Picasso

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Dans la tête de Pablo CADÉMIE : L’enseignement figuratif. Toutes choses nous appa- composition pour devenir, dans le D’Académie A académique de la beauté est faux. raissent sous forme de figures. tableau, une réalité en compétition à Vocation, en On nous a trompés, mais si bien Même en métaphysique les idées avec la nature. Nous avons essayé de trompés qu’on ne peut plus retrou- sont exprimées par des figures, nous débarrasser du trompe-l’œil passant par ver pas même l’ombre d’une vérité. alors vous pensez combien il serait pour trouver le «trompe-l’esprit». Comprendre, Les beautés du Parthénon, les absurde de penser à la peinture Françoise Gilot et Carlton Lake, op. cit. Vénus, les Nymphes, les Narcisses, sans les images des figures. Dieu, sont COLLECTIONNEUR : autant de mensonges. L’art Christian Zervos, op. cit. Photographie n’est pas l’application d’un canon de Dire que je n’ai jamais pu faire un A RTISTE : Que croyez-vous tableau Je commence dans une beauté, mais ce que l’instinct et le ou Vérité, cerveau peuvent concevoir indé- que soit un artiste? Un imbécile qui idée, et!puis ça devient tout autre abécédaire de pendamment du canon. n’a que des yeux s’il est peintre, chose. Qu’est-ce au fond qu’un Christian Zervos, « Conversation avec des oreilles s’il est musicien, ou peintre ? C’est un collectionneur la pensée du Picasso », in Cahiers d’art, 1935. une lyre à tous les étages du cœur qui veut se constituer une collection maître. Colorée s’il est poète, ou même, s’il est en faisant lui-même les tableaux LLÉGORIE : Mon œuvre boxeur, seulement des muscles ? qu’il aime chez les autres. C’est et piquante. A n’est pas symbolique. Mon Guernica Bien au contraire, il est en même comme ça que je commence, et

Jerome Seckler, « Picasso explains », in New Masses, 1945.

ART : Nous savons tous que l’art

n’est pas la vérité. L’art est un mensonge qui nous fait comprendre la vérité, du moins la vérité qu’il nous est donné de pouvoir comprendre. Marius de Zayas, interview de Picasso, The Arts, 1923.

ART

ABSTRAIT

:

Il n’y a pas d’art abstrait. Il faut toujours commencer par quelque chose. On peut ensuite enlever toute apparence de réalité; il n’y a plus de danger, car l’idée de l’objet a laissé une empreinte ineffaçable. C’est lui qui a provoqué l’artiste, a excité ses idées, mis en mouvement ses émotions. Christian Zervos, op. cit.

ART

FIGURATIF

: Il n’y

a pas, non plus, d’art figuratif et non

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hors-série

temps un être politique, constamment en éveil devant les déchirants, ardents ou doux événements du monde, se façonnant de toutes pièces à leur image. Simone Téry, « Picasso n’est pas officier dans l’armée française », in Les Lettres françaises, 1945.

AUTOBIOGRAPHIE :

Je peins comme d’autres écrivent leur autobiographie. Mes toiles, finies ou non, sont les pages de mon journal, et en tant que telles, elles sont valables. L’avenir choisira les pages qu’il préfère. Ce n’est pas à moi de faire le choix. Françoise Gilot et Carlton Lake, Vivre avec Picasso, 1965.

CANON DE BEAUTÉ :

Quand on aime une femme, on ne prend pas des instruments pour mesurer ses formes, on l’aime avec ses désirs et, cependant, on a tout fait pour introduire le canon même dans l’amour. Christian Zervos, op. cit.

COLLAGE : Le but du papier collé était de montrer que des matériaux différents pouvaient entrer en

puis ça devient autre chose.

Daniel-Henry Kahnweiler, «Huit entretiens avec Picasso», in Le Point, 1952.

COMPRENDRE : Tout le

monde veut comprendre la peinture. Pourquoi n’essaie-t-on pas de comprendre le chant des oiseaux ? Pourquoi aime-t-on une nuit, une fleur, tout ce qui entoure l’homme, sans chercher à les comprendre ? Tandis que pour la peinture, on veut comprendre. Qu’ils comprennent surtout que l’artiste œuvre par nécessité ; qu’il est, lui aussi, un infime élément du monde, auquel il ne faudrait pas prêter plus d’importance qu’à tant de choses de la nature qui nous charment mais que nous ne nous expliquons pas. Christian Zervos, op. cit.

COURAGE : Quand on regarde dans une exposition les tableaux des autres, on sait qu’ils sont mauvais, on ne leur trouve pas d’excuses, ils sont franchement mauvais. Mais ses propres tableaux, on connaît toujours les raisons de leurs faiblesses, alors ils ne sont pas tellement mauvais. Gertrude Stein, Picasso, 1938.

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est la seule toile qui soit symbolique. Dans ce cas, il s’agit d’une allégorie, c’est pourquoi j’ai choisi le taureau, le cheval, etc. Cette peinture est l’expression précise et la solution d’un problème, d’où mon utilisation du symbolisme.


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