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Johan Vandebuerie nouveau président d'Embuild Roofers
from Roof Belgium 2025-04
by Embuild
Au début de cette année, Nancy Vander Putten a quitté ses fonctions de présidente d'Embuild Roofers après six ans. Son successeur s'appelle Johan Vandebuerie, chef d'entreprise de Dak Plus à Westerlo et de plusieurs autres entreprises dans le secteur de la toiture. Une rencontre avec ce nouveau président qui a passé toute sa vie sur les toits.
«J'ai grandi dans une famille de couvreurs près de Genk », commence Johan Vandebuerie.
« Mon père avait sa propre entreprise de toitures. Il réalisait aussi bien des toitures inclinées que des toitures plates. Il a surtout travaillé pour des particuliers, mais il a aussi réalisé de nombreux grands marchés publics. A l'âge de neuf ans, je l'accompagnais déjà sur les chantiers et c'est ainsi que j'ai appris les ficelles du métier dès mon plus jeune âge. Dans la génération de mon père, le savoir-faire était encore très important. C'étaient de vrais artisans. Cela me manque parfois un peu dans le secteur d'aujourd'hui. Mais à l'époque, le personnel était également traité d'une manière très différente, beaucoup plus dure. Nous avons grandi dans cette approche dure et avons dû apprendre, petit à petit, comment traiter les gens de manière respectueuse et motivante. Il faut créer des conditions qui incitent les gens non seulement à venir travailler pour vous, mais aussi à rester dans votre entreprise. Ainsi, ils ne partiront pas chez un concurrent pour un euro de plus.
Au fil du temps, nous avons aussi appris qu'il ne fallait pas recruter n'importe quel candidat. Il est bien plus judicieux d'embaucher des personnes dont le caractère et les valeurs s’alignent sur la culture de votre entreprise. »
Apprendre à coacher et à encadrer
« J’ai beaucoup appris à ce sujet au fil de ma carrière. Je me suis aussi fait coacher et je ne me suis jamais senti trop fier pour demander conseil à mes collègues. Dans une entreprise moderne, la façon dont on traite les collaborateurs compte énormément à mes yeux. Surtout dans un secteur comme le nôtre, où de nombreux jeunes arrivent issus du système éducatif en cascade. »
« Ce système en cascade nuit souvent à leur estime de soi et à leur confiance en eux. C’est pourquoi je trouve formidable lorsqu’un jeune diplômé un peu hésitant commence à travailler chez nous et, avec le temps, s’épanouit pleinement. En tant que collaborateur, mais aussi en tant qu’individu ! Il est très important pour moi que chacun puisse se développer et s’épanouir. J’y puise moi-même beaucoup d’énergie et de satisfaction. »
D’ouvrier à entrepreneur
« Adolescent, Vandebuerie détestait l’école et a donc décidé, à 15 ans, de travailler sous contrat d’apprentissage.
“J’ai d’abord travaillé pour plusieurs autres entreprises de toiture. Ensuite, j’ai lancé ma propre activité en tant qu’indépendant à titre complémentaire. J’ai exercé ainsi pendant six ans avant de créer ma propre entreprise de toiture : Dak Plus. C’était vers 2006, et entre-temps j’avais déjà déménagé à Westerlo.” »
J'ai commencé seul, mais au fil du temps, j'ai engagé d'autres collaborateurs et aujourd'hui, je dirige l'entreprise avec ma femme Tanja. Nous sommes passés d'une entreprise de toiture traditionnelle à une société spécialisée dans les fenêtres de toit et les solutions associées. Avec notre équipe de sept collaborateurs, nous réalisons chaque jour des projets où la qualité, l'expertise et le service sont des priorités.
Je m'occupe principalement du service après-vente, mais je continue à donner un coup de main sur les chantiers. J'aime cela et il est important pour moi de rester en contact avec la pratique.
« Chez Dak Plus, nous cherchons toujours à nous démarquer des autres entreprises du secteur, et j’ai une vision claire à ce sujet. Ainsi, il y a plus de dix ans, nous avons publié un rapport novateur sur la durabilité et Velux, par exemple, vient observer chez nous comment nous mettons en pratique notre politique en matière de déchets. J'ai également participé à l'élaboration du code de bonnes pratiques pour le travail avec l'amiante, ainsi qu'à la mise en place de l'assurance amiante proposée par Embuild Vlaanderen. »
Mais j'ai toujours été un véritable entrepreneur. Je repère les opportunités et je cherche à les exploiter. Ainsi, j'ai créé ma propre école de formation pour couvreurs : RooferAtWork, où je propose des formations en hiver. C'est quelque chose que j'aime beaucoup faire et qui me procure une grande satisfaction. Nous enseignons bien sûr un peu de théorie aux participants, car elle est importante, mais je privilégie surtout de donner des formations très axées sur la pratique. Une formation de ce type dure généralement trois jours et l'on voit comment les participants acquièrent progressivement de nouvelles compétences et apprennent beaucoup tout au long de ce parcours.
Pionnier numérique dans le secteur de la toiture
« Ensemble avec une autre entreprise, le groupe Apex, je suis distributeur de VELUX en Belgique et de DAKEA dans le Benelux. J’ai toujours été convaincu de l’importance de la communication et du marketing numériques. Il y a plusieurs années, j’ai développé un calculateur en ligne permettant aux clients de calculer eux-mêmes le coût de l’installation d’une fenêtre de toit. A l’époque, c’était très innovant, mais cela fonctionnait parfaitement. Aujourd’hui, nous gérons plusieurs sites web pour présenter nos produits et services, comme DakraamKopen.be et ikwileendakraam.be. On me dit parfois que, quel que soit le site sur lequel ils cliquent, les clients tombent toujours sur moi. Ce n'est bien sûr pas un hasard », dit-il en souriant.

« Nous sommes des entrepreneurs dans l'âme et restons toujours à l'affût de nouvelles opportunités. Nous avons cependant appris que le moment opportun est tout aussi important que l'idée elle-même. Un concept ambitieux ne peut aboutir que lorsque le marché est prêt. Il s'agit donc de trouver le bon timing et d'avoir une intuition parfaite du marché. »
Une ambition pour tout le secteur
En tant que président d’Embuild Roofers, Johan Vandebuerie espère que les idées qu’il défend en tant qu’entrepreneur se propagent également au sein de notre fédération professionnelle.
« Les couvreurs ont parfois mauvaise réputation. J’espère qu’à terme, nous pourrons améliorer l’image de notre secteur et le porter à un niveau supérieur. Pourquoi quelqu’un qui travaille dans l’informatique peut-il facturer 165 € de l’heure, un plombier 70 €, et que le marché n’accepte pas qu’un couvreur demande 50 € ? »
« Beaucoup de couvreurs sont tellement absorbés par leur travail qu’ils ne prennent pas le temps de faire évoluer leur entreprise. C’est un domaine où l’ensemble du secteur doit progresser, et cela commence par des aspects très simples. Je vois beaucoup de collègues qui ne connaissent même pas les notions de base pour calculer une marge brute. Et les calculs a posteriori sont beaucoup trop rares. Ce sont pourtant des compétences essentielles si l'on veut gérer une entreprise avec succès. Pour moi, c’est aussi important pour un couvreur que de maîtriser, par exemple, les gestes simples liés au retrait de l’amiante. Beaucoup de collègues ne savent même pas combien ils gagnent réellement et ne connaissent que leur chiffre d’affaires. Or, un chiffre d’affaires élevé c'est bien pour les pouvoirs publics, alors qu'au fond, l'essentiel, c'est de réaliser du bénéfice! ».
Projets concrets pour l’avenir
« Pendant mon mandat de président, j’aimerais que les notions de base sur le calcul et la structure des prix soient mieux maîtrisées dans le secteur. En même temps, j’espère que notre fédération pourra offrir aux couvreurs ambitieux une plateforme pour se développer. Nous devons faire progresser notre secteur et contribuer nous-mêmes à lui donner une image plus moderne et valorisante.