The FIFA Weekly Edition #8

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N°8, 13 DÉCEMBRE 2013

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – depuis 1904

PLUS QU’UN MATCH RUMMENIGGE : LA COUPE DU MONDE DES CLUBS EN LIGNE DE MIRE

IBISEVIC : LE TOURNANT DE LA GUERRE EN BOSNIE

MOURINHO : DANS LES COULISSES DU REAL

W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY


DANS CE NUMÉRO

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Tokyo Sexwale parle de Madiba L’ancien compagnon de route de Mandela revient sur deux valeurs essentielles apprises aux côtés de ce grand combattant pour la liberté : la constance et l’humilité.

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Le football sur Robben Island Le football était l’unique distraction des prisonniers politiques incarcérés à Robben Island.

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Un sourire chaleureux Le Secrétaire Général de la FIFA Jérôme Valcke se remémore sa visite chez Nelson Mandela.

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Livres de football Noël approche. Au lieu de lire les rétrospectives des grands championnats, pourquoi ne pas vous plonger dans des ouvrages comme Girls With Balls ou la dernière biographie de Mourinho.

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L’Atlético Mineiro au Maroc. Après leur succès en Copa Libertadores, les Brésiliens de l’Atlético Mineiro se tournent désormais vers la Coupe du Monde des Clubs.

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“ Le Bayern veut gagner la Coupe du Monde des Clubs” Le Bayern Munich se rend au Maroc avec l’ambition de remporter son cinquième titre de l’année. Le président Karl-Heinz Rummenigge évoque l’influence de Pep Guardiola, l’arrogance bavaroise et le beau jeu.

Top 11 : Les stades les plus impressionnants Wembley, San Siro, l’Azteca… Découvrez notre liste des stades incontournables de la planète football.

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L’histoire de la Coupe du Monde des Clubs La Coupe du Monde des Clubs de la FIFA a succédé à plusieurs compétitions, plus ou moins célèbres. Aujourd’hui, ce tournoi fait partie intégrante du calendrier international.

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Netzer l’expert “Quand verra-t-on enfin une nation africaine remporter la Coupe du Monde ?” Günter Netzer répond à un lecteur sénégalais. Le tournant La vie de l’attaquant du VfB Stuttgart Vedad Ibisevic a changé durant la guerre en Bosnie. Ancien réfugié, il compte désormais parmi les têtes d’affiche de la Bundesliga.

Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

Stade Azteca La cathédrale du football

C omment un cerf a bouleversé le monde du football Jusqu’au début des années 70, la publicité n’avait pas droit de cité dans le football. Mais un astucieux producteur d’alcool allemand va se lancer à la conquête de ce nouveau marché avec l’aide de l’Eintracht Brunswick.

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Amérique du Nord et centrale 35 membres www.concacaf.com

N elson Mandela – battant et fan de football Le Président Blatter a longtemps entretenu une profonde amitié avec Madiba. Dans un entretien, il évoque les souvenirs que lui a laissés ce personnage incontournable.

Atlético Mineiro Ronaldinho passe à l’attaque

Groupes A à C Groupe A

Groupe B

Groupe C

Brésil

Espagne

Colombie

Croatie

Pays-Bas

Grèce

Mexique

Chili

Côte d’Ivoire

Cameroun

Australie

Japon

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L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 53 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Karl-Heinz Rummeningge La Coupe du Monde des Clubs en ligne de mire

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

Vedad Ibisevic Globe-trotteur du football

N°8, 13 DÉCEMBRE 2013

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – depuis 1904

PLUS QU’UN MATCH RUMMENIGGE : LA COUPE DU MONDE DES CLUBS EN LIGNE DE MIRE

IBISEVIC : LE TOURNANT DE LA GUERRE EN BOSNIE

MOURINHO : DANS LES COULISSES DU REAL

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Kick it like Madiba ! Pour Nelson Mandela, le football était un important facteur d’intégration et bien plus qu’un simple sport...

Cover: David Brauchli/Keystone

Inhalt: Getty Images

Nelson Mandela L’icône africaine

Groupes D à H Groupe D

Groupe E

Groupe F

Groupe G

Groupe H

Uruguay

Suisse

Argentine

Allemagne

Belgique

Costa Rica

Equateur

Bosnie-Herzégovine

Por tugal

Algérie

Angleterre

France

Iran

Ghana

Russie

Italie

Honduras

Nigeria

USA

République de Corée

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www.kia.com

Totally transformed, more stylish than ever All-New

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À DÉCOUVERT

Porteur d'espoir: Mandela, peu avant de devenir le premier président sud-africain élu démocratiquement, en 1994.

De l’utopie à la réalité Walter De Gregorio

Per-Anders Pettersson/Corbis

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allait-il rendre hommage à Nelson Mandela en couverture et revenir en détail sur sa disparition en pages intérieures ? La question a fait l’objet d’un vaste débat au sein des équipes de The FIFA Weekly. Il ne fait aucun doute que son œuvre mérite un tel traitement. L’histoire de Nelson Mandela est extraordinaire, malgré (ou peutêtre en raison de) ses contradictions. C’était un être humain, avec tous les errements que cela implique. Pourtant, personne n’a cru avec autant de passion à la nécessiter de faire tomber les murs et de construire des passerelles. Il n’a pas seulement gagné sa libération de Robben Island, il a aussi embrassé ses anciens geôliers dans cette liberté retrouvée. Il a toujours cherché à comprendre l’ennemi, à voir au-delà du masque de l’horreur pour discerner l’humain, même si la personne en face de lui était un tortionnaire. L’idée que le bien sommeille même chez les personnes les plus mauvaises est parfois difficile à accepter. C’est pourtant l’héritage de Mandela : tendre la main. Il reviendra aux historiens de déterminer le rôle de Madiba, quand le temps sera venu des analyses à froid. Lorsqu’une personne entre dans la légende de son vivant, la tentation de

réécrire l’histoire peut être grande. En écrivant ces lignes, on se rend compte à quel point la frontière est mince. La question se pose : voulons-nous rejoindre la liste des personnes qui pleurent le matricule 46 664 de Robben Island, alors même que bon nombre d’entre eux n’ont pas fait grand-chose pour le soutenir ? En fin de compte, le débat sur la personnalité de Nelson Mandela relève de la conscience de chacun. Certains gouvernements qui mettent aujourd’hui leurs drapeaux en berne ont longtemps collaboré avec le régime de l’apartheid. Des entreprises en deuil avaient continué à faire des affaires avec l’Afrique du Sud, malgré les sanctions. Pourtant, les raisons de consacrer plusieurs pages à Nelson Mandela dans ce magazine ne manquent pas. Mieux que tout autre, Madiba avait compris le pouvoir du sport et plus particulièrement du football. Ce pouvoir, il a su l’utiliser. Par un curieux caprice du destin, Mandela est mort la veille du tirage au sort des groupes de la Coupe du Monde 2014. Cette cérémonie a véritablement lancé l’édition brésilienne de l’épreuve suprême. C’est à ce moment précis que l’on a appris le décès de Mandela. Cette triste nouvelle a marqué en quelque sorte un passage de témoin symbolique entre l’Afrique du Sud et le Brésil. T H E F I FA W E E K LY

Gardons-nous de toute interprétation métaphysique. Mais le fait est que la dernière apparition publique de Nelson Mandela a eu lieu pendant la Coupe du Monde 2010. Il a tiré sa révérence pendant qu’un milliard de personnes attendaient le tirage au sort des groupes de la Coupe du Monde. Personne n’aurait pu imaginer plus bel épilogue à cette longue histoire. Mandela est passé de l’utopie à la réalité, en nous prouvant que nous seuls pouvions repousser les frontières du possible. Désormais, nous ne pourrons plus nous détourner des problèmes en prétextant qu’ils sont insolubles. Ils sont tout le contraire. Å

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Reuters

Honneurs : En 1998, Sepp Blatter décerne à Nelson Mandela l’Ordre du Mérite de la FIFA.


NELSON MANDELA

“Mandela a changé le rêve en réalité” Compagnons de route : Nelson Mandela et Sepp Blatter ont longtemps été liés par une forte amitié. “Mandela incarnait le respect et l’humilité face à son prochain et à la vie”, se souvient le Président de la FIFA dans un entretien très personnel.

Vous souvenez-vous de votre première rencontre avec Nelson Mandela ? Sepp Blatter : Oui, bien entendu. C’était au début de l’année 1992, au Cap. Mandela avait été libéré deux ans plus tôt. À l’époque, j’étais Secrétaire Général de la FIFA et j’accompagnais le Président Havelange. Nous avions été présentés par Danny Jordan, l’actuel président de la Fédération sud-africaine de football, au siège de l’African National Congress. Je me souviens encore de la façon dont Mandela est venu vers nous. Il nous a littéralement accueillis à bras ouverts. Quand je repense à cette rencontre, je me remémore sa douceur et le respect qui se dégageait de ses propos. On dit qu’un long séjour en prison change les gens. Une telle expérience les rend souvent plus froids. Dans le cas de Mandela, c’était tout le contraire. Il avait un grand besoin de contact humain à combler.

On imagine qu’il était entouré d’une aura presque magique… Sans aucun doute. Son charisme et sa personnalité étaient impressionnants. Dès qu’il entrait quelque part, on avait le sentiment que la pièce était pleine. Je n’oublierai jamais le jour où Mandela m’a décoré de l’Ordre des Compagnons d’Or Tambo. Mandela avait lui-même reçu l’Ordre du Mérite de la FIFA. Je crois que notre relation était fondée sur la compréhension. Les idéaux qu’il incarnait sont les mêmes que les miens : le respect et l’humilité face à son prochain et à la vie. Il restera comme l’un des grands humanistes de son temps.

Quel rôle le football a-t-il joué dans votre rencontre ? Il a tenu une place importante. Mandela était d’autant plus heureux de nous recevoir que nous représentions le football. Notre sport était l’une des clés du retour de l’Afrique du Sud dans le concert des nations. L’Afrique du Sud a réintégré la FIFA en 1992. Quatre ans plus tard, elle organisait la Coupe d’Afrique des Nations. Sa victoire surprise contre la

Tunisie en finale est encore dans toutes les mémoires. Ce jour-là, j’étais assis à côté de Mandela dans le stade. Il portait le maillot de l’équipe nationale.

Quelle était la nature de son rapport avec le football ? Il comprenait tout. C’était un grand amateur de football, ce qui lui a permis de mettre le pouvoir positif de notre sport au service de la réconciliation entre les communautés en Afrique du Sud. Après l’abolition de l’apartheid, le football est devenu le sport rassembleur, bien avant le rugby. Ce n’est pas un hasard si les prisonniers de Robben Island jouaient au football plutôt qu’au rugby ou au cricket. Sur Robben Island, le football était devenu la raison de vivre de Mandela, alors même qu’on avait construit un mur pour qu’il ne puisse voir que le petit terrain. J’ai moimême visité sa cellule. C’était inimaginable : sa fenêtre se réduisait à une petite trappe par laquelle la lumière avait du mal à pénétrer. Les toilettes se trouvaient dans un coin de la pièce. Contrairement aux autres détenus, Mandela était en isolement total.

“Je pense que cela a été quelqu’un de très important pour l’histoire. Il a fait des choses extraordinaires, non seulement pour son pays mais aussi dans le monde entier.” Zinédine Zidane

“Nelson Mandela est mon idole en dehors du football. J’ai eu la chance de le rencontrer à plusieurs reprises. Il suivait de près l’actualité du football.” Ryan Giggs

Vous a-t-il parlé de la période qui a suivi sa libération ? Il disait toujours : on ne peut pas oublier, mais on doit pardonner. Mandela a pardonné. C’est un geste extraordinaire de la part d’un homme qui est resté enfermé si longtemps. À sa libération, certains ont redouté sa vengeance. Ils craignaient que Mandela n’incite les Noirs à se révolter. Il a fait tout le contraire. Il a parlé de respect, d’ouverture et de la lutte contre les préjugés. C’est avec ces outils qu’il a mené à bien le processus de réunification nationale. Si la paix et les droits de l’homme ont repris leurs droits, c’est avant tout grâce à son immense générosité.

Sans lui, la Coupe du Monde 2010 aurait-elle pu avoir lieu en Afrique du Sud ? Ça n’aurait pas été facile. Il était le grand ambassadeur de ce projet. Les voix qui se sont T H E F I FA W E E K LY

“Mandela est un symbole mondial. Il est différent. Peu de gens dans l’histoire de l’humanité ont eu un tel charisme.” Ruud Gullit

“Merci Madiba pour l’héritage laissé et l’exemple donné. Tu resteras à jamais avec nous.” Cristiano Ronaldo 7


NELSON MANDELA

élevées pour souligner les risques d’Afrique du Sud 2010 venaient surtout de la candidature marocaine. Quand j’ai été élu Président de la FIFA en 1998, j’avais deux priorités : le projet Goal et l’organisation d’une Coupe du Monde sur le sol africain. Dans mon esprit, il était clair que cette Coupe du Monde devait avoir lieu au sud du Sahara. C’était indispensable pour envoyer un signal fort. En 2006, l’Afrique du Sud l’a emporté au terme d’un vote serré, par 14 voix contre 10.

Mandela avait fait le déplacement à Zurich… Oui, il était venu avec Thabo Mbeki, Frederik Willem de Klerk et Desmond Tutu. Mbeki a souhaité partir avant l’annonce du pays hôte pour vivre le résultat en compagnie de ses compatriotes et il m’a dit : “Ne nous laissez pas tomber”. J’ai passé la soirée avec Mandela ; le lendemain, l’Afrique du Sud était désignée. C’est à ce moment-là qu’a été prise la photo où l’on voit Mandela avec le Trophée de la Coupe du Monde. Avant de quitter ses fonctions, l’ambassadeur d’Afrique du Sud en Suisse m’a envoyé cette image la semaine dernière, juste avant mon départ pour le Brésil pour assister au tirage au sort des groupes de la Coupe du Monde. C’était un peu comme le dernier message symbolique que m’aurait adressé Mandela, quelques jours avant sa mort et quelques jours avant que la Coupe du Monde 2010 ne laisse place à la Coupe du Monde 2014. Ça m’a profondément ému.

Comment s’est passé votre rencontre avec Mandela pendant la Coupe du Monde 2010 ? Sa santé était déjà très fragile. En outre, il pleurait son arrière-petit-fils, qui avait trouvé la mort dans un accident de la route juste avant le début du tournoi. Je suis allé le voir chez lui, pour garder le contact. Il m’appelait toujours Sepp. Je me souviens exactement de la façon dont il prononçait ce mot : “Sepp”, “Sepp”, “Sepp”. Je crois qu’il aimait bien ce nom.

L’histoire de l’apartheid est inextricablement liée à celle du football sud-africain. Durant cette période, la FIFA n’a pas toujours joué un rôle très clair. Dans les années 50, deux fédérations nationales différentes existaient, mais la FIFA a choisi de ne reconnaître que la Fédération sud-africaine de football (émanation du gouvernement de l’apartheid). Quel regard portez-vous sur cet épisode ?

et le football a joué un grand rôle dans ce combat. Pour cela, il convient de rendre hommage à l’action du Président Havelange.

Vous avez rencontré beaucoup de grands hommes d’État : le Pape François, Barack Obama, Vladimir Poutine, Kofi Annan… Quelle place tenait Mandela par rapport à toutes ces personnalités ? Ce sont des personnes qui ne sont pas évidentes à comparer. Spontanément, je pense à trois rencontres qui m’ont particulièrement marqué : Mandela, le Pape Jean-Paul II et Kofi Annan. Comme l’a dit très justement Barack Obama, Mandela était le dernier grand héros de la liberté du 20ème siècle. Il s’est battu pacifiquement pour la liberté. Ses armes étaient la générosité, la tolérance et une vision à long terme. C’était un combattant du cœur et de l’esprit.

Danny Jordaan

“Nelson Mandela était une des personnes les plus influentes dans ma vie. Il était mon héros, mon ami, mon compagnon dans la lutte en faveur de la cause du peuple et pour la paix dans le monde.” Pelé

L’exemple de Mandela prouve que le football peut faire tomber toutes les barrières… Le football nous en apporte régulièrement la preuve. C’est par exemple le cas en Bosnie, où l’équipe nationale rassemble au-delà des religions et des ethnies. Je pense aussi à Israël et à la Palestine. Là, les deux parties ont renoué le dialogue grâce au football. À Chypre, l’unification redevient d’actualité. Le football offre une base commune aux factions ennemies. Il se place au-dessus des nationalités, des cultures et des religions.

Cependant, il envoie parfois des messages contradictoires. Le week-end dernier, Didier Drogba et Emmanuel Eboué ont rendu hommage à Nelson Mandela en arborant des T-shirts spéciaux à l’occasion du match entre Galatasaray et Elazigspor. Maintenant, la Fédération turque de football veut les sanctionner pour avoir fait la promotion de messages politiques. Il ne s’agit en aucun cas d’un message politique. Personnellement, je ne vois aucune raison de punir ces joueurs. Mandela est un personnage unique. En sanctionnant ceux qui lui rendent hommage, on ferait acte de discrimination. Au contraire, nous devons applaudir Nelson Mandela et s’incliner devant lui. Il a changé le rêve en réalité.

“Il s’est battu toute sa vie pour l’égalité et la justice.” Samuel Eto’o

“Nelson Mandela est comme le père de la nation. Il a joué un grand rôle dans le combat contre la discrimination en Afrique du Sud et dans le monde.” Steven Pienaar

Propos recueillis par Thomas Renggli

Dès son élection en 1974, le Président Havelange s’est exprimé sans réserve pour l’exclusion de l’Afrique du Sud et, donc, contre l’apartheid. Je me souviens très bien du Congrès de Montréal en 1976. C’est là que la décision est tombée. Le monde devait changer 8

“Il est le père de notre nation et notre grand ancien. Pourtant, il a toujours le sourire aux lèvres et une étincelle malicieuse au coin de l’œil.”

“L’homme le plus grand est mort.” Gary Lineker

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Witters

Champion du Monde : Nelson Mandela en 2004, avant l’attribution de la Coupe du Monde 2010 : “Je me sens comme un jeune homme de 15 ans.”

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AFP

Reconnaissance : Didier Drogba salue la mémoire de Nelson Mandela à l’occasion d’un match entre Galatasaray et Elazigspor.


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La passion de Madiba Tokyo Sexwale

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e suis arrivé sur Robben Island en 1978. Nelson Mandela, Madiba comme nous l’appelions, était incarcéré depuis 1964. Il portait le matricule 466-64. On ne nous autorisait aucun loisir : pas de Monopoly, pas de tennis de table, pas d’activités sportives. Les prisonniers ont commencé à jouer au football pendant leur temps libre. Nous avions confectionné un ballon avec de vieux chiffons. Un peu plus tard, nous avons fabriqué une poche en aluminium, lestée de débris. Petit à petit, nous nous sommes familiarisés avec ce ballon. Nous avons décrypté ses trajectoires, tout en cherchant à l’améliorer. Par la suite, nous avons mis la main sur de vrais ballons de football. Nous nous sommes initiés aux mystères des pompes, des valves et du reste. Des années plus tard, j’ai pris la tête de notre “championnat” en tant que secrétaire général de la commission générale des loisirs. Madiba et d’autres qui se trouvaient en isolation ne pouvaient pas assister aux matches, mais ils nous entendaient à travers les murs qui séparaient les différents quartiers de la prison. Au fil du temps, des réformes sont intervenues et la section dans laquelle résidait Madiba a été abolie. Il a alors pu voir les matches de près. Il adorait le football et sa passion a été décuplée dès qu’il a pu assister aux rencontres. Sur Robben Island, nous avions tous violé les règles de l’apartheid ; en revanche, nous avons toujours scrupuleusement respecté les Lois du Jeu de la FIFA ! L’élection de Nelson Mandela au poste de président de la nouvelle démocratie sud-africaine a définitivement clos le triste chapitre de l’apartheid, cette terrible forme de discrimination raciale que nous avions combattue et à laquelle nous devions d’avoir séjourné en prison. Cette lutte avait conduit la FIFA à exclure l’Afrique du Sud de la famille du football en 1976, sous l’impulsion du Président Joao Havelange et du Secrétaire Général Sepp Blatter. De la même manière, l’ONU a mis le régime de l’apartheid au banc des nations en votant un certain nombre de résolutions qui assimilaient l’apartheid à un crime contre l’humanité et à une menace pour la paix dans le monde. Malgré la mort de sa petite-fille dans un accident de la route la veille du match d’ouverture de la Coupe du Monde 2010, Madela a tenu à faire une apparition au stade Soccer City. Il s’est présenté dans une voiturette de golf, pour la plus grande joie des spectateurs. En dépit du poids des ans et de la douleur qui l’accablait, il a souhaité nous dire : The show must go on.

Grâce à lui, l’Afrique du Sud avait gagné le droit d’organiser la Coupe du Monde. En 2006, notre pays était passé à côté de l’exploit et la victoire était revenue à l’Allemagne. Mais Nelson Mandela n’a pas baissé les bras. Il a continué à se battre pour la Coupe du Monde. Il s’est adjoint les services de Desmond Tutu et de l’ancien président de Klerk, deux lauréats du Prix Nobel comme lui. Ce trio a enregistré le renfort de M. Mbeki, qui était à l’époque président de l’Afrique du Sud. La délégation qui s’est présentée devant la FIFA comprenait donc trois Prix Nobels et trois présidents ! Mandela s’est adressé personnellement à la FIFA et au monde du football. Il n’a jamais eu le sentiment d’être trop important pour ce faire. En s’impliquant comme il l’a fait, il a témoigné d’une grande humilité. Rien ne l’y obligeait, mais il souhaitait sincèrement faire venir la Coupe du Monde en Afrique du Sud, pour le bien de toute l’Afrique. Connaissant les liens très forts qui unissaient M. Blatter et M. Mandela, je ne voulais pas que le Président de la FIFA apprenne la mort de son ami par les médias. J’ai donc moi-même appelé Sepp Blatter qui se trouvait au Brésil pour le tirage au sort, afin de l’informer de la situation. Comme je m’y attendais, il a immédiatement organisé un hommage public et mondial à Nelson Mandela. Les Sud-africains ont apprécié son geste. Il a annoncé qu’il se recueillerait sur la tombe de Mandela en janvier, à l’occasion de la Coupe d’Afrique des Nations. Nelson Mandela nous a appris la persévérance et la simplicité. Il nous a également appris que le football était capable de nous unir autant que de nous divertir. C’est la raison pour laquelle nous devons absolument traquer tous les incidents liés au racisme et à la discrimination, afin de les bannir de l’environnement du jeu. Avec la création de la Task Force contre le racisme et la discrimination, présidée par le vice-président de la FIFA Jeffrey Webb, la FIFA s’engage sur la bonne voie… la voie de Mandela. Å

“Le souvenir de Mandela en finale de la Coupe du Monde 2010 ne me quittera jamais. C’est l’un de ces moments qui resteront gravés dans la mémoire collective.” Tokyo Sexwale

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Un espace de liberté derrière les murs

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es équipes portaient des noms comme Gunners, Bushbucks, Dynamos, Atlantic Raiders ou Hotspurs. Le championnat était divisé en trois catégories, en fonction du niveau, et les matches avaient toujours lieu le samedi. Il y avait une commission d’arbitrage, une commission de discipline et un président. Le calendrier était aménagé par les entraîneurs, qui pouvaient ainsi prévoir sur le long terme. Même pour les meilleurs attaquants, il n’était pas question de rejoindre un jour un grand club étranger. Tous ces footballeurs avaient signé des contrats de longue durée, sans clause libératoire. La plupart étaient là pour dix ou vingt ans. Tous les matches avaient lieu à domicile, à Robben Island, une petite île de l’océan Atlantique située à une douzaine de kilomètres du Cap. Ces footballeurs interdits de transfert étaient tous des prisonniers politiques. Le caractère subversif de leur activité consistait à avoir une opinion alors qu’ils étaient noirs. Steve Biko, défenseur des droits civiques, s’était vu demander

un jour par un juge : “Pourquoi vous considérezvous comme noir ? Vous êtes brun de peau.” “Pourquoi vous considérez-vous comme blanc ? Vous êtes rose”, avait répondu l’intéressé. Le fondateur du mouvement Black Counsciousness n’a cependant jamais eu la chance de jouer au football sur Robben Island : torturé pendant un interrogatoire, il est décédé à l’âge de 30 ans. Robben Island était incontestablement le plus dur de tous les camps pénitentiaires de l’État apartheid d’Afrique du Sud. L’île remplissait cette sinistre fonction depuis le seizième siècle. En effet, les courants glacés qui l’entourent rendaient vaine toute tentative d’évasion. Le premier match de football sur Robben Island a eu lieu en décembre 1967. Il n’a duré qu’une demi-heure. Passé ce délai, les prisonniers ont été sommés de retourner dans leurs cellules. Les entraînements avaient lieu dans les douches. En guise de ballon, les prisonniers devaient se contenter de vieux tissus roulés en boule. Un mur pour horizon Deux ans plus tard, la Makana Football Association

But fermé : Sur le terrain de football de Robben Island, le gardien de but se trouvait dos au mur. 12

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“Depuis son incarcération à Robben Island, il est devenu un symbole pour tous les Africains. Pas seulement pour les Sud-africains mais pour nous tous. Il a incarné la liberté et l’espoir.” Kalusha Bwalya

(MFA) voyait le jour. C’était l’année de Woodstock, du premier alunissage, de la sortie de l’album Abbey Road des Beatles. George Best était alors la première popstar du football et Pelé signait son millième but sous les couleurs de Santos. Les membres de la MFA n’ont rien vu de tout cela. Nelson Mandela, lui, ne pouvait même pas suivre les rencontres qui avaient lieu sur l’île : un mur avait été érigé devant sa cellule pour l’empêcher de voir les matches de la MFA dans la cour. Grâce à l’historien Chuck Korr, le passé oublié de Robben Island est ressorti au grand jour. Les archives du centre pénitentiaire étaient regroupées dans 70 cartons. Avec l’aide de Marvin Close, Korr a rassemblé le contenu de

Patrick Barth/laif

Walter De Gregorio


NELSON MANDELA

Keystone

ces documents dans un livre 1 . Cet ouvrage évoque le parcours des hommes qui ont osé se lever contre le régime de l’apartheid et à qui l’on a tout pris, parfois même la vie. La dignité et l’espoir de voir triompher la liberté et la justice ne les ont pourtant jamais quittés. Mandela a toujours su que le football pouvait changer le monde. Le football l’avait fait sur les 547 hectares de Robben Island ; il le ferait plus tard dans toute l’Afrique du Sud. Après l’abolition de l’apartheid, beaucoup d’anciens prisonniers de Robben Island ont fait partie de l’élite politique du pays. Élu président en 1994, Nelson Mandela avait connu des futurs ministres, juges constitutionnels et parlementaires durant ses 27 années d’incarcération. L’actuel président Jacob Zuma a été capitaine de l’équipe des Rangers sur Robben Island. Le football a procédé à une forme d’unification inconnue auparavant. Sous son impulsion, les membres de l’African National Congress (ANC) et du Pan Africanist Congress (PAC) se sont réconciliés, Mandela avait lui-même livré cette anecdote dans un entretien. Le sport était

une branche à laquelle tout le monde voulait se raccrocher. “La fédération était organisée de manière aussi professionnelle que possible”, explique Korr. “Les clubs s’écrivaient des lettres rédigées de manière on ne peut plus officielle, quand bien même l’auteur et le destinataire se trouvaient dans des cellules voisines.” Pour les prisonniers, il s’agissait avant tout de créer une réalité dans laquelle ils pouvaient enfin dicter leurs propres règles, loin de l’influence du régime de l’apartheid. Les Lois du Jeu de la FIFA étaient alors le document le plus emprunté à la bibliothèque de la prison, juste après Le Capital de Karl Marx. Les procédures disciplinaires de la MFA pouvaient durer des mois. L’équité qui leur avait été refusé dans les salles d’audience, les prisonniers la retrouvaient à travers le football. Cette fois, ce n’est pas un numéro 10 qui a laissé une marque indélébile en Afrique du Sud et dans le monde. Notre héros porte le matricule 46 664. Mandela a reçu ce numéro en 1964, à son arrivée sur Robben Island. Trois décennies plus tard, alors président sud-africain, il déclarait : “Le sport a le pouvoir de changer le

monde. Il a le pouvoir d’inspirer les hommes. Il a le pouvoir d’unir les peuples comme aucune autre cause. Il parle un langage que la jeunesse peut comprendre. Le sport peut faire renaître l’espoir des cendres du désespoir. Il est plus puissant que les gouvernements pour faire tomber les barrières raciales. Il se joue de toutes les discriminations.” Å

CLOSE, Marvin, KORR, Chuck : More Than Just a Game. Harper-Collins, 2008. 1

“Il a tant fait pour l’humanité. C’est un personnage historique. N’oublions jamais son héritage et célébrons la vie de cet homme exceptionnel.” Mark Fish

Plus qu’un nombre : Le matricule de Nelson Mandela est devenu le symbole de l’égalité des droits en Afrique du Sud. T H E F I FA W E E K LY

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NELSON MANDELA

“Le point culminant de mon existence”

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omme beaucoup d’autres, j’ai été profondément marqué par l’action de Nelson Mandela, l’une des plus grandes figures de notre génération. J’ai pu observer, avec recul, la façon dont cet homme exceptionnel a conduit l’Afrique du Sud à travers l’une des périodes les plus tumultueuses de l’histoire du pays et de l’Afrique. Ayant vécu quelques années au Togo pendant mon enfance, je me sens particulièrement proche de ce continent. J’ai notamment porté un intérêt tout particulier aux efforts qu’il a entrepris pour mettre fin au boycott sportif qui avait été imposé contre l’Afrique du Sud pendant les heures sombres de l’apartheid. J’ai toujours souhaité en connaître davantage sur cet homme qui a passé près de trois décennies de sa vie en prison. Un homme incarcéré pour ses convictions et son opposition au régime raciste de l’apartheid. Un homme qui a prêché la paix à sa sortie plutôt que les représailles. Son histoire sort de l’ordinaire. La

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tentation de la vengeance n’a pas eu raison de sa volonté de libérer son peuple, non seulement de l’apartheid, mais aussi de la haine et de la violence. J’ai admiré sa force et sa détermination à engager les différentes communautés du pays sur la voie de la réconciliation et d’une paix durable après la fin de l’apartheid. J’ai eu l’immense privilège de prendre part à deux événements historiques pour l’Afrique du Sud. Ces deux rendez-vous resteront marqués du sceau de Mandela et de sa volonté de mettre en place une société pacifique et égalitaire. Je me suis rendu pour la première fois dans le pays en 1994, pour travailler à la préparation de la Coupe du Monde de rugby 1995. J’ai pu me rendre compte à l’époque du rôle essentiel tenu par cette compétition dans la construction de la jeune démocratie sud-africaine. La façon dont Mandela a utilisé le tournoi pour cimenter les différentes composantes de la nation a été parfaitement décrite dans le film Invictus.

“Je me souviens encore à quel point j’étais anxieux au moment où j’ai poussé la porte de la maison de Mandela à Johannesburg. Il était assis derrière son bureau et nous a accueillis avec un large sourire.”

Après avoir rencontré Madiba, j’ai voulu en savoir plus sur son empreinte dans l’histoire du monde et de l’Afrique du Sud. Je suis tombé amoureux de ce pays pendant les préparations de la Coupe du Monde 2010. J’ai même été fait citoyen d’honneur. Mandela nous a légué un monde meilleur. L’Afrique a un autre visage aujourd’hui et l’Afrique du Sud est un pays libre, grâce aux sacrifices consentis par Madiba et ses contemporains. Poursuivre son héritage demandera beaucoup d’altruisme, de don de soi, de dévouement, de courage et d’humilité, autant de qualités qui lui ont été associées sa vie durant. Je me souviens encore de ma première rencontre avec Madiba, en septembre 2008. Aux côtés du Président Blatter, nous avions rencontré lors de la même matinée le Président de l’époque, Thabo Mbeki, puis le Président de l’ANC et actuel Président sud-africain Jacob Zuma. Je me souviens encore à quel point j’étais anxieux au moment où j’ai poussé la porte de la maison de Mandela à Johannesburg. Il était assis derrière son bureau et nous a accueillis avec un large sourire. J’ai été bouleversé par sa personnalité hors du commun. Les mots ne suffisent pas à décrire toute l’émotion ressentie à ce moment-là. Je n’oublierai aucune de mes quatre rencontres avec Madiba, mais la toute première restera comme l’un des plus beaux moments de ma vie. J’ai été impressionné par l’intérêt qu’il portait à la Coupe du Monde et l’importance que cet événement revêtait alors pour son pays. J’ai été fasciné par sa façon de s’exprimer et de remettre chaque chose dans un contexte analytique. C’était une discussion très personnelle et toutes ses assertions se sont avérées justes par la suite. J’ai reçu grâce à Mandela la meilleure leçon qui soit en matière de gestion humaine, non seulement à travers ses discours, mais aussi et surtout sa façon d’être. Madiba s’en est peut-être allé, mais son héritage vivra pour toujours. Son message a inspiré de nombreuses générations et continuera à éclairer celles qui ne sont pas encore nées. Son histoire sera donnée en exemple à chaque fois que le monde perdra ses repères moraux. Son parcours nous encourage tous à rêver, à nous dépasser. La Coupe du Monde 2010 était son projet, son ambition. Je suis très heureux qu’il ait pu contribuer jusqu’au bout à son succès. Il revient à tous désormais d’honorer l’héritage de Mandela en Afrique du Sud et dans le monde entier, afin que son message de paix et d’égalité se fasse entendre à jamais. Å

Jérôme Valcke

Jérôme Valcke, Secrétaire Général de la FIFA T H E F I FA W E E K LY


AFP

Un élan mondial : Partenaire de Drogba à Galatasaray, Emmanuel Eboué a lui aussi tenu à rendre hommage à “Madiba”.

T H E F I FA W E E K LY

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The best footballer of 2035

was born today. But where?

The FIFA Ballon d’Or is the highest accolade any footballer can hope to receive, a prize to which players all over the world aspire. FIFA takes great pride in being able to offer guidance to thousands of young players around the world through its grassroots programmes. FIFA promotes football skills, equality and fair play and helps to develop the football stars of tomorrow. www.FIFA.com


LIVRES SUR LE FOOTBALL

Invaincues pendant toute la saison 1920/21. Les Dick Kerr International Ladies suscitaient un vif intérêt.

Girls With Balls Sous son titre au goût discutable, l’ouvrage de Tim Tate se veut être un hommage aux femmes qui ont pratiqué le football en Grande-Bretagne, des années 1880 au milieu des années 1920.

Pepperfoto/Getty Images

Jean Williams Le récit du livre de Tim Tate a pour point de départ le premier match entre l’Angleterre et l’Écosse en 1881, avant d’évoquer la brève existence du British Ladies’ Football Club (BLFC) entre 1894 et 1897. Les deux grandes instigatrices du BLFC étaient sa présidente non-joueuse Lady Florence Dixie et la secrétaire et joueuse Nettie, ou Nellie, Honeyball. Des deux femmes, Honeyball semble être celle qui a joué le rôle le plus capital, Dixie apportant une touche de prestige dans son rôle d’ambassadrice. Compte tenu de la nature controversée du football féminin, il est d’ailleurs fort probable que “Honeyball” soit un pseudonyme. Les lecteurs désireux d’en savoir plus sur ce thème trouveront leur bonheur dans Girls With Balls: The Secret History of Women’s Football (“Des filles avec des ballons : l’histoire secrète du football féminin”), ainsi que dans les écrits de James F. Lee1. Entre 1895 et 1897, avec au moins cent matches pour le BLFC et dix-neuf autres affiches sous l’étiquette Mrs Graham’s Eleven, le football féminin représentait une attraction très prisée.

Les rencontres généraient des affluences pouvant aller jusqu’à 10 000 spectateurs et bénéficiaient d’une généreuse couverture médiatique. Pendant la Première Guerre mondiale et au lendemain du conflit, le football féminin a atteint une popularité sans précédent, notamment en Grande-Bretagne. On ne comptait alors pas moins de 150 clubs. Le phénomène a pris une ampleur telle (53 000 spectateurs à Goodison Park, le 26 décembre 1920) qu’en 1921, la Football Association a pris la décision d’interdire aux joueuses l’accès aux terrains de ses clubs affiliés et à ceux de la Football League. Si elle n’a pas n’a pas été reprise à l’échelle mondiale, cette mesure a durablement changé l’image du football, catalogué comme un sport inadapté aux femmes. Dans les années 60, la FIFA a revu sa copie et a commencé à encourager le développement du football féminin dans le monde entier. Cette politique a mené à l’organisation de la première Coupe du Monde Féminine, en 1991 en Chine. La plus grande faille dans l’argumentation de Tim Tate réside dans le fait que cette histoire est tout sauf secrète. En effet, elle a fait l’objet de nombreux ouvrages dans le domaine public. Les T H E F I FA W E E K LY

personnes intéressées pourront commencer par les travaux novateurs d’Alethea Melling, dont la première publication date de 19982 . Cet appétit populaire et universitaire s’est accompagné d’un intérêt croissant de la part des femmes, de la FIFA et du Comité International Olympique, qui a organisé un premier tournoi de football féminin aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996. Sur cette lancée, la discipline a acquis un rayonnement public qui aurait été inimaginable à l’époque où les pionnières de la période victorienne ont commencé à jouer. 1 The Lady Footballers: Struggling to Play in Victorian Britain (Routledge, 2008). 2 Ray of the Rovers: The Working Class Heroine in Popular Football Fiction, 1915–25, The International Journal of the History of Sport, 15 pp. 97–122). Parmi les ouvrages populaires, citons Belles of the Ball (R&D Associates, 1991), de David Williamson ; In A League of their Own (Scarlet, 1998), de Gail Newsham ; The Dick, Kerr Ladies (Constable and Robinson, 2004), de Barbara Jacobs ; et The Munitionettes (Donmouth, 2007), de Patrick Brennan. Le site web de Brennan contient aussi des documents d’époque, comme des présentations de matches, des coupures de presse et des photographies (http://www.donmouth.co.uk). Des écrits universitaires fondateurs se sont penchés sur l’intérêt croissant du public mondial pour le football féminin, notamment Women on the Ball de Sue Lopez (Londres : Scarlet., 1997) ; Histoire du Football Féminin au XXème Siècle : Espaces et Temps du Sport de Laurence Prudhomme-Poncet (Paris : L’Harmattann, 2003) ; A Game for Rough Girls: A History of Women’s Football in England (Oxon: Routledge, 2003) de Jean Williams ; Soccer Women and Liberation Kicking Off a New Era de Fan Hong et J.A Mangan (Londres : Frank Cass, 2004) et Verlacht, Verboten und Gefeiert d’Eduard Hoffmann et de Jürgen Nendza (Landpresse 2006).

Tate Tim : Girls With Balls: The Secret History of Women’s Football, John Blake Publishing, Londres 2013, £ 17,99 17


LIVRES SUR LE FOOTBALL

Les coulisses du Real de Mourinho José Mourinho est considéré comme l’un des meilleurs entraîneurs au monde. Journaliste à El País, Diego Torres a suivi les péripéties du technicien portugais durant les années passées au Real Madrid. Jordi Punti Fin 2000, le Real Madrid a été élu par la FIFA Meilleur club du 20ème siècle. Peu après, il a engagé des joueurs comme Zidane, Beckham et Ronaldo, et remporté la Champions League en 2002 avant de devenir l’équipe engrangeant le plus de revenus annuels, à la place de Manchester United. Mais le football ne se repose jamais sur ses lauriers ; c’est un jeu qui avance et qui nous surprend. Sous la férule de Frank Rijkaard, le FC Barcelone s’est mis à gagner des titres et l’arrivée sur le banc de Pep Guardiola a confirmé voire accentué la tendance. Avec l’avènement de Messi, Iniesta, Xavi et consorts, les Blaugrana ont carrément révolutionné le football du 21ème siècle jusqu’à prétendre au titre de meilleure équipe de l’histoire. À Madrid, on a très mal vécu cette période. L’éternelle rivalité opposant les deux formations transforme automatiquement les succès de l’un en échecs de l’autre. En 2009, Florentino Pérez, l’instigateur de l’équipe des Galácticos, a retrouvé la présidence du club merengue avec l’ambition de lui rendre son lustre. C’était la fin de la première saison de Guardiola et le dirigeant a compris qu’il avait besoin d’un antidote, d’un stratège offrant les mêmes garanties de succès. Et c’est José Mourinho qui a débarqué à Bernabeu. Prepárense para perder (Préparez-vous à perdre) est un livre dans lequel Diego Torres rend compte de ces trois années pendant lesquelles The Special One s’est attaché à faire du Real Madrid le meilleur club du monde. Mais malgré ses astuces et ses ruses, il n’y est pas parvenu. Pourtant, le 18

Portugais arrivait à Madrid auréolé de multiples succès, précédé du meilleur bilan de l’Europe et convaincu de profiter de cette étape madrilène pour perpétuer sa gloire. Il comptait s’y prendre à la façon d’Alex Ferguson, en obtenant les pleins pouvoirs pour faire en sorte que l’histoire de ce club mythique finisse par se confondre avec la sienne. Il voulait s’installer au cœur de ce sport qui alimente plus que toute autre chose sa célébrité, son compte en banque, son périmètre d’influence et, bien sûr, son égocentrisme. C’est grâce à sa connaissance intime du personnage que Diego Torres a réussi à nous livrer cette chronique des jeux de pouvoir qui ont régné à Madrid, semblable tantôt à un polar, tantôt à un drame shakespearien. Capricieux et explosif, irascible et calculateur, ce motivateur hors pair ressemble tour à tour à Falstaff et Othello, à Richard III et Brutus, à lady Macbeth et Henri V. L’auteur dévoile toutes les difficultés que le Portugais aura eues à changer le caractère d’un club pétri de certitudes et mû par une dynamique et des valeurs qui le précédaient. Il suggère aussi que cette entreprise de ravalement obéissait peut-être aux impératifs commerciaux de son agent, Jorge Mendes. N’oublions pas que celui-ci s’occupe également des carrières de Pepe, de Cristiano Ronaldo, de Di María, de Carvalho et de Coentrao, pour lequel le Real Madrid a versé la bagatelle de 30 millions d’euros (à la demande de Mourinho) ! Journaliste aguerri du quotidien El País, Torres a usé de ses relations avec certains joueurs et membres du staff pour décoder le fonctionnement du vestiaire (ce qui avait eu le don d’agacer T H E F I FA W E E K LY

profondément Mourinho) et pour faire le portrait d’un entraîneur qui colle avec la réalité actuelle du football espagnol, avec ses vertus et ses errances. Le passage de Mourinho par le championnat d’Espagne, marqué par sa facilité à critiquer tout le monde (“je ne suis pas un hypocrite”, se justifiait-il en conférence de presse), laisse le souvenir de trois saisons de querelles aujourd’hui considérées comme closes, à la limite de la fiction. Entraîneurs, joueurs (du Real Madrid et des autres clubs), arbitres et journalistes : la liste des personnes touchées par les sautes d’humeur et les stratégies de Mourinho est très longue ! L’ouvrage commence par la fin de l’ère Mourihno, le 8 mai 2013. “Il a pleuré ! Il a pleuré !”, disaient des proches du Portugais. C’était le jour où Sir Alex Ferguson a fait de David Moyes son successeur à la tête de Manchester United. Mourinho avait déjà un pied et demi à l’extérieur du Real Madrid et il peinait à cacher son impatience. Quelques jours plus tard, après avoir perdu la finale de la Coupe du Roi face à l’Atlético de Madrid en clôture d’un exercice sans titres, Mourinho avait déclaré : “C’est la pire saison de ma carrière”. Cela faisait plusieurs mois que son représentant, Jorge Mendes, l’avait situé dans l’orbite de Manchester. L’insistance était telle que pour Mourinho, la solution coulait de source. Mais Ferguson ne l’a même pas appelé. Et Mourinho a décidé de retourner à Chelsea avec son arrogance habituelle, en endossant le costume du sauveur dont avait tant besoin Abramovitch. La réalité, c’est que l’herbe a tendance à très mal repousser après son passage. À tel point que l’on imagine mal aujourd’hui quel pourrait être son avenir à moyen terme au-delà de l’ouest londonien. Le livre de Diego Torres pourrait bien devenir, d’ici à quelques mois ou années, un guide permettant de comprendre la vie et les opinions de Mourinho. Torres Diego : Preparense para perder. La era Mourinho 2010 -2013. Éditions B, Barcelone 2013, 250 S., € 16.50

Jamie McDonald/Getty Images

Le Special One: José Mourinho est connu pour son goût des intrigues.


LIVRES SUR LE FOOTBALL

Confidences sur canapé: L’ancien footballeur et entraîneur Heinz Höher (1990).

Un appel lourd de conséquences Une rétrospective peut parfois se révéler bien plus intéressante qu’elle ne paraît. Avec “Spieltage”, Ronald Reng nous offre un livre très amusant sur les 50 ans de la Bundesliga, en grande partie grâce à Heinz Höher.

Imago

Alan Schweingruber Cette année, la Bundesliga allemande a fêté son 50ème anniversaire. Il n’était pas bien compliqué de deviner quelles histoires rebattues allaient refaire surface pour l’occasion. Entre blessures ouvertes et poteaux brisés, les anecdotes sont connues depuis longtemps mais font toujours vendre. II est cependant possible de s’y prendre autrement. Avec Spieltage (Jours de match), le journaliste sportif Ronald Reng a sorti un livre diablement amusant, qui est même devenu un best-seller en Allemagne. Ce succès repose en partie sur le style captivant de l’auteur, originaire de Francfort, mais aussi sur l’idée de coupler l’histoire de la Bundesliga à celle d’un protagoniste qui passe son temps à courir après sa propre histoire. Son nom : Heinz Höher, autrefois talentueux footballeur au succès modéré, par la suite talentueux entraîneur au succès modéré, mais aussi un homme porté sur l’alcool. Le mélange est réussi. Cinquante ans de football allemand fournissent une base croustillante et divertissante. Höher est, lui, responsable de la partie dramatique. Originaire de

Nuremberg, aujourd’hui sobre et âgé de 75 ans, il n’a pas connu une vie de tout repos. Il a douté de lui pendant des années, a perdu tout son argent au jeu, ainsi qu’un de ses trois enfants dans un accident de voiture. Höher parle d’une “vie passée dans un brouillard intérieur”. Tout cela est impressionnant et déconcertant à la fois. Qui peut donc bien comprendre cet homme ? Probablement l’auteur de 43 ans, qui avait déjà sorti un livre convaincant, Traumhüter (Gardien de rêves), après le suicide du gardien international Robert Enke. Ronald Reng sait raconter les histoires. Mais il ne s’enfonce jamais dans la personnalité de Höher. Le football allemand demeure le personnage principal. Heinz Höher a d’ailleurs lui-même écrit une page de l’histoire de la Bundesliga, lorsqu’il était entraîneur de Nuremberg, en 1984. Un groupe de joueurs expérimentés avait tenté de lancer une petite révolte, le type d’action qui aboutit généralement au licenciement de l’entraîneur. Mais Höher avait tenu bon, jusqu’à ce que les rebelles soient obligés de quitter le club. Une question demeure : comment Ronald Reng a-t-il pu porter son choix sur Heinz Höher, T H E F I FA W E E K LY

un homme plutôt complexe et secret, dans un sport où les personnages extravertis sont légion ? C’est tout simplement Höher qui s’est tourné vers le journaliste. Spieltage est né d’un appel téléphonique entre Nuremberg et Barcelone, où vivait Reng à l’époque : “Höher” – “Bonjour. Ronald Reng à l’appareil. Vous avez essayé de m’appeler ?” – “Monsieur Reng, merci de me rappeler ! Je dois vous rencontrer !” – “C’est à quel sujet ?” – “Je ne peux pas vous le dire au téléphone. Je vous en prie, accordez-moi seulement quelques heures de votre temps. J’aimerais vous raconter quelque chose. Je dois vous raconter quelque chose !”

RENG, Ronald : Spieltage. Die andere Geschichte der Bundesliga. Piper Verlag, Munich 2013, 480 pages, 20 € 19


With Visa you are always welcome in the country of football.

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LIVRES SUR LE FOOTBALL

Jeux de rôle

Nature morte avec une chèvre. Un terrain de football improvisé au pays des doubles champions du monde albicelestes.

Deux ans après sa publication, ce livre est déjà un classique. Xavier Breuil montre que le football constitue un important vecteur d’émancipation féminine, aujourd’hui comme hier. Il explique le succès de la discipline aux États-Unis, en Allemagne ou en Suède par le rôle joué par les femmes dans les sociétés les plus avancées. Une plongée convaincante dans le monde du football féminin. (mon) BREUIL, Xavier : Histoire du football féminin en Europe. Nouveau Monde ­éditions, Paris 2011, 340 pages, 24,40 €.

La parole au patron ! Le président d’un club de football est une personnalité publique. Ce statut lui permet d’enchaîner les déclarations, peu importe qu’il ait réellement quelque chose à dire ou pas. Deux journalistes de la Gazzetta dello Sport présentent un magnifique recueil de citations qui ne ravira pas que le public italien ! Avec 400 déclarations, de Berlusconi à Zamparini. (mon) ARCIDIACONO, Massimo, NICITA, Maurizio : Papaveri e Papere. Prodezze e nefandezze dei presidenti del calcio. Imprimatur, Reggio d’Émilie 2013, 190 pages, 14,50 €.

Un bon palliatif L’un des meilleurs footballeurs de notre époque a publié l’une des meilleures autobiographies liées au ballon rond de ces dernières années : Zlatan Ibrahimovic. Le Suédois et sa sélection manqueront la Coupe du Monde 2014. Si vous avez du mal à l’accepter, le livre de la superstar, extrêmement divertissant et intéressant, devrait vous consoler. (mon) IBRAHIMOVIC, Zlatan : I am Zlatan Ibrahimovic. Penguin, Londres 2013, 352 pages, 8,99 £.

Le ballon dans le viseur 3 amis, 18 mois, 27 pays : le magnifique livre de photographies Terre de Foot est le fruit d’un fascinant voyage de par les continents.

Sarah Steiner “Le football a beau brasser des millions d’euros, ce n’est pas cet argent qui fait rêver les gens. Ce sont les joueurs qui le gagnent. Et ces joueurs ont tous fait leurs premières passes dans la rue.” La préface d’Éric Cantona, légende du football français, fait allusion aux scènes qui se trouvent au cœur du livre de photographies Terre de Foot et aux enfants et adolescents du monde entier qui courent après un ballon avec un enthousiasme sans limite. Les trois auteurs, Aurélien Abels Eber et Romain et Thomas de la Bouvrie, ont choisi de partir à leur rencontre. Les trois hommes partagent la même passion : le football et son rôle de trait d’union entre les hommes, au-delà des différences de culture, de sexe et de langue. Trois barres, quatre coins Réparties en sept thèmes, les images de ce livre nous racontent des histoires qui gravitent autour du football, à mille lieues de l’agitation médiatique, et nous font vivre des moments riches en émotions. Le ballon lui-même n’est pas toujours au centre des photos, mais tout tourne autour de lui : que ce soit à La Rioja en Argentine, où, plantée devant les buissons d’un paysage désertique, une chèvre fixe l'appareil photo, laissant apparaître derrière elle deux T H E F I FA W E E K LY

buts fabriqués avec des bouts de bois tortueux ; ou au Sénégal, sur l’île de Gorée, tristement célèbre pour son rôle dans l’esclavage. Aujourd’hui, les enfants se retrouvent sur la place du village pour s’entraîner à tirer des penalties. Le motif des trois barres et des quatre coins sert de fil rouge à cet ouvrage. Du Pérou au Cambodge “Nous avons assisté à des scènes de football dans le désert et 4 000 mètres au-dessus de la mer, nous avons tapé dans le ballon avec la famille royale du Cambodge, nous avons fait la connaissance du roi Mossi au Burkina Faso et Roger Milla nous a invités chez lui, à Yaoundé”, explique Thomas de La Bouvrie. On sent la passion de l’auteur à chaque page de ce livre. Seul bémol : la petite taille des reproductions dans cette édition brochée. La composi­ tion et le cadrage des photos auraient été davantage mis en valeur dans un livre grand format et sur papier brillant.

ABELS EBER, Aurélien, DE L A BOUVRIE, Romain et Thomas : Terre de Foot. Éditions Inter valles. Paris 2013, 19 x 24 cm, 165 photos couleur, 173 pages, 29€. 21


LE MIROIR DU TEMPS

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Leipzig, Allemagne

1922

Keystone

En ce temps-là, la Bundesliga était encore loin de voir le jour. Cette situation n'empêchait pas la location d'escabeaux de prospérer, comme le prouve cette photo prise lors d'un match opposant le Hambourg SV au 1. FC Nuremberg. Cette image nous rappelle la sagesse du vieil adage : “Si tout le monde se tient sur la pointe des pieds, personne ne peut rien voir.”

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LE MIROIR DU TEMPS

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Genève, Suisse

2008

Paul Ellis/AFP

Le football s'est développé. Aujourd'hui, les grands matches ne sont pas les seuls à faire parler ; les entraînements suscitent eux aussi un vif intérêt. Ici, des spectateurs suivent le travail de l'équipe des Pays-Bas. Cependant, les escabeaux sont passés de mode. Heureusement, on peut encore utiliser les barrières du stade…

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emirates.com

Tomorrow brings us all closer To new people, new ideas and new states of mind. Here’s to reaching all the places we’ve never been. Fly Emirates to 6 continents.


EN ROUTE POUR LE BRÉSIL : PLUS QUE 26 SEMAINES

→ http://www.fifa.com/worldcup

Le Coq chante à nouveau Un nouveau titre après 42 ans d’attente. Après avoir remporté la Copa Libertadores, les Brésiliens de l’Atlético Mineiro se tournent vers la Coupe du Monde des Clubs. Marcio Mac Culloch, Rio de Janeiro

Douglas Magno/AFP Photo

L

e football auriverde vient de vivre quelques journées mouvementées. En fin de semaine dernière, le tirage au sort des groupes de la Coupe du Monde à Costa do Sauípe a marqué le coup d’envoi de la première phase finale organisée au Brésil depuis 64 ans. “La Coupe du Monde 2014 sera la meilleure de tous les temps”, a prédit le Président de la FIFA Sepp Blatter. “Je suis ravi que notre tournoi revienne enfin dans ce pays.” La présidente Dilma Rousseff a, quant à elle, souligné le rôle du football dans la société brésilienne : “Nulle part ailleurs, le football ne revêt une telle importance au quotidien.” Le Brésil compte parmi les supposés gagnants du tirage. Opposée à la Croatie, au Mexique et au Cameroun, la Seleção se retrouve dans un groupe à sa portée. Quarante-huit heures plus tard, le paradis du ballon rond a toutefois montré une face bien plus sombre. Deux grands clubs de Rio de Janeiro, Vasco da Gama et Fluminense, n’ont pu obtenir leur maintien dans l’élite. Les conditions de la relégation de Vasco ont fait les gros titres : lors du match contre Paranaense disputé à Joinville, les supporters des deux clubs se sont livrés à une véritable bataille rangée d’une violence inouïe dans les tribunes. Un hélicoptère a même dû se poser sur la pelouse afin de transporter un blessé grave. Des heures durant, les images de ces individus échangeant des coups et frappant leurs victimes couvertes de sang ont fait le tour du monde. La Fédération brésilienne de football a pris ses responsabilités et infligé dix matches à huis clos à chacun des deux clubs. Mais les questions s’accumulent et notamment celle-ci : pourquoi ce match décisif a-t-il été organisé dans un stade vétuste, alors que des enceintes autrement plus modernes étaient disponibles ? L’une de ces arènes est le Mineirão de Belo Horizonte, où évolue l’Atlético Mineiro. C’est là que, cette année, les supporters du Galo ont vu l’un de leurs vœux les plus chers exaucé. Pendant des décennies, ils ont parlé de malchance, de malédiction et même d’obscures théories du complot pour tenter d’expliquer pourquoi leurs protégés échouaient systématiquement à quelques encablures d’un grand titre. “Tout

vient à point à qui sait attendre”, paraît-il, et les amoureux du club ont enfin pu laisser libre cours à leur joie. L’équipe de Belo Horizonte a atteint pour la première fois de son histoire la finale de la Copa Libertadores, avant de devenir la dixième formation brésilienne à remporter l’équivalent sud-américain de la Ligue des Champions. Il s’agit du premier trophée d’importance pour le club fondé en 1908 depuis son titre de champion du Brésil en 1971. Ce succès est incontestablement le plus prestigieux de son histoire.

après la finale retour, disputée le 25 juillet au Mineirão, l’entraîneur en personne a déclaré que le “sort” était vaincu. “Je récolte ce que j’ai semé ici à l’Atlético Mineiro. Cette équipe sait maintenant gagner. Nous avons dû en passer par les tirs au but en finale et avons remonté un déficit de deux buts contre Newell’s et Olimpia. La chance était aujourd’hui de notre côté”, s’est enthousiasmé Alexi Stival, surnommé Cuca. L’Atlético est un vainqueur légitime. Les hommes de Cuca ont pratiqué le football le plus attractif de la compétition. Le groupe est constitué d’un mélange de stars expérimentées, au premier rang desquelles on retrouve le double Joueur mondial de la FIFA Ronaldinho, et de jeunes pousses prometteuses. Depuis, l’équipe a eu du mal à rééditer les mêmes performances en championnat. Elle a également perdu l’un des joueurs les plus importants, en la personne de Bernard. Néanmoins, les

Nom du club: Clube Atlético Mineiro Date de fondation: 25 mars 1908 Stade, capacité: Mineirão, 62 160 places Palmarès • Copa Libertadores 2013 • Coupe CONMEBOL 1992, 1997 • Champion du Brésil 1971 • Coupe des champions brésiliens 1978 • Coupe des champions du Brésil 1937

La délivrance : Richarlyson fête la victoire de l’Atlético en finale retour de la Copa Libertadores.

À partir du 17 décembre, l’Atlético participera à la Coupe du Monde des Clubs au Maroc, où il devra faire face au Bayern Munich et aux autres champions continentaux. Le Galo fera son entrée en lice en demi-finale. La route vers le titre en Copa Libertadores n’a pas été de tout repos. Aussi bien en demifinale contre les Argentins des Newell’s Old Boys qu’en finale face aux Paraguayens de l’Olimpia Asuncion, il a fallu attendre les tirs aux buts pour savoir qui allait l’emporter. Peu T H E F I FA W E E K LY

adversaires du Galo seraient bien avisés de ne pas le prendre à la légère. Il dispose en effet d’un technicien qui sait comment former une équipe de vainqueurs. Surtout, le club a enfin retrouvé la chance qui lui a si longtemps fait défaut. Å

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Nom : Karl-Heinz Rummenigge Date de naissance : 25 septembre 1955 Poste : Attaquant Clubs : • 1974–1984 Bayern Munich • 1984–1987 Inter Milan • 1987–1989 Servette Genève Principaux succès :

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Axel Griesch/laif

• Champion d’Allemagne 1980 et 1981 • Vainqueur de l’Euro 1980 • Finaliste de la Coupe du Monde 1982 et 1986 • 45 buts avec l’équipe d’Allemagne • 162 buts avec le Bayern Munich

T H E F I FA W E E K LY


L’ I N T E R V I E W

“Le facteur Pep est énorme” La semaine prochaine, Karl-Heinz Rummenigge et le Bayern Munich tenteront de remporter leur cinquième trophée de l’année 2013, la Coupe du Monde des Clubs. “Nous recherchions depuis longtemps la vision de Pep Guardiola”, avoue le président du club bavarois. Karl-Heinz Rummenigge, vous rappelez-vous de la Coupe Intercontinentale 1976 ? À l’époque, le Bayern, vainqueur de la Coupe d’Europe des clubs champions, avait affronté Cruzeiro, vainqueur de la Copa Libertadores.

neige à l’aéroport, où nous attendaient 19 fans. Apparemment, personne ne savait que nous venions de gagner la Coupe Intercontinentale au Brésil.

hivernale. En termes de notoriété internationale, nous livrons un combat permanent contre les équipes de Premier League, de Primera División et de Serie A.

Karl-Heinz Rummenigge : C’était peu avant Noël. Nous avions gagné 2:0 le match aller le 23 novembre, devant à peine 22 000 spectateurs à l’Olympiastadion et par une température qui devait bien être en dessous de moins dix. Le retour était prévu le 21 décembre, un mardi soir. Nous voulions partir pour Belo Horizonte le samedi soir précédent, via Paris et Rio de Janeiro. Mais il y avait du brouillard à Munich et on nous a d’abord renvoyés à la maison. Nous n’avons décollé que le lundi matin, un jour avant le match. À Rio, nous avons dû attendre plus longtemps que prévu à l’aéroport parce qu’il y avait de l’orage à Belo Horizonte. Finalement, nous sommes arrivés quatre heures avant le coup d’envoi.

Qu’attendez-vous de la Coupe du Monde des Clubs à venir, au Maroc ?

Quel regard porte-t-on sur le Bayern ?

D’après ce que nous savons, ça sera un gros événement à Agadir et Marrakech. Les deux villes ont consenti de gros efforts. Les stades ont été rénovés, de nouveaux terrains ont même été construits tout autour. En Asie, en Afrique et en Amérique du Sud, ce tournoi est le sommet de la saison. En Europe, malheureusement, il ne sera regardé que de loin.

Comment comptez-vous vous préparer ?

Complètement épuisés ?

Nous voulons gagner la compétition et nous partons pour Agadir le 14 décembre à 21 heures, tout de suite après notre match de Bundesliga contre Hambourg. Cela nous laissera trois jours pour nous acclimater et nous préparer de manière optimale pour notre premier match, une des deux demi-finales.

En effet. Nous étions en train de boire du café et de manger un peu. Notre entraîneur, Dettmar Cramer, nous a suppliés de ne pas nous endormir. Il nous a dit de boire autant de café que possible et d’aller sur le terrain. C’est ce que nous avons fait.

Remporter la Coupe du Monde des Clubs après la Bundesliga, la Coupe d’Allemagne, la Ligue des Champions et la Super Coupe d’Europe améliorerait encore l’image d’un club déjà considéré comme l’un des meilleurs au monde.

Comment cela s’est-il passé ? Pas trop mal, malgré le temps très lourd et les températures dépassant les 30 degrés. Avant le match, Cramer est arrivé la tête en sang dans les vestiaires, quelqu’un lui avait lancé une bouteille de soda au visage. Il est resté très calme et a refusé de porter plainte. “Réussir à toucher ma petite tête de si loin, il fallait le faire”, nous a-t-il simplement dit.

Le match s’est terminé sur un score vierge. Avez-vous eu du mal à lutter contre la fatigue pendant 90 minutes ? Pas du tout. Il y avait 117 000 spectateurs et nous avons tellement dominé que nous aurions pu gagner 6:0. Il y a deux clubs de première division à Belo Horizonte, Cruzeiro et l’Atlético Mineiro. Les supporters du premier nous sifflaient tandis que ceux du second n’arrêtaient pas de nous encourager. Après le match, nous sommes tout de suite repartis pour Munich. Nous sommes arrivés sous la

Ce serait extraordinaire pour nous de parvenir à décrocher ce trophée. Nous n’avons encore jamais réussi à en gagner cinq en une seule année. La victoire 2:1 contre Dortmund en finale de la Ligue des Champions a eu un énorme impact. Nous sommes très respectés au niveau national comme international et depuis, nous recevons énormément de visiteurs du monde entier. Les gens veulent savoir comment nous avons pu faire face à la concurrence des clubs espagnols ou anglais.

Le Bayern est-il aujourd’hui au niveau des plus grands, comme le FC Barcelone, le Real Madrid ou Manchester United ? Ce sont les clubs qui étaient au-dessus de nous. Nous essayons maintenant de tirer notre épingle du jeu et de rester au plus haut niveau. Mais je dois dire que c’est toute la Bundesliga qui devrait participer à cet effort de reconnaissance internationale. Il serait bon que plus de clubs partent sur un autre continent pendant la préparation d’avant-saison ou la trêve T H E F I FA W E E K LY

À l’échelon national, c’est la même chose depuis des années : soit on nous aime, soit on nous déteste. C’est différent à l’étranger. Le respect dont nous bénéficions est encore plus important, pour deux raisons : nous proposons un football attractif et le club est géré sérieusement. Ses finances sont saines, il ne se lance pas dans des aventures inconsidérées. De plus, notre entraîneur dispose d’une bonne image partout dans le monde. Le facteur “Pep” est énorme, parce que Guardiola est peut-être l’entraîneur le plus connu et le plus populaire de la planète. Lui et son prédécesseur Jupp Heynckes ont contribué à faire disparaître cette réputation d’arrogance qui nous collait à la peau.

Guardiola aurait pu choisir un autre grand club européen pour gagner encore plus d’argent. Pourquoi est-il venu à Munich ? C’est la preuve que l’argent ne fait pas tout. Pep a vite compris que notre philosophie et notre effectif lui donneraient les meilleures chances de s’épanouir, au lendemain de sa période barcelonaise. Après Louis van Gaal et Jupp Heynckes, c’est le troisième entraîneur de suite qui est capable d’apposer sa patte sur notre jeu. C’est une vision que nous recherchions depuis longtemps.

Quelle est l’identité de jeu du Bayern ? Nous sommes maintenant associés au beau jeu. Quand je suis arrivé en tant que joueur au milieu des années 70, le Bayern était un modèle de succès et collectionnait les titres, mais il n’était pas connu pour pratiquer un football agréable. C’est le Borussia Mönchengladbach, notre plus grand rival de l’époque, qui bénéficiait de cette image-là et qui était donc plus populaire. Å Interview : Roland Zorn

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TRIBUNE

L E T O P 11 D E L A S E M A I N E

Les stades les plus imposants

Une affaire de cerf Thomas Renggli

L

’important, c’est de participer”, déclare un jour le pédagogue français et fonctionnaire du sport Pierre de Coubertin, qui offre une seconde vie aux Jeux Olympiques à compter de 1896. Ses nobles intentions excluent toute forme de bénéfice financier à partir de performances sportives. Mais la jeunesse de ce monde ne se contente pas d’appliquer la devise “Citius, altius, fortius” (plus vite, plus haut, plus fort) d’un point de vue athlétique, elle recherche également l’optimisation économique. Petit à petit, l’idéalisme laisse alors sa place aux considérations monétaires. Les mécènes, donateurs ou autres sponsors font leur apparition sur les terrains de sport et les maillots des acteurs principaux perdent leur virginité. À l’époque, les journaux font grise mine. En Suisse par exemple, le journal spécialisé Sport n’apprécie pas de voir les logos des entreprises sur les maillots de football et retouche les photos. Les seuls clichés qui trouvent grâce à ses yeux sont ceux affichant les noms des marques qui acceptent de mettre des annonces dans le journal. La publicité dans les stades connaît un sort similaire : elle est strictement interdite. “La discipline doit rester propre”, proclament les puristes des plus hautes instances footballistiques. Mais en Allemagne, une équipe sonne la révolte. L’Eintracht Brunswick et le fabricant de liqueurs Curt Mast, proche du club, se jouent de la Fédération allemande de football (DFB). Ensemble, ils lancent une campagne de pub nationale, puis installent de longs panneaux blancs et vierges dans le stade de Brunswick, tout autour de la pelouse. Les médias se ruent dans la ville et percent le secret. Toute l’Allemagne apprend en un rien de temps que derrière ces panneaux se cache vraisemblablement le logo de Jägermeister, le célèbre spiritueux. Le cerf, effigie de la liqueur,

chasse même le lion traditionnel du blason du club. Un coup de génie. Les ventes de Jägermeister augmentent et l’interdiction de la publicité finit par être levée. La campagne coûte 255 000 euros à Curt Mast. Aujourd’hui, voir les footballeurs et les stades sans publicité est impensable. Le dernier club à avoir cédé est le FC Barcelone, en 2011, après 111 ans d’existence. L’actuel contrat de trois ans signé avec Qatar Airways lui rapporte 96 millions d’euros. Lionel Messi, du haut de ses 169 cm, n’est pourtant pas la plus imposante des colonnes publicitaires. En mettant la main à la poche, on peut également assurer une longue vie à son produit et donner son nom à un stade : Arsenal joue ainsi à l’Emirates Stadium, le Bayern Munich à l’Allianz Arena et le Borussia Dortmund au Signal Iduna Park. Schalke 04 poursuit même la tradition “alcoolisée” de Brunswick et évolue dans la Veltins-Arena, du nom d’une marque de bière. Les fabricants d’une célèbre boisson énergisante ont dû quant à eux effectuer un passement de jambes juridique lors du rachat du FC Sachsen Leipzig, le nouveau nom de Red Bull Leipzig ne convenant pas aux juristes de la DFB. Mais le problème a été facile à résoudre : la dénomination RasenBallsport Leipzig ne dupe personne et le club déborde aujourd’hui d’énergie en troisième division allemande. Å

1

Wembley, Londres. 90 000 places. Le stade de football par excellence. Accueille la finale de la FA Cup et les matches de l’équipe d’Angleterre.

2

Camp Nou, Barcelone. 98 787 places. La cathédrale catalane sert de décor aux exploits de Messi et ses coéquipiers.

3

Maracanã, Rio de Janeiro. 73 531 places. Construit pour la Coupe du Monde 1950 (et prévu pour accueillir 183 513 spectateurs), il cristallisera à nouveau tous les espoirs en juillet 2014.

4

Stade du Premier-Mai, Pyongyang. 150 000 places. Avec ses huit séries de rangées de sièges, c’est le plus grand stade du monde.

5

Estadio Alberto Jacinto Armando, Buenos Aires. 40 318 places. Surnommé la Bombonera, c’est le domicile de Boca Juniors, l’équipe de cœur de Maradona.

6

Allianz Arena, Munich. 69 000 places. Depuis 2005, ce stade accueille à la fois les matches à domicile du Bayern et ceux de son rival local, le TSV 1860 Munich.

7

Anfield Road, Liverpool. 45 362 places. “You’ll never walk alone” : ces cinq mots suffisent pour décrire l’ambiance de ce lieu culte du football.

8

Stadio Giuseppe Meazza, Milan. 81 389 places. Une enceinte pour deux clubs : l’AC et l’Inter Milan se partagent la pelouse de San Siro.

9

Signal Iduna Park, Dortmund. 80 552 places. Avec ses 25 000 supporters debout, le “mur jaune” (la tribune sud) est la hantise des équipes adverses.

10

FNB Stadium, Johannesburg. 94 700 places. Également connu sous le nom de Soccer City, le plus grand stade africain a accueilli la finale de la Coupe du Monde 2010.

11

Stade Azteca, Mexico. 105 000 places. C’est ici que Maradona a réalisé sa célèbre “Main de Dieu”. Seul stade de la planète à avoir accueilli deux finales de la Coupe du Monde.

La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly T H E F I FA W E E K LY

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LE CL ASSEMENT FIFA Classement Équipe Évolution Points

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 39 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 54 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77

Espagne Allemagne Argentine Colombie Portugal Uruguay Italie Suisse Pays-Bas Brésil

0 0 0 0 9 0 1 -1 -1 1

1507 1318 1251 1200 1172 1132 1120 1113 1106 1102

Belgique Grèce Angleterre États-Unis Chili Croatie Côte d’Ivoire Ukraine France Mexique Bosnie-Herzégovine Russie Équateur Ghana Danemark Algérie Suède République tchèque Slovénie Serbie Costa Rica Roumanie Écosse Arménie Venezuela Nigeria Panamá Égypte Cap-Vert Pérou Honduras Mali Turquie Hongrie Iran Autriche Cuba Japon Tunisie Islande Cameroun Paraguay Monténégro République de Corée Norvège Pays de Galles Albanie Burkina Faso Australie Slovaquie Afrique du Sud Israël Libye Finlande Sénégal Guinée République d'Irlande Ouzbékistan Bolivie Jordanie Émirats arabes unis Zambie Haïti Sierra Leone Maroc Bulgarie Togo

-6 3 -3 -1 -3 2 0 2 2 4 -5 -3 -1 -1 1 6 -2 -1 1 -2 0 -3 2 4 2 -3 -1 13 3 0 -7 -1 -3 -1 4 7 27 -4 -2 -4 8 -3 1 2 -7 -12 1 -6 -2 5 0 4 -2 -1 -1 2 -7 -13 2 0 0 -5 7 -1 2 0 -2

1098 1055 1041 1019 1014 971 918 907 893 892 886 870 852 849 831 800 793 766 762 752 738 734 717 716 711 710 705 699 698 698 688 684 677 668 650 648 641 638 632 624 612 600 594 577 577 574 571 569 564 557 554 548 544 539 536 534 528 526 519 511 508 505 495 493 490 486 480

Rang

juin 2013

juillet 2013

août 2013

sept. 2013

oct. 2013

nov. 2013

1 -41 -83 -125 -167 -209 1ère place

78 79 80 81 82 83 84 84 86 87 88 89 90 91 91 93 93 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 106 106 109 109 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 123 124 124 126 127 127 129 130 130 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141 142 142 144

hausse du mois

Pologne Trinité-et-Tobago Gabon Jamaïque Belarus RD Congo ARY Macédoine Congo Ouganda Oman République dominicaine Angola Irlande du Nord Nouvelle-Zélande Salvador RP Chine Éthiopie Azerbaïdjan Estonie Moldavie Botswana Arabie saoudite Bénin Géorgie Lituanie Qatar Niger Liberia Zimbabwe République centrafricaine Koweït Antigua-et-Barbuda Irak Guinée équatoriale Burundi RDP Corée Canada Guatemala Tadjikistan Kenya Bahreïn Lettonie Mozambique Malawi Nouvelle-Calédonie Liban Luxembourg Tanzanie Namibie Chypre Rwanda Afghanistan Grenade Soudan Kazakhstan Philippines Gambie Syrie Malte Turkménistan Lesotho Suriname Myanmar Tahiti Thaïlande Palestine Mauritanie

T H E F I FA W E E K LY

baisse du mois

-9 2 4 1 1 4 2 7 -1 5 -10 4 0 -12 -2 4 2 -7 3 -1 0 2 -6 -1 1 2 6 1 -4 1 3 3 -6 8 9 -6 -3 -3 0 1 5 -2 -5 3 4 -2 3 5 2 7 2 4 2 6 3 4 5 6 4 -12 3 -8 9 3 1 4 8

473 458 453 441 431 427 421 421 417 389 384 382 381 378 378 376 376 363 360 359 357 352 342 330 326 320 318 312 310 310 310 299 299 294 293 292 291 287 286 281 275 272 271 270 249 248 243 243 240 229 229 226 218 218 216 204 202 200 198 195 187 186 184 179 173 173 158

144 146 147 148 149 150 151 152 152 154 155 156 157 158 158 160 161 162 163 164 165 166 167 168 169 170 171 172 173 174 175 175 177 178 179 180 181 182 183 184 185 186 186 188 189 189 189 192 193 194 194 196 196 198 199 200 201 201 203 204 205 206 207 207 207

Hong Kong Kirghizistan Saint-Kitts-et-Nevis Inde Maldives Guyana St-Vincent-et-les-Grenadines Liechtenstein Porto Rico Singapour São Tomé-et-Principe Bangladesh Belize Malaisie Vietnam Nicaragua Sainte-Lucie Indonésie Laos Tchad Népal Sri Lanka Pakistan Barbade Guam Îles Féroé Îles Salomon Bermudes Aruba Chinese Taipei Curaçao Dominique Yémen Maurice Vanuatu Mongolie Fidji Samoa Guinée-Bissau Bahamas Swaziland Madagascar Montserrat Cambodge Brunei Timor oriental Tonga Îles Vierges américaines Comores Îles Caïmans Papouasie-Nouvelle-Guinée Îles Vierges britanniques Samoa américaines Andorre Érythrée Seychelles Soudan du Sud Macao Djibouti Somalie Îles Cook Anguilla Bhoutan Saint-Marin Îles Turks-et-Caicos

4 4 0 6 8 -36 -31 6 7 1 7 6 -12 2 -7 -7 -23 0 4 -8 0 0 1 5 2 5 0 -11 0 2 -5 -6 0 0 3 3 4 -4 -2 4 -2 -6 3 10 4 4 -3 -1 -3 -2 3 3 -10 2 -4 -4 3 3 -1 -3 -3 0 0 0 0

158 155 150 149 147 146 142 141 141 140 139 137 136 132 132 130 129 122 120 116 113 108 107 101 93 87 86 83 82 81 67 67 64 62 53 49 47 45 42 40 37 33 33 28 26 26 26 23 22 21 21 18 18 17 16 15 10 10 8 6 5 3 0 0 0

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First Love

Lieu : Qunu, Afrique du Sud Date : 28 mars 2012 Heure : 13h24

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Per-Anders Peetersson/laif

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HISTOIRE

Enlèvements et coups bas

La Coupe du Monde des Clubs a commencé. Au Maroc, le beau jeu sera certainement au rendez-vous. Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi. Par le passé, lorsque les grands clubs de ce monde s’affrontaient, les débats étaient parfois houleux. Triomphe en 1962: Gilmar et Pelé (Santos) fêtent leur succès dans les douches.

a Coupe du Monde des Clubs qui a débuté cette semaine à Marrakech n’est pas le premier tournoi international organisé au Maroc. En effet, le Royaume chérifien a organisé, à partir de 1962, la Coupe Mohamed V : une prestigieuse compétition qui voyait s’affronter le champion du Maroc et les trois plus grands clubs du moment. Ainsi, le Real de Madrid, Boca Junior, le Sao Paulo FC, Flamengo ou encore le Bayern et le Barça se sont rendus dans le passé à Casablanca pour disputer ce tournoi amical très prisé. La Copa Rio comme précurseur Cette compétition s’inscrit dans une plus longue tradition d’affrontements entre clubs issus de différents continents. À partir de 1950, les clubs d’Amérique du Sud multiplient les initiatives pour mettre en place des compétitions 34

réunissant les meilleurs clubs européens et sud-américains. La Copa Rio est la première à voir le jour, en 1951 et 1952. Plusieurs champions nationaux répondent à l’appel : les Brésiliens de Fluminense et de Palmeiras, les Uruguayens de Penarol, les Italiens de la Juventus ou les Suisses du Grasshopers Zurich. L’enlèvement de di Stéfano La Pequeña Copa del Mundo (“la petite Coupe du Monde”) prend la relève. Le tournoi a lieu tous les ans au Venezuela entre 1952 et 1957, puis entre 1963 et 1970. Les quatre meilleures équipes européennes y affrontent leurs homologues sud-américaines. Grandie par la victoire d’équipes de premier plan comme le Real de Madrid, les Corinthians ou Benfica, la compétition souffre de l’instabilité politique qui règne dans le pays à partir des années 60. En 1963, Alfredo di Stéfano est enlevé pendant le tournoi. Deux jours plus tard, le Front national de libération du Venezuela relâchera l’attaquant du Real Madrid devant l’ambassade d’Espagne. T H E F I FA W E E K LY

La “petite Coupe du Monde” doit surtout faire face à la concurrence de la Coupe Intercontinentale, aussi appelée Coupe Amérique du Sud/Europe. Lancée en 1960, cette compétition oppose le vainqueur de la Coupe d’Europe des clubs champions (créée en 1955) au tenant de la Coupe Libertadores, organisée par la CONMEBOL depuis 1959. Les Africains indésirables Si la FIFA valide le règlement de la compétition, comme elle le fait régulièrement pour d’autres tournois, elle refuse de s’impliquer directement dans son organisation car deux confédérations seulement sont concernées par cette affiche. La FIFA suggère alors aux organisateurs d’inclure les meilleurs clubs africain et nord-africain. Elle essuie un refus des sud-américains et des Européens, qui se disputent alors la suprématie au niveau international. Le vainqueur de cette double confrontation, disputée au meilleur des deux manches, se voyait octroyer le titre officieux de champion du monde.

Popperfoto/Getty Images

L

Xavier Breuil


HISTOIRE

Officieux, mais populaire Jusqu’en 1968, la Coupe Intercon­ tinentale connaît un franc succès. Dès la première finale, qui oppose le Real Madrid aux Uruguayens de Penarol, rassemble près de 79 000 spectateurs à Montevideo (0:0). Ils seront 100 000 à Santiago Bernabeu pour le match retour. Les Merengues l’emportent sur un score sans appel (5:1). Les premières éditions permettent surtout à l’Europe de voir combien le football des clubs se différencie de celui des sélections nationales. Malgré les victoires du Santos de Pelé en 1962 et 1963, les clubs brésiliens brillent surtout par leur absence, alors que la Seleçao domine de la tête et des épaules en Coupe du Monde entre 1958 et 1970. Les clubs argentins se taillent la part du lion en Copa Libertadores. Entre 1960 et 1979, ils totalisent dix participations à la Coupe Intercontinentale, contre trois pour les Brési­ liens.

souhaite cependant réunir pour l’occa­ sion toutes les confédérations. C’est ainsi que la première Coupe du Monde des Clubs voit le jour en 2000. L’édition inaugurale a lieu au Brésil. Les huit participants représentent les six confédérations qui composent la FIFA. Il s’agit donc bien de la première com­ pétition de clubs mondiale, au sens propre du terme. Å

→ http://www.fifa.com/clubworldcup

Coupe du Monde des Clubs, Maroc 2013 (Agadir et Marrakech) Durée : du 11 au 21 décembre 2013 Participants : • Bayern Munich (Allemagne) • Guangzhou Evergrande (Chine) • CF Monterrey (Mexique) • Altético Mineiro (Brésil) • Auckland City (Nouvelle-Zélande) • Al Ahly (Égypte) • Raja Casablanca (Maroc) Finale : le 21 décembre 2013 à Marrakech

AGIP/Süddeutsche

Coup dur pour Combin Mais cette lutte pour la domination du football mondial n’est pas conséquence sur l’état d’es­ prit des rencontres. Si ces matches sont restés dans la mémoire collective, ils le doivent avant tout à leur extrême brutalité. En 1967, 100 000 spectateurs assistent au match entre le Celtic Glasgow et le Racing, ponctué par cinq expul­ sions. Lors du choc entre l’AC Milan et Estudiantes disputé deux ans plus tard, l’atta­ quant rossonero d’origine argentine Nestor Combin perd connaissance sur le terrain après avoir été victime de violentes fautes à répéti­ tion de la part des joueurs argentins. La police locale en profitera d’ailleurs pour arrêter Combin et le jeter une nuit en prison pour n’avoir pas fait son service militaire dans son pays d’origine. La FIFA lance la Coupe du Monde des Clubs Ces incidents à répétition finissent par tenir la réputation de cette compétition. Plusieurs champions d’Europe comme le Bayern Munich ou l’Ajax Amsterdam refusent d’affronter des équipes sud-américaines. Ces clubs préfèrent envoyer leurs dauphins disputer l’épreuve. C’est ainsi que l’Atlético Madrid est déclaré cham­ pion du monde, sans avoir remporté la coupe d’Europe. Le trophée retrouve un peu de son lustre d’antan avec la création de la Coupe Toyota, disputée à 25 reprises au Japon entre 1980 et 2004. Les Sud-américains s’imposent à 12 reprises, les Européens remportent 13 succès. De son côté, la FIFA n’abandonne pas l’idée d’organiser son propre tournoi de clubs. Elle

Une finale marquante: L’attaquant milanais Nestor Combin à l’aéroport, en 1969. T H E F I FA W E E K LY

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N E T Z E R L’ E X P E R T

L’ O B J E T

Quand verra-t-on enfin une nation africaine remporter la Coupe du Monde ? Question d’Oumar Thiam, Dakar (Sénégal)

Toujours prêt à parler football : Günter Netzer avec son coiffeur en avril 1972.

C

’est une question très pertinente, d’autant plus que les Africains proposent un football spectaculaire depuis des décennies. Je crains cependant qu’aucun pays africain ne remporte la Coupe du Monde à moyen terme. Le point faible de ces pays ne se trouve évidemment pas sur le terrain. L’Afrique produit régulièrement de grands joueurs, qui viennent enrichir les meilleurs championnats du monde par leurs qualités athlétiques et leur maîtrise technique. Quelques équipes nationales se sont également illustrées par le passé, je pense au Ghana, au Cameroun ou à la Côte d’Ivoire. Mais pour qu’une formation triomphe dans un grand tournoi international, c’est tout un ensemble qui doit fonctionner. Je veux dire que la sélection et le pays doivent pouvoir s’appuyer sur une certaine expérience en termes de structures, de développement, de régularité et de planification sur le long terme. Au cours d’une grande compétition 36

de quatre semaines, des tâches comme l’organisation ou l’alimentation de l’équipe, qui peuvent passer au premier abord pour des domaines secondaires, font la différence. À mon avis, augmenter le nombre de pays participants n’est pas la bonne solution pour avoir davantage d’équipes africaines en Coupe du Monde. Avec le format actuel à 32 équipes, la limite est atteinte. Il faut maintenir un niveau élevé. C’est aussi pour cette raison que j’attends avec impatience Brésil 2014 et les matches de l’Algérie, du Nigeria, du Cameroun, du Ghana et de la Côte d’Ivoire, qui s’annoncent passionnants. Å

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le football, sans jamais oser le demander. Posez vos questions à Günter Netzer : feedbackTheWeekly@fifa.org T H E F I FA W E E K LY

Une figurine en porcelaine : chaussé de bottines et vêtu d’une chemise à lacets, un footballeur se tient tête baissée, le regard dirigé vers le ballon et le bras gauche en retrait pour contrôler son dribble tout en retenue. On a l’impression, à juste titre, que ce jeune joueur a été figé en plein mouvement. La main qui l’a façonné ne lui a donné aucun élan, aucune vie. Cette sculpture n’en est pas moins touchante. Pourquoi ? Les fétiches et les totems occupaient une place prédominante avant d’être remplacés par les statues. De la sculpture grecque archaïque aux Satyres de Praxitèle en passant par l’autel de Pergame, les statues symbolisent l’ensemble des émotions que nous renfermons au plus profond de nous : l’envie, la peur, la joie, le chagrin, etc. Pour nous, elles abordent de manière symbolique des sujets qui échappent parfois aux communs des mortels. Le fait de les observer nous permet d’en apprendre plus sur nous-mêmes. Pourquoi ? Elles nous observent depuis les frontons des maisons, nous suivent des yeux lorsque nous traversons les ponts, attendent notre visite dans les parcs et se moquent de nous en nous voyant râler les uns contre les autres sur le chemin du travail, nous accrocher à une personne qui n’est pas faite pour nous, nous comparer aux autres de manière maladive ou encore succomber à nos faiblesses. Oui, nous les amusons, car elles symbolisent ellesmêmes toutes ces choses. À notre place, elles tombent dans le vice, se laissent guider par leurs humeurs, cèdent à la vanité ou à l’ivresse, sombrent dans la folie. Mais notre regard glisse sur elles sans les voir : happés par notre quotidien, nous sommes incapables de les interpréter et sommes ainsi condamnés à répéter à l’infini les mêmes erreurs. Nous sommes incorrigibles. C’est toute la différence entre les hommes et leurs statues. Le petit footballeur de la collection de la FIFA, quant à lui, date du début des années 1930. Il n’a pas été sculpté dans du marbre pentélique, il est en “or blanc”. Et quand on le tient en main, il ne peut pas nous échapper. Å

Imago

Perikles Monioudis


LE TOURNANT

“Sans la guerre de Bosnie, je ne serais peut-être jamais passé pro” Bosnie, Suisse, États-Unis, France, Allemagne : Vedad Ibisevic a beaucoup voyagé. L’attaquant bosnien a porté les couleurs de onze clubs différents, dans cinq pays. Son parcours aurait sans doute été tout autre, sans un événement survenu l’année de ses 16 ans.

Nom : Vedad Ibisevic Date et lieu de naissance : 6 août 1984, Vlasenica Poste : Attaquant Clubs : • 1992–2000 Proleter Slacinovici et Zmaj od Bosne • 2000–2001 FC Baden • 2001–2003 St. Louis University • 2003 St. Louis Strikers

• 2004 Chicago Fire Premier • 2004–2005 Paris Saint-Germain • 2005–2006 Dijon • 2006–2007 Alemannia Aachen • 2007–2012 TSG Hoffenheim • depuis 2012 VfB Stuttgart Équipe de Bosnie-Herzégovine : 50 sélections, 20 buts

Rutger Pauw/Red Bull Photofiles

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e suis né en 1984 à Vlasenica, une petite ville de 12 000 habitants située à l’est de la Bosnie. J’y ai vécu ma première journée d’école et j’y ai fait la connaissance de beaucoup d’autres enfants, jusqu’à ce que la guerre civile éclate en 1992. Mes parents, ma sœur et moi, nous avons pris toutes nos affaires et nous sommes allés nous réfugier à Tuzla, une grande ville industrielle située plus au nord. Je n’avais que huit ans. Cette période a été très difficile à vivre, pour ma famille et pour mon pays. Pourtant, j’ai le sentiment d’avoir vécu une enfance heureuse. J’avais beaucoup d’amis et l’affection de mes parents. J’avais aussi le football, que j’aimais depuis mon plus jeune âge. Le Proleter Slacinovici a été mon premier club, dans la banlieue de Tuzla. Un peu plus tard, j’ai rejoint les équipes de jeunes de Zmaj od Bosne. Aucun de ces deux clubs n’existe plus sous ce nom, aujourd’hui. J’étais heureux. J’avais l’impression d’être dans mon élément. Pourtant, la crise économique qui a suivi la crise a posé d’énormes problèmes à mes parents. Ils ne voulaient pas que ma sœur et moi connaissions les mêmes difficultés. C’est la raison pour laquelle ils sont partis s’installer en Suisse. Malheureusement, nous ne sommes restés là-bas que dix mois, faute d’obtenir un permis de séjour. En désespoir de cause, nous sommes partis aux ÉtatsUnis et plus précisément à St. Louis. Nous avions des parents qui vivaient en Louisiane. Nous ne partions donc pas de zéro.

Quitter notre pays natal à l’âge de 16 ans n’a pas été facile, que ce soit pour ma sœur ou pour moi. Il fallait laisser derrière nous notre famille et nos amis. Avec le recul, cette décision liée à la guerre de Bosnie a pourtant été bénéfique. Si j’avais poursuivi mon parcours à Tuzla, je ne serais peut-être jamais passé pro. J’ai beaucoup appris lors de mes séjours à l’étranger. Lors de mon passage à St. Louis, j’ai même reçu le prix du meilleur jeune de la saison. J’ai ensuite connu une longue expérience en France et je vis maintenant en Allemagne depuis sept ans. À chaque fois, j’ai pris avec moi le meilleur de chaque pays. En tant que footballeur, je peux dire que j’ai connu beaucoup de choses. L’année prochaine, j’aurais le plaisir de participer à la Coupe du Monde avec la Bosnie. C’est merveilleux ! Ce tournoi sera peut-être l’apogée de ma carrière. Quoi qu’il arrive, je m’attends à vivre une expérience inoubliable. Les célébrations qui ont suivi notre qualification pour la phase finale étaient elles aussi exceptionnelles. C’était magnifique de voir tous ces visages heureux lors de la réception donnée T H E F I FA W E E K LY

en notre honneur. Plusieurs autres internationaux ont connu un parcours similaire au mien. Ce que nous avons vécu nous a rendus plus forts. Les Bosniens sont des battants. Nous affronterons l’Argentine, le Nigeria et l’Iran au premier tour. Ça ne sera pas facile, mais nous pouvons atteindre les huitièmes de finale. Mes parents, eux, font régulièrement la navette entre St. Louis et l’Europe. Ils comptent bien venir me voir au Brésil car ils sont très fiers de moi. Å Propos recueillis par Alan Schweingruber

Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. 37



COUPE MYSTÈRE DE L A FIFA

The FIFA Weekly Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) Site Internet : www.FIFA.com/TheWeekly Éditeur : FIFA, FIFA-Strasse 20, Postfach, CH-8044 Zurich, Tél. : +41-(0)43-222 7777 Fax : +41-(0)43-222 7878

Des entraîneurs italiens et un nombre romain vous mèneront peut-être jusqu’au succès. C’est parti !

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Que suis-je ? B  C  F  G

Président : Joseph S. Blatter

La cartouche de gaz de la flamme olympique Le trophée de la Coupe du Monde des Clubs Une boule de cristal révélant qui sera le prochain champion du monde Une urne du tirage au sort de la Coupe du Monde

Secrétaire Général : Jérôme Valcke Directeur de la Communication et des Affaires publiques : Walter De Gregorio Rédacteur en chef : Thomas Renggli

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Lequel de ces techniciens entraîne l’une des équipes qui participent à la Coupe du Monde des Clubs ? E

Conception artistique : Markus Nowak L

Rédaction : Perikles Monioudis (rédacteur en chef adjoint), Alan Schweingruber, Sarah Steiner Collaborateurs réguliers : Jordi Punti (Barcelone), David Winner (Londres), Hanspeter Kuenzler (Londres), Roland Zorn (Francfort), Sven Goldmann (Berlin), Sérgio Xavier Filho (São Paulo), Luigi Garlando (Milan)

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Quelle équipe a disputé le plus grand nombre d’éditions de la Coupe du Monde des Clubs ?

Service photo : Peggy Knotz Production : Hans-Peter Frei (directeur), Richie Krönert, Marianne Crittin, Mirijam Ziegler, Peter Utz

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Correction : Nena Morf Ont collaboré à la rédaction de ce numéro : Jean Williams, Roland Zorn, Marcio Mac Culloch, Tokyo Sexwale Secrétaire de rédaction : Loraine Mcdouall

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Tirage au sort de la Coupe du Monde 2014 au Brésil : l’un des 32 pays s’est vu attribuer un trigramme dont les trois lettres forment un nombre romain. Quel nombre ? B  98

E  104

T  506

W 1015

Traduction : Sportstranslations.com Responsables de projet : Bernd Fisa, Christian Schaub Impression : Zofinger Tagblatt AG www.ztonline.ch Contact : feedback-TheWeekly@fifa.org La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “© The FIFA Weekly, 2013”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. Le logo FIFA est une marque déposée. Produit et imprimé en Suisse.

Solution de l’énigme de la semaine précédente : LUCK (explications détaillées sur FIFA.com/theweekly). Inspiration et application: cus

Faites-nous parvenir vos réponses le 18 décembre 2013 au plus tard à feedback­TheWeekly@fifa.org. Les concurrents qui auront correctement répondu à toutes les questions jusqu’au 31 décembre 2013 participeront à un grand tirage au sort pour tenter de remporter deux billets pour assister au Gala FIFA Ballon d’Or 2013, qui aura lieu le 13 janvier 2014. Avant de participer, nous vous invitons à consulter les conditions générales, ainsi que le règlement de la compétition. Vous trouverez toutes les informations utiles à cette adresse : fr.fifa.com/aboutfifa/organisation/the-fifa-weekly/rules.pdf. T H E F I FA W E E K LY

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DEM ANDE Z À L A F IFA !

Quel a été le plus grand nombre de spectateurs enregistré pour un match de football au cours de l’histoire ? Bernd Timmermann, Hambourg Réponse de Thomas Renggli, rédacteur en chef : Statistiquement, les plus grandes affluences ont toutes été enregistrées à l’ancien stade Maracanã de Rio de Janeiro, qui avait une capacité de 200 000 places. Le record a été atteint à l’occasion du match décisif de la Coupe du Monde 1950 entre le Brésil et l’Uruguay, qui a attiré (officiellement) 199 854 spectateurs. Parmi les témoins se trouvait João Havelange, futur Président de la FIFA, qui a parlé quant à lui de 220 000 fans. La plus grande affluence enregistrée pour une rencontre entre clubs date de décembre 1963, pour le derby de Rio entre Fluminese et Flamengo (194 603 LE SPRINTER

35,1

LE SONDAGE DE L A SEMAINE

L e B aye r n Mu n ic h r e m p o r te r a - t-i l l a C o u p e d u Mo n d e d e s C l u b s 2 01 3 ? Championnat d’Allemagne, Coupe nationale, Ligue des Champions : tout ce qu’a touché le Bayern au cours de la saison 2012/13 s’est transformé en or. En Bundesliga, les Munichois sont invaincus depuis 40 matches. Triompheront-ils aussi au Maroc en cette fin d’année ?

R É S U LTAT S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E

46+25+10811

Qui est le meilleur gardien du monde ?

  PETR CECH   IKER CASILLAS   GIANLUIGI BUFFON   MANUEL NEUER   AUTRES

11%

8%

10%

46%

TOUJOURS VERT

rapide du monde selon les mesures

Mickaël Landreau, gardien de

officielles de vitesse

Bastia, a disputés en première

de course, devant

division française : un

Gareth Bale (34,7

record. En 17 ans de carrière,

km/h) et Cristiano

“Mick” a porté les couleurs

Ronaldo (33,6 k/h).

de Nantes (vainqueur de la

qu’atteint l’attaquant équatorien Antonio Valencia d’après les relevés de la FIFA. Cela fait de lui le footballeur le plus

C’est le nombre de matches que

Coupe de France en 1999 et champion en 2001), du Paris Saint-Germain, de Lille (champion en 2011) et de Bastia, où il évolue depuis 2012. Sur ces 603 matches, il a réussi 222 fois à garder sa cage inviolée. 40

The FIFA Weekly paraît tous les vendredis en version papier et électronique (www.Fifa.com/TheWeekly). En plus de proposer des informations sur les plus grandes stars et les plus beaux buts, le magazine ouvre le jeu vers les lecteurs. Envoyez vos réactions à : feedback-TheWeekly@fifa.org

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603

km/h, c’est la vitesse

LE MAGA ZINE DE FOOTBALL

T H E F I FA W E E K LY

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LE BALLON parties imbriquées les unes dans les autres forment le ballon de la Coupe du Monde 2014, Brazuca. Produit par adidas, il comprend deux panneaux de moins que son prédécesseur Jabulani. Le ballon de l’édition 1970, Telstar, était constitué quant à lui de 32 éléments.


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