Enabling City Volume 2 (Français)

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CULTIVONS NOTRE JARDIN Article d’Alexa Mills

Je me suis retrouvée à faire une balade de 15 kilomètres à Toledo, Ohio, un dimanche de juin, parce que je m’étais trompée dans mes horaires de vol et que je n’avais pas pris de voiture de location. Qu’aurais-je pu faire d’autre ? Il semblait idiot de passer tant de temps assise dans ma chambre d’hôtel minable, et je n’avais jamais visité Toledo. Au bout de deux heures de marche, il s’est mis à pleuvoir des cordes. Un homme en vélo m’offrit un parapluie, mais je refusai. Quelques minutes plus tard, il revint de chez lui avec un parapluie, et insista pour que je le prenne. Il me donna son adresse, à quelques rues de là. Quand la pluie cessa, je revins sur mes pas vers sa maison. C’est drôle parfois de chercher une maison. On regarde toutes les maisons en passant, on se demande si celle qu’on cherche ressemblera plutôt à celle-ci ou plutôt à celle-là. J’étais tout prêt de mon but quand je remarquai un changement de motif – un jardin en friche, après des rues entières de pelouse verdoyante. Ce jardin avait été complètement retourné et des légumes y étaient plantés. Mon prêteur de parapluie était là, les pieds dans la boue, s’occupant de ses tomates. « Michelle Obama a dit qu’il faut planter des potagers », dit il, « mais elle n’a pas dit où ! » Michelle Obama, Première dame des Etats-Unis, a fait de l’éducation alimentaire et la lutte contre l’obésité sa cause personnelle. Encourager les gens à planter des jardins potagers est l’une de ses recommandations.

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Les Américains ont caché leurs jardins derrière leurs maisons depuis des décennies. Les jardins côté rue étaient courant à l’époque coloniale, mais ils sont passés de mode. Les gens se mirent à cacher leur jardins au fond de leur propriété pour que les voisins ne sachent pas qu’ils avaient besoin de faire pousser leurs propres légumes juste pour joindre les deux bouts. C’était vu comme un peu honteux. Partout, les gens font des petites choses formidables pour améliorer leur vie et celles de leurs voisins. De plein gré, ils se lancent dans des projets qui vont à l’encontre de la culture locale et la redéfinissent, tout ça parce qu’ils ont en tête une planète plus équitable. Ce chapitre va traiter des jardins côté rue du monde – ces projets et idées qui commencent tout petit et prennent l’ampleur d’un mouvement local. Il s’agit de la capacité d’une communauté à allumer et à rassembler ces étincelles, plutôt que de les éteindre. Dans mon bureau au MIT Community Innovators Lab (CoLab), nous cherchons ces étincelles et nous essayons de les comprendre. Au Nicaragua, CoLab travaille avec une communauté de ramasseurs de déchets qui a décidé de demander à leur gouvernement municipal des conditions de travail et de logement équitables. Bien que MIT puisse suggérer de nouvelles technologies de traitement de déchets


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