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N° 4 • Avril 2021
ESSENTIEL OU PAS...
LA SANTÉ DES TRAVAILLEURS AVANT TOU
LA SANTÉ DES TRAVAILLEURS Les mesures corona ont à nouveau été durcies en mars, c’est ce que l’on appelle la « pause de Pâques ». Dans la lutte contre le virus, il a notamment été décidé de fermer les magasins non essentiels pour le grand public. Faire ses achats n’est encore possible que sur rendez-vous ou via le click & collect. 50 personnes maximum peuvent être présentes en même temps, mais vous pouvez emmener votre contact rapproché et faire vos achats pendant plus de 30 minutes. Des mesures contre le virus sont bien sûr nécessaires. Nous déplorons toutefois la manière dont elles ont à nouveau été prises. Les travailleurs sont une fois encore mis devant le fait accompli. En raison du timing serré et de la communication floue du Gouvernement, les partenaires sociaux n’ont en outre pas eu la moindre possibilité de réagir ou de prévoir un encadrement convenable.
Essentiel ou non essentiel : deux poids, deux mesures La distinction entre essentiel et non essentiel est en fait artificielle. Dans la pratique, cela signifie surtout que ceux qui exercent le plus fort lobbying seront comptés parmi les commerces « essentiels ». Un magasin de jardinage n’est évidemment pas plus sûr qu’un magasin de vêtements. Ainsi, la situation dans le commerce ne cesse de se biaiser. D’un côté, il y a les travailleurs des magasins non essentiels, qui sont poussés au chômage temporaire et accusent donc une perte de salaire. L’emploi à long terme est lui aussi sur la sellette. Les clients restent à l’écart et le chiffre d’affaires baisse. De l’autre côté, il y a les travailleurs des magasins essentiels qui sont laissés pour compte. Les nouvelles mesures ne prévoient en fait rien de plus pour eux. La règle de maximum 50 personnes présentes s’applique par exemple uniquement aux magasins non essentiels qui fonctionnent sur rendez-vous. Celui qui fait ses achats sur rendez-vous peut également, du coup, rester aussi longtemps que possible. Entre-temps, les entreprises d’e-commerce peuvent continuer à se développer. Car les clients restent bel et bien absents des magasins. De nombreux commerçants disent réaliser moins de chiffre d’affaires. Dans le même temps, nous constatons que les mesures de prévention dans les magasins essentiels ne sont plus maintenues depuis longtemps. Le personnel est abandonné à son sort et doit lui-même forcer le respect des règles. Il en résulte des clients fâchés et agressifs. Malgré leur statut « essentiel », les travailleurs du commerce — comme de nombreux travailleurs essentiels — ne sont pas prioritaires non plus pour la vaccination. La logique des mesures est parfois difficile