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CAFÉ [IN]



CAFÉ

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Aménagement d'un lieu de convivialité au rez-de-chaussée d'une barre d'habitation de Malakoff. Rousseau Estelle DSAA DESIGN mention ESPACE Session 2017


Malakoff- Un quartier transformé

Vivre à Malakoff

DE LA PRAIRIE DES MAUVES À LA CITÉ DE MALAKOFF.........................p8

LA VILLE DANS LE QUARTIER..................................p30

Malakoff dans Nantes La Prairie des Mauves La Destruction La Reconstruction

La maison des Haubans La Mairie Annexe L’équipe de quartier Dispositifs

UNE PROMESSE SOCIALE ET UNE PROUESSE ARCHITECTURALE..........p14 La Cité de Malakoff Les Habitants

LES ANNÉES 2000, UN GRAND PROJET DE VILLE.....................................p18 Le Grand Projet de ville, le GPV Les transformations du quartier Les créations de Malakoff

UN CLIMAT DE TENSION ET DE CRÉATION..................................p36 PRATIQUES ASSOCIATIVES ET SPORTIVES................................p38 PRATIQUES SOCIALES ET CULTURELLES.........................p40 IMAGES DU QUARTIER........p44 LE NOUVEL ÎLOT MC5...........p46


Déambulation dans les cafés Nantais Recherche thématique

Comment le café peut-il être un espaceoutil de cohésion et de création? LIEU DE SOCIALISATION............p59 Lieu de rencontres et de paroles Théâtre de vie Lieu d’attachement

LIEU D’ACTION................................p71 Plateforme de nouveaux usages Lieu de construction Lieu de mouvements

LIEU DE CRÉATION.......................p85 Nouvelles formes du café Métamorphose du lieu

Un café pour Malakoff

AU CŒUR DU QUARTIER.............................p102 UN REZ-DE-CHAUSSÉE DE SERVICES..p106 ACTEURS DU PROJET....................................p110 LA PLACE DE L’HABITANT...........................p114 Empreinte des habitants Une centralité expressive Mise en mouvement des habitants

CAFÉ OUTIL.........................................................p120 UNE MACHINERIE.............................................p124 Différents rouages Quelle gérance ?

BOITE À OUTILS................................................p128 Espace ouvert entre intime et collectif Différentes échelles et niveaux de lecture Espace en mouvement Lieu connecté

ANNEXES..............................................................p136 Merci ! Bibliographie Élévations et coupe de l’îlot MC5


Malakoff- Un quartier transformĂŠ



DE LA PRAIRIE DES MAUVES À LA CITÉ DE MALAKOFF MALAKOFF DANS NANTES Pays de la Loire

Malakoff est l'un des quartiers constituant le grand ensemble Malakoff-Saint Donatien de Nantes. Dans ce grand ensemble, la partie du quartier «Malakoff-Pré Gauchet» est au sud de la ville de Nantes et de la gare. Malgré les initiatives de désenclavement de l’ancien territoire du quartier, le «vieux Malakoff » reste ancré et enfermé entre la voie ferrée et la Loire.

NANTES

NANTES ERDRES

DOULON, BOTTIÈRE

CENTRE VILLE ÎLE DE NANTES

N

JARDIN DES PLANTES

GARE CHÂTEAUX DES DUCS DE BRETAGNE

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LE LIEU UNIQUE

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MALAKOFF-PRÉ GAUCHET

8

MALAKOFF

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MALAKOFFSAINT DONATIEN


UN ENVIRONNEMENT NATUREL Le quartier Malakoff-Pré Gauchet: 164 hectares

Un espace vert classé, La Petite Amazonie

Une ancienne friche urbaine, Pré Gauchet

Il y a 10 ans, le territoire de Pré Gauchet, enclavé entre la gare, les rails et le canal Saint Felix, était un terrain vague. La zone se composait d’un ancien tri postal, d’un dépôt de bus ou encore d’un Point P. À la suite de la disparition de ces structures, l’espace ne reflétait que les restes d’une activité perdue. « Avant, ce quartier était isolé, loin de tout, glauque. Un no man’s land, se souvient Alain Robert, vice-président de Nantes Métropole, en charge des grands projets urbains. Nous avons initié sa métamorphose il y a 10 ans. » Aujourd’hui logements, infrastructures et bureaux se construisent.

Un parc naturel de 19 hectares qui préserve la biodiversité, la faune et la flore locales. Le parc est fermé à la visite et n'ouvre qu’exceptionnellement pendant l'année. Le parc se compose de trois parties : une prairie sèche, une prairie humide et une zone marécageuse.

Le parc de La Roche Le parc de Le Roche est accessible au public. D’une surface de 4,23 hectares, il accueille aux beaux jours barbecues et concerts. Dans ce jardin paysager, on retrouve quelques jeux pour enfants et pistes pour rollers et skates. Le parc étant proche des logements de Malakoff, il est apprécié des habitants et des associations qui y organisent des rencontres.

N

La Gare

Un quartier d’habitation, 18 hectares

La Loire La Loire longe le quartier de Malakoff. Le fleuve amène une connexion fluviale entre le quartier et la ville. Elle ouvre des horizons et perspectives au quartier. Face au fleuve, notre regard contemple le rivage et se plaît à partir en voyage. Malakoff fait partie ainsi pleinement au paysage des bords de Loire.

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LA PRAIRIE DES MAUVES

Avant d'être nommé Malakoff, le territoire constituait la prairie de Mauves. La prairie de Mauves reliait le canal Saint Félix jusqu'aux communes de Mauves et Sainte Luce. La parcelle était traversée par quatre cours d'eau, la Loire, l'étier de Mauves, le gué Robert et le canal Saint Félix. La prairie accueillait des fermes et des productions maraîchères. La première entreprise arrive en 1850.

En 1851 la gare de la compagnie d'Orléans s'installe en bordure des étiers de Mauves et en 1887 la gare de l'État sur la prairie des Ducs. La connexion de ces deux gares va créer le nœud de voies de chemins de fer toujours présents à Malakoff.

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1887

2ème gare

1851

1er gare

Prairie de Mauves

1800


De 1910 à 1936 de grandes inondations rythment le quotidien des habitants de la prairie de Mauves. Malgré le comblement d'un bras de la Loire, en 1946, l'activité maraîchère et agricole continue. Des entreprises, commerces et artisans continuent également à s’installer dynamisant le territoire. On retrouve la confiserie Bonté et Pinso, l'entreprise de maçonnerie Cattioni ou encore l'entreprise Charo, fabrique de fûts et de citernes. Dans ce quotidien de bord de Loire, on danse aux guinguettes et on boit un verre aux bateaux lavoirs.

Le premier parc des sports est construit en 1937, en 1965 il deviendra le Stade Marcel Saupin. Il est inauguré au café du Boulevard.

« Les soirs de match, c’était tellement bruyant qu’il fallait ou s’en aller ou y aller... Moi j’allais au matchs. Après, il y avait de l’ambiance, on allait au café du Parc des Sports.»

1955

1eres tours

1950

entreprise

Parc des sports

1937

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LA DESTRUCTION

Impacts des bombes détruisant la prairie de Mauves lors de la seconde guerre mondiale.

Lors de la seconde guerre mondiale en 1944, le territoire est bombardé et ses infrastructures détruites. La reconstruction commence en 1952 après le remblaiement des sols pour cause de risques d’inondations. Les premiers grands immeubles sont construits vers 1955, lors de cette reconstruction, les maisons ouvrières disparaissent et avec elles un certain caractère de quartier. La fin d'une époque est marquée.

Construction de la cité de Malakoff

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«Les grands immeubles ont été reconstruits vers 1955. Vous savez à l’époque faire des immeubles comme ça, ce n’était pas comme maintenant, ça mettait au moins deux ans. C’était par tranche et en plus, il y avait toute la longueur du quartier à reconstruire.»

LA RECONSTRUCTION

reconstruction quai de Malakoff

La reconstruction du quartier commence sur le territoire derrière la gare, aujourd’hui Pré Gauchet. Puis la municipalité entame une remise en valeur des terrains de la prairie des Mauves. La cité de Malakoff est construite sur ces terrains lors du lancement d’un plan de ZUP réunissant l’île de Beaulieu.

«Quand nous sommes revenus, le quartier avait changé. Nous avons retrouvé certains anciens habitants mais la guerre a quand même été une rupture parce que ça n’avait plus le même caractère. Ce n’était plus le caractère des maisons ouvrières, ce n’était plus tout à fait la même chose. Toute la partie de Malakoff a été détruite, ça donc été reconstruit différemment, c’était fatal et ce n’était pas les même gens». témoignages d’habitants du quartier

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UNE PROMESSE SOCIALE ET UNE PROUESSE ARCHITECTURALE LA CITÉ DE MALAKOFF

Tour Luxembourg 2 Tour Luxembourg 1 Tour de Madrid Linéaire Tchécoslovaquie

Linéaire Angleterre Tour Angleterre 1 Tour Angleterre 2 Tour Irlande

En 1960 le territoire s'inscrit dans la ZUP de Beaulieu. Les ZUP sont les zones à urbaniser en priorité dans les villes. En pleine pénurie de logements, une procédure administrative d’urbanisation en France se développe entre 1959 et 1967 pour répondre à ce besoin de logements de la population. Les ZUP prennent la forme de grands ensembles. À Nantes, les premiers habitants sont des fonctionnaires ou des militaires. Des logements sociaux à moindre coût sont alors construits, 6500 logements sont prévus dont 1500 à Malakoff. En 1967, débutent les travaux, jusqu'en 1971, 1658 logements seront construits dans la cité. En 1970, la cité de Malakoff est créée. 11 tours s'élèvent de 16 à 18 étages sur le territoire ainsi que cinq barres courbes de 200m de long, 30 m de haut soit 10 étages. Les habitants appelleront ces barres, les « bananes », elles reprennent la double courbe de la voie ferrée.

Linéaire Pays de Galles Linéaire Norvège Tour Portugal Tour Hongrie Linéaire Suisse Tour Suisse Tour de Corse Tour Sicile

Un paysage de béton hors échelle humaine

des «bananes» de 200m de long et 30m de haut

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Malakoff est un quartier de tours construit sur une terre jadis irriguée et maraîchère : la prairie des Mauves. Elle sera bientôt une terre conviviale, active et créative grâce à ses habitants.

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«Il y a eu quelques habitants du Vieux Malakoff qui sont allés habiter dans la cité parce que c’était moins cher et plus grand, il y avait plus de confort que dans certains appartements du quai Malakoff.»

«L’Amicale laïque de Malakoff a été créée en 1971 quand les cités ont commencé à être habitées parce qu’avec toute la ribambelle de gosses qu’il y avait... Dans les années 70, il n’y avait rien, pas d’aire de jeux, même pas un tas de sable. Ce sont les gens qui fréquentaient l’école laïque Henri Bergson qui ont créé l’Amicale avec une activité foot. En plus, comme il y avait la stade Saupin dans le quartier, tout le monde voulait faire du foot. Il y avait une bonne équipe de bénévoles pour s’occuper de l’entraînement. Ensuite, il y a eu une section de basket pour les filles. Il y avait aussi une équipe pour apprendre à nager à la piscine de la Roche.»

Le vieux (territoire autour du quai de Malakoff, derrière la gare) et le nouveau Malakoff en 1983

«Au départ, tout le monde était satisfait par la construction de la cité. Ils pensaient même que ça allait apporter une sorte d’essor au quartier mais de toute façon, il y avait cette voie ferrée qui enclavait le quartier. Le quartier a toujours été difficile d’accès».

«Personnellement, je fréquentais beaucoup le nouveau Malakoff avec les enfants, les parents d’élèves et puis l’Amicale laïque parce que pour faire faire du sport à mes gosses, je les avais inscrits à l’Amicale laïque.»

«La construction de la cité a commencé vers 1968, c’était même la promenade du dimanche quand on ne voulait pas aller trop loin. On allait voir les travaux avec tout le sable qu’ils avaient amené et puis les pilotis qu’ils ont enfoncés à 30 mètres dans le sol parce que les tours sont construites dans le sable! C’était quand même une curiosité à voir.»

1992

*Témoignes d’habitants recueillis dans les archives municipales de Nantes, «Vieux Malakoff, un quartier, des mémoires», 2005

Le journal Le malakoctail

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Cité Malakoff

1970


LES HABITANTS

Malakoff réunit une hétérogénéité de personnes. Une population souvent en situation de précarité qui trouve une offre de logement à faible loyer dans le quartier. La rotation des locataires est importante. On retrouve des familles nombreuses en difficulté et beaucoup de famille monoparentales. D’après une enquête menée par le Pays de la Loire en 2009, la moitié de la population vivait sous le seuil de pauvreté. La moitié des personnes actives était au chômage tandis que l’autre moitié était constituée d’employés et d’ouvriers. C’est une population jeune avec un faible taux de scolarité après 18 ans. 1/5 de la population de Malakoff est de nationalité étrangère ou issue de l’immigration, installée de fait depuis plusieurs générations. Le quartier possède un caractère multiethnique et culturel. On retrouve des pratiques communautaires et religieuses différentes. En 1998, l’Insee déclarait que Malakoff était le quartier le plus défavorisé des 29 ZUS du Pays de la Loire. De 1990 à 1999, le taux de chômage du quartier évolue de 23 à 41%, creusant ainsi encore l’écart entre actifs et chômeurs. L’enclavement du quartier accentue le repli des habitants sur eux-mêmes et provoquant ainsi un sentiment d’exclusion de la ville de Nantes.

Données sur la ZUS de Malakoff communiquées en 2009 par le Pays de la Loire

2017-2019

L’ilôt MC5

2014

Place Rosa parks

2013

ligne chronobus

boulevard de Berlin

Maison des Haubans pont Éric-Tabarly

2011 2012

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LES ANNÉES 2000, UN GRAND PROJET DE VILLE LE GRAND PROJET DE VILLE Le grand projet de ville, le GPV est un projet global de développement social et urbain qui a pour but de réinsérer des quartiers dans la dynamique de l’agglomération. L’opération politique débute à partir de 1999 dans les villes françaises. Le projet permet aux grandes agglomérations de requalifier leur tissu urbain et de changer l’image de leurs quartiers sensibles. En 2000, le quartier de Malakoff est retenu dans le programme GPV de la ville de Nantes, il bénéficie déjà depuis une dizaine d’années des procédures politiques de la ville (CDSQcontrat de ville- GPV- ANRU et plus tard le CUCS). Une convention territoriale est signée en 2001, le grand projet de ville bénéficie ainsi du soutien de l’Etat. Sur cette lancée, le grand projet de renouvellement urbain débute. Ce projet du «Nouveau Malakoff» est financé majoritairement par des financements publics, la ville de Nantes, Nantes métropole. C’est une intervention lourde, nécessaire pour favoriser l’intégration de Malakoff dans Nantes et la cohésion sociale fragile dans le quartier. Le GPV agit en profondeur pour traiter de manière durable la transformation du territoire ainsi que son image et sa perception des habitants. Le grand projet de ville envisage de développer un territoire attractif avec une variété de services tout en raccordant Malakoff à sa ville.

GARE

ZAC DU PRÉ GAUCHET 2003 (EURONANTES GARE 2004)

GPV 2000

périmètre ZUS périmètre GPV périmètre phases ANRU périmètre ZAC

De 2004 à 2008 une première phase pour désenclaver le quartier se développe avec la signature de la convention avec l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU). On ouvre le quartier à l’île de Nantes avec la création de ponts. Les immeubles et le stade Marcel Saupin sont rénovés. Pour la requalification du parc immobilier, le GPV a diminué la part de logements sociaux en démolissant 397 habitations. De nouveaux programmes de logements, en location libre sont arrivés sur 335 habitations.

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Le GPV projette de relier le quartier de Malakoff et la zone de Pré Gauchet, de l’autre côté de la voie ferrée et ainsi de désenclaver le quartier. La démarche englobe 164 hectares, de la gare sud, Pré Gauchet, le ZUS de Malakoff, la Petite Amazonie au secteur de La Roche. L’ensemble du territoire constitue une opération d’aménagement ZAC : s’ouvrir à la ville, créer une continuité sur le territoire nantais.

Puis de 2008 à 2012 les transports en commun desservent le quartier et des services de proximité sont créés. Après la rénovation Est du quartier, une nouvelle convention ANRU est signée pour le centre et la partie Ouest de Malakoff. Malgré la rénovation du quartier et l’envie d’amélioration, les tensions sont présentes. Un incendie surgit en 2010 détruisant le centre social et une partie du centre commercial.

MALAKOFF AMONT ANRU PHASE 1 2004-2009 MALAKOFF CENTRE ET AVAL ANRU PHASE 2 2009-2014 ZUC 1996

ZAC MALAKOFF 2008

N

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TRANSFORMATION DU QUARTIER LA PLACE ROSA PARKS Les travaux sont marqués par : la création de la place Rosa Parks, la mise en valeur de la Petite Amazonie, la redéfinition de l'axe principal de circulation du quartier et la construction de la maison des Haubans. La place Rosa Parks devient le centre économique du quartier ainsi qu’un axe central de circulation. Le nom de la place veut souligner et symboliser la lutte pour l’égalité, la citoyenneté et la diversité culturelle. La place Rosa Parks est alors née et aspire à devenir une place publique conviviale et attractive pour Malakoff.

N

UNE ÉCONOMIE Malakoff centre possède un pôle économique avec différents commerces qui entourent la place Rosa Parks. Le marché du jeudi matin amène une nouvelle attractivité. Malgré les autoentrepreneurs, de jeunes professionnels du quartier lançant différentes activités, le chômage reste présent et une maison de l’emploi est au service des jeunes professionnels. Un soutien est ainsi mis en place pour une aide à la professionnalisation de la population de Malakoff.

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Objectif phase 1 2004/2008: -rénovation parc immobilier -2 ponts -nouveaux collèges -piscine Petite Amazonie -agrandissement des deux écoles primaires -maison de quartier/ équipement sportif -centre de loisirs

Objectif phase 2 2008/2012: -ligne chronobus -nouveau centre commercial -place Rosa Parks -un supermarché


DES HABITATIONS 1ere rénovation des logements de Malakoff Amont, une reconstruction et une réhabilitation de 2005 à 2007 (30,5M euros). Cette partie Est est alors renommée MIAMI 2ème rénovation des logements de Malakoff Centre et Aval de mi2011 à mars 2014 (29,2M euros). La partie aval est quant à elle renommée VILLAGE Un nouveau cadre de vie avec de nouvelles couleurs, de nouveaux matériaux, le quartier devient un lieu d’expérimentation dans la rénovation urbaine.

VILLAGE

MIAMI

écoles église squares équipements urbains (maison des haubans, gymnase,piscine) place Rosa Parks et commerces ligne de bus parkings futur emplacement îlot MC5 bâtiments démolis Phase 3 2012/2019 -îlot MC5 -requalifcation de la maison des Haubans -tranquillisation de la place Rosa Parks -projet «Libre Usine», activité annexe du Lieu Unique -l’îlot MC8, Ylora

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MALAKOFF AUJOURD’HUI

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Aujourd'hui Malakoff est un quartier de Nantes qui a subi de nombreuses transformations. L'ensemble du quartier a été reconfiguré détruisant ainsi la morphologie première de la cité. Les habitants n'ont pu que regarder l'évolution de ces basculements en essayant de trouver leur place sur ce nouveau territoire.

En effet, ce fut un grand chantier de renouvellement urbain, hors échelle, redessinant les axes de circulation, le carrefour, des squares et démolissant des tours. Le quartier fut remodelé par coupures, déchirures puis recollages. L’habitant a dû s’accommoder et s’adapter aux travaux, aux nuisances et se confronter aux doutes de la finalité.

N

CIRCULATIONS

COMMUNAUTÉS CULTURELLES

L’AVENUE DE BERLIN est la colonne vertébrale du projet

de renouvellement du quartier. Elle redessine les circulations et traverse Malakoff par son nouveau cœur, la place Rosa Parks. Les habitudes des Malakoffiens sont alors bousculées par cette voie passante et risquée au cœur de leur quartier. Sur cette avenue on retrouve les deux lignes de bus, le C3 et le C5 ainsi que des bicloos.

LE BOULEVARD DE SARREBRUCK est au sud du quartier,

longeant le fleuve. Cet axe de circulation permet un accès au quartier mais est également très dangereux pour le quotidien des habitants ainsi que pour les déplacements des enfants lorsqu’ils vont à l’école.

LA VOIE FERRÉE encercle le quartier apportant ses nuisances sonores et paysagères.

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Les communautés ainsi que leurs pratiques religieuses sont très présentes dans le quotidien du quartier avec la paroisse Saint Marc, la mosquée Assalam et les prières de chacun.


DES TOURS Lors de ce projet, l'ensemble du territoire de Malakoff a été requalifié et requestionné, chacun se le réapproprie en essayant de retrouver ses marques.

Dans le quartier, des HLM et des immeubles privés se mélangent redynamisant et ouvrant le quartier sur l’extérieur: de nouvelles tours de béton avec de nouvelles couleurs, façades et matériaux.

UN PAYSAGE Le quartier longe LA LOIRE offrant ainsi une vue sur le fleuve, son étendue, une connexion fluviale liée à la ville.

LA PETITE AMAZONIE est une grande étendue de nature près du quartier mais elle reste fermée au public. Mais cette végétation permet de contrebalancer la densité de béton présente à Malakoff. Ce quartier, construit sur d’anciens marais, essaie de ramener du vert par des PLANTATIONS et des JARDINS, au milieu du béton.

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LES CRÉATIONS DE MALAKOFF L’ÎLOT MC8, YLORA

Lîlot MC8 sera livré en 2018 par le promoteur GHT coopérative. Dessiné par VERA&BARRAND Architectes, ce R+9 offrira 51 logements. Cette nouvelle volumétrie vient fractionner les linéaires des bananes du quartier. Le long de la rue d’Irlande, face à la Loire, le bâti vient surprendre les Nantais et accompagne le renouvellement de Malakoff.

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L’ÎLOT MC5, LA CERISE SUR LE GÂTEAU Aujourd’hui les transformations ne sont pas encore totalement terminées. À la fin des travaux du GPV, la dernière construction, l’îlot MC5 vient clôturer la rénovation du quartier. Il s’inscrit sur l’ancienne place du centre commercial. Cette place, face à la Loire, accueillait un liddl et des petits commerces. Aujourd’hui, l’espace est un parking en attente d’un bâtiment. L’îlot MC5 sera rythmé par différents niveaux: un R+2 le long du boulevard de Sarrebrück, de deux R+9 et d’un R+10. Le programme immobilier prévoit 51 logements en accession abordable. Il offre l’accès à la propriété pour les habitants de Malakoff en priorité. Il associera de nouveaux appartements sur les étages, des activités et des services publics en rez de chaussée. Lors des réunions entre habitants et professionnels, des espaces comme une micro crèche, un espace café/restauration, coworking, un institut beauté,une boutique, ont été proposés pour ce rez de chaussée. Lors du GPV, l’ancien cœur, commercial, dynamique proposant des services a été déplacé le long du boulevard de Berlin, sur la nouvelle place Rosa Parks. L’îlot MC5 veut créer un lieu dynamique en écho et en lien avec les actions déjà commencées sur la place Rosa Parks et à la maison des Haubans.

Le quartier est aujourd’hui en demande d’un lieu de convivialité, de cohésion et de socialisation. L’espace du café pourrait être l’outil proposé aux habitants pour créer un tel lieu. Le rez-dechaussée de l’îlot MC5 pourrait accueillir ce lieu, car sur la place aucun projet de café est envisagé.

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Vivre à Malakoff



LA VILLE DANS LE QUARTIER LA MAISON DES HAUBANS Ouverte en 2011, la maison des Haubans offre un nouvel équipement urbain au quartier, une maison de quartier qui est aussi un pôle attractif accueillant des associations et une ludothèque.

La maison des Haubans est la maison de quartier de Malakoff mais aussi celle de Saint Donatien. Construite lors du renouvellement du quartier, elle a permis de redévelopper une vie associative. La maison des Haubans amène le service public dans le quartier pour lutter contre l’exclusion, relancer l’économie et ouvrir Malakoff à la ville. Mais aujourd’hui, son utilisation s’est programmatisée, avec horaires et planning, et ne permet pas de s’arrêter, d’amener des rencontres spontanées. Un interphone contrôle les entrées dans le bâtiment. L’ensemble des activités qui s’y déroulent est issu d’un programme d’activités. Très institutionnelle, cette maison de quartier a pu perdre son rôle d’espace de proximité pour les habitants. Le grand hall de la maison ne retranscrit pas le besoin de partage entre les habitants du quartier. Les habitants de Saint Donatien ne connaissent pas l’existence de leur maison de quartier ou l’oublient et ceux de Malakoff n’y retrouvent pas un sentiment d’appartenance. La maison des Haubans serait-elle allée au bout de ses limites, ses limites d’usages, de cohésion sociale ? Les habitants de Malakoff sont à la recherche de ce lieu manquant à leur quartier, un lieu de vie et de rencontres spontanées. Ce territoire, regorgeant de forces vivantes, d’avis, de débats, a besoin d’un repaire pour ses habitants.

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R+2

bureaux pour les associations bureau de la CAF

R+1

salle d’activités, bricolage, salle de rangement, bureau ACCORD

REZ-DE-CHAUSSÉE

Hall d’entrée bureau de Ingrid Delabarre, directrice de la maison des Haubans, bureaux de la ville. cuisine ouvert aux associations salle de diffusion ludothèque Locaux ACCOORD pour les 11/15 ans,

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LA MAIRIE ANNEXE Malakoff abrite également la mairie annexe de la zone MalakoffSaint Donatien. Ce lieu, au pied du linéaire Tchécoslovaquie, se veut un lieu ouvert à l’écoute des habitants.

PLACE ROSA PARKS

MAIRIE ANNEXE

N

LINÉAIRE TCHÉCOSLOVAQUIE MAISON DES HAUBANS

IN BERL D DE

EVAR BOUL

Le bâtiment de la mairie annexe abrite l’équipe de médiateurs du quartier, la direction de la solidarité, la permanence des élus de quartier et l’équipe de quartier.

Façade boulevard de Berlin

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L’ÉQUIPE DE QUARTIER L’équipe de quartier est composée de sept salariées, sept femmes (3 agents de développement, 1 chargée de quartier, la responsable, Virginie Daneyrolle, 1 adjointe chargée de quartier, 1 assistante et accueil du public et 1 médiatrice Grand Projet de ville (GPV)). Chacune gère une thématique d’activité. Elles font le lien entre les habitants et les services de la ville. Elles ont un rôle de médiateur avec des partenaires associatifs ou institutionnels. Elles permettent de créer un lien également avec les politiques afin de faire remonter les tensions du quartier et ainsi viser à améliorer le quotidien des habitants. L’équipe veut être au plus proche des habitants et de leurs préoccupations. Elle est ainsi le trait d’union entre la ville de Nantes, Nantes Métropole et les élus. L’équipe de quartier est également en charge du dialogue citoyen et de la mise en avant des potentialités du quartier dans leur riche diversité du quartier.

Sophie Trentesaux est coordinatrice du journal de quartier «le Malakoktail» depuis plus d’un an. Ce journal, distribué du Parc de la Roche jusqu’à Dalby, est financé par la ville. C’est un réel support de contact et d’expression pour les citoyens. Depuis son arrivée de Sophie à la tête du journal, un vrai travail de communication a été réalisé pour resensibiliser les habitants à cet outil de médiation. Aujourd’hui, ce journal est la presse la plus consultée. Un échange avec des professeurs de français est également réalisé ainsi que le projet de proposer des articles traduits en deux langues.

L’équipe gère également les problèmes de précarité, d’isolement des habitants, l’actualité liée à l’urbain, le stationnement ou encore l’accompagnement des jardins partagés. Sophie Trentesaux est chargée des supports de communication, de l’agenda de quartier, du journal de quartier, des projets culturels.

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DISPOSITIFS Le dialogue citoyen est une démarche initiée par la ville pour redonner du pouvoir à ses citoyens. Cette démarche se compose de trois axes fondamentaux : la co-construction des politiques publiques, le dialogue citoyen de quartier et la ville collaborative.

LE DIALOGUE CITOYEN À NANTES

BUREAU DES PROJETS «Le bureau des projets» est un dispositif issu du vaste projet du Dialogue Citoyen engagé par la ville de Nantes. Cette initiative a pour but de permettre aux habitants d’agir dans leur lieu d’habitat et dans leur quotidien. Une fois par mois, le comité, un collectif d’habitants se réunit pour décider d’aide au financement sur des projets initiés par des habitants de leur quartier. Le dispositif veut faciliter l’accès au projet sans être en association.

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CONSEILS CITOYENS

RENCONTRES DE QUARTIER Les rencontres de quartier ont lieu deux fois par an. Ouvertes à tous, elles visent à rassembler, le temps d’une matinée, une majorité d’habitants du quartier Malakoff-Saint Donatien afin d’échanger autour de l’actualité du quartier. Les élus de quartier sont alors présents et animent les différents échanges.

Les «conseils citoyens» sont également issus du programme de «Dialogue Citoyen» de Nantes. Dans deux quartiers, Nantes Nord et Malakoff/Pré-Gauchet, la ville développe ces Conseils citoyens. Ces deux quartiers sont touchés par un programme de renouvellement urbain. Ce dispositif a pour but de redonner une nouvelle image, plus positive du quartier pour une participation durable des habitants. Il permet également de les faire réagir et interagir habitants entre eux sur les différentes problématiques de leur quartier. Le conseil est composé sur le volontariat d’habitants. Se réunissant une fois par mois, il leur donne la parole. Ainsi, la discussion et les échanges sont les appuis essentiels pour la vie du quartier.

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UN CLIMAT DE TENSION ET DE CRÉATION Malakoff possède un grande variété culturelle, c'est sa force et une partie de son identité. Avec le GPV de nouveaux habitants se sont installés dans le quartier contribuant ainsi à cette mixité urbaine. Ainsi avec ce mélange d'anciens, de nouveaux arrivants, de cultures, d'habitudes chacun essaie de trouver sa place dans un quartier encore en mouvement.

L’équilibre du quartier reste encore fragile. Le taux de chômage est encore élevé chez les moins de 25 ans. De nombreuses familles sont en difficulté, et beaucoup sont monoparentales. Le quartier souffre encore d’une image négative, portant les idées stéréotypées de son passé. Un sentiment d’insécurité est encore présent pour certain Nantais vis à vis de Malakoff. Il est accentué par les différents actes de délinquance communiqués dans la presse: fusillade du 23 octobre 2016, le démantèlement d’un trafic place Rosa Parks et l’arrestation des concernés etc...

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«Les tours sont hautes et c’est dur de descendre en bas, d’habiter le quartier. Les habitants sont gênés, timides ou hésitants et chaque nouvel aménagement ou événement ne prend pas du premier coup. Le bouche à oreille c’est ce qui marche le mieux pour convaincre les habitants. Il faut du temps à Malakoff !» Marco et Annie, habitants du quartier

Malakoff est aussi générateur d’une multitude de projets et d’initiatives qui contribuent à un nouvel élan de créations dans le quartier. Ce sont des projets associatifs, des ateliers de création avec l’association Créa’z par exemple ou encore du soutien scolaire pour les enfants, des propositions de pratiques sportives, des projets interquartiers ou des organisations de voyages et la création d’événements.

Cette envie de redonner de la force aux habitants et de construire avec eux des projets est en lien avec ce besoin de fédérer des population du quartier. Un café pourrait-il répondre aussi à cet objectif ?

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PRATIQUES ASSOCIATIVES ET SPORTIVES DES JARDINS PARTAGÉS

Garden'koff créé par l’association des idéelles La Mal'Alhambra créé par la ville de nantes

Le compost

LES IDÉELLES Rencontre avec Mahdiya Hassan-Laksiri du collectif des Idéelles à Malakoff.

Les Idéelles est un collectif de cinq femmes créé en 2012 qui développe des événements et activités pour se réapproprier l’espace public de leur quartier après sa transformation. Le collectif est né d’une envie commune de faire bouger, provoquer des initiatives à Malakoff. Elles souhaitent occuper l’espace public autrement que par la multitude de travaux qu’il y a eu dans leur quotidien. Toutes sont bénévoles et visent à impulser et développer des projets par les habitants, faire avec tout le monde, toute catégorie, sans statut, être au même niveau. Avec l’outil du jardinage, réoccuper , investir et retrouver confiance dans leur espace public. Chaque année elles organisent les olympiades du potager au parc de la Roche.

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DES D A I P M Y L O S N I D R A J S E L S N FÊTO


danse boxe

judo capoeira

foot

Le gymnase au cœur du quartier offre plusieurs activités sportives pour les habitants.

DU POTAGERSAMEDI 8 MAI 2016 Les olympiades du potager organisées par l’association des Idéelles

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PRATIQUES SOCIALES ET CULTURELLES

L’EXPOSITION «DU TIÉKAR AL BARRIO» L’exposition dans le cadre du projet «COUFFKOFF» est réalisé avec le photographe Jean-Félix Fayolle, un projet autour de la photographie avec des jeunes du quartier de Malakoff. Avec le projet «COUFFKOFF», le photographe a travaillé avec des jeunes au Mexique, des jeunes de la campagne, en 2011 il s’est déplacé à Malakoff. Un vernissage à la Maison des Haubans a eu lieu à la suite des prises de vues des jeunes sur leur lieu de vie.

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RÉGIS PERRAY LAND ARTS

Le plasticien Regis Perray est intervenu à Malakoff en 2002 dans le cadre de la reconstruction du quartier. Les 160 hectares du GPV sont caractérisés par une grande diversité de sol. Regis Perray intervient dans l’espace par zoom afin de dialoguer et de révéler le patrimoine du quartier. Il nettoie et restaure un graph, le mot : «Brick». Il nettoie le sol, transperce le bitume. Par sa série d’images sur les tapis et tissus de Malakoff, il témoigne de l’intimité des habitants. Il cherche à réhabiliter les lieux de manière sensible.

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DES TEMPS DE FÊTES

Hip Hop pour l’année 2016 à Malakoff. L’association Pick up production et la compagnie Engrenage ont fait danser les habitants. Tous ont pu s’essayer à la pratique, préparer une chorégraphie et créer ensemble le projet «Entrez dans le cercle». En juin 2016 Malakoff a vibré au rythme des multiples démonstrations de danse.

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Deux jours de festivités pour l’inauguration du pont Eric Tabarly en juin 2011.

La Gravelotte, La Gravelotte est un café, guinguette ambulant sur les bords de Loire. Fabriquée par des étudiants de l’école d’architecture de Nantes, elle ressort pour le voyage à Nantes et pour son inauguration, elle s’était installée à Malakoff.

Les Z’Haubanerie Les Z’haubaneries sont des festivités dans le quartier de Malakoff initiées par la maison des Haubans. Ce petit festival réunit divers ateliers, des repas collectifs, des spectacles, des concerts invitant l’ensemble de habitants à participer.

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IMAGES DU QUARTIER

Collectionneur d'étiquettes, le quartier est à lui seul une multitude d'identités, de spécificités. Ce trop plein de particularités perd en quelque sorte le quartier dans son identification. Quel quartier était-il vraiment ? Que peut-il offrir ? Ce fut dans l'esprit d'une majorité, un quartier social, sensible, défavorisé, de violence, de chômage, dangereux le soir, de trafic. Aujourd'hui, avec le grand projet de renouvellement, la ville veut lui insuffler une image plus positive, d'ouverture vers la ville, rénovée, accueillante. À la suite du GPV, Malakoff a subi une surmédiatisation avec de nouvelles images enjolivées du quartier. Toutes ces transformations et ces nouvelles images permettent-elles, poussent-elles vraiment les Nantais à s’arrêter à Malakoff et changer leurs images du quartier? La communication pour les habitants de Malakoff et les nantais se diffuse autant par papier avec différents journaux que sur les sites internet officiels de la ville de Nantes/ Nantes Métropole ou encore sur le site internet du GPV Malakoff-Pré Gauchet «Le nouveau Malakoff». Parallèlement aux images de l’évolution des travaux ou encore sur la vie de quartier, des articles de presse sortent régulièrement sur le climat tendu du quartier.

Dans le quartier, le journal « Le nouveau Malakoff / PARLONSEN» informe les habitants de l'avancée des travaux, du projet. «Parlons-en» est un support institutionnel initié par le promoteur et la ville afin de montrer et de communiquer les projets de Nantes dans le quartier. Ce sont majoritairement des images de synthèse, lisses et propres représentant le quartier sous son plus beau jour.

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«Le Malakocktail» est le journal sur la vie du quartier, ses habitants, ses événements, ses fêtes. Il se détache des travaux, des bousculements et du GPV pour se rattacher au quotidien réel des habitants.

«Le Malakocktail» a été mis en place dans les années 1990 par la politique de la ville. Par ce journal, il s’agit de développer un support de contact et d’expression des habitants. Au commencement, le magazine ne constituait qu’un seul feuillet, aujourd’hui, grâce aux financements de la ville, le journal a pris de l’ampleur. Derrière l’écriture de ce journal trimestriel, on retrouve un comité de rédaction composé d’habitants. Le comité se réunit tous les mois ou toutes les deux semaines en période de bouclage. Ces 15 personnes de 23 à 84 ans apportent chacune leurs compétences à la rédaction. Jeanne, 84 ans, réalise les mots croisés, Simon, graphiste, réalise la couverture et la communication du journal. «Le Malakocktail» est un trait d’union entre Pré Gauchet/ Malakoff et ses habitants. Le magazine traite des sujets d’actualité en rendant compte de la vie de quartier. À chaque numéro, il cherche à être de plus en plus représentatif du quartier mais la tâche est délicate car il est encore difficile de toucher toutes les communautés. Le Malakocktail est un journal d’habitants pour les habitants pour valoriser leur quartier.

Lors de notre rencontre, Sophie Trentesaux a pu me raconter l’histoire du Malakocktail».

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LE NOUVEL ÃŽLOT MC5

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Année 2017-2019 Maîtrise d’ouvrage, Nantes Métropole Aménagement Promoteur, GHT coopératives Architecte, Emmanuelle Colboc et Associés Programme de logements et d’équipement de services publics

L’îlot MC5 s’installe sur le terrain de l’ancien centre commercial. Par cette localisation, l’îlot sera proche du centre actuel du quartier, des commerces de la place Rosa Parks, de l’activité associative avec la maison des Haubans et des transports en commun. Desservi de part et d’autre par la rue d’Angleterre et le boulevard de Sarrebruck, l’accès au bâti est simple par la voiture, le vélo, la marche. Mais le boulevard Sarrebruck est très passant apportant une nuisance sonore. Aujourd’hui, la place est un parking où le chantier se met en place. Une fois construit, le bâtiment face au fleuve, offrira une vue imprenable sur la Loire

DEUX R+9 ET DE UN R+10 UN R+2 LE LONG DU BOULEVARD DE SARREBRUCK, 51 LOGEMENTS Place Angleterre Gymnase

Rue

Église

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Tour d’Angleterre

Rosa Parks

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«Made in Malakoff», les ateliers Au rez-de-chaussée de l’îlot, un espace est réservé, 280 m2 pour le dispositif «Made in Malakoff». Cette démarche est une initiative citoyenne afin de développer des espaces issus de la demande des habitants de Malakoff. Le projet veut offrir un lieu d’échanges, au service de l’activité et de l’emploi dans le quartier. Le café viendrait alors trouver sa place dans cet espace. Les ateliers «Made in Malakoff» sont organisés par le promoteur GHT Coopératives de Malakoff ainsi que l’agence Scopic. Les ateliers réunissent des habitants, des associations, des autoentrepreneurs, des professionnels et des représentants d’établissements.

calendrier de la démarche

2015

2016

JUIN-JUILLET

SEPT-DÉCEMBRE

LANCEMENT DE LA DÉMARCHE

INSTALLATION DE LA DÉMARCHE

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DE JANVIER À L’ÉTÉ

S É A N C E S T H É M AT I Q U E S PAR USAGES

MISE EN COMMUN PROJECTION DES USAGES

SEPTEMBRE

COMMUNICATION DU PROJET

OCTOBRE

RESTITUTION CONVIVIALE


En lien avec le programme d’habitation et de service du bâtiment, le Lieu Unique de Nantes investira un espace pour développer le projet «Libre Usine». Ce nouvel équipement est destiné à la création et à la résidence d’artistes locaux comme une antenne ou extension du programme actuel du Lieu Unique.

«MADE IN MALAKOFF» 280,21 M2

TOUR D’ANGLETERRE

698,47M2

RUE DE L’ÉGLISE

VÉLO POUSSETTES 30,17M2

SALLE DE RÉPÉTITION 314,84M2

ESPACE POLYVALENT 124,00M2

LOGES 15,42 M2 STOCKAGE 92,73 M2 LOGES 15,93M2

FOYER 53,46M2

84,67M2

LT CHAUFFAGE + FIBRE RÉSEAU 33,45M2

BUREAU 30,10M2

BOULEVARD DE SARREBRUCK

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ATELIER PARTICIPATIF POUR CO-CONSTRUIRE LE DEVENIR DE L'ÎLOT MC5 1ère participation aux ateliers GHT coopérative sur le futur îlot MC5 à Malakoff en mai 2016. On doit être une trentaine, installés autour de plusieurs tables avec de quoi boire et grignoter. Le thème de l'atelier est : espace de convivialité/ café/ cuisine. Par table, nous nous présentons et créons un tableau d'images et d'envies, de besoins autour du thème. Les tableaux serviront de supports pour la restitution par groupe en fin d'atelier. On évoque la gestion, la cuisine, la cohabitation. Le projet du LU est également énoncé. À ma table, je me souviens, de Cécile qui avait le projet d'un espace de coworking et de mini crèche. Il y avait aussi le patron du bar Mon Oncle et des habitants. GHT et l'agence Scopic ont animé l'atelier. Le 4 juin à 9h, deuxième atelier. C’est un atelier bilan sur l'ensemble de la démarche et des ateliers qui se sont déroulés depuis un an. Il y a : l'ouvre boîte 44, la Cigale (investisseur solidaire), Marie Noëlle et son projet d'épicerie, les Idéelles (Madhiya, Marielle et Emmanuelle). On discute autour de la livraison de l'îlot et par groupe on essaie d'organiser les différents programmes sur un plan du rez-de-chaussés. Le 7 novembre au soir, les personnes engagées dans chaque programme se réunissent. La mairie annexe nous prête une salle. Nous ne sommes plus que sept. GHT et l'agence Scopic nous laisse autonome pour la suite. GHT reviendra plus tard pour le projet. On parle de l'avancée des projets de chacun, des besoins de superficie. On essaye de réfléchir collectivement pour trouver une unité de projet. Comment peut-on faire marcher les différentes pratiques entre elles ? Malgré les bonnes intentions de chacun, on réalise que l'espace est restreint pour l'ensemble des activités souhaitées.

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En participant à cette démarche citoyenne, je découvre l’envie et le besoin des habitants de créer un espace de convivialité dans leur quartier. Cet espace se définirait sous la forme d’un café. Je me demande alors comment dessiner le café de Malakoff et ce qu’il apporterait au quartier.


Mon projet de diplôme se tourne donc vers la requalification de cet espace en rez-de-chaussée. L’îlot MC5 clôture la transformation du quartier. L’aménagement du rez-de-chaussée est entièrement dédié aux habitants et serait le dernier coup de pinceau apporté au «Nouveau Malakoff». Il s’agit de donner au quartier un lieu perenne qui permettrait à l’îlot MC5 de s’intégrer et de se connecter à son sol, à ses habitants. Un espace de convivialité, comme un café, constituerait un socle social pour les habitants. Concevoir et aménager un café répondant aux caractéristiques du quartier de Malakoff, nécessitent une réflexion sur ce type de lieu. Je suis donc partie à la découverte des cafés nantais. Je les ai observés, pratiqués afin de nourrir ma réflexion et mes recherches.

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DĂŠambulation dans les cafĂŠs nantais



DÉAMBULATION DANS LES CAFÉS NANTAIS Comment le café peut-il être un espace-outil de cohésion et de création ?

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Q

ue m’évoque le café ?

Un intérieur où sont disposées tables et chaises. Puis, j’imagine le comptoir avec le patron derrière, des boissons sur les étagères murales, l’ardoise, la télévision accrochée diffusant un match, de la musique en fond et des habitués accoudés au bar, discutant. Telle est l’image d’un café de quartier qui n’est autre que le QG des habitants. Les cafés essaient de résister au temps, luttent pour ne pas fermer. Comment ont-ils donc évolué dans les villes. Aujourd’hui,

pourquoi aller au café, s’il y a déjà une cafetière ou théière à la maison ? Pourquoi se rechausser et sortir alors qu’il fait mauvais temps ?

Pour se rendre au café, il faut sortir de chez soi, traverser la ville, cet océan comme le décrit Benoit Caudoux et faire l’expérience du sol public. On sort de chez soi pour « rentrer », aller autre part : au café, sortir pour mieux re-rentrer. Café, bar, bistrot, troquet, estaminet, bistroquet, mastroquet, caboulot, les synonymes sont nombreux. À notre époque, ces établissements tendent à se confondre, proposant des services et offres assez similaires. Les appellations se mélangent, se diversifient et se métamorphosent. Les cafés s’inscrivent ainsi dans la mutation générale de notre société et de la ville. À l’époque Haussmannienne, le café avait atteint son « âge d’or », lieu intellectuel, de modernité, il réunissait de nombreux écrivains, Baudelaire, Verlaine, Sartre. Il a progressivement été un peu délaissé ou mal considéré. Quelle en est aujourd’hui la pratique ? Comment s’est-il adapté ? En ville, comme un régulateur dans l’espace public, le café est la destination souvent choisie pour s’arrêter. Comme un lieu de repos, on retrouve également au café une communauté qui viendrait prendre du recul sur son quotidien, un recul comme une échappée, une évasion dans un espace autre et par de nouvelles relations. L’espace du café ne serait-il pas ainsi devenu notre église

moderne ?

Je suis donc partie à la découverte des cafés de la ville de Nantes pour mieux comprendre leurs identités et leurs mécaniques et voir comment ils ont pu devenir des « lieux des possibles » ? Une règle : pratiquer uniquement des cafés nantais. Nantes regorge d’une multitude de cafés divers. La ville se veut attractive et diversifiée pour ses habitants. Depuis plusieurs années, elle met en avant la culture et l’innovation urbaine. Les cafés de la ville de Nantes accompagnent cet élan. L’espace du café est une opportunité pour comprendre la personnalité de la ville. Pourrait-on ainsi parler d’une spécificité des cafés culturels de la ville de Nantes. Quels seraient alors les cafés culturels de la ville de Nantes ? Des lieux proposant une offre musicale, théâtrale, cinématographique, artistique, poétique ou encore des lieux de mixité, d’échanges, où se débattent les idées et les convictions, des lieux de l’humain. Après la sélection de quelques lieux et une carte de la ville en main, je pars à leur rencontre. Par cette déambulation je veux comprendre comment le café peut être un espace-outil de cohésion et de création.

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LIEU DE SOCIALISATION Comment le café peut-il être un lieu de cohésion sociale au sein de son quartier?

LIEU DE RENCONTRES ET DE PAROLES

I

l est bientôt 17h, j'ai rendez vous au Lieu Unique dans quelques minutes. Quand j'arrive, je pousse la porte, j'observe, je cherche du regard une place, je slalome entre les tables et espère trouver au moins deux chaises. Il est 17h05 un dimanche, le LU est plein. J'entrevois un petite table avec quatre chaises, jackpot, on a une table. Je suis arrivée la première, je pose mon manteau et mon sac. Une fois bien installée, je me sens appartenir au lieu et liée aux autres, même seule, je fais partie du groupe et de la clientèle. Tous côte à côte, on partage le même intérieur, une convivialité s’active et le sentiment de solitude s’efface. Je regarde la carte pour commander puis différents programmes culturels pris à l'entrée. Les discussions fusent de tous les côtés. Après quelques minutes, mon amie me rejoint et nous commandons deux demis. L'ambiance est chaleureuse et le lieu très convivial. Tout autour de nous, des groupes d’amis débattent avec conviction et vigueur sur divers sujets et confrontent leurs points de vues. Des gourmands se sont achetés des viennoiseries à l'extérieur pour accompagner leur verre.

Ce moment illustre cette idée du café comme lieu de rencontres et d’interaction. Le café réunit une multitude d’individus du quartier ou d’ailleurs. Se retrouver au café, c’est ainsi vivre un véritable moment de partage.

Le café du LU est pour moi un repère géographique. Il est entre l'Erdre, la gare et le château. Le LU est ainsi une destination. Pour m’y rendre, je dois traverser deux axes principaux de circulation, passer au dessus ou en dessous de la voix ferrée et puis franchir une dernière rue. Le parcours pour s’y rendre n’est alors pas des plus simples. C’est la tour de l’ancienne biscuiterie qui appelle à sa découverte. À la différence du «café de carrefour», ce lieu , hors des zones de passage, est devenu un espace de rendez-vous et de rencontre. C’est aussi un espace «trouvé», «déniché» lors d’une promenade hasardeuse ou intuitive en ville. Le LU accueille l’homme du dehors, le promeneur. Aller au café demande ainsi un effort physique, une traversée de la ville, à la recherche d’un lieu de partage et de rencontres. Marc Augé exprime dans son livre «Éloge du bistrot parisien », où il narre sa pérégrination dans les bistrots parisiens,

« Où les bistrots sont le plus surabondants, ils offrent en permanence des occasions exceptionnelles de rencontres et, si l'on en a le goût d'expériences concrètes et multiples de relations humaines : certains peuvent se laisser porter par le hasard »

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En novembre, la ville est grise, elle traverse et subit le froid, la pluie et le vent. Les citadins sont pressés, tendus, fermés sur eux-mêmes. Il est alors bon d'entrer dans un café. Une fois la porte passée, le temps est autre, on sort des turbulences extérieures. L'espace est un lieu de consommation mais c'est aussi un espace de l’humain avec ses bruits, ses silences, ses rythmes. Le dimanche précédent, j'avais pu me rendre au LU, seule. Assise au fond à une grande table, j'observais des familles qui se retrouvaient là le temps d'un après-midi. Au LU, il y a d’un côté des espaces libres et de l’autre, un mélange de petites et grandes tables en bois. L’ensemble des tables côte à côte provoquent une linéarité conduisant au comptoir. Le Lieu Unique réunit une multitude de citoyens différents. Assise, j'observe aussi des étudiants, des voyageurs et des touristes. J'y vois aussi des personnes seules concentrées devant leurs ordinateurs ou des lecteurs. Il y a les studieux, les gourmands, les rieurs, les pensifs, les amoureux. Lors d'un autre après-midi, je m'installe. Je suis assise à côté d’un groupe : des éditeurs qui discutent autour du projet d'une nouvelle édition. Le café permet ces réunions entre professionnels pour concevoir, imaginer, programmer et concrétiser de nouvelles idées. Ces réunions plus informelles développent une créativité et l’émergence de nouvelles idées. Dans l'effervescence générale du lieu, j'ai l'impression que le LU pourrait être le lieu de toutes les créations et aider ces éditeurs. Après eux, un père et un fils s’installent. Comme si ils venaient chaque semaine, c'est le moment où ils se retrouvent et donnent de leurs nouvelles. On est alors tous réunis dans un même lieu avec nos différences, nos origines, nos caractères. On constitue tous ce lieu de fourmillement, on prend part à la convivialité. Cette force collective anime le lieu. Ce collectif est marqué par une mixité de population. Le café est ainsi un mélange de différences, un mélange culturel, les usagers se mêlent les uns aux autres pour former la clientèle. Le lieu commun du café se constitue de l’hétérogénéité de notre société. Par le mélange, on habite et cohabite dans le lieu avec nos différences. La proximité et l'organisation spatiale du café permettent d’interagir avec l'autre, on s'avance, se recule pour laisser du passage, on demande si telle ou telle chaise est disponible. On vit l’espace du café, on coexiste et évolue dans ce lieu. La vie dans un café se caractérise par cette cohabitation qui réunit différents individus. Elle se ponctue d’avantages et d’inconvénients, demandant tolérance et conciliation avec l’autre.

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Assise près des enfants, je les regarde courir, rire, parler fort, crier : ça résonne et les sons sont décuplés. Malgré le bruit, personne ne semble gêné. Le bruit du LU est une part de son identité. Ce fond sonore humain et musical est ainsi l’un de ses charmes. En face d’eux une étudiante travaille de manière très concentrée sur son ordinateur. Le bruit fait partie de l’atmosphère du lieu, on l’accepte, le tolère. Le café développe cette tolérance et cette conciliation. Roger-Pol Droit dans son ouvrage « La tolérance expliquée à tous » présente la tolérance telle une inaction, une absence d’action comme trait de l’humanité, elle permet d’organiser les relations entre tous et de faire coexister des différences dans un même intérieur. Il montre les effets de la tolérance sociale qui permet d’articuler les divergences et les différentes manières d’être et de vivre dans un espace. La tolérance sociale se décide et s’exerce. C’est un entraînement quotidien avec ses essais :

« La tolérance n’est pas seulement une idée mais une suite d’actions concrètes et variables », « au lieu d’effacer les identités, au lieu d’estomper les différences, il faut au contraire les assumer, mais en évitant les conflits violents », « Cette tolérance « difficile » est de plus en plus indispensable aujourd’hui parce que nous sommes dans un monde globalisé, une civilisation mondiale où les différences n’ont pas disparu » écrit Roger Pol-Droit. C’est un travail personnel : tolérer, accepter, faire abstraction si nécessaire, momentanément de ce qui fâche et de se montrer indulgent. Le café pourrait donc être ce lieu propice à l’entraînement et à l’exercice de la tolérance, où l’on côtoie une société, une collectivité et des individualités. Le lieu vit par la conciliation, le plus souvent pacifique, de ces individualités et de ces différences. Dans le café, les différences nous entourent et testent notre patience, notre ouverture d'esprit. Le lieu concilie les usagers, les idées, s’ouvrant sur les différentes cultures et communautés. Au café, on cherche un apaisement mais ce lieu est aussi l’expression de mécontentement, règlement de compte, de colère. Il accueille la solitude, répare les blessures et accompagne l’humain. Il peut aussi canaliser conflits et tensions. Au café, une société s’y exprime, le lieu est ainsi à l’image de ses usagers. Ainsi dans ce lieu de rencontres et d’accueil est-il possible de « réapprivoiser la dimension sociale du citadin » ? Frère Francois-Frédéric, dans son écrit Humaniser la ville : une approche philosophique, exprime la démesure de nos villes aujourd’hui. Il met en avant cette idée d’oubli des corps et d’âme dans les constructions de nos villes. Il avance le fait que les rues et les places ont aujourd’hui perdu leur rôle de lieux d’échanges. De ce fait « Il s’agit de réintégrer le temps libre dans l’espace public […] La recherche d’une

certaine convivialité est essentielle pour réduire la part d’inhumanité que recèle la cité contemporaine » « rendre la ville à l’homme, faire en sorte qu’elle constitue un autre chez soi. »

Le lieu du café pourrait-il être cet espace tampon entre l’habitat privé et la sphère publique de notre société ?

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THÉÂTRE DE VIE

«

Je montais les marches » « c'est arrivé juste le temps de monter les marches » « j'y crois moi à ces trucs-là », je la vois se tourner, s'agiter dans son fauteuil, parler avec ses mains, écarquiller les yeux, j'entends les ponctuations dans sa voix. En face de moi, dans le salon du café des Biens Aimés, je suis comme spectatrice d'une saynète de théâtre. L'espace du café donne la parole. Il regorge d'histoires. On peut s'exprimer, y déclarer, argumenter ou encore questionner. La prise de parole marque cet acte dans lequel l’usager se met en scène et entre en contact avec l’autre. En s'exprimant, on forge l'opinion collective, publique, dans les discussions chacun donne son avis. C'est un lieu socratique où on laisse place à l'esprit, la pensée et la parole. Socrate posait des questions, des réflexions sur la vie, l’humain nourrissant ainsi des discussions. Le café est un lieu de dialogue exprimant des idées ainsi qu’un lieu de transmission. La parole est le vecteur de ces rencontres, elle naît du désir d’échange avec l’autre. Elle permet ainsi de communiquer mais aussi de s’exprimer, d’exprimer ses différences, ses sentiments et ses idées. Ainsi, la parole est source d’invention, un mot évoque une idée qui se nourrit de discussions et s’enrichit.

La parole serait-elle le meilleur moyen d’échanger ? Elle permet le partage, elle accompagne la vie sociale et ainsi contribue à une socialisation. Elle rapproche et met en relation les individus. La parole permet de s’adresser à l’autre et d’entrer en action. Elle est au service de l’orateur. Le langage sont un pouvoir que chacun utilise dans son intérêt, pour exprimer ses idées. La parole peut ainsi affecter, accompagner, soutenir, mais aussi créer. Michael Tomasselo, primatologue, valorise la caractéristique de la parole de l’espèce humaine. Une parole issue de la coopération, une coopération qui définit la forme de vie humaine. Chacun habite le lieu avec ses sens, ses émotions, sa personnalité pour y vivre une comédie, une tragédie, de la joie, du stress ou tout simplement un moment apaisant hors du temps. Le café sans inviter nécessairement à entrer, ouvre ses portes au passant. Pierrick Bourgault dans son ouvrage, l’écho des bistrots, souligne cette caractéristique du lieu,

« passer du temps sans y être invité » « Le bistrot n’est-il pas l’endroit idéal pour écouter le murmure du monde et laisser libre cours à ses pensées ? ». Dans les brèves de comptoir de Gourio, les habitués au comptoir refont le monde. Ils parlent de la vie, de la mort, de la mondialisation. Les discussions suivent les saisons. Les échanges sont rythmés par les attentes, des points de suspension, des phrases écourtées, non finies et l’écoute de chacun. Les piliers de comptoir se racontent les actualités du monde, du pays, de la ville et du quartier. Sur le zinc, le journal passe de mains en mains. Les discussions sont ouvertes sur de nombreux sujets : la santé, le naturisme en été, les voyages, le chômage ou encore les enfants. Des sujets du quotidien communs à tous. Un des personnages de Gourio déclare, « La règle : chaque habitué apporte à la conversation son

petit sujet propre, tour à tour »

En observant les habitués, on ressent de l'attachement et ce sentiment d’habiter le café.

« M.Chat : Après tout le café, la vie, c’est quand on a bu et qu’on fait des enfants ». (tableau 6, 20h20,

noël)

« Mercedes : heureusement que les comptoirs existent sinon on serait debout sur terre comme des cons » (Acte 3 ,l’été, culture, vélo, noire, téléphone)

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Ces brèves de comptoir avec leur langage cru, incisif, familier, instinctif marquent le langage du café. Le langage s’autorise un vocabulaire et une prose différente des autres lieu accueillant du public. On dit ce que l'on pense, ce que l'on ressent. Ce lieu dramaturgique suit les émotions et les relations de ses usagers, un espace théâtrale avec des rires et des pleurs. Le corps s'active dans l'espace et se positionne avec un langage corporel, avec les mains, les regards, les hochements de tête. Chacun montre son identité, simplement au quotidien ou sous son plus beau jour pour un rendez-vous.

Comment le café met-il en scène ses usagers ? Certains établissements sont-ils plus à même de créer un espace d’un théâtre social ? À Nantes, les terrasses des cafés de la place Royale, de la place Graslin ou des rues de Bouffay, sont des théâtres de la vie locale. Installés sur ces terrasses les clients se montrent et se mettent en scène. L’environnement extérieur est le décor de la scène du café. Chaque café est à l’image de sa clientèle ou de son environnement. Place Graslin, le café et restaurant Godefroy de Compreignac est un établissement chic avec un mobilier et un décor design et épuré. À la différence les cafés du quartier Bouffay sont plus populaires et étudiants. Un établissement devient la vitrine d’une société. La scène du café se rythme par des jeux de regards, d’observations et d’attitudes. Ce théâtre est rythmé par les heures de la journée et se nourrit des surprises de chaque client, de son mode de vie. Des souvenirs forgent la mémoire collective du lieu. C’est alors un lieu d’attachement, d’appartenance et de reconnaissance mutuelle.

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LIEU D’APPARTENANCE

J'

habite peut-être à environ 10 minutes à pied du Lieu Unique. Le dimanche après-midi, c'est devenu une habitude, j’y vais avec plaisir pour boire un café. Seule ou accompagnée j’ai plaisir à m’installer, lire un livre, regarder autour de moi. J'ai pris l'habitude de choisir une carte postale à la boutique puis après avoir commander un verre, écrire à un proche. Dans cet espace, je suis à mon aise. En y allant de manière régulière, je m'y attache. Je m'attache à l'ambiance : la playlist musicale, le décor, le mobilier, la librairie. Ce café est pour moi un point d'accroche dans la ville. J’ai pu développer un sentiment d’affection et de sympathie pour le LU. J’appartiens à sa clientèle. Comme un prolongement de chez moi, je peux entrer sans appréhension. Entre le logement et le lieu de travail, le café s’apparente à un tiers lieu. Il est un espace de rencontre et de partage. Pour des habitués du lieu, le café, le patron, les serveurs peuvent devenir une deuxième famille. C’est un sentiment d’appartenance qui nous donne cette impression de faire partie d’une communauté. C’est la sensation d’être accompagné et aidé pour se réaliser, trouver son identité et partager ses idées. Le sociologue Guy Rocher écrit sur l’appartenance :

« Appartenir à une collectivité, c’est partager avec les autres membres assez d’idées ou de traits communs pour se reconnaître dans le « nous » »(1968). Le café permet ce partage d’opinions pour ainsi développer son sens critique et trouver sa place dans un « nous ».Marc Augé dans son livre « Eloge du bistrot parisien » se souvient également du bistrot de sa jeunesse. Il nous raconte cette vie hors du lycée lorsqu’il allait au bistrot, la joie de jouer au baby foot du sous-sol ou encore le plaisir de manger des croissants là bas. Aller seul au bistrot était un signe d’indépendance pour lui à l’approche de l’âge adulte.

« les bistrots (…) ont inscrit en moi ce que les chiromanciens appellent une ligne de vie. La ligne de vie (…) on peut lire plusieurs lignes de vie ; la ligne des bistrots est l'une d'elle. (…) la ligne des bistrots est transversale et recoupe toutes les autres. » écrit-il. Les cafés seraient donc des lieux qui accompagnent l’individu tout au long d’une vie, ils pourraient créer des passerelles entre plusieurs temporalités. Le café serait aussi un repaire : un espace refuge pour s’extraire de sa routine, de ses responsabilités ou de ses obligations. Sartre, écrivain de café, avait également une affinité particulière avec son café :

« Nous nous y installâmes complètement : de neuf heures du matin à midi, nous y travaillions, nous allions déjeuner, à deux heures nous y revenions et nous causions alors avec des amis que nous rencontrions jusqu'à huit heures. Après dîner, nous recevions les gens à qui nous avions donné rendez-vous. Cela peut vous sembler bizarre, mais nous étions au « Café de Flore » chez nous. » Sartre montre cette idée de fidélisation à un café. On investit le café comme un lieu annexe de son habitat en suivant un rituel bien précis qui nous procure un sentiment de bien être et de sécurité. Le lieu Unique est une institution nantaise, directement lié à la culture, il attire un public sensible à ce domaine. Le quartier de Malakoff est juxtaposé au quartier de la gare et du LU. Les habitants de Malakoff sont ainsi très proches du Lieu Unique. Mais ces habitants ne sont pas les principaux usagers de l’espace, ils ne sont pas les premiers usagers ciblés et intégrés à cette culture. Les femmes de Malakoff organisent des sorties au hammam du LU sans pour autant s’arrêter au café.

Comment ainsi créer un lieu de convivialité, un lieu du type « café » destiné aux habitants de Malakoff ?

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Vendredi matin, le 25 novembre, avec mon vélo je me dirige au centre de loisirs de l’école primaire Ange Guépin. Dans une des salles du centre, est organisé le « café qui papote ». C’est un nouveau café organisé par l’organisme Accoord du quartier de Malakoff. Le café est exclusivement réservé aux femmes. Lorsque j’arrive, je suis accueillie par Louise l’animatrice. Je suis la seule étudiante et la plus jeune. Nous sommes une vingtaine. Il y a plusieurs mamans et leurs enfants ainsi que quelques femmes plus âgées. Je ne suis pourtant pas du quartier mais je suis rapidement associée aux conversations. Lors du café nous parlons de prochaines sorties, de faire un repas toutes ensemble ou de participer à d’autres ateliers. Je suis facilement intégrée dans ce collectif des « femmes du café qui papote ». Ensemble on se questionne sur : Comment ce café pourrait évo-

luer ? Chacune pourrait apporter des gâteaux maison ? Comment organiser l'espace ? Créer un coin pour les enfants ? Pourrait-on faire des roulements entre les mamans pour les surveiller et ainsi que toutes ne soient pas distraites lors d’une conversation ? Vendredi le 16 décembre, il est 9h40 et j’arrive à l’école Ange Guépin au café qui papote. Dans la salle, je retrouve Louise, Claude, Angèle, Monique, Nelly qui est venue sans sa fille. Ce matin, nous ne sommes que huit. J’apprends que Amel, enceinte au dernier café, vient d’accoucher il y a trois jours d’un petit garçon. Nelly a préparé un gâteau breton à partager. Elle nous parle également d’un projet qu’elle organise activement en ce moment avec une amie, Geneviève, la paroisse Saint Marc et la mosquée. C’est un projet autour de la journée de la fraternité qui aurait lieu le 8 mars prochain pour la journée de la femme. « Pour cette journée on voudrait organiser plusieurs ateliers à définir, ouverts aux femmes. On pourrait par exemple utiliser des salles fermées de la maison des Haubans pour permettre aux femmes de se dévoiler.»Puis Nadia arrive avec son fils et ensuite Farida, son fils et une amie. On parle de la Pastilla, une recette marocaine préparé par Farida. Son amie déménage dans quelques jours à Bordeaux. L’idée d’un repas pour son départ s’organise où la pastilla serait à l’honneur. On organise la journée, la liste des courses, celle pour les enfants et Louise réserve la salle ainsi que la cuisine des Haubans pour préparer avec celles qui veulent la pastilla. Hajra arrive ensuite. Elle nous parle d’un couscous, pour le lundi midi qui arrive, ouvert à tous. Puis Louise nous soumet une idée, « pourquoi pas se réunir les 1er samedi du mois ». Chacune évoque des idées de sortie ou d’activités. Une maman nous parle de l’après-midi sport réservé aux filles dans le gymnase auquel participe sa fille. « Nous aussi on pourrait faire du sport entre filles. » Louise propose de faire trois types d’après-midi : une jeu de société, une sport et une sortie que l’on renouvellerait à chaque trimestre. Ces après-midis seraient pour les femmes du « café qui papote », un moyen de se retrouver en dehors du café. Louise souligne que le « café qui papote » n’a lieu qu’une fois par mois, et propose que les femmes qui y participent soient prioritaires pour les projets proposés au café. Avant de partir, tout le monde range un peu pour laisser la salle propre.

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Le « café qui papote » n’est ouvert qu’aux femmes. Poussée par l’envie de créer un temps de convivialité et de partage, Louise à créée cet atelier.

Pourquoi ce temps de convivialité est-il réservé aux femmes ? L’ACCOORD est un organisme qui propose des activités pour la famille mais ces ateliers réunissent majoritairement des femmes, des mamans et leurs enfants. Ainsi cet atelier café, une première, réservé aux femmes, leur permet de descendre et sortir de chez elles.

Se rendre dans un lieu réservé exclusivement aux femmes est-il ainsi plus simple ? Ces mamans auraient-elles plus confiance dans ce lieu que dans un établissement ordinaire ? Dans le quartier de Malakoff, beaucoup de femmes sont mères au foyer. Ce café est ainsi une opportunité pour elles de créer de nouveaux liens et de participer à un temps de partage avec leurs enfants. « Le café qui papote » tente de développer une cohésion entre nous toutes. L’atelier essaie de favoriser l’intégration sociale et de former un groupe grâce à ce moment de partage. Parler, boire et manger permettent de développer une convivialité. Ces gestes anthropologiques et fondamentaux sont ainsi le socle de ce moment de partage. L’atelier est encore récent mais après deux participations, nous sommes déjà des « habituées » du lieu.

Cet atelier aurait-il été possible si il avait été ouvert à tous, hommes et femmes ? Les mamans seraient-elles venues ? Le « café qui papote » n’est pas un café ordinaire. C’est un lieu de partage et de tolérance entre nous. Les femmes portant le voile reste voilées, et celles ne parlant pas français écoutent et essayent de comprendre, quelques femmes traduisent. Ce temps est un temps d’écoute, de respect, d’échange, de patience et d’indulgence. On parle plus lentement et chacune essaie de communiquer en français. La tolérance serait ainsi une caractéristique essentielle à la création d’un café à Malakoff.

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Aujourd’hui les codes d’un café changent. La femme entre facilement dans un établissement, s’installe à une table et commande. Mais cette aisance n’est pas égale dans tous les cafés. Dans des cafés hors du centre, dans les cafés de quartier, il est plus rare de voir une femme seule au comptoir. Dans l’espace public du quartier de Malakoff, les hommes sont très présents. Il y a quelques années, un café dans le quartier ne réunissait que des hommes. Il y a ainsi une barrière entre les hommes et les femmes, une barrière liée à leurs coutumes religieuses et à leurs modes de vie dans le quartier.

Comment alors accueillir les hommes et les femmes dans un même lieu ? Aujourd’hui comment un nouveau café pourrait accueillir l’ensemble de la population de Malakoff ? Devant certains établissements, il m’est difficile de pousser la porte. Un mercredi en fin d’après midi je prends la route pour le café des petit' joueurs. Nous sommes au mois de novembre, il est 17h30 et il fait nuit. J'ai connu le café des petit' joueurs par le bouche à oreille. Dans ce café, il y aurait une piste de jeu de boules nantaises, une curiosité pour moi. Mais une fois arrivée devant le café qui est situé dans une rue loin du centre, je vois le café vide, le patron et un seul habitué au comptoir, je n'ose pas entrer et continue ma route. J'essaierai une prochaine fois ! Ce café loin des axes passants et des rues animées est un lieu pratiqué majoritairement par des habitués. Le lieu, surtout animé le soir a alors ses heures. Dans le quartier Saint Donatien, il y a le Zinc, bistrot central du quartier. Régulièrement je passe devant mais la devanture est fermée et les rideaux sont tirés. Le lieu a ses heures. Un jour j’y mange. À l’intérieur un patron imposant, chauve, des habitués au comptoir et dans la salle. Plus loin sur le même trottoir, le PMU. Sur le trottoir, des chaises et tables en plastique occupées seulement par des hommes. Dans les cafés de quartier, il y a cette règle implicite : le café ne vient pas au client, c’est le client qui doit venir à lui. Lorsque le client part, le café ne le retiendra pas et c’est seulement si l’usager a compris l’atmosphère, l’intimité du lieu et ses codes qu’il reviendra et qu’il finira par s’y sentir comme chez soi. Je sens qu’il y a des cafés qui ne sont pas pour moi et d'autres dans lesquels je trouve ma place.

Nous venons de voir par cette déambulation dans les cafés nantais que le café est un lieu de l’humain, un lieu de socialisation. Cette socialisation s’active par la parole, la cohabitation, les rencontres. La cohésion sociale naît ainsi de cette socialisation. Le café devient une attache commune à de nombreux usagers.

Peut-il être alors le lieu d’initiatives citoyennes pour enrichir le quotidien du café ?

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LIEU D'ACTION Comment le café peut-il être un tremplin d'initiative et d'innovation ?

PLATEFORME DE NOUVEAUX USAGES

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ans ma déambulation parmi les cafés de Nantes, j'ai également pu pratiquer des lieux où le café se lie à une activité supplémentaire. Le café élargit ses services et développe autour du lieu,une idée, concept.

Devant l’entrée une petite terrasse. J'entre au café des Biens Aimés. Devant moi un couloir tapissé de livres. Je perçois un comptoir sur ma gauche, dissimulé sous des piles de livres. J'arrive devant un escalier avec sur sa gauche quelques tables, toutes occupées. Au fond, la librairie continue. Après quelques minutes d'observation, je remarque l’écriteau « salon » qui indique l'étage. Je monte deux escaliers et découvre une petite salle dans les tons de blanc, anis et bleu pastel. La salle est presque complète. Je me trouve une place, je m'installe. Après plusieurs minutes, je redescends pour essayer de voir où commander car, à part des livres je n'ai pour l'instant pas remarqué le café. Au rez-de-chaussée devant le comptoir, je découvre enfin quelques verres, tasses et boissons disposés derrière. Le café des Biens Aimés est une librairie, un café mais aussi une salle de projection, de lecture, de conférence. À l'intérieur j’entre dans un univers littéraire, doux et apaisant. Le salon à l'étage est dissocié de la librairie. Au rez-de-chaussée, la balance s'inverse et la librairie prend le dessus sur l'activité du café. Le café et la librairie s'organisent dans la configuration du lieu. La librairie investit l'ensemble des surfaces murales. Le livre devient le décor, le motif de décoration. Les murs sont rythmés par les polars, la littérature étrangère, de jeunesse ou artistiques. Les livres apportent un sentiment de calme, de richesse culturelle et littéraire. L’espace du café est petit, avec des coins et recoins mais par son organisation et son aménagement, le lieu n’apparaît ni étroit ni exigu. Le café-librairie des Biens Aimés est un lieu de vie, culturel, porté par une identité créée par les gérantes de l'établissement. Les Biens Aimés ont choisi la librairie comme offre supplémentaire mais aujourd'hui d'autres cafés se spécialisent ou se combinent avec une autre activité et ainsi se diversifient en laissant cours aux opportunités. Les cafés à thème bousculent le fonctionnement des cafés traditionnels et se développent. Il y a les cafés philo, vélo, santé, jeux, tricot. Aux Biens Aimés, le café et la librairie ont trouvé leur équilibre. L'organisation des deux est une mécanique de groupe : trouver le bon dosage de chaque pratique pour arriver au bon équilibre. Le café devient un espace de fusion, de condensation entre diverses pratiques.

Comment des éléments d'origines diverses fusionnent-ils dans un café pour donner une représentation unique du lieu ?

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Le café, par ses activités et ses thèmes, amplifie les interactions entre clients. Il amenuise la barrière entre eux. L'activité devient un support d'échanges, de convivialité. C'est un renouvellement du service du café. Le lieu requalifie sa place dans la ville et son rôle. Les cafés furent durant des années très populaires. Que serait Paris sans ses terrasses par exemple. Avec nos nouveaux modes de vie la fréquentation des cafés n’est plus la même. Par leurs activités annexes, les cafés retrouvent un second souffle. Ils incitent et invitent plus facilement les usagers à s'y rendre. Ainsi la clientèle s’élargit et le quotidien du café s'enrichit. Chaque établissement peut alors créer son propre univers : un moyen de se détacher de la concurrence, d'affirmer une identité. Par son univers, le lieu devient un lieu d'inspiration, de projection, d'action, de création. Ce lieu accentue l'idée de parenthèse dans le quotidien, sortant des habitudes de chacun pour entrer dans un lieu autre. Le quartier Bouffay, à Nantes, regorge de restaurants et de cafés. Dans les quelques rues qui composent le quartier, une multitude d'établissements sont côte à côte et chacun tentent de se démarquer pour attirer sa clientèle. Dans l’une de ces rues, « Le Select » a créé son univers. Il est 17h, Bouffay est presque désert, les restaurants sont fermés mais au Select j'entre dans une atmosphère chaleureuse et décalée. Une fois la porte tirée je découvre un lieu au décor atypique, vintage, humoristique créé avec des objets chinés. Je m'installe dans un angle devant une petite table recouverte d'une toile cirée au décor de poissons, coquillages et crustacés. Sur la table, à ma gauche, un poireau dans un vase trône sur la table. L'ensemble du mobilier est un mélange de style industriel, traditionnel, des chaises de bistrot aux chaises métalliques de bureau. Le mobilier hétéroclite, la décoration abondante et les nombreuses collections d’objets constituent ce cabinet de curiosité. Un gris clair sur les murs harmonise l'ensemble. Assise dans cet univers, je perds la notion du temps, de l’époque, de la réalité ou de l’irréalité. L'intérieur active mon imaginaire et me transporte hors du temps. Son identité et son décor le démarquent des cafés du quartier. En définissant son identité par un thème et un décor, le café, alors plus attractif, redonne un nouveau souffle à son usage. Tout en essayant de s'adapter à la société et de s’actualiser, l’ambiance du café et son usage se sont renouvelés. Chaque établissement trouve un créneau, une marque de fabrique pour ainsi se démarquer de la concurrence et trouver sa place en ville. Les établissements se démarquent par leurs prestations, leurs prix, leurs services.

Entre l’usage, l’identité et le café, comment trouver un mode de fonctionnement cohérent ?

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LIEU DE CONSTRUCTION

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endredi midi, je pars prendre un café au Brocéliande. Ce bistrot, situé à deux pas du lycée Livet, dans le quartier Saint Donatien, se reconnaît à sa belle devanture jaune moutarde. J'ai l'ai connu par le bouche à oreille et en ce moment on y expose. Quelques minutes de marche à travers les immeubles et résidences du quartier et me voici arrivée. C’est la fin du déjeuner. Assise contre le mur, face à la vitrine et près du comptoir je vois les desserts sortir de la cuisine. La première salle du café dans laquelle je suis assise est presque pleine. Au comptoir un homme prend également un café avant de repartir travailler. Des clients, au fur et à mesure, viennent payer leurs notes. Une fois bien installée, je découvre aux murs plusieurs tableaux. C'est un travail de collage, de papiers blancs déchirés avec de petites écritures et des ajouts de couleur pétante bleu, rouge, le tout souligné par un cadre noir. Lors d’une précédente visite au Brocéliande, j’avais pu rencontrer, avec des amis, Albane, une des serveuses. Le café existe depuis 50 ans, le Brocéliande depuis onze ans et Albane est là depuis cinq ans. Ce bistrot, ouvert à de nombreuses heures de la journée accueille les citadins et les habitants du quartier. Au fil des années le café a développé de nombreux projets nous explique-t-elle. Le Brocéliande, en partenariat avec les jardins de cocagne, a développé la distribution de panier AMAP. Le jardin de Cocagne est une structure valorisant la réinsertion et travaillant avec des intermédiaires locaux. Le café est par la suite devenu un support de distribution et également un intermédiaire entre le jardin et les habitants. On peut donc venir le mardi soir après récupérer son panier. Parallèlement, le café du Brocéliande propose un programme riche en découvertes pour ses clients. Le Brocéliande, en collaboration avec des associations ou des particuliers a développé son activité sociale. Les murs accueillent tout au long de l’année diverses expositions de peinture, photographies et sculptures. Albane nous parle également des concerts du samedi, des matchs de théâtre d’impro une fois par mois ou encore de la première réunion féministe qu’y a eu lieu dans le café. Le bistrot est là pour rendre service au quartier souligne-t-elle. Il laisse une chance à tous de montrer son talent, de s’exprimer ou de proposer des idées. C’est ainsi devenu un lieu de construction, un partenaire de création. Les projets enrichissent le quotidien du café, son usage et sa clientèle. Le projet se réalise de manière commune grâce à un échange entre la gérante et l’intervenant. L’ensemble des événements organisés au café proviennent des initiatives des habitants et consommateurs. Le particulier présente son idée ou son envie puis le café devient la plateforme de diffusion et de visibilité. Les espaces se mutualisent, s’associent et collaborent. Ce bistrot excentré, nous raconte Albane, a aujourd’hui permis des rencontres, et de par ses diverses activités, il atteint son but : créer du lien et un réseau entre chacun. Le café est ainsi une machine collective qui génère de la créativité. Chaque individu devient un rouage de ce moteur afin d’actionner le processus de création et d’élan. Le lieu et les individus co-construisent ensemble. Ce partage et cet investissement fabriquent le groupe de la création collective. Une fois la machine mise en marche, le café accueille une multitude de possibilités tout droit sorti de l’imagination de chacun. L’espace du café est ainsi un outil pour renouveler un quartier et un environnement. L’espace donne une place à chacun tout en le valorisant.

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Dans cette idée de renouvellement et de prise décision par l’usager, l’architecte Patrick Bouchain développe des projets coconsruits et des démarches participatives. Pour lui, « « L’autre », c’est aussi celui qui construit avec « moi », car construire est un acte collectif, construire crée le lien, c’est l’expression de la culture des hommes » écrit-il dans son livre « Pas de toit sans toi ». Co-construire est ainsi un acte culturel et une contribution dans le futur usage. Cette démarche vise à impliquer le destinataire de l’ouvrage. Chacun apporte différentes contributions par différentes formes d’investissement, mais en laissant faire chacun à son rythme et à sa manière, le lieu se construit. Patrick Bouchain refuse le standard et le répétitif et vise un lieu polymorphe né de ces collaborations organisées. Dans son livre, Construire Autrement, il évoque le projet Metacité/Métavilla,

« En introduisant, un autre temps, celui de l’accueil, de l’hospitalité, du respect,de la rencontre et de la transmission, en nous donnant une grande part de liberté, notre présence se traduit en une succession d’expériences qui montrent la diversité des possibles ». Comment s’attacher au « petit »/ « micro » pour faire du « macro » de la collectivité? souligne Bouchain. Comment s’approprier et co-construire le café ? « L’ouvrage doit rester ouvert, « non fini », et laissé vide pour que l’utilisateur ait la place d’y entrer pour s’en servir, l’enrichir sans jamais le remplir totalement et le transformer dans le temps. » Sur le chantier de Boulogne sur Mer, un des projets de rénovation de logement sociaux, Sophie Ricard, référente du projet raconte l’importance des pauses café lors du chantier.

« Les adultes aussi passaient souvent à l’heure du café. Dans cette rue, la pause café est une période importante presque à chaque heure de la journée. Au début nous entrions dans cet espace-temps pour connaître tout le monde. » Café-concert, café-exposition, café-musée : le café est devenu un lieu culturel et artistique. De manière plus abordable, lisible et accessible, le café promeut une culture pour tous. Pour des artistes, des associations ou tout autres intervenants, la proposition d’initiatives est plus facile et plus humaine. De manière moins institutionnelle, le café permet une opportunité d’accueillir tous types d’expressions artistiques ou culturelles.

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Aujourd’hui la connexion wifi est partout. Elle est devenue un symbole de confort dans les espaces publics. Grâce à elle on se connecte au monde, à l’extérieur, à ses connaissances et amis depuis cette interface virtuelle. L’espace public tel que le café valorise la connexion humaine pour générer un espace convivial. Dans certains cafés la wifi est venue envahir le lieu, mais encore peu d’établissements proposent ce service. La wifi est une connexion au monde mais est également à l’inverse une déconnexion avec le lieu, l’espace où l’on se trouve et aux liens naturels que chacun peut avoir avec un environnement. Dans un espace connecté, les usagers se replient sur leurs connexions privées, le regard vers leur smartphone. Ainsi comment le cyber-café où un café proposant la wifi peut-il être un lieu de convivialité ? Retrouve-t-on des cafés pour travailler avec la wifi et des cafés pour être entre amis ? Un lieu de convivialité induit une connexion physique et réelle avec l’autre à l’inverse d’une connexion virtuelle. Le café devient un lieu curieux et révélateur d’une richesse humaine et inspirante. Le café à « À l'Abordage », lui, s'est spécialisé dans une clientèle jeune. Le lieu est destiné aux enfants mais ce café associatif met à contribution les parents ! Le café n’est cependant pas un mode de garde pour enfant. Les parents proposent à tour de rôle des ateliers et les enfants de plus de 8 ans peuvent se rendre seuls aux ateliers, avec autorisation. Le café est ouvert trois jours dans la semaine : le mercredi, le vendredi et le samedi de 10h à 18h30. Le café est une association, ainsi, l’usage régulier du lieu est réservé aux familles adhérentes à l’association et donc au café. Une charte du café est écrite pour le bon usage de tous les adhérents. Tout au long du mois, le café met en place des activités et des ateliers pour les enfants et la famille. Ces activités peuvent être avec ou sans réservation. Le café organise également des repas buffet pour le midi. Cet établissement a développé et construit un nouveau mode de fonctionnement et de relations entre les usagers du café. C’est une nouvelle manière de se rendre, d’habiter et de faire usage du lieu. Ce lieu, destiné aux familles est une nouvelle offre parmi des établissements ordinaires.

Ainsi, à l’image de ce type de projet, comment développer la participation des usagers dans la vie du café ? Quel cadre donner aux usagers pour accueillir leurs propositions ?

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LIEU EN MOUVEMENTS

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e paysagiste Gilles Clément développe le « jardin en mouvement », un jardin à l’écoute de la végétation et évoluant au fil du temps et du déplacement de ses espèces. À l’image du « Jardin en mouvement » de Gilles Clément, le café se développe par les forces actives de son environnement. Le lieu se met en mouvement, s’active, s’anime par des individus, leurs actions et leurs paroles. Dans son jardin , Gilles Clément préserve la diversité. L’espace est ainsi soumis à l’évolution du temps. Le lieu devient le résultat entre le temps et les interactions de chacun. À travers le temps, Gilles Clément vise ainsi à maintenir et accroître la diversité et la qualité. Tout comme le « jardin en mouvement », le café laisse son espace libre à ses usagers qui diffusent des paroles, des idées « j’ai entendu dire au café que... ». Le lieu génère des déplacements et se transforme d’année en année. Patrick Bouchain écrit,

« transformer, c’est accompagner les choses dans le temps avec respect, douceur et tendresse ». Le café peut ainsi devenir une opportunité de collaboration et de cohésion. C’est un lieu en mouvement, d’actions du quotidien et d’actions dans le quartier. Le café est en constante évolution et peut devenir une forme et un espace malléables. Il peut se mettre en mouvement pour s'adapter a de multiples idées, concepts, innovations. Il est alors un tremplin, un propulseur d'élan pour atteindre un objectif et le faire perdurer Nous sommes jeudi soir, au Zygobar, il y a une scène ouverte. C’est une session de jazz manouche à l’entrée gratuite. Accompagnée par des amis, je passe deux portes, un petit sas avant de rentrer dans le bar. Sur la gauche, le bar file vers le fond de la salle. Après nous être faufilés, nous arrivons devant 4 musiciens. Au fond de la salle, dans l’angle, le groupe s’est installé. À côté d’eux une sortie vers la terrasse. Les quatre hommes font rencontrer leur voix et leurs guitares. Leurs doigts glissent sur les cordes attrapant notre regard. Puis après quelques morceaux, ils s’arrêtent, et offrent la scène à un prochain groupe. Bientôt, le son des instruments des nouveaux musiciens se diffuse jusqu’à la terrasse et accompagne les discussions de chacun. Assise, le regard vers le groupe, je vois les spectateurs debouts, attentifs aux musiciens, à l’harmonie des instruments et à la voix de la chanteuse. Certains dansent, tapent du pied ou hochent de la tête. La musique transporte hors du temps et du bar. Le Zygobar est un bar/café culturel, qui se caractérise par sa programmation musicale. Il offre à sa clientèle des concerts de qualité et des découvertes musicales. Le bar permet ainsi cette aide à la sensibilité et à la découverte du monde. La scène ouverte laisse parler et s’exprimer les artistes et les usagers. Le bar offre un cadre et un espace vacants pour laisser place aux forces actives. Ce lieu en mouvement se nourrit de la diversité de ses occupants.

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Les concerts rythment également les vendredis soirs du bar « Mon Oncle ». Le café, avec un programme riche et diversifié, laisse la possibilité d’agir et d’interagir à ses usagers pour développer un lieu en mouvement. Le Repair’Café du mardi soir, initié avec l’association les « Amis de la Terre », permet à chacun de venir réparer des objets usagers, cassés pour leur offrir une nouvelle vie. Ces ateliers collectifs permettent de trouver des solutions ensemble et ainsi de créer du lien et une communauté. La scène ouverte est aussi un moyen d’expression repris par le café/bar du « Chat Noir ». Les mercredis soirs, dans la salle principale, devant l’ancienne cheminée, les tables sont poussées et les musiciens peuvent prendre place au cœur du public pour jouer. L’espace intérieur restreint pousse à la proximité et au contact. De ces interactions naissent ainsi des situations, des échanges et des créations, des musiciens se rencontrent, jouent ensemble, provoquant des rencontres musicales improbables ou surprenantes. Ainsi ces scènes ouvertes enrichissent et provoquent de nouvelles rencontres inattendues. Elle offre un cadre pour accueillir de nouvelles initiatives. Le café laisse les usagers s’exprimer et animer le lieu. Ces lieux s’animent grâce à leurs usagers. Dans l’espace, habitués, visiteurs, curieux s’organisent afin de permettre à l’espace du bar d’accueillir les animations de la soirée. Les usagers sont le cœur du café,

Comment les mettre au centre de l’activité du lieu et leur permettre de s’exprimer ? Le café est donc un lieu de socialisation mais aussi d’expériences nouvelles. Le renouvellement des cafés dans leur quotidien et leurs usages, amorcent de nouvelles créations. Il nous reste ainsi à savoir comment le café génère ces nouvelles créations.

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LIEU DE CRÉATION Comment le café peut-il être l'instigateur du renouvellement de sa forme et de sa pratique ? LIEU EN MOUVEMENTS NOUVELLES FORMES DU CAFÉ

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n plein centre ville, je m’arrête au Starbuck . Devant moi, un grand choix de cafés, d’origines diverses ou de torréfaction. Je choisis un simple café allongé . « Grand, petit ou moyen » « sur place ou à emporter » me demande-t-on. On me prépare ma commande. Une fois prête, j’entends mon nom, je récupère mon gobelet où mon nom est inscrit et je repars à l’extérieur. Le Starbuck est l'un des premiers établissements à avoir démocratisé et renouvelé l'image des cafés. La marque promu un nouveau rapport au café, son espace, sa consommation, ses relations. Les consommateurs sont appelés par leur prénom pour récupérer leur commande et dans un souhait de casser une barrière entre employé et client, on y propose un large choix de boissons déclinées autour des saveurs du café. La marque véhicule une identité et une pratique du café dans un mode de vie. Mon gobelet en main, je traverse la ville. Ainsi le logo de Starbuck voyage et se diffuse. On choisit alors où boire son café, dans quel quartier, sur quel banc, dans quel décor. On développe ainsi un nouveau rapport entre dedans et dehors. Dans son histoire, le café était consommé dans un espace fermé. Aujourd'hui, dans notre monde en mouvement, l'établissement déambule mais également la tasse. Le café sort de ses murs, à l'extérieur, il prend place dans l'espace public. Il habite l'espace public, en change la circulation, l’image. Les cafés se montrent et s'étendent. On partage sa boisson installé dans l'espace public, avec son décor, dans une réalité du quotidien. Le mobilier urbain devient tables et assises pour consommer. C’est alors une nouvelle manière de boire, de partager son café. Les nouvelles formes du café amènent de nouvelles manières de pratiquer son espace. Ainsi de nouvelles consommations et rapports à l’espace du café naissent chez le consommateur. Samedi, 11h, je m’arrête au Pousse Café : un café triporteur stationné sur le carrefour entre la rue Calvaire et la rue Boileau. À trois semaines de Noël, les rues sont pleines. Le cafetier est adossé devant son triporteur dans l’attente d’un client. Une petite roulotte en bois est accrochée à l’avant d’une bicyclette noire. On y vend du café, quelques thés et des cookies: une vraie machine à café ! Une lanterne y est accrochée et une toile protège le tout. Devant lui, les passants défilent sans s’arrêter. Je lui commande un cappuccino. Mes mains gelées, se réchauffent. Autour du triporteur, au sol, les blocs de béton deviennent des tables et des chaises. Mon café en main, je repars dans la rue commerçante. Ainsi, le Pousse Café génère sa propre temporalité et spatialité.

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À travers leur renouvellement, les cafés bousculent leurs spatialités. Ils projettent aujourd'hui de nombreuses formes. Ils deviennent des espaces protéiformes. Ils mutent, se transforme et surprennent les citadins. Les cafés circulent dans l’espace public, génèrent de nouveaux types de lieux et partent à la rencontre du consommateur. Il y a ainsi un nouveau rapport qui s'installe entre le consommateur et le cafetier. Le café choisit son décor et son environnement. Il s'ancre dans un nouveau paysage et en devient une caractéristique. Cette mise en route provoque le changement de la structure du café. Il amplifie son mécanisme, il change ses rouages, ses matériaux, son système constructif, ses couleurs. Il réinvente sa forme et joue avec. Dans l'espace public, le café peut alors s'installer et se déployer. Après les foodtrucks, les coffeetrucks sont de la partie ! La restauration rapide atteint également les cafés. On achète et on consomme sur le chemin, le trajet du bureau. À chacun leurs moyens de locomotion : moteur, vélo, roulotte ou sur l'eau ? Le café peut jouer avec les mécanismes et ainsi recréer une nouvelle machine. Ce n’est alors plus les mêmes exigences, contraintes, besoins spatiaux ou financiers. Selon le contexte le café en extérieur répond à une demande, une spontanéité qui est appréciée. On vit l'instant.

«Le bistrot, c’est un morceau de présent» écrit Marc Augé. Le café peut également changer sa temporalité en suivant le rythme des saisons. La « Cantine du Voyage », à Nantes, est un des lieux repères de l’été. Elle ouvre ses portes dès le mois de mai. Au commencement, le lieu était seulement un restaurant et un bar le lieu évolue et pour l’été 2016, la Cantine a accueilli un potager, un « Skate O Drome » et une boutique. Le lieu aux multiples activités, marque l'été, les vacances, la convivialité de cette saison dans la ville. Cette durée de vie limitée de l'espace lui permet une grande liberté dans sa conception et installation. L’espace est construit à la manière d’immenses serres agricoles. Le squelette, comme un échafaudage, vient s’habiller de parois et d’une couverture transparente. L’espace est aéré, poreux et ouvert sur le fleuve le long des quais. La Cantine se pare d’une signalétique colorée, pop avec des formes géométriques. À l’intérieur de grandes tables en bois brut invitent les passants. Disposées à la façon de grands banquets, ces tables génèrent convivialité, interactions et vie. L’espace est un lieu de restauration et d’amusement, avec sa piste de pétanque. Lors d’événements, il se métamorphose en créant une immense piste de danse. Pour la nuit officielle de l’ouverture du Voyage à Nantes, la Cantine fut le repaire des danseurs nantais. La « Cantine du Voyage » est un espace signal cherchant à interpeller et à marquer le passant. Elle a une identité visuelle et structurelle. Une identité issue de celle du « Voyage à Nantes », du nomadisme, du montable et démontable, de l’éphémère. Sa structure laisse ainsi la liberté aux changements, aux transformations et aux extensions. Cet espace attractif, intrigue et éveille la curiosité afin de faire l'expérience de l'espace. Ce sont de nouvelles expériences de lieu et d'espace qui prennent appui du café et de la restauration pour se créer et inviter les habitants à les découvrir et les pratiquer. Une fois l’été terminé, la structure de la cantine reste tout au long de l’année, laissant sa trace, son empreinte et appelant la saison prochaine. Initié par la ville, le lieu, à travers les années, est devenu l’une des institutions du festival de l’été. Cet espace, incontournable du « Voyage à Nantes », est marqué par l’empreinte culturelle de la ville. Tout comme le « Lieu Unique », la « Cantine » propose une sphère culturelle à son public.

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Cette direction culturelle, donnée à ces lieux n’est-elle pas trop marquée par l’empreinte de la ville ? La « Cantine » est pratiquée par de nombreux Nantais, les habitants du quartier de Malakoff sont-ils sensibles à l’atmosphère culturelle et festive de ce type de lieu ? L’espace se transforme, change de forme. Quelles sont les limites des nouvelles formes

du café ?

Quels sont les nouveaux rapports entre l’espace du café et le consommateur ? Ainsi, la temporalité du café est requalifiée. À la fois éphémère ou pris sur le vif, il peut s’étendre sur plusieurs heures. Notre société pourrait se caractériser par ces deux idées de durée longues ou plus courtes. Notre modernité se symboliserait ainsi par l’éphémère. Baudelaire, dans son texte « Le peintre de la vie Moderne » explique son idée de la modernité à travers la mode. Une modernité qui prendrait place dans l’expression du fugace, d’instant saisi sur le vif. La fugacité et donc l’éphémère seraient l’essentiel de notre modernité.

« La modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel, l’immuable » « Cet élément transitoire, fugitif, dont les métamorphoses sont si fréquentes, vous n’avez pas le droit de la mépriser ou de vous en passer. En le supprimant, vous tombez forcément dans le vide d’une beauté abstraite et indéfinissable » Le café se compose, se fabrique par l’éphémère, des moments de vie ponctuels, des anecdotes. Il illustre ainsi notre modernité.

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MÉTAMORPHOSE DU LIEU

L

a métamorphose symbolise un changement d’état d’un être, d’une entité vers un état différent. C’est une transformation et une modification morphologiques. C’est un changement de forme, de structure, d’apparence ou encore d’appellation. À travers des projets, des extensions et grâce à des patrons, des cafés ont pu devenir des lieux de multiples possibilités. Un lieu des multiples se définirait par cette composition diverse, plurielle par différents éléments, aspects et espaces. La première fois que j’ai pu découvrir le Lieu Unique. C’était lors du festival Hip Opssession, il y a quelques années. Ce festival de hip hop s’installait au LU pour présenter la principale battle de danse de l’année. L’espace du LU était méconnaissable, transformé. Au centre, une salle immense se déployait pour accueillir les spectateurs. Le lieu ainsi se module, s’adapte, les parois s’ouvrent et se ferment en composant de nouveaux espaces. Ces parois peuvent entièrement s’ouvrir et ainsi redessiner l’espace et les connections entre les usages du lieu. Le Lieu Unique réunit des salles de spectacle, d’exposition, de théâtre, de conférence. L’espace du lieu a ainsi la capacité de se moduler et de se transformer en fonction des besoins de sa programmation. Il rassemble également en plus du café, une librairie, un restaurant et un hammam. Au café on y retrouve des soirées DJ, des concerts, une vente de vinyles, des foires aux livres ou encore des rencontres philosophiques telles que les « Rencontres de Sophie ». Autour du café, les usages s’articulent. À travers la pratique du café, l’usager accède à de nombreuses expériences culturelles, une programmation culturelle accessible à tous. C'est un lieu culturel, artistique, musical, poétique et de découvertes. Le lieu possède un grand espace lui permettant l’accueil de ces nombreux usages. Mais ces grandes superficies au sol sont plus rares dans la plupart des cafés. Le lieu est devenu une scène nationale et un centre culturel. Cette échelle institutionnelle et nationale ne peut convenir aux habitants de Malakoff. Mais tout comme le lieu unique, Malakoff est un quartier cosmopolite et composé de différents espaces.

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Le LU, lui, est composé d’espaces organisés et aménagés mais aussi d’espaces laissés libres, vides. Le lieu joue avec des pleins et des vides. Dans ces vides laissés aux usagers, les citadins sont libres de les investir. Régulièrement, des danseurs nantais s’approprient ces espaces pour s’exercer et danser. Ces espaces « non-définis » permettent l’expression et les initiatives des usagers du café. Le lieu réunit ainsi une pluralité de services, une mixité d’usages qui caractérise son identité unique. Ses nombreux services composent sa force. Il libère son espace et accueille une mixité culturelle. Lieu des pluriels : il accompagne de nouveaux programmes. Le café devient une passerelle pour des expériences culturelles. Cette mixité programmatique de l'espace permet au café de se transfigurer, de se métamorphoser et de s’animer grâce à l’ensemble des activités proposées. À travers la culture, le café réunit, fédère et crée de la cohésion entre ses usagers. Aujourd'hui, dans la création d'espace aux multiples programmes, le café trouve sa place comme organisateur et accompagnateur des activités. Le café élargit ses usages et se libère de ses stéréotypes. Ce sont des cafés aromatisés nés du mélange de diverses couleurs et saveurs. L'espace est co-construit, construit par le collectif et une pluralité de choix et de services. Ces nouveaux lieux de convivialité diffusent et véhiculent des idées et des projets. Ils viennent accompagner et dessiner un mode de vie dans le quartier.

Au Lieu Unique, le café est-il le moteur ou simplement le diffuseur d’événements culturels ? Ainsi, comment le café peut-il être le vecteur d’un temps convivial ? Comment peut-il être le tremplin vers de nouveaux services ? Ou être un appui pour trouver une nouvelle forme d’espace convivial ?

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Malakoff est dans l’attente d’un lieu de convivialité, de cohésion et de créativité.

Ce lieu pourrait-il être un café, et quel type de café serait-il ? Quels autres types d’espaces de convivialité pourrait-on générer dans le quartier ? Sur l’île de Nantes, pour le commencement des travaux du projet immobilier Ilink, l’espace de le « Conciergerie » est né. Ce nouveau lieu collectif rassemble de nombreux services tels que des cours de yoga, une galerie d’exposition, un relais de poste, des jardins partagés et une cantine. La conciergerie permet de tester les prochains services partagés qui seront proposés dans le projet immobilier Ilink. Le lieu est convivial et animé par les habitants. À côté des nefs de l’île de Nantes, dans le nouveau quartier de la Prairie-au-Ducs, la conciergerie se déploie à travers plusieurs modules en extérieur et intérieur. Le mobilier est fabriqué à partir de planches de bois, des assises, des structures couvrantes, de la tôle. La conciergerie est aussi appelée le « Labo de quartier » : un lieu d’expérimentation et aussi d’expression et d’interactions entre les habitants. C’est un lieu éphémère, puisque lors de la fin des travaux, les services proposés s’installeront dans le futur bâti. Comment l’espace et son architecture vont-ils donc évoluer ? Aujourd’hui le lieu se constitue de micro-architectures et d’un mobilier générant autour une organisation spatiale. Cet espace de convivialité, anime la vie du quartier et devient un des cœurs du territoire, un repaire pour les habitants.

Comment un espace devient-il un lieu des possibles ? Comment le café peut-il devenir un espace d’expression public ? En co-construisant de manière collective, peut-on pérenniser une cohésion et un souffle de création dans un lieu ?

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A

u fil de cette déambulation dans les cafés nantais, j’ai pu observer que le café était avant tout un lieu de socialisation. Il permet d’intégrer les citadins dans un environnement social. Il est un lieu de partage et de rencontres. Le lieu s’auto-régule et propose un espace de tolérance et de conciliation entre les habitants d’un quartier. J’ai découvert des espaces, des usages et des temporalités propres à chaque lieu. Par son usage, le lieu fidélise ses clients et peut aussi devenir le refuge d’habitants. Il anime la vie de son environnement aidé par la spontanéité et la diversité de ses clients. Actuellement les cafés se diversifient, en devenant des plateformes pour de nouveaux usages. Ils sont devenus des lieux d’actions. Les collaborations permettent au lieu de devenir un tremplin pour des initiatives et de nouvelles idées. L’alchimie des cafés tient donc de la rencontre entre un patron, un espace et des usagers. Par des projets associatifs ou des initiatives partagées entre patron et usagers, les cafés se mettent en mouvement et dynamisent leur quartier. Les cafés culturels nantais sont devenus des lieux de création.

Aujourd’hui, à Malakoff, le programme culturel « Libre Usine » s’installe face à un programme social « Made in Malakoff », un projet pour la ville et un autre pour les habitants. Un face à face entre l’institution, souvent rejetée par les habitants et le social, « une opportunité pour le quartier », proche des habitants. Sur cette même parcelle les deux programmes seront amenés à fonctionner ensemble, et un espace de convivialité pourrait articuler ces deux espaces. Un lieu de convivialité à Malakoff développant la cohésion entre les habitants pourra aider à réparer les blessures du quartier. Malakoff est un quartier sensible, oublié pendant longtemps par la ville, il s’est ouvert à Nantes. Ce quartier multiculturel n’a pourtant pas le même quotidien et le même mode de vie que le centre. «Aller au café» n’est pas courant à Malakoff. Le café y incarne encore un lieu exclusivement masculin, un lieu de débauche où la femme n’est pas la bienvenue. La pratique est donc mal vue et n’est pas inscrite dans les modes de vie des habitants. Chaque nouveauté à Malakoff est regardée au loin et mise à l’épreuve. Valoriser l’espace du café et l’intégrer au quotidien du quartier sera la difficulté du projet. Le projet « Made in Malakoff »pourra devenir le support d’une mixité programmatique suivant les besoins et les envies des habitants du quartier. Le café de Malakoff, devra trouver sa propre identité en créant un lieu juste et proche de ses habitants tout en permettant d’accueillir l’ensemble de la population pour porter la cohésion et co-construire le devenir du quartier.

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BIBLIOGRAPHIE

ZOLA, Emile. L'assomoir. Paris, Fasquelle,1983, 495 p. Emile Zola, dresse le portrait de Gervaise et de ses blanchisseuses lorsque autour d'un café leurs langues se dénouer puis narre comment l'Assomoir à emporter Gervaise et son mari. BOURGAULT, Pierre. L'écho des Bistrots, Petite confidence sur les cafés, pubs, tavernes et autres buvettes. Paris, Transboréal, 2012, 89 p. Petite philosophie du voyage. L'auteur nous dévoile son regard sur le microcosme des bistros, ce lieu d'expression, de convivialité, d'image, d'histoire pour lequel on peut s'attacher. AUGE, Marc. Eloge du bistrot parisien. Paris, Payot & Rivages, Manuels Payot, 2015, 109 p. L'auteur nous témoigne tel un promeneur de café, ses souvenirs et nous raconte sa déambulation dans les cafés, ses rencontres, les acteurs, les scènes, l'espace temps du café et comment ce lieu est venu rythmer sa vie. ORTEGA MOJICA, Daniela. Le café : une boisson et un lieu de sociabilité. Universités de Toulouse. Christophe Serra Mallol, directeur d'études. 2012-2013. 104 p L'étudiante retrace l'histoire du café, son évolution, ses transformations dans notre société actuelle. Centre de création industrielle (CCI), Cafés, bistrots et compagnie, Paris, Centre George Pompidou, 1977, 56 p Par des photographies d'époques, on s'immerge dans l'atmophère de la tradition des cafés, bistrots d’antan en France. JEANNEL, Didier. Le café concert expo : Démarche sensible. [TPFE], Nantes, Ecole d'architecture de Nantes, Bruno Suner, directeur d'études, Ekkehart Rautensrauch, enseignant co-encadrant. 2005. 86p LUCAN, Jacques. Où va la ville aujourd'hui ? : Formes urbaines et mixités. Paris, La Villette. 2012. 205 p L'apparition et la création d'îlot dans les nouvelles rénovation urbaine. BRIZE, Nicolas. Colloque, Quel avenir pour le café-tabac du village, et le bistro du coin. Paris, Palais du Luxembourg. 15 janvier 2010. 37 p TOYODA, Tetsuya. Coffee Time. Tokyo, Kodansha Ltd, 2014. 206 p Plusieurs histoires sous forme de bande dessiné qui nous plongent dans des moments de vie liés au temps d'un café. CAUDOUX, Benoit. SUR QUATORZE FACONS D’ALLER DANS LE MEME CAFE. Clamecy, éditions Léo Scheer. 2010. 169p. Benoit Caudoux nous décris ses déambulation urbaine jusqu’au café, l’évolution de ces parcours puis certaines de ces expériences et rencontre de café.

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PEREC, George. Espèces d'espaces. Paris, édition Galilé, 1974/2000 (nouvelle édition revue et corrigée), 181p YONNET, Jacques. Troquets de Paris. Paris, éditions L'échappée. 2016. 364p Jacquet Yonnet nous narre des histoires de cafés, de patrons, de clients et de Paris pendant les années 60 Patrick Bouchain. Construire Autrement, comment faire ? Arles,L’impensé, Acte Sud, septembre 2006, 190p. Collectif sous la direction de Patrick Bouchain. Pas de toit sans toi, réinventer l’habitat social. Arles, L’impensé, Actes Sud, mai 2016,105p. BAUDELAIRE, Charles. Le peintre de la vie moderne. 1863. recueil d'essais , traitant du peintre et dessinateur Constantin Guys. Frère Frédéric-François L. Humaniser la ville : une approche philosophique. Atltheia, Ecole Saint Jean 2008, n°34

THÉÂTRE GOURIO, Jean marie. Brèves de comptoir, Une journée, Adaptation théâtrale de Jean Michel Ribes et Jean Marie Gourio, Paris, édition Actes Sud, Papiers Julliard,2010. 67p GOURIO,Jean Marie, Les nouvelles brèves de comptoir, Paris, éditions Julliard, Adaptation Gourio/ Ribes, 91p

ARTICLES

HAMAIDE, Chantal, « Malongo, La pause Café », Intramuros, 2016, n°183, p 36-37 Concours Malongo, thème : « Un café au bureau » C.H , « Recréer du rituel », Intramuros, 2014, n°170, p34-35 Troisième concours Malongo autour de la réinvention du rituel du « canard ». C.H., « Culture Café », Intramuros,2012, n°163, p34-35 Concours Malongo, thème « Kfé Kbean », projet « Kldeira » récompensé. ALBERTAZZI, Liliana, « La mutation des espaces de consommation et de transit », Intramuros, 2012, n°163, p58-63. Traduit par Olivier Mannomi, Entretien avec Tamasello Michael. Philo magazine, décembre 2016.

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Un cafĂŠ pour Malakoff


AU COEUR DU QUARTIER MAISON DES HAUBANS

PLACE ROSA PARKS

GYMNASE

TOUR ANGLETERRE

échelle 1/5 000

échelle 1/1 250 Sur le cadastre l’ancien découpage du site est visible. Ce découpage correspond à la forme de l’ancien centre commercial présent sur la place.

Creux, vide qui accueillera le prochain bâtiment

Futur îlot MC5

Partie du rez-de-chaussée réservée pour le projet «Made in Malakoff»

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Erable

acer norvegian sunset

Zinc

sol végétal

Bac acier

Bouleau cépée

bétula utilis doorenbos

Bouleau

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béton sablé

bétula utilis doorenbos

Bac acier

sol végétal

Bouleau

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Bouleau

Bac acier

Bac acier enrobé

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béton sablé sol végétal

Erable

Zinc

sol végétal

acer norvegian sunset

Cèdre existant

Zinc

dalles sur plot

dalles sur plot

Bac acier

dalle gravillonnée

dalles sur plot

Bac acier

Bac acier

dalles sur plot

béton sablé

béton sablé

Con stru c accession et de créa p articip atif 103 Nantes sec MAITRISE

MAISON FAMILIALE DE LOIRE A Allée Jean Raulo B.P. 90069


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LA PARCELLE AUJOURD’HUI

La parcelle aujourd’hui est en attente, laissée vide pour la future construction. Le chantier se prépare, s’est emparé du terrain et commence.

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R U E D ' AN G L E T E R R E

4708,5

1598,5

675,5

2434,5

ACCES VOITURES

ACCES

2265,5

24,30 m2

VB

VB

MAM Maison des assistantes maternelles 86,86m2

SOL PENTE 2%

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L

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WC 3,6 2m

WC 3,6 3m 2

rie e ice iqu 2 Ep xot 5 m E ,0 15

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Te 8,0 chni 9 m que 2

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18 97 ,5

Sto 12 cka ,39 ge m2

ESPACE BIEN ETRE

18 03 ,5

ESPACE PARTICIPATIF

9

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JARDIN MAM

Café-boutique-Espace de création 36,56 m2

TRANSFO 1

22, 90 m2

1

1114,5

600,5

Coworking- Espace d'appui au portage de Projet 57,02m2

TRANSFO 2

grilles colissantes 3m x2

F

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ACCES ESPACE PARTICIPATIF

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LM 2,38 m2

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VELOS 34,51 m2

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PMR

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H 44 ALL ,9 B 4 m 2

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RUE DE L'E GLI SE

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BR M O C m2 EN ,56 6

N

2,84%

21 pl

SAS SALLE 10,47 m2

21 pl

AN 21 pl

AR

21 pl

21 pl

ACCES HALL B

gradins 105 pl 4 PMR

RAMPE 17,8%

3,44%

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LIVRAISON LU

ATELIER DE PRODUCTION ET DE CREATION 287,06 m2

ENCOMBRANTS 15,3 m2

5

6

7

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DGT 9,52 m2 WC H 3,37 m2

15 5

6

8

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+ 9,07 NGF

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HALL A 58,39 m2

21

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LOGE 2 13,89 m2

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STOCKAGE SECURISE 22,30 m2

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CS

9

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STOCKAGE MATERIEL 66,71 m2

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AN

SAS STOCK 6,00 m2

AR

WC F 3,37 m2 LOGE 1 8,50 m2

1858,5

VELOS 51,05 m2

LM 1,35 m2

7

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STUDIO DE TRAVAIL 107,62 m2

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4

3

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2

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1

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CS

10 1

FOYER 29,04 m2

HALL 91,22 m2

ACCES LP

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BUREAU 25,57 m2

TGBT 18,41 m2

FIBRE 3,14 m2 SAS TECHN. 3,14 m2

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VELOS 31,34 m2

ACCES HALL A


UN REZ-DE-CHAUSSÉE DE SERVICES niv 1 0,52

niv 10,52

Le rez-de-chaussée accueillera le projet «Libre Usine», un nouveau lieu culturel et le projet «Made in Malakoff», un espace de services pour les habitants.

niv 1 0, 50

ni v 1 0,52

niv1 0,23

ESPACE DE COWORKING

niv 1 0,52

niv 1 0, 21

«MADE IN MALAKOFF»

MAM MAISON DES ASSISTANTES MATERNELLE

ni v 10,19

CAFÉ ET BOUTIQUE

Après plusieurs ateliers avec les habitants, différentes propositions d’usages se sont dessinées dans le projet.

ni v 10,52

CUISINE ÉPICERIE EXOTIQUE

niv 1 0, 23

niv 1 0,21

ni v 7, 71

niv 9,80

niv 1 0,21

ACCÈS VOITURES

ni v existan t 8,69

HALL B

HALL A

R U E

4708,5

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2434,5 ACCES ATELIER DE PRODUCTION ET DE CRÉATION

LIBRE USINE

BUREAU MAM Maison des assistantes maternelles 86,86m2

FOYER

ESPACE R U E D ' A N G SLtoE T E R R E 12, cka 82 PARTICIPATIF 39 ge 3,

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PLAN MASSE 1/500

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Café-boutique-Espace de création 36,56 m2

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JARDIN MAM

ESPACE BIEN ETRE

03

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L’espace de Libre Usine se découpe en Coworking- Espace d'appui au différents sous espaces et principaux portage de Projet 57,02m2 usages 5%

STUDIO DE TRAVAIL

2265,5

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DEUX PROGRAMMES VIS À VIS

RUE D'ANGLETERRE

Un programme social et un programme culturel 4 7085 1 5985

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ACCÈS VOITURES ACCÈS

+8,43 NGF

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MAM Maison des assistantes maternelles

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Coworking - Espace d'appui au portage de projet

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10

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257,69 m2

ESPACE PARTICIPATIF

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Café - Boutique - Espace de création

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«MADE IN MALAKOFF»

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VH PK

VH PK

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100

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30

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290

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ACCES HALL B

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90

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312

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283

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287 m2

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15

16

IS 3 UP

17

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+8,26 NGF

+8,26 NGF

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1

51,05 m2

2

13

4

891

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358

3

12

60

Scénario 2 : zone de réception du public - 40 personnes 2 debout dont 1 PMR 14,00 m

14

170

5

+8,28 NGF

40

1 3865

1 285

+8,49 NGF 75

595

287,06 m2

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IS 3 UP

+8,26 NGF

+8,28 NGF

porte Ht 3m

sol béton sablé

330

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603

ATELIER DE PRODUCTION ET DE CRÉATION

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13,89 m2

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HALL 374A5

30

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58,39 m2

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22,30 m2

refrigerateur

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750

HALL

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18,41 m2

+8,26 NGF

sol béton sablé

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+7,96 NGF 16

+7,96 NGF

emprise modifiée lyre chauffage urbain travaux Juillet 2017

béton sablé

Grille VB logement R+1 en plafond 216

Grille VB logement R+1 en plafond

130

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+8,26 NGF

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750

157

FIBRE

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322

22

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Scénario 1 : zone de réception du public - 40 personnes 14,00 m2 debout dont 1 PMR

346

sol béton sablé

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174

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LIBRE USINE

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1 8585

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«MADE IN MALAKOFF»

UN ESPACE POUR UN PROCHAIN LIEU DE CONVIVIALITÉ Le programme «Made In Malakoff», développe un bâtiment ouvert, pour générer des opportunités dans le quartier. L’espace se réserve pour accueillir des initiatives citoyennes. «Faire un lieu d’échanges au service de l’activité et de l’emploi dans le quartier» explique Eric Gérard, directeur GHT coopératif

LIBRE USINE

«UN NOUVEAU LIEU DE CULTURE À NANTES EN 2020» Libre Usine est un nouveau lieu nantais consacré à la production et à la création de spectacles vivants. Ce futur équipement culturel fonctionnera et bénéficiera d’un accompagnement technique avec le Lieu Unique. Le lieu s’articulera autour de deux espaces: -1 grand atelier (son, lumière, hauteur sous plafond) -1 studio plus modeste pour des compagnies en cours de création Un gradin d’une centaine de places est également prévu pour accueillir des spectateurs lors de répétitions publiques. Le lieu offrira des conditions professionnelles aux artistes et aux compagnies de la région. David Martinau, adjoint à la culture «Un premier espace qui sera la copie conforme du plateau du Lieu Unique, la scène nationale, ce qui permettra de travailler dans de très bonnes conditions à la finalisation des spectacles d’envergures. Et un deuxième espace dédié à des spectacles plus modestes en cours de création.» «Un tel espace, proposant des conditions professionnelles, manquait à Nantes. Il permettra au Lieu Unique, la scène nationale nantaise, d’exercer pleinement ses missions et répondra aux besoins des compagnies nantaises.»

Le projet «Libre Usine» s’installe dans le quartier de Malakoff. Mais le lieu ne sera pas un équipement pour le quartier et n’aura pas vocation à animer le quartier. Le lieu n’est pas une nouvelle salle de spectacle et ne sera pas ouvert au public, cet outil sera au service de le création nantaise.

«L’équipement pourrait cependant aider les habitants à tourner la page de l’incendie, en donnant une nouvelle fonction à cet espace pour le moment occupé par des voitures.» [...] «Des spectacles devraient tout de même être proposés aux habitants ou aux écoles.» «L’immeuble Libre Usine est une aubaine pour le quartier» Le 20 Minutes

«Il sera construit dans le quartier de Malakoff, quartier populaire encore trop éloigné du monde culturel» Radio Fidélité

Le projet fut annoncé le 15 septembre 2016 puis adopté par le conseil municipal le 7 octobre. Les travaux débuteront en septembre 2017 pour une livraison fin 2019. Ce projet, d’un budget de 2,4 millions est financé par l’Etat, la Région et la ville.

109


ACTEURS DU PROJET

RENCONTRE ENTRE HABITANTS ET ARTISTES

Les habitants de Malakoff seront les premiers usagers de l’espace «Made in Malakoff». Parallèlement, des artistes régionaux investiront l’espace du Libre Usine.

COMMENT CRÉER DES LIENS ENTRE CES DIFFÉRENTS USAGERS ?

«MADE IN MALAKOFF» «LIBRE USINE»

110

COMMENT CRÉER UNE COMMUNICATION ET UN PARTAGE ENTRE LES DEUX ENTITÉS : «MADE IN MALAKOFF» ET «LIBRE USINE» ?


LA MALLE À CASE LINÉAIRE NORVÈGE TOUR HONGRIE

LA MALLE À CASE

LINÉAIRE SUISSE TOUR SUISSE TOUR CORSE ÉCOLE JEAN MOULIN N

La Malle à Case est une association qui met en avant la citoyenneté, le bien être, la convivialité et l’accès aux droits à Malakoff depuis sa création en 2008. Située à l’extrémité du quartier en bas de la tour de Hongrie, elle crée un lien entre les habitants de cette partie du quartier. Elle communique par des affiches et beaucoup de bouche à oreille sur Malakoff. À la Malle à Case, on peut y venir pour boire un café, discuter, être dépanné par les machines à laver ou encore suivre les ateliers. L’association réunit une soixantaine d’adhérents et d’autres personnes en proposant divers ateliers de poterie, de relaxation, de retouches vêtements ou encore de slam et de distribution de pain bio. Du mardi au vendredi, un bénévole tient une permanence dans les locaux de l’association pour accueillir les habitants.

LE MODÈLE DE LA MALLE À CASE PEU ÊTRE UN SUPPORT POUR LA CRÉATION D’UN LIEU DE CONVIVIALITÉ DANS L’ÎLOT MC5.

111


LES FEMMES À MALAKOFF

APRÈS-MIDI MULTISPORT POUR LES FILLES AU GYMNASE «SPORTE Z BIEN L ES FILLES »

LE «CAFÉ QUI PAPOTE»

«LES FEMMES ET LE TRAVAIL À MALAKOFF»

LE FILMS «SISTERS» AVEC L’ASSOCIATION KENJA

Le projet, «Les femmes et le travail à Malakoff», qui se déroule à l’espace lecture de la Maison des Haubans, réunit les paroles d’une cinquantaine de femmes. Le projet naît en mai 2014, valorise les femmes du quartier.

Trois femmes font bouger le quartier de Malakoff «Le documentaire nous montre trois femmes, qui par le biais de l'association et de leur quotidien, tentent de casser les clichés que l’on a du quartier»

« On parle beaucoup du chômage et de l’image négative de Malakoff, explique Nadine Dronet présidente de l’Espace Lecture. Nous voulons changer cette image en donnant la parole aux femmes qui travaillent et qui portent une image positive du quartier. » «Beaucoup d’entre elles sont des mamans «solos» qui doivent s’organiser en conséquence en faisant le choix du temps partiel, ou des horaires adaptés.»

Aujourd’hui beaucoup de femmes sont actives à Malakoff. Les associations qui animent le quartier réunissent majoritairement des femmes. Beaucoup d’activités sont organisées pour elles et entre elles. Ainsi les hommes ont leurs activités et les femmes les leurs. Plusieurs communautés sont présentes dans le quartier, mais elles ne se rencontrent pas. Dans le quartier, une forte empreinte culturelle et religieuse est présente. Dans de nombreux foyers, les prières rythment le quotidien. La barrière de la langue est également un frein pour plusieurs habitants. Une cohabitation entre femmes, hommes et enfants peut-elle donc exister dans un même lieu. Comment les femmes avec leurs enfants pourrontelles se sentir à leur place dans un café et comment le lieu pourrat-il les accueillir ?

COMMENT DÉVELOPPER UN LIEU POUR ACCUEILLIR CETTE MIXITÉ : HOMME/ FEMME ET CULTURELLE ?

« J’ai été femme au foyer. Je ne me sentais pas épanouie. J’ai besoin d’avoir une vie sociale, de me retrouver aussi en tant que femme, d’avoir des collègues de travail et des responsabilités... »

KENJA

LES IDÉELLES Associations créées pas des femmes

Les hommes à Malakoff sont très présents dans l’espace public.

Les forces actives féminines dynamisent le quartier

112

de

Malakoff


113


S RÊNES ! E L D N E R P ON

LA PLACE DE L’HABITANT 114


115


EMPREINTE DES HABITANTS

Les habitants du quartiers de Malakoff seront les premiers usagers de l'espace café. Par extension, le café est un lieu pour l'ensemble des Nantais, touristes et habitants de Saint Donatien.

Au Portugal, à Lisbonne, dans le quartier de l’Alfama, pour la fête du quartier, les habitants on produit 365 dessins. Un dessin pour chaque jour, tous différents ils créent une fresque murale unique. Les habitants se sont ainsi appropriés le lieu en marquant l’espace de leur empreinte.

Au café, donner la place aux usagers, les valoriser, les situer au centre de l’espace.

COLLECTIONS D’HABITANTS

Trouver une ligne directrice pour dessiner un ensemble, une cohérence

116


CAFÉ SUR PLACE, place Dormoy, Bordeaux Un projet d’aménagement issu d’une initiative d’habitants

PERMETTRE L’EXPRESSION ET L’EMPREINTE DES HABITANTS

Les habitants pourraient ainsi participer à l’édification du lieu. Un café donnant la place aux habitants de manière événementielle ou ponctuelle et de manière pérenne. Avec les usagers, créer la trace, l’empreinte de l’ouverture du lieu. Par des dessins, des dons de vaisselle, de tapis, d’objets, créer un ensemble cohérent composé de multiples différences à l’image de hétérogénéité du quartier. Inclure la participation de l’habitant dans le développement du lieu, un lieu qui évoluera avec le temps et ses usagers.

CRÉER UN LIEU HYBRIDE, ISSU DE RENCONTRES, MÉLANGES CONTRAIRES ET COMPLÉMENTARITÉS.

Ce café est à l’initiative d’une association voulant développer des lieux d’échanges et de convivialité entre voisins. La place au centre de leur quartier fut requestionnée pour créer un aménagement public. Une démarche de conception et d’action collective fut mise en place pour créer un projet urbain de collectivité. Pendant le chantier, en parallèle, des ateliers ont été menés, des ateliers de jardinage, de peinture ainsi que des ateliers pédagogiques avec les enfants. Ce café associatif se compose de trois séquences: la terrasse, la plate-forme fixe et des modules mobiles.

117


UNE CENTRALITÉ EXPRESSIVE Un centre pouvant accueillir, démarches, projets associatifs ou encore représentations, spectacles, concerts.

Positionner ainsi les habitants au centre et mettre en avant, en lumière les petites expériences du café

UN LIEU COMMUN, UN OUTIL POUR LE RASSEMBLEMENT ET L’INVITATION.

MISE EN MOUVEMENT DES HABITANTS Manipulation de l’espace par les usagers, construire et déconstruire, faire autrement. Comment l’habitant peut modifier l’agencement, le découpage de l’espace?

POUSSER RASSEMBLER

MISE EN ACTION

ASSEMBLER

118


Dans un espace plein, pouvoir le vider ou le laisser libre ou bien mettre en place des espaces libres d’expressions. Permettre ainsi différentes temporalités.

THE MOVEMENT CAFE / Morag Myerscough, Londres

Le «Mouvement Café» a été construit à l’occasion des Jeux Olympiques de Londres en 2012, pour les habitants de Greenwich et les touristes. À côté de la station DLP, il est situé sur l’ancien domaine industriel de Greenwich. Ce café, construit en seize jours, est conçu comme une lumière, un repère, un lieu identifiable comme espace social et communautaire. Par ses couleurs et ses motifs, le café fait signal dans la ville. L’amphithéâtre installé dans le lieu, accueillait des contes, lectures de poésie et performances acoustiques plusieurs fois par semaine.

ÊTRE SEUL PUIS À PLUSIEURS FABRICE HYBERT Exposition Eaux d’or, eau dort, Odor, du Pavillon français de la 47è Biennale de Venise de 1997.

L’artiste crée un plateau télé valorisant les intervenants, les visiteurs qui fabriquent les émissions de la chaîne créée pour l’occasion.

119


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121


122


UN PROGRAMME SOCIAL ET CULTUREL POUR UN REZ-DE-CHAUSSÉE HABITÉ à emporter épicerie, vente produits locaux espace de livraison par les jeunes du quartier, autres usages de leur scooter

Espace cuisine

espace de réunions informel

assis au sol

40m2

alcôves espace découpé

50m2

Manger sur place

1 comptoir central 1 grande salle

échanger, troc de vêtements représentations théâtres, concerts

événements ponctuels

PARTAGER un café, ,un verre, une grenadine boisson chaude, rafraîchissante

activités de groupe, couture 50m2

100m2

DIFFÉRENTES COHABITATIONS

Exposer, Afficher

Associations

Espace polyvalent

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Projeter

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ESPACE LIBRE

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« M A DE I N M A L A K F F » O

CO-CONSTRUIRE UN ESPACE DE COHÉSION

INSUFFLER UNE CRÉATION COLLECTIVE

Stock

wc

18m2

UN CAFÉ OUTIL

Lieu identitaire de Malakoff Lieu de conciliation, neutre Lieu attractif pour et par les habitants Gérance, franchise/ associatif/ coopératif

V IL L E LA OU V ER T S UR Lieu signal

« L I B RE

US IN E »

Annexe du Lieu Unique Lieu de création et de résidence d’artistes

287 m2

Lien avec la place Rosa Parks et la maison des Haubans Point d’arrêt de la Loire à vélo Lien avec événement du quartier

123


UNE MACHINERIE DIFFÉRENTS ROUAGES

DEUX MACHINES FACE À FACE

JARDIN AUTOUR PARVIS EXTÉRIEUR HALL D’ENTRÉE POUR LOGEMENT AUX ÉTAGES

Les deux espaces en rez-de-chaussée visent différents usages. «Libre Usine» avec ses grands espaces de répétition se dessine comme un open-space.

À L’INVERSE, L’ESPACE MADE IN MALAKOFF PEUT-IL EXISTER EN OPEN-SPACE ? L’HÉTÉROGÉNÉITÉ DU QUARTIER ET DES USAGES PENSÉS N’INDUIRAIENT-ILS PAS UN ESPACE DÉCOUPÉ ?

124

COMMENT RAPPROCHER «LIBRE USINE» DE «MADE IN MALAKOFF»?


PLUSIEURS USAGES DANS L’ESPACE REZ-DE-CHAUSSÉE DE «MADE IN MALAKOFF».

centre expressif îlot fonctionnel

circulation espace associatif

parenthèse dans le collectif

espace collectif

îlot fonctionnel

CUISINE

STOCK WC

COMPTOIR ESPACE DE VENTE

Noyau technique générant une circulation autour

125


QUELLE GÉRANCE ? COMMENT ARTICULER LA GÉRANCE DU SITE ? CHAQUE PROJET MARCHERA-T-IL INDIVIDUELLEMENT ? PEUT-ON PENSER UNE GÉRANCE GLOBALE AVEC LES DEUX PROJETS ?

«Libre Usine» est initié par la ville. Ainsi la gérance se réalisera peut-être par Nantes. «Made in Malakoff» est initié par le promoteur.

COMMENT POURRA FONCTIONNER LE LIEU ?

En association, mais le statut associatif ne permet pas de bénéfices lucratifs

Créer une SCIS (Société coopérative d’intérêt commun).

Proposer une démarche de gérance autonome par les habitants

126

Avec un bailleur, location des locaux par le promoteur à un professionnel Etablir une coopérative


SUPERFICIE, EFFECTIF Un établissement accueillant moins de 200 personnes est de catégorie 5 si il accueille entre 200 et 300 personnes, il sera de catégorie 4. Un établissement de catégorie 5 aura moins de contraintes réglementatives qu’en établissement de catégorie 4.

257,69 m2

Une plateforme avec plusieurs usages, une mixité programmatique qui génère cohésion, créativité et convivialité.

NORMES D’EFFECTIFS 1 personne assise /m2

257,69

-

cuisine 30m2

2 personnes debout /m2

-

stockage 12m2

3 personnes en file d’attente /m2

-

wc 8m2

257,69 m2 = 257 couverts ou personnes assises

-

local technique 8m2

=

199,69 m2 restant

127


BOITE À OUTILS

ESPACE OUVERT ENTRE INTIME ET COLLECTIF AVOIR SON COIN

Dans un espace collectif pouvoir se retirer, s’extraire dans un espace plus intime, plus petit.

Parenthèse plus intime toujours connectée à l’espace collectif

Différentes postures du corps et différentes temporalités entre la collectivité ou l’individualité.

organiser de l’espace par différentes fonctions, postures, attitudes.

TABLE BASSE QUI INDUIT UNE POSTURE, UNE ÉCHELLE S’ASSEOIR SUR LE SOL, SUR DES TAPIS, SE DÉCHAUSSER ?

128


isol a ca tion ph oniq ss er ue la ré so na nc e

«ÊTRE DANS SA BULLE»

KALE CAFÉ, Yamo Design, 2014. Un café village, à taille humaine comme un interstice apaisant dans la ville.

dans une alcôve personnelle , s’isoler du bruit, de l’agitation

JONC DE MER

FEUTRINE

BOIS

TISSUS

TAPIS Créer un espace de confort, chaud, isolé

SHELTER OF NOSTALGIA de Worapong Manupipatpong coins et recoins, cabanes pour «repartir en enfance»

Un espace organisé ,ouvert, global, cohérent. Jouer avec la continuité et la rupture. La rencontre entre couleurs, matériaux chauds et froids ainsi que différents usages

129


BOITE À OUTILS

DIFFÉRENTES ÉCHELLES ET NIVEAUX DE LECTURE Créer des sous-espaces, micro espaces, semi ouverts, ouverts, semi-fermés en restant toujours liés et connectés à l’espace.

Travailler la porosité entre les espaces, les trames, les percements. Par des jeux de transparence, on dévoile, montre, aperçoit, devine le lieu. Ainsi peut-on dissocier des espaces pour l’associatif par exemple de l’espace collectif ou encore séparer les espaces collectifs des espaces plus intimes. Le filtre peut créer une séparation visuelle et lumineuse.

VOIR À MOITIÉ, AU LOIN, DE PRÈS, FLOU, NET, EN ENTIER. LISIBILITÉ OU ILLISIBILITÉ JEUX DE REGARDS Inviter au franchissement. Graduer alors l’espace, hiérarchiser les fonctions. Utiliser différentes matières au sol.

DES JEUX DE FILTRES INSPIRÉ DU MOUCHARABIEH

130


LAMPE PAYSAGE par CAMILLE HESNARD La porosité des formes permet la superposition et la création

Par différentes hauteurs créer plusieurs temporalités

de paysages.

CREUSER

DUNES par OUTOFSTOCK DESIGN

DÉCOUPER

Générer différentes hauteurs ou niveaux du sol pour différentes séparations. cloisons séparatives entre des espaces intérieurs

131


BOITE À OUTILS

ESPACE EN MOUVEMENT

DÉCALER

Sortir du cadre, pousser les limites de la parcelle. Apporter des vibrations sur le terrain ou créer des décalages. Extérioriser le café, jouer et se mélanger avec l’extérieur, étendre les fonctions et usages afin de se connecter avec l’environnement.

ND

SYSTÈM

E ROTA TIF

GES A U O R

AUTOUR D’UNE OSSATURE, DÉPLOYER, DÉPLIER, SOULEVER, TOURNER

ÉTE

132

RE


Les tentes berbères, nomades induisent différentes hauteurs et postures créées par les obliques et les toiles tendues.

L’oblique génère du dynamisme, du mouvement ainsi que différentes postures pour pratiquer l’espace. Les angles créent différents niveaux de lecture de l’espace. Le corps se promène à travers différentes échelles, hauteurs, espaces. L’espace peut se moduler par les hauteurs. On passe du plus grand au plus petit.

Lier au sous espace, développer différentes ambiances par la lumière, l’obscurité, de la lumière naturelle ou artificielle, de la lumière diffusée ou dirigée.

Utiliser le module, un module déplaçable, adaptable.

DÉPLACER DANS L’ESPACE

133


BOITE À OUTILS

LIEU CONNECTÉ

Connexion avec la maison des Haubans

Créer des connexions sur la parcelle, avec le projet Libre Usine.

Porosité de la façade

134

Différentes visibilités: provoquer de nouveaux points de vue, angles, dévoiler ou non l’espace.

Différents niveaux de lecture des entrées


La MAISON COMMUNALE de Schinjdel, avec l’apparence d’une ferme traditionnelle elle s’adapte à la ville d’aujourd’hui.

LIEU SIGNAL

1000 PLATEAUX «selon les organisateurs» par FICHTRE.

Se connecter au fleuve et à la ville par la Loire à vélo. Se rendre à Malakoff pour aller au café.

Ce mobilier urbaine, éphémère, composé de table, blanc et hamac, provoque des nouveaux espaces de rencontres. On s’y donne rendez-vous, «comme à la maison». Le mobilier s’étend dans la ville et crée des connections.

Redessiner les limites entre intérieur et extérieur

135


136


S E X E ANN

137


138


MERCI ! Aux Idéelles, Madhiya et Marielle pour leur témoignage et leur partage autour du projet. À Sophie Trentesaux pour m’avoir révélé l’histoire du Malakocktail. À Marco et Annie pour leur accueil à la Malle à Case et leurs histoires dans Malakoff. À Ingrid Delabarre pour son récit autour de la Maison des Haubans. Aux éducateurs de l’ADPS pour leur aide avec mon vélo. À mes professeurs pour leurs conseils et leur suivi. À mes lecteurs expérimentaux et leurs relectures attentives.

139


140


BIBLIOGRAPHIE TROCHU, Pauline. La maison des Haubans : faire vivre la mixité sociale ? [MES], Nantes, Ecole d'architecture de Nantes, Elisabeth Pasquier, directeur d'études. 2012. 123 P L'étudiante met en avant l'ensemble du projet de la maison des Haubans, ses enjeux, ses promesses, son actualité et sa part de renouvellement du quartier de Malakoff.

PDF EN LIGNE Archive municipale de Nantes, Nathalie Barré. L'Histoire de Malakoff : De la prairie de Mauves à la construction de la cité. 31 p. Par des témoignages l'histoire de l'ancien territoire de Malakoff est racontée jusqu'aux premiers travaux de construction de la cité. Archive municipale de Nantes. Vieux Malakoff, un quartier, des mémoires. septembre 2002, réédition décembre 2005. 78p. Témoignages d’habitants du temps de la prairie des Mauves à Malakoff dans les années 70. Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement des Pays de la Loire. Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer. Atlas des transformations des quartiers bénéficiaires du programme de rénovation urbaine en Loire-Atlantique à Nantes : Quartier Malakoff-Pré Gauchet. Juillet 2009. 22p. Expose le grand projet de ville de Nantes à Malakoff, l’été, le programme. POPSU- Pateforme d’observation des projets et stratégie urbaine. LAUA, Laurent Devisme, Pierre-Arnaud Barthel, Célia Dèbre, Marc Dumont, Elise Roy. Fiche projet du Nouveau Malakoff. Décembre 2007. 7p. Expose le grand projet de ville par des cartes, des modélisations, les enjeux, les chiffres.

SITE INTERNET Malakoff http://www.geographie.ens.fr/Le-quartier-Malakoff-Pre-Gauchet.html

L'îlot MC5

http://www.nantes-amenagement.fr/nos-operations/concessions-d-amenagement/euronantes-gare/ actualites/le-nouveau-lieu-de-culture-nantais-libre-usine-s-installe-sur-l-ilot-mc5--75257.kjsp

Le Nouveau Malakoff

http://www.lenouveaumalakoff.com/

La ville de Nantes http://www.nantes.fr/malakoff-saint-donatien

Nantes Métropole http://www.nantesmetropole.fr/decouverte/les-grands-projets/le-nouveau-malakoff-29110.kjsp

Site du journal 20 minute

http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/nantes-le-quartier-du-pre-gauchet-prendde-la-hauteur-4218403

141


ÉLÉVATION 1/500 DE LA FAÇADE SUD DE LA TOUR A VUE DU BOULEVARD DE SARREBRUCK

N

Erable

acer norvegian sunset

Zinc

sol végétal

Bac acier

Bouleau cépée

bétula utilis doorenbos

Bouleau

Zin c

béton sablé

bétula utilis doorenbos

sol végétal

Bac acier

Bouleau

bétula utilis doorenbos

Bouleau

Bac acier

Bac acier enrobé

bétula utilis doorenbos

béton sablé sol végétal

Erable

Zinc

sol végétal

acer norvegian sunset

Cèdre existant

Zinc

dalles sur plot

dalle gravillonnée

dalles sur plot

dalles sur plot

362

dalles sur plot

+19,14 (NGF)

Bac acier

Bac acier

béton sablé

béton sablé

tôle

1076 272

Bac acier

452

Balcon préfabriqué béton Bandeau béton, joint creux Rideau enroulable extérieur Polycarbonate maxi vision

TOUR A

Mur rideau thermolaqué-gris

50 logements sont accessibles à la propriété, avec priorité pour les habitants du quartier

Con stru c ti on de 50 l o g em en ts en accession abordable - Lieu de production et de création - Locaux d'activités à usage p articip atif Nantes secteur Malakoff Centre. Ilot MC5

MAITRISE D'OUVRAGE

MAISON FAMILIALE DE LOIRE ATLANTIQUE Allée Jean Raulo B.P. 90069 44814 ST HERBLAIN Cedex Tél. 02 40 85 46 70

E-Mail : jlecoindre@ghtcoop.com

142

CO-MAITRISE D'OUVRAGE :

VILLE DE NANTES - NANTES METROPOLE

11 Bd de Stalin grad 44923 NANTES Cedex 9 Tél. 02 40 41 53 36

E-Mail : christophe.saudrais@nantesmetrop ole.fr

ARCHITECTE

EMMANUELLE COLBOC


Erable

acer norvegian sunset

Zinc

sol végétal

Bac acier

+42,02 (NGF)

Bouleau cépée

36

bétula utilis doorenbos

Bouleau

in c

, +42,02 (NGF)

Z

béton sablé

bétula utilis doorenbos

sol végétal

Bac acier

Bouleau

bétula utilis doorenbos

Bac acier

Bac acier enrobé

Bouleau

bétula utilis doorenbos

béton sablé sol végétal

Erable

Zinc

sol végétal

acer norvegian sunset

Cèdre existant

Zinc

dalles sur plot

453

dalles sur plot

Bac acier

dalle gravillonnée

dalles sur plot

dalles sur plot

Bac acier

béton sablé

béton sablé

272

Bac acier

C:\Users\Estelle1\Documents\DSAA\2eme ann\U+00E9e\Macro projet\photo malakoff\carte\plan\pour dossier de plan\Fac ar 1 Tour A facade Sud sur Bd de Sarrebruck_1.png

p N MAITRISE D'OUVRAGE

MAISON FAMIL

Allée Jean Raulo B.P 4481 4 ST HERBLAIN Tél. 02 40 85 46 70

E-Mail : jlecoindre@

CO-MAITRISE D'OUVRAGE :

VILLE DE NAN

11 Bd de Stalin grad 44923 NANTES Ced Tél. 02 40 41 53 36

E-Mail : christophe.sa

EMMANUELLE

ARCHITECTE

68 rue de la Folie Mé 75011 PARIS Tél. 01 43 38 96 97 Mail : contact@emma

+23,53 (NGF)

CHANTIER ING

ECONOMISTE OPC

DEP

37 rue Bobb y Sands 44813 SAINT-HERBL Tél. : 02 40 95 99 33 E-Mail : francoisdebr

PRELEM

BET FLUIDES

26 rue des Plantes 7501 4 PARIS Tél. : 01 40 52 19 60 E-Mail : medard@pre

menuiseries PVC-gris

DEP

BET STRUCTURE

IBA

7, rue Condorcet – B 44187 NANTES - Ce Tél. : 02 40 73 54 80 E-Mail : denis.bertin@

profil de rive métal thermolaqué-gris BUREAU DE CONTROLE

VERITAS

8 avenue Jacques Ca 44800 SAINT-HERBL Tél. : 02 40 92 48 06 E-Mail : gaelle.ordren

garde corps métal thermolaqué-gris

métal-gris

BETON

rue Esnoul des Châte 44200 NANTES Tél. : 02 40 94 91 24 Fax : 02 40 94 94 97 E-Mail : agence.nant

Ind.

DATE

NOTES

-

21 /11 /16

PREMIERE EDITION

A

25/11 /16

RENDU APD

469

grille métal thermolaqué-gris

BLITZ G.O.

COORDONNATEUR SPS

272

BETON

BETON

coffret hall A

+7,96 (NGF)

ECH.

1:100

Tour A fac S

143


4708,5

675,5

2434,5 ACCES

PLAN MASSE 1/500 DE L’ESPACE PARTICIPATIF 2265,5

C 34 uisi ,4 ne 7 m 2

5

16

,5

,5 18

2

24 3

L

21

23

10

A

5

5

f. uf ha

2

C

9 8

6

7

C

20

22

B

19

11

ne ai nt Fo

18

12

La façade ouest se tourne vers l’intérieur du quartier

17

15 14 13

1

18 2

4

WC 3,6 2m WC 3,6 3m 2

rie e ice iqu 2 Ep xot 5 m E ,0 15

ES C AC

FAÇADE OUEST

3,5

Te 8,0 chni 9 m que 2

Café-boutique-Espace de création 36,56 m2

88

82

97

St 12 ocka ,39 ge m2

JARDIN MAM

N

ESPACE BIEN ETRE

03

ESPACE PARTICIPATIF

MAM Maison des assistantes maternelles 86,86m2

G

1031

1114,5

espace participatif, «Made in Malakoff»

600,5

Coworking- Espace d'appui au portage de Projet 57,02m2

S

S

E FT

E

EM E ON F TÉE

R

D

LM 2,38 m2

4%

VELOS 34,51 m2

TS

F

AN

F

D

A H CC AL E L S B

8%

185,5

2904

H 44 ALL ,9 B 4 m 2

+41,54 (NGF)

3,05%

5877,5

256

2,84%

SAS SALLE 10,47 m2

21 pl

21 pl

21 pl

272

L

grilles colissantes 3m x2

BR M O C m2 EN ,56 6

RUE DE L'E GLI SE

A

B

ACCES ESPACE PARTICIPATIF

21 pl

21 pl

ACCES HALL B

gradins 105 pl 4 PMR

2889,5

17

3,44%

CS

CASSETTE ALU 5

6

8

7

9

11

STUDIO DE TRAVAIL 107,62 m2

10

12

4

3

12

2

13

1

14

15

16

LIVRAISON LU

ATELIER DE PRODUCTION ET CREATION 287,06 m2

DGT 9,52 MENUISERIES m2 WC HPVC-GRIS 3,37 m2 WC F 3,37 m2

1858,5

LOGE 1 8,50 m2

SAS STOCK 6,00 m2

STOCKAGE MATERIEL 66,71 m2

garde corps métal thermolaqué-gris

LOGE 2 13,89 m2

FOYER 29,04 m2

mur rideau thermolaqué gris

+8,65 (NGF) ACCES LP

144

BUREAU 25,57 m2

301,5 411

BETON

HALL

grille 91,22métal m2 thermolaqué gris

TGBT 18,41 m2

+8,42 (NGF)


TOUR B ÉLÉVATION 1/500 DE LA FAÇADE TOUR B OUEST ET EST Erable

acer norvegian sunset

Zinc

sol végétal

Bac acier

Bouleau cépée

bétula utilis doorenbos

Bouleau

nc Zi

béton sablé

bétula utilis doorenbos

sol végétal

Bac acier

Bouleau

bétula utilis doorenbos

Bac acier

Bouleau

Bac acier enrobé

bétula utilis doorenbos

béton sablé sol végétal

Erable

Zinc

sol végétal

acer norvegian sunset

Cèdre existant

Zinc

dalles sur plot

dalles sur plot

Bac acier

dalle gravillonnée

dalles sur plot

dalles sur plot

Bac acier

béton sablé

béton sablé

Bac acier

FAÇADE EST La façade est se tourne vers le jardin intérieur de la parcelle.

ETAL-GRIS

Con stru c ti on de 50 l accession abordable - Lieu et de création - Locaux d'ac p articip atif Nantes secteur Malakoff Cen

+41,54 (NGF)

Erable

acer norvegian sunset

Zinc

sol végétal

Bac acier

Bouleau cépée

bétula utilis doorenbos

n

Zi

béton sablé

sol végétal

Bouleau

bétula utilis doorenbos

Bac acier

Bouleau

Bac acier enrobé

bétula utilis doorenbos

Allée Jean Raulo B.P. 90069 4481 4 ST HERBLAIN Cedex Tél. 02 40 85 46 70

béton sablé

sol végétal

Erable

Zinc

sol végétal

acer norvegian sunset

Cèdre existant

béton sablé

Zinc

dalles sur plot

dalles sur plot

Bac acier

dalle gravillonnée

dalles sur plot

dalles sur plot

Bac acier

CO-MAITRISE D'OUVRAGE :

Bac acier

béton sablé

256

bétula utilis doorenbos

Bac acier

E-Mail : jlecoindre@ghtcoop.com

272

Bouleau

c

MAISON FAMILIALE DE LOIRE ATLANTIQUE

MAITRISE D'OUVRAGE

VILLE DE NANTES - NANTES METROPOLE

11 Bd de Stalin grad 44923 NANTES Cedex 9 Tél. 02 40 41 53 36

E-Mail : christophe.saudrais@nantesmetrop ole.fr

TOLE METAL-GRIS

EMMANUELLE COLBOC

ARCHITECTE

MENUISERIES PVC-GRIS

68 rue de la Folie Méricourt 75011 PARIS Tél. 01 43 38 96 97 Mail : contact@emmanuelle-colboc.com

CHANTIER INGENIERIE

ECONOMISTE OPC

37 rue Bobb y Sands 44813 SAINT-HERBLAIN Tél. : 02 40 95 99 33 E-Mail : francoisdebraine@chantiers-in genierie.com

DEP

2889,5

BETON

PRELEM

BET FLUIDES

26 rue des Plantes 7501 4 PARIS Tél. : 01 40 52 19 60 E-Mail : medard@prelem.com

ISERIES GRIS BET STRUCTURE

IBA 7, rue Condorcet – BP 48710 44187 NANTES - Cedex 4 Tél. : 02 40 73 54 80 E-Mail : denis.bertin@iba-nantes.fr

BUREAU DE CONTROLE

+12,70(NGF)

COORDONNATEUR SPS

BLITZ G.O.

333

414

333

DATE

NOTES

-

21 /11 /16

PREMIERE EDITION

+8,56 (NGF) A +8,26(NGF) TERRAIN NATUREL

25/11 /16

RENDU APD

52

301,5 411

Ind.

227,5

227,5

+8,42 (NGF)

MUR RIDEAU THERMOLAQUE-GRIS

+12,70(NGF)

rue Esnoul des Châtelets 44200 NANTES Tél. : 02 40 94 91 24 Fax : 02 40 94 94 97 E-Mail : agence.nantes@blitz.fr

29

métal molaqué gris

VERITAS 8 avenue Jacques Cartier 44800 SAINT-HERBLAIN Tél. : 02 40 92 48 06 E-Mail : gaelle.ordrenneau@ fr.bureauveritas.com

414

29

garde corps métal thermolaqué-gris

52

SETTE

185,5

ERIES S

+8,56 (NGF) +8,26(NGF) TERRAIN NATUREL

APD ECH.

1:100

Tour B Facade Ouest et Est

145


ÉLÉVATION 1/500 DE LA FAÇADE TOUR B SUD ET NORD

Erable

acer norvegian sunset

Zinc

sol végétal

Bac acier

Bouleau cépée

bétula utilis doorenbos

Bouleau

Zin c

béton sablé

bétula utilis doorenbos

sol végétal

Bac acier

Bouleau

bétula utilis doorenbos

Bac acier

Bouleau

Bac acier enrobé

bétula utilis doorenbos

béton sablé sol végétal

Erable

Zinc

sol végétal

acer norvegian sunset

Cèdre existant

béton sablé

Zinc

dalles sur plot

La façade sud se tourne vers la paroisse Saint Marc et la rue de l’église.

dalles sur plot

Bac acier

dalle gravillonnée

dalles sur plot

dalles sur plot

Bac acier

béton sablé

FAÇADE SUD

Bac acier

Con stru c ti on de 50 accession abordable - L et de création - Locaux d p articip atif Nantes secteur Malakoff C

MAISON FAMILIALE DE LOIRE ATLANTIQUE

MAITRISE D'OUVRAGE

Allée Jean Raulo B.P. 90069 4481 4 ST HERBLAIN Cedex Tél. 02 40 85 46 70

E-Mail : jlecoindre@ghtcoop.com

CO-MAITRISE D'OUVRAGE :

VILLE DE NANTES - NANTES METROPOLE

11 Bd de Stalin grad 44923 NANTES Cedex 9 Tél. 02 40 41 53 36

E-Mail : christophe.saudrais@nantesmetropole.fr

EMMANUELLE COLBOC

ARCHITECTE

68 rue de la Folie Méricourt 75011 PARIS Tél. 01 43 38 96 97 Mail : contact@emmanuelle-colboc.com

menuiseries PVC-GRIS

CHANTIER INGENIERIE

ECONOMISTE OPC

37 rue Bobb y Sands 44813 SAINT-HERBLAIN Tél. : 02 40 95 99 33 E-Mail : francoisdebraine@chantiers-in genierie.com

garde corps métal thermolaqué-gris

PRELEM

BET FLUIDES BETON

DEP BET STRUCTURE

IBA 7, rue Condorcet – BP 48710 44187 NANTES - Cedex 4 Tél. : 02 40 73 54 80 E-Mail : denis.bertin@iba-nantes.fr

BUREAU DE CONTROLE mur rideau thermolaqué-gris

COORDONNATEUR SPS

VERITAS 8 avenue Jacques Cartier 44800 SAINT-HERBLAIN Tél. : 02 40 92 48 06 E-Mail : gaelle.ordrenneau@ fr.bureauveritas.com

356

mur rideau thermolaqué-gris

BETON

26 rue des Plantes 7501 4 PARIS Tél. : 01 40 52 19 60 E-Mail : medard@prelem.com

BLITZ G.O. rue Esnoul des Châtelets 44200 NANTES Tél. : 02 40 94 91 24 Fax : 02 40 94 94 97 E-Mail : agence.nantes@blitz.fr

Ind.

DATE

NOTES

-

21 /11 /16

PREMIERE EDITION

A

25/11 /16

RENDU APD

146

APD ECH.


FAÇADE NORD La façade nord se tourne vers le gymnase et la tour d’Angleterre.

Erable

acer norvegian sunset

+41,54 (NGF)

sol végétal

Bac acier

Bouleau cépée

bétula utilis doorenbos

Bouleau

Zi nc

185,5

Zinc

béton sablé

bétula utilis doorenbos

sol végétal

Bac acier

Bouleau

bétula utilis doorenbos

Bac acier

Bouleau

Bac acier enrobé

bétula utilis doorenbos

béton sablé sol végétal

Erable

Zinc

sol végétal

acer norvegian sunset

Cèdre existant

Zinc

256

dalles sur plot

dalles sur plot

Bac acier

dalle gravillonnée

dalles sur plot

dalles sur plot

Bac acier

béton sablé

béton sablé

272

Bac acier

C:\Users\Estelle1\Documents\DSAA\2eme ann\U+00E9e\Macro projet\photo malakoff\carte\plan\pour dossier de plan\Fac ar 4 Tour B Facade Sud et Nord_1.png

MAITRISE D'OUVRAGE

tôle métallique grise

Con stru c ti o accession ab et de création p articip atif Nantes secteu

MAISON FAMILIALE DE LOIRE ATLA Allée Jean Raulo B.P. 90069 44814 ST HERBLAIN Cedex Tél. 02 40 85 46 70

E-Mail : jlecoindre@ghtcoop.com

CO-MAITRISE D'OUVRAGE :

VILLE DE NANTES - NANTES METRO

11 Bd de Stalin grad 44923 NANTES Cedex 9 Tél. 02 40 41 53 36

3300

menuiseries PVC-GRIS

E-Mail : christophe.saudrais@nantesmetrop ole.fr

EMMANUELLE COLBOC

ARCHITECTE

68 rue de la Folie Méricourt 75011 PARIS Tél. 01 43 38 96 97 Mail : contact@emmanuelle-colboc.com

CHANTIER INGENIERIE

ECONOMISTE OPC

37 rue Bobb y Sands 44813 SAINT-HERBLAIN Tél. : 02 40 95 99 33 E-Mail : francoisdebraine@chantiers-in genierie.com

DEP BETON

PRELEM

BET FLUIDES

26 rue des Plantes 75014 PARIS Tél. : 01 40 52 19 60 E-Mail : medard@prelem.com

BET STRUCTURE

IBA 7, rue Condorcet – BP 48710 44187 NANTES - Cedex 4 Tél. : 02 40 73 54 80 E-Mail : denis.bertin@iba-nantes.fr

VERITAS

BUREAU DE CONTROLE

8 avenue Jacques Cartier 44800 SAINT-HERBLAIN Tél. : 02 40 92 48 06 E-Mail : gaelle.ordrenneau@ fr.bureauveritas.com

COORDONNATEUR SPS

BLITZ G.O.

BETON

+8,37 (NGF)

mur rideau thermolaqué-gris

Ind.

411

356

rue Esnoul des Châtelets 44200 NANTES Tél. : 02 40 94 91 24 Fax : 02 40 94 94 97 E-Mail : agence.nantes@blitz.fr

TERRAIN NATUREL

DATE

NOTES

-

21 /11 /16

PREMIERE EDITION

A

25/11 /16

RENDU APD

+8,54 (NGF)

APD ECH.

1:100

Tour B Facade Sud et

147


A

A’ Erable

acer norvegian sunset

Zinc

sol végétal

Bac acier

Bouleau cépée bétula utilis doorenbos

c

Bouleau

Zin

COUPE DE LA TOUR B SUR CIRCULATION ET LOGEMENT EST

béton sablé

bétula utilis doorenbos

sol végétal

Bouleau bétula utilis doorenbos

Bac acier

Bac acier

Bouleau

Bac acier

enrobé

bétula utilis doorenbos

béton sablé Zinc

sol végétal Erable

sol végétal

acer norvegian sunset

Cèdre existant

Zinc

dalles sur plot

dalles sur plot

Bac acier

dalle gravillonnée

dalles sur plot

dalles sur plot

Bac acier

béton sablé

béton sablé

Bac acier

A SUR LOGEMENTS

185 256

176

, +41,54 (NGF)

272

Construction de accession abordab et de création - Lo participatif Nantes secteur Mal

2822

MAISON FAMILIALE DE LOIRE ATLANTIQUE Allée Jean Raulo B.P. 90069 44814 ST HERBLAIN Cedex Tél. 02 40 85 46 70 E-Mail : jlecoindre@ghtcoop.com

CO-MAITRISE D'OUVRAGE :

garde corps métal thermolaqué gris

ECONOMISTE OPC

CHANTIER INGENIERIE +12,74

BET FLUIDES

PRELEM

33

53

+8,63 (NGF)

+8,37 (NGF)

TERRAIN 26 rue des Plantes 75014 PARIS NATUREL Tél. : 01 40 52 19 60 E-Mail : medard@prelem.com

BET STRUCTURE

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Estelle ROUSSEAU Mémoire de Recherche Professionnel DSAA DESIGN mention ESPACE Session 2017


RENCONTRE À LA MAISON DES HAUBANS Ingrid Delabarre est directrice de la maison des Haubans. En la rencontrant j’ai pu comprendre les prochains enjeux de la maison des Haubans. Ingrid et sa collègue gèrent ainsi la maison des Haubans et l’ensemble du quartier Q5 : quartier Saint Donatien-Malakoff. Elles gèrent l’ensemble des associations de ce grand quartier. Elles ont également un rayonnement plus ciblé sur le micro quartier de Malakoff avec une programmation d’activités, une sécurisation du bâti recevant du public ainsi qu’une mission temporaire autour du nouveau projet de «requalification de la maison des Haubans».

«Ouvert depuis 5 ans, la maison des Haubans a connu de nombreux rebondissements : squat, destruction, bagarre.» De ce fait, la fréquentation ne fut pas à la hauteur du programme et des services du bâtiment. À la demande de la ville, une démarche de requestionnement autour du lieu a donc été lancée. Cette requalification de la maison de quartier est majoritairement destinée aux habitants de Malakoff. La ville a fait appel à un cabinet extérieur, le cabinet a réalisé un audit pour sonder les habitants du quartier et enregistrer leurs demandes. «Le cabinet a réalisé des micro-trottoirs au marché, devant le centre commercial, à la sortie des écoles» me décrit-elle. Un des traits majeur qui a pu ressortir de cette enquête souligne-telle est la «non-demande», des non-usagers. Puis les habitants connaissant le lieu sans le fréquenter pensent et associent la maison des Haubans à «la maison des jeunes». Il y a donc un vrai travail de communication à recréer. La distribution de flyers dans chaque boîte aux lettres et affichages ne sont aujourd’hui pas consultés et il faut ainsi être inventif. «On a pensé aux crieurs par exemple» souligne-t-elle, des solutions alternatives pour sensibiliser davantage les habitants. Les demandes principales qui ont pu ressortir lorsqu’elles étaient formulées concernaient une demande de temps conviviaux. Quant aux usagers des petits déjeuners du mercredi matin à la maison des Haubans, eux, souhaitaient quelque chose en plus pour accompagner leur café. Elle m’explique également que la fréquentation de la maison des Haubans reste toujours complexe par sa proximité avec la place Rosa Parks et le boulevard de Berlin. La place est encore au cœur d’une problématique de tranquillisation publique et aujourd’hui de nombreux parents ne souhaitent pas laisser leurs enfants dans le centre ou à la maison des Haubans du fait de cette proximité. «La façade de la Maison des Haubans a été pensée par l’architecte comme une continuité de l’espace public et de la place et est ainsi réalisée entièrement en verre» souligne-t-elle. «Mais cette paroi de verre ne permet pas aux habitants de distinguer la frontière entre l’espace public et un espace privé accueillant du public.» Cette non délimitation a pu dans le passé entraîner des agissements non appropriés dans le lieu. À travers des ateliers de co-construction avec des habitants, la maison des Haubans cherche donc aujourd’hui à toucher une plus grande majorité d’habitants et à développer un espace et des temps de convivialité pour les usagers.


Ces pages témoignent de mes aventures et mésaventures, dans le quartier de Malakoff : ma découverte du quartier, mes rencontres avec les habitants, mon immersion progressive.

À LA MALLE À CASE MALAK’CASE, UNE MAISON À MALAKOFF Jeudi 10 novembre vers 15h30 j'arrive à la Malle à Case. Quand je rentre, je découvre un espace accueillant, une petit table ronde avec un bol de pain d'épice. On sent l'odeur du café. À ma gauche, deux machines à laver tournent. En face un bureau et des dossiers prennent place. Je suis accueillie par Marco. Il m'offre un café et me fait visiter les lieux. Le local est composé d'une première salle dans laquelle je suis rentrée avec un bureau, une petite table, une petite boutique de vêtements et des machines à laver. Puis il y a une deuxième salle, juxtaposée à la première, il y a des canapés et des photos du derniers atelier de slam. Un peu plus au fond, une porte donne sur un bureau individuel. Sur les murs, la couleur verte s’impose. Marco est arrivé en 2012 en tant qu'adhérent à l'association puis il est devenu vice président de la Malle à case. L'association a été créée en 2008 dans le quartier. Elle réunit des bénévoles pour le bureau, un conseil administratif et Charlotte, animatrice, qui gère la partie administrative. Autour d'un café, Marco me parle de la Malle à Case, des ateliers et du quartier. Il y a 15 ans, me raconte-il, Malakoff était une prison ! Un territoire fermé, replié sur lui-même où personne n'allait ! Nous sommes une semaine après des tirs survenus le dimanche précédent. Il me confie qu'il y a encore bien trop de tirs et de balles perdues à son goût. Il y en a peut-être tous les 3 ou 4 mois. Mais cette fréquence a diminué et le quartier est par d'autres facettes agréable à vivre. « Le souci, ce sont les dealers de Malakoff, de la Bottière et du Sillon de Bretagne » m'explique t-il. Puis Annie arrive à la Malle à Case. Annie est adhérente à la Malle à Case depuis 7 ans et elle est habitante à Malakoff, si sa mémoire est bonne, depuis 1989. Elle me parle de Malakoff, me raconte ses améliorations, et surtout cette surmédiatisation du quartier. De son ressenti, ce sont majoritairement des actualités néfastes qui sont communiquées sur le quartier et les journalistes sont trop noirs. Personne n'a parlé du bal de l'été en juillet dernier me souligne t-elle. Elle me raconte aussi les travaux du GPV, les relogements. Elle, a été relogée 11 mois pendant les travaux ! Mais Marco est Annie sont plutôt satisfaits des travaux. Il y a plus de mixité avec les nouveaux immeubles privés. Tous deux me racontent les évolutions du quartier, la disparitions du liddl et les commerces. Puis l'arrivée de la place Rosa Parks et la maison des Haubans. Ils me racontent aussi la vie associative à Malakoff avec la cinquantaine d'associations sur le quartier. Mais on se complète sans essayer de se marcher sur les pieds me disent-ils. En racontant mon projet, ils m'apprennent l’existence du « café qui papote ». Créé il y a environ deux mois, ce café réunirait des femmes une fois par mois. Avant de partir, je croise Pierrot, un adhérent qui nous apprend son projet de création d’une pièce de théâtre. Il cherchera bientôt des comédiens.


DÉAMBULATION NOCTURNE Il est environ17h30, je repars de la Malle à Case. Je me dirige vers la maison des Haubans là où j'ai attaché mon vélo à l'arrivée. Devant mon vélo, je cherche la clé de mon cadenas. Après plusieurs essais pour actionner le système d'ouverture, je perds espoir. De toute évidence mon cadenas a été forcé ! La nuit tombe, mon vélo est bloqué à Malakoff et je dois trouver un moyen de repartir avec lui, demain commence un long week-end et je ne pense pas retrouver mon vélo si je le laisse sur place. Je dois trouver une solution. Je commence à m'adresser à l’accueil de la maison des Haubans. «Auriez-vous une pince coupante par le plus grand des hasards ?». Les deux gardiens ne peuvent pas m'aider. Assis devant mon vélo j’appelle différents réparateurs de vélo, mais personne ne se déplace. J'appelle la Malle à Case. Marco regarde dans sa boîte à outils, mais il n'a aucune pince. Puis je pense à Madhiya des idéelles. Avec son association de jardinage, elle a sûrement des outils. Pas de chance, elle n'est pas sur le quartier mais me redirige vers l'ADPS. Ils organisent des ateliers de réparation de vélo, ils auront sûrement des outils. Après être passée par l'association Ambitions jeunes, je trouve enfin l'ADPS, dans un local au pied de la tour d'Angleterre. Je rencontre 3 éducateurs. Malheureusement ils n'ont aucun outils. Mais deux d'entre eux décident de m'accompagner à la recherche d'un habitant qui pourrait m'aider. Ils me confient que c'est également un moyen pour eux de voir le quartier de nuit et de permettre aux habitants et aux jeunes de réaliser qu'il y a des gens derrière les vélos. Il est plus de 18h, on se dirige vers la place Rosa Parks, on cherche Abdou. C'est le mécanicien du quartier. Par chance, sur la place on croise Abdou. Après lui avoir expliqué ma situation, il me répond : « il faut demander aux voleurs ! ». Les jeunes autour pouffent de rire. Mais tout cela ne m'avance pas. Abdou m'accompagne jusqu'à mon vélo, essaie la clé mais rien ne marche. « Il faut demander aux voleurs ! » est la réplique de tous lorsque l'on demande à d'autres jeunes passant à côté de nous. Abdou nous conseille d'aller voir les anciens. On se dirige donc vers la tour d'Angleterre. Au rez-de-chaussée, il y a l'association des seniors maghrébins. Nous rentrons, le président vient nous serrer la main. Tous les hommes me regardent perplexes. Les éducateurs, prennent la parole, expliquent notre venue. Personne ne semble réceptif, personne n'a d'outils ou ne montre l’envie de nous aider. « Il faut demander au voleur ! » me répètent-ils. Nous ressortons et partons demander au gymnase. Les deux gardiens réfléchissent, fouillent mais à part des sourires ils n'ont rien à nous offrir. Avant de sortir on passe regarder le match de futsal des 7-8 ans. L'équipe de Malakoff joue et tous les papas sont attentifs aux actions de leurs fils. Il est bientôt 19h et il y a de moins en moins de monde à l'extérieur. On tente un dernier essai. On revient vers mon vélo, on force avec la clé, en s'aidant d'une épingle. Un jeune d'une douzaine d'années passe avec sa maman et vient nous aider. Soudain, un monsieur connu par l’éducateur, passe, nous salue. On lui explique la situation. Il réfléchit et pense à sa scie à métaux. 10 minutes plus tard, il est de retour avec une pince, un pieu métallique, une petite hache et un bon marteau. Après de bons coups de marteau sur le pieu, il vient à bout du cadenas. Il est plus de 19h, je viens de récupérer mon vélo, après cette déambulation, de nombreuses rencontres et des remerciements, je rentre enfin.


RENCONTRE DE QUARTIER- MALAKOFF/ SAINT DONATIEN LE 30 AVRIL 2016 Actualités Le conseil citoyen à Malakoff prend forme. Après un an de travail et de mise en forme, la dernière phase de la création du conseil a lieu : -le vote des statués et l'élection du bureau. Le conseil traitera des questions autour de l'éducation, l'environnement et les relations sociales et humaines.

RENCONTRE DE QUARTIER, OCTOBRE 2016 Actualités La pizzeria/ rôtisserie de la place Rosa Parks ferme ses portes pour laisser place à une boucherie halale. Il ne restera alors plus qu'une cellule commerciale à pourvoir. L'élu de quartier parle de l'arrestation de trafiquant de drogue de juin dernier. Une mission de tranquillisation qui a demandé la mobilisation des services de la Ville et des habitants qui a permis dix interpellations et la découverte de 200 000 euros. Le président de l'association des seniors maghrébins prend la parole. Il nous parle de laïcité. « Nous voulons devenir le meilleur quartier de Nantes », exprime t-il. Le boulevard Sarrebruck est évoqué par maman comme trop dangereux depuis le début des travaux, pour les piétons et surtout les enfants. Le projet et les ateliers autour de l'îlot MC5 sont présentés par Eric Gérard de GHT cooépartive à l'auditoire.


DISCO SOUPE AUX Z’HAUBANERIES 14h samedi 10 décembre, je descends à Malakoff devant la

maison des Haubans. Quelques jours auparavant, lors du « café qui papote », Emma m’avait parlé des Z’Haubaneries en me demandant si je voulais y participer. Emma s’occupe de la disco soupe : un après midi pour éplucher puis cuisiner une soupe et ensuite la partager tous ensemble. Arrivée devant la maison des Haubans, 4 pôles sont disposés : 1 grande table carrée, 1 plus petite, 1 plus basse pour les enfants et une table avec des bassines pour se laver les mains, un portemanteau avec des perruques, chapeaux et autres accessoires. Je comprends que tout se passera dehors devant le parvis de la maison des Haubans. La mise en place n’est pas tout à fait terminée. Je retrouve Emma, elle me coiffe d’un chapeau de paille vert et je l’aide à finir d’affiche des posters. En discutant j’apprends que Disco soupe est une association présente dans plusieurs villes en France. Les légumes sont des invendus récupérés la veille dans deux grandes enseignes. Petit à petit autour de la grande table, tout le monde se réunit. Les saladiers de légumes arrivent et on commence à éplucher. Sur la table, pommes de terre, carottes, navets, tomates, céleris, poireaux, oignons, choux etc....Nous sommes environ une vingtaine à éplucher en rythme sur la musique qui résonne sur toute la place. Il y a des habitants de Malakoff et de Beaulieu. Les épluchures augmentent sur les papiers journaux. Avec les premiers légumes épluchés un groupe se détache pour aller au stand de découpe. La musique et l’atelier attirent les habitants autour. Un groupe de filles joue le jeu et rejoint l’équipe d’épluchage à côté de moi. Nous sommes rapides, efficaces et dans une ambiance conviviale et joyeuse les premiers légumes prêts pour la soupe partent en cuisine. À côté, les enfants préparent les fruits, raisins, bananes etc. Durant l’après-midi, je croise Ingrid Delabarre, j’entrevois Sophie Trentesaux. Madhiya et Marielle des idéelles sont là aussi. Vers 15h, on s’octroie une petite pause à l’intérieur de la maison des Haubans. Autour du comptoir près de la cuisine on est quelques unes à partager un café. Puis je repars à l’extérieur. À coté de moi Colette tient le rythme. Elle a été la première à commencer et enchaîne les légumes. Toujours aussi rapide elle me raconte qu’elle a travaillé longtemps dans la restauration notamment celle du crous à Nantes. Aujourd’hui retraité, elle n’a pas pour autant perdu la cadence. Une journaliste de Ouest France arrive. Elle essaie de communiquer avec les participants, demande si elle peut rendre des photos mais le groupe de copines toujours autour de la table refuse. On répond à quelques questions, l’article devrait paraître d’ici quelques jours. En même temps que la disco-soup, sur la façade de la maison des Haubans, une association a organisé un atelier avec du blanc de meudon, une peinture utilisée sur les façades des commerces. Il y a plusieurs pochoirs pour différents bouts de chemin. Tout au long de l’après midi et au fil des peintres un long chemin se dessine sur la façade . Autour du tracé, les peintres amateurs laissent des mots. Je me prête à l’exercice et au blanc de meudon qui l’air de rien n’est pas si facile à appliquer. L’animatrice m’explique que la fresque pourra rester quelques jours jusqu’au nettoyage par la ville lors des vacances de Noël. En discutant avec une bénévole, l’idée d’une fresque permanente est imaginée. En face sur la place Rosa Parks, les enfants, sont les rois. Dans un coin, des enfants montent sur des poneys et partent en ballade. Au centre de la place une mini roue est installée puis à coté il y a un stand de course épique, tout un petit marché de Noël offert aux enfants de Malakoff et à leur familles. De retour à la disco soupe tous les légumes ont été épluchés, coupés et apportés en cuisine. Devant les fourneaux je retrouve Marielle. Dans une immense plancha circulaire, elle fait revenir les légumes avec de l’huile et du curry avant qu’ils ne soient cuits et mixés pour la soupe. « Cela rend la soupe meilleure ! Et pour un bon velouté maison, tu mixes tes légumes dans le blender pour avoir une texture bien lisse et tu ajoutes un carré de kiri pour que ce soit onctueux, c’est ça le secret ! ». La cuisine s’active, dégustation prévue à 18h.


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