Grande Imagerie - Apollo, à la conquête de la lune

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APOLLO

À LA CONQUÊTE DE LA LUNE



APOLLO

À LA CONQUÊTE DE LA LUNE T E X T E S C AT H Y F R A N C O


LA LUNE, UN MONDE À PART La Lune est le satellite naturel de la Terre. Elle gravite autour de notre planète à une distance moyenne

Le paysage La surface de la Lune est constellée de centaines de milliers de cratères de toutes les dimensions. Certains sont gigantesques : jusqu’à 2 500 kilomètres de diamètre ! D’autres atteignent 6 000 mètres de profondeur, de quoi y empiler 18 tours Eiffel ! Ces cratères ont été creusés par d’innombrables météorites qui se sont abattues sur la Lune pendant des centaines de millions d’années. Des reliefs montagneux, des dômes volcaniques, d’impressionnantes crevasses et de vastes plaines (appelées les « mers ») composent aussi le paysage lunaire.

de 384 400 kilomètres. Sa surface est criblée de cratères. C’est un monde

Un paysage lunaire (mission Apollo 17)

minéral et sans vie. Il n’y a pas d’eau liquide mais de la glace au fond de certains cratères polaires. En l’absence quasi-totale d’atmosphère, il est impossible de respirer. Les températures sont extrêmes et le silence, absolu, car sans air les ondes sonores ne peuvent se propager.

La surface de la Lune est criblée de cratères.

Que sont les « mers » lunaires ? Les taches sombres observables à l’œil nu à la surface de la Lune ont longtemps été prises pour des mers. On les baptisa : mer de la Sérénité, mer des Pluies, mer de la Tranquillité, mer de la Fécondité, océan des Tempêtes… Il s’agit en fait d’immenses bassins, dus à l’impact de grosses météorites, que la lave issue des entrailles de la Lune est venue remplir au début de son histoire. Depuis l’activité volcanique a pris fin. Les taches sombres sur la Lune ont longtemps été assimilées à des mers.

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Quel temps fait-il sur la Lune ? En l’absence d’atmosphère, il n’y a pas de vent, de nuages ni de pluie. Et sans la couche protectrice que constitue l’atmosphère, les températures s’emballent. Il fait plus de 125°C au Soleil et – 180°C à l’ombre, soit un écart de plus de 300°C entre ombre et Soleil !

Empreinte de pied laissée par l’astronaute Edwin Aldrin, surnommé Buzz Aldrin (mission Apollo 11) Sur la Lune, le Soleil brille dans un ciel noir et crée des ombres très marquées, comme celle de ce module lunaire (mission Apollo 14).

Pourquoi le ciel est-il toujours noir sur la Lune ? Sur la Lune, le ciel est complètement noir, même en plein jour ! C’est parce que l’atmosphère y est extrêmement ténue, presqu’inexistante. Sur Terre, ce sont les gaz contenus dans l’atmosphère qui dispersent les rayons lumineux du Soleil et colorent le ciel.

Poussière de Lune La surface lunaire est recouverte d’une épaisse couche de poussière, le régolithe, qui atteint par endroits 20 mètres d’épaisseur ! Les astronautes qui ont marché sur la Lune entre 1969 et 1972 y ont laissé leurs empreintes. Et fait incroyable, elles sont toujours visibles aujourd’hui ! C’est parce que sur la Lune, il n’y a aucun phénomène météorologique qui puisse les effacer.

Sur ce poste de télévision, on peut voir la restransmission en direct de l’astronaute John Young, de dos, faisant un grand bond en saluant le drapeau américain (mission Apollo 16).

Une moindre gravité La gravité est cette force d’attraction qui nous retient sur Terre, à la manière d’un aimant. Sur la Lune, elle est 6 fois plus faible. Malgré leur lourd équipement, les astronautes ont l’impression d’être tout légers ! On dit qu’ils sont en apesanteur. C’est pourquoi ils se déplacent en sautillant et sont capables de faire de grands bonds sans effort. 3


RÊVES DE LUNE Le rêve de quitter la Terre a toujours existé, mais il n’a pris forme qu’avec le développement des fusées (ou lanceurs) à la première moitié du XX e siècle. Les fusées furent d’abord

LA COURSE À L’ESPACE Après la Seconde Guerre mondiale, les deux grands vainqueurs, les États-Unis et l’URSS, se lancent dans une compétition acharnée pour asseoir leur domination et leur prestige sur le monde sans pour autant entrer en conflit. On parle de « guerre froide ». La « course à l’espace », comme on l’a appelée, se déroule dans ce contexte.

utilisées comme armes durant la Seconde Guerre mondiale, pour lancer des bombes à très longue distance. Une fois la guerre terminée, les deux grandes puissances du moment, les États-Unis et l’URSS, se surpassèrent pour être les premiers à conquérir l’espace, puis la Lune.

Le premier homme dans l’espace En 1957, les Soviétiques sont les premiers à envoyer un satellite artificiel, Spoutnik 1, en orbite terrestre. Quatre ans plus tard, le 12 avril 1961, nouvel exploit pour l’URSS : un jeune cosmonaute de 27 ans, Youri Gagarine, quitte la Terre à bord du vaisseau Vostok, propulsé par la fusée Vostok-K. Il fait le tour de la Terre en moins de 2 heures et devient un héros !

cockpit

Le vaisseau Vostok 1. Youri Gagarine siège dans le cockpit. Youri Gagarine

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Des sondes à destination de la Lune À la fin des années 1950, la conquête de la Lune est dans tous les esprits. Américains et Soviétiques y envoient des sondes d’exploration pour préparer l’arrivée des hommes : photographies, études du sol lunaire, tentatives d’alunissage… L’URSS conserve son avance. En 1959, la sonde soviétique Luna 1 passe à moins de 6 000 kilomètres de la Lune et la même année, Luna 3 dévoile les toutes premières photos de sa face cachée. Enfin, en 1966, Luna 9 se pose en douceur sur l’astre, devançant de quelques mois les sondes américaines, nommées Surveyor.

Le 25 mai 1961, le président des États-Unis, John Fitzgerald Kennedy, affirme devant le Congrès son ambition d’envoyer un homme sur la Lune.

Un pari audacieux Devancée à plusieurs reprises par l’URSS, l’Amérique compte bien rattraper son retard. Le 25 mai 1961, un peu plus d’un mois après l’exploit de Gagarine, le président des États-Unis, John Fitzgerald Kennedy, annonce devant le Congrès que d’ici la fin de la décennie, un Américain aura posé le pied sur la Lune et en sera revenu sain et sauf. Un programme extrêmement ambitieux, à l’aube de l’ère spatiale.

Sortie extravéhiculaire d’Edward White en orbite terrestre (mission Gemini 4). L’astronaute est relié au vaisseau par un cordon de 7,50 mètres. Il reste 20 minutes dans le vide spatial.

Timbre soviétique commémorant l’alunissage de la sonde soviétique Luna 9

Le programme Gemini Ce programme américain compte dix vols habités entre mars 1965 et novembre 1966. Il a pour objectif d’évaluer les possibilités d’un voyage à plusieurs vers la Lune. Lancée par la fusée Titan II, la capsule Gemini accueille deux astronautes. Ils perfectionnent, à chaque voyage en orbite terrestre, les nombreuses techniques qui seront nécessaires au voyage et au débarquement lunaire : l’arrimage entre deux vaisseaux, les sorties dans l’espace, les changements d’orbite… Ils s’entraînent aussi aux vols de longue durée pour tester les effets de l’absence de gravité prolongée sur l’organisme.

La capsule Gemini 7 en orbite terrestre

LE VOYAGE LUNAIRE DANS LA FICTION

Arrivée de la fuséeobus de Jules Verne sur son aire de lancement

Nombre d’œuvres littéraires ont emmené des hommes vers la Lune et ce, dès l’Antiquité. Dans ses célèbres romans De la Terre à la Lune (1865) et Autour de la Lune (1870), l’écrivain français Jules Verne propulse ses trois héros vers notre satellite à bord d’un obus géant, lancé par un immense canon. Dès les débuts du cinéma, la conquête de la Lune est aussi à l’honneur avec le film de Georges Méliès, Le Voyage dans la Lune (1902). 5


Saturn V, une géante !

LE PROGRAMME APOLLO

Saturn V est la fusée la plus grande, la plus lourde et la plus puissante de son époque. Elle le restera pendant plus de 50 ans. Ce lanceur géant atteint 111 mètres de haut et pèse à pleine charge près de 3 000 tonnes : c’est la hauteur d’un immeuble de 36 étages et le poids de 600 éléphants ! Il comporte trois étages, dotés chacun de moteurs et de réservoirs de carburant. Le premier est équipé des moteurs les plus puissants car c’est lui qui doit arracher à l’attraction terrestre (la gravité) la gigantesque fusée. Au fur et à mesure que celle-ci s’élève, les étages se détachent successivement après avoir épuisé tout leur carburant (voir page 10).

Véritable pont vers la Lune, le programme Gemini a permis à la NASA (l’agence spatiale américaine) de maîtriser les vols habités et les sorties dans l’espace. Les sondes américaines envoyées vers et sur notre satellite à partir de 1961 ont également préparé le terrain. Le programme Apollo est la dernière étape vers la Lune. Les astronautes voyagent à bord du vaisseau Apollo, lancé par l’impressionnante fusée Saturn V. C’est elle qui le propulse dans l’espace.

Réplique de la fusée Saturn V au musée de l’astronautique Space & Rocket Center (Huntsville en Alabama, États-Unis)

LUT VAB

Insigne du programme Apollo

L’assemblage et le transport de Saturn V Les différents étages de Saturn V sont assemblés dans un gigantesque bâtiment, le VAB (bâtiment d’assemblage des véhicules), dont les portes mesurent 139 mètres de haut ! La fusée et le LUT, soit la tour de lancement permettant d’accéder à chaque partie du lanceur, sont transportés à la verticale jusqu’à l’aire de lancement à bord d’un véhicule géant à chenilles : le crawler. Ce dernier est aussi grand qu’un terrain de base-ball ! Le lanceur Saturn V quitte le VAB à bord du crawler pour rejoindre l’aire de lancement, située à 4,8 km.

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Crawler


ACTION-RÉACTION Une fusée quitte le sol selon le principe d’action-réaction. Pour se libérer de l’attraction terrestre, elle expulse vers le bas des gaz brûlants à très grande vitesse (action), ce qui entraîne sa propulsion vers le haut (réaction). La fusée réagit comme un ballon de baudruche gonflé, dont l’air s’échappe brutalement, le propulsant alors dans le sens opposé.

Le vaisseau Apollo

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Il est composé de trois parties. Les astronautes prennent place dans le module de commande (1). Il est relié à un module de service (2), le support de vie de l’équipage. L’ensemble forme le module de commande et de service ou CSM. Il se situe au sommet de la fusée. En dessous, attaché au troisième étage de cette dernière, se trouve le module lunaire ou LEM (3), destiné à se poser sur la Lune. C’est une fois sur la trajectoire lunaire qu’il s’arrimera au CSM (voir page 10).

Le CSM (mission Apollo 15)

Décollage de Saturn V, le 16 juillet 1969 (mission Apollo 11)

Le module de commande et de service (CSM) Le module de commande, la partie supérieure du CSM, de forme conique, accueille trois astronautes durant le voyage aller-retour entre la Terre et la Lune. C’est la seule partie du vaisseau Apollo qui revient sur Terre (voir page 11). Son bouclier thermique le protège de l’échauffement produit par la rentrée dans l’atmosphère. Le module de service, la partie inférieure du CSM, contient quant à lui les ressources nécessaires au voyage. Il transporte notamment de quoi alimenter en eau, en oxygène et en électricité le module de commande.

Le module lunaire ou LEM (mission Apollo 11)

Le module lunaire (LEM) Il n’accueille que deux astronautes sur les trois présents dans le vaisseau Apollo. Le troisième reste en orbite lunaire à bord du CSM lorsque le LEM se détache de ce dernier pour aller se poser sur la Lune. Au moment du retour sur Terre, seule la partie supérieure du module lunaire, abritant la cabine de l’équipage, décolle de la Lune. L’étage inférieur, qui a permis à l’engin d’alunir, reste sur place. 7


TA B L E D E S M AT I È R E S

LA LUNE, UN MONDE À PART 2 RÊVES DE LUNE 4 LE PROGRAMME APOLLO 6 LE DÉROULEMENT DU VOYAGE 10 LES PREMIÈRES MISSIONS 12 UNE MISSION HISTORIQUE 16 LES DERNIÈRES MISSIONS 20

© 2024, FLEURUS ÉDITIONS 57, rue Gaston Tessier, CS 50061, 75166 Paris Cedex 19 www.fleuruseditions.com Direction : Guillaume Pô Direction éditoriale : Sarah Malherbe Conception de la collection : Émilie Beaumont et Jack Delaroche Édition : Emma Gibaux Conception graphique : Éric Laurin sous la direction de création de Élisabeth Hébert Graphisme : Ambrine Angaud Mise en page : Studio BDAG Direction de fabrication : Thierry Dubus Fabrication : Juliette Darriere Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011. Dépôt légal : mars 2024 1ère édition – N° d’édition : 24L0041 ISBN : 9782215188308 • MDS : FS88308 Achevé d’imprimer en janvier 2024 en Europe (par Rotolito en Roumanie). Ce livre est imprimé avec des encres à base végétale et est composé de matériaux issus de forêts bien gérées, certifiées PEFC™ et d’autres sources contrôlées.


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MDS : FS88308

Code prix : IM6


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