Ricoeur concernant l’entrecroisement de l’histoire et de la fiction, nous analyserons les modalités du réemploi des récits de voyage par les géographes et les corrections qu’ils y ajoutent. L’étude des rapports complexes entre les deux domaines –géographie et littérature- entraîne alors plusieurs questions : La reprise du stéréotype romantique par les géographes lui confère-t-elle un nouveau statut ? Le topos littéraire acquière-t-il une scientificité, en devenant source du discours géographique ? Ou ne serait-ce pas, à l’inverse, le texte littéraire qui modifie l’écriture géographique et révèle qu’elle est irriguée de construction culturelle ? Presentation 4 Author(s): Ilona Woronow, Universite Stendhal, Grenoble-3, France Title: Ecrire le jardin, écrire la terre. L’expérience du terrain et les pratiques littéraires dans les couvents féminins post-tridentins Abstract: Contrairement aux bâtiments soumis à la rigueur du plan-type conçu par la fondatrice de l’ordre, Jeanne de Chantal, la composition et l’usage des terrains environnant les couvents de la Visitation jouissent d’une marge de liberté. Aussi, bien que, conformément à la plus stricte clôture, le jardin soit conçu comme un microcosme complet et fermé sur lui-même, il ne cesse pas de nouer des liens souterrains avec l’ensemble du réseau urbain. Quelle parole les religieuses mobilisent-elles pour dire leur enclos ? Quelle littérature invententelles pour articuler la place du jardin dans la ville et dans le monde ? Pour répondre à ces questions, il faut se tourner vers les "lettres circulaires", les "abrégés de vie et de vertu" et les "livres de fondation", des textes au statut difficilement qualifiable. Ni récits historiques, ni descriptions géographiques, ni textes littéraires proprement dits, leurs récits tiennent plutôt au témoignage : ils restituent le passé et l’actualité pour appeler à l’action. Au croisement de l’objectivité et de la phénoménalité de l’expérience, de la factualité, de l’affection et de l’intimité, ils manifestent leur ambition universelle, tout en gardant leur formule personnelle. Ainsi, tissent-ils le temps historique et l’espace géographique au fil de l’expérience humaine (Ingold, 2011). A la lecture de ces écrits, nous souhaitons mesurer l’impact de la sensibilité langagière et narrative sur la perception et la prospective de l’espace géographique. Bien plus qu’une forme d’expression ou une compétence annexe, une activité qu’une visitandine qualifierait de tentation et que nous serions tentée de qualifier de propension littéraire marque immanquablement l’expérience de la terre. Presentation 5 Author(s): Mohammed Hashas, Luiss University Rome, Italy Title: Rethinking the Mediterranean through Geopoetics: A New Acquacentric Approach to Landscape and Mindscape for the Flourishing of “World Literature” Abstract: The Mediterranean needs, first and foremost, a new cultural theory that takes into account the shared identities that the intertwined geographies of the basin share, and which historical relations and politics have played solid grounds in tying together, sometimes through conflicts and at others through peaceful means, philosophic, cultural, or economic. In light of the historical changes and challenges taking place in the southern parts of the Mediterranean- the Arab Spring -, and the pluralist nature of Europe with immigrants and their descents, and the economic crisis which it is facing, a new paradigm of thought has to emerge to absorb them and give them a new reading. I think that Kenneth White’s philosophical and cultural project of geopoetics can be a framework under which these various variables can be read, meaningfully, and innovatively. Geopoetics project-movement emerged as an idea in the 1960s, and developed firm theoretical grounds by the end of the 1970s. Since then more work and publications have been out, and more networking has been knotted to share the project with as many places as possible through the International Institute of Geopoetics, founded in Paris in 1989 and now ‘archipelagized’ in many countries around the world, and around the Mediterranean. White opens his project to world cultures, travels East and West, North and South to (re-)explore the whitespaces left uncharted and to find fields of energy that could help the human being regain the primordial activity he should always exercise to reinvigorate his senses, away from the classifications of science, philosophy, poetry, histories, ideologies, socio-cultural, and religious narrow-minded discourses. What White aspires to is a new, open world where narrow classifications vanish, and where cosmic unity becomes the prime concern of man. The earth and the cosmopolitan pluralist sense, hence “geo” and “poetics” in “geopoetics”, become the focal point from which all other discourses could re-generate. This paper claims that the Mediterranean basin can be genuinely rethought of through geopoetic frameworks and concepts like “intellectual nomadism,” “landscape and mindscape,” and “openness.” This paper will focus on the literarycultural contribution of geopoetics to the emergence of “world literature.”
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