Fédération des Soldats de Montagne

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En tenue d’Alpin de 1970, le porte-drapeau de la fédération des Soldats de Montagne Roger Carle et à sa gauche le porte drapeau de l’Amicale du régiment de la Neige (159e RIA)

Nous sommes aujourd’hui rassemblés au pied du mémorial des troupes de montagne pour rendre un hommage national aux 150 000 soldats de montagne morts pour la France depuis 134 ans. Ce mémorial nous rappelle la grandeur du sacrifice, noblement consenti par tous ces soldats de montagne. Par notre présence, nous voulons leur dire notre profonde admiration, notre éternelle reconnaissance d’avoir donné leur vie pour que notre Patrie recouvre son intégrité territoriale lors de la Grande Guerre, pour que notre Patrie retrouve sa liberté après avoir été sous le joug de la barbarie nazie, pour avoir amené la sécurité auprès de la population kabyle entre 1954 et 1962, pour avoir fait reculer la barbarie djihadiste en Afghanistan, au Mali et au Niger. Les murs de ce mémorial réalisé il y a un peu plus de vingt ans témoignent du sacrifice de nos anciens ; cet édifice supportait 19 plaques rappelant les noms des grandes batailles où sont tombés au champ

d’honneur les 150 000 soldats de montagne. Devant chaque plaque de ces murs, nous avons une pensée pour ces anciens qui sont tombés sur ces sites emblématiques. André Malraux écrivait : « Le tombeau des héros est le cœur des vivants ». Chers anciens soldats de montagne, vous êtes aussi nos racines, vous êtes nos exemples. Le 5 novembre 2012, avec le général Houssay, commandant la brigade, nous avons dévoilé la vingtième plaque où sont inscrits les batailles afghanes suivantes : Kaboul, Vallée d’Alasaï, valles de Tagab, Gwan. Cette année, avec le général Sanzey, nous allons dévoiler la vingt-unième plaque en l’honneur de tous ceux qui ont combattu en Centrafrique lors de l’opération Sangaris de 2013 à 2016. En ce jour de mémoire, je voudrai m’incliner devant vos fanions et étendards qui se sont vus décernés la croix de valeur militaire avec palme pour l’étendard du 4e régiment de chasseurs et les fanions des 7e et 13ebataillons de chasseurs alpins, ainsi que la croix de valeur militaire avec étoile pour l’étendard du 93e régiment d’artillerie de montagne. Ces décorations collectives récompensent les remarquables opérations de sécurisation et d’interposition conduites par les soldats de montagne en Centrafrique. Peu de temps après le changement de pouvoir politiqueen Centrafrique en mars 2013, la situation sécuritaire, devenue préoccupante, conduit l’état-major des armées à renforcer le dispositif en Centrafrique. Etant d’alerte Guépard, un groupement tactique interarmes sous commandement du 27e BCA est déployé dans Bangui. Il va assurer la sécurité de l’aéroport international et des sites sensibles français ; Il conduit la mission potentielle de sécurisation des ressortissants français. Confrontés à une forte incursion de milliers de civils dans l’aéroport, la compagnie du 27e BCA a dû faire évacuer cette population après avoir sécurisé les villages voisins menacés par des groupes armés. Début 2014, deux groupements tactiques interarmes de la 27e brigade d’infanterie de montagne sont projetés dans le cadre de l’opération Sangaris. Le 13e BCA se déploie dans Bangui et assure les escortes des convois logistiques entre le Cameroun et Bangui. Les cadres et chasseurs du 13e BCA ont dû faire preuve de détermination et de courage pour démanteler les barricades, pour contrer les manifestations des factions armées. Pour contrer des exactions, le 4e régiment de chasseurs reçoit pour mission d’occuper, au nord de la Centrafrique, la ville de Batangafo. Pour se saisir des entrées de la ville, les chasseurs du 4 et des chasseurs alpins du 7e BCA sont confrontés à des combats de forte intensité. Remarquablement appuyés par l’artillerie et les hélicoptères, ils arrivent à entrer dans la ville occupée par 10 000 réfugiés stationnés dans un camp. En posture de défense ferme, le groupement tactique interarmes assure la défense de ce camp. Les factions attaquent toute la nuit ; attaquant de toutes parts, cherchant la faille, l’adversaire subit de lourdes pertes. Au cours de ces combats de nuit et d’une intensité folle, aucun réfugié n’a été blessé et le groupementtactique a dû évacuer trois blessés. Lors de ces mandats, les artilleurs du 93e ont fourni des appuis rapides et performants aux unités au contact de l’adversaire, ont même assuré des guidages aériens permettant de détruire des mortiers de l’adversaire aux abords du camp. En 2015, le mandat du 7e BCA se déroule dans un contexte de stabilisation du conflit ; cependant les chasseurs alpins ont dû contrôler une vaste zone pour dissuader les factions armées de commettre de nouvelles exactions. Ils ont réussi à améliorer la sécurité dans toute la région de Bangui. Cadres et soldats de montagne engagés en Centrafrique, vous êtes de la même trempe que nos anciens de la Grande Guerre et de la deuxième guerre mondiale. Les visages d’aujourd’hui ont les mêmes sourires, les cœurs la même foi en leur métier. Vous avez le même courage, la même audace car la montagne, magnifique école de commandement et de vie, est un terrain idéal pour s’aguerrir. Comme l’a montré le ministre des armées en décorant vos emblèmes, cadres et soldats de montagne, vous avez inscrit, en Centrafrique, une page de gloire de notre histoire militaire. Les passants montant au Mont Jalla s’arrêteront devant le mémorial et penseront à vous combattants ayant servi au sein des Groupements tactiques des 7e, 13e et 27e bataillons de chasseurs alpins et du 4e régiment de chasseurs. Gloire à vous. Vive les troupes de montagne ! Saint Bernard, notre Saint patron, a bien protégé les soldats de montagne lors des opérations de Sangaris.