Revue 24 jan/fev

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EXPATRIATIONS & MIGRATIONS

Jan/Fev. 2018 N° 24

Revue bimestrielle publiée à New York

Le blues de l’expatriation

ISSN 2380-5943

Histoires d’Amérique

Fil d’entretien

ISSN 2380-5943



Abstract

EXPATRIATIONS

& MIGRATIONS

Slowly but surely winter is coming like ever y year. Without a doubt a lot of memories will come up with their sorrows and their sadness. But sometimes we are not able to shake those thoughts off and are unable to move on. Why those feelings and how can we cope?

Expatriations & Migrations

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Hudson river.


EXPATRIATIONS

&

MIGRATIONS

Revue bimestrielle Fondée en 2015

Rédacteur en Chef Christelle Bois

Directeur du Design ChinaEliteFocus LLC

Directeur de la Photographie EFDLTstudio

Section culinaire @constancescupcakes

Contact: christelle@enfrancaisdansletextenyc.com Edition papier disponible sur demande

Expatriations & Migrations

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SOMMAIRE

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Abstract Édito Constance, histoires d’Amérique Grand Format Fil d’entretien Dossier du mois Chroniques de Constance’s Cupcakes



EDITO

L’expatriation c’est aussi un peu du blues. Un grand rien qui prend toute la place, sans projet, ni d’idée, sans envie, comme un passage à vide ou un trop plein qui se déverse. Et pourtant tout bouge ou semble bouger autour de nous. Nous sommes assaillis de conseils sur comment se prendre en main, sur les bienfaits d’aller de l’avant, de prévoir, de savoir. Et là, on se retrouve seul face avec nos souvenirs et nos émotions qui parfois sont douloureuses. Les hivers sont propices à cet état d’esprit. Expatriations&Migrations prend le temps de laisser parler ces émotions, de leur donner une place et pour mettre des mots sur cette vie intérieure. Ce numéro prendra un instant les couleurs gris-bleu d’un ciel d’hiver. Christelle Bois Rédactrice en Chef

Expatriations & Migrations

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Histoires d’Amérique

Des histoires, des vies, des migrations q u i f o r m e n t l’Histoire. Quelles sont-elles? Quelles émotions portentelles ? Ces histoires se racontent et nous racontent ce que nous sommes, d’où nous venons et où nous allons. H i s t o i r e s d’Amérique se propose le temps d’un numéro de nous raconter une histoire, notre histoire. 10


Hudson river


Retrouvons Constance lauréate d’un concours d’écriture autour de la question du bilinguisme lancé par French Morning. Quelle fraîcheur dans cette voix d’enfant! Une voix qui parle de ce sentiment étrange et pourtant si familier du bilinguisme tant il fait parti de notre identité; et de cette place, celle peu enviable de celui qui n’a pas choisi, de celui qui doit affronter en silence les challenges de l’inconnu. Alors, oui, écoutons et réécoutons, pour ne pas oublier que nos choix d’adultes sont aussi les challenges de nos enfants.


How does being bilingual define who you are? Expatriations & Migrations

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My life has been pretty normal so far‌...except for the fact that I have lived in 3 different continents and have attended 5 different schools. I have never thought much about being bilingual, it has just always been a part of me. But the more I think about it, the more I realize, my life would have been completely different if I only spoke one language.

B e i n g bilingual has helped me be a better part of my community.

One advantage of being bilingual is being able to connect with other people who are also multilingual. My first day of elementary school in China, I was extremely shy, I would whisper when I would talk, and look down at the floor when walking. Thankfully there were two other girls who spoke French. Even though we ended up speaking in Chinese, being bilingual is what brought us together, what we had in common, something we could all relate to. They helped me be more confident and outgoing. I also learned some good life lessons. An important one, never swing on the doors of a bathroom stall, ever, they are not as strong as you would think. Nevertheless, they helped shape the adventure seeking, friendly, carefree person that I am today.


My first year in New York, I became shy again. I barely knew any English. Nobody else spoke French. I had to depend on myself to pass 4rth grade. I asked a lot of questions about everything, i spent a lot of time on my homework. Time flew by, and after a couple of months, I was top of my class. Two year later, I transferred to a bilingual school. There were some kids who came from France and didn’t know much English. I was eager to help them, because I knew how hard it is when you have to spend 6 hours in a place where everything is in an unknown language. I found it fun to help someone who was going through the same thing I did.

because I knew how hard it is when you have to spend 6 hours in a place where everything is in an unknown language

Now, whenever my school is having an open house, or a fundraiser, I am always the first one to volunteer. I have also volunteered at gardens and am nowadays working on a community project. Being bilingual has helped me be a better part of my community.


EFDLTSTUDIO présente

GRAND FORMAT Expatriations & Migrations

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By EFDLT studio


Expatriations & Migrations 18


New York, Sunset




Fil d’entretien

Josiane, interior

Expatriations & Migrations


C

omme les

réveils

lourds des sommeils artificiels, tout commence p a r u n e l o u r d e u r, u n e pesanteur, embuée et sans fondement. De cette saison où la vitalité semble fuir et où les fêtes et les plaisirs aux caractères injonctifs ne sont pas au rendez-vous. Telles les ombres de l’hiver et les manques qui s’allongent et s’épaississent, les regrets semblent envahir le présent.

C’est aussi cela les fêtes, un isolement, un pincement au cœur qui ne peut pas se dire ni se montrer, pour nous, ceux qui sont partis. Passage obligé, cyclique, ou plus profond parfois mais toujours difficile à passer, il est aussi ce que nous sommes. Il nous oblige, il nous force à voir, à vivre notre situation d’exilé dans toutes ses dimensions. Et bien sûre toutes lumières portent sa part d’ombre.

Loin de la famille qui s’éloigne plus encore, dans les petits détails, loin de l’état d’esprit qu’impose la société. Les réjouissances font plus de mal que de bien, blessantes parfois par l e u r s s i m p l e p r é s e n c e, comme le témoin d’un vide, d’un éloignement qui s’installe, s’amplifie.

Alors peut-être faut-il accueillir avec bienveillance ce temps de vide, de trop plein d’émotions pour mieux embrasser notre condition et admettre enfin que partir ne suffit plus, rentrer n’est plus possible et que les attaches sont ici et maintenant.

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Dossier du mois



Le blues de l’expatriation Expatriations & Migrations

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D

ans l’immobilité du

froid, des visages se rappellent à notre mémoire, des souvenirs lointains, sans lien apparent à notre instant présent, ressurgissent. Un vide, parfois ce mal du pays nous surprend, non pas de ce pays qui n’est plus vraiment le nôtre, mais plutôt celui rêvé d’une terre rassurante, accueillante que nous aurions quittée tel un souvenir rassurant face aux moments sombres. Un vide face à un trop plein, devant la vie qui défile à toute allure sans p o u v o i r l a r a l e n t i r. Pa s s a g e r, t o u j o u r s impuissant d’une route prise sans sortie de secours.

Un vide face à des émotions sans contrôle, une désincarnation d’une vie qui n’est pas la nôtre mais celle de quelqu’un d’autre, un étranger, celui qui nous apparaît dans la glace certains matins, vieillissant, envieux et fatigué. Voilà bien des moments vécus ou à vivre, souvent lorsque les jours raccourcissent, que le soleil pâlit, lorsque les ombres se rallongent et déforment les idées, tapis dans l’ombre d’un soir. Mais parfois ce sentiment s ’ i n s t a l l e, q u a n d l e s souvenirs dérangent plus qu’ils n’arrangent et qu’ils prennent toute la place.


Bien plus qu’un mal du pays, plus profond qu’un blues, un vrai mal être nous envahit. Il est à reconnaître et à ne pas confondre. C’est alors qu’il faut chercher de l’aide amicale, professionnelle, sans honte. Ce mal être n’est pas une maladie honteuse, il est une souffrance réelle aux conséquences multiples pour soi et pour les autres. T h é r a p i e, g r o u p e d e soutien, ou simple espace d’expression, chacun peut trouver la forme d’aide qui lui convient.

Ne laissons pas l’hiver s’installer trop longtemps dans nos idées, sachons reconnaître le blues de la dépression et surtout laissons-nous le droit à être triste et à porter nos bagages d’immigrés parfois lourds. L’ h i ve r n ’ e s t q u ’ u n e saison, un soleil qui se cache, le côté sombre d’une expatriation qui ressurgit, un moment d’essoufflement, l’ombre de la lumière. Retrouvons ce très beau fil d’entretien sur l’art et sa dimension thérapeutique. Trouver la forme d’expression qui convient le plus c’est comme ouvrir une porte à nos émotions.

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EFDLT n9 avril 2016

Expatriations & Migrations


@constancescupcakes


beignets Odeurs de fritures chaudes et sucrĂŠes, tel est le souvenir des beignets, douceurs bien difficile Ă retrouver sous certains cieux.

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EXPATRIATIONS & MIGRATIONS

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