Le Compte de Montecristo - Alexandre Dumas

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– Et moi, où suis-je ? demande en souriant Monte-Cristo. – Toi, dit-elle, tu es partout. – Toi aussi, Haydée, tu peux te rendre partout, dit Monte-Cristo en appuyant ses lèvres sur le front de la jeune fille. Cette demeure* est la tienne, mes domestiques sont à ton service. Une voiture est toujours attelée pour te conduire où tu voudras. Mais, dis-moi, te souviens-tu de l’officier français qui a trahi ton père, l’as-tu vu ? – Comme je te vois en ce moment, je n’oublierai jamais son visage. Et si je le rencontrais dans dix ans, vingt ans même, je le reconnaîtrais. – Tu le rencontreras plus tôt que tu ne penses, Haydée ; mais en attendant, je te demande … – Quoi donc ? dit Haydée en regardant le comte droit dans les yeux. – Ne répète à personne ce qui s’est passé à Janina, ne révèle à personne ta véritable identité ; le moment venu, je te le promets, tu sera vengée, toi aussi. 8

« Occupons-nous à présent de Danglars, se dit Edmond. » Quelques jours plus tard, le banquier reçoit une lettre d’une grande banque italienne qui lui demande d’ouvrir un crédit illimité* à M. le comte de Monte-Cristo. Danglars qui, comme tout le monde à Paris, a entendu parler de ce mystérieux et richissime étranger, comprend qu’il y a beaucoup d’argent à gagner avec ce milliardaire excentrique qui dilapide* son argent en fêtes somptueuses. Si bien que lorsque le comte de Monte-Cristo, quelques jours plus tard, demande à être reçu par le banquier Danglars, celui-ci l’accueille à bras ouverts*. – De combien d’argent voulez-vous pouvoir disposer, Monsieur le comte ? demande Danglars ; un million ? – Et que ferais-je d’un million ? dit le comte. Bon Dieu ! Monsieur, demeure maison. ouvrir un crédit illimité permettre à quelqu’un d’obtenir autant d’argent qu’il le désire.

dilapide gaspille. à bras ouverts très chaleureusement.

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