On part en septembre - Frederick Tubiermont

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biens et nous acclamaient, triste paradoxe à la veille du combat. Nos camarades du 30ème de ligne s’étaient arrêtés à la ferme Ancion, près de l’église de Cognelée. Ils défendraient les abords immédiats du fort tandis que nous veillerions aux avant-postes, entre Maizeret et Marchovelette. Le dispositif était solide, l’ennemi ne passerait pas !

Nous avons marché pendant une bonne heure jusqu’à notre destination, sous un ciel étoilé. C’était magique. Jamais je n’avais vu autant d’étoiles. Mais c’est la lune qui m’a le plus impressionné. Elle semblait nous indiquer la route à suivre, d’abord vers l’est puis un peu plus vers le sud. Là-bas, plus bas, en direction de la Meuse. L’astre du soir nous a guidés jusqu’aux abords d’un champ de blé, au lieu dit “La Haie du Loup” où nous nous sommes installés pour bivouaquer. Par-delà les courbes de la forêt en contrebas on pouvait deviner les méandres du fleuve. J’ai passé ma première nuit sur place à chasser les moustiques. Quelle horreur ces insectes, ils vous pourrissent la vie, impossible de fermer l’oeil. J’ai dû donner 74


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