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De TP Ă pharmacien ?
« Lao-Tseu lâa dit, il faut trouver la voie ! (âŠ) Je vais dâabord vous couper la tĂȘte ! » Certains auront reconnu cette cĂ©lĂšbre citation tirĂ©e de lâalbum Les aventures de Tintin - Le lotus bleu. Cette phrase est prononcĂ©e par un jeune homme (rendu fou par une drogue) qui veut convaincre le hĂ©ros de suivre « la bonne voie », en commençant par le dĂ©capiter, ce qui ne lâenchante pas vraiment.
OĂč sâen va-t-il avec ça ? En fait, câest Ă cela que jâai pensĂ© en lisant les rĂ©actions sur les rĂ©seaux sociaux â que je qualifierais de passionnĂ©es et Ă©motives â Ă lâarticle intitulĂ© « Techniciens en pharmacie : des Ă©tudiants ont plusieurs questions sur leur futur mĂ©tier » et plus prĂ©cisĂ©ment sur lâĂ©ventuelle possibilitĂ© de rĂ©flĂ©chir Ă un parcours dit « passerelle » pour permettre aux Ă©tudiants du DEC dâintĂ©grer le doctorat de premier cycle en pharmacie (Pharm. D.)1
Dâaucuns crient Ă lâinjustice, et mĂȘme Ă la « dĂ©valorisation » du diplĂŽme de pharmacien, dâautres y voient une perte de bons bras droits qui voudront devenir pharmaciensâŠ
Je vois les choses tellement diffĂ©remment ! Dâabord, un parcours passerelle nâest pas la carte « chance » du Monopoly. Le DEC en lui-mĂȘme nâest dĂ©jĂ pas une promenade de santĂ©. Probablement que certains ATP qui pensaient pouvoir faire la reconnaissance des acquis les mains dans les poches dĂ©chantent actuellement. Ensuite, jâimagine que le niveau de sĂ©lection sera Ă©levĂ© pour accĂ©der Ă cette Ă©ventuelle passerelle et, finalement, les Ă©tudiants devront, tout comme vous tous, avoir le niveau de compĂ©tences et rĂ©ussir leurs examens pour devenir pharmaciens.
Regardons cela sous un autre angle, combien dâentre nous sont allĂ©s faire autre chose : biologie, chimie, ou autre bac, maĂźtrise parfois doctorat, avant de soumettre (de nouveau) leur candidature en pharmacie ? Ne pensez-vous pas que rester dans le domaine pharmaceutique et acquĂ©rir des connaissances sur le mĂ©dicament et son circuit aurait Ă©tĂ© plus valorisable que vos cours sur lâĂ©cologie marine ou vos capacitĂ©s Ă lire une RMN (1H) ?
Mais, ma premiĂšre pensĂ©e est allĂ©e Ă lâattraction que peut reprĂ©senter un programme de TP. On veut attirer de bons Ă©lĂ©ments, on veut des gens passionnĂ©s, comme nous, qui trouvent leur voie dans le monde de la pharmacie. Parmi les 2000 personnes qui souhaitent entrer au Pharm. D. chaque annĂ©e, il est certain que beaucoup des « non sĂ©lectionnĂ©s » ont le potentiel de devenir pharmaciens. Mais, si on coupe dâemblĂ©e non pas leur tĂȘte, mais lâĂ©ventualitĂ© dâun parcours « passerelle » et donc la possibilitĂ© dâune Ă©volution vers la profession de pharmacien, seront-ils aussi attirĂ©s par le programme ? Il est clair que, pour beaucoup, la

Christophe Augé, pharmacien, M. Sc., Ph. D., FOPQ Rédacteur en chef adjoint
« Dâaucuns crient Ă lâinjustice, et mĂȘme Ă la « dĂ©valorisation » du diplĂŽme de pharmacien, dâautres y voient une perte de bons bras droits qui voudront devenir pharmaciensâŠ
rĂ©ponse est non, et sâils nâarrivent pas Ă entrer en pharmacie, ils se retrouveront dans dâautres milieux et seront totalement perdus pour nous.
Quand jâĂ©tais jeune, mes parents, comme probablement les vĂŽtres, ou en tout cas une large majoritĂ© de parents, nous prodiguaient ce conseil judicieux que je rĂ©pĂ©terai Ă mes enfants : « Ne te ferme pas de portes. » LĂ , nous sommes de lâautre cĂŽtĂ©, alors utilisons ce conseil : laissons une porte ouverte. MĂȘme si elle est loin, mĂȘme si elle est dure Ă pousser, une porte ouverte, câest de lâespoir et de la motivation. On rĂ©coltera ainsi les meilleurs fruits possibles du diplĂŽme de TP et si certains sont tellement bons quâils enchaĂźneront vers un Pharm. D. (on parlera probablement dâune poignĂ©e par annĂ©e), cela en fera dâexcellents pharmaciens Ă nâen pas douter (encore des gains pour la profession). En bref, si un jour cette passerelle se crĂ©e, je nây vois que du positif, cela ne nous retirera rien, cela ne fera quâenrichir nos milieux de travail des meilleurs Ă©lĂ©ments possible.
AVIS DE NOMINATION
LâĂ©quipe de QuĂ©bec Pharmacie est heureuse dâannoncer la nomination dâAlice Collin Ă titre de rĂ©dactrice en chef adjointe de la publication.

Responsable de la chronique Les pages bleues depuis 2020, Alice Collin sâest aussi occupĂ©e de la chronique Ă votre service sans ordonnance de 2018 Ă 2022.
Depuis 2021, elle est spécialiste de contenu du programme de Reconnaissance de Acquis et des Compétences, techniques en pharmacie, du CollÚge Rosemont. Elle a une responsabilité similaire au CollÚge Gérald-Godin depuis 2022.
Elle est pharmacienne depuis 2003 aprĂšs avoir complĂ©tĂ© ses Ă©tudes de premier cycle en pharmacie Ă lâUniversitĂ© Catholique de Louvain-la-Neuve, en Belgique. Elle dĂ©tient Ă©galement des diplĂŽmes de deuxiĂšme cycle en dĂ©veloppement du mĂ©dicament, en cosmĂ©tologie et en dermatologie.
Ă son arrivĂ©e au QuĂ©bec en 2005, elle a travaillĂ© pendant quelques annĂ©es dans lâindustrie avant dâexercer la pharmacie en milieu communautaire et en groupe de mĂ©decine de famille.
RESPONSABLE DE CETTE CHRONIQUE
Colchicine et amiodarone : une interaction Ă surveiller

Objectifs dâapprentissage
1. Connaßtre les grandes lignes directrices sur le traitement de la péricardite.
2. Comprendre la pharmacologie de la colchicine.
3. Gérer les interactions principales avec la colchicine.
Généralités sur la péricardite aiguë
La pĂ©ricardite aiguĂ« est une inflammation du pĂ©ricarde et une des formes les plus frĂ©quentes de maladies pĂ©ricardiques. Elle peut ĂȘtre associĂ©e Ă un Ă©panchement pĂ©ricardique pouvant mener Ă une tamponnade entraĂźnant des troubles du remplissage avec une atteinte hĂ©modynamique. Sa forme aiguĂ« peut ĂȘtre associĂ©e Ă certaines maladies systĂ©miques, comme les maladies auto-immunes, ou ĂȘtre isolĂ©e1.
Dans les pays dĂ©veloppĂ©s, les virus sont les principaux agents Ă©tiologiques (virus Coxsackie, adĂ©novirus, virus Epstein-Barr, parvovirus B19, etc.) de la forme isolĂ©e. LâĂ©tiologie exacte est rarement trouvĂ©e. Certains mĂ©dicaments (ex. : mĂ©thyldopa, minoxidil, cyclophosphamide, phĂ©nytoĂŻne, hydralazine, doxorubicine, acide
RĂDACTION
Jihane Lazrac , Pharm. D., Pharmacie
François Lalande et Thomas Weil, Pharm. D., M. Sc. Pharmacologie appliquée, Pharmacie François Lalande
RĂVISION
Julien Quang Le Van B. Pharm., M. Sc., B.C.C.P., Institut de cardiologie de Montréal
Texte original : 22 novembre 2022
Texte final : 5 janvier 2023
Les auteurs et le rĂ©viseur ne dĂ©clarent aucun conflit dâintĂ©rĂȘts liĂ©s Ă la rĂ©daction de cet article.
5-aminosalicylique, pĂ©nicilline) peuvent aussi causer une pĂ©ricardite, mais câest rare. Dans la majoritĂ© des cas, elle est idiopathique ou virale2
Le diagnostic est posĂ© lorsquâil y a prĂ©sence dâau moins deux des quatre signes cliniques suivants : douleur thoracique, frottement pĂ©ricardique, certains changements Ă lâECG associĂ© (sous-dĂ©calage du segment PR ou Ă©lĂ©vation du segment ST dans toutes les dĂ©rivations de lâECG) et prĂ©sence dâun Ă©panchement pĂ©ricardique2. Pour approfondir ses connaissances sur la pĂ©ricardite, on peut se rĂ©fĂ©rer aux lignes directrices europĂ©ennes de 2015 ou Ă certains articles citĂ©s dans la bibliographie1-3
Traitement de la péricardite
CAS CLINIQUE
Monsieur P, 75 ans, sort de lâhĂŽpital aujourdâhui. Sa conjointe nous apporte son ordonnance de sortie. Son mari ne prenait aucun mĂ©dicament avant. Il a Ă©tĂ© hospitalisĂ© durant 10 jours pour une pĂ©ricardite aiguĂ« accompagnĂ©e dâune fibrillation auriculaire. Selon sa conjointe, il aurait fait un petit infarctus, mais le diagnostic serait incertain. Le patient est fumeur. Son ordonnance comprend le traitement suivant :
n Colchicine 0,6Â mg BID durant 3Â mois
n Acide acétylsalicylique 650 mg QID durant 2 semaines, puis diminuer de 650 mg par jour toutes les 2 semaines
Les objectifs du traitement de la pĂ©ricardite aiguĂ« impliquent le soulagement de la douleur du patient afin quâil maintienne sa qualitĂ© de vie, la rĂ©duction de lâinflammation, et la prĂ©vention des rĂ©currences de la pĂ©ricardite et de ses complications2 . Ainsi, mis Ă part le fait de rĂ©gler la cause identifiable de la pĂ©ricardite lorsque possible, le traitement principal repose sur la prĂ©sence dâun AINS incluant lâaspirine, combinĂ© Ă de la colchicine. Un traitement adĂ©quat est nĂ©cessaire pour Ă©viter le haut taux de rĂ©currence estimĂ© Ă environ 30 % dans les 18 premiers mois suivant le premier Ă©pisode de pĂ©ricardite11.
n Pantoprazole 40Â mg DIE
n Rosuvastatine 20Â mg DIE
n ĂzĂ©timibe 10 mg DIE
n Apixaban 5 mg BID
n Bisoprolol 5 mg DIE
n Amiodarone 200 mg DIE
n Calcium â Vitamine D 500 mg/400 unitĂ©s DIE
n AcétaminophÚne 500 mg 1 à 2 comprimés QID PRN
n Périndopril 4 mg DIE
n Furosémide 40 mg BID
n Mélatonine 3 mg DIE HS
n Nitro-Spray 0,4Â mg par dose â 1Â dose S/L PRN
Au Dossier santĂ© QuĂ©bec (DSQ), vous trouvez les rĂ©sultats rĂ©cents suivants : crĂ©atinine 145 ”mol/l (DFG ajustĂ© 40 ml/min â niveau de base), K+ = 4,1 mmol/l, CT = 8,6 mmol/l, C-LDL = 5,3 mmol/l, Hb = 140 g/l.
Avec les AINS/aspirine, on veut atteindre une rĂ©solution des symptĂŽmes en 72 heures et une rĂ©mission de la pĂ©ricardite en 7 jours. Comme mesure non pharmacologique, il faut conseiller au patient de ne pas faire dâexercice jusquâĂ la rĂ©solution des symptĂŽmes.
Sâil y a une contre-indication relative ou absolue aux AINS autre que lâaspirine (par exemple, si une condition cardiaque telle quâun antĂ©cĂ©dent rĂ©cent dâinfarctus du myocarde, une insuffisance cardiaque, une insuffisance rĂ©nale ou autre), lâAINS sera remplacĂ© par lâaspirine1,2
Lâutilisation de corticostĂ©roĂŻdes, comme la prednisone, nâest pas recommandĂ©e en traitement de premiĂšre ligne des pĂ©ricardites aiguĂ«s dâĂ©tiologie virale ou idiopathique puisquâils augmentent significativement le risque de rĂ©currence. On devrait seulement les utiliser en ajout aux AINS/aspirine lorsquâil y a des contre-indications aux agents de premiĂšre ligne ou lorsquâil y a une rĂ©ponse incomplĂšte aux AINS/aspirine et lorsque les causes infectieuses ont Ă©tĂ© Ă©liminĂ©es.
Le tableau I reprend les différentes options de traitements ainsi que les dosages et les ajustements de la colchicine.
Selon lâĂ©valuation du risque gastro-intestinal, lâajout dâun inhibiteur de la pompe Ă protons (IPP) peut ĂȘtre considĂ©rĂ©. La prise de calcium et de vitamine D peut Ă©galement ĂȘtre indiquĂ©e en prĂ©sence dâun traitement impliquant de la prednisone Ă long terme afin de rĂ©duire les risques dâostĂ©oporose.
Pharmacologie de la colchicine
La colchicine est un alcaloĂŻde extrait dâune plante, le colchique, qui agit comme « poison du fuseau ». Son mĂ©canisme dâaction repose sur lâinhibition de la polymĂ©risation des microtubules prĂ©venant ainsi lâactivation et la migration des neutrophiles. Elle freine aussi la prolifĂ©ration des neutrophiles, mais Ă©galement de toutes les cellules Ă division rapide (effet cytotoxique)5
La colchicine est utilisĂ©e en ajout aux AINS/aspirine afin dâaccĂ©lĂ©rer la rĂ©solution des symptĂŽmes et pour diminuer le risque de rĂ©currence de la pĂ©ricardite.
En raison de lâeffet de la colchicine sur la prolifĂ©ration cellulaire, un surdosage peut conduire Ă une toxicitĂ© digestive (les premiers symptĂŽmes dâune intoxication sont les nausĂ©es, les vomissements, les diarrhĂ©es pouvant mener Ă une gastro-entĂ©rite hĂ©morragique), une toxicitĂ© hĂ©matologique (neutropĂ©nie, anĂ©mie, aplasie) et une
I OPTIONS DE TRAITEMENTS DE LA PĂRICARDITE AIGUĂ ET AJUSTEMENTS2,4
CLASSE DE MĂDICAMENTS ET DURĂE SUGGĂRĂE
AINS étudiés pour la péricardite
x 3 Ă 4Â semaines au total (1 Ă 2 semaines Ă pleine dose, puis sevrage)
Colchicine x 12Â semaines
DOSES USUELLES
n AAS (2000Â mg Ă 4000Â mg/j)
ex. : 650 mg q6h
n IbuprofĂšne (1200Â mg Ă 2400Â mg/j)
ex. : 600 mg q6h
n IndomĂ©tacine (75 mg Ă 150 mg/j) (Ăviter si problĂšme cardiaque ou rĂ©nal)
ex. : 25 mg q6h
ex. :Â 0,6Â mg BID
AJUSTEMENTS
Corticostéroïdes x 12 semaines minimalement (suggérés si contre-indication aux AINS ou si récidive de la péricardite ou si péricardite secondaire à maladie auto-immune)
n Si <70Â kg : 0,6Â mg DIE
n Si >70 ans : réduire dose de 50 %
n Si intolérance colchicine : réduire dose de moitié
n Selon ClCr : 35-50 ml/min 0,6 mg DIE 10â34 m/min 0,6 mg Q2-3J <10 ml/min Ăviter si possible
n Si présence de médicaments concomitants (voir interaction amiodarone)
Prednisone 0,2Â mg Ă 0,5Â mg/kg/jour Aucun
toxicitĂ© musculaire (rhabdomyolyse). La mort peut survenir par insuffisance respiratoire liĂ©e Ă une paralysie musculaire. Les doses toxiques sont assez faibles, des dĂ©cĂšs avec des doses de 7 mg ont Ă©tĂ© rapportĂ©s. Les cas de toxicitĂ© mortelle ont toutefois beaucoup diminuĂ©. En effet, il faut se rappeler quâavant 2010, une seule Ă©tude randomisĂ©e contrĂŽlĂ©e avec placebo avait explorĂ© lâutilisation de la colchicine, contre les crises de gouttes. Dans cette Ă©tude de 1987, le rĂ©gime posologique Ă©tait de 2 comprimĂ©s de 0,5 mg, suivis de 1 comprimĂ© toutes les 2 heures, jusquâau soulagement de la douleur ou jusquâĂ lâatteinte de toxicitĂ© marquĂ©e (telle que la diarrhĂ©e, les nausĂ©es ou les vomissements). On pensait, Ă lâĂ©poque, que lâatteinte de toxicitĂ© Ă©tait associĂ©e Ă lâatteinte dâefficacitĂ© analgĂ©sique. Câest pourquoi on donnait de la colchicine jusquâĂ lâatteinte de toxicitĂ© marquĂ©e.
Dans cette étude, les patients ont reçu une dose moyenne de 6,7 mg de colchicine. La colchicine a démontré une supériorité statistique comparativement au placébo >
n Fumeur (stade précontemplation)
n Plaintes : rien Ă signaler
n Sortie dâhĂŽpital pour pĂ©ricardite aiguĂ« compliquĂ©e dâune FA
n Possible infarctus du myocarde, mais diagnostic incertain
Homme 75 ans, retraité
Poids : 72Â kg
Taille : 170Â cm
IMC : 24,9
Antécédents médicaux :
n Rien Ă signaler
Laboratoires pertinents :
n Créatinine : 145 ”mol/l
n DFG ajustĂ© 40 ml/min â niveau de base
n K+ = 4,1Â mmol/l
n CT = 8,6Â mmol/l, C-LDL = 5.3Â mmol/l
n Hb = 140Â g/l
Signes vitaux :
n TA : 132/90Â mm Hg
n FC : 72Â bpm
Liste des médicaments (cf. présentation du cas)
n Dose de colchicine non adaptée au DFG ajustée
n Interaction notable entre amiodarone et colchicine
dans la rĂ©duction de la douleur dans les 48 premiĂšres heures, mais 100 % des patients ayant reçu de la colchicine au moment de la rĂ©ponse clinique ont eu la diarrhĂ©e6. Jusquâen 2010, les hautes doses de colchicine telles que celles Ă©valuĂ©es dans cette Ă©tude de 1987 Ă©taient communĂ©ment prescrites malgrĂ© le haut rapport de risquesbĂ©nĂ©fices6
Certaines interactions mĂ©dicamenteuses augmentent le risque de surdosage7. Notons quâun patient qui prend de la colchicine rĂ©guliĂšrement et qui a des symptĂŽmes de problĂšmes digestifs devrait voir sa dose ajustĂ©e Ă la baisse, quelle que soit la raison pour laquelle il la prend. Cela pour prĂ©venir une apparition de toxicitĂ©4
La distribution de la colchicine est large et le mĂ©dicament tend Ă sâaccumuler en cas de toxicitĂ© (VD passant de 2-12 l/kg Ă 21 l/kg)5
1. GĂ©rer lâinteraction colchicine-amiodarone en adaptant la conduite chez une personne avec faible DFG ajusté : refus service colchicine aprĂšs discussion avec le cardiologue.
2. Surveillance de lâefficacitĂ© du traitement et du risque de rĂ©currence de pĂ©ricardite Ă chaque Ă©tape du sevrage.
3. Discuter avec le patient des mesures non pharmacologiques afin de réduire les risques cardiovasculaires (amélioration du profil lipidique).
n DiĂšte DASH.
n Cessation tabagique.
La colchicine est mĂ©tabolisĂ©e par le CYP3A4 et est un substrat de la P-gp. La P-gp rĂ©duit lâabsorption intestinale de la colchicine et le CYP3A4 contribue Ă lâeffet de premier passage hĂ©patique (BD = 25-50 %). Le risque de toxicitĂ© est accru en association avec des inhibiteurs de ces enzymes et des cas lĂ©taux ont Ă©tĂ© rapportĂ©s dans la littĂ©rature scientifique. Bien que la majoritĂ© de lâĂ©limination soit hĂ©patique, de 10 % Ă 20 % du mĂ©dicament se retrouve sous forme inchangĂ©e dans les urines, dâoĂč un risque dâaccumulation en cas dâinsuffisance rĂ©nale chronique (IRC). La colchicine est donc un mĂ©dicament Ă marge thĂ©rapeutique Ă©troite qui nĂ©cessite une vigilance accrue en prĂ©sence dâinteractions et dâIRC5,7
Notons que les ajustements fournis sont associĂ©s avec la ClCr. En pratique, il est possible de comparer le DFGe et la ClCr dâun patient et de choisir la mesure qui permet le traitement le plus sĂ©curitaire Ă©tant donnĂ© la nature des mĂ©dicaments Ă marge thĂ©rapeutique Ă©troite8.
Interactions à surveiller Comme mentionné plus haut, les inhibiteurs du CYP3A4 peuvent
entraĂźner une augmentation de la toxicitĂ© de la colchicine (inhibiteurs de la protĂ©ase du VIH, clarithromycine, itraconazole, vĂ©rapamil, diltiazem, etc.). La monographie recommande dâĂ©viter cette association chez les patients ayant une IRC ou une insuffisance hĂ©patique, et de rĂ©duire la dose chez les autres patients. Des cas de toxicitĂ© neuromusculaire ont Ă©tĂ© rapportĂ©s avec ces associations. Des dĂ©cĂšs ont mĂȘme Ă©tĂ© rapportĂ©s en association avec la clarithromycine5,7,9
OPINION PHARMACEUTIQUE
Bonjour Dr, Comme discutĂ©, dans le cadre du cas de Monsieur P, il est contre-indiquĂ© dâassocier la colchicine Ă lâamiodarone chez les patients avec une insuffisance rĂ©nale (DFG 40 ml/min). Le patient sera donc traitĂ© en monothĂ©rapie avec de lâaspirine. Un suivi plus serrĂ© des symptĂŽmes de rĂ©cidive de pĂ©ricardite sera donc recommandĂ©. En toute collaboration, La pharmacienne
De la mĂȘme façon, lâassociation avec les inhibiteurs de la P-gp est Ă Ă©viter (ex. : amiodarone, vĂ©rapamil, cyclosporine, digoxine) sachant que lâAUC peut augmenter de 100 % Ă 300 %. Encore une fois, les doses peuvent ĂȘtre rĂ©duites en lâabsence dâIRC ou dâinsuffisance hĂ©patique, mais leur association est contre-indiquĂ©e dans le cas contraire10. Il est mĂȘme recommandĂ© de tenir compte des inhibiteurs utilisĂ©s dans les 14 jours prĂ©cĂ©dents. Dans le cas du patient de notre cas clinique, la longue demi-vie de lâamiodarone entraĂźne cette interaction pendant plusieurs semaines mĂȘme en cas dâarrĂȘt. Lâassociation colchicine-amiodarone est donc contre-indiquĂ©e chez le patient en raison de son DFG Ă 40 ml/min. Si le patient avait eu une fonction rĂ©nale normale, lâajustement recommandĂ© aurait gĂ©nĂ©ralement Ă©tĂ© compris entre 50 % et 75 % de rĂ©duction9 n
ACTES PHARMACEUTIQUES FACTURABLES
Actes facturables « prise en charge aprĂšs une hospitalisationâŠ.PH » et « opinion pharmaceutique : empĂȘcher interaction⊠WX »
Références
1. Imazio M, Gaita F, LeWinter M. Evaluation and Treatment of Pericarditis: A Systematic Review. JAMA. 2015;314(14):1498-1506.
2. Adler Y, Charron P, Imazio M, et coll. 2015 ESC Guidelines for the diagnosis and management of pericardial diseases: The Task Force for the Diagnosis and Management of Pericardial Diseases of the European Society of Cardiology (ESC)Endorsed by: The European Association for Cardio-Thoracic Surgery (EACTS). Eur Heart J. 2015;36(42):2921-2964.
3. Chiabrando JG, Bonaventura A, Vecchié A, et coll. Management of Acute and Recurrent Pericarditis: JACC Stateof-the-Art Review. J Am Coll Cardiol. 2020;75(1):76-92.
4. Imazio M, Brucato A, Trinchero R, Spodick D, Adler Y. Individualized therapy for pericarditis. Expert Rev Cardiovasc Ther. 2009;7(8):965-975.
5. Finkelstein Y, Aks SE, Hutson JR, et coll. Colchicine poisoning: the dark side of an ancient drug. Clin Toxicol Phila Pa. 2010;48(5):407-414.
6. Ahern MJ, Reid C, Gordon TP, McCredie M, Brooks PM, Jones M. Does colchicine work? The results of the first controlled study in acute gout. Aust N Z J Med. 1987;17(3):301-304.
7. Colchicine â Monographie de lâAPhC â CPS en ligne â RĂ©vision du 22 avril 2020. Accessed November 22, 2022. www-e-therapeutics-ca.acces.bibl.ulaval.ca/search?lang=fr#m131200n00091
8. Nyman HA, Dowling TC, Hudson JQ, Peter WLS, Joy MS, Nolin TD. Comparative evaluation of the CockcroftGault Equation and the Modification of Diet in Renal Disease (MDRD) study equation for drug dosing: an opinion of the Nephrology Practice and Research Network of the American College of Clinical Pharmacy. Pharmacotherapy. 2011;31(11):1130-1144.
9. Ćen S, Karahan E, BĂŒyĂŒkulaĆ C, Polat YO, Ăresin AY. Colchicine for cardiovascular therapy: A drug interaction perspective and a safety meta-analysis. Anatol J Cardiol. 2021;25(11):753-761.
10. LexicompMD Drug InteractionsâColchicine/P-glycoprotein/ABCB1 Inhibitors. Accessed November 22, 2022. www.uptodate.com/drug-interactions/?source=responsive_home#di-document
11. Adler Y, Charron P, Imazio M, Badano L, BarĂłn-Esquivias G, Bogaert J, Brucato A, et coll. 2015 ESC Guidelines for the diagnosis and management of pericardial diseases: The Task Force for the Diagnosis and Management of Pericardial Diseases of the European Society of Cardiology (ESC)Endorsed by: The European Association for Cardio-Thoracic Surgery (EACTS). Eur Heart J. 2015 Nov 7;36(42):2921-2964. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7539677/pdf/ehv318.pdf
Les rĂ©fĂ©rences en gras indiquent au lecteur les rĂ©fĂ©rences principales de lâarticle, telles que choisies par les auteurs.
Répondez aux questions
QUESTIONS DE FORMATION CONTINUE (QUESTIONS 1 Ă 3)
Colchicine et amiodarone : une interaction Ă surveiller
1. Quel pourcentage de rĂ©duction des doses de colchicine suggĂšre-t-on en prĂ©sence de lâamiodarone chez un patient atteint de pĂ©ricardite aiguĂ«, mais sans insuffisance rĂ©nale ?
n 5-10Â %
n 10â25 %
n 25â50 %
n 50-75Â %
2. En cas dâinsuffisance rĂ©nale ou dâantĂ©cĂ©dent cardiaque, tous les AINS Ă haute dose, incluant lâaspirine, sont contre-indiquĂ©s.

n Vrai
n Faux
3. Madame G, 75 ans, prend de la colchicine 0,6 mg DIE post-myocardite. Elle consulte son médecin qui lui diagnostique une bronchite. Il lui prescrit de la clarithromycine 500 mg BID x 7 jours.
n Si le DFG de la patiente est normal, lâassociation est possible pour quelques jours sans ajustement, en surveillant la toxicitĂ© digestive.
n En cas de DFG rĂ©duit (< 50 ml/min), la dose de colchicine devrait ĂȘtre rĂ©duite de 50 %.
n En cas de DFG rĂ©duit (< 50 ml/min), la clarithromycine devrait ĂȘtre Ă©vitĂ©e et le mĂ©decin contactĂ© pour une solution de rechange.
n Lâinteraction clarithromycine-colchicine est assez thĂ©orique et il nây a pas de rapport de cas de toxicitĂ© dans la littĂ©rature scientifique.
Ordre des pharmaciens du Québec
OPQ : 10941

JANVIER 2023 âą Suivez cette formation Ă eCortex.ca
Objectifs dâapprentissage
AprÚs avoir suivi cette formation continue, les participants devraient :
1. ConnaĂźtre la prĂ©valence de lâhypoglycĂ©mie chez les Canadiens atteints de diabĂšte de type 1 et de type 2 et traitĂ©s Ă lâinsuline
2. ConnaĂźtre la diffĂ©rence entre lâhypoglycĂ©mie lĂ©gĂšre, modĂ©rĂ©e et grave
3. Ătre Ă lâaise pour demander aux patients atteints de diabĂšte sâils prĂ©sentent des Ă©pisodes dâhypoglycĂ©mie
4. Savoir quelle quantitĂ© de glucides est utilisĂ©e pour traiter lâhypoglycĂ©mie et connaĂźtre les deux options pour le glucagon
5. Ătre en mesure de proposer des options pour prĂ©venir de futurs Ă©pisodes dâhypoglycĂ©mie
Instructions
1. AprÚs avoir lu attentivement cette leçon, lisez les questions de test. Répondez en ligne à eCortex.ca.
2. Une note dâau moins 70 % est nĂ©cessaire pour rĂ©ussir cette leçon (5 bonnes rĂ©ponses sur 6).
3. Remplissez le formulaire de commentaires pour cette leçon sur eCortex.ca.
DĂCLARATION
Les auteurs et rĂ©viseurs experts de cette leçon de FC ont chacun dĂ©clarĂ© nâavoir aucun conïŹit dâintĂ©rĂȘts rĂ©el ou potentiel avec le commanditaire.
Dans le présent document, les mots de genre masculin appliqués aux personnes désignent les hommes et les femmes.
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Le rĂŽle du pharmacien dans lâhypoglycĂ©mie chez les patients atteints de diabĂšte et traitĂ©s Ă lâinsuline basale
Par Esmond Wong, RPh, CDE, APA
tels que la prise alimentaire et lâactivitĂ© physique.
LâhypoglycĂ©mie induite par les mĂ©dicaments est Ă la fois un obstacle au contrĂŽle glycĂ©mique chez les personnes atteintes de diabĂšte, ainsi quâune opportunitĂ© pour les pharmaciens dâaider les patients et de rĂ©duire les coĂ»ts de santĂ©. LâhypoglycĂ©mie telle que dĂ©finie par les directives de pratique clinique de DiabĂšte Canada est 1) le dĂ©veloppement de symptĂŽmes autonomes ou neuroglycopĂ©niques; 2) un faible taux de glucose plasmatique (< 4,0 mmol/L pour les personnes atteintes de diabĂšte et traitĂ©es Ă lâinsuline ou avec un sĂ©crĂ©tagogue de lâinsuline); et 3) des symptĂŽmes en rĂ©action Ă lâadministration de glucides.(1) Chez les personnes atteintes de diabĂšte, lâhypoglycĂ©mie est un effet secondaire induit par les mĂ©dicaments qui est Ă©galement affectĂ© par dâautres facteurs
LâĂ©tude mondiale sur lâoutil dâĂ©valuation de lâhypoglycĂ©mie (HAT) a fait participer 27 000 personnes atteintes de diabĂšte et traitĂ©es Ă lâinsuline dans le monde pour Ă©tudier les taux rĂ©els dâhypoglycĂ©mie.(2) La cohorte canadienne a rĂ©uni 498 Canadiens et a dĂ©couvert que sur une pĂ©riode de prospection de quatre semaines, 95,2 % des personnes souffrant de diabĂšte de type 1 et 64,2 % des personnes souffrant de diabĂšte de type 2 (traitĂ©es Ă lâinsuline) avaient souffert dâun Ă©pisode dâhypoglycĂ©mie. La cohorte canadienne de lâĂ©tude HAT a dĂ©couvert que lâhypoglycĂ©mie Ă©tait associĂ©e Ă un absentĂ©isme plus Ă©levĂ© au travail, Ă une utilisation supĂ©rieure des soins de santĂ© et Ă une crainte dĂ©clarĂ©e plus forte de lâhypoglycĂ©mie.
La physiopathologie de lâhypoglycĂ©mie

La source dâĂ©nergie principale du cerveau est le glucose. Seulement quatre grammes de glucose (moins dâune cuillĂšre Ă thĂ©) sont dissous dans le sang dâun ĂȘtre humain moyen de 70 kg. Les cellules ÎČ fonctionnelles sont capables de rĂ©agir Ă des fluctuations du glucose en sĂ©crĂ©tant plus ou moins lâinsuline et ce, en quelques secondes. Ceci maintient la glycĂ©mie dans une fourchette trĂšs serrĂ©e, qui est Ă©quilibrĂ©e de façon dĂ©licate
Leçon commanditĂ©e par un ïŹnancement Ă visĂ©e Ă©ducative de Novo Nordisk Canada
par les cellules ÎČ fonctionnelles.(3)
La chute des niveaux de glycĂ©mie en dessous de 4,7 mmol/L entraĂźnera lâĂ©limination de la sĂ©crĂ©tion dâinsuline. En dessous de 3,8 mmol/L, le corps commencera Ă sĂ©crĂ©ter des hormones contre-rĂ©gulatrices telles que le glucagon et lâadrĂ©naline qui sâopposent Ă lâaction de lâinsuline pour augmenter le taux de sucre.(4) Le glucagon peut causer des nausĂ©es et des vomissements. LâadrĂ©naline peut causer de lâanxiĂ©tĂ©, de la transpiration, des tremblements et des palpitations (pensez Ă la rĂ©action de lutte ou de fuite). Ceux-ci sont classĂ©s comme symptĂŽmes autonomes. En dessous de 2,8 mmol/L, le cerveau commence Ă manquer de glucose et des symptĂŽmes neuroglycopĂ©niques apparaissent, tels que la confusion, les difficultĂ©s de concentration et les difficultĂ©s Ă parler.(1)
On parle de pseudo-hypoglycĂ©mie lorsquâune personne souffre de symptĂŽmes dâhypoglycĂ©mie mais que sa glycĂ©mie est au-dessus de 4 mmol/L. Ceci se produit chez les personnes qui ont un contrĂŽle glycĂ©mique faible depuis longtemps, si bien que leur corps est acclimatĂ© Ă des taux de glycĂ©mie Ă©levĂ©s. Une fois que leur glycĂ©mie revient Ă un niveau normal, leur corps interprĂšte parfois mal la glycĂ©mie normale comme de lâhypoglycĂ©mie.(5) Une perte de reconnaissance de lâhypoglycĂ©mie a lieu aprĂšs des Ă©pisodes frĂ©quents dâhypoglycĂ©mie et lorsque le corps perd les symptĂŽmes autonomes. Ceci fait que les premiers symptĂŽmes de lâhypoglycĂ©mie, deviennent la confusion ou la perte de connaissance.(1) Il sâagit dâune situation dangereuse car la personne peut ne pas rĂ©agir (ou ĂȘtre incapable de rĂ©agir) de façon appropriĂ©e Ă lâhypoglycĂ©mie. Certaines personnes sont plus enclines Ă lâhypoglycĂ©mie que dâautres. Les personnes ĂągĂ©es prĂ©sentent un risque plus Ă©levĂ©, en particulier si elles souffrent dâun dĂ©ficit cognitif grave. Lâinconscience de lâhypoglycĂ©mie, la longue durĂ©e dâune thĂ©rapie Ă lâinsuline, une insuffisance rĂ©nale, une faible littĂ©ratie en matiĂšre de santĂ© et lâinsĂ©curitĂ© alimentaire sont Ă©galement des facteurs de risque dâhypoglycĂ©mie.(1) Pour les adultes qui sont inconscient de lâhypoglycĂ©mie, il est suggĂ©rĂ© quâils soient formĂ©s Ă la façon dâĂ©viter dâautres Ă©pisodes dâhypoglycĂ©mie, quâils aient des objectifs glycĂ©miques moins exigeants pendant trois mois si besoin, quâils augmentent la frĂ©quence du contrĂŽle ou utilisent un appareil de contrĂŽle de la glycĂ©mie en continu.(1)
TABLEAU 1 Types dâhypoglycĂ©mie
Les directives de pratique clinique de DiabĂšte Canada classent lâhypoglycĂ©mie en diffĂ©rentes catĂ©gories selon la gravitĂ© des symptĂŽmes :(1)
HypoglycĂ©mie lĂ©gĂšre En prĂ©sence de symptĂŽmes autonomes et si la personne peut encore sâadministrer elle-mĂȘme le traitement
HypoglycĂ©mie modĂ©rĂ©e En prĂ©sence de symptĂŽmes autonomes et neuroglycopĂ©niques, si la personne peut encore s'administrer elle-mĂȘme le traitement
HypoglycĂ©mie grave Si la personne a besoin de lâaide dâune autre personne. La personne peut ĂȘtre inconsciente et la glycĂ©mie est gĂ©nĂ©ralement en dessous de 2,8 mmol/L. HypoglycĂ©mie nocturne HypoglycĂ©mie qui se produit lorsque la personne dort, avec des symptĂŽmes incluant des cauchemars, des rĂȘves Ă©tranges et des rĂ©veils au milieu de la nuit.
Adaptation Ă partir des directives 2018 de DiabĂšte Canada(1)
Les insulines basales de prochaine (seconde) gĂ©nĂ©ration et leur rĂŽle dans la prĂ©vention de lâhypoglycĂ©mie
Lâinsuline est une protĂ©ine active dans sa forme monomĂšre. Un monomĂšre dâinsuline peut ĂȘtre rapidement absorbĂ© par une cellule pour faciliter lâabsorption de glucose du sang dans la cellule. Les monomĂšres sont rapidement dĂ©gradĂ©s en quelques minutes par des enzymes du sang en acides aminĂ©s qui nâinteragissent pas avec le rĂ©cepteur dâinsuline. Cependant, un monomĂšre dâinsuline peut se combiner avec cinq autres monomĂšres dâinsuline pour former un hexamĂšre. Les hexamĂšres rĂ©sistent Ă la dĂ©gradation par les enzymes et ne sont pas facilement absorbĂ©s par les cellules. Une insuline basale idĂ©ale formera des hexamĂšres stables qui se dissocient en monomĂšres Ă un rythme rĂ©gulier avec peu de variation et sans pic dâactivitĂ© sur une pĂ©riode dâau moins 24 heures.(6,7)
Les insulines basales de seconde gĂ©nĂ©ration qui comprennent lâinsuline dĂ©gludec et lâinsuline glargine U300 utilisent de nouveaux mĂ©canismes pour crĂ©er une durĂ©e dâaction plus longue qui entraĂźne une plus faible incidence dâhypoglycĂ©mie que les analogues dâinsuline basale de premiĂšre gĂ©nĂ©ration tels que lâinsuline glargine U100 et lâinsuline dĂ©tĂ©mir. Lâinsuline dĂ©gludec utilise un nouveau mĂ©canisme de rĂ©sorption distale avec du phĂ©nol, du zinc et une structure analogue dâinsuline qui forme des chaĂźnes dâhexamĂšres. Ces chaĂźnes dâhexamĂšres sont stables et se dissocient en monomĂšres Ă un rythme rĂ©gulier, entraĂźnant moins de variation dâun jour Ă lâautre et un profil dâaction plus plat. Le dĂ©gludec a une durĂ©e dâaction de 42 heures.(5,6) Lâinsuline glargine U300 utilise un mĂ©canisme dâaction diffĂ©rent de lâinsuline dĂ©gludec. En concentrant le glargine, des conglomĂ©rats compacts dâinsuline se forment. Lâabsorption est
ralentie car la surface des conglomĂ©rats sur lesquels lâabsorption peut avoir lieu est rĂ©duite et la distance entre la surface du conglomĂ©rat et les capillaires.(8)
Les Ă©tudes ont dĂ©montrĂ© la valeur des insulines basales de seconde gĂ©nĂ©ration par rapport Ă celles de premiĂšre gĂ©nĂ©ration. Une Ă©tude a comparĂ© le glargine U300 au glargine U100 chez les personnes atteintes de diabĂšte de type 2 Ă lâaide de mĂ©dicaments antihyperglycĂ©miques oraux sur une pĂ©riode de 12 mois. Les chercheurs ont dĂ©couvert que les personnes traitĂ©es au glargine U300 avaient une rĂ©duction des risques relative de 37 % de souffrir dâhypoglycĂ©mie nocturne ou dâhypoglycĂ©mie grave par rapport au glargine U100.(9)
Lâessai DEVOTE a comparĂ© lâinsuline dĂ©gludec Ă lâinsuline glargine U100 avec un rĂ©sultat principal mesurantles Ă©vĂ©nements cardiovasculairse majeurs (dĂ©cĂšs dĂ» Ă des causes cardiovasculaires, infarctus du myocarde non mortel ou AVC non mortel) et un rĂ©sultat secondaire mesurant les hypoglycĂ©mies graves. LâĂ©tude a dĂ©couvert que lâinsuline dĂ©gludec et lâinsuline glargine U100 avaient des taux similaires dâĂ©vĂ©nements cardiovasculaires majeurs. Toutefois, le taux dâhypoglycĂ©mie grave Ă©tait bien infĂ©rieur dans le groupe de lâinsuline dĂ©gludec. Le taux dâhypoglycĂ©mie grave Ă©tait de 3,70 Ă©vĂ©nements par annĂ©es-patients dans le groupe dâinsuline dĂ©gludec et 6,2 Ă©vĂ©nements pour 100 annĂ©es-patients dans le groupe dâinsuline glargine U100. Ceci malgrĂ© la rĂ©duction dâHbA1c similaire dans les deux groupes.(10)
LâĂ©tude BRIGHT Ă©tait un essai comparatif entre lâinsuline dĂ©gludec et lâinsuline glargine U300 chez 929 patients souffrant de diabĂšte de type 2 naĂŻfs dâinsuline. Le critĂšre dâĂ©valuation principal Ă©tait un changement dâHbA1c avec des taux dâhypoglycĂ©mie comme critĂšre dâĂ©valuation de sĂ©curitĂ©. Les
participants Ă©taient randomisĂ©s 1 Ă 1 pour recevoir de lâinsuline dĂ©gludec ou de lâinsuline glargine U300 que le patient sâadministrait lui-mĂȘme. Le critĂšre dâĂ©valuation principal a montrĂ© des rĂ©ductions comparables dâHbA1c. La moyenne dâHbA1c du groupe attribuĂ© Ă lâinsuline dĂ©gludec Ă©tait de 8,7 %, passant Ă 7 % Ă la fin de lâĂ©tude. La moyenne dâHbA1c du groupe attribuĂ© Ă lâinsuline glargine U300 Ă©tait de 8,6 %, passant Ă 7 % Ă la fin de lâĂ©tude. Les chercheurs ont conclu que la rĂ©duction dâHbA1c Ă©tait comparable pour les deux insulines. Lâincidence de lâhypoglycĂ©mie confirmĂ©e (Ă toute heure de la journĂ©e (24 h)) Ă©tait comparable pour les deux insulines, 66,5 % pour lâinsuline glargine U300 et 69 % pour lâinsuline dĂ©gludec. Lâincidence de lâhypoglycĂ©mie nocturne Ă©tait Ă©galement comparable pour les deux insulines, 28,6 % pour lâinsuline glargine U300 et 28,8 pour lâinsuline dĂ©gludec.(11)
Le rĂŽle du pharmacien dans le dĂ©pistage de lâhypoglycĂ©mie
Il existe plusieurs interventions que les pharmaciens peuvent effectuer pour rĂ©duire le fardeau de lâhypoglycĂ©mie pour les patients. Le plus important consiste Ă demander aux patients atteints de diabĂšte sâils souffrent de symptĂŽmes dâhypoglycĂ©mie, en particulier sâils utilisent des sulfonylurĂ©es (SU) et/ou de lâinsuline. La question peut ĂȘtre simple, par exemple : « Bonjour M. Smith, je remarque que vous ĂȘtes sous insuline A et/ou comprimĂ© B (sulfonylurĂ©e), ces mĂ©dicaments peuvent causer des glycĂ©mies trop basses qui peuvent entraĂźner des Ă©tourdissements, des faiblesses, des tremblements ou de la transpiration. Avez-vous expĂ©rimenter de lâun de ces symptĂŽmes? » Une alternative pourrait ĂȘtre : « Bonjour M. Smith, je remarque que vous ĂȘtes sous insuline X et/ou comprimĂ© Z (sulfonylurĂ©e), ces mĂ©dicaments peuvent causer des glycĂ©mies trop basses. Avez-vous remarquĂ© si lâune de vos valeurs de glycĂ©mie Ă©tait infĂ©rieure Ă 4 mmol/L rĂ©cemment? »
Il nây a aucun moyen officiel de dĂ©pister lâhypoglycĂ©mie mentionnĂ© dans les directives de pratique clinique de DiabĂšte Canada, les pharmaciens sont donc encouragĂ©s Ă personnaliser leur approche et ĂȘtre cohĂ©rents sur le fait dâinterroger les patients sous insuline et/ou SU. La cohorte canadienne de lâĂ©tude HAT a dĂ©couvert que la majoritĂ© des patients sous insuline souffraient dâhypoglycĂ©mie sur une pĂ©riode de
quatre semaines, donc la majoritĂ© de vos patients sous insuline et/ou SU souffrent probablement dâhypoglycĂ©mie.(2)
Nouvelles technologies
La nouvelle technologie de contrĂŽle de la glycĂ©mie peut aider les patients et les pharmaciens Ă dĂ©tecter lâhypoglycĂ©mie. En 2021, il y a eu une mise Ă jour de la section ContrĂŽle de la glycĂ©mie des directives de pratique clinique de DiabĂšte Canada avec de nouvelles dĂ©finitions. Veuillez consulter le tableau ci-dessous pour en savoir plus.
Il existe aujourdâhui des moyens pour les pharmaciens de suivre Ă distance les taux de glycĂ©mie de leurs patients pour fournir des rĂ©troactions en temps voulu sur les excursions glycĂ©miques. Les pharmaciens peuvent crĂ©er un compte professionnel de santĂ© sur des sites Web tels que LibreView (https:// www.libreview.com/), Dexcom Clarity (https://clarity.dexcom.com/professional/) ou Guardian CareLink (https:// carelink.medtronic.com/login). Une fois le compte configurĂ©, les patients qui utilisent une application sur un tĂ©lĂ©phone intelligent peuvent charger leurs donnĂ©es et les transmettre au professionnel de santĂ© en temps rĂ©el. Le pharmacien peut alors examiner les donnĂ©es du patient en ligne. Il peut chercher les jours oĂč le patient a eu des excursions glycĂ©miques et examiner ce quâil sâest passĂ© ce jour-lĂ avec le patient pour dĂ©terminer les raisons des excursions.
Les pharmaciens peuvent encourager les patients Ă enregistrer leur activitĂ© physique, leur alimentation, leurs maladies, lâinsuline/les mĂ©dicaments manquĂ©s ou les Ă©vĂ©nements imprĂ©vus dans lâapplication pour quâils puissent voir lâimpact de ces Ă©vĂ©nements sur leur glycĂ©mie. Il est important pour les patients de comprendre 1) les raisons pour lesquelles ces Ă©vĂ©nements font augmenter ou diminuer leur glycĂ©mie et 2) que la glycĂ©mie fluctuera parfois normalement dâelle-mĂȘme. En faisant comprendre aux patients les causes des fluctuations, les pharmaciens peuvent leur permettre de prendre le contrĂŽle de leur glycĂ©mie au lieu dâĂȘtre un spectateur
impuissant. Le site Web professionnel permettra Ă©galement le tri des patients pour dĂ©terminer ceux qui souffrent dâhypoglycĂ©mie.
Une Ă©tude a randomisĂ© des adultes souffrant de diabĂšte de type 2 mal contrĂŽlĂ© et traitĂ©s Ă lâinsuline basale, Ă une surveillance continue du glucose en temps rĂ©el ou Ă une surveillance de la glycĂ©mie capillaire. Ils ont dĂ©couvert que le bras de surveillance continue du glucose en temps rĂ©el avait des niveaux dâHbA1c bien infĂ©rieurs Ă huit mois. Moins de temps Ă©tait Ă©galement passĂ© Ă des niveaux de glycĂ©mie infĂ©rieurs Ă 3,9 mmol/L.(13)
Le rĂŽle du pharmacien dans le traitement de lâhypoglycĂ©mie
Une fois que vous avez identifiĂ© que le patient souffrait dâhypoglycĂ©mie, il est important de parler des raisons et du traitement de lâhypoglycĂ©mie. Parlez simplement. Par exemple, vous pouvez commencer par expliquer que le cerveau a besoin de glucose comme un ordinateur a besoin dâĂ©lectricitĂ©. Tout comme un ordinateur fonctionne de façon sous-optimale lorsquâil nâest pas suffisamment alimentĂ© en Ă©lectricitĂ©, votre cerveau peut souffrir de confusion, de difficultĂ©s dâexpression ou de concentration lorsquâil ne reçoit pas suffisamment de glucose du sang. Pour traiter lâhypoglycĂ©mie, les directives de pratique clinique de DiabĂšte Canada suggĂšrent quâil faut 15 g de glucose (ou un glucide similaire Ă action rapide). Ceci produit une augmentation de la glycĂ©mie dâenviron 2,1 mmol/L en 20 minutes, offrant un soulagement adĂ©quat des symptĂŽmes chez la plupart des personnes. Certains exemples de glucides Ă action rapide comprennent une cuillĂšre Ă soupe (15 g) de sucre, une cuillĂšre Ă soupe de miel, 4 comprimĂ©s de glucose Dex-4, 6 bonbons Lifesaver ou 150 ml de jus ou de soda.(1) Nâoubliez pas que les glucides doivent ĂȘtre facilement digĂ©rĂ©s pour ĂȘtre « Ă action rapide ». Les aliments comme le gĂąteau au chocolat, la crĂšme glacĂ©e et les fruits peuvent avoir un goĂ»t sucrĂ© mais contenir des quantitĂ©s importantes de graisse ou de fibres qui ralentissent la digestion des glucides.(14) Lors dâun
TABLEAU 2 Nouveaux termes pour la surveillance du glucose
Ă©vĂ©nement hypoglycĂ©mique, le traitement rapide est une prioritĂ©. Pour les patients souffrant dâhypoglycĂ©mie grave qui perdent connaissance, le glucagon est le traitement privilĂ©giĂ©.(1)
Il existe aujourdâhui deux modes dâadministration diffĂ©rents du glucagon disponibles au Canada. Le glucagon Ă injecter nĂ©cessite une reconstitution en mĂ©langeant le glucagon en poudre avec un diluant avant lâinjection sous-cutanĂ©e. (15) Le glucagon nasal peut ĂȘtre administrĂ© par voie intranasale sans mĂ©lange requis.(16) Une Ă©tude a montrĂ© que les participants prenant du glucagon par voie sous-cutanĂ©e par rapport Ă la voie nasale ont trouvĂ© que le glucagon nasal Ă©tait plus facile Ă utiliser, plus facile Ă prĂ©parer, inspirait davantage confiance et globalement, Ă©tait plus satisfaisant que le glucagon par voie sous-cutanĂ©e.(17)
Certaines astuces pratiques comprennent le conseil aux patients sur la date dâexpiration du glucagon, veiller Ă ce quâils aient des renouvellement disponibles Ă leur dossier et quâils entreposent le glucagon correctement.
Le rĂŽle du pharmacien dans la prĂ©vention de lâhypoglycĂ©mie
Pour gĂ©rer et prĂ©venir lâhypoglycĂ©mie, il est utile de voir sâil existe des facteurs explicatifs rĂ©pĂ©titifs. Si lâĂ©vĂ©nement hypoglycĂ©mique Ă©tait un Ă©vĂ©nement unique qui sâest produit aprĂšs quâun patient a manquĂ© un repas ou aprĂšs un exercice imprĂ©vu, renforcez lâimportance des repas rĂ©guliers et suggĂ©rez dâavoir des comprimĂ©s de glucose (lâerreur courante des patients consiste Ă prendre un seul comprimĂ© de Dex-4 pour le traitement, ce qui reprĂ©sente environ 4 grammes de glucides; rappelez-leur quâon parle de Dex 4 car 4 comprimĂ©s font une dose de 15 grammes de glucides Ă action rapide). Ils peuvent Ă©galement avoir du glucagon sur eux ou un substitut de repas spĂ©cifique pour le
Le rĂŽle du pharmacien dans lâhypoglycĂ©mie chez les patients atteints de diabĂšte et traitĂ©s Ă lâinsuline basale
diabĂšte, par exemple Glucerna ou Boost Diabetic. Pour en savoir plus et voir de superbes illustrations, vous pouvez leur conseiller de consulter le manuel du patient de DiabĂšte Canada qui se trouve Ă : https://guidelines.diabetes. ca/docs/patient-resources/hypoglycemia-low-blood-sugar-in-adults.pdf
En cas de prĂ©sence de facteurs explicatifs de glycĂ©mies basses, lâannexe 5 des directives de pratique clinique 2018 de DiabĂšte Canada offre un excellent aperçu des insulines Ă ajuster selon le schĂ©ma de valeurs glycĂ©miques basses. Certaines sulfonylurĂ©es et insulines ont une incidence dâhypoglycĂ©mie infĂ©rieure Ă dâautres. Le glyburide prĂ©sente un risque modĂ©rĂ© dâhypoglycĂ©mie, alors que le gliclazide prĂ©sente un risque minime/modĂ©rĂ© dâhypoglycĂ©mie. Selon les directives, le gliclazide est prĂ©fĂ©rĂ© au glyburide en raison du risque moindre dâhypoglycĂ©mie, dâĂ©vĂ©nements cardiovasculaires et de mortalitĂ©. Si vous avez des droits de prescription dans votre province, il sâagit dâun changement qui se justifie et sâexplique facilement aux patients. Si vous devez envoyer un tĂ©lĂ©copie Ă au prescripteur pour apporter la modification, il est alors judicieux dâinclure la suggestion des directives pour montrer votre justification. Tel quâindiquĂ© auparavant, les analogues dâinsuline basale plus rĂ©cents (insuline dĂ©gludec et insuline glargine U300) ont une incidence dâhypoglycĂ©mie plus faible que les analogues dâinsuline de premiĂšre gĂ©nĂ©ration.(18)
Par le passĂ©, il Ă©tait plus fastidieux de dĂ©tecter une hypoglycĂ©mie nocturne. Demander aux patients de mettre une alarme pour se rĂ©veiller sur plusieurs nuits pour se piquer le doigt Ă©tait parfois difficile. Les patients Ă©taient rĂ©ticents ou oubliaient de faire lâessai au milieu de la nuit pour dĂ©tecter lâhypoglycĂ©mie nocturne. La surveillance continue du glucose par balayage intermittent et en
temps rĂ©el offre une excellente alternative Ă la surveillance de la glycĂ©mie capillaire la nuit. Alors que ces capteurs peuvent ĂȘtre onĂ©reux, vous pouvez communiquer avec le reprĂ©sentant de la compagnie pour quâil vous fournisse un Ă©chantillon ou suggĂ©rer de communiquer avec son assureur pour vĂ©rifier la couverture. Les capteurs dĂ©tecteront et enregistreront toutes les instances dâhypoglycĂ©mie nocturne au courant de la nuit. Certains capteurs permettent au patient de programmer des alarmes si sa glycĂ©mie chute en dessous dâun certain niveau. Si votre patient souffre dâhypoglycĂ©mie nocturne, vous pouvez rĂ©duire son insuline basale, passer Ă un analogue dâinsuline basale de nouvelle gĂ©nĂ©ration qui est associĂ© Ă une frĂ©quence infĂ©rieure dâhypoglycĂ©mie de nuit ou changer ses sulfonylurĂ©es.
Les pharmaciens jouent un rĂŽle majeur dans le dĂ©pistage, la prĂ©vention et le traitement de lâhypoglycĂ©mie chez les patients atteints de diabĂšte. Ce faisant, ils peuvent avoir un impact positif sur la vie de ces patients. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e Ă lâuniversitĂ© dâAlberta a montrĂ© que lâintervention des pharmaciens chez des adultes mal contrĂŽlĂ©s souffrant de diabĂšte de type 2 dans les pharmacies communautaires de lâAlberta rĂ©vĂ©lait une rĂ©duction importante dâHbA1c de 1,8 %.(19) Les pharmaciens sont encouragĂ©s Ă voir la gestion de lâhypoglycĂ©mie comme un moyen dâamĂ©liorer les rĂ©sultats thĂ©rapeutiques pour les patients, de dĂ©montrer la valeur des pharmaciens et dâencourager leur propre dĂ©veloppement professionnel.
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Ă PROPOS DE LâAUTEUR
Esmond Wong est pharmacien clinique et travaille dans le domaine du diabĂšte. Il a un baccalaurĂ©at Ăšs sciences en pharmacie de lâuniversitĂ© dâAlberta (2006) et est devenu Ă©ducateur spĂ©cialisĂ© en diabĂšte certifiĂ© et a obtenu une autorisation de prescription additionnelle en 2011. Dans son cabinet, il prescrit/ ajuste/renouvelle les mĂ©dicaments et lâinsuline, rĂ©alise les dĂ©pistages, envoie ses patients faire des analyses en
laboratoire et aide à fixer des objectifs de mode de vie avec ses patients. Son site Web www.cdestudycourse.com a aidé plus de 1 500 professionnels de santé au Canada à devenir éducateurs spécialisés en diabÚte certifiés.
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les pages bleues
RESPONSABLE DE CETTE CHRONIQUE
La fibrose pulmonaire idiopathique

Objectifs dâapprentissage
1. Informer le pharmacien de la physiopathologie et de la présentation clinique de la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI).
2. Comprendre lâapproche de traitement pharmacologique et non pharmacologique de la FPI.
3. Outiller le pharmacien sur les suivis recommandés des traitements antifibrotiques.
Résumé
La fibrose pulmonaire idiopathique est une maladie rare, mais dont la prĂ©valence est considĂ©rable au Canada. La maladie est incurable et prĂ©sente un mauvais pronostic en plus dâavoir un impact important sur la qualitĂ© de vie des personnes atteintes. Les traitements antifibrotiques disponibles prĂ©sentent un profil dâeffets indĂ©sirables complexe nĂ©cessitant un suivi rapprochĂ©. Lâutilisation de ces traitements est appelĂ©e Ă augmenter alors que ces molĂ©cules sont Ă©galement Ă©tudiĂ©es dans dâautres types de fibroses. Cet article vise Ă outiller le pharmacien pour comprendre la maladie et accompagner les patients prenant des mĂ©dicaments antifibrotiques.
RĂDACTION
Antoine LeBrun, Pharm D., M. Sc., CIUSSS du Nord-de-lâĂle-de-MontrĂ©al, HĂŽpital du SacrĂ©-CĆur-de-MontrĂ©al
RĂVISION
Marianne LĂ©vesque, M. D., FRCPC, Pneumologue, CIUSSS du Nord-de-lâĂlede-MontrĂ©al, HĂŽpital du SacrĂ©-CĆurde-MontrĂ©al
Texte original : 24 septembre 2022
Texte final : 16 décembre 2022
Lâauteur ne dĂ©clare aucun conflit dâintĂ©rĂȘts liĂ© Ă la rĂ©daction de cet article. La rĂ©viseure a reçu des honoraires de confĂ©rence de GlaxoSmithKline et de Boehringer Ingelheim.
Introduction1
Les pneumopathies interstitielles sont un groupe hĂ©tĂ©rogĂšne de maladies caractĂ©risĂ©es par de lâinflammation ou de la fibrose du tissu interstitiel pulmonaire. La fibrose est la transformation du tissu pulmonaire sain en tissu cicatriciel. Le terme « fibrose pulmonaire » est couramment employĂ© pour dĂ©signer une pneumopathie interstitielle lorsque la fibrose est lâĂ©lĂ©ment prĂ©dominant dâune de ces maladies. Certaines pathologies ou expositions environnementales et certains mĂ©dicaments sont des causes identifiables de pneumopathie interstitielle (voir tableau I ). Lorsquâil nây a aucune cause sous-jacente prĂ©sente, la maladie est qualifiĂ©e de pneumopathie interstitielle idiopathique. Ces pneumopathies sont ensuite classifiĂ©es selon des caractĂ©ristiques radiologiques et histologiques. Parmi celles-ci, la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) est la plus frĂ©quente.
I LISTE NON EXHAUSTIVE DES PNEUMOPATHIES INTERSTITIELLES1
Pneumopathie interstitielle associée à des maladies auto-immunes
Pneumonie dâhypersensibilitĂ©
Pneumoconiose
Pneumopathie interstitielle médicamenteuse
Pneumopathie interstitielle associée aux maladies granulomateuses
Pneumopathie interstitielle idiopathique
n Polyarthrite rhumatoĂŻde
n Sclérodermie
n Myopathie inflammatoire
n Exposition aux oiseaux
n Exposition aux moisissures
n Silicose
n Amiantose
n Anthracose (charbon)
Généralités
La FPI est une maladie rare, mais lâAmĂ©rique du Nord fait partie des rĂ©gions oĂč elle est le plus frĂ©quemment rencontrĂ©e2 . La prĂ©valence de la maladie au Canada est dâenviron 40 personnes atteintes/100 0003. Le QuĂ©bec est la province du Canada avec la plus haute prĂ©valence3. La FPI affecte rarement des patients de moins de 50 ans et se dĂ©clare le plus souvent entre lâĂąge de 60 ans et 80 ans4. La maladie touche de façon prĂ©dominante les hommes, dans une proportion dâenviron deux hommes pour une femme5
n NitrofurantoĂŻne
n Méthotrexate
n Chimiothérapie (ex. : bléomycine)
n SarcoĂŻdose
n Fibrose pulmonaire idiopathique
n Pneumopathie interstitielle non spécifique idiopathique
n Pneumonie organisée cryptogénique
La FPI est une condition mĂ©dicale qui se dĂ©veloppe de façon insidieuse et dont les symptĂŽmes progressent sur plusieurs annĂ©es. Les principaux symptĂŽmes sont la dyspnĂ©e Ă lâeffort, la toux sĂšche chronique et la fatigue6 De lâhippocratisme digital est parfois prĂ©sent. Ces symptĂŽmes non spĂ©cifiques sont communs Ă plusieurs autres maladies cardiopulmonaires frĂ©quentes. Les symptĂŽmes peuvent ĂȘtre lĂ©gers en dĂ©but de maladie et sâaccentuer aprĂšs quelques annĂ©es. Pour ces raisons, il nâest pas rare que jusquâĂ cinq annĂ©es sâĂ©coulent entre lâapparition initiale et le diagnostic7
Il arrive quâune pneumopathie interstitielle soit suspectĂ©e cliniquement, mais elle doit ĂȘtre confirmĂ©e par des tests dâimagerie. Le type et la cause de la pneumopathie interstitielle sont ensuite recherchĂ©s. Pour quâun diagnostic de FPI soit possible, les causes connues de pneumopathies interstitielles (ex. : maladies auto-immunes, expositions environnementales) doivent ĂȘtre exclues. La FPI montre un aspect radiologique de pneumopathie interstitielle commune (PIC) ou usual interstitial pneumonia (UIP) au scanneur thoracique. La PIC est entre autres caractĂ©risĂ©e par la prĂ©sence de lĂ©sions en rayon de miel et de bronchectasies de traction. Le diagnostic peut ĂȘtre posĂ© sans investigation additionnelle si un patron radiologique de PIC ou PIC probable est prĂ©sent8. Lorsque les rĂ©sultats dâimagerie ne sont pas concluants, une biopsie pulmonaire est parfois rĂ©alisĂ©e. Dans ce cas, la combinaison de
lâapparence radiologique et de lâaspect histopathologique rĂ©vĂ©lĂ© par la biopsie est utilisĂ©e pour poser un diagnostic8
Par sa nature de maladie fibrosante irrĂ©versible touchant des patients dĂ©jĂ ĂągĂ©s, la FPI ne gĂ©nĂšre pas un bon pronostic. En lâabsence de traitement, la survie mĂ©diane suivant le diagnostic est de deux Ă cinq ans9. LâĂ©volution naturelle de la maladie est cependant variable entre les patients et nâest pas nĂ©cessairement prĂ©visible. La figure II montre diffĂ©rentes trajectoires cliniques observĂ©es. Certains patients conservent une fonction pulmonaire relativement stable, alors que dâautres voient leur fonction pulmonaire rĂ©gresser Ă des vitesses variables. Des pĂ©riodes de dĂ©gradation respiratoire aiguĂ«, appelĂ©es exacerbations, peuvent accĂ©lĂ©rer le dĂ©clin pulmonaire progressif. Environ 10 % des patients atteints de FPI subissent une exacerbation dans une annĂ©e6. Ces exacerbations sont un marqueur de mauvais pronostic10
Le suivi de la maladie est rĂ©alisĂ© Ă lâaide des symptĂŽmes du patient, du scanneur thoracique et des tests de fonction respiratoire11. Parmi ces tests, la mesure de la capacitĂ© vitale forcĂ©e (CVF), soit le volume dâair maximal pouvant ĂȘtre expirĂ© Ă la suite dâune inspiration profonde, est un Ă©lĂ©ment important du suivi. Cet indicateur permet de quantifier la perte de compliance pulmonaire causĂ©e par la fibrose12 . Un adulte de plus de 60 ans en santĂ© subit un dĂ©clin annuel de sa CVF de 30 ml Ă 60 ml13. Le dĂ©clin annuel observĂ© chez les patients atteints de FPI ne recevant pas de traitement peut aller de 200 ml Ă 400 ml14,15. Une variation de la CVF peut Ă©galement ĂȘtre exprimĂ©e en pourcentage absolu de la valeur prĂ©dite. Une diminution annuelle est grande lorsquâelle dĂ©passe 5 % et est trĂšs Ă©levĂ©e si elle dĂ©passe 10 %. Le dĂ©clin annuel moyen mesurĂ© chez les patients atteints de FPI ne recevant pas de traitement est de lâordre de 5 % Ă 7 %14,15. Une autre mesure reprĂ©sentative de la gravitĂ© de la FPI est la capacitĂ© de diffusion du monoxyde de carbone (DLCO). Cet indicateur mesure la capacitĂ© de diffusion des gaz entre les alvĂ©oles et lâhĂ©moglobine Ă travers lâĂ©pithĂ©lium alvĂ©olaire et lâendothĂ©lium des capillaires16. La fibrose pulmonaire rĂ©duit la capacitĂ© dâĂ©change gazeux. La DLCO est corrĂ©lĂ©e Ă lâatteinte pulmonaire observĂ©e radiologiquement et est associĂ©e Ă la capacitĂ© dâexercice des patients pouvant ĂȘtre mesurĂ©e par des tests de marche12
Physiopathologie 6,17
II
La rĂ©paration tissulaire Ă la suite dâune lĂ©sion est un phĂ©nomĂšne physiologique essentiel. Des fibroblastes migrent vers le site lĂ©sĂ©, sĂ©crĂštent de la matrice extracellulaire afin de combler lâespace vacant et laissent derriĂšre eux une cicatrice18 Dans certaines circonstances pathologiques, ce processus normal persiste et sâamplifie de façon disproportionnĂ©e. La FPI est conceptualisĂ©e comme une dĂ©rĂ©gulation du processus de rĂ©paration des cellules Ă©pithĂ©liales alvĂ©olaires causant un remodelage tissulaire suffisamment important pour empĂȘcher son fonctionnement6,17
La pathogenĂšse de la FPI implique lâinteraction complexe entre des facteurs gĂ©nĂ©tiques prĂ©disposants, des expositions environnementales et une accĂ©lĂ©ration des changements biologiques associĂ©s au vieillissement6
Plusieurs Ă©tudes ont identifiĂ© des mutations gĂ©nĂ©tiques associĂ©es Ă la FPI, et jusquâĂ 30 %des patients seraient porteur de ces mutations19. Les principaux variants gĂ©nĂ©tiques responsables de FPI familiale affectent la fonction de maintenance des tĂ©lomĂšres (ex. : transcriptase inverse de la tĂ©lomĂ©rase). Ces mutations causent une rĂ©duction de la longueur des tĂ©lomĂšres, notamment observable sur les cellules Ă©pithĂ©liales alvĂ©olaires de type 2 qui jouent un rĂŽle dans le renouvellement de lâĂ©pithĂ©lium alvĂ©olaire.
Un autre polymorphisme gĂ©nĂ©tique frĂ©quent est un variant du gĂšne encodant la mucine 5B (MUC5B)19. La MUC5B est impliquĂ©e dans la clairance mucociliaire et la dĂ©fense de lâhĂŽte aux poumons. La prĂ©sence de cette mutation altĂšre ainsi des mĂ©canismes de protection des alvĂ©oles.
CAS CLINIQUE 1/2
Monsieur CR, 78 ans, se plaint dâessoufflements qui progressent depuis plusieurs mois. Ses symptĂŽmes Ă©taient lĂ©gers initialement, mais il remarque quâil doit maintenant reprendre son souffle quand il marche jusquâau dĂ©panneur Ă cĂŽtĂ© de la maison. Il marchait cette distance sans problĂšme lâan dernier. Depuis quelques semaines, il trouve quâil tousse plus souvent sans avoir de sĂ©crĂ©tions et il est plus fatiguĂ©. Il a pris un sirop contre la toux sans amĂ©lioration. AprĂšs lui avoir fait une radiographie pulmonaire, son mĂ©decin de famille le dirige vers un pneumologue. Il passe un scan des poumons qui montre des lĂ©sions en rayons de miel. Le pneumologue lui annonce un diagnostic de fibrose pulmonaire idiopathique et lui explique lâĂ©volution de la maladie. Il lui propose de commencer un traitement dans les prochaines semaines parmi deux options possibles, en lui remettant un dĂ©pliant dâinformation. Monsieur CR se demande quel traitement choisir et sâinquiĂšte au sujet de la quantitĂ© dâeffets indĂ©sirables. Il passe chercher ses prescriptions habituelles Ă la pharmacie et vous demande votre avis. Il est connu pour de lâhypertension, de la fibrillation auriculaire - pour laquelle il prend de lâapixaban - et de lâarthrose aux genoux. Il nâa jamais fumĂ© et prend deux verres de vin tous les jours.
Des expositions environnementales entraĂźnant un dommage rĂ©pĂ©tĂ© aux cellules Ă©pithĂ©liales alvĂ©olaires sont identifiĂ©es comme Ă©tant un facteur de risque de FPI. Le tabagisme est le facteur de risque le mieux documentĂ©20. Le mĂ©canisme de contribution de la fumĂ©e de cigarette au dĂ©veloppement de la FPI demeure incertain. Une hypothĂšse est que le stress oxydatif induit par la fumĂ©e du tabac causerait une blessure de lâĂ©pithĂ©lium. Lâexposition au bĂ©tail, Ă la poussiĂšre de bois, de mĂ©tal ou de pierre est un autre facteur de risque17.
LâĂąge avancĂ© est un facteur de risque important de FPI. Des changements cellulaires et molĂ©culaires associĂ©s au vieillissement sont observĂ©s de façon exagĂ©rĂ©e ou prĂ©maturĂ©e chez les patients atteints de FPI. Ces changements sont entre autres observĂ©s dans les cellules Ă©pithĂ©liales alvĂ©olaires de type 2. Elles prĂ©sentent des modifications associĂ©es au vieillissement comme lâinstabilitĂ© gĂ©nomique, la dĂ©gradation des tĂ©lomĂšres et la dysfonction mitochondriale21.
Le recrutement, lâactivation et la prolifĂ©ration de fibroblastes et de myofibroblastes sont des Ă©lĂ©ments physiopathologiques centraux de la FPI6,17. Lorsque les cellules Ă©pithĂ©liales alvĂ©olaires subissent un dommage tissulaire, elles sĂ©crĂštent plusieurs cytokines et facteurs de croissance, incluant le facteur de croissance transformant (TGF ) bĂȘta-1 et le facteur de croissance dĂ©rivĂ© des plaquettes (PDGF )17. Ces mĂ©diateurs favorisent la diffĂ©renciation des fibroblastes pulmonaires en myofibroblastes. Ces cellules sont responsables de la production de matrice extracellulaire, un composĂ© rigide entre autres constituĂ© de collagĂšne. Dans le processus normal de cicatrisation, les myofibroblastes sont dĂ©truits lorsque le dommage tissulaire est comblĂ©. En prĂ©sence dâune FPI, les myofibroblastes rĂ©sistent au processus dâapoptose et persistent dans les alvĂ©oles en sĂ©crĂ©tant de façon prolongĂ©e la matrice extracellulaire. Son accumulation dans lâinterstice pulmonaire entraĂźne une dĂ©formation de lâarchitecture alvĂ©olaire. La composition de la matrice extracellulaire est altĂ©rĂ©e lors dâune FPI et prĂ©sente une rigiditĂ© plus importante. Par un mĂ©canisme non Ă©lucidĂ©, cette matrice extracellulaire stimule Ă son tour lâactivitĂ© des myofibroblastes. Une boucle de rĂ©troaction positive entre les myofibroblastes et la matrice extracellulaire sâenclenche, accĂ©lĂ©rant le dĂ©veloppement de fibrose17
Principes et objectifs de traitement8,11
La FPI est une maladie progressive, irrĂ©versible et incurable. Les objectifs de traitement peuvent varier selon le stade de la maladie. En phase initiale, lâobjectif thĂ©rapeutique est de ralentir le dĂ©clin de la fonction pulmonaire et ainsi retarder lâinsuffisance respiratoire terminale. La diminution du risque dâexacerbations aiguĂ«s est Ă©galement souhaitĂ©e. Si la maladie devient plus symptomatique, lâamĂ©lioration de la qualitĂ© de vie et de la capacitĂ© fonctionnelle sera visĂ©e.
Lorsque la maladie progresse davantage, les soins palliatifs peuvent faire partie de lâapproche thĂ©rapeutique. Lâapproche palliative nâest pas limitĂ©e Ă la phase terminale, mais peut ĂȘtre commencĂ©e plus tĂŽt afin de soulager la dyspnĂ©e rĂ©fractaire et la toux. La transplantation pulmonaire peut ĂȘtre une avenue thĂ©rapeutique pour les patients plus jeunes et ne prĂ©sentant pas de comorbiditĂ©s importantes. La FPI a Ă©tĂ© la principale indication de greffe pulmonaire rĂ©alisĂ©e au Canada de 2006 Ă 201522
Approches non pharmacologiques
Cessation tabagique
Le tabagisme est un facteur de risque Ă©tabli de FPI et pourrait augmenter de 60 % le risque de dĂ©velopper la maladie20. La cessation tabagique est un Ă©lĂ©ment important dans la prise en charge des patients recevant un diagnostic de FPI. LâarrĂȘt tabagique pourrait ralentir la progression de la maladie et est une condition essentielle pour recevoir de lâoxygĂ©nothĂ©rapie Ă domicile. Le pharmacien a un rĂŽle Ă jouer pour accompagner le patient dans son arrĂȘt tabagique.
Réadaptation pulmonaire
La rĂ©adaptation pulmonaire est un programme dâexercice physique structurĂ© et encadrĂ© par une Ă©quipe multidisciplinaire (pneumologue, kinĂ©siologue, inhalothĂ©rapeute). Les exercices rĂ©alisĂ©s visent Ă amĂ©liorer les fonctions musculaire, cardiovasculaire et respiratoire. Selon les conditions du programme, la rĂ©adaptation peut avoir lieu Ă domicile ou dans un centre dĂ©diĂ©. Les Ă©tudes menĂ©es auprĂšs de patients atteints de FPI montrent que ces programmes peuvent augmenter la tolĂ©rance Ă lâeffort, diminuer la dyspnĂ©e et amĂ©liorer la qualitĂ© de vie23.
Oxygénothérapie
La progression de la maladie entraĂźne Ă©ventuellement une insuffisance respiratoire hypoxĂ©mique. Dans un premier temps, il est frĂ©quent quâune dĂ©saturation soit uniquement observĂ©e lors des efforts physiques. De lâoxygĂ©nothĂ©rapie de dĂ©ambulation est alors administrĂ©e chez ces patients. Ce type dâoxygĂ©nothĂ©rapie peut ĂȘtre requis pour permettre la participation Ă un programme de rĂ©adaptation pulmonaire. Par la suite, une supplĂ©mentation en oxygĂšne Ă long terme est indiquĂ©e chez les patients dont le gaz artĂ©riel au repos montre une pression partielle dâoxygĂšne (PaO2) infĂ©rieure ou Ă©gale Ă 55 mm de Hg, ou une PaO2 infĂ©rieure Ă 60 mm de Hg chez les patients prĂ©sentant de lâhypertension pulmonaire ou une insuffisance cardiaque droite.24
Vaccination
Aucune Ă©tude spĂ©cifique nâa Ă©tĂ© menĂ©e sur la vaccination des patients atteints de FPI. Les recommandations du Programme dâimmunisation du QuĂ©bec (PIQ) pour les patients atteints de maladies chroniques sâappliquent toutefois Ă cette population. Le vaccin polysaccharidique contre le pneumocoque (Pneumovax-23MD) et la vaccination annuelle contre lâinfluenza sont donc requis25. Le vaccin conjuguĂ© contre le pneumocoque (Prevnar-13MD ou Prevnar-20MD) nâest pas indiquĂ©, selon le PIQ, sauf si ces patients sont immunosupprimĂ©s25. Le pronostic des patients prĂ©sentant une FPI est moins bon en cas dâinfection par le virus SARS-CoV-226
Le maintien dâune vaccination Ă jour contre la COVID-19 est donc primordial 25
Traitements
Les hypothĂšses physiopathologiques initiales sur la maladie laissaient penser que le point de dĂ©part du processus fibrotique Ă©tait de nature inflammatoire. Par consĂ©quent, lâimmunodĂ©pression et la corticothĂ©rapie ont Ă©tĂ© lâapproche historiquement utilisĂ©e pour traiter la FPI. LâĂ©tude randomisĂ©e contrĂŽlĂ©e PANTHER 27, rĂ©alisĂ©e en 2012, a montrĂ© quâune thĂ©rapie Ă base de prednisolone et dâazathioprine augmentait la mortalitĂ©, le risque dâexacerbations aiguĂ«s et dâeffets indĂ©sirables. Les rĂ©sultats de cette Ă©tude ont menĂ© Ă lâarrĂȘt du recours Ă lâimmunodĂ©pression dans le traitement de la FPI. Les anticoagulants ainsi que les mĂ©dicaments utilisĂ©s en hypertension pulmonaire (ex. : bosentan, sildĂ©nafil) ont Ă©tĂ© Ă©valuĂ©s en FPI et ne se sont pas rĂ©vĂ©lĂ©s efficaces dans les Ă©tudes cliniques28.
SUIVI ET SURVEILLANCE DE LA THĂRAPIE 40,44
TRAITEMENT RĂGIME POSOLOGIQUE
Nintédanib Dose usuelle : 150 mg BID
Dose réduite si intolérance : 100 mg BID
Prise avec de la nourriture
Pirfénidone Dose usuelle :
1 capsule ou comprimé (267 mg) TID x 7 jours, puis
2 capsules ou comprimés (534 mg) TID x 7 jours, puis
3 capsules ou comprimés (801 mg) TID
1 comprimé de 801 mg est disponible lorsque la dose maximale est bien tolérée.
AprÚs une interruption de traitement, reprendre à la dose de départ.
Prise avec de la nourriture
EFFETS INDĂSIRABLES SUIVI
n Diarrhées (trÚs fréquent)
n Nausées, douleur abdominale
n Hépatotoxicité
n Hypertension
n Risque de saignement
n Diarrhées, nausées et dyspepsie
n Hépatotoxicité
n Ătourdissements
n Ăruptions cutanĂ©es
n Fréquence des diarrhées et prise adéquate du lopéramide si nécessaire
n Poids
n Bilan hépatique
n Tension artérielle
n GravitĂ© des nausĂ©es et capacitĂ© de sâalimenter
n Apparition dâune rĂ©action cutanĂ©e
n Bilan hépatique
Traitement antifibrotique
Une meilleure comprĂ©hension de la maladie a permis de cibler lâĂ©lĂ©ment central de la physiopathologie de la FPI, câest-Ă -dire lâaccumulation anormale de fibrose causĂ©e par lâactivation des fibroblastes. Les mĂ©dicaments indiquĂ©s dans le traitement de la FPI, le nintĂ©danib et la pirfĂ©nidone, se nomment antifibrotiques.
Lâobjectif thĂ©rapeutique des antifibrotiques est de ralentir le dĂ©clin de la fonction pulmonaire. La fonction pulmonaire perdue ne peut pas ĂȘtre retrouvĂ©e. Il nâest Ă©galement pas attendu que la prise du traitement entraĂźne une diminution des symptĂŽmes de toux ou de dyspnĂ©e.
Les experts recommandent généralement que le traitement soit amorcé au moment du diagnostic de FPI. Lorsque le diagnostic est posé et que la fonction pulmonaire est
normale, les patients souhaitent parfois une pĂ©riode dâobservation de la maladie avant lâinitiation du traitement, par crainte des effets indĂ©sirables11. Les donnĂ©es indiquent cependant que le dĂ©clin de la fonction pulmonaire surviendra inĂ©vitablement et au mĂȘme rythme chez ces patients29. Les patients avec une FPI grave, dĂ©finie comme une capacitĂ© vitale forcĂ©e (CVF) de moins de 50 % ou une capacitĂ© de diffusion du monoxyde de carbone (DLCO) de moins de 30 %, nâĂ©taient pas inclus dans les Ă©tudes cliniques14,15,30. Des Ă©tudes observationnelles donnent Ă penser quâun ralentissement du dĂ©clin de la fonction pulmonaire serait quand mĂȘme observĂ© dans cette population. Le bĂ©nĂ©fice dâun traitement Ă ce stade avancĂ© de la maladie est incertain et est Ă©valuĂ© au cas par cas31-33
Les lignes directrices internationales de 2022 ne font pas de recommandation sur lâutilisation prĂ©fĂ©rentielle dâun antifibrotique par rapport Ă un autre. En effet, aucune Ă©tude dâenvergure nâa Ă©tabli de diffĂ©rence dâefficacitĂ© entre le nintĂ©danib et la pirfĂ©nidone. Le choix entre les deux molĂ©cules repose donc sur les prĂ©fĂ©rences du patient par rapport aux diffĂ©rents profils dâeffets indĂ©sirables et aux rĂ©gimes posologiques8. Les effets indĂ©sirables de chaque antifibrotique sont rĂ©sumĂ©s dans lâencadrĂ© Suivi et surveillance de la thĂ©rapie
Le traitement antifibrotique est gĂ©nĂ©ralement poursuivi Ă long terme, tant quâil est bien tolĂ©rĂ©, mĂȘme si les Ă©tudes cliniques nâont durĂ© que 12 mois. Des donnĂ©es observationnelles indiquent que le bĂ©nĂ©fice des traitements est maintenu sur des pĂ©riodes de plusieurs annĂ©es34,35. La RĂ©gie de lâassurance maladie du QuĂ©bec (RAMQ) Ă©met comme critĂšre de remboursement du traitement que la CVF ne doit pas avoir diminuĂ© de plus de 10 % de la valeur prĂ©dite sur une pĂ©riode de 12 mois36 Les patients prĂ©sentant une telle diminution de la CVF verraient peut-ĂȘtre tout de mĂȘme un bĂ©nĂ©fice Ă poursuivre le traitement pour limiter la vitesse du dĂ©clin, mais cela demeure incertain11
Nintédanib (OfevMD)
Le nintĂ©danib est un inhibiteur de tyrosine kinase ciblant les rĂ©cepteurs du facteur de croissance de lâendothĂ©lium vasculaire (VEGF), du facteur de croissance dĂ©rivĂ© des plaquettes (PDGF) et du facteur de croissance des fibroblastes (FGF)37 Initialement, le nintĂ©danib a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© comme traitement ciblĂ© contre le cancer. Il a par la suite Ă©tĂ© reconnu que son mĂ©canisme dâaction visait des cytokines impliquĂ©es dans la physiopathologie de la FPI. Lâinhibition des diffĂ©rents facteurs de croissance rĂ©duit la migration des fibroblastes, leur diffĂ©renciation en myofibroblastes et la sĂ©crĂ©tion de matrice extracellulaire qui en rĂ©sulte37
Deux Ă©tudes randomisĂ©es contrĂŽlĂ©es, INPULSIS-1 et INPULSIS-214, ont Ă©valuĂ© le nintĂ©danib en comparaison avec un placĂ©bo auprĂšs de patients avec un diagnostic de FPI, sur une pĂ©riode de 52 semaines (voir le tableau III Ă la page 26). Les patients avec une CVF de moins de 50 % Ă©taient exclus. Le dĂ©clin de la CVF a Ă©tĂ© rĂ©duit de 110 ml/an avec le traitement en comparaison avec le placĂ©bo. Dans lâanalyse combinĂ©e des deux Ă©tudes, une diminution statistiquement significative de 30 % des exacerbations aiguĂ«s suspectĂ©es ou confirmĂ©es a Ă©tĂ© observĂ©e. Les rĂ©sultats indiquent une tendance non significative de diminution de la mortalitĂ© (rapport de risque : 0,70 [0,43 - 1,12]). Les patients ayant participĂ© aux Ă©tudes INPULSIS ont poursuivi la prise de nintĂ©danib et ont Ă©tĂ© suivis sur une pĂ©riode allant de 16 Ă 68 mois34. LâefficacitĂ© du traitement sur le ralentissement du dĂ©clin de la fonction pulmonaire Ă©tait maintenue.
Lâeffet indĂ©sirable le plus courant du nintĂ©danib est la diarrhĂ©e. Dans les Ă©tudes de commercialisation, jusquâĂ 60 % des patients avaient de la diarrhĂ©e. En raison de cette toxicitĂ©, 10 % des patients ont dĂ» rĂ©duire leur dose, et 5 % des patients ont dĂ» interrompre complĂštement le traitement14. La dose usuelle et la dose rĂ©duite en cas dâintolĂ©rance est dĂ©taillĂ©e dans lâencadrĂ© Suivi et surveillance de la thĂ©rapie . La diarrhĂ©e doit ĂȘtre traitĂ©e par la prise de lopĂ©ramide au besoin afin de permettre la poursuite du traitement. Lâobjectif est dâobtenir moins de quatre selles par jour et que les diarrhĂ©es nâaient pas de rĂ©percussion sur la vie quotidienne du patient38. Si cet objectif nâest pas atteint malgrĂ© la >
prise de lopĂ©ramide, une rĂ©duction de dose ou un arrĂȘt temporaire du traitement est requis. La gestion des diarrhĂ©es est un Ă©lĂ©ment important des conseils devant ĂȘtre remis au patient (voir Conseils aux patients et aux patientes ).
La nausĂ©e, les vomissements, la douleur abdominale et la perte dâappĂ©tit sont dâautres effets indĂ©sirables gastro-intestinaux possibles. Le poids doit ĂȘtre vĂ©rifiĂ© pĂ©riodiquement afin de dĂ©tecter une perte pondĂ©rale.
CONSEILS AUX PATIENTS ET PATIENTES 40,44
Généralités
n La FPI est une maladie qui progresse avec le temps. Les médicaments antifibrotiques ne guérissent pas la maladie, mais permettent de ralentir sa progression. Il est normal que vous ne vous sentiez pas mieux en prenant le traitement.
n La cessation tabagique est primordiale pour ralentir la progression de la maladie, Ă©viter lâaggravation dâune maladie pulmonaire obstructive chronique concomitante et assurer lâefficacitĂ© des traitements.
n En raison de lâatteinte pulmonaire, il est important de maintenir une vaccination Ă jour contre les infections respiratoires, comme le pneumocoque, lâinfluenza et la COVID-19.
Traitements pharmacologiques
Pour la prise de nintédanib :
n Le mĂ©dicament doit ĂȘtre pris deux fois par jour avec de la nourriture.
n Les diarrhĂ©es sont frĂ©quentes avec le traitement. Des mĂ©dicaments contre la diarrhĂ©e peuvent ĂȘtre nĂ©cessaires et il faut contacter votre professionnel de la santĂ© si les diarrhĂ©es sont trop frĂ©quentes.
n Il est possible que votre appétit soit diminué. Il faut surveiller si une perte de poids importante survient.
n Votre tension artĂ©rielle devrait ĂȘtre mesurĂ©e pĂ©riodiquement pendant le traitement pour dĂ©tecter une hypertension artĂ©rielle.
n Des prises de sang doivent ĂȘtre faites pour sâassurer que le traitement ne cause pas de toxicitĂ© au foie. Votre consommation dâalcool devrait ĂȘtre limitĂ©e aux recommandations dâĂducâalcool.
Pour la prise de pirfénidone :
n Le mĂ©dicament doit ĂȘtre pris trois fois par jour avec de la nourriture.
n Pour Ă©viter des rĂ©actions cutanĂ©es, il faut limiter son exposition au soleil, particuliĂšrement entre 10 h et 15 h, et appliquer de lâĂ©cran solaire si câest le cas.
n Il est possible dâavoir de la nausĂ©e, des diarrhĂ©es et des Ă©tourdissements avec le traitement.
n Des prises de sang doivent ĂȘtre faites pour sâassurer que le traitement ne cause pas de toxicitĂ© au foie. Votre consommation dâalcool devrait ĂȘtre limitĂ©e aux recommandations dâĂducâalcool.
Des cas dâhĂ©patotoxicitĂ©, grave dans certains cas, ont Ă©tĂ© observĂ©s en postcommercialisation du nintĂ©danib. Le bilan hĂ©patique (ALT, AST et bilirubine) devrait ĂȘtre surveillĂ© chaque mois durant trois mois, puis tous les trois mois ensuite39,40. Le risque dâhĂ©patotoxicitĂ© est plus Ă©levĂ© au dĂ©but du traitement.
Les inhibiteurs de tyrosine kinase ayant un effet sur le VEGF, comme le nintĂ©danib, induisent une vasoconstriction artĂ©rielle, ce qui peut causer de lâhypertension41. La tension artĂ©rielle doit ĂȘtre mesurĂ©e pĂ©riodiquement pendant le traitement. Les patients hypertendus devraient ĂȘtre plus attentifs Ă une variation de leur tension.
Le nintĂ©danib peut augmenter le risque de saignement. Une faible augmentation des hĂ©morragies a Ă©tĂ© observĂ©e dans les Ă©tudes cliniques et il sâagit dâun effet indĂ©sirable connu avec dâautres inhibiteurs du VEGF14. Pour cette raison, le nintĂ©danib devrait ĂȘtre utilisĂ© avec prudence chez les patients prenant des anticoagulants ou une double thĂ©rapie antiplaquettaire40. Une faible augmentation du risque de perforation gastro-intestinale (<1 %) a Ă©tĂ© observĂ©e dans les Ă©tudes cliniques. Le nintĂ©danib ne possĂšde pas de propriĂ©tĂ©s immunodĂ©pressives et nâest pas associĂ© Ă un risque accru dâinfections.
Le nintĂ©danib est un substrat de la glycoprotĂ©ine P (P-GP) et est mĂ©tabolisĂ© de façon moindre par le cytochrome P450 3A4 (CYP3A4). Les inhibiteurs (ex. : posaconazole, Ă©rythromycine) et les inducteurs puissants (ex. : rifampicine, carbamazĂ©pine) de la P-GP et du CYP3A4 devraient faire lâobjet dâun suivi Ă©troit40
Pirfénidone (EsbrietMD)
Le facteur de croissance transformant (TGF) bĂȘta-1 est libĂ©rĂ© par les cellules alvĂ©olaires Ă©pithĂ©liales en rĂ©ponse Ă un dommage. Cette cytokine stimule plusieurs processus impliquĂ©s dans la physiopathologie de la FPI, comme la prolifĂ©ration des fibroblastes, la diffĂ©renciation des myofibroblastes et la sĂ©crĂ©tion de matrice
extracellulaire. La pirfĂ©nidone exerce son action antifibrotique en diminuant lâeffet du TGF bĂȘta-1. Le mĂ©canisme molĂ©culaire de cette inhibition demeure imprĂ©cis42
Plusieurs Ă©tudes cliniques ont Ă©valuĂ© la pirfĂ©nidone sur la FPI. Le programme dâĂ©tude CAPACITY comportait deux Ă©tudes randomisĂ©es contrĂŽlĂ©es Ă©valuant lâefficacitĂ© de la pirfĂ©nidone comparĂ©e Ă un placĂ©bo, sur une pĂ©riode de 72 semaines30. LâĂ©tude CAPACITY-1 a montrĂ© un dĂ©clin de la CVF, exprimĂ© en pourcentage de la valeur prĂ©dite, de 8,0 % avec la pirfĂ©nidone Ă dose de 2403 mg par jour comparĂ©e Ă 12,4 % pour le placĂ©bo (p = 0,001). La diminution du dĂ©clin de la CVF observĂ©e dans lâĂ©tude CAPACITY-1 ne sâest pas rĂ©pĂ©tĂ©e dans lâĂ©tude CAPACITY-2. Le dĂ©clin de la CVF Ă©tait de 9,0 % avec la pirfĂ©nidone et de 9,6 % avec le placĂ©bo (p = 0,501). En raison de ces rĂ©sultats mitigĂ©s, les agences dâapprobation rĂ©glementaire ont requis quâune Ă©tude additionnelle soit rĂ©alisĂ©e.
Câest ainsi que lâessai randomisĂ© contrĂŽlĂ© ASCEND15 a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©. Cet essai a Ă©tudiĂ© la pirfĂ©nidone comparĂ©e Ă un placĂ©bo chez des patients atteints de FPI lĂ©gĂšre Ă modĂ©rĂ©e, sur une pĂ©riode de 52 semaines (voir tableau III ). Le dĂ©clin de la CVF a Ă©tĂ© rĂ©duit de 193 ml chez les patients recevant le traitement en comparaison avec ceux du groupe contrĂŽle. Une tendance non statistiquement significative de diminution de la mortalitĂ© a Ă©tĂ© observĂ©e (rapport de risque : 0,55 [0,26 - 1,15]). Les rĂ©sultats de lâĂ©tude ASCEND ont permis de confirmer lâefficacitĂ© de la pirfĂ©nidone. Les patients ayant reçu la pirfĂ©nidone dans les Ă©tudes cliniques et qui ont poursuivi le traitement Ă long terme ont Ă©tĂ© suivis sur une durĂ©e mĂ©diane de 2,4 ans35 Ces Ă©tudes de suivi indiquent que le ralentissement du dĂ©clin de la CVF se maintient dans le temps.
Les effets indĂ©sirables de la pirfĂ©nidone sont principalement gastro-intestinaux : nausĂ©es, vomissements, dyspepsie et diarrhĂ©es. Puisque ce sont des effets dosesdĂ©pendants, le schĂ©ma posologique prĂ©voit une augmentation graduelle des doses en dĂ©but de traitement. Les doses recommandĂ©es de pirfĂ©nidone sont dĂ©taillĂ©es dans lâencadrĂ© Suivi et surveillance de la thĂ©rapie . La prise au moment du repas ou dâune collation est requise pour amĂ©liorer la tolĂ©rance. Des inhibiteurs de la pompe Ă protons (IPP) et des prokinĂ©tiques, comme le mĂ©toclopramide, peuvent ĂȘtre tentĂ©s pour limiter certains effets gastro-intestinaux43
La pirfĂ©nidone est un mĂ©dicament photosensibilisant pouvant causer des Ă©ruptions cutanĂ©es. Les patients peuvent prĂ©venir ces toxicitĂ©s en limitant leur exposition au soleil et en appliquant un Ă©cran solaire avec un facteur de protection solaire de 5044 Pour des Ă©rythĂšmes plus importants, lâutilisation de corticostĂ©roĂŻdes topiques et une rĂ©duction de dose ou lâarrĂȘt temporaire du traitement peuvent ĂȘtre requis45. Les recommandations sur la protection solaire doivent faire partie du conseil au patient (voir Conseils aux patients et aux patientes ).
Une perturbation asymptomatique du bilan hĂ©patique peut survenir pendant le traitement et des cas dâhĂ©patotoxicitĂ© grave ont Ă©tĂ© associĂ©s Ă la pirfĂ©nidone46
Le fabricant recommande un suivi mensuel du bilan hĂ©patique durant 6 mois puis tous les 3 mois par la suite44. Des Ă©tourdissements et de la fatigue peuvent ĂȘtre associĂ©s au traitement de pirfĂ©nidone. La prise avec de la nourriture rĂ©duit les pics de concentrations atteints, ce qui diminue la frĂ©quence des Ă©tourdissements44
La pirfĂ©nidone a un mĂ©tabolisme hĂ©patique principalement effectuĂ© par le cytochrome P450 (CYP) 1A2 et dans une moindre mesure par les CYP 2C9, 2C19 et 2D6. Lâutilisation concomitante dâinhibiteurs puissants du CYP1A2 (ex. : fluvoxamine) est contre-indiquĂ©e. Une diminution de dose de pirfĂ©nidone est requise en cas de prise concomitante avec la ciprofloxacine, un inhibiteur modĂ©rĂ© du CYP1A2. Il faut Ă©viter lâadministration simultanĂ©e dâun inhibiteur du CYP1A2 et dâinhibiteurs des voies mĂ©taboliques secondaires de la pirfĂ©nidone tels que lâomĂ©prazole, lâamiodarone ou le bupropion44
Le tabagisme induit la synthĂšse dâenzymes hĂ©patiques de façon marquĂ©e pour le CYP1A247. Chez un patient qui fume, la clairance de la pirfĂ©nidone sera augmentĂ©e, ce qui cause une diminution de lâexposition au traitement44. Il faut donc Ă©viter de
fumer la cigarette. Les inducteurs pharmacologiques du CYP1A2 (ex. : phĂ©nytoĂŻne) et du CYP2C9 (ex. : rifampicine, carbamazĂ©pine) doivent Ă©galement ĂȘtre Ă©vitĂ©s.
Traitement de lâhyperaciditĂ© gastrique
LâhyperaciditĂ© gastrique est frĂ©quemment prĂ©sente chez les patients atteints de FPI, accompagnĂ©e ou non de symptĂŽmes de reflux gastro-Ćsophagien (RGO)48
III RĂSUMĂ DES ĂTUDES PRINCIPALES EN FPI14,15
TOTAL DE 555 PATIENTS
Inclusion
n Diagnostic confirmé de FPI
n Ăge : 40 Ă 80 ans
n CVF de 50Â % Ă 70Â %
n DLCO 30Â % Ă 90Â %
n Capacité > 150 m au test de marche de 6 minutes
Exclusion
n Tests spirométriques compatibles avec une MPOC ou un asthme concomitants
n Tabagisme actif
n DFGe moins que 30 ml/min
INPULSIS 1 ET 2 (2014) TOTAL DE 1066 PATIENTS
Inclusion
n Diagnostic confirmé de FPI dans les 5 derniÚres années
n Ăge > 40 ans
n CVF > 50Â %
n DLCO 30Â % Ă 79Â %
Exclusion
n Tests spirométriques compatibles avec une MPOC ou un asthme concomitants
n Anticoagulation ou double thérapie antiplaquettaire
Intervention
Pirfénidone 2403 mg par jour durant 52 semaines
Comparateur Placébo
Objectif primaire
n Variation de la CVF : -235 ml (pirfénidone) vs -428 m (placébo). Différence de 193 ml (p < 0,001)
Objectifs secondaires
n Exacerbations aiguës : non rapportées
n Mortalité toute cause : 4 % (pirfénidone) vs 7,2 % (placébo). HR 0,55 (0,26-1,15).
Effets indésirables
n Augmentation des éruptions cutanées, nausées, vomissements, dyspepsie, perte de poids, fatigue et étourdissements dans le groupe pirfénidone.
Intervention
Nintédanib 150 mg BID durant 52 semaines
Comparateur Placébo
Objectif primaire
Variation de la CVF
n INPULSIS-1 : -115 ml (nintédanib) vs -240 ml (placébo). Différence de 125 ml (p < 0,001)
n INPULSIS-2 : -114 ml (nintédanib) vs -207 ml (placébo). Différence de 94 ml (p < 0,001)
Objectifs secondaires*
n Exacerbations aiguës : 4,9 % (nintédanib) vs 7,6 % (placébo). HR : 0,64 (0,39-1,05).
n Mortalité toute cause : 5,5 % (nintédanib) vs 7,8 % (placébo). HR 0,70 (0,43-1,12).
Effets indésirables
n Augmentation des diarrhées, des nausées, des vomissements et de la perte de poids dans le groupe nintédanib.
Le dĂ©veloppement dâune hernie hiatale, une condition mĂ©dicale prĂ©disposant au RGO, est Ă©galement plus frĂ©quent8. LâhyperaciditĂ© gastrique est un facteur de risque dâaspiration de petites quantitĂ©s du contenu gastrique. Ces Ă©vĂ©nements appelĂ©s microaspirations sont associĂ©s Ă un risque de pneumonite. LâhypothĂšse Ă©mise est que ce mĂ©canisme pourrait contribuer Ă la dĂ©gradation de la fonction pulmonaire en FPI.
Une Ă©tude rĂ©trospective a rapportĂ© que les traitements antiacides Ă©taient associĂ©s Ă une diminution de mortalitĂ© dans une population de patients atteints de FPI49. BasĂ©es sur ces donnĂ©es, des lignes directrices antĂ©rieures28 ont suggĂ©rĂ© quâun traitement pour augmenter le pH gastrique (ex. : IPP) pourrait ĂȘtre employĂ© pour amĂ©liorer la fonction pulmonaire. Les IPP Ă©taient donc rĂ©guliĂšrement utilisĂ©s dâemblĂ©e chez les patients atteints de FPI, sans Ă©gard Ă la prĂ©sence de symptĂŽmes de RGO. De nouvelles Ă©tudes remettent en cause cette pratique. Les lignes directrices internationales les plus rĂ©centes8 recommandent de ne pas donner de traitement antiacide pour amĂ©liorer la condition respiratoire en lâabsence de symptĂŽmes de RGO.
Traitement de lâhypertension pulmonaire
Lâhypertension pulmonaire est une comorbiditĂ© frĂ©quemment rencontrĂ©e chez les patients atteints de FPI lorsque la maladie progresse. LâhypoxĂ©mie rĂ©sultant de la fibrose du parenchyme pulmonaire entraĂźne une vasoconstriction des vaisseaux artĂ©riels pulmonaires. La pression de lâartĂšre pulmonaire augmente alors, ce qui exerce une charge accrue sur le ventricule droit du cĆur. Ă long terme, une insuffisance cardiaque droite, avec de lâĆdĂšme des membres infĂ©rieurs et de la dyspnĂ©e, peut se dĂ©velopper50. Une restriction hydrosodĂ©e est recommandĂ©e et un traitement de soutien avec des diurĂ©tiques (ex. : furosĂ©mide) est offert pour diminuer les symptĂŽmes de surcharge volĂ©mique. La prĂ©sence dâhypertension pulmonaire est dĂ©pistĂ©e au moyen dâune Ă©chocardiographie transthoracique11. La prise en charge de cette comorbiditĂ© sâeffectue dans des centres spĂ©cialisĂ©s dans le traitement de lâhypertension pulmonaire.
Traitement de lâexacerbation aiguĂ«
Une exacerbation est définie comme une dégradation respiratoire aiguë présente depuis moins de 1 mois10
CAS CLINIQUE 2/2
AprĂšs discussion avec vous et avec son pneumologue, le patient dĂ©cide de commencer le traitement avec la pirfĂ©nidone. Puisquâil reçoit dĂ©jĂ un traitement anticoagulant avec de lâapixaban, le risque augmentĂ© de saignement associĂ© au nintĂ©danib rend cette molĂ©cule moins attrayante. Le patient nâest pas dĂ©rangĂ© par la prise de pirfĂ©nidone trois fois par jour. Il ne sâexpose pas beaucoup au soleil et applique dĂ©jĂ rĂ©guliĂšrement de lâĂ©cran solaire. Vous vĂ©rifiez son registre vaccinal qui est Ă jour. Vous recommandez au patient de ne prendre de lâalcool que quelques jours par semaine pour limiter le risque dâhĂ©patotoxicitĂ© au cours du traitement. Vous prĂ©voyez avec lui un suivi de sa tolĂ©rance gastro-intestinale et de ses Ă©tourdissements dans une semaine. Vous vous assurez que des bilans sanguins sont prĂ©vus pour suivre le bilan hĂ©patique.
Lâexacerbation peut ĂȘtre causĂ©e par une infection virale ou bactĂ©rienne, un mĂ©dicament, lâinhalation de particules toxiques, une chirurgie thoracique ou ne pas avoir de cause apparente (idiopathique). Il nâest pas certain que lâexacerbation reprĂ©sente une accĂ©lĂ©ration du processus de fibrose de la maladie ou un dommage aigu surajoutĂ©. Le symptĂŽme principal est une majoration de la dyspnĂ©e qui peut ĂȘtre accompagnĂ©e dâune insuffisance respiratoire hypoxĂ©mique. Le scanneur thoracique montre un aspect de verre dĂ©poli bilatĂ©ral et permet dâexclure dâautres diagnostics de dĂ©tĂ©rioration respiratoire (ex. : pneumonie bactĂ©rienne, embolie pulmonaire, etc.). Le pronostic est gĂ©nĂ©ralement mauvais, avec un taux de mortalitĂ© atteignant jusquâĂ 50 % Ă 3 mois51
Bien quâaucune Ă©tude clinique nâait Ă©valuĂ© leur efficacitĂ©, les corticostĂ©roĂŻdes systĂ©miques sont frĂ©quemment utilisĂ©s dans le traitement des exacerbations aiguĂ«s. Leur utilisation repose sur lâhypothĂšse quâun processus inflammatoire est prĂ©sent dans ce contexte52 . De la prednisone Ă dose dâenviron 1 mg/kg est utilisĂ©e, puis la dose est diminuĂ©e sur une pĂ©riode de quelques semaines11. Il convient de rappeler que les corticostĂ©roĂŻdes nâont pas de rĂŽle dans le traitement usuel de la FPI. Une prophylaxie dâinfection opportuniste Ă Pneumocystis jirovecii avec du trimĂ©thoprime-sulfamĂ©thoxazole devrait ĂȘtre administrĂ©e en raison des hautes doses de corticostĂ©roĂŻdes utilisĂ©es11. La prise de supplĂ©ments de calcium et de vitamine D est recommandĂ©e en prĂ©vention de lâostĂ©oporose induite par les
corticostĂ©roĂŻdes. Un bisphosphonate doit ĂȘtre considĂ©rĂ©, selon les facteurs de risque de fracture, lorsque la durĂ©e de la corticothĂ©rapie dĂ©passe 3 mois53
Certains experts recommandaient dâajouter aux corticostĂ©roĂŻdes un traitement immunodĂ©presseur, comme la cyclophosphamide. La cyclophosphamide est un agent alkylant utilisĂ© dans le traitement de plusieurs maladies rhumatologiques et autres pneumopathies interstitielles auto-immunes. Une Ă©tude randomisĂ©e contrĂŽlĂ©e54, rĂ©alisĂ©e en 2022, a Ă©valuĂ© lâefficacitĂ© de cet agent en exacerbation aiguĂ« de FPI. Une augmentation de la mortalitĂ© a Ă©tĂ© observĂ©e avec le traitement de cyclophosphamide. LâimmunodĂ©pression nâest donc pas recommandĂ©e dans cette situation.
Indications des antifibrotiques dans dâautres pathologies
Puisque la FPI est une pneumopathie interstitielle frĂ©quente, les Ă©tudes initiales avec des antifibrotiques ont principalement portĂ© sur cette maladie. LâefficacitĂ© des antifibrotiques est Ă©galement Ă©valuĂ©e pour dâautres indications.
La sclĂ©rodermie est une maladie chronique entraĂźnant une fibrose diffuse pouvant affecter une multitude dâorganes. La pneumopathie interstitielle est une atteinte frĂ©quente qui contribue beaucoup Ă la morbiditĂ© de la sclĂ©rodermie. LâĂ©tude randomisĂ©e contrĂŽlĂ©e SENSCIS55 a Ă©valuĂ© le nintĂ©danib, comparĂ© Ă un placĂ©bo, auprĂšs de patients atteints de fibrose pulmonaire associĂ©e Ă la sclĂ©rodermie affectant au moins 10 % des poumons. Le traitement a rĂ©duit le dĂ©clin de la CVF de 44 % par rapport au placĂ©bo, ce qui correspond Ă une rĂ©duction absolue de 41 ml/an. LâefficacitĂ© relative du traitement est comparable Ă celle observĂ©e en FPI, mais se traduit par un bĂ©nĂ©fice absolu moins marquĂ©. Cette diffĂ©rence est expliquĂ©e par la progression gĂ©nĂ©ralement moins rapide de la fibrose associĂ©e Ă la sclĂ©rodermie.
Le nintĂ©danib a Ă©galement Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© dans les pneumopathies interstitielles avec un phĂ©notype de fibrose pulmonaire progressive (FPP). La FPP dĂ©crit une pneumopathie interstitielle, autre que la FPI, qui dĂ©montre une dĂ©gradation rapide des symptĂŽmes, de lâatteinte radiologique et/ou des tests de fonction respiratoire.
Une dĂ©finition de la FFP est proposĂ©e dans les lignes directrices internationales de 2022 et repose sur la prĂ©sence de deux des trois critĂšres suivants, sur une pĂ©riode dâun an, sans cause apparente8 :
n Détérioration des symptÎmes respiratoires
n DĂ©tĂ©rioration physiologique, soit une diminution absolue de la CVF dâau moins 5 % ou une diminution absolue de la DLCO dâau moins 10 % sur une pĂ©riode dâun an
n Détérioration radiologique
Plusieurs causes de pneumopathies interstitielles peuvent rĂ©sulter en une Ă©volution clinique qui sera qualifiĂ©e de FPP. Les diagnostics les plus frĂ©quents sont la pneumopathie dâhypersensibilitĂ©, les pneumopathies interstitielles associĂ©es Ă la polyarthrite rhumatoĂŻde et Ă la sclĂ©rodermie, et la pneumopathie interstitielle non spĂ©cifique idiopathique.
LâĂ©tude randomisĂ©e contrĂŽlĂ©e INBUILD56 a Ă©valuĂ© le nintĂ©danib comparĂ© au placĂ©bo auprĂšs de patients avec une FPP affectant au moins 10 % des poumons. Le traitement permet une diminution du dĂ©clin de la CVF de 107 ml/an. Le bĂ©nĂ©fice montrĂ© dans cette population est comparable Ă celui observĂ© dans les Ă©tudes de nintĂ©danib chez des patients atteints de FPI.
Conclusion
En conclusion, la FPI est une maladie insidieuse et progressive, ayant un taux de mortalité élevé. Les traitements antifibrotiques disponibles permettent de ralentir la
progression de la maladie. Afin que ces traitements soient commencés, il faut que la maladie soit reconnue. Un diagnostic précoce est donc essentiel.
Le pharmacien peut jouer un rĂŽle important dans lâaccompagnement des patients qui prennent ces thĂ©rapies pouvant ĂȘtre mal tolĂ©rĂ©es. Le suivi des effets indĂ©sirables et lâadministration des thĂ©rapies de soutien adĂ©quates peuvent diminuer le nombre dâabandons du traitement.
La FPI est encore un domaine actif de recherche et dâautres mĂ©dicaments sont Ă lâĂ©tude57. Ils reprĂ©sentent un espoir de freiner encore davantage la progression de cette maladie. n
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Les rĂ©fĂ©rences en gras indiquent au lecteur les rĂ©fĂ©rences principales de lâarticle, telles que choisies par lâauteur.
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50. Rajagopal K, Bryant AJ, Sahay S, Wareing N, Zhou Y, Pandit LM, et al. Idiopathic pulmonary fibrosis and pulmonary hypertension: Heracles meets the Hydra. Br J Pharmacol. janv 2021;178(1):172-86.
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54. Naccache JM, Jouneau S, Didier M, Borie R, Cachanado M, Bourdin A, et al. Cyclophosphamide added to glucocorticoids in acute exacerbation of idiopathic pulmonary fibrosis (EXAFIP): a randomised, double-blind, placebo-controlled, phase 3 trial. Lancet Respir Med. jan. 2022;10(1):26 -34.
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58. Association pulmonaire du Québec. Fibrose pulmonaire [Internet]. 2022. Disponible sur : https://poumonquebec.ca/maladies/fibrose-pulmonaire/
Répondez
PĂ©riode dâaccrĂ©ditation valide 1er fĂ©vrier 2023 au 29 fĂ©vrier 2024
Donne : 2 h 30 N° dâaccrĂ©ditation : 10989
QUESTIONS DE FORMATION CONTINUE (QUESTIONS 4 Ă 10)
La fibrose pulmonaire idiopathique

4. Parmi les énoncés suivants, lequel est FAUX ?
n La FPI survient surtout chez des patients ùgés de 60 à 80 ans et touche principalement les hommes.
n Lâobjectif de traitement en FPI est dâamĂ©liorer la fonction pulmonaire mesurĂ©e par la capacitĂ© vitale forcĂ©e (CVF).
n Les principaux symptÎmes de FPI sont la dyspnée, la toux sÚche et la fatigue.
n Les symptÎmes de FPI se manifestent graduellement, ce qui entraßne des délais avant le diagnostic.
5. Parmi les Ă©noncĂ©s suivants, lequel nâest pas un bon conseil Ă donner Ă un patient atteint de FPI ?
n La cessation tabagique est primordiale pour limiter la progression de la maladie et assurer lâefficacitĂ© des traitements.
n Les patients doivent sâassurer de recevoir les vaccins contre lâinfluenza, la COVID-19 et le pneumocoque.
n Les patients devraient demeurer physiquement actifs et participer Ă un programme de rĂ©adaptation pulmonaire sâils sont admissibles.
n La diminution des symptĂŽmes des patients devrait ĂȘtre perceptible de deux Ă trois semaines aprĂšs le dĂ©but dâun traitement antifibrotique.
6. Parmi les effets indĂ©sirables suivants, lequel nâest PAS associĂ© au nintĂ©danib ?
n Diarrhées
n Anorexie
n Ăruptions cutanĂ©es et photosensibilitĂ©
n Hypertension artérielle
7. Au sujet des exacerbations aiguës de FPI, lequel des énoncés est VRAI ?
n Il nây a pas dâĂ©lĂ©ment prĂ©cipitant pouvant causer une exacerbation aiguĂ«, il sâagit toujours dâun Ă©vĂ©nement idiopathique.
n Les immunodépresseurs, comme la cyclophosphamide, sont indiqués dans le traitement des exacerbations.
n Les corticostéroïdes à dose élevée sont utilisés dans le traitement des exacerbations.
n La survenue dâune exacerbation aiguĂ« nâa pas dâimpact sur le pronostic des patients.
8. Au sujet des traitements utilisés en FPI, lequel de ces énoncés est VRAI ?
n Tous les patients atteints de FPI devraient recevoir un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) afin de réduire le risque de micro-aspiration.
n Les traitements antifibrotiques ne doivent pas ĂȘtre utilisĂ©s plus dâun an, car lâefficacitĂ© du traitement aprĂšs cette pĂ©riode nâest pas connue.
n Le nintĂ©danib cause frĂ©quemment de la diarrhĂ©e qui peut nĂ©cessiter la prise de lopĂ©ramide, la diminution de la dose ou lâarrĂȘt du traitement.
n La pirfĂ©nidone doit ĂȘtre prise Ă jeun afin de limiter les effets indĂ©sirables, comme les Ă©tourdissements.
9. Dans quel type de fibrose le nintĂ©danib ne possĂšde PAS dâindication ?
n Fibrose pulmonaire idiopathique
n Fibrose pulmonaire associée à la sclérodermie
n Fibrose pulmonaire avec un phénotype progressif
n Fibrose pulmonaire causée par la COVID-19
10. Parmi les énoncés suivants concernant la pirfénidone, lesquels sont VRAIS ?
A) Le bĂ©nĂ©fice de la pirfĂ©nidone nâest pas clairement Ă©tabli chez les patients avec une FPI grave dĂ©finie par une CVF de moins de 50 %;
B) Une augmentation de la dose de pirfénidone est requise avec la prise de ciprofloxacine;
C) Un suivi du bilan hĂ©patique est requis afin de dĂ©tecter le dĂ©veloppement dâhĂ©patotoxicitĂ©;
D) Lâexposition importante aux rayons du soleil augmente le risque de rĂ©action cutanĂ©e pendant le traitement.
n A et B
n B et C
n A, C et D
n Toutes ces réponses
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RESPONSABLE DE CETTE CHRONIQUE
RĂŽles et retombĂ©es de lâactivitĂ© du pharmacien dans la prise en charge de patients suivis en hĂ©mato-oncologie
Objectifs dâapprentissage
1. Connaßtre les données de la documentation pharmaceutique recensant les rÎles du pharmacien et les retombées de ses activités en hémato-oncologie, en établissement de santé.

2. Encourager les pharmaciens Ă se mettre en action afin dâexplorer de nouveaux modĂšles de pratique et de types dâintervention.
Introduction
La SociĂ©tĂ© canadienne du cancer prĂ©cise que « le cancer est causĂ© par un changement ou un dommage Ă un ou plusieurs gĂšnes. Ces mutations peuvent nous ĂȘtre transmises par nos parents; elles peuvent aussi rĂ©sulter de lâexposition Ă des substances carcinogĂšnes ou du processus de vieillissement naturel »1
RĂDACTION
Duc Tùm Bui, candidat au Pharm. D., Clémence Delafoy, candidate au Pharm. D., et Amélie Monnier, candidate au Pharm. D., assistants de recherche, Unité de recherche en pratique pharmaceutique, CHU Sainte-Justine, Montréal, Québec, Canada
RĂVISION
Jean-François BussiÚres, B. Pharm., M. Sc., MBA, FOPQ, FCSHP
Texte original : 17 juin 2021
Texte final : 9 janvier 2023
Les auteurs et le rĂ©viseur scientifique ne dĂ©clarent aucun conflit dâintĂ©rĂȘts liĂ© Ă la rĂ©daction de cet article.
DESCRIPTION DE LâĂTUDE
Titre de lâarticle
Impact of clinical pharmacy in oncology and hematology centers: A systematic review.
Auteurs
Oliveira CS, Silva MP, Miranda ĂKSPB, Calumby RT, de AraĂșjo-Calumby RF
Référence
J Oncol Pharm Practice 2021; 27(3) : 679â692. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33302824/
Objectifs
Identifier et commenter les preuves entourant les rĂŽles et les retombĂ©es de lâactivitĂ© des pharmaciens dans le traitement de patients atteints de cancers hĂ©matologiques.
Description de lâĂ©tude
n La recherche bibliographique a permis de recenser 745 articles; de ces articles, 17 ont Ă©tĂ© retenus selon les critĂšres dâinclusion et dâexclusion, puis analysĂ©s.
n Ces articles portaient sur un total de 4771 patients ĂągĂ©s de 0,6 Ă 63,9 ans, de pays diffĂ©rents : Ătats-Unis (n = 5), Canada (n = 3), Espagne (n = 2), France (n = 2), Singapour (n = 1), Taiwan (n = 1), Maroc (n = 1), Finlande (n = 1) et BrĂ©sil (n = 1).
n Tous les patients Ă©taient atteints de cancers hĂ©matologiques, principalement des leucĂ©mies myĂ©loĂŻdes chroniques et des lymphomes, avec une durĂ©e moyenne de suivi de 15,3 mois. Tous les patients ont bĂ©nĂ©ficiĂ© dâinterventions pharmacothĂ©rapeutiques de lâĂ©quipe pharmaceutique.
n La majorité des études étaient prospectives (9/17).
n Les Ă©tudes retenues comportaient diffĂ©rentes mĂ©thodologies : analyses qualitatives et descriptives (n = 8), Ă©tudes dâĂ©valuation de lâimpact (n = 6), Ă©tudes de cohorte (n = 2) et Ă©tudes transversales (n = 1).
n Toutes les interventions pharmaceutiques ont été effectuées dans des centres de soins en hémato-oncologie.
n Toutes les Ă©tudes retenues ont considĂ©rĂ© lâidentification des erreurs liĂ©es Ă lâutilisation des mĂ©dicaments et lâimpact des interventions sur la santĂ© des patients comme rĂ©sultat clinique principal. Trois Ă©tudes ont Ă©valuĂ© des retombĂ©es humaines (câest-Ă -dire adhĂ©sion et connaissance) dĂ©coulant des interventions pharmaceutiques et deux Ă©tudes ont Ă©valuĂ© lâimpact Ă©conomique de celles-ci.
Méthode
n La recherche a été réalisée selon la méthodologie de PICO (Population, Intervention, Comparison, Outcome).
n Les chercheurs ont effectuĂ© leur recherche dans les bases de donnĂ©es PROSPERO (il sâagit dâun registre international de revues systĂ©matiques du National Institute for Health Research) et Cochrane. Par la suite, une recherche plus poussĂ©e a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e dans Pubmed/Medline, Latin American and Caribbean Literature in Health Sciences (LILACS) et Google Scholar.
n Dans la stratĂ©gie de recherche, on a utilisĂ© la combinaison de termes relatifs Ă lâhĂ©mato-oncologie et de termes relatifs aux soins pharmaceutiques.
n Tous les articles ont Ă©tĂ© revus par trois chercheurs indĂ©pendants afin de sâassurer de la cohĂ©rence de la recherche.
n Principaux critĂšres dâinclusion :
n Ătudes publiĂ©es entre juillet 1999 et mai 2020
n Ătudes Ă©crites en anglais, en espagnol ou en portugais
n Articles de recherche originaux (documentation primaire)
n Ătudes Ă©valuant un service de pharmacien dans un centre dâhĂ©mato-oncologie
n Ătudes ayant comme population Ă lâĂ©tude des patients atteints de cancers hĂ©matologiques
n Principaux critĂšres dâexclusion :
n Ătudes comportant des mĂ©thodes non appropriĂ©es ou Ă©valuation de lâimpact et/ou analyse statistique
n Ătudes portant sur dâautres cancers que les cancers hĂ©matologiques
n Ătudes de cas et revues de littĂ©rature scientifique
Depuis quelques dĂ©cennies, le traitement du cancer est basĂ© sur le type de cancer et son emplacement. Toutefois, avec tous les progrĂšs obtenus en gĂ©nĂ©tique, les nouvelles approches thĂ©rapeutiques se fondent davantage sur une approche individualisĂ©e qui tient compte du profil gĂ©nĂ©tique de chaque patient. Ainsi, on passe progressivement dâune pharmacothĂ©rapie traditionnelle Ă une pharmacothĂ©rapie dite de prĂ©cision. Dans un rapport publiĂ© conjointement par la SociĂ©tĂ© canadienne du cancer, lâAgence de santĂ© publique du Canada et Statistique Canada, on a notĂ© quâau 1er janvier 2018, « prĂšs de 1 574 000 personnes au Canada avaient reçu un diagnostic de cancer au cours des 25 annĂ©es prĂ©cĂ©dentes et Ă©taient encore en vie Ă cette date. (âŠ) Le cancer de la prostate et le cancer colorectal reprĂ©sentaient prĂšs de la moitiĂ© (48,5 % ou 823 440 cas) de tous les cancers prĂ©valents depuis 25 ans. (âŠ) Les autres diagnostics courants incluaient le mĂ©lanome de la peau (5,5 % soit 93 890 cas), le cancer de la thyroĂŻde (5,0 % ou 84 760 cas), le cancer de la vessie (4,6 % ou 77 735 cas), le lymphome non hodgkinien (4,5 % ou 77 245 cas), le cancer de lâutĂ©rus (4,4 % soit 74 955 cas) et le cancer du poumon (4,1 % ou 68 785 cas) »2 . Au QuĂ©bec, la Fondation quĂ©bĂ©coise du QuĂ©bec estimait lâincidence du cancer Ă 158 nouveaux cas par jour en 20213
Jacolin et coll. ont noté que plus de 50 % des dépenses de médicaments en établissement de santé étaient associées au traitement de patients en oncologie alors que ceux-ci représentent une proportion trÚs limitée des activités hospitaliÚres4 Clavet et coll. ont observé que « 1 % des plus grands utilisateurs de soins publics de santé représentait un peu plus du quart (26,5 %) des dépenses publiques de soins de santé en 2016 »5.
En pratique pharmaceutique, le soin des patients atteints de cancer implique autant les pharmaciens hospitaliers que communautaires. Compte tenu du vieillissement de la population, de la survie accrue des patients atteints de cancer et du nombre croissant dâoptions thĂ©rapeutiques utilisĂ©es dans le traitement des cancers, le pharmacien doit sâintĂ©resser aux preuves entourant ses rĂŽles et leurs retombĂ©es en oncologie.
Dans cet article, nous abordons la revue systĂ©matique dâOliveira et coll., qui recense les meilleures donnĂ©es relatives aux rĂŽles et retombĂ©es de lâactivitĂ© du pharmacien dans la prise en charge de patients suivis en hĂ©mato-oncologie.
Que retenir de cette étude ? (Y compris les limites et la validité externe)
Cette revue systĂ©matique met en Ă©vidence lâimpact du pharmacien hospitalier dans la prise en charge de patients atteints de cancers hĂ©matologiques. De façon gĂ©nĂ©rale, elle respecte les bonnes pratiques de rĂ©alisation dâun tel type de revue.
En dĂ©pit de la prĂ©sence soutenue du pharmacien en oncologie depuis quelques dĂ©cennies, incluant dans la prise en charge de cancers hĂ©matologiques, cette revue systĂ©matique met en Ă©vidence un nombre relativement limitĂ© dâarticles publiĂ©s sur le sujet (n = 17) et des preuves variĂ©es et hĂ©tĂ©rogĂšnes de son impact.
Il faut noter quelques autres revues systĂ©matiques portant aussi sur lâimpact du pharmacien en oncologie qui ont Ă©tĂ© Ă©galement publiĂ©es, notamment celle de Herledan et coll. sur la rĂ©conciliation mĂ©dicamenteuse en oncologie en 20206, celle de Maleki et coll. sur les soins pharmaceutiques en oncologie ambulatoire en 20197, et celle de Segal et coll. en 20198
Liens avec la pratique
En 2016, le ministĂšre de la SantĂ© et des Services sociaux, en collaboration avec lâAssociation des pharmaciens des Ă©tablissements de santĂ© du QuĂ©bec (APES) et le ComitĂ© dâĂ©valuation de la pratique des soins pharmaceutiques (CEPSP), a publiĂ© des recommandations sur le rĂŽle du pharmacien en oncologie dans les Ă©tablissements de santĂ© (85 pages)9. Ce guide comporte 29 recommandations spĂ©cifiques rĂ©parties dans les 5 axes de la pratique pharmaceutique (soins, services, enseignement, recherche, gestion et affaires professionnelles).
Par exemple, 10 des 29 recommandations portent sur les soins pharmaceutiques. Ainsi, le CEPSP recommande que le pharmacien en oncologie :
1. « procÚde à une collecte de renseignements auprÚs de tous les patients recevant un médicament anticancéreux;
2. rĂ©alise une histoire pharmacothĂ©rapeutique de tous les patients recevant un mĂ©dicament anticancĂ©reux dans son Ă©tablissement. Celle-ci doit ĂȘtre minimalement rĂ©alisĂ©e au commencement ainsi quâĂ tout changement de protocole de traitement;
PRINCIPAUX CONSTATS
Interventions
On a évalué plusieurs interventions pharmaceutiques dans les études incluses :
n Identification de problÚmes liés aux médicaments :
n Prescription de médicaments
n Ajustement de doses de médicaments
n Prophylaxie contre les infections
n Supplémentation en électrolytes
n Substitution de médicaments
n Surveillance de la thérapie.
Le plus souvent, ces interventions ciblaient des agents antiinfectieux et, plus rarement, les agents antinéoplasiques.
n Adhésion au traitement et enseignement aux patients
n Suivi de résultats thérapeutiques
Principaux résultats
Interventions des pharmaciens sur les problÚmes liés aux médicaments
n Soins pharmaceutiques incluant les éléments suivants :
n Surveillance de la sĂ©curitĂ© dans lâutilisation des mĂ©dicaments
n Ăvaluation et gestion des interactions mĂ©dicamenteuses
n Utilisation de facteurs de stimulation des granulocytes pour la prévention de la neutropénie fébrile
n Utilisation dâantiĂ©mĂ©tiques prophylactiques
n Prévention de la lyse tumorale
n Suivi thérapeutique de médicaments à forte dose (ex. : méthotrexate)
n Suivi de perfusion contrÎlée de certains médicaments (ex. : rituximab)
n Utilisation de thérapies alternatives et complémentaires
n Les problÚmes liés aux médicaments des patients ont été relevés et évalués dans les 17 études.
n Au total, les évaluations menées par les pharmaciens ont permis de réaliser plus de 3000 interventions thérapeutiques et de relever environ 1500 problÚmes liés aux médicaments.
n Cinq articles avaient pour intervention principale lâoptimisation et lâadministration des mĂ©dicaments (ex. : ajustement de doses, prescription de mĂ©dicaments, prophylaxie contre les infections, supplĂ©mentation en Ă©lectrolytes, substitution de mĂ©dicaments et surveillance thĂ©rapeutique).
n LâĂ©tude de Farias et coll. a dĂ©montrĂ© que la dĂ©tection et la prĂ©vention des problĂšmes liĂ©s aux mĂ©dicaments a augmentĂ© de 106,5 % depuis lâimplantation de soins pharmaceutiques.
n LâĂ©tude de Delpeuch et coll. a mentionnĂ© que la prĂ©sence dâun pharmacien dans lâĂ©quipe dâhĂ©mato-oncologie avait permis de rĂ©aliser des interventions pour 12,6 % des ordonnances de patients adultes hospitalisĂ©s pour un cancer.
n LâĂ©tude de Defoe et coll. a dĂ©montrĂ© une augmentation significative du nombre de bilans comparatifs des mĂ©dicaments (400 %), dâenseignement aux patients et Ă leurs familles pour favoriser lâadhĂ©sion au traitement (132 %) et dâĂ©valuations de lâadhĂ©sion (122 %).
3. rencontre tout patient recevant une thérapie anticancéreuse, idéalement avant le début du traitement ainsi que lors de tout changement de protocole de traitement, pour un enseignement et des conseils individualisés quant à sa thérapie anticancéreuse;
4. conçoive un plan de surveillance globale de la thérapie médicamenteuse, le mette en application et en établisse les indicateurs de suivi pour tous les patients recevant un médicament anticancéreux dans son établissement;
5. assure le suivi requis de la mĂ©dication anticancĂ©reuse, notamment en ce qui a trait Ă lâapparition des effets indĂ©sirables, ou sâassure quâun collĂšgue ou un autre professionnel lâa pris en charge;
6. recoure aux analyses de laboratoire et aux paramÚtres cliniques appropriés pour effectuer la surveillance globale de la thérapie anticancéreuse;
7. entreprenne des traitements médicamenteux qui concernent, entre autres, la thérapie de soutien, ou ajuste des ordonnances de thérapies anticancéreuses, de façon à individualiser le traitement;
Impact du pharmacien sur lâadhĂ©sion au traitement
n La mise en place de soins pharmaceutiques dans les cliniques dâhĂ©mato-oncologie a contribuĂ© Ă la promotion de lâadhĂ©sion thĂ©rapeutique. Les conseils pharmaceutiques portaient notamment sur les modes dâutilisation des agents thĂ©rapeutiques, la prĂ©vention et la prise en charge dâeffets indĂ©sirables attendus (ex. : signes, symptĂŽmes et dangers associĂ©s Ă la survenue de thrombose).
n LâĂ©tude de Valgus et coll. a montrĂ© que les pharmaciens ont rĂ©alisĂ© 63 interventions dâenseignement chez 89 patients, dont plus de la moitiĂ© Ă©taient directement liĂ©es Ă lâusage dâantiĂ©mĂ©tiques, Ă la rĂ©solution dâerreurs de calcul de dosage et Ă lâajustement de traitements pour le contrĂŽle de la douleur.
n LâĂ©tude de Lam et coll. a montrĂ© que les pharmaciens favorisaient lâadhĂ©sion Ă lâimatinib chez 88,6 % des patients atteints de leucĂ©mie myĂ©loĂŻde chronique, en crĂ©ant une relation de confiance avec le patient et son entourage Ă travers lâĂ©laboration dâun plan de traitement.
n LâĂ©tude de Ribes et coll. a montrĂ© une augmentation significative de lâadhĂ©sion des patients Ă leurs traitements anticancĂ©reux par voie orale Ă la suite des interventions pharmaceutiques. De plus, le degrĂ© de satisfaction des patients par rapport Ă lâimplantation du programme de soins pharmaceutiques Ă©tait de 81,1 %.
Impact économique des interventions pharmaceutiques
n LâĂ©tude de Gregori et coll. a montrĂ© que lâintervention des pharmaciens apportait un bĂ©nĂ©fice net de 223 021 euros par annĂ©e, notamment par des interventions de type dĂ©prescription ou par remplacement par un mĂ©dicament moins coĂ»teux, par lâajout ou le remplacement de mĂ©dicaments ou par la rĂ©vision du schĂ©ma dâimmunothĂ©rapie ou de chimiothĂ©rapie.
n LâĂ©tude de Chen et coll. a montrĂ© que lâintervention des pharmaciens rĂ©duisait le temps moyen dâhospitalisation des patients (de 19,27 jours Ă 16,69 jours), ce qui a contribuĂ© Ă rĂ©duire les coĂ»ts dâhospitalisation.
Conclusion des auteurs
La prĂ©sence dâun pharmacien clinicien contribue de maniĂšre significative Ă la prise en charge des patients traitĂ©s pour des cancers hĂ©matologiques. Cette prise en charge est amĂ©liorĂ©e notamment par lâoptimisation de lâefficacitĂ© des traitements pharmacothĂ©rapeutiques, la rĂ©duction du coĂ»t des traitements, la rĂ©duction du temps dâhospitalisation, lâaugmentation de la sĂ©curitĂ© de lâutilisation des mĂ©dicaments et la qualitĂ© de vie du patient.
8. consigne au dossier du patient les soins pharmaceutiques prodigués, à toutes les étapes de leur prestation;
9. rencontre tout patient avant la premiĂšre dispensation dâune thĂ©rapie anticancĂ©reuse administrĂ©e par voie orale;
10. sâassure que le patient hospitalisĂ© recevant une thĂ©rapie anticancĂ©reuse ait accĂšs aux mĂȘmes soins et services pharmaceutiques, et avec autant dâintensitĂ©, que les patients traitĂ©s en clinique ambulatoire dâhĂ©mato-oncologie ».
Notons que ces recommandations reposent notamment sur un ratio de temps pharmacien/patient traité.
Ce guide est le premier dâune sĂ©rie de guides Ă ĂȘtre publiĂ©e par lâAPES et autres parties prenantes en 2016. Il Ă©tablit les bases de la pratique pharmaceutique dans un programme de soins. Il a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© en tenant compte des besoins des clientĂšles, des donnĂ©es probantes publiĂ©es (incluant des articles, des revues de littĂ©rature scientifique ou des revues systĂ©matiques comme celles discutĂ©es dans cette chronique), et du recul en matiĂšre de soins pharmaceutiques au QuĂ©bec.
Avec lâentrĂ©e en vigueur des projets de loi 41 (en 2015) et 31 (en 2021), le pharmacien en oncologie peut contribuer, plus que jamais, Ă des soins de santĂ© optimaux et sĂ©curitaires. Toutefois, cela nâest possible que dans la mesure oĂč des ressources suffisantes sont octroyĂ©es, tant en milieu hospitalier que communautaire.
Dans la plus rĂ©cente enquĂȘte canadienne sur la pratique pharmaceutique en 20202021, on note que 78 % des chefs de dĂ©partements de pharmacie ont un programme de soins en oncologie. Parmi ces rĂ©pondants, on note la prĂ©sence de pharmaciens quĂ©bĂ©cois exerçant au chevet des patients et prodiguant des soins pharmaceutiques Ă raison de 97 % des cas en ambulatoire et 41 % en hospitalisation10.
En 2023, les pharmaciens exerçant en oncologie font face Ă diffĂ©rents enjeux (ex. : Ă©mergence de pharmacies spĂ©cialisĂ©es ayant le monopole de la distribution de certains mĂ©dicaments et exigeant la complĂ©tion de diffĂ©rents formulaires pour que le produit soit accessible; nĂ©cessitĂ© de mise Ă jour de la circulaire 2000-028 (ResponsabilitĂ©s des Ă©tablissements en regard de la chimiothĂ©rapie contre le cancer); continuitĂ© du parcours de soins entre lâhĂŽpital et le milieu communautaire; Ă©volution rapide des connaissances et nouveaux produits; prix des nouvelles thĂ©rapies; accĂšs aux donnĂ©es de pharmacogĂ©nĂ©tiques pour assurer le bon choix et la prĂ©vention des effets indĂ©sirables, etc.).
Que faire ?
n DĂ©finir une offre de soins complĂšte et conforme au sein de son dĂ©partement de pharmacie ou en milieu communautaire afin dâoffrir Ă tous les patients une offre cohĂ©rente Ă partir dâune Ă©quipe de pharmaciens/assistants techniques en pharmacie.
n Prioriser les activités et les interventions pharmaceutiques les plus utiles.
n Sâassurer dâobtenir les ressources humaines et financiĂšres requises pour une pratique pharmaceutique sĂ©curitaire.
n Documenter ses interventions pharmaceutiques.
Cet article est le dernier de la chronique Intervenir. En 1993, Jean-François BussiĂšres a créé la chronique «Dâune page Ă lâautre » au sein de QuĂ©bec Pharmacie afin dâexposer le lectorat Ă lâanalyse critique de la littĂ©rature scientifique. AprĂšs quelques annĂ©es, la chronique sâest orientĂ©e sur lâanalyse dâarticles portant sur les rĂŽles et retombĂ©es du pharmacien. En 2017, « Dâune page Ă lâautre » a cĂ©dĂ© sa place Ă la chronique « Intervenir », dans la foulĂ©e des travaux de lâUnitĂ© de recherche en pratique pharmaceutique (URPP) du CHU Sainte-Justine et de sa plateforme Impactpharmacie.org, mise en place depuis 2013.
AprĂšs toutes ces annĂ©es, il est temps de renouveler la formule. Nous vous convions Ă notre blogue hebdomadaire mettant en valeur les plus rĂ©centes publications indexĂ©es portant sur les rĂŽles et retombĂ©es du pharmacien (Impactpharmacie.net). Et nous nous retrouverons peut-ĂȘtre Ă©galement Ă discuter du rĂŽle du pharmacien dans Profession SantĂ©. Merci Ă nos lecteurs et surtout Ă tous ces pharmaciens qui soignent des patients au quotidien. n
Références
1. Société canadienne du cancer. Médecine de précision. [En ligne] https://cancer.ca/fr/research/understanding-cancerresearch/precision-medicine#:~:text=La%20m%C3%A9decine%20de%20pr%C3%A9cision%2C%20 qu,g%C3%A9n%C3%A9tique%20et%20mol%C3%A9culaire%20du%20cancer (site visité le 9 janvier 2023).
2. Government of Canada. Canadian cancer statistics. A 2022 special report on cancer prevalence. [En ligne] (site visité le 9 janvier 2023).
3. Fondation québécoise du cancer. Faits et statistiques sur le cancer. Novembre 2021. [En ligne] https://fqc.qc.ca/fr/information/le-cancer/statistiques (site visité le 9 janvier 2023).
4. Jacolin C, Lebel D, BussiĂšres JF. Ătes-vous prĂȘts Ă intĂ©grer le financement Ă lâactivitĂ© en pharmacie hospitaliĂšre ? Pharmactuel 2022; 55 (2) : 80-83.
5. Clavet NJ, Fonseca R, Michaud PC, Navaux J. Portrait des grands utilisateurs de soins publics au Québec. Chaire de recherche sur les enjeux économiques intergénérationnels. N. 2022-03. [En ligne] https://creei.ca/wp-content/uploads/2022/05/note-analyse-2022-3.pdf (site visité le 9 janvier 2023).
6. Herledan C, Baudouin A, Larbre V, Gahbiche A, Dufay E, Alquier I, Ranchon F, Rioufol C. Clinical and economic impact of medication reconciliation in cancer patients: a systematic review. Support Care Cancer 2020;28(8): 3557-3569.
7. Maleki S, Alexander M, Fua T, Liu C, Rischin D, Lingaratnam S. A systematic review of the impact of outpatient clinical pharmacy services on medication-related outcomes in patients receiving anticancer therapies. J Oncol Pharm Pract 2019;25(1):130-139.
8. Segal EM, Bates J, Fleszar SL, Holle LM, Kennerly-Shah J, Rockey M, Jeffers KD. Demonstrating the value of the oncology pharmacist within the healthcare team. J Oncol Pharm Pract. 2019 Dec;25(8):1945-1967.
9. MinistÚre de la Santé et des Services sociaux. Recommandations sur le rÎle du pharmacien en oncologie dans les établissements de santé. 2016. [en ligne] www.apesquebec.org/sites/default/files/publications/ouvrages_ specialises/20160000-role-pharm_onco.pdf (site visité le 9 janvier 2023).
10. BussiÚres JF, Bonnici A, Tanguay C. Perspective québécoise et canadienne de la pratique pharmaceutique en établissement de santé pour 2020-2021. Pharmactuel 2022; 55(3) : 183-230.
Les rĂ©fĂ©rences en gras indiquent au lecteur les rĂ©fĂ©rences principales de lâarticle, telles que choisies par les auteurs.
Répondez aux questions en
PĂ©riode dâaccrĂ©ditation valide
1er février 2023 au 29 février 2024
Donne : 2 h 30
N° dâaccrĂ©ditation : 10989
QUESTIONS DE FORMATION CONTINUE (QUESTIONS 11 Ă 12)
RĂŽles et retombĂ©es de lâactivitĂ© du pharmacien dans la prise en charge de patients suivis en hĂ©mato-oncologie
11. Parmi les Ă©noncĂ©s suivants sur la revue systĂ©matique dâOliveira et coll., lequel est FAUX ?
n LâĂ©valuation de la pharmacothĂ©rapie rĂ©alisĂ©e par les pharmaciens a engendrĂ© plus de 3000 interventions thĂ©rapeutiques et lâidentification dâenviron 1500 problĂšmes liĂ©s aux mĂ©dicaments.
n Les principales interventions du pharmacien ont consistĂ© Ă optimiser lâadministration mĂ©dicamenteuse : ajustement des doses, prescription de mĂ©dicaments, supplĂ©mentation en Ă©lectrolytes, substitution mĂ©dicamenteuse et surveillance thĂ©rapeutique.
n LâintĂ©gration dâun pharmacien clinicien dans le dĂ©partement dâhĂ©mato-oncologie a engendrĂ© des interventions bĂ©nĂ©fiques pour garantir la sĂ©curitĂ© de lâusage des mĂ©dicaments pour 12,6 % des prescriptions adultes.
n Le pharmacien a aidĂ© Ă amĂ©liorer lâadhĂ©sion au traitement de 48,6 % chez les patients atteints de leucĂ©mie myĂ©loĂŻde chronique ayant reçu de lâimatinib.
n Le temps moyen dâhospitalisation est passĂ© de 19,27 Ă 16,69 jours aprĂšs lâimplantation de la pharmacie clinique dans lâunitĂ© dâhĂ©mato-oncologie.
12. Parmi les Ă©noncĂ©s suivants sur la revue systĂ©matique dâOliveira et coll., lequel est FAUX ?
n Le rÎle du pharmacien clinicien en hématooncologie consiste avant tout à évaluer et à ajuster une prescription médicamenteuse sans nécessairement tenir compte de la qualité de vie du patient.

n Les Ă©tudes sĂ©lectionnĂ©es dĂ©crivent lâimpact des activitĂ©s du pharmacien clinicien en hĂ©mato-oncologie, mais aussi les retombĂ©es Ă©conomiques des interventions pharmaceutiques.
n Des thĂ©rapies alternatives, comme lâusage de plantes mĂ©dicinales, peuvent ĂȘtre proposĂ©es par le pharmacien dans la gestion des effets indĂ©sirables causĂ©s par la chimiothĂ©rapie.
n Les problĂšmes liĂ©s aux mĂ©dicaments constituent lâindicateur principal des retombĂ©es de la pratique pharmaceutique.
n Les interventions pharmaceutiques dâenseignement aux patients permettent une meilleure comprĂ©hension de la maladie et donc une meilleure adhĂ©sion aux traitements.
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