Une biopsie effectuĂ©e Ă la suite dâune mammographie, dâune Ă©chographie ou dâune imagerie par rĂ©sonnance magnĂ©tique confirme la prĂ©sence dâune tumeur cancĂ©reuse. Si la femme est dirigĂ©e vers un chirurgien-oncologue du Centre hospitalier de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al, il pourrait soumettre son cas au comitĂ© multidisciplinaire, aprĂšs avoir analysĂ© son dossier et ses antĂ©cĂ©dents, puis conclu quâelle nâest pas apte Ă subir une intervention chirurgicale. «âToutes les dĂ©cisions liĂ©es Ă un diagnostic de cancer sont prises en Ă©quipeâ», prĂ©cise la radiologiste Maude Labelle.
Il est impĂ©ratif dâexpliquer chacune des Ă©tapes Ă la patiente avant le jour J. «âLa procĂ©dure est simple et relativement similaire Ă une grosse biopsie. Dâailleurs, les patientes peuvent mĂȘme nous parler pendant lâintervention, souligne la Dre Labelle. Une anesthĂ©sie locale de xylocaĂŻne 1â%, comme chez le dentiste, est dâabord administrĂ©e. Une ou plusieurs aiguilles sont ensuite positionnĂ©es sous Ă©chographie, puis un glaçon prĂ©dĂ©fini en taille suivant le type dâaiguille utilisĂ©e est gĂ©nĂ©rĂ© au bout de cette derniĂšre. Ă© tant donnĂ© que les cellules contiennent Ă©normĂ©ment dâeau, des cristaux de glace se forment dans les cellules visĂ©es, et elles Ă©clatent. Les petits vaisseaux sanguins qui alimentent ces cellules sont Ă©galement dĂ©truits par la cryoablation.â»
Afin que la surface du sein soit protĂ©gĂ©e, de lâeau stĂ©rile tiĂšde est infusĂ©e sous la peau et de la chaleur est appliquĂ©e directement Ă lâextĂ©rieur.


Le cycle de congĂ©lation dure dix minutes, puis le sein est graduellement ramenĂ© Ă la chaleur du corps. Afin que lâĂ©clatement cellulaire soit optimal et la tumeur dĂ©truite, les mĂȘmes Ă©tapes peuvent ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©es deux ou trois fois, selon lâĂ©tendue du tissu atteint. Toute lâintervention est monitorĂ©e par sondes Ă©chographiques.
Une partie des tissus sains en pĂ©riphĂ©rie de la tumeur est Ă©galement dĂ©truite, ce qui correspond Ă ce quâaurait Ă©tĂ© la marge chirurgicale. Cette façon de faire est dâautant plus importante que la tumeur nâest pas retirĂ©e et quâil sera, par consĂ©quent, impossible de lâanalyser en laboratoire. «âNous ne saurons donc pas sâil reste des cellules actives, reconnaĂźt la Dre Labelle. Nous espĂ©rons avoir guĂ©ri le cancer, mĂȘme si nous nâen avons pas la preuve absolue. Nous effectuons un suivi rĂ©gulier par imagerie et acheminons les rĂ©sultats au chirurgienoncologue, car la patiente ne perdra jamais son lien thĂ©rapeutique avec lui.â»
Lâintervention ne laisse aucune cicatrice apparente mais, pendant quelques mois, parfois mĂȘme jusquâĂ un an, les femmes pourront palper la zone cicatricielle qui est Ă lâintĂ©rieur du sein, la graisse situĂ©e dans la zone de congĂ©lation ayant durci. «âElles peuvent mĂȘme la sentir plus que la tumeur quâelles avaient. Afin de prĂ©venir leurs inquiĂ©tudes Ă ce sujet, lâinfirmiĂšre pivot qui fait partie de notre Ă©quipe leur explique le phĂ©nomĂšne avant lâintervention, mais elle fait aussi un suivi tĂ©lĂ©phonique le surlendemain afin de rĂ©pondre Ă leurs questions.â»

Par Suzanne Blanchet, réd. a.
LâorthopĂ©diste, ou chirurgien orthopĂ©dique, est le spĂ©cialiste du systĂšme musculosquelettique. Il traite les maladies des os, des articulations, des ligaments, des muscles, des tendons ainsi que des nerfs, et prend en charge des fractures, des luxations, des entorses, des hernies discales et des tumeurs osseuses.
Il est appelé à effectuer diverses interventions chirurgicales, que ce soit pour réparer une fracture ou remplacer des articulations arthritiques douloureuses par des articulations artificielles.
Ce mĂ©decin spĂ©cialiste corrige aussi certaines malformations congĂ©nitales, des anomalies de croissance â scoliose, cyphose, lordose â et des sĂ©quelles de maladies infectieuses ou inflammatoires comme la poliomyĂ©lite et lâarthrite rhumatoĂŻde, de mĂȘme que celles liĂ©es Ă une paralysie cĂ©rĂ©brale ou Ă un traumatisme.
Chacun choisit la surspĂ©cialitĂ© qui correspond Ă ses champs dâintĂ©rĂȘts et Ă sa personnalitĂ©. Les Drs Norbert Dion et Robert Turcotte en sont la preuve.
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Avant dâopter pour la chirurgie orthopĂ©dique, le Dr Norbert Dion avait dâabord pensĂ© se diriger vers la mĂ©decine interne. Il sâest forgĂ© une carriĂšre lui permettant dâallier ses champs dâintĂ©rĂȘt, qui font appel Ă des compĂ©tences opposĂ©es, du moins en apparence, mais quâil estime plutĂŽt complĂ©mentaires. Le Dr Dion est aussi un professeur qui veut faire des rĂ©sidents Ă qui il enseigne des mĂ©decins sensibles aux besoins de leurs patients.
Les façons dâexercer la chirurgie orthopĂ©dique sont nombreuses. Un chirurgien prĂ©fĂ©rera se spĂ©cialiser dans la reconstruction des ligaments du genou, un deuxiĂšme optera pour la chirurgie de la main, tandis quâun troisiĂšme se concentrera sur les problĂšmes liĂ©s Ă la colonne vertĂ©brale. Le Dr Norbert Dion, chirurgien orthopĂ©dique oncologue au CHU de QuĂ©bec â UniversitĂ© Laval, a quant Ă lui longuement hĂ©sitĂ© entre la mĂ©decine interne et la chirurgie orthopĂ©dique. Il estime que sa dĂ©cision de faire de la chirurgie orthopĂ©dique oncologique lui offre le plus beau des compromis : «âCâest trĂšs satisfaisant. Tout le volet oncologique liĂ© aux mĂ©tastases osseuses ou aux diffĂ©rentes formes de cancer des os et des tissus mous, du diagnostic au traitement, correspond Ă mon intĂ©rĂȘt pour la mĂ©decine interne. CĂŽtĂ© chirurgical, je ne pouvais mâimaginer ĂȘtre spĂ©cialiste dâun seul site anatomique. Or, grĂące Ă lâoncologie, je peux, dans une mĂȘme journĂ©e, voir un cas de tumeur dans les tissus mous de lâĂ©paule, enlever une partie dâun fĂ©mur atteinte dâun sarcome et la remplacer par une endoprothĂšse, ou encore, procĂ©der Ă lâamputation dâun pied.â»
«âJe ne fais pas de grandes envolĂ©es philosophiques, je crois plutĂŽt que les enseignants doivent prĂȘcher par lâexemple.â»
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Le Dr Dion se souvient du commentaire dâun de ses anciens patrons, lorsquâil lui a racontĂ© les hĂ©sitations quâil avait eues entre les deux spĂ©cialitĂ©s mĂ©dicales : «âIl mâa dit que câĂ©tait un peu comme si quelquâun Ă la recherche dâun loisir ne se dĂ©cidait pas entre jouer aux Ă©checs ou pratiquer la boxe, tant les deux disciplines sont diamĂ©tralement opposĂ©es.â» Quelle ne fut pas la surprise du Dr Dion de dĂ©couvrir un jour lâexistence du chessboxing, un sport oĂč, dans une mĂȘme compĂ©tition, les participants alternent prĂ©cisĂ©ment les Ă©checs et la boxe. On peut dire quâil a, en quelque sorte, adaptĂ© cette discipline sportive Ă la chirurgie orthopĂ©dique oncologiqueâ!

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PrĂȘcher par lâexemple
Au contact du Dr Dion, les rĂ©sidents qui reçoivent son enseignement comprennent mieux lâimportance de bien maĂźtriser lâanatomie, car lâapproche chirurgicale peut varier, notamment selon lâemplacement de la tumeur : «âIl faut parfois ĂȘtre crĂ©atif pour y avoir accĂšsâ!â» La chirurgie orthopĂ©dique exige toutefois beaucoup plus que de la dextĂ©ritĂ©. Câest pourquoi le professeur Dion met de lâemphase sur la nĂ©cessitĂ© de faire preuve dâempathie : «âJe ne fais pas de grandes envolĂ©es philosophiques, je crois plutĂŽt que les enseignants doivent prĂȘcher par lâexemple.â» Ainsi, quand les rĂ©sidents le voient saluer un patient en lui tendant chaleureusement la main, puis discuter avec lui en sâassoyant sur le bord de son lit, ils ne peuvent faire autrement que de constater le climat de confiance qui sâĂ©tablit alors.
Se dĂ©finissant comme un clinicien-enseignant, le Dr Dion aime demander au rĂ©sident en stage de lâaccompagner lorsquâil doit annoncer une mauvaise nouvelle Ă un patient ou lui expliquer quâil devra subir une intervention complexe, voire mutilante, qui portera atteinte Ă ses fonctions au quotidien. «âCâest la meilleure approche pour apprendre Ă aider les patients qui doivent surmonter une Ă©preuve. LâĂ©tudiant doit savoir comment les encadrer, ou mĂȘme les envelopper. Il doit aussi sâassurer quâils seront entourĂ©s de leurs proches et qu'aprĂšs la chirurgie, ils auront accĂšs Ă de la physiothĂ©rapie et Ă de lâergothĂ©rapie, ainsi quâĂ de lâaide psychologique, si nĂ©cessaire.â»
Lorsque des Ă©tudiants sont bouleversĂ©s et au bord des larmes devant un patient, le Dr Dion prend ensuite le temps de discuter avec eux. «âLes mĂ©decins ont le droit dâavoir des Ă©motions, mais ils doivent savoir les gĂ©rer, ĂȘtre empathiques tout en conservant une saine distance. Sâils prennent toute la souffrance de leurs patients sur leurs Ă©paules, ils devront vite abandonner la profession.â»
Le Dr Norbert Dion est convaincu que lâĂšre est aux remises en question de certaines pratiques. Le chirurgien orthopĂ©dique doit-il toujours intervenir, du simple fait que câest techniquement faisableâ? «âIl nây a pas que le rationnelâ; dâautres facteurs peuvent entrer en ligne de compte. Par exemple, avant dâintervenir chez une personne dâun certain Ăąge, il faut sâassurer quâelle aura la rĂ©silience nĂ©cessaire et tenir compte de la prĂ©sence dâautres problĂšmes graves de santĂ©, comme une dĂ©mence.â» Dans les cas oĂč il est plus difficile de trancher, le Dr Dion dirigera son patient en oncogĂ©riatrie, afin quâil soit dâabord Ă©valuĂ© dans sa globalitĂ©. Ă lâoccasion, il consulte ses collĂšgues des soins palliatifs sans que ce soit nĂ©cessairement dans un contexte de fin de vie, mais pour soulager un patient aux prises avec des douleurs qui ne rĂ©pondent plus Ă aucun traitement habituel.
De fait, chaque cas est unique. Alors que certains patients choisissent de subir des interventions complexes pour des raisons qui leur appartiennent, dâautres ne se sentent pas la force de voir leur vie changer radicalement. «âCe nâest pas frĂ©quent mais, lorsquâun patient met un frein, câest moi qui ai du cheminement Ă faire. AprĂšs des annĂ©es dâexpĂ©rience et un peu de sagesse, on finit par se rendre compte quâon ne dĂ©tient pas toute la vĂ©ritĂ©. Câest au patient de juger de ce qui est prĂ©fĂ©rable pour lui. La pratique du mĂ©decin est teintĂ©e par ses propres valeurs, mais elles ne doivent pas empiĂ©ter sur celles de ses patients.â»

«âCâest au patient de juger de ce qui est prĂ©fĂ©rable pour lui. La pratique du mĂ©decin est teintĂ©e par ses propres valeurs, mais elles ne doivent pas empiĂ©ter sur celles de ses patients.â»
En avril 2024, le CollĂšge des mĂ©decins du QuĂ©bec a attribuĂ© au Dr Norbert Dion la Distinction de la prĂ©sidence dans la catĂ©gorie mĂ©decine de spĂ©cialitĂ©, soulignant que ce passionnĂ© des humains et de la science a rĂ©alisĂ© des chirurgies oncologiques complexes. Le CollĂšge reconnaissait Ă©galement en lui de grandes qualitĂ©s humaines qui en font un mĂ©decin dâexception, qui sait accompagner ses patients Ă travers les Ă©preuves de la maladie.
Bien que le Dr Dion se dĂ©fende dâĂȘtre un spĂ©cialiste de mĂ©decine sportive, il compte parfois des athlĂštes parmi ses patients. Des mĂ©dias ont fait Ă©tat du courage de certains dâentre eux et, par la mĂȘme occasion, soulignĂ© la contribution de leur chirurgien orthopĂ©dique. Ainsi, Joannie Lebrun, athlĂšte en soccer, hockey, ringuette et CrossFit, a racontĂ© aux auditeurs de MaCoteNord.com quâune masse cancĂ©reuse au mollet droit avait Ă©tĂ© complĂštement enlevĂ©e et quâelle espĂ©rait retrouver toute la capacitĂ© de sa jambe. Elle en a profitĂ© pour exprimer sa gratitude envers le Dr Norbert Dion pour son humanitĂ©.
Le Journal de QuĂ©bec a relatĂ©, en fĂ©vrier dernier, le parcours du hockeyeur Mathieu Dorais, forcĂ© dâabandonner son rĂȘve de devenir gardien de but Ă la suite dâun sarcome dâEwing, une forme rare de cancer. Il a fait lâĂ©loge du Dr Dion, qui a pratiquĂ© une amputation de Chopartâ; cette intervention lui permet maintenant dâespĂ©rer participer un jour aux Jeux paralympiques en lancer du poids.

«âLes mĂ©decins ont le droit dâavoir des Ă©motions, mais ils doivent savoir les gĂ©rer, ĂȘtre empathiques tout en conservant une saine distance. Sâils prennent toute la souffrance de leurs patients sur leurs Ă©paules, ils devront vite abandonner la profession.â»
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Dans les annĂ©es 1970, une sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e mettant en vedette un homme bionique laissait prĂ©sager un futur dont la science semble se rapprocher de plus en plus. Ainsi, grĂące Ă lâostĂ©ointĂ©gration, le Dr Robert Turcotte, chirurgien orthopĂ©dique, et la Dre Natalie Habra, physiatre, permettent Ă des personnes amputĂ©es dâune ou des deux jambes de recommencer Ă vivre presque normalement.
Les personnes qui subissent une amputation de la jambe se font proposer un membre artificiel, grĂące auquel elles peuvent recouvrer leur mobilitĂ©. Lâappareil orthopĂ©dique le plus couramment utilisĂ© Ă lâheure actuelle est la prothĂšse Ă emboĂźture rigide raccordĂ©e au moignon. La plupart des amputĂ©s sây adaptent trĂšs bien, certains allant jusquâĂ participer Ă des marathons. Dâautres Ă©prouvent un inconfort, qui peut varier en intensitĂ© dâune personne Ă une autre, en dĂ©pit de lâappui reçu tant en rĂ©adaptation que par des organismes tels Les AmputĂ©s de guerre
Entrent alors en jeu le Dr Robert Turcotte, chirurgien orthopĂ©dique au Centre universitaire de santĂ© McGill (CUSM), qui effectue lâostĂ©ointĂ©gration, et lâĂ©quipe de la Dre Natalie Habra, physiatre surspĂ©cialisĂ©e en rĂ©adaptation des amputĂ©s Ă lâInstitut de rĂ©adaptation Gingras-Lindsay-de-MontrĂ©al (IRGLM), qui assure le suivi des patients opĂ©rĂ©s. «âCet exemple de collaboration entre deux spĂ©cialitĂ©s mĂ©dicales est unique et inestimableâ», affirme le Dr Turcotte.



«âCet exemple de collaboration entre deux spĂ©cialitĂ©s mĂ©dicales â la chirurgie orthopĂ©dique et la physiatrie âest unique et inestimable.â»
Le Dr Robert Turcotte
Quâest-ce que lâostĂ©ointĂ©grationâ?
Qui nâa jamais entendu parler de la possibilitĂ© dâintĂ©grer un implant dentaire Ă lâos de la mĂąchoire pour remplacer une dentâ? NommĂ©e ostĂ©ointĂ©gration, cette technique a Ă©tĂ© adaptĂ©e Ă lâorthopĂ©die en 1990 par le Dr Rickard BrĂ„nemark, fils de lâinventeur de lâimplant dentaire. Elle consiste Ă insĂ©rer une tige de titane dans lâos du moignon dâune personne amputĂ©e et dây fixer une prothĂšse externe en un seul clic (voir «âLâostĂ©ointĂ©gration change la vie des personnes amputĂ©esâ»).
Le Dr Turcotte et un collĂšgue physiatre sont allĂ©s en SuĂšde, en 2002, afin dâĂ©valuer cette nouvelle technologie. Ă lâĂ©poque, les autoritĂ©s avaient conclu quâelle ne respectait pas les normes nord-amĂ©ricaines, notamment Ă cause des risques perçus Ă©levĂ©s dâinfection et parce quâelle forçait les patients Ă subir deux interventions chirurgicales. De plus, le coĂ»t de lâimplant Ă©tait alors exorbitant.
Une quinzaine dâannĂ©es plus tard, des orthopĂ©distes australiens ont changĂ© la donne : une seule intervention devenait dĂ©sormais possible. Les Drs Turcotte et Habra se sont donc rendus Ă Sidney, en 2017, afin dâen savoir davantage. «âLeurs donnĂ©es Ă©taient probantes et rassurantes, sans compter que cette nouvelle façon de faire raccourcissait la pĂ©riode de rĂ©adaptationâ», souligne la Dre Habra. DĂšs leur retour au QuĂ©bec, les deux mĂ©decins spĂ©cialistes ont fondĂ© la Clinique dâostĂ©ointĂ©gration de MontrĂ©al, qui a pour principale mission dâĂ©valuer les candidats potentiels.
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ParallĂšlement, le coĂ»t de lâimplant ayant considĂ©rablement chutĂ©, la voie Ă©tait ouverte pour que le ministĂšre de la SantĂ© et des Services sociaux accepte de financer un projet novateur pendant quelques annĂ©es. En novembre 2019, le CUSM annonçait, conjointement avec le CIUSSS du Centre-Sud-de-lâĂle-de-MontrĂ©al, quâune premiĂšre patiente amputĂ©e dâun membre infĂ©rieur avait reçu ce type de prothĂšse dans un Ă©tablissement public en AmĂ©rique du Nord. Depuis, le Dr Turcotte a effectuĂ© cette intervention une soixantaine de fois. Au Canada, des Ă©quipes dâEdmonton et dâOttawa ont commencĂ© Ă lâoffrir Ă leurs patients.
Dâabord se qualifier
«âLe patient est soumis Ă un ensemble de critĂšres dâadmissibilitĂ© trĂšs rigoureux Ă©tabli par la Clinique dâostĂ©ointĂ©gration. LâĂ©quilibre doit toujours ĂȘtre atteint entre les risques et les avantagesâ», insiste la Dre Habra. En premier lieu, le candidat doit avoir dĂ©jĂ portĂ© une prothĂšse Ă emboĂźture et montrer que, dans son cas, les inconvĂ©nients surpassent les avantages. En effet, la prothĂšse Ă emboĂźture peut causer des plaies et des douleurs, ou encore glisser constamment, Ă cause de la transpiration, au point dâempĂȘcher parfois une personne amputĂ©e de porter sa prothĂšse. Par consĂ©quent, elle ne peut alors pas marcher ni aller travailler. «âOn ignore si ça vaut la peine dâassumer les risques de lâostĂ©ointĂ©gration si lâon nâa pas dâabord essayĂ© une prothĂšse Ă emboĂźture, indique la physiatre. La situation changera peut-ĂȘtre mais, pour lâinstant, avoir Ă©prouvĂ© des problĂšmes avec une prothĂšse Ă emboĂźture est un prĂ©requis.â»
LâostĂ©ointĂ©gration est offerte aux personnes dont la croissance est terminĂ©e, donc gĂ©nĂ©ralement Ă partir de 18 ans. Les femmes enceintes ne peuvent en bĂ©nĂ©ficier quâau terme de leur grossesse. Les mĂ©dicaments immunosuppresseurs augmentant les risques dâinfection, les personnes qui en prennent ne sont pas admissiblesâ; câest le cas de celles qui prĂ©sentent un diabĂšte sĂ©vĂšre ou qui reçoivent des traitements pour un cancer. Pour la mĂȘme raison, les fumeurs doivent avoir cessĂ© leur consommation de tabac depuis au moins trois mois.



«âLe
patient est soumis Ă un ensemble de critĂšres dâadmissibilitĂ© trĂšs rigoureux Ă©tabli par la Clinique dâostĂ©ointĂ©gration de MontrĂ©al. LâĂ©quilibre doit toujours
ĂȘtre atteint entre les risques et les avantages.â»
La Dre Natalie Habra
LâĂ©tat psychologique du candidat doit ĂȘtre stable. «âEn nous appuyant sur des Ă©tudes menĂ©es auprĂšs de personnes qui ont subi une transplantation dâorgane, nous savons que le taux de rĂ©ussite pourrait ĂȘtre moins Ă©levĂ© si la personne prĂ©sente une dĂ©pression ou un trouble anxieux important, car elle sâinvestira moins dans le processus de rĂ©adaptation, observe la Dre Habra. Nous lui demanderons alors de se faire traiter avant dâenvisager lâintervention chirurgicale.â»
Afin de prĂ©venir les risques dâinfection, les candidats se doivent de respecter Ă la lettre les consignes liĂ©es Ă lâentretien de leur stomie, lâendroit oĂč la tige de mĂ©tal sort du moignon. «âMalgrĂ© tout, prĂšs de 65â% des patients contracteront une infection au moins une fois, prĂ©cise le Dr Turcotteâ; elle sera superficielle dans 70 Ă 80â% des cas, et se rĂ©glera habituellement en quelques jours Ă lâaide dâantibiotiques oraux.â»
La réadaptation
Quelque 24 Ă 48 heures aprĂšs lâintervention chirurgicale, le patient est dirigĂ© vers lâIRGLM. Il est reçu par une Ă©quipe composĂ©e de la physiatre, de physiothĂ©rapeutes, dâergothĂ©rapeutes, de psychologues et dâune travailleuse sociale. «âUne mise en charge progressive est essentielle, explique la Dre Habra. Ă©tant donnĂ© que ces personnes ne mettent pas autant de poids sur leur jambe amputĂ©e, une partie des forces allant Ă lâemboĂźture, lâos de la majoritĂ© des amputĂ©s de longue date est moins dense, moins fort que la normale, ce qui favorise lâostĂ©oporose dans le moignon du fĂ©mur ou du tibiaâ».
La plupart des patients restent Ă lâIRGLM pendant environ deux semaines, le temps dâapprendre Ă faire la mise en charge et lâentretien quotidien de la stomie. Ils continuent ensuite Ă la maison et reviennent Ă lâInstitut pour des traitements en externe lorsquâils sont prĂȘts Ă marcher, environ deux semaines plus tard. Ils apprennent alors Ă marcher avec la prothĂšse et deux bĂ©quilles pendant six semaines, puis avec une seule bĂ©quille pendant six autres semaines, tout en faisant de lâentraĂźnement en physiothĂ©rapie ainsi que des exercices de renforcement et dâĂ©tirements pour amĂ©liorer leur façon de marcher. Les patients Ă©loignĂ©s de MontrĂ©al sont suivis dans leur rĂ©gion par une Ă©quipe de rĂ©adaptation qui reçoit du soutien de lâIRGLM. Ces Ă©quipes sont rassurĂ©es de recevoir de la formation Ă distance. Au total, la rĂ©adaptation pour une amputation du fĂ©mur dure dâordinaire quatre mois, celle du tibia, six mois.
Les patients sont tous enthousiastes de leur nouvelle vie qui commence. Ils sont Ă©merveillĂ©s de percevoir, Ă travers leur nouvelle prothĂšse, une petite roche sur laquelle ils marchent, une sensation quâils nâĂ©prouvaient plus avec la prothĂšse Ă emboĂźture. Certains ont lâimpression dâavoir retrouvĂ© leur jambe. «âCette ostĂ©operception amĂ©liore leur Ă©quilibre et la façon de marcher, mĂȘme sur un terrain inĂ©galâ», estime la Dre Habra.
Lâavenir de lâostĂ©ointĂ©gration «âNous nâoffrons pas dâemblĂ©e lâostĂ©ointĂ©gration au moment de lâamputation, car il est impossible de prĂ©voir si une personne Ă©prouvera ou non des problĂšmes avec une prothĂšse Ă emboĂźture, soutient le Dr Turcotte. Compte tenu des risques dâinfection, nous prĂ©fĂ©rons adopter une conduite prudente pour lâinstant, mais un jour, les prothĂšses seront sans doute toutes ostĂ©ointĂ©grĂ©es. Câest vraiment la technologie de lâavenir. Pensez aux prothĂšses de la hanche : il y a 40 ans, nous mettions dâabord une plaque et des visâ; maintenant, nous posons systĂ©matiquement une prothĂšse totale parce que les rĂ©sultats sont prĂ©visibles. Il en ira probablement de mĂȘme avec lâostĂ©ointĂ©gration. Cette technique a considĂ©rablement Ă©voluĂ© depuis 20 ans, imaginez ce que ce sera dans 20 ansâ!â»
Actuellement, lâostĂ©ointĂ©gration nâest rĂ©alisĂ©e que sur les membres infĂ©rieurs, mais des recherches sont menĂ©es pour que cette procĂ©dure soit aussi adaptĂ©e aux interventions effectuĂ©es sur les bras. Lâavenir est rempli de promesses.
Les prothĂšses sont actuellement actionnĂ©es par les muscles rĂ©siduels. «âEn ce qui concerne une Ă©ventuelle prothĂšse bionique contrĂŽlĂ©e par la pensĂ©e ou le systĂšme nerveux, cette technique est encore au stade expĂ©rimental, mais les rĂ©sultats sont assez spectaculaires, particuliĂšrement en ce qui concerne les membres supĂ©rieurs, qui font appel Ă la dextĂ©ritĂ© et Ă la motricitĂ© fineâ», dit le Dr Turcotte. Le chirurgien orthopĂ©dique constate toutefois que lâavenir, câest aujourdâhui, pour les patients qui ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de lâostĂ©ointĂ©gration : «âIl y a des gens chez qui ça fait un monde de diffĂ©rence. Certains rĂ©intĂšgrent le marchĂ© du travail. Dâautres marchent 15 000 pas par jour, lĂšvent des poids et haltĂšres ou font de lâescalade⊠des choses quâon leur dirait de ne pas faireâ!â»
LâostĂ©ointĂ©gration change la vie des personnes amputĂ©es
Dans un reportage diffusĂ© Ă lâĂ©mission
DĂ©couverte, les Drs Robert Turcotte et Natalie Habra expliquent lâostĂ©ointĂ©gration et la rĂ©adaptation qui sâensuit, dĂ©monstration Ă lâappui. Un patient tĂ©moigne de son expĂ©rience.
En entrevue Ă Radio-Canada, MichĂšle
Forget, la premiĂšre patiente Ă bĂ©nĂ©ficier de lâostĂ©ointĂ©gration au Centre universitaire de santĂ© McGill, Ă©tait Ă©mueâ; elle ne pensait pas avoir un jour une prothĂšse qui se rapprocherait autant du naturel.
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LâostĂ©ointĂ©gration consiste Ă insĂ©rer une tige de titane dans lâos du moignon dâune personne amputĂ©e et dây fixer une prothĂšse externe en un seul clic.
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GéRIATRIE

Par Suzanne Blanchet, réd. a.
GĂ©riatre le jour et chercheur la nuit, le Dr TamĂ s FĂŒlöp se dĂ©finit comme un bourreau de travail qui sâassume. FidĂšle Ă sa philosophie, il sâest tenu hors des sentiers battus pendant toute sa carriĂšre, que ce soit pour chercher Ă comprendre le vieillissement ou pour inciter ses Ă©tudiants Ă se surpasser.
Pendant sa formation en mĂ©decine interne Ă lâUniversitĂ© de GenĂšve, le Dr TamĂ s FĂŒlöp a eu le privilĂšge dâĂ©tudier avec le professeur Jean-Pierre Junod, premier directeur du Centre de gĂ©riatrie de GenĂšve et premier mĂ©decindirecteur de lâHĂŽpital de gĂ©riatrie de GenĂšve. «âDe ses cours, jâai conclu quâen tant quâinterniste ce serait une bonne idĂ©e de mâintĂ©resser aux personnes ĂągĂ©es.â»
Le Dr FĂŒlöp est donc devenu gĂ©riatre, une profession quâil a dâabord exercĂ©e dans son pays dâorigine, la Hongrie. Il est ensuite retournĂ© en Suisse, puis sâest rendu en France et au Japon, au grĂ© des Ă©tudes hautement spĂ©cialisĂ©es quâil continuait de poursuivre avec ferveur. Lors dâun congrĂšs Ă Madrid, il rencontre le Dr RĂ©jean HĂ©bert, qui lâinvite Ă venir implanter le volet biologie du vieillissement au Centre de recherche sur le vieillissement quâil a fondĂ© Ă lâInstitut universitaire de gĂ©riatrie de Sherbrooke. «âCâest ainsi que je suis arrivĂ© au Canada, en 1993. Ce centre de recherche est lâun des rares au Canada qui tient compte de la biologie des personnes ĂągĂ©es, en plus de la recherche cognitive, nutritionnelle et psychosociale.â»
Le Dr FĂŒlöp est aussi et surtout clinicien au CIUSSS de lâEstrie â CHUS, sa prioritĂ© Ă©tant de soigner des personnes ĂągĂ©es. Il est Ă©galement professeur au Service de mĂ©decine interne du DĂ©partement de mĂ©decine de la FacultĂ© de mĂ©decine et des sciences de la santĂ© de lâUniversitĂ© de Sherbrooke.
Refusant de voir ses patients par Ă©cran interposĂ©, le Dr FĂŒlöp nâa jamais fait de tĂ©lĂ©consultations. «âLeur langage corporel me permet de dĂ©celer, par exemple, sâils ont de la difficultĂ© Ă voir ou Ă entendre, ou encore Ă comprendre mes explications. La relation entre le mĂ©decin et la personne malade doit en ĂȘtre une de partenariat.â»
Le gĂ©riatre sâinscrit en faux contre lâopinion gĂ©nĂ©ralisĂ©e selon laquelle il serait futile dâoffrir certains traitements Ă une personne ĂągĂ©e, notamment contre le cancer, en invoquant le concept de fragilitĂ© en gĂ©riatrie : «âSi le patient veut recevoir le traitement et vivre, il ne faut pas sâarrĂȘter Ă lâĂąge. Ă©videmment, lorsquâune personne souffre de dĂ©mence, nous ne devons pas intervenir, car le traitement exige la participation consciente des patients. Cette philosophie gouvernait ma conduite lorsque jâai implantĂ© lâoncogĂ©riatrie au Service de gĂ©riatrie du CHUS.â»
SâintĂ©ressant Ă lâeffet de la nutrition sur lâinflammation et le systĂšme immunitaire, le Dr FĂŒlöp soutient que les personnes malnutries ont beaucoup moins de rĂ©sistance aux infections. «âCroire quâen vieillissant nous avons besoin de moins de nutriments est un mythe : les besoins sont les mĂȘmes pour tous. Quand nous mangeons moins, nous maigrissons et, quand nous maigrissons, la masse musculaire disparaĂźt. Un peu dâembonpoint chez une personne ĂągĂ©e offre mĂȘme une certaine protection.â»

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Le gĂ©riatre sâinscrit en faux contre
lâopinion gĂ©nĂ©ralisĂ©e selon laquelle il serait futile dâoffrir certains traitements Ă une personne ĂągĂ©e, notamment contre le cancer.


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GéRIATRIE
Le Dr FĂŒlöp sâintĂ©resse Ă lâeffet de la nutrition sur lâinflammation et le systĂšme immunitaireâ; il soutient que les gens malnutris ont beaucoup moins de rĂ©sistance aux infections.
Pour bien comprendre le phĂ©nomĂšne du vieillissement, le Dr FĂŒlöp consacre Ă la recherche ses week-ends et une partie de ses nuits. «âComme nous manquons de gĂ©riatres, je nâai jamais voulu libĂ©rer de mon temps clinique pour la recherche, mĂȘme quand jâai reçu une bourse du Fonds de recherche du QuĂ©bec â SantĂ©.â» DĂšs le jour 1, il sâest intĂ©ressĂ© Ă lâimmunitĂ© chez les personnes ĂągĂ©es, et plus particuliĂšrement Ă lâimmuno-inflammation. «âĂ lâĂ©poque, les chercheurs se concentraient sur les lymphocytes, donc lâimmunitĂ© acquise. Jâai prĂ©fĂ©rĂ© Ă©tudier lâimmunitĂ© innĂ©e, principalement les neutrophiles et les monocytes. Jâai toujours essayĂ© de faire ce que les autres ne faisaient pasâ!â» Un conseil quâil donne dâailleurs Ă ses Ă©tudiants en recherche : «âSi vous regardez uniquement ce que les autres regardent, vous ne serez jamais de bons chercheurs. Remettez-vous en question, voyez les choses autrement. Essayez de comprendre les tenants et aboutissants du courant de pensĂ©e majoritaire, puis portez votre rĂ©flexion plus loin. Surtout, nâabandonnez jamais, mĂȘme si certains vous le conseillent parfois. Câest une des leçons que jâai tirĂ©es de toute ma vie.â»

Le Dr FĂŒlöp se souvient dâavoir publiĂ©, en 1991, un article dans lequel il partageait sa propre thĂ©orie sur la maladie dâAlzheimer, une approche qui Ă©tait loin de faire lâunanimitĂ© : «âAlors que tout le monde croyait que ce type de dĂ©mence Ă©tait une maladie du cerveau, jâĂ©tais dĂ©jĂ persuadĂ© quâil sâagissait dâune maladie systĂ©mique, câest-Ă -dire qui affecte le corps en entier. Depuis, je mâapplique Ă faire la dĂ©monstration de cette thĂ©orie, Ă laquelle adhĂšrent de plus en plus de chercheurs. Je ne suis plus seul, en dĂ©pit du courant de pensĂ©e majoritaire, qui tient pour responsable de cette maladie les protĂ©ines bĂȘta-amyloĂŻdes et Tau, prĂ©sentes dans les cellules cĂ©rĂ©brales.â»
Un article sur les recherches du Dr FĂŒlöp et de ses collĂšgues, paru en 2017 dans Scientia, appuyait cette thĂ©orie : «âLâĂ©chec de 413 essais thĂ©rapeutiques contre la maladie dâAlzheimer menĂ©s au cours des quinze derniĂšres annĂ©es indique clairement que la communautĂ© des chercheurs est prĂȘte Ă accueillir de nouvelles idĂ©es. Le Dr FĂŒlöp fait partie de ceux qui proposent un examen plus approfondi des voies de traitement alternatives pour sortir de cette impasse frustrante. Le rĂŽle des agents viraux et autres agents infectieux dans la pathogenĂšse de la maladie dâAlzheimer pourrait constituer un dĂ©but prometteur.â»
Contribuer Ă lâavancement des connaissances Ătre membre du comitĂ© de rĂ©daction de plusieurs journaux scientifiques, dont le Biogerontology, Immunity and Ageing et PeerJ, ainsi quâĂ©diteur en chef de Gerontology, permet au Dr FĂŒlöp de se tenir Ă la fine pointe des connaissances en gĂ©rontologie. Il a lui-mĂȘme contribuĂ© Ă prĂšs de 400 articles et 200 chapitres de livres. Selon Expertscape, sa vaste contribution Ă lâavancement des connaissances le place parmi les 25 plus grands spĂ©cialistes du vieillissement au monde. «âNous pouvons publier autant grĂące au travail de nos Ă©tudiants en recherche, qui viennent de divers horizons, entre autres lâimmunologie, la physiologie, la gĂ©rontologie et la nutrition. Les Ă©tudiants, câest lâavenir. Nous les formons pour quâils acquiĂšrent leur indĂ©pendance et poursuivent ensuite ce quâils ont appris au laboratoire. Par ailleurs, sans lâappui de mes nombreux collĂšgues dâun peu partout dans le monde, je nâaurais jamais pu rĂ©aliser mes recherches.â»
Titulaire du Prix de la contribution en gĂ©rontologie 2022 de lâAssociation canadienne de gĂ©rontologie pour son apport au champ du vieillissement, le gĂ©riatre a Ă©tĂ© reçu membre de lâAcadĂ©mie canadienne des sciences de la santĂ©. Il ne tire toutefois aucune gloire de ces honneursâ; tout ce qui compte, pour lui, est de faire profiter ses patients de ses connaissances.
MalgrĂ© tous ses engagements, le Dr FĂŒlöp refuse de se considĂ©rer comme hyperactif. Il se dĂ©finit plutĂŽt comme un bourreau de travail mais, en bon philosophe, il paraphrase Confucius : «âLorsque nous faisons ce que nous aimons, nous ne sentons aucune fatigue, notre travail nâest pas un fardeau.â»
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Denis Goulet, avec la collaboration de Christian-Allen Drouin

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Ce premier ouvrage de synthĂšse sur lâhistoire de la recherche biomĂ©dicale au QuĂ©bec met en perspective trois phases qui ont marquĂ© ce dĂ©veloppement. La premi se situe entre 1900 recherche sont entreprises surtout par des cliniciens gĂ©nĂ©ralistes isolĂ©s. La seconde phase sâamorce vers 1930 et se poursuit jusquâau dĂ©but des annĂ©es 1960. Elle est caractĂ©risĂ©e par lâ Ă©mergence de cliniciens spĂ©cialisĂ©s qui mettent sur pied des instituts et de petits centres de recherche. La troisiĂšme phase commence avec la RĂ©volution tranquille, sâ Ă©tend jusquâau dĂ©but du nouveau millĂ©naire et est caractĂ©risĂ©e par lâ Ă©mergence de grandes Ă©quipes de recherche multidisciplinaires et spĂ©cialisĂ©es, parfois internationales, soutenues financiĂšrement par lâĂ©tat et lâindustrie privĂ©e, oĂč se poursuivent des programmes de recherche planifiĂ©s Ă long terme. Cet ouvrage prĂ©sente par ailleurs plusieurs grands chercheurs qui ont marquĂ© cette histoire sur la scĂšne internationale. Cette spectaculaire Ă©volution propulse le QuĂ©bec parmi les grands centres de recherche biomĂ©dicale dans le monde.
Denis Goulet, Ph. D., professeur invitĂ© Ă la FacultĂ© de mĂ©decine de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al, est un spĂ©cialiste en histoire de la mĂ©decine, discipline quâil a enseignĂ©e pendant sa carriĂšre universitaire. Il a publiĂ© plus dâune vingtaine dâouvrages et de nombreux articles scientifiques. LaurĂ©at du Hannah Institute for the History of Medicine, SociĂ©tĂ© royale du Canada, il a Ă©tĂ© professeur invitĂ© Ă lâĂ©cole des Hautes Ă©tudes en Sciences Sociales de Paris.
Christian-Allen Drouin, M.D., est chef du Service de dermatologie du CISSS du Bas-Saint-Laurent. Chercheur en gĂ©nĂ©tique des populations et passionnĂ© dâhistoire, il a rĂ©alisĂ© de nombreuses recherches sur les maladies gĂ©nĂ©tiques au Bas-Saint-Laurent dont la dĂ©couverte en 1992 du syndrome MEDNIK (syndrome MEDNIK de Kamouraska). Il sâest Ă©galement intĂ©ressĂ© au mystĂ©rieux mal de Baie-Saint-Paul, une syphilis endĂ©mique qui a touchĂ© la vallĂ©e laurentienne au 18e siĂšcle.
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La Fondation de la FĂ©dĂ©ration des mĂ©decins spĂ©cialistes du QuĂ©bec continue de multiplier ses actions visant Ă rĂ©pondre aux besoins fondamentaux des proches aidants de partout au QuĂ©bec. Visites dâorganismes partenaires, organisation dâun Ă©vĂ©nement-bĂ©nĂ©fice et soutien renouvelĂ© pour les proches aidants en santĂ© mentale sont trois exemples qui montrent bien que la Fondation poursuit son engagement.
Les Spécialistes
FONDATION
DE LA FMSQ
Au cours de lâĂ©tĂ© 2024, la Fondation de la FĂ©dĂ©ration des mĂ©decins spĂ©cialistes du QuĂ©bec (FFMSQ) a apportĂ© son soutien financier Ă onze camps de rĂ©pit dans cinq rĂ©gions du QuĂ©bec, pour un total de 190 500 $. Ces camps offrent un environnement sĂ©curisĂ© et stimulant hors du quotidien aux enfants qui ont des besoins particuliers, tout en permettant Ă leurs proches aidants de profiter de moments de rĂ©pit indispensables.
FidĂšle Ă sa volontĂ© dâĂȘtre prĂ©sent sur le terrain, le Dr vincent Oliva, prĂ©sident de la FMSQ et de la FFMSQ, a visitĂ© deux de ces camps en compagnie de plusieurs membres de lâorganisation. Ces rencontres enrichissantes ont donnĂ© Ă lâĂ©quipe lâoccasion de mieux comprendre les rĂ©alitĂ©s locales et de constater sur place les retombĂ©es bĂ©nĂ©fiques des contributions de la Fondation sur les participants et leurs familles.
La premiĂšre visite a eu lieu Ă la Maison des parents dâenfants handicapĂ©s des Laurentides, Ă Saint-JĂ©rĂŽme.
Cet organisme offre des services essentiels aux personnes vivant avec une dĂ©ficience intellectuelle ainsi quâĂ leurs familles, dont le camp de jour de rĂ©pit CamĂ©lĂ©on.
La deuxiĂšme visite sâest dĂ©roulĂ©e au Patro Villeray, Ă MontrĂ©al, en compagnie de la Dre Marie-Claude Roy, prĂ©sidente de lâAssociation des pĂ©diatres du QuĂ©bec. Ce centre communautaire propose des camps de jour inclusifs, auxquels peuvent participer autant des jeunes neurotypiques que dâautres vivant avec un handicap ou un trouble du spectre de lâautisme.








Présenté par


Le cocktail du prĂ©sident permet dâamasser 172 500 $ pour les proches aidants
Le 3 octobre dernier, la FFMSQ a tenu sa troisiĂšme Ă©dition du cocktail du prĂ©sident, un Ă©vĂ©nement-bĂ©nĂ©fice qui a rassemblĂ© plus de 170 mĂ©decins spĂ©cialistes et partenaires engagĂ©s Ă soutenir la cause des proches aidants. GrĂące Ă leur gĂ©nĂ©rositĂ© et au prĂ©cieux soutien de fdp Gestion privĂ©e, de Sogemec Assurances, de MPA inc., sociĂ©tĂ© de comptables professionnels agréés inc., et dâAir Canada, la somme de 172 500 $ qui a pu ĂȘtre amassĂ©e sera investie dans des projets novateurs visant Ă amĂ©liorer la qualitĂ© de vie et le bien-ĂȘtre des proches aidants de partout au QuĂ©bec. Ă ce jour, en 2024 seulement, la FFMSQ a soutenu 46 projets rĂ©partis dans 11 rĂ©gions, pour un total de prĂšs dâun million de dollars.



Un outil numérique pour soutenir les proches aidants en santé mentale
La FFMSQ a renouvelĂ© son soutien Ă CAP santĂ© mentale, un organisme qui a pour mission de regrouper, reprĂ©senter, soutenir et mobiliser les organismes qui Ćuvrent auprĂšs des proches de personnes ayant un problĂšme de santĂ© mentale, et de porter leur voix.
Ă lâoccasion de la 30e Ă©dition de la Semaine de sensibilisation Ă la rĂ©alitĂ© des proches en santĂ© mentale, lâorganisme a lancĂ© CAP MieuxĂtre, un nouvel outil numĂ©rique dâautogestion. Cette plateforme vise Ă simplifier et Ă faciliter lâaccĂšs Ă lâinformation, ainsi quâĂ soutenir les personnes touchĂ©es par la maladie mentale et leurs proches aidants. Une personne sur cinq au QuĂ©bec Ă©tant affectĂ©e par un problĂšme de santĂ© mentale, cet outil constitue une ressource essentielle pour amĂ©liorer la prise en charge et lâautonomie de ces personnes et de leurs familles.

Les Spécialistes
PERSéE LAB
Lâinnovation en mĂ©decine spĂ©cialisĂ©e



Ă la fois confĂ©rence et webinaire, le LAB persĂ©e sâinscrit dans une volontĂ© de la FĂ©dĂ©ration des mĂ©decins spĂ©cialistes du QuĂ©bec de valoriser et de dĂ©mocratiser lâinnovation en santĂ© en faisant rayonner le leadership mĂ©dical.
Des mĂ©decins issus de diverses spĂ©cialitĂ©s se sont rassemblĂ©s le 3 octobre dernier, dans le cadre de la deuxiĂšme Ă©dition du LAB persĂ©e, pour discuter des innovations qui redĂ©finissent la pratique mĂ©dicale. Plus quâune simple exploration, cette rencontre a mis en lumiĂšre des avancĂ©es qui transforment les soins grĂące Ă lâinnovation et Ă la technologie, tout en conservant au centre de la rĂ©flexion le patient et la qualitĂ© des soins. De la compassion numĂ©rique Ă la tĂ©lĂ©mĂ©decine en passant par la rĂ©animation pĂ©diatrique, cette Ă©dition du LAB persĂ©e a montrĂ© de quelle maniĂšre ces innovations façonnent lâavenir des soins spĂ©cialisĂ©s.


Le sujet avait matiĂšre Ă piquer la curiositĂ©. Lorsque le Dr David Wiljer, du dĂ©partement de psychiatrie de lâUniversitĂ© de Toronto, est montĂ© sur scĂšne, la salle Ă©tait tout ouĂŻe et prĂšs de 300 personnes Ă©taient rivĂ©es Ă leur Ă©cran pour suivre le webinaire. « Je vais vous parler de la compassion numĂ©rique, a-t-il lancĂ©, de ses concepts et du rĂŽle de la technologie de santĂ© dans un systĂšme de haute qualitĂ©. »
LâintĂ©gration des outils numĂ©riques bouscule et transforme la culture de la relation patient-mĂ©decin, dâautant plus quâaucun mode dâemploi nâexiste encore. Afin de faire Ă©voluer la compassion dans un univers numĂ©rique en expansion, lâĂ©quipe du Dr Wiljer travaille avec les mĂ©decins et le personnel soignant, tout en mettant Ă contribution tant les patients que les dirigeants des Ă©tablissements. Dans le but de maintenir une pratique humaine et compatissante, ces acteurs sont appelĂ©s Ă participer Ă la transformation des mentalitĂ©s, des compĂ©tences et des outils, une transformation qui sera de plus en plus souvent guidĂ©e par des donnĂ©es et des algorithmes.
Le projet Pyramide et la télémédecine
ObstĂ©tricien-gynĂ©cologue et chercheur, le Dr Emmanuel Bujold a expliquĂ© comment il a mis sur pied le projet Pyramide, qui vise Ă prĂ©venir la prééclampsie et les complications de grossesse. Il a aussi prĂ©cisĂ© la façon dont il a intĂ©grĂ© ce concept Ă une tĂ©lĂ©mĂ©decine de pointe. En connectant des centres de soins en rĂ©gion au CHU de QuĂ©becâUniversitĂ© Laval, le Dr Bujold et son Ă©quipe ont

Le vendredi 15 novembre Ă 19 h 30, le Doc Show offrira une prestation au bĂ©nĂ©fice de lâorganisme Nova Soins Ă domicile. Le spectacle sera prĂ©sentĂ© au Centre Leonardo Da Vinci et les billets sont au coĂ»t de 70 $.
Voir la billeterie
non seulement rendu accessibles des examens spĂ©cialisĂ©s en rĂ©gion, mais optimisĂ© la qualitĂ© de ces examens et favorisĂ© les diagnostics des spĂ©cialistes, sans imposer de dĂ©placements aux patientes. Actuellement, moins de 30 % des femmes ont accĂšs Ă un dĂ©pistage minimal durant leur grossesse. Lâapproche de Dr Bujold permettra Ă plus de 90% des femmes dâavoir accĂšs Ă un dĂ©pistage optimal dâici 2025, dans les rĂ©gions qui auront adoptĂ© ce virage innovant.
Lâinnovation du Dr Matthieu vincent, spĂ©cialiste en mĂ©decine dâurgence, transforme la prescription de mĂ©dicaments en milieu pĂ©diatrique grĂące au recours Ă une application qui facilite le calcul des doses pour les enfants, dont la taille et le poids varient grandement. Avec son Ă©quipe, il a transformĂ© un systĂšme complexe de calcul, de gestion de fiches et de mises Ă jour des outils en une solution numĂ©rique simple et accessible. Ainsi, en situation dâurgence, lâapplication EZResus soutient les cliniciens pendant la premiĂšre heure de rĂ©animation et rĂ©duit le risque dâerreurs ainsi que le stress du personnel soignant, au bĂ©nĂ©fice du patient. Ce systĂšme de calcul ayant Ă©tĂ© Ă©tendu Ă dâautres types de patients, la popularitĂ© de lâapplication a fait boule de neige et compte maintenant 5 000 utilisateurs dans 40 pays. En 2025, lâapplication sera testĂ©e sur la Station spatiale internationale.



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La CNESST est à la recherche de médecins de diverses spécialités afin de réaliser des expertises auprÚs de travailleuses et de travailleurs ayant subi une lésion professionnelle.
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