Journal du Détaillant n° 29

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Revue de la Fédération des Détaillants en Chaussures de France Juillet 2017 - numéro 29

www.chaussure.org

Qu’attendre de ce nouveau gouvernement ? es élections sont terminées et un nouvel exécutif se met en place au niveau de l’Élysée, du gouvernement et de l’Assemblée Nationale. Regrettons la disparition des Ministères de l’Industrie et du Commerce, alors que les agriculteurs, les routiers et le corps médical ont chacun le leur ; la République (en) marche maintenant sans la distribution ! Cette page d’incertitude tournée, les consommateurs attendent maintenant que leur pouvoir d’achat progresse avant de retrouver le chemin de nos magasins. Ce gouvernement n’a pas le droit de décevoir les espoirs que les Français ont mis en eux. Beaucoup d’inconnus ont été élus localement et nous pouvons penser que les lobbyistes qui travaillent pour les grands groupes vont mettre un certain temps pour recréer des contacts avec des nouveaux députés qui se sont fait élire sur un concept de rigueur et de probité. Nous allons peut-être avoir plus de chance de nous faire entendre, surtout que nous sommes mieux représentés puisque nous trouvons maintenant 11 commerçants (au lieu de 6) dans l’hémicycle ! La rédaction de cet édito coïncide avec le début des soldes. Les dates et la durée font de plus en plus débat (lors de notre AG de Marseille, dans les journaux professionnels, à l’occasion de sondages demandés à la CCI de Paris…). Si les détaillants sont plutôt favorables à des dates plus tardives et une durée de soldes plus courte, les grandes chaînes réclament à cor et à cri des soldes d’hiver juste le lendemain de Noël (le 26 décembre) pendant deux mois (elles ont besoin des fêtes et de temps pour écouler les énormes quantités de produits asiatiques qui rentrent pour les soldes). Ce nouveau gouvernement va t-il se risquer à mettre les doigts dans un dossier aussi brûlant, où les oppositions d’intérêt sont aussi criantes ?! L’évolution dans un sens (26/12) ou un autre (>15/01) condamnerait les opposants à disparaître… Le Président Philippe DAQUAI.

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Sommaire 2 Assemblée Générale du 22 mai à Marseille. 6 La nouvelle usine Paraboot. xxx 7 L’effondrement de la grande distribution est en marche ! 8 Témoignages : partenariat d’enseigne.

Les chausseurs en Assemblée Générale à Marseille, les 21 et 22 mai.

Un coin de ciel bleu… on veut y croire près des soldes de début d’année catastrophiques, les premiers résultats de cette saison printemps-été semblent positifs même s’il existe de fortes disparités selon les régions. La météo a été, comme toujours, un facteur déclenchant prépondérant qui ne saurait cependant estomper un vague sentiment d’optimisme… La période des élections, si néfaste à nos activités habituellement, a peu influencé nos ventes. C’est en tout cas ce qui se dégage de nos discussions lors de notre AG à Marseille. Alors, même si nous ne faisons que retrouver nos chiffres de 2015, nous voulons y croire ! D’autant plus que d’autres secteurs de la distribution constatent ce regain d’activité. Déjà, les achats de l’Été 2018 se profilent. Il est à souhaiter que les collections soient innovantes afin de susciter l’intérêt de notre clientèle. Vous trouverez dans ce journal un large compte rendu de notre Assemblée Générale qui s’est tenue cette année à Marseille. Une belle réussite de l’avis des nombreux participants, autant dans la partie ludique et conviviale que lors de nos travaux.

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Jean-Pierre GONET, Secrétaire Général de la FDCF


Fédération Nationale des Détaillants en Chaussure de France

Assemblée Générale du 22 L’Assemblée générale ordinaire de la FDCF s’est déroulée à Marseille le lundi 22 mai 2017. De nombreux détaillants étaient présents à ce que l’on peut considérer désormais comme un Événement de la profession.

PARTIE STATUTAIRE Mot du Président Rapport financier présenté par le Trésorier : M. Delmas Rapport du Commissaire aux Comptes Vote du quitus aux membres du bureau et au Commissaire aux Comptes Renouvellement des membres sortants du Conseil fédéral Rapport d’activité présenté par M. Gonet ACTUALITÉS Intervention des Invités Débats : questions des adhérents

Le dîner du dimanche soir eut lieu dans le restaurant du MuCEM.

PARTIE STATUTAIRE INTRODUCTION Le Président Daquai rappelle le déroulement de l’AG et des obligations statutaires. Il remercie d’abord les membres du Conseil fédéral pour leur participation active et la réflexion qu’ils apportent. Il félicite aussi les membres de la commission paritaire qui contribuent à faire avancer les négociations avec les représentants des salariés. Monsieur Daquai commence l'Assemblée générale en signalant que dans le nouveau gouvernement Philippe, il n'y a ni Ministère de l’Industrie ni Ministère du Commerce alors qu’il y a un Ministère de Philippe Daquai, président de la FDCF. l’Agriculture. On trouve aussi 2 minis-

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tères pour l’enseignement (Education Nationale et Enseignement supérieur), un ministère de la cohésion territoriale et un de l’égalité homme/femme et surtout deux pour l’Ecologie. Ce point est important car la FDCF met en avant, dès qu'elle le peut, l’énorme empreinte carbone des produits vendus sur Internet, qui sont stockés souvent à l’étranger (même le Made in France) pour être livrés un par un chez les consommateurs (sans parler des retours, échanges…) alors que les détaillants reçoivent des séries entières qui sont détaillées à leurs clients locaux. Ce message commence à être bien reçu et à interpeller nos édiles. Il souligne aussi que notre syndicat professionnel est l’un des plus anciens de la distribution puisqu’il fêtera ses 100 ans en 2019 ! En attendant, la prochaine AG, en juin 2018, se déroulera dans la plus récente usine de chaussure construite en France, puisque nous serons les invités de Paraboot. Que s’est-il passé depuis la dernière AG de juin 2016 ? 1/ L’État a décidé de réduire le nombre de branches à 150 ; la FDCF a rempli, fin 2016 comme des centaines d’autres branches (presque 700 demandes), un dossier afin de prouver sa représentativité. Depuis début mai, nous avons eu confirmation que notre syndicat représente 100 % des chausseurs indépendants non succursalistes, mais nous n’avons toujours pas confirmation de notre légitimité au dialogue social. Si ce droit nous était refusé, la FDCF a pris les devants en prenant contact avec le groupe des 10 auquel appartient la maroquinerie pour fusionner nos conventions. 2/ la FDCF fait du lobbying grâce à la Confédération des Commerçants de France (CDF) présidée par Francis Palombi. Son action volontariste est efficace : il a en effet obtenu que la CDF fût présente dans toutes les commissions ministérielles qui portent sur les problèmes du Commerce et des centres-villes. 3/ M. Daquai aborde brièvement l’éternel dossier des soldes. Tous les sondages démontrent la volonté pour les détaillants de retrouver de la marge. C’est effectivement indispensable et la solution logique serait de reculer et de réduire la durée des soldes comme le demandent 80 % des sondés. Récemment, M. Daquai a été reçu en compagnie du président de la fédération des maroquiniers, Patrice Veret, et de Francis Palombi par Gérard Barbier, le Président de la Commission Commerce à la CCI de Paris qui instruit un dossier sur ce sujet de plus en plus épineux. Le souhait est de reculer la date d’au moins 15 jours et de réduire la durée des soldes. Mais, avant tout, la nécessité de faire appliquer les textes rigoureusement à tous car les ventes privées ne sont qu’un moyen de prendre des ventes aux concurrents qui respectent la réglementation et qui sont commercialement punis par le laxisme des autorités. Par contre, on ne peut ignorer que les succursalistes souhaitent voir avancer les soldes au lendemain de Noël et début juin. 4/ Pour finir, difficile de ne pas parler des pure-players qui vendent sur Internet. Même si notre secteur est un peu épargné, la FDCF ne peut que se féliciter de la condamnation à 2,4 millions d’euros de 19 sites


mai à Marseille web qui pratiquaient des méthodes d’escrocs pour faire croire à des remises qui n’existaient pas ! Cela est indirectement la conséquence des 15 000 euros dépensés en 8 ans de procédures par la FDCF avec une série de constats d'huissiers pour faire bouger le Ministère du Commerce. Celui-ci a fini par demander une enquête à la DGCCRF. Maintenant, la FDCF continue ses interventions pour obtenir la suppression de l’écart fiscal intolérable entre nos deux formes de distribution. Pour conclure, le Président Daquai rappelle que la Fédération est un partenaire important dans l’accompagnement des détaillants qui lui font confiance. Malgré la disparition de collègues qui partent en retraite sans arriver à céder leur affaire en chaussure, le nombre de nos adhérents reste stable et nous pouvons tous nous en féliciter.

Rapport financier et présentation des comptes par le trésorier M. Christophe DELMAS Le trésorier, Monsieur Delmas, présente la synthèse des comptes en sériant les recettes et les dépenses : Il en ressort un bénéfice exceptionnel de 75 137 €, résultat bénéficiaire pour la 3e année consécutive. Christophe Delmas, trésorier, lors de son intervention.

Rapport du commissaire aux comptes : M. Alain JOMBART Le commissaire aux comptes, Monsieur Alain Jombart, annonce que la solidité financière de la Fédération est assurée. Il certifie, suite à son audition, les comptes annuels relatifs à l’exercice clos le 31 décembre 2016. Le bénévolat représente 2 265 heures, soit la même valeur que la masse salariale. Les comptes ont été arrêtés par le Conseil fédéral lors de sa réunion du 10 avril 2017. Il a été vérifié la cohérence de l’ensemble des comptes. Les éléments collectés sont suffisants et ont été validés. Les comptes arrêtés seront déposés.

Vote du quitus aux membres du bureau et au Commissaire aux comptes Délibérations : Après avoir entendu le rapport du trésorier et du Commissaire aux comptes, l’Assemblée générale donne quitus à l’unanimité au bureau pour sa gestion au cours de l’exercice 2016.

Renouvellement des membres sortants du Conseil fédéral Les membres sortants sont : 1. Monsieur Daniel Beaufre 2. Monsieur Jean-François Bessec 3. Monsieur Marc Degrange 4. Monsieur Emmanuel Kochmann

Les sortants ont exprimé leur souhait de renouveler leur candidature. Délibérations : L’assemblée vote à l’unanimité en faveur de la réélection des 4 candidats sortants. Sont candidates nouvelles : 1. Madame Sandrine Garcin 2. Madame Séverine Le Carrer, en tant que suppléante de M. Le Carrer 3. Madame Manuela Papillon, en tant que suppléante de M. Papillon 4. Madame Caroline Auvray Délibérations : L'assemblée vote à l'unanimité en faveur des 4 nouvelles candidates qui font désormais partie du Conseil Fédéral. Monsieur Daquai souligne l'importance de la parité au sein du Conseil Fédéral et se félicite de voir des jeunes s’impliquer.

Rapport d’activité presenté par le secrétaire général : M. Jean-Pierre GONET Les chiffres 2016 : Ils montrent une baisse de - 4 % CONTRE 1,5 % en 2015. Causes de ces chiffres : CAUSES CONJONCTURELLES 1/ Météo, toujours le déclencheur des ventes en entrée de saison. 2/ Mauvaise ambiance, nombreuses « manifs » contre la Loi Travail, mais aussi la série d’attentats . 3/ Une mode peu attractive qui favorise les magasins de sport, le web ainsi que les nouveaux concept store (Adidas, Nike, etc.) CAUSES STRUCTURELLES 1/ baisse du CA comme nous l’avons vu précédemment mais aussi baisse de la marge due à des soldes plus intensifs avec des démarques très importantes, la généralisation des ventes privées, « Black Friday » et autres… Nos clients ne savent plus quel est le vrai prix ! … ET NOUS POSENT LA SEMPITERNELLE QUESTION : « C’EST QUAND LES SOLDES ?… 2/ Les ventes sur le web sont désormais sup. à 10 % du marché. Leur part de marché augmente certes plus lentement. Ces opérateurs ont cependant bien des soucis, les mêmes que les nôtres. Avec en plus d’autres impératifs : période de retour allongé ainsi que recours au médiateur sûrement plus systématique que pour nous, car mentionné dans les conditions générales de vente. 3/ Des centaines de milliers de mètres carrés supplémentaires (centres commerciaux et centres de marques, mais j’y reviendrai). 4/ Ce qui me paraît assez nouveau c’est la standardisation de la mode ; la mode qui était le moteur de nos activités avec chaque saison de nouvelles formes, de nouvelles couleurs… Cette mode est aujourd’hui en retrait, autant pour l’homme que pour la femme. Le Friday Wear couvre la semaine, les sneakers se portent toute la semaine avec un jeans, une doudoune et le sac à dos… la panoplie * Le journal du Détaillant - Juillet 2017 - 3


* à 100 € disponible chez Primark, Décathlon, Uniqlo. Nous le constatons tous les jours. Cette tendance est lourde ; est-elle irrémédiable ?

Les faits marquants : - Sites web marchands : la FDCF a été la première à poursuivre certains sites en justice. Selon la DGCCRF, le système de fausse promotion est assez généralisé dans le e-commerce. 19 sites ont été jugés sauf celui en cours de procédure avec la FDCF. Il faut noter que 134 000 sites ne paient pas de TVA. - Accroissement du nombre de centres commerciaux, malgré un taux de vacance de plus en plus important. Dans certaines villes, comme par exemple à Nice, les centres commerciaux qui périclitent sont rachetés pour en faire des centres de magasins d'usine. Le Collectif de Contrôle des Centres de Marque aide les communes à lutter contre ce phénomène. Ce collectif était dernièrement en sommeil, en attendant la mise en place du nouveau gouvernement. L'audit pour la revalorisation des Centres-Villes constate qu'actuellement plus de 10 % des locaux commerciaux sont vacants. En revanche, rien n'est dit sur les centres à la périphérie des villes. - Les dates des soldes : malgré les alertes faites au Ministère en 2016 sur la date des soldes au premier jour de l'été, celui-ci a manifesté une fin de non-recevoir sur le changement de dates. La réponse ministérielle avait été publiée dans notre journal.

pose des échanges entre détaillants et les invite à participer à ces rencontres ; possibilité de mise en place d'opérations commerciales (mailing, affichage, travaux magasin, etc) ; formation « facebook » car il est important d'être sur ce site qui est un vecteur de communication peu coûteux. Projets à venir : place de marché « arbellchaussures.com » et « conseiller gestion » pour une analyse financière et mise en place d'un plan d'action. - Assurance point de vente : Generali, assurance proposée par ANWRGarant permet environ 50 % de réduction sur les contrats RC magasin. 250 entreprises ont contracté avec Generali. La FDCF prévoit une mutualisation pour la téléphonie et AGS étudie la possibilité de mettre les frais de médiation dans la Protection Juridique. Monsieur Palombi, qui était alors en campagne pour les législatives, a fait une intervention lors du dîner le dimanche 21 mai. En tant que candidat, les détaillants lui ont signalé leurs problèmes et leur envie que les élus viennent rencontrer les commerçants dans le futur.

ACTUALITÉS INTERVENTION DES INVITÉS ANWR-Garant

Nouvelles obligations : - Médiation pour la consommation : le médiateur a pour fonction de résoudre les problèmes entre le consommateur et le commerçant. La FDCF est toujours en attente de réponse suite au dépôt du dossier au Ministère, demandant que Monsieur Corassant soit le médiateur des détaillants en Chaussures. La prise en charge du Médiateur est pour le commerçant, il faut certainement envisager de mettre à contribution les fournisseurs car il semble préférable de rembourser le client. - Compte personnel d'activité (CPA) qui regroupe le compte personnel de formation, le compte personnel pénibilité et l'engagement citoyen est en cours d'étude. Monsieur Bessec souligne qu'une étude sur la pénibilité est en cours pour la profession. Il précise que la formation est une obligation, et qu'il existe un risque en cas de licenciement si le salarié n'a pas eu de formation. - Entretien professionnel, la loi oblige un entretien tous les 2 ans pour étudier une perspective de formation. Il faut obligatoirement un document signé par le salarié pour prouver cet entretien. Agefos propose un guide sur le déroulement de cet entretien, disponible à la FDCF.

Prochaines actions : - Monsieur Sidobre, représentant de la Protection Juridique (PJ), rappelle que celle-ci comporte la protection totale du commerçant et prend en compte tous les litiges selon un barème. Il insiste sur le principe du libre choix de l'avocat et que, si nécessaire, la PJ peut en proposer un. Mais avant saisine de l'avocat, il faut obligatoirement faire une déclaration par écrit à la FDCF, qui transmet à AGS pour saisine de la PJ. Monsieur Sidobre fait un rappel sur différents points : il faut la date précise du litige car pour les nouveaux adhérents pas de prise en charge des dossiers antérieurs ; pas de prise en charge pour la rédaction d'acte, la PJ assure uniquement les litiges ; les contrôle fiscal n'est pas un litige sauf le redressement. Monsieur Gonet précise que ce service proposé par la FDCF est possible grâce à la bonne gestion de la Fédération et au coût faible de la cotisation AGS. Madame Sonia Larue présente les services d'ANWR-Garant qui, outre le paiement centralisé, propose différents services. Elle signale que son équipe est à l'écoute de ses détaillants partenaires pour anticiper les problèmes financiers et trouver une solution. ANWR-Garant pro-

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Heike Discher, présidente d’ANWR-Garant France, lors de son intervention. Elle est entourée de gauche à droite par MM. Delmas, Gonet, Daquai et Bessec.

Madame Discher, présidente du groupement, prend la parole en français pour présenter ANWR-Garant, qui est une association coopérative représentant 5 300 détaillants et 10 000 points de vente en Europe. Elle signale que les problèmes rencontrés en France sont les mêmes qu'à l'international. Leur projet pour 2017 : l’accompagnement des détaillants pour bien évoluer avec les nouvelles technologies. Monsieur Daquai lui demande si, en Allemagne, avec la libéralisation des soldes, les détaillants sont satisfaits. Madame Discher lui répond que les avis sont partagés et que, selon les résultats, la rentabilité est meilleure sur les soldes traditionnels. Mais, face à Internet, les commerçants pratiquent les soldes traditionnels et des remises de prix toute l'année. Merci à M. Kochmann pour la traduction.

Heike Discher et son traducteur, Emmanuel Kochmann.

Francis Palombi, président de la CDF, s’exprime en présence de Philippe Daquai.


Fédération Française de la Chaussure Le Président Paquin déclare que, pour ses adhérents, les fabricants français, les détaillants sont le nerf de la guerre car ils dépendent d'eux. Si leurs adhérents sont plus forts, les collections et les prix seront plus attractifs. M. Gonet lui indique que nombre de fournisseurs européens ont une plateforme BtoB, ce qui permet aux détaillants d’augmenter leur rotation de stock de façon très significative. Il regrette que, pour le moment, peu ou pas de nos fournisseurs français pratiquent le BtoB. Il donne l’exemple d’un important fournisseur italien qui effectue le réassort de 4 paires minimum sous 4 jours ! M. Paquin souligne que les fabricants ne peuvent pas ne pas vendre aux sites Internet, et qu'il est difficile de contrôler les prix pratiqués au moment des soldes, tout comme avec les Grands magasins ! Il précise que les industriels qui commercent avec les Grands Magasins ne gagnent pas d'argent mais ils en ont besoin pour leur image de marque et les volumes qui alimentent leurs usines. Il convient de mener une action commune auprès de l'État car beaucoup d'intérêts sont communs aux fabricants et aux détaillants. À noter que le plus gros concurrent est la vente de particulier à particulier. À noter qu'actuellement aux États-Unis, les prix sur Internet sont plus élevés que dans le réseau traditionnel ! Monsieur Paquin relève qu'il est important d'utiliser les réseaux sociaux comme « Facebook » ou « Instagram » qui ne coûtent pas grand chose et permettent d'être à égalité avec les sites Internet. Dans le futur, avec l’imprimante 3D, le détaillant deviendra peut-être lui-même fabricant…

ment à l’endroit des marques qui possèdent leur propre site et vendent les mêmes articles que les détaillants, d’autant que les clients potentiels viennent essayer les modèles en magasin avant d’acheter sur Internet. Un adhérent est très déçu par le fait que 19 sites ont été reconnus fraudeurs et qu'il n'y ait pas d'information dans les média. Il demande si les journalistes présents dans la salle peuvent alerter leurs collègues – En fait les médias presse et audiovisuel ont relayé cette info mais trop brièvement. Une personne conseille d'envoyer des bons de commande à ZERO pour manifester son mécontentement aux fournisseurs, et propose de créer une marque commune ou d'avoir recours à un groupement d'achat. Il signale qu'il est important de faire de la formation. Question : les formateurs se déplacent-ils dans les magasins ? Tout est possible mais il faut de préférence être plus de deux. Monsieur Bessec souligne que les entreprises de moins de 10 salariés utilisent peu la formation. Monsieur Lagarde (détaillant à Saintes et Royan) informe qu'il a fait visiter une usine à ses employés et que c'est très bénéfique pour les ventes. Il encourage ses confrères à prendre ce type d’initiative quand il y a une opportunité. Le Président Philippe DAQUAI

Le Secrétaire Général Jean-Pierre GONET

Débat avec les adhérents Question : La TVA n'est pas payée par les sites Internet. Ne peut-on pas se battre à ce sujet et sur ses conséquences écologiques ? Pourquoi ne pas manifester ? Les manifestations de détaillants ne mobilisent pas assez de monde. Un débat s'ouvre entre les adhérents qui manifestent leur mécontente-

Le déjeuner au Novotel à l’issue de l’Assemblée générale.

Jean-Luc Lagarde et Sandrine Garcin lors de leur intervention.

Robert Trinel et Heike Discher au cours du déjeuner.

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[Important]

Collecte FCPNC 2017 par Gexel Recouvrement Suite au changement d'organisme collecteur du dialogue social (FCPNC et AGEFOS PME en 2016), les courriers d’appels envoyés en février par Gexel Recouvrement ont pu être interprétés par certains détaillants - ou leurs comptables comme frauduleux, bien qu’une information ait été insérée dans la revue du Détaillant de janvier. La FDCF a remonté à la FCPNC votre mécontentement et trouvé un compromis.

Les adhérents de la FDCF, qui auraient été mis en recouvrement, doivent faire leur déclaration initiale et la retourner à Gexel Recouvrement avec leur règlement au plus tôt. En même temps, ils en aviseront les services de la FDCF au 01 42 06 79 30 ou par mail à fdcf@chaussure.org. Nous pourrons ainsi, à titre exceptionnel, stopper la procédure de recouvrement.

Construite sans subventions…

La nouvelle usine Paraboot endredi 9 juin à 12 heures, Michel Richard et Régis Feuillet ont coupé le traditionnel ruban bleu blanc rouge pour inaugurer devant 120 personnes (personnalités locales, fournisseurs, quelques clients détaillants) la très belle, moderne et écologique (toits végétalisés entre autre) usine de fabrication Paraboot en Isère qui remplace les deux sites de Izeaux et Tullins à 20 et 30 km. Il y avait près de 20 ans qu’aucune usine de chaussures n’avait été construite en France. La visite organisée par petits groupes a été très intéressante. L’usine a couté 9 millions d’euros et l’entreprise n’a touché aucune subvention ni de la région, ni de l’État, ni de l’Europe. Tout au plus, la région a racheté un des deux anciens sites pour 800 000 euros car elle en avait besoin. Aujourd’hui Paraboot exporte 50 % de sa production. L’entreprise possède 30 magasins en propre et ne travaille qu’avec le détail indépendant. Elle a un site vitrine pour Paraboot mais vend en ligne ses chaussures de sécurité Parachoc. Nous ferons notre AG 2018 chez eux. L’accès en train est très facile jusqu’à Grenoble. Ensuite il faut peu de temps pour aller sur place.

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Régis Feuillet, DG de Paraboot, coupe le ruban le 9 juin en présence de Michel Richard (fauteuil) et Philippe Daquai.

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[analyse]

« L’effondrement de la grande distribution est en marche ! » ’est une immense mutation qui touche actuellement la grande distribution à travers le monde, en commençant évidemment par les États-Unis qui sont le pays le plus touché par ce phénomène, tout en sachant qu’il en sera de même pour l’ensemble des pays de la planète dont la France.

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Que se passe-t-il exactement ? Partout aux USA, les grandes chaînes traditionnelles de magasin ferment les unes après les autres, ou réduisent considérablement la voilure en fermant de très nombreux points de vente. Les centres commerciaux euxmêmes ferment leurs portes car leurs taux d’occupation deviennent trop faibles. Même un géant comme Walmart vacille et s’apprête à tomber. Seule sa taille lui permet encore de survivre, car plus on est gros, plus on met de temps à maigrir.

Pourquoi donc ce mouvement ? (…) Amazon vient d’annoncer le recrutement de 100 000 personnes (vous avez bien lu, 100 000 !) dans les prochains 18 mois. C’est un tsunami qui est en train de déferler sur les centres commerciaux et la grande distribution traditionnelle qui n’a tout simplement pas vu arriver la vague gigantesque du commerce en ligne, de sa praticité pour les consommateurs, et de sa rentabilité pour une entreprise comme Amazon. Si les hypermarchés ont réduit considérablement le petit commerce de centre-ville, c’est au tour de la grande distribution de se faire réduire considérablement par les géants du net. D’ailleurs, si nous prenons le cas de la France, les « drive » qui poussent comme des champignons ne sont pas non plus sans poser des problèmes considérables de rendement aux grandes surfaces. Certes le « drive » est plus que pratique, et ne plus perdre sa vie à la passer dans des allées lugubres d’un supermarché est un indéniable progrès pour l’humanité, mais pour les ventes des supermarchés, c’est une catastrophe ! Vous ne passez plus devant les têtes de gondoles, on ne peut plus vous faire acheter des tonnes de serviettes blanches chinoises parce que cette semaine c’est la « semaine du blanc et du linge de maison ». C’est donc une perte sèche de ventes additionnelles, or l’équilibre financier de ces énormes structures est infiniment plus précaire que ce que l’on pourrait croire. Sous vos yeux, les temples de la consommation et les géants d’hier s’effondrent à une vitesse remarquable. Ils sont incapables de s’adapter. Internet n’est pas le seul phénomène en cours. Les gens souhaitent aussi consommer autrement, privilégier dans certains cas les circuits courts, voire même penser leur consommation comme un acte citoyen et de rejet de cette consommation de masse. Il y a aussi bien évidemment les conséquences de la crise économique, la paupérisation générale et l’obligation de devenir plus économes de façon contrainte et forcée pour beaucoup, mais objectivement, ce qui touche la grande distribution aujourd’hui, ce n’est pas tant une crise économique… qu’une immense mutation de ce secteur, pour ne pas dire sa disparition. Ne vous leurrez pas ! Si Amazon recrute 100 000 personnes (rien qu’aux USA) dans les 18 prochains mois, c’est que l’on peut raisonnablement penser que cette phase d’expansion du leader mondial du e-commerce va s’accompagner de la destruction de 200 000 emplois dans le même temps chez les acteurs historiques de la grande distribution. Pour gagner de l’argent, Amazon ne remplacera jamais les emplois détruits sur la base de 1 pour 1 mais de 1 pour 2, voire de 1 pour 30 quand on peut utiliser des drones, des robots et autres automates pour préparer

ou expédier les commandes. (À ma connaissance : un drone = un pilote, je ne sais pas où sont réellement les économies ?) À terme d’ailleurs, Amazon, techniquement, devrait pouvoir livrer le monde entier sans une seule intervention humaine, des robots livrant des entrepôts, des automates préparant vos commandes et des drones livrant votre marchandise directement dans votre salon… Pour le moment, ce n’est que de la théorie, mais ce n’est déjà plus de la science-fiction.

Des conséquences énormes ! Les conséquences de cette mutation sont énormes, et je ne vais en citer que quelques-unes, juste pour illustrer l’ampleur de ce phénomène. Quelle sera la valeur d’une foncière qui investit dans les centres commerciaux ? Parce que nombreux sont les épargnants à se diversifier vers de tels placements, et ce n’est pas franchement une bonne idée à moyen terme. Quels seront les prix ou les conditions pratiqués par Amazon lorsque cette entreprise aura tué toute concurrence à l’échelle entière de la planète ? Vous vous rendez compte que les fournisseurs sont déjà pressurés par la grande distribution actuelle qui est infiniment plus morcelée au niveau mondial que le e-commerce essentiellement aux mains d’un seul et unique distributeur… Amazon. La fiscalité, elle aussi, est une question épineuse. Simple en réalité mais très complexe à mettre en œuvre, car elle va contraindre notre pays à affronter un géant commercial capable de mesures de rétorsions évidentes (Amazon) et que son pays d’origine, à savoir les États-Unis d’Amérique, bien que fort sympathiques, ne brille pas ces dernières années par sa douceur dans les relations internationales. Notre indépendance ne sera donc le fruit que d’une grande dose de courage et de conviction qui, disons-le, font cruellement défaut à l’ensemble de notre classe politique. Enfin, et pour ne citer plus que ce problème, les conséquences sur le niveau d’emploi sont colossales. Globalement, le secteur de la grande distribution c’est 200 milliards d’euros et 750 000 personnes ! Un entrepôt Amazon, c’est 2 000 personnes aux périodes de pointe ! Je ne pleurerai donc pas sur un secteur qui a fait un mal terrible à notre économie, à notre manière de vivre et aussi aux liens sociaux. Néanmoins, ce qui s’en vient risque d’être non pas un progrès (si ce n’est en praticité), mais un pas de géant vers encore plus de déshumanisation des relations commerciales. Si aucun grand de la distribution ne peut résister à Amazon, imaginez alors ceux qui avaient survécu des petits commerces de centres-villes, qui eux aussi commencent à être balayés et qui en dehors des commerces de bouche ou de ceux nécessitant un fort service n’y survivront pas. L’analyse économique fondamentale indique donc qu’il ne faut pas investir dans les foncières des centres commerciaux, ni dans les murs de boutiques de centre-ville et encore moins… de racheter un fonds de commerce appelé à perdre de la valeur dans les années qui viennent quels que soient les efforts du commerçant. Il est déjà trop tard. Préparez-vous !

Charles SANNAT Avec l'aimable autorisation de Charles SANNAT ,Editorialiste économique Insolentiae.com Source: http://www.insolentiae.com/leffondrement-de-la-grandedistribution-est-en-marche-ledito-de-charles-sannat/ Le journal du Détaillant - Juillet 2017 - 7


[Témoignages]

Partenariats d’enseigne n 1996 nous étions chausseur multimarque depuis 43 ans, mais le métier avait évolué : À l’origine, nous avions quelques fournisseurs parisiens et un grossiste pour des produits « lointains » (province et Italie). Ensuite, nous avons commencé à importer directement des chaussures d’Italie puis connu une période compliquée quand le gouvernement a voulu bloquer cette concurrence aux fabricants français. Les salons de Milan, Bologne et Dusseldorf ont connu leurs heures de gloire dans les années 1980/90. Mais le problème que j’avais en arrivant sur un salon était de savoir quelle collection constituer ! Ratisser large entraînait un manque d’image. Je me noyais sans le voir avec de gros problèmes financiers à la clé. Il fallait trouver une solution. Nous vendions des MEPHISTO depuis 1980 et les Concept-Shop venaient d’être créés. Nous avons sauté le pas en 1996 après quelques nuits blanches, car il très difficile de perdre son indépendance pour se retrouver à la merci d’une marque. D’autant plus que la collection de l’époque était assez réduite et un peu vieillotte. Sans compter que nous étions 5 détaillants dans le quartier à vendre cette marque. Ce fut une réussite immédiate. Nous avons connu une croissance ininterrompue pendant 20 ans avec un agrandissement en 2002. Je souhaite à tous mes confrères pareille réussite !

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ur la question que l’on peut se poser sur les avantages et les inconvénients d’installer une franchise, j’aimerais vous transmettre mon ressenti dans ce domaine d’activité. Nous gérons en collaboration avec ma fille Caroline et mon petit fils Eliott, 16 magasins dont la moitié sont des magasins franchisés collaborant avec ARCHE, MEPHISTO et GEOX. 1/ Quels sont, succinctement, les « plus » d’une situation de franchise :  Simplification de la gestion du point de vente liée à l’organisation du franchiseur.  Diminution du fond de roulement en raison d’une rotation de stock plus rapide, grâce au réassort et, pour certain, à la reprise d’une partie des invendus.  Pouvoir bénéficier des informations et tendances de la logistique, profiter d’un « concept » qui aura été éprouvé.  Créer dans une même zone de chalandise un auto-concurrent à notre multimarque.  Profiter d’une marque nationale ou internationale qui nous met à l’égal de certains succursalistes Ne pas oublier que le succès d’une franchise dépend entre autre :  Du choix du franchiseur  De la Qualité de l’emplacement et de l’Efficacité de la force de vente.

S

2/ Les Moins  Dépendance au plan national, de la performance de la marque que nous ne maîtrisons pas.  Travaux importants pour réaliser le concept (sauf aide de la part du franchiseur)  Engagement avec le franchiseur pour plusieurs années. Avant de prendre la décision, il faudra bien analyser la pérennité de l’investissement Néanmoins, compte tenu des moments difficiles que nous traversons, on peut s’interroger sur le bien fondé d’adosser un de nos points de vente à un franchiseur national ou international… Qui pourra le dire ? Robert G. Trinel

Emile Wakselman, 75014 Paris

Un registre public d'accessibilité bientôt disponible dans les établissements recevant du public (ERP) partir du 30 septembre 2017, un registre public d'accessibilité sera mis à disposition dans les établissements recevant du public (ERP). Le registre public d'accessibilité sera consultable par le public sur place au principal point d'accueil accessible de l'établissement, éventuellement sous forme dématérialisée (à titre alternatif, il sera mis en ligne sur un site Internet). Le registre précisera les dispositions prises pour permettre à tous, notamment aux personnes handicapées, quel que soit leur handicap, de bénéficier des prestations en vue desquelles l'établissement concerné a été conçu. Il contiendra : - une information complète sur les prestations fournies dans l'établissement ; - la liste des pièces administratives et techniques relatives à l'accessibilité de l'établissement aux personnes handicapées ;

À

- la description des actions de formation des personnels chargés de l'accueil des personnes handicapées. Un arrêté publié au Journal officiel du 22 avril 2017 précise le contenu et les modalités de diffusion et de mise à jour de ce registre, selon la catégorie et le type de l'établissement. Les établissements recevant du public situés dans un cadre bâti doivent être tels que toute personne handicapée puisse y accéder, y circuler et y recevoir les informations qui y sont diffusées, dans les parties ouvertes au public. L'information destinée au public doit être diffusée par des moyens adaptés aux différents handicaps. Possibilité de télécharger gratuitement un modèle de ce registre sur le site : http://www.cnisam.fr/IMG/pdf/registre-accessibilitecnisam_pdf_interactif_sep16.pdf

Tél. : 01 42 06 79 30 / 01 42 06 79 40 - Fax : 01 42 06 52 09 Du lundi au vendredi de 9h00 à 17h00 fdcf@chaussure.org www.chaussure.org 46, boulevard de Magenta 75 010 Paris. Conception : Nicolas Petit - 05 53 62 55 15

Imprimeur : Imprimerie Solidiare


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