NUL NE CRAINS 125 Décembre 2021

Page 1

NUL NE CRAINS N° 125

Décembre 2021

BULLETIN DE LIAISON DE L'AMICALE NATIONALE Du 22ème B.C.A et des troupes de montagne ; SIDI-BRAHIM de CANNES, NICE, VILLEFRANCHE-SUR-MER.


SOMMAIRE 1. LE PRESIDENT Page 1

Le mot du Président. 2. LA VIE DE L’AMICALE

Page 4

Assemblée générale du 3 juillet.

Page 20

Conférence Si Salah.

Page 21

Sortie à Tende.

Page 24

Journée du monde combattant. 3 RESEAU NATIONAL

Page 26

14 juillet à Lunel.

Page 27

Activités des délégués régionaux.

Page 28

11 novembre à Briançon.

Page 29

Cérémonie à Brescia. 4. DEVOIR DE MEMOIRE

Page 30

Sidi-Brahim nationale à Vincennes.

Page 34

Cérémonie libération de Nice.

Page 36

Sidi-Brahim à Nice.

Page 40

1er novembre à Beaulieu.

Page 41

Cérémonie du souvenir à Caucade.

Page 42

Tikjda, 3ème partie. 5. LE CARNET

Page 47

Hommage à Maxime Blasco ; Distinctions. 6. NOS JOIES.

Page 52

Mariage de JR Haéfélé. 8. NOS PEINES.

Page 53

Décès. 8. COURRIER DES LECTEURS

Page 56

Jacques de Lavareille.


Le mot du Président LA VIOLENCE ET L’ARMÉE « On meurt pour une cathédrale, non pour des pierres, On meurt pour un peuple, non pour une foule, On meurt par amour de l’homme, non pour un individu, On meurt pour cela seul, qui donne une âme à la vie. » Antoine de SaintExupéry Ces deux concepts, violence et armée, sont naturellement liés dans l’esprit commun. L’armée est l’instrument de la violence de l’État, qui luimême est l’instrument de la souveraineté nationale. En ce sens, la violence de l’armée trouve sa légitimité en ce qu’elle sert l’intérêt général, au contraire des milices qui servent des intérêts particuliers. Dès lors, on pourrait penser que le rapport qui unit l’armée à la violence est immuable, et insensible aux évolutions des sociétés. Ce n’est pas le cas. Le soldat, instrument privilégié de la force, a une relation à la violence qui n’est ni figée, ni définie une fois pour toute. En fait, comme on va le voir, cette relation varie considérablement dans le temps – dans l’histoire – et dans l’espace, selon les sociétés rencontrées. Aujourd’hui, on peut même considérer que cette relation se trouve à un tournant, à une croisée de chemins, et qu’il importe que les responsables, politiques notamment, soient en mesure d’en fixer le cadre. Le 30 novembre 2016, un hélicoptère français de la force Barkhane abattait dans l’extrême Nord-Mali un guetteur d’un groupe djihadiste (Chouf), qui était chargé de renseigner les terroristes en vue d’une attaque d’un convoi français. Il s’agissait en fait d’un enfant de dix ans, un enfant-soldat, moins suspect que les adultes, et moins vulnérable donc. Les faits étaient révélés un mois plus tard par l’hebdomadaire Jeune Afrique, qui dénonçait une bavure de l’armée française. Les médias s’enflamment. Une commission d’enquête est diligentée par le ministère de la Défense. Les 13 et 14 février 1945, à quelques semaines de la fin du conflit, l’aviation alliée lançait une série de raids meurtriers sur Dresde, anéantissant la « Florence de l’Elbe » et faisant plus de 35.000 morts, dont des milliers d’enfants. Or ce bombardement n’avait aucune justification tactique, puisque la ville ne contenait pas de troupes ni d’industrie de défense, ce que les Alliés ne pouvaient ignorer. Cela ne troubla à l’époque aucune des belles âmes toujours prêtes à s’émouvoir à la moindre éraflure aux dogmes droit-de-l’hommistes. Les temps sont différents, certes, et les morts de Dresde ont été engloutis dans les immenses massacres du conflit. On est néanmoins en droit de s’interroger pour comprendre pourquoi ce qui était parfaitement 1


admissible, voire recommandé à l’époque, le massacre de civils innocents, ne l’est plus aujourd’hui. Pourquoi l’usage discrétionnaire de la violence, surtout quand elle est justifiée militairement, est aujourd’hui contestée à la force armée qui doit se justifier de son emploi ? « L’État détient le monopole de la violence légitime », soutenait Max Weber, aussi bien pour l’exercer par lui-même que pour contraindre les citoyens à l’exercer en son nom en temps de guerre. Cela est parfaitement justifiable au nom des principes, puisque l’État est censé représenter l’intérêt commun, seule valeur qui puisse faire accepter l’usage de la force. Observons que même dans le cas de la légitime défense, où un individu peut exercer la violence, il ne le fait que par délégation de l’État qui prévoit cette exception dans ses institutions. Cette conception de l’Etat chez Weber prend sa source chez les philosophes contractualistes, notamment Hobbes, chez lequel l’État (le Léviathan) naît lorsque les individus acceptent de confier leur volonté à une force supérieure en échange de la sécurité. Or, la sécurité suppose l’usage possible de la violence contre ceux qui la mettrait en danger. Ainsi, toute violence autre que celle de l’Etat serait nécessairement illégitime. Les sensibilités ont certes beaucoup évolué depuis les deux conflits mondiaux. Pendant la Grande Guerre, le chiffre journalier des pertes tournait autour de 900 morts. L’embuscade d’Uzbin, en Afghanistan, le 18 août 2008, qui a provoqué la mort de dix soldats français, a soulevé une émotion internationale, au point de susciter à la Chambre un débat politique sur la pertinence de la présence française et internationale en Afghanistan, ainsi que sur le niveau opérationnel de l'armée française. Ce qui interroge nos contemporains aujourd’hui, ce n’est pas l’armée en tant qu’institution, reconnue par toutes les sensibilités politiques, au point qu’Alain Cohn-Bendit, qui avait choisi la nationalité allemande pour échapper au service militaire, réclame désormais son rétablissement. Ce qui interroge, c’est le rapport qui doit s’établir entre l’armée et la seule justification de cette institution, la violence d’État. Contestés dans leur usage pourtant fort modéré et ciblé de la violence, les militaires doivent désormais affronter une autre problématique, la délégation de cette violence légitime à des gens qui n’appartiennent pas à l’institution. Ainsi des sociétés militaires privées, largement utilisées par les Américains en Irak, elles étaient une dizaine de milliers, dont la plus connue était Blackwater. On peut citer également la milice privée russe Wagner, largement déployée en Lybie et en Afrique sub-saharienne, et qui entre en concurrence avec l’armée française au Mali. Le chiffre d’affaires annuel des sociétés militaires privées dépasse aujourd’hui cent milliards de dollars. 2


Par ailleurs, l’usage massif de drones tueurs, notamment par l’US Army, pose un double problème de légitimité de la violence : dans le code moral du soldat, le fait de donner la mort n’est acceptable que dans la mesure où il accepte de mettre la sienne propre en péril (tuer ou être tué). Or les pilotes de drones Predator ou Global Hawk dans leur base de Grand Forks, dans le Dakota du Nord non seulement ne voient jamais leurs ennemis, situés à des milliers de kilomètres, mais n’encourent strictement aucun péril pour eux-mêmes. Ainsi ces pilotes passent leur journée dans leur famille et la nuit à faire la guerre, ce qui est profondément déstabilisant, d’où également les démissions en masse de l’armée de l’Air. Il y a plus dérangeant encore. Un certain nombre des opérateurs de drones sont des personnels civils de la CIA qui se retrouvent, de facto, investis du droit de vie et de mort. Le monopole de la violence légitime échappe donc à une institution dont c’est pourtant la seule finalité. Le rapport du soldat à la violence se retrouve en définitive au cœur d’un triple conflit : - Il doit conduire des opérations de combat en n’usant de la violence qu’en tout dernier recours, quand toutes les autres possibilités de remplir sa mission sont épuisées. C’est le cas dans toutes les opérations de maintien de la paix conduites dans le cadre multinational. - Il doit éviter pour lui-même au maximum d’être victime de la violence, dans la mesure où des pertes mêmes minimes ne sont plus acceptées par les opinions (concept du zéro mort). - Cet usage de la violence est de plus en plus délégué, pour des raisons de commodité, à des corporations non-militaires, rompant le pacte multiséculaire entre les États et leurs armées. Le soldat n’est plus qu’un vecteur de la violence parmi d’autres. Mais l’évolution la plus décisive dans ce rapport du soldat à la violence réside dans l’informatisation de la guerre. Le guerrier de jadis combattait son ennemi les yeux dans les yeux, parfois au corps à corps. C’est là que résidait sa noblesse et l’irréductibilité de sa mission à toute banalisation. Aujourd’hui la console numérique tend à remplacer l’épée et la ligne de mire, et l’acte du combat se réduit souvent à détruire un ennemi anonyme à des distances considérables, généralement sans risque. Le statut de soldat se voit alors dépouillé de son caractère tragique et de sa singularité, faisant de lui un technicien au service de machines efficaces, mais qui n’ont pas été programmées pour l’émotion. Il convient pour finir de nuancer ces observations. Elles concernent pour l’essentiel les nations riches de l’hémisphère occidental. Les grands massacres qui ensanglantent la planète se font, pour l’essentiel, à la Kalachnikov ou à la machette. Il n’empêche que les armées de demain doivent continuer à s’interroger sur la violence et sa légitimité. 3


2. La vie de l’amicale. L’assembLée générale 2020 du 3 juillet 2021 C’est par un retour aux sources que l’assemblée générale ordinaire annuelle de l’Amicale nationale du 22e BCA et des troupes de montagne pour l'année 2020 s’est tenue au Fort de la Drette, le samedi 3 juillet 2021, bien plus tard que d’habitude après de nombreux reports, en raison de la situation sanitaire actuelle. Pendant l’accueil des participants avec café et viennoiseries de 9 à 10h, il a été procédé au pointage et à l’émargement des participants par la trésorière en chef Christine Trémoulet. Et le foyer ayant été installé à côté, tenu par Roland et Annick Gourdet, certains en profitèrent pour faire quelques achats. Ils rejoignèrent ensuite la salle du fort installée pour la tenue de la réunion. Et c’est en présence de 32 membres actifs détenant 76 pouvoirs , quorum atteint, que le président Jean-Pierre Martin déclara ouverte l’assemblée à 10h. L’ordre du jour a été déroulé comme il se doit, en s’appuyant sur de nombreuses photos, avec le rapport moral, le rapport d’activité et le rapport financier (quitus obtenu pour les trois) suivis de la validation des effectifs et des membres du conseil d’administration. Après la prise de paroles des personnalités il fut procédé à la remise des décorations FNAC. Nos félicitations à tous les récipiendaires. La séance fut levée à 12h30, après l’exécution de la Sidi-Brahim et des hymnes nationaux italiens et français. Les participants remontèrent ensuite vers l’accueil du site pour l’apéritif avant de prendre place autour de la longue table, où chacun put s’installer à son gré, à l’exception de la table d’honneur organisée, pour apprécier le déjeuner servi « à l’assiette » par la jeune et sympathique équipe d’Alain Pilati, gestionnaire du fort. Le Major Serge Carpentier nous a bien manqué pour entonner les refrains des bataillons... La dispersion des troupes s’est faite à partir de 15h30 après encore quelques emplettes au foyer et la prise de photos souvenirs. L’avantage du report de l’AG en été a permis d’être en plein air et de profiter du soleil, ce qui ne sera plus le cas quand nous reviendrons à la date habituelle de début mars. Dommage, c’était bien agréable !!! Christine Trémoulet 4


bILLeT D’HUmeUR PRononcé en oUveRTURe De L’assembLée généRaLe De L’amIcaLe DU 22e bca Je ne vous cache pas l’immense satisfaction qui m’habite en ce jour qui nous permet de nous retrouver enfin physiquement et non plus par mail ou écran interposé. Satisfaction d’autant plus grande que la pandémie a semble-t-il épargné nos rangs, malheureusement éclaircis par plusieurs disparitions qui ne sont pas imputables au COVID. Mais nous aurons l’occasion d’y revenir. Je voudrais ouvrir cette assemblée par un billet d’humeur. De mauvaise humeur devrais-je dire. Nous étions en guerre paraît-il. Prenons le temps de réfléchir au contenu de ce concept. Pour être en guerre il faut : - Un ennemi identifié. À défaut de Panzerdivisionnen, on pouvait toujours compter sur ce minuscule virus très insidieux, qui, bon an mal an, nous aura tué plus de monde que la Wehrmacht en 1940. - Une ligne de front. Là, elle était tracée loin de la frontière, puisqu’elle reliait les services d’urgence et de réanimation. On a même eu droit au Communiqué, comme en 14, grâce au bon docteur Salomon qui égrenait pour nous tous les soirs la liste des morts et des blessés. - Des collaborateurs. On n’en a pas non plus été dépourvu, avec les innombrables corbeaux toujours prêts à dénoncer leurs voisins ; mais on a eu en prime la collaboration au plus haut niveau, revivant les heures sombres de l’Occupation, quand nos responsables allaient prendre leurs consignes à Berlin, pour savoir si un vaccin était autorisé ou non. Même le couvre-feu à 18h et le rayon de déplacement d’un kilomètre, la Kommandantur n’y avait pas songé ! Ils ont même été jusqu’à interdire l’accès aux églises, ce que le nazi le plus forcené n’aurait pas imaginé. Ne manquait pas non plus l’Ausweis, sauf que ̶ différence notable, c’était à nous-mêmes de l’établir. - La pénurie. Là, on a été gâté ! Pénurie de masques, de tests, de gel, d’équipements des urgentistes réduits à se couvrir de sacs poubelle pour se protéger, pénurie de vaccins enfin. Bref, le bon vieux temps de l’Occupation, les rutabagas en moins. - Une cinquième colonne tout occupée à déstabiliser l’État et les forces de l’ordre, avec pour bras armé les hordes des banlieues.

5


- Le salut venu de l’étranger. À défaut d’Overlord en Normandie, on a eu comme libérateurs Pfizer, Bion Tech, Moderna et Astra Zeneca, des bons produits de nos terroirs. Quelques différences néanmoins avec la guerre. En 14 comme en 40, on faisait son devoir en montant au front. En 2020, c’était en restant sur son canapé, ce qui était, convenez-en, moins périlleux. Autre différence notable, on serait bien en peine de trouver dans nos rangs un Clémenceau ou un de Gaulle pour nous conduire à la victoire… La pandémie, belle conquête de la mondialisation heureuse, est peut-être un ultime défi et avertissement lancé à nos sociétés déliquescentes. La guerre, au moins, a le mérite de s’arrêter un jour, et permettre la reconstruction. Quant aux lendemains de la pandémie, bien malin qui peut présager quel visage ils prendront. Mais ce qui se dessine n’incline pas à l’optimisme… La France ne sortira pas grandie de cette épreuve. Le mot de résilience, si largement employé, ne masque pas la désintégration de tout ce qui cimente une nation : solidarité, valeurs communes, culte des morts, respect de nos ancêtres et de notre histoire. Le chemin sera long pour retrouver notre rang, si tant est que nous trouvions celui qui nous y conduira. Des associations comme la nôtre, qui veulent incarner les fondamentaux de ce qui fait nation, auront bien entendu un rôle à jouer. Lieutenant-colonel (h) Jean-Pierre Martin Président de l’amicale du 22e BCA

6


DISCOURS AG 3 JUILLET 2021 à LA DRETTE Messieurs les généraux, officiers et sous-officiers, chasseurs et amis des chasseurs, mesdames, messieurs, Nous sommes réunis dans l’enceinte du fort de la Drette, qui, après la Première Guerre mondiale, sera occupé par les troupes stationnant dans le secteur, puis par l’occupant pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est ensuite occupé par le 22e BCA, comme dépôt de munitions et terrain de manœuvre. Aujourd’hui il nous permet de se retrouver pour y faire différentes manifestations. Pour ma part, je l’ai découvert à mon arrivée ce matin, très impressionné par sa fortification. Je vous présente à toutes et tous mes salutations chasseur et celles de notre conseil d’administration. J’aimerais, si vous me le permettez, vous faire un petit historique du corps des chasseurs à pied et pourquoi une Fédération. En France, le corps des chasseurs à pied est une subdivision de l'arme de l'infanterie dans l'armée de Terre française. Ce corps d'infanterie légère créé par Ferdinand-Philippe, duc d'Orléans à partir de 1837 est constitué des unités existantes et dissoutes partageant ses traditions, portant sa tenue bleue et se reconnaissant au travers de l'unique drapeau des chasseurs, symbole de leur unité et de la cohésion de ce corps d'élite. Depuis leur création et en raison de leurs nombreuses spécialités, les unités de chasseurs à pied ont été nommés : chasseurs d'Orléans, chasseurs alpins, chasseurs cyclistes, chasseurs portés, chasseurs à pied parachutistes, ou chasseurs mécanisés, mais ils sont distincts des chasseurs à cheval, chasseurs d'Afrique, Chasseurs parachutistes ou les chasseurs forestiers dont l'histoire, les traditions et les tenues sont différentes. Dès le 19e siècle, après la guerre de 1870, les anciens chasseurs se sont regroupés en associations, qui, elles-mêmes se sont réunies pour donner naissance à une Union nationale des sociétés de chasseurs à pied. Après la Première Guerre mondiale, de nombreuses associations d’anciens chasseurs se sont constituées pour perpétuer la mémoire des combats, le culte des morts (plus de 80 000), l’aide aux blessés, aux veuves et orphelins. Elles étaient dispersées sur tout le territoire : amicales de bataillons dissous et d’active, Sidi-Brahim ou Diables bleus de villes et départements ont alors côtoyé des associations créées bien avant (Sidi-Brahim de Remiremont en 1912, de Moulins en 1911, par exemple). Le 9 mars 1921, sous les auspices du général de Maud’Huy, « Père des chasseurs de 1914-1918 », monsieur Alfred 7


Sautet, bienfaiteur des chasseurs pendant toute la guerre, décide de regrouper toutes les amicales de chasseurs à pied et alpins en une fédération, la Fédération Nationale des Amicales de Chasseurs, afin d’être plus efficaces grâce au nombre, pour venir en aide à tous ceux qui pourraient avoir besoin d’un appui moral ou matériel. Les effectifs ont varié au cours des temps et nous sommes aujourd’hui près de 4 500 regroupés dans 110 amicales. Le but, clairement exprimé dans les statuts, était, en effet, de grouper les associations d’anciens chasseurs en une organisation puissante « pouvant assurer des avantages qu’elles ne peuvent prétendre isolément et d’assurer aux associations adhérentes les locaux pour tenir réunions, garder leurs archives, donner des renseignements juridiques ou autres etc. ». La Fédération prit une place importante dans la vie commémorative : participation à la transmission de la garde du drapeau des chasseurs à pied, érection de monuments commémoratifs, etc. Elle fut même à l’origine du ravivage quotidien de la Flamme sous l’Arc de triomphe. La Fédération s’est adaptée au fil des années et, tout en gardant son sigle, devint Fédération des Amicales de Chasseurs à Pied puis à partir de 1994 Fédération Nationale des Amicales de Chasseurs à Pied, Alpins et Mécanisés. L’Arme n’étant plus composée que de ces seules spécialités. Elle avait compté dans ses rangs des chasseurs à Pied, alpins, cyclistes, portés, parachutistes, aéroportés, motorisés et mécanisés. À ce jour et comme chaque année, le samedi du mois de septembre correspondant aux Journées du Patrimoine, les chasseurs à pied commémorent les combats de SidiBrahim (septembre 1845) contre les troupes d’Abd-el-Kader qui affrontèrent les compagnies du 8e bataillon de chasseurs d’Orléans et le 2e escadron du 2e régiment de hussards. Cette commémoration, majeure pour notre subdivision d’arme de l´infanterie, est l´occasion de transmettre l´unique drapeau des chasseurs à pied d’une garde bataillonnaire à l’autre. Notre projet 2021 est, pour le 180e anniversaire de la remise du premier drapeau des chasseurs à pied, que le président de la République remette le drapeau unique des chasseurs à pied à la garde du 16e bataillon de chasseurs à pied sur la place du Carrousel, lieu même de cette première remise en 1841 par le Roi Louis-Philippe. Ce serait, depuis cette date, la seule fois que le chef de l'État procéderait à cette remise historique de notre emblème chargé d'héroïsme, aux treize inscriptions sur ses soies et titulaire de la Croix de la Légion d'honneur depuis le 24 juin 1859 et de la médaille militaire depuis le 15 août 1914. Ce rendezvous majeur est accompagné dans les journées des 17 et 18 septembre 2021 d’un certain nombre d’activités rassemblant les bataillons de chasseurs à pied et alpins avec les nombreuses amicales de toutes les 8


régions de la France à l’Institut national des Invalides, à l’Arc de triomphe, sur la place du Carrousel, au Fort-Neuf et dans le château de Vincennes. Le samedi 18 septembre, à 11h00, les chasseurs vont célébrer sur la place du Carrousel ce 176e anniversaire des combats de Sidi-Brahim et le centenaire de la FNAC. En effet, nous avons souhaité nous rapprocher au plus près de l’heure de cette remise de drapeau, soit 11h30, pour rappeler ce moment solennel qui est la création la plus éclatante et la plus officielle de nos unités. C’est le début de notre existence ! Avant de conclure, je tiens à remercier votre président, le lieutenantcolonel Jean-Pierre Martin pour tout le travail accompli, par lequel il s’investi depuis plusieurs années. Bien évidemment, il est en soi, épaulé par une équipe formidable, accomplissant un travail remarquable permettant à l’amicale de rester active. Je salue leur engagement et leur détermination au service de la cause chasseur. Je vous souhaite à toutes et à tous une bonne journée récréative et vous remercie de votre extrême attention. Par le Duc d’Orléans, notre père à tous, et le clairon Rolland de Sidi-Brahim, vivent les chasseurs ! Le président fédéral René Watrin

9


PRocÈs veRbaL De L’assembLée généRaLe ORDINAIRE 2020 De L’amIcaLe DU 22e bca ET DES TROUPES DE MONTAGNE L’assemblée générale ordinaire annuelle de l’Amicale nationale du 22e BCA et des troupes de montagne pour l'année 2019 s’est tenue au fort de la Drette, le samedi 3 juillet 2020. Le président ouvre les débats d’une introduction dont le texte est diffusé par ailleurs. Il a été ensuite procédé au pointage des membres actifs présents (32) et des pouvoirs (76); le résultat étant supérieur au quorum fixé par les statuts (¼ des 180 membres à jour de leur cotisation 2019), l’assemblée générale est déclarée ouverte à 10h. L'assemblée est présidée par M. Jean-Pierre Martin en sa qualité de président. Le président remercie le conseil départemental et son représentant, Alain Pilati, pour la qualité de leur accueil et leur disponibilité. Enfin, le président salue et remercie les personnalités présentes : - Madame le colonel Marie-Christine Fix, représentant le maire de Nice ; - Monsieur Yohann Ghigo, représentant le maire de Villefranche - Monsieur René Watrin, président fédéral de la FNAC ; - Monsieur le général Michel Klein, président de la FRESM ; - Monsieur le général Alfred Morel, ancien président de l’Amicale ; - Monsieur Gérard Liebenguth, ancien président de l’Amicale ; - Monsieur André-Claude Bélardi, président départemental de la FNAM ; - Monsieur Franc Combe, président de l’Amicale du Mentonnais ; - Monsieur Baroncini, président des Alpini de la Côte d’Azur ; - Monsieur Christian Martinez, président régional FNAC-PACA ; - Messieurs les porte-fanions des amicales chasseurs du département ; - Tous les amicalistes présents, notamment ceux venus de l'extérieur du département et parfois de très loin. Il est ensuite rendu hommage aux sept amicalistes disparus en 2020, Régis Maldamé le 9 février, Marcel Héraudet le 7 mars, le colonel Pierre Orsini le 7 avril, Maurice Bévillard le 9 avril, Roger Cadot le 15 juin, le colonel Michel Bulcourt le 2 septembre et Robert Piguet le 27 octobre. A l’issue de la minute de silence, le président demande à l’assemblée d’avoir une pensée pour tous les proches de nos disparus. 10


Le président rappelle ensuite l’ordre du jour : rapport moral, rapport d’activité, rapport financier, rapport du vérificateur aux comptes, approbation du dernier conseil d’administration, prises de paroles des personnalités. Puis il donne lecture de son rapport moral 2020 par rapport aux objectifs statutaires de l'amicale :  Il regrette l’érosion de nos effectifs, avec 7 arrivées en 2020 pour 13 départs (7 décès, 1 radiation et 1 suppression, 4 démissions), tout en soulignant notamment une meilleure adhésion au projet et participation en hausse à nos activités, ce dont témoigne la bonne affluence à nos différentes activités.  Le volet solidarité est globalement satisfaisant, avec les dons pour l’entraide montagne ainsi que celui adressé à la mairie de Roquebillière suite à la tempête Alex. Les anniversaires de nos adhérents sont régulièrement célébrés par notre dévoué 1er viceprésident Alain Barale. Une action particulièrement emblématique : la remise d’une centaine de cartes de Noël écrites par les élèves des écoles d’Auron, de Saint-Etienne de Tinée et de Cannes pour les alpins en opération extérieure.  Concernant les finances, à noter les subventions du département (1.000€), de la ville d’Antibes (540€) et de la ville de Nice (2.500€). Le rapport moral étant adopté à l’unanimité, suit la lecture du rapport d’activité. - Le volet devoir de mémoire a été peu fourni cette année, en raison des contraintes sanitaires. On peut relever toutefois les manifestations qui suivent : - 27 janvier, holocauste ; - 11 mars, hommage aux victimes du terrorisme ; - 18 juin, 80e anniversaire de l’appel du général de Gaulle ; - 20 juin, centième anniversaire de l’arrivée du 22e BCA à Nice ; - 14 juillet, célébration de la Fête nationale à Antibes, Villefranche, Lunel ; - 24 août, libération d’Antibes ; - 28 août, libération de Nice ; - 23 septembre, Sidi-Brahim au jardin des chasseurs à Nice. - Le rayonnement de l’amicale a su être entretenu, notamment grâce aux deux bulletins de liaison annuels, ainsi qu’aux participations aux animations du parc départemental de la Grande Corniche. À noter également la cérémonie commémorant le centenaire de l’arrivée du bataillon à Nice. 11


12


- Dans le domaine des relations extérieures, aucune action n’a pu être organisée en raison des contraintes sanitaires. - Pour ce qui est du volet convivialité et cohésion, on peut citer en dépit des contraintes sanitaires la galette des rois le 10 janvier, la journée cohésion au fort de la Drette le 26 juillet, et la randonnée du 28 octobre aux Courmettes. Il est fixé un certain nombre de rendez-vous pour la rentrée, une sortie à Tende par le Train des Merveilles fin août, une randonnée à la Forna courant octobre, et une conférence sur l’affaire Si-Salah en novembre. La parole est donnée au général Klein, président de la FRESM, pour évoquer le projet Triptype qui est bien engagé dans le département, avec le soutien du Conseil départemental et d’autres collectivités. Une première inauguration est envisagée au printemps à Menton. Enfin, le webmaster de l’amicale, André Avigdor, nous fait part de l’indisponibilité actuelle du site pour raisons techniques. Il s’emploie à en reconstruire un nouveau. Le rapport d’activité est approuvé à l’unanimité. La trésorière générale, Christine Trémoulet, prend ensuite la parole pour le rapport financier 2020 : - Le bilan de l’année écoulée est satisfaisant, avec un montant des dépenses de 13468€ pour des recettes s’élevant à 14946€, soit un excédent de 1477€. L’avoir sur notre livret A s’élève à 19.269€. Le bilan détaillé figure en annexe. Par ailleurs des dons d’un montant de 1.258€ figurent dans nos actifs. Le foyer a généré un chiffre de 2.129€. - L’examen du budget prévisionnel 2021 est équilibré ; les subventions 2021 ont été demandées en temps utile. - La valeur du stock foyer s’établit à 3.407€. - Le budget prévisionnel 2021 s’élève à 13.690€. - Christine Trémoulet apporte ensuite quelques précisions. Le bilan du bénévolat s’établit à 2.427 heures, soit l’équivalent de 24.270€. M. Paul Bestozo, notre vérificateur aux comptes, rend son rapport (voir annexe jointe) qui montre que la comptabilité 2020 affiche une tenue sérieuse des comptes par Christine Trémoulet, la trésorerie 2020 étant rigoureusement exacte et conforme aux règles. En conclusion, M. Paul Bestozo demande que le rapport financier soit approuvé et que quitus soit donné à la trésorerie. Approuvé à l'unanimité.

13


14


Conformément à l’ordre du jour, le président aborde le chapitre administratif avec le rappel de la liste des membres qui étaient chargés de l'administration de l'amicale en 2020. À la date de l’assemblée générale, notre association compte 189 membres dont 180 cotisants. COMPOSITION DU CONSEIL D’ADMINISTRATION 2020 : 20 dont : - COMPOSITION DU BUREAU 2020 : 6 Président : 1er vice-président et délégué Vésubie : 2eme vice-président et chancelier : Trésorière générale et secrétaire adjointe : Secrétaire générale et trésorière adjointe : Webmaster : - CONSEILLERS : 6 Amision Marie Combe Franc Ghérardi Fabrice Icardo Laurent Pagès Jean Carpentier Jacques

Jean Pierre Martin Alain Barale Georges Trémoulet Christine Trémoulet Michelle Avigdor André Avigdor

simple conseillère délégué des anciens chasseurs du Mentonnais porte-fanion de l’amicale du 24ème BCA conseiller BAF et porte-fanion conseiller historique simple conseiller

- DÉLÉGUÉS RÉGIONAUX : 8 Alain Barale : Vésubie Bernard Botéculet : Deux Savoies Robert Haefélé : Alsace Gérard Hallé : Lorraine Daniel Rocher : Briançonnais Jean-Luc Touzeau : Vendée Daniel Thiery : Hérault J-Marie Bouthors : Bourgogne PRÉSIDENTS HONORAIRES : Général Vouillemin, Général Morel, Lieutenant-colonel Liebenguth. HORS CONSEIL ADMINISTRATION : 1 Paul Bestozo, vérificateur aux comptes

15


16


Le président demande ensuite à l’assemblée générale de voter pour : - valider le renouvellement du 1/3 sortant: 3 membres du bureau : Christine Trémoulet, Georges Trémoulet, William Amision décédé. - valider les décisions statutaires (nouveaux adhérents, démissions, radiations, suspensions bulletin) prises lors des 2 réunions annuelles du conseil d'administration au cours de l'année 2020 (juillet et décembre). - valider la réélection du président Jean-Pierre Martin. Toutes ces propositions sont entérinées par l’assemblée générale à l’unanimité. Notre président Jean-Pierre Martin est donc reconduit pour trois ans dans ses fonctions. L’assemblée entérine également l'adhésion des 7 nouveaux amicalistes : 2001 – Pagès Marthe 2002 – Pérez Jean-Claude 2003 – Patrone Jean-Baptiste 2004 – Plumeau Frédéric 2005 – Socquet Père Jean-Marc 2006 – Pellegrin Claude 2007 – Cadot Anne-Marie L’assemblée prend acte des quatre démissions enregistrées : Toriti André, Holzknecht Gunther, Leroy Jacques et Girod Robert Ainsi qu’une radiation : Pau Frédéric et une suppression Parisot MarieChristine. Toutes ces propositions sont approuvées à l’unanimité La liste des personnes chargées de l'administration pour l'année 2021 figure dans le formulaire CERFA n° 13971*03 joint en annexe. Le président donne ensuite la parole aux personnalités présentes : - Madame la colonelle Marie-Christine Fix exprime au nom du maire son attachement à la mémoire des troupes alpines et la reconnaissance pour l’œuvre accomplie. - Monsieur Yohann Ghigo, représentant Christophe Trojani, maire de Villefranche-sur-Mer, fait le point du projet Citadelle, et nous confirme l’attribution d’un local destiné à la mémoire des troupes alpines. - Le général Michel Klein fait le point sur le projet Triptyque. - Son propos est prolongé par celui de René Watrin au nom de la FNAC.

17


Vient alors le moment de remettre les nombreuses distinctions dont la FNAC a honoré certains de nos amicalistes très méritants : I / POUR LES SYMPATHISANTS - LETTRE DE RECONNAISSANCE FÉDÉRALE Mme BONALDI Louise FILAIRE Patrick Mme FIX Marie-Christine GASTAUD Bernard MANGE Dominique STALLA Bruno - MÉDAILLE DE BRONZE BANZ Jean-Claude GAZZANO Gianpiero (Promotion du président) - MÉDAILLE D’ARGENT ZULIANI Renato (Promotion 2019) II/ POUR LES CHASSEURS a/ DIPLÔME D’HONNEUR FÉDÉRAL ALBERTINI Jean-Louis ALIBERT Alain BLOUET Yves BOUTHORS Jean-Marie CAVASSO André GASIGLIA Georges GASIGLIA Michel GRAS Jean-Michel GUIRAUD Jean JEAN-FAURE Bruno LIVALDI Charles POWILEWICZ Claude STIHLE Fernand VENTURI Sylvain VITU Bertrand ZACCURE Pascal

18


b/ MÉDAILLES - MÉDAILLES DE BRONZE CHADAR Ahmed MANGIAPAN Jean-Pierre MATHIEU Roland Colonel PETITOT Claude RINALDI Christian TROUPEL Philippe - MÉDAILLES D’ARGENT AVEC ROSETTE FALICON Jean - MÉDAILLES D’ARGENT AVEC ROSETTE (promotion grands anciens) Colonel MEYER Florent PAGES Jean III/ POUR LES PORTE-FANION CHASSEURS - MÉDAILLE D’ARGENT 1ère PALME - GHERARDI Fabrice - ICARDO Laurent De même ont été distingués par l’ONACVG par un diplôme d’honneur de porte-drapeau pour leur engagement et leur fidélité au sein de notre amicale : - BARALE Alain : Pour plus de 20 ans = Insigne en bronze avec étoile dorée - BONAVITA Jacques : Pour plus de 44 ans = Insigne en bronze avec palme argentée Toutes les questions de l’ordre du jour ayant été abordées, La séance est levée à 12h30, après l’exécution de la Sidi-Brahim et des hymnes nationaux italiens et français. À Nice, le 14 juillet 2021 La secrétaire Michelle Avigdor

La trésorière Christine Trémoulet Le président Jean-Pierre Martin

19


Conference Si Salah Une nouvelle réunion culturelle s’est tenue le vendredi 1er octobre 2021 à 10h à la Maison du Combattant de Nice. Le thème choisi était « L’affaire Si Salah, un épisode méconnu de la guerre d’Algérie »

Jean Pagès relata les péripéties de cette mystérieuse affaire. En 1960, un important chef fellagha, le commandant Si Salah, prit l’initiative de rencontrer les autorités françaises dans le but de mettre fin au conflit armé. Le général de Gaulle, lui-même, avait accepté de le recevoir à l’Elysée. Après de nombreux rebondissements, cette démarche, qui aurait pu écourter de deux ans la durée de la guerre, fut un échec. Les participants s’interrogèrent sur les raisons et les responsabilités de cet échec qui se conclut par la mort de Si Salah.

20


SORTIE à TENDE PAR LE TRAIN DES MERVEILLES C’est avec plaisir que l’amicale a pu organiser sa sortie de cohésion cette année après les tribulations et les longs mois d’inactivité dus à la situation sanitaire. Plaisir de pouvoir enfin se retrouver pour une journée sympathique et sous le soleil. Merci la météo, seul jour de la semaine où il a fait très beau ! C’est donc le jeudi 26 août 2021 qu’un groupe d’amicalistes de 32 adultes et 3 enfants s’est retrouvé sur le parvis de la gare SNCF de Nice-Thiers pour embarquer dans le Train des Merveilles à destination de Tende, voyage « offert » par le Conseil départemental avec un pass gratuit pour redynamiser le tourisme dans la vallée de la Vésubie, fortement impactée par la tempête Alex. Départ à 9h15 pour un très beau voyage de 2h15, animé par une guide remarquable qui nous commenta l’historique et les curiosités traversées, notamment les prouesses techniques de la réalisation de cette voie vertigineuse. Arrivé à Tende à 11h30, le groupe se dirigea comme prévu vers le Bar des Sports où le patron, Maurice Baldi, nous accueillit chaleureusement et nous installa dans la partie de la terrasse « privatisée » pour l’occasion, à charge pour chacun d’acheter ses boissons, condition de cette privatisation. Après l’apéritif offert par l’amicale et le traditionnel Santé, chacun sortit son déjeuner tiré du sac et commanda boissons et café. Avant de partir le président et le vice-président se firent un plaisir d’offrir quelques cadeaux d‘amitié au patron, ancien du 15/9, en remerciement de son accueil. Le groupe s’achemina alors vers le Musée des Merveilles où les organisateurs avaient réservé deux guides pour une visite commentée en deux groupes (à 14h et 14h15), offerte également par l’amicale. Ainsi, pendant une heure et demie, ce fut un parcours passionnant et instructif, grâce, là encore, à la qualité exceptionnelle de nos deux guides qui surent nous captiver tout au long des périodes historiques, préhistoriques et protohistoriques et ce jusqu’à nos jours. Après cette visite guidée certains profitèrent encore des merveilles de ce musée tandis que d’autres « écumaient » la boutique-souvenirs ou se reposaient devant un film documentaire dans la salle de projection… En attendant le départ du train de 17h30, qui était le dernier de la journée, une dernière pause en terrasse des cafés donna l’occasion de contribuer

21


22


au soutien des commerces locaux qui en ont grand besoin pour survivre après les gigantesques dégâts de la tempête Alex du 2 octobre 2020. Le retour fut malheureusement beaucoup moins agréable pour certains, la SNCF ayant la très mauvaise idée de ne mettre qu’une rame de trois wagons pour ce dernier train qu’il ne fallait surtout pas rater, sous peine de coucher sur place, alors que celui du matin comportait deux rames, donc six wagons...Ce fut donc la ruée pour monter à l’intérieur et plusieurs d’entre nous voyagèrent debout ou assis par terre dans les couloirs, ce qui était plus qu’inconfortable pour 2h15 de trajet ! L’arrivée en gare de Nice à 19h47 mit un terme à cette désagréable fin de journée et chacun reprit le chemin de son domicile, plus ou moins lointain, après de brefs adieux sur le quai. C’est avec plaisir que nous avons organisé cette journée, ce qui n’a pas été de tout repos entre les réservations du bar et du musée et la prise des billets gratuits de train qui devaient être nominatifs...Mais nous en fûmes récompensés par la satisfaction des participants, contents d’avoir passé une très bonne journée. Espérons faire aussi bien l’année prochaine !!! Christine et Georges Trémoulet

23


Journée du monde combattant En cette belle journée ensoleillée du vendredi 24 septembre 2021, le Conseil départemental des Alpes-Maritimes renouait, après l’année Covid, avec la traditionnelle journée du monde combattant dans l’enceinte du fort de la Drette. Cette collectivité territoriale était représentée par CharlesAnge Ginésy, son président, Eric Ciotti son vice-président et député de la 1ère circonscription, Gaëlle Frontoni, déléguée à la mémoire, au patrimoine et aux anciens combattants, ainsi que de nombreux élus.

24


Au cours des allocutions, ces acteurs politiques exprimèrent leur attachement au patrimoine militaire, comme en témoignent les restaurations du fort de la Drette, du camp des Fourches, et celle à venir du fort de la Revère. Comme en témoigne également l’important investissement financier dans le projet triptyque consacré à la bataille des Alpes.

Par ailleurs ces acteurs manifestèrent leur vive considération pour le monde des associations patriotiques dont ils soulignèrent le rôle essentiel qu’elles jouent dans l’esprit civique, l’attachement à nos traditions et la transmission de la mémoire des grandes heures du roman national. Un fastueux banquet vint clôturer ces sympathiques retrouvailles au cours desquelles notre président, Jean-Pierre Martin, fut invité à la table présidentielle. Etaient présents, outre le président, les couples Trémoulet, Barale et Avigdor, Laurent Icardo, Marie Amision, Fabrice Ghérardi, Jean Pagès et Georges Vergès.

25


3. Réseau national. 14 juillet à Lunel La cérémonie s’est déroulée au parc Jean-Hugo, elle a été cette année organisée à l’attention des enfants sous la forme d’un questions-réponses interactif. Cette activité a été assurée par notre ami Daniel Thiery, maître des cérémonies patriotiques pour la ville.

De nombreux enfants se sont donc retrouvés devant le monument aux morts entourés par les autorités civiles et militaires ainsi que les associations d’anciens combattants. Après un dépôt de gerbe et un hommage aux morts, la cérémonie s’est achevée sur une vibrante « Marseillaise » collective.

26


Activités Délégués régionaux Rocher et Touzeau Cérémonie au Col du Lautaret le 11 août 2021. Daniel Rocher et Jean-Luc Touzeau avec Roger Carle en tant que portefanion, devant la stèle italienne.

Libération de Briançon et de Saint-Pancrace le 6 septembre 2021. Daniel Rocher tout seul.

27


11 novembre à Briançon Notre amicale y était représentée par nos amis Daniel Rocher, Jean-Luc Touzeau et Roger Carle avec le fanion du « 22 ».

28


Cérémonie à Brescia Les 7 et 8 août, à Paspardo, province de Brescia, s’est déroulé un rassemblement « Alpini » organisé par la section « Valcamonica ». A cette occasion, il a été procédé à la bénédiction de tous les fanions présents par le Cardinal, chef des aumôniers militaires Italiens. Notre ami Gianluca Cicéri représentait l’amicale du 22ème BCA.

29


4. Devoir de mémoire. Sidi-Brahim nationale a vincennes Les cérémonies commémoratives de Sidi-Brahim vécues par un amicaliste du Sud (Amicale 1905 Daniel Thiéry, portant le fanion de l’association). 2021 a vu la commémoration de trois anniversaires : - 180e anniversaire de la remise du 1er drapeau des chasseurs à pied - Centenaire de la FNAC - 176e anniversaire des combats de Sidi-Brahim Après une année 2020 – dite année blanche pour les raisons sanitaires que nous connaissons – il fallait que les dirigeants de la FNAC frappent fort. Les démarches administratives auprès des diverses autorités compétentes dans cette période si particulière n'ont pas été vaines. Non seulement il fallait répondre aux exigences des dites autorités, mais il fallait encore veiller à leur application à tous les participants. De plus des problèmes techniques sont venus compliquer l'affaire : Christo, spécialiste de l'emballage de grosses infrastructures, a imaginé avant sa disparition faire de même avec l'Arc de Triomphe. CEREMONIES : 1 – Sous l'Arc de Triomphe, devant la dalle sacrée. Je suis là et après avoir salué avec respect celui qui repose, je discute un moment avec les uns et les autres. Je vois une jeune femme qui s'agite en tous sens malgré un problème de santé. Elle se déplace avec une canne anglaise, doit faire mettre en place tous ceux qui ont un rôle à tenir, veiller au respect des règles sanitaires. Travail difficile et délicat quand on est une dame face à une population plus encline à une discussion due aux retrouvailles. Renseignements pris, il m'est précisé qu'il s'agit de l'organisatrice principale qui a en charge de veiller à ce que tout le monde soit en place à 18h30, début de la cérémonie. A la fin de cette cérémonie les fanions (30 environ) encadrent la dalle sacrée pour les photos souvenir. Je prends l’initiative du commandement, je les fais lever puis s'incliner afin de saluer par respect une dernière fois cette dalle sacrée. Nous quittons les lieux. 30


31


2 – Dans le Château de Vincennes. Toujours le même rituel que je vais revivre pour la deuxième fois avec un énorme plaisir. Dans la crypte du Château, où se trouve le tombeau des Braves, la messe sera dite par un ancien chasseur devant leur mémorial. Le prêtre précise qu'il va la célébrer en hommage à tous les chasseurs qui ont payé de leur vie notre liberté. Les fanions des bataillons dissous sont conservés là et mis en valeur. Le lieu prête au recueillement. Les fanions des amicales sont placés côte-àcôte. Belle célébration toute simple : le peuple de Dieu est invité à un repas. Les prières et les chants qui le précèdent sont en latin. Que cela était beau à entendre ! Sous cette voûte, les voix graves des hommes nous transportaient : que d'émotion ! La seconde partie de la matinée est réservée à la cérémonie militaire. Les premiers mis en place seront les fanions des amicales, environ une trentaine. Je me trouve là au bon moment... le responsable FNAC en charge des fanions pose cette question : « Qui va commander les mouvements » ? Alors que les têtes se baissent, je suis là et regarde en face celui qui attend une réponse. « Tu veux commander » me dit-il ? « Oui, je m'en sens capable ». Quel honneur ! Après les avoir commandés la veille, c'est pour ce triple anniversaire que cette fonction m'est dévolue. Je me présente à eux et leur donne quelques explications. A la fin de la cérémonie, dernier commandement : « Garde-à-vous, à disposition des chefs de détachements ». Après concertation, nous décidons de quitter les lieux au pas cadencé vers le Pavillon du Roi. L'un d'entre nous, très au fait de la chose, me conseille de rejoindre la Sainte Chapelle avec le détachement pour rencontre avec l'autorité – le général gouverneur de Paris – et les photos officielles. Ce dernier me demande de le mettre au repos. Il salue tous les porte-fanion avec un mot différent pour chacun. Ce geste « rare » fut très apprécié. Nous lui rendons les honneurs au moment de son départ, à mon tour de le remercier ainsi que les participants. Je donne l'ordre de rompre les rangs. 3 –Dans le Fort-Neuf situé face au Château : l'apéritif et le repas Les membres dirigeants de la Fédération ont travaillé le dossier avec beaucoup de sérieux.  Édition d'un programme qui, au fil du temps, a été modifié pour les raisons sanitaires que nous vivons actuellement.

32


 Pas de visite aux Invalides : dommage pour nos amis blessés de la vie mais aussi pour nous ! Mais quelle sage décision que d'annuler cette visite, vous devinez pourquoi ?  Pas de défilé sur les Champs.  Tous ces contretemps de dernière minute ont apporté soucis et perturbation aux organisateurs qui se faisaient un plaisir de recevoir les congressistes dans les meilleures conditions possibles pour ce triple anniversaire.  Leur idée : offrir gracieusement à tous, civils et militaires, l'apéritif, mais un apéritif déjeunatoire !  Qui a l'habitude d'organiser sait que les choses ne se font pas n'importe comment.  Sur la place d'armes du Fort-Neuf de Vincennes avaient été installés des marabouts afin de protéger boissons et nourriture proposés. Nous n'étions plus dans une caserne mais à la campagne au milieu d'amis chasseurs d'active ou retraités. C'est aussi le moment d'échanger et de faire connaissance avec ceux des autres régions. C'est cela aussi l'esprit chasseur conforté par notre fédération.  Champagne, bière à la pression, vin des trois couleurs, Sidi-Brahim s'il vous plaît. Le raffinement recherché par les organisateurs était bien là. Le buffet touche à sa fin, arrivent les pièces montées, couleur de montagne enneigée, encore une bonne attention. Daniel THIERY, sergent au 22e BCA en 1966 Délégué régional de l’amicale du 22e BCA pour l’Hérault « Au 22 on s'estime ! ». Amitiés à ceux avec lesquels j'ai eu la joie de converser.

33


Cérémonie libération de Nice, le 28 août En ce 28 août, nous étions rassemblés dans le recueillement pour commémorer le 77e anniversaire de la libération de Nice. Outre le président, l’amicale était représentée par ses deux porte-fanions, Laurent Icardo et Fabrice Ghérardi. Voici une brève relation de cet épisode glorieux qui mit fin à l’occupation nazie. En cette matinée, une poignée de résistants prennent les armes et s’emparent de différents points stratégiques de la ville, garage Renault du boulevard Gambetta, gendarmerie, préfecture, bourse du travail, dépôt TNL de Riquier, intendance de police, mairie, caserne Filley… De nombreux soldats polonais intégrés de force à la 148e ID allemande se rendent sans combattre. En ville, les accrochages se multiplient avec les occupants en retraite. Il est vrai que depuis la veille, les Américains ont atteint, avec l’appui de la Résistance, Levens, d’où ils menacent les communications allemandes. Ces derniers ont du reste reçu l’ordre de se replier vers l’Italie. Au soir, les Allemands ont évacué la ville, mitraillant au hasard sur leur route de repli. Les combats auront fait une trentaine de morts dans les rangs résistants, contre vingt-cinq Allemands. Les Américains n’attendront Nice que deux jours plus tard, le 30 août. Dans un discours prononcé le 9 avril 1945, place Masséna à Nice, le général de Gaulle évoque la libération de la ville en ces termes : « Nice, le 28 août 1944, par l’héroïque sacrifice de ses enfants, s’est libérée de l’occupant. (...) Nice libérée, Nice fière, Nice glorieuse ! »

34


35


Sidi-Brahim à Nice le mardi 28 septembre 2021 Le sacrifice héroïque des quatre cents chasseurs du 8e bataillon à SidiBrahim ne doit pas occulter le fait que la conquête de l’Algérie, qui s’est étalée de 1830 à 1851, aura coûté la vie à cent mille soldats français. Aujourd’hui prenons le temps de réfléchir à ce que fut cette conquête, et à cette aventure collective de cent trente-deux années. Qu’était l’Algérie en 1830 ? Rien. Le nom même n’existait pas, pas plus que ses frontières. Tout au plus pouvait-on considérer la Régence d’Alger, nominalement soumise à Constantinople, mais qui s’était largement affranchie de la tutelle ottomane. Le pouvoir du Dey d’Alger ne s’étendait guère au-delà d’une bande côtière, le reste du territoire étant livré à l’anarchie et aux conflits tribaux. L’instabilité du régime était endémique ; entre 1671 et 1830, un dey d’Alger sur deux a été assassiné. L’économie se limitait à la guerre de course, soit le commerce des esclaves européens, et l’exportation massive du blé, au détriment des populations locales. La population, qui comptait moins de deux millions d’âmes, vivait dans l’insécurité et la misère. Il ne s’agit pas ici de nier le caractère parfois impitoyable et sanguinaire de la conquête, ni les inégalités résultant du processus colonial. Il s’agit ici de rétablir et donner une vision plus objective de cette aventure en commun entre deux peuples, trop souvent décrite comme une abjection, quand ce n’est pas un « crime contre l’humanité », comme l’a affirmé notre président actuel. Il s’agit de savoir si nous sommes condamnés à perpétuité à être débiteurs vis-à-vis du peuple algérien. Il faut à ce stade faire l’état de l’Algérie en 1962, au moment de l’indépendance, et révéler le chemin parcouru. La population atteignait dix millions d’habitants à l’époque, soit un quintuplement en un peu plus d’un siècle. Dans le même laps de temps la France était passé de 33 à 46 millions d’habitants, soit une croissance d’un tiers. Si génocide il y a eu en Algérie, il n’a pas laissé beaucoup de traces… L’Algérie de 1830 ne comptait aucun réseau de communication, aucune infrastructure routière, aucun service de santé, aucune industrie, aucun établissement universitaire. Elle avait la même physionomie qu’au Moyenâge ou peu s’en faut. L’Algérie de 1962 était quant à elle la nation la plus avancée du continent africain. Dans le domaine éducatif, en 1961, 735.000 musulmans étaient scolarisés, et l’on dénombrait 48 établissements du secondaire. L’infrastructure hospitalière disposait de 24.000 lits, plus de 130 hôpitaux, ainsi que l’institut Pasteur. L’agriculture y était florissante, avec le grenier 36


à blé de la Mitidja, autrefois marécage paludéen, une production viticole, d’agrumes, de tabac, d’alfa, tout cela ayant bien sûr disparu aujourd’hui. L’industrie y était bien représentée avec les mines de plomb, de zinc, de fer, de marbre, et l’exploitation du phosphate, qui plaçait l’Algérie au 6e rang mondial. La métallurgie se développait à travers 3.000 établissements. Le bâtiment était en plein développement, grâce au plan de Constantine. Les infrastructures s’étaient considérablement développées avec 88.000 kilomètres de route, 4400 kilomètres de voies ferrées, 23 ports dont le port militaire de Mers El-Kébir, deux grands aéroports, six câbles sousmarins, deux câbles subsahariens, un faisceau hertzien. La production énergétique, grâce notamment à 14 barrages-réservoirs, dépassait le milliard de kw/h. Et surtout, la découverte de gisements pétroliers et gaziers au Sahara permettaient d’assurer des surplus énergétiques considérables. Toutes ces réalités, soigneusement dissimulées par l’idéologie dominante complice du pouvoir du FLN, méritent d’être sans cesse rappelées. Et dans cette occasion mémorielle qui m’est donnée, j’affirme avec force que la France n’a pas à rougir de la période algérienne, et que la vilipender ne sert pas notre grandeur ni la cohésion nationale.

La situation sanitaire s’étant nettement améliorée, l’Amicale nationale du 22e BCA a pu célébrer Sidi-Brahim, sous l’égide de la municipalité de Nice et avec l’accord des services préfectoraux. C’est ainsi que le mardi 28 septembre 2021 à 11h, notre communauté a pu se réunir au Jardin des chasseurs, avenue des Diables bleus, pour commémorer le 176e anniversaire des combats de Sidi-Brahim qui se déroulèrent en Algérie, près de la frontière marocaine, du 23 au 26 septembre 1845. La musique des Sapeurs-pompiers de Nice, dirigée par son chef le commandant Romain Mussault, a ponctué les divers temps de cette cérémonie. Après le lever des couleurs par Michel Gasiglia, un de nos fidèles amicalistes, le lieutenant-colonel (h) Georges Trémoulet nous fit le récit de ces combats meurtriers qui durèrent trois jours et trois nuits avant de passer la parole au lieutenant-colonel Jean-Pierre Martin, président de l’amicale, qui axa ses propos sur la conquête de l’Algérie en 1830 (Voir son discours en annexe). La colonelle Marie-Christine Fix, déléguée au Monde combattant et au lien Armée-Nation, représentant le maire de Nice et président de la Métropole, 37


38


M. Christian Estrosi, adressa ensuite quelques mots à l’assistance en rendant hommage à tous les morts des conflits actuels et plus particulièrement au sergent Blasco, du 7e BCA, décédé la semaine précédente. Deux gerbes furent ensuite déposées, celle des chasseurs par le président Jean-Pierre Martin accompagné du général Alfred Morel, ancien président de notre amicale, puis celle de la municipalité par la colonelle Fix et le lieutenant-colonel Philippe Bocquet, Délégué militaire des AlpesMaritimes, avant la Sonnerie aux morts et La Marseillaise. Les autorités félicitèrent ensuite les porte-fanions (x3) et les portedrapeaux (x9), qui clôturèrent la cérémonie par le salut au monument. Il est à regretter que le nombre de participants s’amenuise d’une année sur l’autre. Bon nombre d’adhérents habite sur Nice ou à proximité et pourrait faire l’effort de se déplacer au moins une fois par an pour LA fête des chasseurs...

L’amicale se fit ensuite un plaisir d’offrir le verre de l’amitié à une trentaine de présents au Caffé d’Angély (il suffisait de traverser la rue…) avant que huit d’entre eux ne décident de rester pour déjeuner sur place. Texte et photos : Christine & Georges Trémoulet

39


1 novembre à beaulieu er

Cérémonie du Souvenir, dépôt de gerbe par le Conseiller municipal Guy Pujalté

40


Cérémonie du souvenir à Caucade Comme chaque année, le noyau dur de notre amicale s’est donné rendezvous au cimetière de Caucade, en ce 2 novembre, pour honorer le souvenir de tous les combattants tombés pour la France. Après le mémorial du Souvenir français, le cortège des personnalités et des porteemblèmes s’est regroupé devant le monument des chasseurs, où l’on retrouvait nos porte-fanions, Alain Barale, Laurent Icardo, Jacques Bonavita, Fabrice Ghérardi, entourant notre président. A noter également la présence du vice-président Georges Trémoulet. Après l’hommage aux chasseurs, nous nous sommes retrouvés devant la tombe du capitaine Jacques Martin, oncle du président, tué en Indochine, puis devant celle du chasseur du 22e BCA Gauvard, tombé au cours de la bataille de la Somme en 1940.

41


TIKJDA, 3

eme

partie

Le convoi Deux fois par mois, il est nécessaire de descendre à Bouïra pour procéder aux approvisionnements (vivres, munitions, matériaux de construction…etc.). Trente kilomètres nous séparent de cette ville. Le tiers suit une route de montagne, l’ancien « chemin touristique du Djurdjura » qui serpente entre des falaises verticales et des ravins abrupts. Une végétation exubérante s’accroche aux rochers : depuis les hauts jusqu’à la plaine : cèdres, cyprès, pins, chênes, figuiers, oliviers s’y mélangent, noyés dans les broussailles impénétrables. Depuis le début du conflit, cette route, propice aux embuscades, harcèlements et autres traquenards, a été le théâtre de quelques engagements sanglants. On ne l’emprunte qu’en prenant des précautions : convois lourdement armés, ouverture de route par des troupes à pied. La composition du convoi est toujours la même: deux automitrailleuses blindées, six GMC1 transportant le matériel et la troupe, une Jeep. Ce convoi représente une puissance de feu importante : huit mitrailleuses de fort calibre (50 mm), trois mitrailleuses de trente mm, l’armement individuel de trente chasseurs alpins. Aujourd’hui, c’est ma section qui forme l’escorte. Les véhicules sont prêts au départ, la troupe est installée dans les camions. Gaston arrive. Il a revêtu sa tenue « convoi » : une veste en cuir. Il prend place dans la Jeep, vérifie la mitrailleuse de trente, montée sur un affut spécial. Deux immenses antennes équipent la Jeep, chacune ornée d’un petit drapeau « jonquille2 ». Sur le cadre du pare-brise est inscrite une des devises de Gaston « On les aura quand même ». Le lieutenant fait un signe de la main ce qui déclenche le tonnerre des moteurs des automitrailleuses et le sifflement caractéristique des GMC. Nous voilà partis pour Bouïra. Le voyage dure plus de deux heures. Les véhicules marquent de fréquents arrêts pour laisser le temps aux soldats débarqués de sécuriser la route et les abords. 3 passages sont particulièrement dangereux. Ils ont été baptisés :  Col du CAF  Embuscade du quinze

GMC : camion militaire fabriqué par l’entreprise américaine General Motors Corporation. 2 Jonquille : Jaune en langage chasseur 1

42


 Virage des trois capitaines, en référence à quelques mésaventures passées. Le col du CAF en particulier est un virage en épingle à cheveux, surplombé par une falaise d’un côté et d’un piton rocheux de l’autre. Les troupes à pied doivent occuper tout le site avant que le convoi ne reparte. Les derniers kilomètres dans la plaine sont parcourus à vive allure. Le terme de ce voyage est le PC du Bataillon, implanté dans une ancienne ferme de la colonisation française, à proximité de la ville de Bouïra. Les chasseurs, désignés pour prendre part au convoi, aiment beaucoup cette équipée. Une fois les corvées de chargement effectuées, ils s’échappent en direction de Bouïra. C’est pour eux l’occasion de se promener dans les rues d’une petite sous-préfecture de province avec son hôtel, ses restaurants, bars et quelques boutiques… Gaston m’a demandé de l’accompagner chez le chef de corps, le commandant Vuillemey qui nous reçoit dans son bureau. Homme jovial et aimable, il est âgé de plus de 50 ans, il a perdu sa ligne d’éclaireur skieur. Il dirige avec succès le 22e BCA au Maroc puis en Algérie depuis deux ans. Des coups d’éclat glorieux jalonnent sa carrière militaire. Après quelques formules de politesse, il s’adresse directement à moi : « Lieutenant, bienvenue chez moi, j’ai entendu parler de vous par le commandant Baysang, il m’a parlé de votre expérience d’alpiniste, et de skieur, c’est la raison pour laquelle vous avez été affecté à la compagnie de montagne. Moi-même, je garde un excellent souvenir de mes stages à l’École de Haute Montagne. Bien, maintenant, je vous laisse aller retrouver vos chasseurs. » Je retourne au mess du PC, mes collègues, officiers de réserve, qui forment un clan de joyeux amateurs et ne se mêlent guère aux officiers d’active, sérieux professionnels. Une discussion passionnée s’engage sur un sujet de brûlante actualité : le bombardement de Sakiet Sidi Youssef, en Tunisie : un capitaine étouffe de colère : - « Encore une fois, notre gouvernement d’incapables s’est fait piéger par ce traître de Bourguiba. Dans un bombardement de représailles contre le FLN en Tunisie, la France a « par accident » tué 12 élèves tunisiens dans une école primaire. La presse internationale se déchaîne contre nous. La Tunisie a porté plainte auprès de l’ONU. Quelle pagaille ! » Gaston qui a entendu la fin de la diatribe prononce quelques mots : « Il nous faudrait de Gaulle » Dans le convoi qui remonte vers Tikjda se trouve le sous-lieutenant Blanc, chef de la 2ème section, mon compagnon de chambre et le médecin aspirant Fèvre. Ce dernier me propose de visiter son domaine : l’infirmerie. Nous arrivons au poste à la lumière des phares. 43


La harka En 1958, sept harkis et six mulets sont inscrits à l’effectif de la harka. Les hommes sont tous kabyles. Six sont d’anciens combattants, vieux briscards, titulaires de nombreux titres de guerre. Ils parlent tous le français, habitent et protègent le village et leur famille. Leur chef est le caporal Meliani, fidèle compagnon de Gaston. Il a le privilège d’être armé d’un fusil semi-automatique « Garand », alors que ses confrères n’ont que des fusils de chasse. Tireur exceptionnel, on disait que Meliani tenait cette qualité à son premier métier, « tireur professionnel ». Autrement dit : tueur à gages. Le dernier est le jeune prisonnier que nous avons recueilli lors d’une patrouille. Il n’a pas encore de fusil, mais il porte les munitions et doit faire ses preuves… Silencieux, increvables, très courageux, nos harkis ont été de tous les coups durs de la compagnie. Les appelés ont été heureux, à maintes reprises, de les voir apporter leur concours pour les tirer d’un mauvais pas. Au même titre que les soldats de carrière et les appelés, ils sont devenus de vrais compagnons de combat avec tout ce que cela suppose d’estime et d’amitié. La mechta Sous le commandement du lieutenant Raymond, les 2ème et 3ème sections ont reçu pour mission de patrouiller sur les flancs du djebel Taouialt et de descendre jusqu’à la source Ouled Mendil. L’objectif est de détecter toute trace de vie dans cette zone interdite et de faire prendre connaissance de la topographie aux nouveaux. Les deux sections progressent de part et d’autre d’un chemin qui servait autrefois de voie de passage de caravanes muletières qui transportaient, depuis les plaines centrales, le blé et l’orge, dont se nourrissaient les Kabyles. Nous traversons d’abord la forêt de cèdres qui entoure Tikjda, puis rapidement, la forêt s’éclaircit, pour laisser la place à un maquis très dense, entrecoupé de nombreux oueds ; plus loin une succession de collines couvertes d’arbustes, laissent apparaître les ruines des anciens villages. Il reste quelques plaques de neige fondante, l’eau en abondance remplit les oueds et les creux, nous ne tardons pas à patauger. Je dispose mes éclaireurs de pointe sur les côtés dominants la piste : je suis sur la piste à une dizaine de mètres, en retrait, suivi du reste de la section. J’observe mes chasseurs, ce sont des anciens, je reconnais Elissalde qui a retrouvé sa démarche de montagnard, l’œil aux aguets, le pas lent et sûr. 44


Nous sommes dans un relief chaotique. Un coup de fusil mortel peut partir de nulle part. Les chasseurs le savent et marchent « en sécurité ». Le lieutenant Raymond se tient à mes côtés. Il paraît jubiler, libéré de l’autorité de Gaston. Il adore ces opérations militaires qui s’assimilent à des randonnées agréables. Certes, quelques fois il y a des « aléas, ce qui ajoute du sel à l’aventure », dit-il. Nous marchons depuis presque deux heures. Nous approchons de la limite fixée à notre patrouille. Soudain, un chasseur nous désigne à une vingtaine de mètres, dissimulé par un épais massif de figuiers, un morceau de toiture rouge. Il s’agit d’une mechta encore debout alors que toute construction doit être détruite dans la zone interdite !! Nous approchons avec précaution. Un sentier étroit, peu accueillant, longé d’une haie d’épineux, nous conduit à un mur. Ce mur est constitué d’un empilement de pierres grossièrement assemblées. Au milieu du mur, deux troncs d’arbres plantés verticalement soutenant deux barres horizontales, indiquent l’entrée ; des débris de porte jonchent le sol. L’entrée franchie, nous débouchons sur une cour fermée de 300 m² environ, sorte de patio. Deux maisons identiques se font face. De forme rectangulaire, ces maisons sont en pierres sèches rigoureusement appareillées. Le toit à double pente est couvert de tuiles en terre cuite rouge. Chaque maison comporte deux ouvertures : une porte basse défoncée et une fenêtre minuscule regardant vers la vallée. L’intérieur est séparé en deux parties par un treillage en bois : animaux d’une part et hommes de l’autre. Pour les humains : un bas flanc avec des matelas en pièces et un foyer au sol (avec évacuation des fumées par un trou dans le toit). Le sol est en terre battue, couvert de débris de plats et de jarres. Les maisons ont probablement été vidées de leurs habitants au moment du « regroupement » il y a plus d’un an. Nous remarquons des traces d’occupation récentes, par de nombreuses personnes (détritus frais, cartons d’emballage, boîtes de conserves vides…) Le lieutenant Raymond rend compte par radio. Réaction de Gaston : « C’est anormal, cette mechta aurait dû être détruite après évacuation. Il faut corriger cela et ramener cette mechta à la cote zéro. Ce soir il est trop tard. Décrochez et rentrez au poste. » Les deux sections prennent le chemin du retour. Nous cheminons dans le calme de la soirée quand éclate une rafale venant de la section Blanc. Avant que nous ayons pu réagir, la voix d’un sergent nous annonce : « Ce n’est rien, nous avons tiré sur des sangliers. » 45


Un chasseur de la deux, passant à proximité d’un fourré, avait entendu un léger grognement. Ce fourré cachait une bauge profonde choisie par une harde de sangliers pour son repos diurne. Cinq sangliers, truffés de plomb, gisent au fond de leur refuge. Il y a de quoi améliorer l’ordinaire : plusieurs centaines de kilos de steaks ! Nous arrivons au poste à la nuit. Le jour d’après, c’est à ma section qu’échoit l’exploitation des résultats de la veille. Deux tâches : démolition de la mechta et dépeçage des sangliers. J’ai besoin de moyens spéciaux pour effectuer ce travail. Pour la démolition, il nous faut : pelles, pioches, barres à mine…etc. Pour le dépeçage, je demande à Sailley de nous prêter quelques spécialistes de sa section des services : une équipe de bouchers, d’équarisseurs et cuistots munis de couteaux, scies, haches… etc et quatre mulets pour le transport. En prime, il m’affecte le major Barbadillo, heureux de sortir de ses comptes et de la cuisine, ainsi que le muletier, le chasseur Bankeo. Après deux heures de marche, les deux groupes sont à pied d’œuvre. Je prends une photo « avant » la démolition et je donne l’ordre d’entrer en action. Les murs sont solides, ils étaient debout depuis plusieurs siècles. Mais rien ne résiste à mes « costauds ». En fin d’après-midi, il ne reste plus qu’un amas de pierres noircies et de gravats de cinquante centimètres d’épaisseur. « La civilisation est passée par là ! » marmonne un chasseur dans mon dos. Spectacle très triste, je n’ai pas envie de prendre la photo « après ». Un chasseur a trouvé, dans une cache, une petite boîte en fer rouillée. C’est une ancienne boîte de biscuits. J’ai du mal à l’ouvrir. Elle révèle son trésor : une robe kabyle de couleurs vives et un bijou : un camée en pierre verte auquel est accrochée une petite « main de Fatma3 » en métal. Je vais essayer de trouver la propriétaire de ce souvenir au village. Notre mission « démolition » terminée, nous nous dirigeons vers le lieu de dépeçage. Eux aussi ont achevé leur travail. Des débris sanglants et peu ragoûtants occupent le fond de la bauge. Les chacals vont s’en occuper. Nous chargeons les « brèles4 » de nombreux sacs de viande. Barbadillo va remplir ses glacières. La suite dans les prochains numéros de « Nul ne crains ».

3 4

Main de Fatma : amulette arabe en forme de main. Brêle » : mulet en arabe. 46


5. Le carnet. Hommage à un héros : maxime BLASCO Nous sommes dans la nuit du 14 juin 2019 au Mali. Ils sont trois dans l’hélicoptère Gazelle, Kevin et Adrien dans le cockpit et Maxime, le tireur d’élite, à l’arrière les pieds sur les patins. Tous les trois sont engagés dans un combat qui a déjà commencé depuis plusieurs heures contre une quarantaine de combattants djihadistes. Cela se passe mal. Dès son arrivée dans la zone, l’hélicoptère est accroché, percé et chute. Le crash est très rude et tous se retrouvent brisés à l’intérieur alors qu’un incendie menace de tout faire exploser. N’écoutant que son courage, qui lui disait beaucoup, Paco, le chef de bord de l’hélicoptère Tigre évoluant à proximité, décide de se poser à une cinquantaine de mètres de là pour tenter de récupérer ses camarades au milieu de la zone de combat. Voyant cela et les flammes qui montent, Maxime surmonte ses douleurs et va chercher ses deux camarades encastrés dans le cockpit. Ils sont incapables de marcher. Qu’à cela ne tienne, Maxime les traîne jusqu’au Tigre. Petit détail : l’hélicoptère Tigre n’a aucune capacité de transport. Les trois hommes s’accrochent donc comme ils peuvent au train d’atterrissage et tiennent à la force des bras pendant les cinq minutes de vol jusqu’à un lieu plus sûr. En tout, du crash au posé du Tigre, douze minutes de courage pur. Vous en avez entendu parler ? Il est probable que non, même si un petit reportage a été fait et bien fait. Éternel problème : la France a des hommes et des femmes ordinaires qui font régulièrement des choses extraordinaires loin de chez eux, mais peu le savent. Et quand par chance, on les voit sur le petit écran, on ne cite que rarement leur nom complet. Maxime est tombé le 24 septembre dernier. Pour l’honorer complètement, on peut donc enfin dire son nom complet : Maxime Blasco. Pas sorti d’une grande école, pas riche héritier, pas joueur au Paris–Saint-Germain, pas influenceur sur Instagram, Maxime n’avait pas de chance de faire la une, sauf peut-être en passant par le Meilleur Pâtissier, son premier métier. En fait, la pâtisserie ce n’était pas son truc, son truc, comme beaucoup d’hommes et de femmes qui s’engagent dans un régiment de combat c’était justement le combat. Il a voulu une vie forte en échange du risque qu’elle soit brève et comme il était des Alpes, il s’est engagé au 7e bataillon de chasseurs alpins où il a trouvé ce qu’il cherchait. Dès sa première opération, en Centrafrique, Maxime a participé au combat de Batangafo au nord du pays les 4 et 5 août 2014. Ce combat très violent a 47


fait au moins 70 morts parmi ceux qui avaient attaqué les soldats français qui n’avaient alors eu que deux blessés, sans doute pas assez pour que cela intéresse plus les médias que les fausses accusations de pédophilie. Mais si on ne veut pas les voir et si l’armée ne sait pas les montrer, les bons combattants sont au moins reconnus en interne. Maxime Blasco, alors tireur d’élite, a reçu là la Croix de la Valeur militaire et sa première citation. Pour les non-initiés, c’est la version de temps de paix de la Croix de guerre, qui récompense de la même façon le courage au combat. Pour dévoiler la suite, Maxime Blasco en recevra quatre en sept ans.

Car bien entendu cela ne s’est pas arrêté là. Comme il était très bon, il a rapidement rejoint le Groupement de commandos montagne, ce qui se fait de mieux à la 27e brigade d’infanterie de montagne. À partir de là, il a rejoint tous les ans à partir de septembre 2016 et pour quatre mois à chaque fois, l’unité d’intervention aéromobile au camp de Gao au Mali. Il a donc enchaîné aussi les combats à terre ou depuis l’hélicoptère où il servait comme tireur d’élite, un rôle d’autant plus lourd que l’on voit qui on tue et qui est également essentiel dans des engagements où il faut à tout prix éviter de tuer des innocents. L’importance des tireurs d’élite est 48


considérable dans notre armée, quasi stratégique quand on considère le poids d’une seule erreur. Clint Eastwood a fait un film sur l’un d’entre eux, mais Clint Eastwood est américain et Maxime Blasco était infiniment plus humble que Chris Kyle, mais tout aussi accroché à sa mission et à ses potes, refusant tout poste « tranquille » après ses blessures pour les rejoindre plus vite. Plein de combats donc, dont un où il a stoppé un convoi ennemi à lui tout seul et cette fameuse nuit de juin 2019. Au bout du compte, Maxime Blasco est un des Français qui a fait le plus de mal à nos ennemis djihadistes. Le président de la République l’a même décoré de la Médaille militaire, il y a quelques mois seulement. Il faudra qu’on arrête un jour cette distinction aristocratique entre la Légion d’honneur pour les officiers et la Médaille militaire pour les autres, mais il faut que les Français se rendent compte que recevoir la Médaille militaire comme caporal-chef après neuf ans de service, c’est très exceptionnel. C’est recevoir une médaille d’or aux Jeux olympiques, mais discrètement. Mais le combat est aussi forcément un risque. Pénétrer dans une zone de danger, c’est lancer un dé. Selon le résultat, on en sort le plus souvent indemne, on est parfois blessé dans son corps et son âme, on y perd aussi de temps en temps la vie. Le 24 septembre dernier, dans cette mission de reconnaissance près de la frontière burkinabé, le dé est mal tombé. L’ennemi n’était pas détruit après le passage des Tigre et il restait encore un homme pour tirer à bout portant sur Maxime, qui n’a sans doute et comme souvent, même pas vu qui lui tirait dessus. Comme les héros de l’Illiade, le puissant destin s’est emparé de ses yeux et son âme s’est envolée sans souffrir. Celle de son ennemi n’a pas tardé à le rejoindre. Ce n’est pas parce que nos soldats tombent que nous perdons les guerres. Si nos soldats tombent, c’est parce que nous acceptons comme nation qu’ils prennent des risques, ce qui reste à ce jour le seul moyen de vaincre nos ennemis. Pour autant, ils sont peu nombreux ceux qui acceptent de pénétrer volontairement dans ces bulles de violence, quelques dizaines de milliers tout au plus. Ils constituent un trésor national qui mérite sans doute plus, plus de moyens, d’attention, de considérations. À tout le moins, le minimum est de ne pas attendre qu’ils soient tombés pour voir qu’ils sont grands.

49


Distinctions

Notre ami François Ramo a reçu la médaille d’encouragement au dévouement, échelon bronze, dans la promotion Simone Veil. La remise s’est déroulée à la mairie du Tignet le 19 juillet. Toutes nos félicitations.

Philippe Rossini s’est vu remettre la croix de chevalier de l’ordre national du Mérite des mains du maire de Nice Christian Estrosi le 14 juin 2021, place Saint Roch. Membre sympathisant de l’amicale depuis plusieurs années, il est actuellement président du CCAS de la ville de Nice. Toutes nos félicitations

50


Le jeudi 11 novembre a été célébré à Nice le 103e anniversaire de l’armistice de 1918. Au cours de cette cérémonie, notre amicaliste et porte-fanion Laurent Icardo, caporal-chef de 1ère classe, s’est vu remettre par le lieutenantcolonel Philippe Bocquet, DMD des Alpes-Maritimes, la médaille d’or de la Défense nationale, décernée le 1er janvier 2020.

Également réserviste au 27e BCA d’Annecy, Laurent joue un rôle très actif au sein de notre amicale du 22e BCA, dont il est membre du conseil d’administration. Toutes nos félicitations.

51


6. Nos joies. Mariage de jr haéfélé Tous nos vœux de bonheur à notre délégué pour l'Alsace Jean-Robert Haéfélé qui vient de "régulariser sa situation" après 30 ans de vie commune auprès de Marie-Jeanne Schneider. Leur mariage a été célébré en mairie de Colmar le 26 octobre 2021. Sur la photo familiale, c'est le couple derrière le jeune garçon. Et bienvenue à son 7ème petit-fils né le 24 novembre !

52


7. Nos peines. DECES

Nous avons le regret d'annoncer le décès de Robert Gasco ce lundi 27 septembre 2021, âgé de 92 ans. Il était né à Nice le 28 août 1929. Membre récent de l'amicale depuis fin 2019, il avait effectué son service militaire d'octobre 1949 au 28 mai 1950 au sein du 15/9 à la Citadelle de Villefranche-sur-Mer, au mess des officiers de la Darse. Revenu à la vie civile il a travaillé au Palais de la Méditerranée de Nice pendant 17 ans, ensuite au Casino de Divonne-les-Bains puis à la CroixRouge. Retraité, il était revenu à Nice depuis de nombreuses années. Il était séparé de son épouse qui vivait à Sens avec leur fils, et avait 3 petits-enfants habitant en Suisse. Suite à de graves problèmes de santé; il avait été hospitalisé cet été à la Clinique des Sources de Cimiez où il est décédé ce 27 septembre. Ses obsèques ont eu lieu mardi 5 octobre 2021, à 8h30 au funérarium de Saint-André de la Roche pour la levée de corps et une bénédiction suivie à 10h00 au crématorium de Nice d'un moment de recueillement avant l'incinération (Chemin du Vallon de Roguez. 06670 Colomars). L'amicale présente ses sincères condoléances à sa famille ainsi qu'à toutes les personnes touchées par ce deuil.

53


Nous faisons part du décès de Michel Bonavita, frère de notre ami Jacques, survenu le 18 septembre 2021 à Chamonix. Né le 29 octobre 1932 à Grasse, il était enfant de troupe et avait participé aux évènements d’Indochine et d’Algérie. A terminé sa carrière militaire comme sergent-chef au 7ème BCA. Il était chevalier de la Légion d’honneur.

Nous faisons part du décès de Pierre Dany, survenu le 5 novembre suite à une intervention chirurgicale après une chute. Ses obsèques se sont déroulées le 10 novembre dans l’intimité familiale. A sa famille, aux proches, nous présentons nos très sincères condoléances.

54


C'est avec regret que nous venons d'apprendre par son épouse le décès de René Veyrat-Parisien à l'âge de 85 ans, à Concarneau. Membre de l'amicale depuis 2004, il a fait partie du 22e BCA du 2/11/1958 (classe 58/2B) jusqu'au 25/02/1961 et avait combattu en AFN au sein du commando P4. Il a terminé avec le grade de sergent. Il était titulaire de la croix du combattant, du TRN et de la médaille commémorative ALGERIE et était chevalier du Mérite agricole. Retraité depuis de nombreuses années, il partageait son temps entre Concarneau, où il est décédé, et Vanves. L'amicale présente ses plus sincères condoléances à son épouse ainsi qu'à toutes les personnes touchées par ce deuil. Qu'il repose en paix. Mme Veyrat-Parisien 3 rue des Pommiers 29900 CONCARNEAU

Décès de Monique de Lavareille le 5 octobre Bonjour Christine, Voilà, après 7 ans de durs et longs combats ma femme vient de s’envoler vers les Champs Elysées des combattants de la leucémie. Elle va reposer dans notre terre canadienne d’adoption Elle laisse pour ses 2 filles et moimême bien sûr un vide immense et le regret pour elle d’une vie écourtée (elle n’avait que 68 ans). Ma seule consolation est de la savoir maintenant dans la lumière et l’amour inconditionnel du grand Créateur. Mes amitiés à tous. Jacques. 55


8. Courrier des lecteurs. Bonjour Christine Bien reçu votre mail de transmission du bulletin de la Fresm (que je reçois aussi directement de cette dernière) Comme je compatis au travail que vous donne la reconstitution de la liste de contact (moi-même qui suis loin d’être un geek informatique) et je viens en profiter pour vous remercier encore pour tout le remarquable travail que vous accomplissez. Merci aussi, bien sûr, et au premier degré à Alain Barale pour le travail admirable de rédaction du bulletin, pour avoir publié dans le bulletin l’article que j’avais écrit sur la campagne de mon père au combat de l’Ailette en juin 1940. J’ai un peu l’impression d’avoir rendu hommage à tous les nombreux alpins qui ont combattu, et perdu la vie, dans ces durs combats un peu oubliés par rapport à la magnifique campagne des Alpes à la même époque. La situation Covid m’empêche encore hélas tout déplacement dans la Mère Patrie d’autant plus que ma femme connait une 3ème rechute de la leucémie contre laquelle elle se bat depuis 2014. Je ne peux même pas aller voir ma mère qui est maintenant dans une maison de retraite à Mouans-Sartoux, ni même ma fille (et 2 petits enfants) qui habite dans la même ville (que j’ai traversée si souvent pour aller plaider au TGI de Grasse) . Je porte régulièrement chez moi le T-shirt du 22, là aussi en mémoire des vaillants anciens qui, hélas, s’envolent trop nombreux vers les Champs Élysées. Je ne sais pas s’il reste des T-shirts disponibles mais je vous en recommanderais si possible ultérieurement. Portez-vous bien, ainsi que votre mari et famille. Avec mes amitiés alpines Jacques de Lavareille Ps : en lisant les lettres dans le bulletin je comprends (ce que j’ignorais) que les cartes d’anniversaires (belles et chaque année renouvelées) nous sont expédiées par les bons soins d’Alain Barale. Merci à l’occasion de l’en remercier

56


C’est la fin de l’année 2021, à cette occasion le Président et les membres du Conseil d’Administration vous souhaitent un joyeux Noël et une heureuse année 2022.


NUL NE CRAINS ______________________________________

Association n° W062000495 du 25/02/1958 Régie par la loi du 01/07/1901 N° Siren 522821651 Affiliée à la Fédération Nationale des Amicales de Chasseurs sous le n° 1905 et à la Fédération des Soldats de Montagne. Reconnue d’utilité publique et affiliée à la Fédération Nationale André Maginot sous le n° 30 Directeur de la publication : Jean-Pierre MARTIN Rédacteur en chef : Alain BARALE Réalisation technique : Jean-Paul GIABBANELLI Impression : FAC COPIES – OFFICE DOCUMENTS – Tél : 04 93 55 20 20 BULLETIN DE LIAISON DE L’AMICALE NATIONALE DU 22 ème BCA ET DES TROUPES DE MONTAGNE, SIDI-BRAHIM DE CANNES, NICE, VILLEFRANCHE-SUR-MER Siège social : Maison du Combattant 36 bis boulevard Risso 06300 NICE


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.