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L’Imitation de Jésus-Christ

Converser avec Jésus (Livre III)

Le troisième livre de L’Imitation de Jésus-Christ prend la forme d’un dialogue entre Jésus et l’âme fidèle, qui se tourne vers lui comme Samuel au Temple : « Parlez, Seigneur, parce que votre serviteur écoute » (1 S 3, 9 cité au commencement du chap. II). Cette conversation dans laquelle l’âme se laisse instruire est entremêlée de prières qu’elle lui adresse. Les mêmes thèmes que dans les deux premiers livres apparaissent, avec la même radicalité qui nous entraîne à ne rien refuser au bon Dieu et à nous abandonner pleinement entre ses mains : « Faites de moi ce qu’il vous plaira, selon ce que vous savez être bon, et pour votre plus grande gloire » (chap. XV, § 2). Cet abandon est gage de la paix. Quatre choses importantes sont à conserver : « Appliquez-vous […] à faire plutôt la volonté d’autrui que la vôtre. Choisissez toujours plutôt d’avoir moins que plus. Cherchez toujours la dernière place, et à être au-dessous de tous. Désirez toujours et priez que la volonté de Dieu s’accomplisse parfaitement en vous » (chap. XXIII, § 3). C’est un chemin de renoncement qu’il nous trace, celui qui conduit à la vraie joie.

Le don de l’Eucharistie (Livre IV)

Le dernier livre est consacré au sacrement de l’Eucharistie. Ici encore, le texte prend la forme d’un dialogue entre le disciple et le Bien-Aimé : grandeur de ce sacrement et utilité de la communion fréquente et bien préparée dans le sacrement de pénitence, dignité du sacrement de l’ordre sans lequel il n’y a pas de célébration eucharistique, nécessité de nous offrir avec le Christ sur l’autel : « Tout ce que vous me donnez, hors vous, ne m’est rien, parce que c’est vous que je veux, et non pas vos dons » (chap. VIII, § 1). La sainte communion est un don tel qu’il importe de s’y préparer avec soin et de s’animer de beaucoup de ferveur lorsque nous la recevons.

Traduction et méditations de Lamennais

Au long des nombreuses éditions et traductions, il a semblé bon de joindre des points de réflexion pour prolonger le texte de Thomas a Kempis. Nous reprenons ici la traduction éprouvée de l’abbé de Lamennais avec les méditations qu’il rédigea à la fin de chaque chapitre (1828) et dont disposait sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Félicité de Lamennais, prêtre breton (1782-1854), fut avec son Essai sur l’indifférence (1817) un grand défenseur de l’Église au temps de la réorganisation post-révolutionnaire.

Malheureusement, il prit ensuite ses distances avec la hiérarchie et finit par être condamné par le pape Grégoire XVI (1832-1834).

Sainte Thérèse regrettera cette désobéissance, tout en reconnaissant la qualité de ses réflexions sur L’Imitation1 .

C’est donc un ouvrage digne d’éloge que nous sommes heureux de livrer à notre lecteur ; rappelons seulement celui que lui rendit le père Bouix : « Tandis que tant de livres apparaissent et meurent, les pages de [ce] Livre conserveront une immortelle fraîcheur2. » Il a traversé les siècles et les générations ; qu’il continue de soutenir la prière des chrétiens animés du même désir d’imiter leur Seigneur.

1. Cf. « J’ai lu un beau passage dans les Réflexions de L’Imitation. C’est une pensée de M. de Lamennais – tant pis ! – C’est beau tout de même » (Derniers entretiens, 6 juillet 1897).

2. L’Imitation de Jésus-Christ, préface du père Bouix, p. xlvii

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