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Préface
from Se pardonner
PRÉFACE
La vie « de » couple, la vie « du » couple, la vie « en » couple m’a toujours fascinée. C’était à mes yeux l’expérience de vie la plus riche, la plus intéressante, la plus nourrissante et la plus vivante. C’est pour l’avoir expérimentée depuis près de soixante ans, et depuis trente ans en tant que conseillère conjugale, que j’en ai compris les difficultés, les aléas, les impasses, les échecs, les douleurs. Le livre de Bérengère de Charentenay et Mathilde de Robien balaie tous ces versants de la vie d’un couple, parfois joyeux, parfois douloureux, en nommant avec lucidité et sans complaisance tout ce qui peut abîmer la relation conjugale. De leur collaboration émanent un enthousiasme (étymologiquement « Dieu en soi ») et un dynamisme qui invitent à s’atteler concrètement à la tâche. Elles donnent des outils efficaces pour cette traversée au long cours, le pardon étant certainement le plus performant. Une expérience à tenter sans modération, pour prendre conscience de la puissance du pardon et de sa capacité à renouveler la relation. Bérengère et Mathilde décrivent, avec profondeur et justesse, les étapes, les écueils et les bonheurs liés au pardon donné et reçu au sein du couple. La vie d’un couple, c’est du boulot, c’est de l’énergie, c’est une volonté « d’y arriver » ! Et quand on s’y met, on y arrive : les échecs sont moins nombreux que ce que laissent penser les statistiques. Mais il faut se faire aider, la bonne volonté ne suffit pas. On connaît le but : être heureux à deux. Mais on ignore parfois comment y parvenir dans la durée. J’aime les images… Celle qui illustre le parcours de notre couple est celle du navigateur Gérard d’Aboville, qui a traversé le Pacifique à la rame, il y a trente ans : comme lui, nous avons
beaucoup ramé, plusieurs fois, nous nous sommes retournés… mais un jour, nous avons touché la rive. Les pardons ont permis d’écoper ce qui noyait notre relation, et les aides sollicitées ont été des phares, surtout quand nous désespérions d’y arriver. C‘est toute la mission que s’est donnée le cabinet Raphaël, que j’ai fondé il y a vingt-cinq ans. Une ambition inspirée de ces quelques mots, tirés d’un récit biblique savoureux, le livre de Tobie : « Je connais les chemins pour les avoir parcourus. » C’est très émouvant de relire le chemin parcouru ensemble, de réaliser que nous sommes passés du champagne pétillant de la rencontre amoureuse des débuts au bon vin savouré à deux… « le bon vin gardé pour la fin ».
Nadine Grandjean