Tête-À-Tête Avec Un Membre De La Faculté

Anthropologie , éco - tourisme et durabilité - tous ces mots à la mode ont une chose en commun : le professeur Peter Varga C 'est lui qui approfondit et explore chacun de ces sujets dans ses cours à l ' EHL Lisez notre entretien avec lui pour découvrir son expérience , ce qui l 'a poussé à s ' intéresser à ce sujet, son point de vue sur les affaires du monde actuel et sur la durabilité , bien sûr

Entretien avec Peter Varga

Parlez - nous un peu de vous et de ce que vous faites à l ' EHL

PV: J 'ai commencé à enseigner à l ' EHL en 2008, cela fait donc 15 ans maintenant * rires*. En fait, je venais d ' un milieu plus axé sur le tourisme et la durabilité J 'ai travaillé dans différents pays dans le domaine du tourisme En Equateur, aux EtatsUnis , et dans différentes parties du monde . Quand j 'ai rejoint l ' EHL , j 'ai enseigné la durabilité , j 'ai enseigné un cours intitulé " Eco - tourisme et sensibilisation à l 'environnement ", c 'était une matière obligatoire pour les étudiants du dernier semestre à l 'époque

Actuellement, j 'ai trois matières et deux cours facultatifs pour les étudiants du BOSC 6. L' une d 'elles s ' intitule " Responsabilité sociale des entreprises et Sustainability Innovations ' avec un de mes collègues , le professeur docteur Martin Rios , et un autre est l 'éthique des affaires , également pour le BOSC 6, avec un autre collègue , M . Jerome Bisière . Enfin , je donne également un cours pour les étudiants du BOSC 3, intitulé " Durabilité des entreprises ".

Si nous revenons 15 ans en arrière , qu 'est - ce qui vous a poussé à choisir de travailler à l ' EHL ?

PV: Bonne question Il y a différentes raisons Une raison personnelle est que ma femme est originaire de la région française , autour d ' Evian Lorsque je suis revenu en Europe , j 'ai été attiré par les institutions académiques , naturellement, l ' EHL m 'a semblé très intéressante . En outre , elle semblait avoir une orientation et une vision intelligentes en matière de durabilité .

Professionnellement, beaucoup de choses ont changé et évolué depuis , mais une autre raison pour laquelle j 'ai rejoint l ' EHL était de donner un cours sur la sensibilisation à l 'environnement et l 'écotourisme .

Le contexte international de l 'école et la diversité culturelle était aussi attrayante . En tant qu 'anthropologue , j 'aime ce contexte où l 'on passe d ' une langue à l 'autre , comme je le fais avec vous * rires*, c 'est absolument merveilleux !

Comment décririez - vous les jours pré - Covid et post - Covid ?

PV: Il est très difficile de parler de Covid comme d ' un résultat positif, mais je crois qu ' il y en a Bien sûr, c 'est un élément très triste de notre histoire , mais un résultat positif important pourrait être la prise de conscience de la nécessité d 'être écologiquement durable .

Tête-À-Tête: Membre de la Faculté

Je dis cela parce que , si nous voulons maintenir l 'accord de Paris , nous devrions nous efforcer de vivre à un niveau de pollution similaire à celui que nous avions à l 'époque du Covid Je veux dire , pouvezvous imaginer qu 'à cette époque , la plupart d 'entre nous n 'ont pas pris l 'avion ? Les gens restaient le plus souvent chez eux , ce qui est le signe d ' une vie plus durable (une vie où nous polluons moins , contribuant ainsi moins au changement climatique). Je dirais que toute cette expérience nous a fait prendre conscience du chemin à parcourir et de la manière dont nous devrions vivre de manière durable . Bien sûr, c 'est quelque chose de difficile à imaginer à l ' heure actuelle , car ce serait extrêmement difficile .

J 'espère que , dans l 'après - Covid , les gens voyageront aussi avec plus d 'objectifs (c 'est - àdire qu ' ils ne partiront pas en week- end à Londres pour faire du shopping , mais qu ' ils auront plutôt un objectif plus durable), qu ' ils adopteront une sorte de tourisme plus lent et, bien sûr, qu ' ils réaliseront qu ' il est toujours possible de pratiquer le développement durable en voyageant.

D'une certaine manière, nous devons réaliser que la nature ne nous appartient pas. Nous en faisons partie. Malheureusement, la plupart des gens dans le monde vivent aujourd'hui de manière non durable.

Nous n 'arrêterons pas de voyager, mais nous pouvons voyager de manière plus durable , plus consciente et plus prudente lorsque nous nous rendons quelque part Je dirais que c 'est le résultat positif : que les gens se rendent compte que nous sommes fragiles et que le tourisme n 'est pas quelque chose qui résistera à une telle crise . En d 'autres termes , nous devons être prudents et attentifs au type de tourisme que nous pratiquerons à l 'avenir

Dans le même ordre d ' idées , comment, selon vous , la pandémie a - t - elle affecté le domaine de la gestion de l ' hospitalité interculturelle ?

PV: Je pense que Covid a clairement indiqué que , malgré le fait que nous croyons être de plus en plus mondialisés ( sur le plan de la technologie , de la communication , des transports , des affaires et même , dans une certaine mesure , sur le plan politique Mais pas sur le plan culturel Je crois que c 'est principalement parce que , quel que soit l 'endroit où nous nous trouvions pendant le Covid , le type de décisions prises par le gouvernement dépendait beaucoup de la culture dominante , ce qui fait que les décisions en matière de sécurité étaient très différentes Et c 'est intéressant car cela nous permet d 'observer une sorte de "démondialisation " culturelle .

L'industrie de l'accueil et du tourisme a été dominée par certaines grandes cultures au cours des dernières décennies. Depuis l'arrivée du tourisme de masse dans les années 1960/1950, les Américains et les Européens ont beaucoup voyagé.

Bien sûr, au fil du temps , les règlements du Covid ont fini par être mieux coordonnés Mais , surtout au début, il était très clair que nous gérions cette situation difficile de manière très différente Je dirais que cela est très influencé par notre contexte culturel et, dans une certaine mesure , le Covid nous a peut - être montré à quel point nous sommes différents les uns des autres .

Mais au cours des deux dernières décennies , d 'autres nations sont apparues en masse et nous avons réalisé que nous avions des cultures très différentes . Je pense que l ' hôtellerie n 'est pas tout à fait prête pour cela et que les responsables de l ' hôtellerie , ( même les écoles ), devraient prêter attention à ces différences de plus en plus visibles L' intelligence culturelle devrait faire partie du programme d 'études commerciales aujourd ' hui

Grâce à nos recherches à Genève et dans d 'autres parties du monde , je me suis rendu compte que l ' hôtellerie n 'est pas prête pour cette complexité culturelle . Les employés gèrent les cultures étrangères en raison des procédures opérationnelles standard , mais ils ne comprennent pas vraiment POURQUOI ces cultures sont différentes De plus , il serait exagéré d 'espérer que les clients changent de comportement lorsqu ' ils visitent un pays , surtout s ' ils ne restent que quelques jours . Ils peuvent s 'adapter à certaines spécificités culturelles mais , en général , c 'est la culture de l ' hôte qui s 'adapte à l ' invité

En ce sens , je pense que nous devrions développer une meilleure intelligence culturelle et qu 'elle devrait faire partie intégrante de l 'enseignement de l ' hospitalité . Et en fait, c 'est ce que nous faisons dans le BOSC 3 avec les étudiants . Nous discutons des théories de l ' interculturel - ils ont même un projet de mi - parcours à ce sujet

Pour revenir sur ce que vous avez dit à propos des différentes restrictions imposées par les différentes cultures , y a - t - il une restriction spécifique qui vous a vraiment surpris d ' une certaine manière , venant d ' une culture spécifique pendant cette pandémie ?

PV: J 'ai en fait été surpris par l 'acceptation de tant de restrictions dans de nombreux pays . Avec le recul , c 'est un sujet très délicat. Nous devrions traiter ce problème comme quelque chose de normal et probablement comme quelque chose qui fera partie de nos vies futures Regardez ce qui se passe encore dans certains pays du monde J 'ai été surpris de voir qu 'en France , le pays des droits de l ' homme , les gens acceptaient toutes ces restrictions Si nous sommes tournés vers l 'avenir, cela soulève de nombreuses questions pour l 'avenir - sur le type de contrôle à accepter.

En dehors de la pandémie , quelle est, selon vous , la prochaine tendance en matière de culture de l ' hospitalité durable ?

PV: À l ' heure actuelle , nous savons ce que nous devrions faire et quelles sont les solutions à la plupart des problèmes , mais nous faisons très peu pour y remédier En ce sens , nous devrions donc être plus pragmatiques et viser des résultats tangibles . Lorsque nous parlons des entreprises , par exemple , elles font de plus en plus de rapports sur la durabilité , ce qui est formidable , mais je pense que nous devons aller au - delà du simple fait de rapporter ce qu 'elles aimeraient montrer. Le gouvernement ou des organismes de certification légitimes devraient les soutenir. Il devrait y avoir plus de transparence et de responsabilité afin d 'encourager les gens à choisir des solutions durables et à ne pas se contenter d 'en parler.

Tête-À-Tête: Membre de la Faculté

Quels sont les principaux enseignements de vos expériences de recherche liées à ce domaine d 'expertise ? Compte tenu des cultures que vous avez rencontrées , quelle est la ou les choses que vous avez apprises de ces expériences ?

PV: J 'aime beaucoup l ' Équateur et, en fait, j 'aurai un appel avec l ' Équateur plus tard dans la journée * rires*, mais je pense que ce que j 'ai le plus retenu de mon expérience , c 'est de travailler et de vivre dans la forêt amazonienne équatorienne .

Comme vous le savez peut - être , j 'ai étudié l 'anthropologie du tourisme et je suis toujours en contact avec les populations indigènes de l 'Amazonie équatorienne Et ce que je crois être la plus grande leçon à retenir est que nous , les humains , sommes très bons dans nos fondements de base .

Bien sûr, nous pouvons être très différents Lorsque vous êtes dans la forêt tropicale ou dans des zones reculées , vous pouvez vivre simplement et vous n 'avez pas besoin de tant de choses Et que ces gens dans les zones reculées sont infiniment plus durables que nous Nous pouvons apprendre beaucoup de ces personnes qui ont vécu au même endroit, en harmonie et en cohérence avec leur écosystème . En Europe (et dans la plupart des pays ), nous sommes très loin de cet équilibre .

Concluons sur une note joyeuse Pourriez - vous nous faire part d ' un des moments les plus mémorables vécus à l ' EHL au cours de ces 15 dernières années ?

PV: Il y a eu plusieurs moments importants au cours de ces 15 dernières années Ce qui est mémorable , à mon avis , c 'est quand on se trouve dans des régions reculées du monde ou dans des endroits où l 'on ne s ' y attend pas , et qu 'on rencontre des gens de l ' EHL . Cela m 'est arrivé , en Thaïlande et au Japon . Évidemment, l ' EHL est partout Ce sont des moments mémorables très fantastiques

Cet article sera lu par les Alumni de l ' EHL dans le monde entier Vous souhaitez partager directement quelque chose ?

PV: Que dire , c 'est toujours difficile car ce sont déjà des professionnels Je donnerais probablement un conseil à notre tout nouvel Alumni , qui vient d 'obtenir son diplôme Le message que j 'aimerais faire passer est le suivant : " Ne vous précipitez pas ".

Prenez du temps et réfléchissez à ce que vous voulez vraiment faire , car ce sont vraiment les meilleures années de votre vie Je pense qu ' il est toujours bon de prendre un peu de temps après l ' EHL , pour voyager, pour comprendre ce que l 'on aime , et mieux se connaître avant de passer à l 'étape suivante de sa vie .

Si nous nous lançons dans quelque chose qui ne nous plaît pas vraiment, cela peut avoir un impact significatif sur notre avenir.

Alors ne vous précipitez pas , profitez de la vie et quand vous saurez ce que vous voulez vraiment faire , alors faites le pas

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