financenation #01 - novembre 2010

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Private Banking Industries

Elle revendique ainsi son statut de boutique: “D’une part, nous ne sommes pas un acteur global présent dans toutes les places financières mondiales. Nous ne concentrons en outre notre activité que sur quelques métiers uniquement: la gestion des patrimoines (Wealth Management) et la banque d’investissement. Il ne faut pas oublier que les grands créateurs de patrimoine sont des entrepreneurs, “ note-t-il. Et de rappeler que les segments banque privée des grands groupes mondiaux comptent également en leur sein une petite unité de type boutique dédiée spécifiquement à leurs clients de la catégorie UHNWI et HNWI. Aussi, M. Wagenaar reste assez positif quant au futur de la boutique au Luxembourg et plus généralement dans le monde. “Il est clair que nous faisons face à un très grand changement depuis quelques années en termes de distance: la très grande clientèle ne va plus s’adresser à une banque de la Place mais reviendra plutôt sur ses bases locales, prévoit-il. Cependant, elle souhaitera toujours diversifier son patrimoine et ne pas mettre tous ses avoirs dans la même banque ni dans le même environnement fiscal. Ces grands patrimoines mettent donc une partie de leur argent dans leur propre pays, comme à l’étranger et veulent travailler avec des spécialistes qui peuvent très vite réagir.“

Plus réactive que les mastodontes Le profil de la clientèle a lui aussi changé: “Il y a effectivement une grande évolution de celle-ci, naguère plus de masse vers des niveaux plus haut de gamme, “ confirme M. Wagenaar. Aussi, pour garder ou capter celle-ci les institutions de la Place doivent relever un double défi. En termes de formation tout d’abord: pour le directeur de Banque Degroof, la qualité des gestionnaires et de leurs connaissances techniques est un atout pour le pays. Néanmoins, la plupart d’entre eux viennent des métiers de détail; il est donc important d’insister sur les formations de base, mais aussi continue. “Je crois que la plupart des banques doivent faire un grand effort pour les former, parce que les questions des clients deviennent de plus en plus sophistiquées et la clientèle elle même est devenue de plus en plus internationale: si le dentiste belge ou français existent encore, beaucoup de clients sont des acteurs globaux, “ commente-t-il.

des machines vont certainement perdre une grande partie de cette clientèle, à qui ils vendent généralement leur produit sur une base de rentabilité, prédit Patrick Wagenaar. Comme nos services sont conçus sur mesure, je crois que nous sommes relativement plus flexibles que ces acteurs globaux,“. L’autre défi de la Place est son rayonnement géographique; la majorité des banques implantées au Luxembourg travaillent pour les pays limitrophes essentiellement, contrairement à des places financières de banque privée comme Londres et Genève qui elles comptent une clientèle plus internationale. “Je crois que la celle-ci recherche un bon service de très haute qualité, dans un environnement extrêmement stable. Cependant Luxembourg doit se rendre plus visible auprès d’elle: il fait non seulement partie intégrante de l’union européenne, mais il offre aussi une très grande stabilité au niveau politique et fiscal. Aussi dans ce domaine, le pays a une carte extrêmement importante à jouer, “ conclut-il confiant. Marc Auxenfants

Dans ce domaine là, les boutiques peuvent aussi tirer leur épingle du jeu face aux grands: “Sur ce point, à mon avis, les gran-

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