Extrait Soigner bio tous les légumes - Éditions ULMER

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E. et J. Jullien

Soigner BIO tous les légumes

uLégume par légume, les principaux ennemis et toutes les solutions efficaces uTous les traitements bio autorisés aujourd’hui au jardin uLes conseils de culture pour prévenir les maladies et les ravageurs.

ISBN : 978-2-84138-952-0

,!7IC8E1-dijfca! www.editions-ulmer.fr

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Identifier, soigner et prévenir les maladies et ravageurs des légumes

Soigner BIO tous les légumes

Reconnaître et maîtriser les maladies et ravageurs


M AÎ TRI SER LES MALADIES ET R A VA G EUR S

Maîtriser les maladies Problèmes généraux et ravageurs et fréquents Identifier le problème................................... 4 Solutions de biocontrôle ............................... 6 La lutte biologique avec des auxiliaires ...... 8

Limaces ...................................................... Larves du sol ............................................. Chenilles défoliatrices ............................... Pucerons et autres insectes piqueurs ....... Taches brunes foliaires ............................. Oïdiums ......................................................

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14 16 18 20 22 24


Maladies et ravageurs spécifiques Ail, oignon, échalote .................................. Artichaut .................................................... Asperge....................................................... Aubergine, piment, poivron ...................... Betterave, épinard, poirée ......................... Carotte, céleri ............................................ Chou ........................................................... Concombre, courgette, cornichon ............. Haricot, fève, pois .....................................

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Melon, citrouille, potiron .......................... 46 Poireau ....................................................... 48 Pomme de terre ......................................... 50 Radis, navet ............................................... 53 Salades ....................................................... 55 Tomate ....................................................... 58 10 astuces pour prévenir les maladies et ravageurs ................................................ 62 Index ........................................................... 64

Sommaire



Maîtriser les maladies et ravageurs La protection des plantes se raisonne. Il ne s’agit pas de tout miser sur la régulation naturelle, ni de réaliser des traitements systématiques, même s’ils sont biologiques. Savoir comment intervenir, et à quel moment, nécessite de reconnaître les principaux ennemis du potager et d’estimer l’importance de leur dégâts potentiels.


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Identifier le problème Le diagnostic permet d’agir à bon escient, mais attention, une maladie peut en cacher une autre, et les attaques en chaîne compliquent l’identification de la cause primaire. Ainsi, différents pucerons infestent les légumes et transmettent des maladies incurables comme des virus. La lutte, préventive, devra donc cibler les pucerons vecteurs. La larve de tenthrède en possède 8 paires, à l’aspect de moignons charnus, alors que la chenille de noctuelle en possède 5. Ce détail est important, car seule la vraie chenille est sensible à l’insecticide biologique à base de Bacillus thurigiensis. L’autre larve devra recevoir un insecticide différent.

COMMENT RECHERCHER LES NUISIBLES ? La mosaïque de la pomme de terre est due à un virus transmis par les pucerons. C’est contre ces derniers qu’il faut agir préventivement.

LES RISQUES DE CONFUSIONS Les erreurs de diagnostic proviennent principalement de la similitude d’apparence des symptômes. Elles nuisent à l’efficacité des soins. Par exemple, lorsqu’une larve est responsable de

morsures sur des feuilles de chou, il peut s’agir soit d’une tenthrède de la rave, soit d’une noctuelle défoliatrice. La tenthrède appartient au même ordre que les abeilles alors que la noctuelle est un papillon. La ressemblance provient des pattes abdominales.

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La localisation des parasites est variable selon leurs habitudes alimentaires. C’est pourquoi les insectes piqueurs se trouvent sur les parties gorgées de sève en période de pousse active. La surveillance des ennemis du potager est facilitée par l’observation de plantes indicatrices, comme les courgettes pour l’oïdium ou les radis pour les altises, et par le piégeage.


Tenthrède de la rave de l’ordre des abeilles.

Noctuelle de l’ordre des papillons. Piège à phéromones sexuelles servant Seule cette dernière est sensible à capturer les papillons mâles. au Bacillus thuringiensis.

ASTUCE

Pièges pour la surveillance du potager • Plaque jaune engluée : aleurodes, pucerons, mouches mineuses, mouche de la carotte, thrips. • Plaque bleue engluée : thrips. • Récipient rempli d’eau, avec ou sans phéromone + mouillant : charançons (cuvette jaune), mouches (bol blanc crème ou jaune) • Pièges à phéromones sexuelles (modèles delta ou à entonnoir) : papillons mâles générateurs de chenilles arpenteuses, noctuelles, tordeuses. • Pièges alimentaires : limaces, mouches, taupins.

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Plaque jaune engluée pour piéger les pucerons.

Identifier le problème


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Solutions de biocontrôle Les organismes auxiliaires et les produits biologiques pour le jardin font l’objet d’études officielles et biologiques avant d’être autorisés à la vente. L’autorisation concerne un ou plusieurs usages précis, dans des conditions d’emploi déterminées, figurant sur l’étiquette de l’emballage commercial.

LE BIOCONTRÔLE AU POTAGER

Larve de punaise (Anthocoridés), prédatrice de divers insectes (thrips, aleurodes…) et d’acariens ravageurs des cultures. Les jardiniers sont intéressés par des méthodes de protection des plantes efficaces, mais respectueuses de la santé humaine et de l’environnement. Ce compromis constitue une solution raisonnable pour soigner son potager. Les professionnels l’appellent la « protection intégrée ». Les traitements sont effectués en dernier recours, seulement si les bonnes pratiques culturales s’avèrent insuffisantes pour prévenir les attaques de parasites.

La protection phytosanitaire des plantes potagères repose sur quatre catégories de biocontrôle : 1. les macro-organismes auxiliaires ; 2. les produits phytopharmaceutiques comprenant des micro-organismes ; 3. des médiateurs chimiques comme les phéromones, les allomones et les kairomones ; 4. des substances naturelles d’origine végétale, animale ou minérale. Les catégories 2 et 4 concernent la lutte contre tous les bioagresseurs, tandis que les autres sont destinées à la maîtrise des ravageurs. u Les auxiliaires rassemblent des insectes, acariens et nématodes. Ce sont des prédateurs, des parasitoïdes ou des parasites d’animaux nuisibles.

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u Les trois dernières catégories de substances sont des produits phytosanitaires au titre de la réglementation européenne. Pour être commercialisés, ils doivent être assortis d’une autorisation officielle de mise sur le marché (AMM), après une phase d’évaluation des risques toxicologiques et écotoxicologiques. Ils sont également reconnus efficaces et sélectif des cultures. À SAVOIR

Qu’est-ce que le biocontrôle ? Le biocontrôle regroupe les méthodes naturelles de protection des végétaux. Son utilisation vise à ramener les méfaits des organismes nuisibles à un niveau acceptable. Son principe est fondé sur la gestion des équilibres des populations d’ennemis des plantes, plutôt que sur leur éradication.


INCONVÉNIENTS

AVANTAGES

PRODUITS BIOLOGIQUES

AUXILIAIRES

- Généralement respectueux des auxiliaires du jardin, notamment des abeilles (par ex. le Bacillus thuringiensis subsp. kurstaki produit une biotoxine qui détruit seulement les chenilles de papillons). - Autorisés en agriculture biologique. - Biodégradables : ne génèrent pas, en principe, de résidus chimiques, notamment dans les denrées consommables.

- Favorisent la biodiversité. - Respectent le fonctionnement des chaînes alimentaires naturelles. - Régulent les ravageurs sur une longue durée. - S’utilisent facilement sur les plantes (voir p. 8). - Ne présentent aucun risque toxicologique, contrairement à certains produits biologiques. - Les insectes parasitoïdes agissent de manière très ciblée (par ex. l’hyménoptère Aphelinus colemani parasite uniquement certains pucerons).

- Certains produits polyvalents (par ex. pyrèthre végétal) détruisent de nombreux auxiliaires (coccinelles, chrysopes, etc.) - La faible persistance d’action de certains produits oblige à renouveler les traitements. - Certains produits minéraux comme le cuivre s’accumulent dans le sol, sont toxiques pour les vers de terre et pour les organismes aquatiques. - Quelques produits (cuivre, soufre, huiles insecticides-acaricides…) peuvent brûler les tissus végétaux (fleurs, fruits, feuilles, pousses), surtout sous abri, en présence de températures supérieures à 28°C ou lors d’une période de sécheresse. - De nombreux agents microbiologiques (champignons) exigent des conditions de température et d’humidité optimales pour agir efficacement. - Les capsules de phéromones sont à conserver au réfrigérateur jusqu’à 1 an (entre 3 et 5 °C) et au congélateur jusqu’à 2 ans (-18 °C) ; elles ne doivent pas être manipulées sans gants. - Les traitements microbiologiques doivent être raisonnés, notamment pour prévenir l’apparition d’éventuels phénomènes de résistance. - Certains traitements à efficience limitée, en particulier contre les maladies, doivent être associés à des méthodes complémentaires : utilisation de variétés tolérantes, bonnes pratiques culturales, mesures prophylactiques.

- Coûteux à l’achat, mais souvent rentables sur le moyen ou long terme. - Impliquent le respect d’une logistique et de conditions de stockage pour préserver leur vitalité : réception immédiate des colis en VPC, utilisation rapide après leur achat, conservation à des températures et hygrométries appropriées. - S’installent avec difficulté dans des cultures où la pilosité ou la texture des feuilles de certaines plantes leur déplaît. - Les insectes prédateurs très mobiles (coccinelles, chrysopes, punaises…) utilisés en plein air, peuvent s’échapper des cultures pour coloniser d’autres végétaux situés dans l’environnement. - Plusieurs insectes et acariens auxiliaires redoutent la toxicité de certains produits d’origine végétale ou minérale (cuivre, soufre, pyréthrines, spinosad…). - Certaines précautions sont à prendre lors de l’utilisation des nématodes : intervenir en début de matinée ou de soirée, avec des températures de sol supérieures à 12 °C, et irriguer après l’application pour favoriser une meilleure dispersion.

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Coccinelle à 7 points, prédatrice de pucerons sur une inflorescence de haricot vert.

Solutions de biocontrôle


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La lutte biologique avec des auxiliaires Les auxiliaires sont des organismes vivants qu’on lâche sur les plantes et qui s’attaquent à des bioagresseurs. Ce sont des agents de lutte biologique. Il peut s’agir de macro-organismes, comme les coccinelles ou les chrysopes, ou d’animaux microscopiques, comme des nématodes parasitant des larves d’insectes.

COMMENT INTERVENIR ? Hormis l’installation de niches écologiques (haies mixtes, bandes enherbées peu ou pas fauchées) et la préservation de l’environnement (traitements non polluants), la lutte biologique se conduit directement par des lâchers d’auxiliaires vivants. Ces organismes représentent un moindre danger pour la santé humaine, les animaux domestiques, les plantations et, en principe, la biodiversité. En théorie, une réglementation européenne précise que les auxiliaires non indigènes de France doivent être sans danger pour la faune autochtone. Plusieurs méthodes d’application existent : la pulvérisation (nématodes parasites de larves hannetons ou de charançons dont l’otiorhynque du fraisier,

Saupoudrage de pupes d’hyménoptères Encarsia formosa, parasitoïde de l’aleurode des serres (Trialeurodes vaporariorum) en serre. courtilière, larves de doryphore, vers gris de noctuelles, asticots de tipules, fourmis, thrips, limaces), la suspension de sachet, de plaquette ou de boîte en carton (acariens prédateurs de tétranyques, micro-hyménoptères parasitoïdes…), le dépôt manuel (coccinelles ou chrysopes), le saupoudrage (acarien prédateur de thrips ou d’acariens nuisibles), l’arrosage du terreau (nématodes parasites d’asticots de mouches noires).

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Plaquette contenant des pupes d’hyménoptères Encarsia formosa utilisées en culture de tomates.

Pucerons verts parasités par des micro-hyménoptères du genre Praon.

Petite boîte en carton contenant des insectes auxiliaires en culture de piments doux.


AUXILIAIRES UTILISABLES SUR LÉGUMES DE PLEIN AIR (ET SOUS ABRI) Parasites

Moyens biologiques

Acarien des bulbes

Acarien Geolaelaps (= Hypoaspis) aculeifer.

Acariens rouges, acariens jaunes (tétranyques)

Acarien prédateur Neoseiulus californicus, coccinelle Stethorus punctillum, chrysope Chrysoperla carnea, C. lucasina, punaise Orius laevigatus, O. majusculus.

Aleurodes

Chrysopes Chrysoperla affinis, C. lucasina, coccinelle Delphastus catalinae (= D. pusillus).

Charançons noirs, otiorhynques

Nématodes Heterorhabditis bacteriophora, Steinernema feltiae, S. kraussei.

Chenilles

Micro-hyménoptères Trichogramma achaea, T. brassicae, T. evanescens, chrysopes Chrysoperla carnea, C. lucasina.

Courtilières

Nématode Steinernema carpocapsae.

Doryphore (larves)

Nématode Steinernema carpocapsae.

Flatide pruineux, cicadelle blanche

Micro-hyménoptère Neodryinus typhlocybae.

Hannetons (vers blancs)

Nématode Heterorhabditis bacteriophora.

Limaces

Nématode Phasmarhabditis hermaphrodita, Steinernema krausei.

Mineuse de la tomate

Micro-hyménoptère Trichogramma achaea contre les œufs, punaise Macrolophus pygmaeus contre les larves.

Noctuelles terricoles (vers gris)

Nématode entomopathogène Steinernema carpocapsae.

Psylles

Punaise Anthocoris nemoralis.

Pucerons

Coccinelles Adalia bipunctata ou Hippodamia undecimnotata, chrysope Chrysoperla carnea, C. lucasina, syrphe Sphaerophoria rueppellii, thrips prédateur Franklinotrhips vespiformis.

Pyrale du maïs (œufs)

Micro-hyménoptère Trichogramma brassicae.

Thrips

Acariens prédateurs Amblydromalus limonicus, Amblyseius cucumeris, Amblyseius degenerans, chrysope Chrysoperla lucasina, thrips prédateur Franklinothrips vespiformis.

Tipule (larves de « cousins »)

Nématode entomopathogène Steinernema carpocapsae.

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Lutte biologique



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