Joe Sacco, The fixer - édition anniversaire

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THE FIXER U N E HI S T O IRE JOE SACCO


FIXER DE SARAJEVO

RACKHAM


ISBN 978-2-87827-154-6 | Dépôt légal : Quatrième trimestre 2012 | Traduit de l’anglais par Sidonie Van den Dries | Les textes de Joe Sacco ont été traduits par Renaud Cerqueux | The Fixer, une histoire de Sarajevo © 2005 Joe Sacco | Matériel additionnel © 2012 Joe Sacco | © 2012 Rackham pour l’édition française | contact@editions-rackham.com | www.editionsrackham.com | Achevé d’imprimer en octobre 2012 sur les presses de Grafiche Milani à Segrate (Italie)


NEVEN ET SARAJEVO par Joe Sacco

Entre l’automne 1995 et l’hiver 1996, j’ai passé environ quatre mois en Bosnie. Ce séjour m’a inspiré l’album Goražde, qui raconte l’histoire de cette ville de l’est de la Bosnie et les horreurs qu’elle a endurées pendant la guerre. Au cours de cette période, j’ai principalement séjourné à Sarajevo, où j’ai recueilli les histoires de plusieurs individus qui incarnaient un aspect intéressant de la ville, mais dont la personnalité était également intrigante. Seules deux de ces histoires ont atteint ma table à dessin. Celle de Neven était l’une d’entre elles 1. Neven est la première personne que j’ai rencontrée à Sarajevo et j’ai passé beaucoup de temps avec lui lors de mon arrivée là-bas. Il m’a raconté des histoires intéressantes sur le début du conflit, lorsque la Bosnie, indépendante depuis peu,

n’avait pas d’armée digne de ce nom et se fiait aux bandes de voyous pour défendre la capitale assiégée par les nationalistes serbes. Avant de rencontrer Neven, je ne connaissais cette phase du conflit que de façon approximative. Pour moi, la guerre semblait être le fait d’un groupe nationaliste – les Serbes de Bosnie – essayant de créer leur propre état au sein d’un pays marqué par la diversité ethnique, par le biais d’atrocités et d’expulsions, comme si chaque acte de violence commis avait le pouvoir de diviser un peu plus les habitants. Je n’ai pas changé de point de vue, même si j’ai appris à le nuancer au cours du temps que j’ai passé dans cette région. Si l’étendue des crimes de guerre perpétrés par les forces des Serbes de Bosnie est vertigineuse, il faut reconnaître que les atrocités commises n’ont pas été le fait d’un seul camp.

L’autre histoire est celle de Šoba, publiée par Rackham en 1993. (N.d.T.)

Sachant que le gouvernement bosniaque n’a pas eu d’autre choix que de s’en remettre aux voyous pour défendre Sarajevo, que celui-ci leur a délégué son pouvoir et leur a

1


accordé, non sans une certaine inquiétude, un statut militaire officiel, cela n’a rien de surprenant que ces derniers se soient enhardis et qu’ils aient commencé à exercer leur pouvoir bien au-delà du champ de bataille. Ces malfrats n’étaient-ils pas aussi des héros ? N’étaient-ils pas aussi bien des défenseurs que des extorqueurs ? N’étaient-ils pas des sauveurs tout autant que, dans certains cas, des meurtriers ? Neven était une des rares personnes que j’ai rencontrées à Sarajevo prête à parler ouvertement de la période complexe où les seigneurs de guerre régnaient sur Sarajevo. Il appartenait à une de ces unités paramilitaires quasi criminelles. Mais dans quelle mesure pouvais-je me fier à sa version des faits ? Les journalistes se trouvant dans des endroits inconnus n’ont pas d’autre choix que de se fier à des guides et des interprètes locaux – habituellement appelés fixers – pour faire leur travail. Les fixers ne sont pas tous faits du même bois. Certains aident les journalistes à trouver la bonne personne à qui parler ; d’autres les orientent vers des interlocuteurs défendant une idéologie bien précise ; et un grand nombre de fixers oscillent entre les deux. Les fixers – bien

qu’habituellement silencieux, car les journalistes les mentionnent rarement dans leurs articles – influencent de manière radicale les correspondants à l’étranger. Les souvenirs de Neven concernant l’époque des seigneurs de guerre étaient généralement précis et pouvaient être recoupés avec d’autres témoignages, mais ils étaient naturellement rapportés sous un angle subjectif. Je n’ai pas pu vérifier la véracité de ses allégations concernant le rôle qu’il dit avoir joué dans cette histoire. Il a peut-être enjolivé la réalité. Au lieu d’essayer de démêler le vrai du faux, j’ai décidé de laisser le lecteur évaluer la fiabilité de Neven, tout comme les journalistes de terrain doivent parfois essayer de cerner les intentions de leurs fixers. Et si Neven reste une énigme pour moi, j’imagine qu’il en sera de même pour vous. Mais je crois que l’histoire personnelle de Neven, remaniée ou pas, laisse apercevoir la grande histoire de Sarajevo. Plus que de raconter l’histoire d’un homme, j’ai essayé dans ce livre de montrer comment, en période de crise extrême, une ville presque sans défense a fait appel à ses loups pour défendre le troupeau. ◆ Joe Sacco, Juin 2012


Extraits de mon journal Dans le cadre de ma vie « civile », je n’ai pas l’habitude de tenir un journal, mais quand je suis en reportage, je consacre environ une heure chaque soir à y consigner les événements de la journée. Ces écrits, qui en Bosnie ont rempli quatre carnets sur plus de 400 pages, se démarquent de mes notes d’interview et de mes transcriptions. Mon journal me permet de noter ce qui se passe entre les interviews. En fait, un grand nombre des chapitres les plus intéressants de mes livres s’inspirent de scènes et d’épisodes s’étant déroulés dans la rue ou dans un café, où il aurait pu sembler déplacé de sortir un carnet de notes ou un magnétophone. Mon journal me permet également de réfléchir sur des thèmes plus vastes ou sur des observations générales. Dans une ville comme Sarajevo, il y avait beaucoup d’informations à emmagasiner et j’avais besoin d’un endroit où les démêler afin de formuler lentement des idées cohérentes. De plus, mon journal me permettait de donner libre cours à mes frustrations, celles rencontrées par toute personne essayant de retranscrire une histoire.

maticales et fautes d’orthographe, mais je n’ai pas touché au style sans interruption que j’utilise habituellement dans mon journal. J’indique les numéros de page quand une entrée correspond à un passage précis du livre. La première entrée concerne une des premières scènes, quand je prends une chambre à l’Holiday Inn et que je rencontre Neven pour la première fois.

J’ai sélectionné ici des extraits de mon journal écrit en Bosnie entre 1995 et 1996, quand j’ai rencontré Neven pour la première fois, et en 2001, quand j’y suis retourné pour essayer de le retrouver. J’ai corrigé quelques erreurs gram-

Je me suis enregistré. 230 DM la nuit. [À cette époque, cela représentait 175 $.] J’en suis resté bouche bée mais j’ai pris la chambre… Peu importe, j’ai posé mes affaires dans la chambre 409 et je suis descendu au bar dans le hall qu’un type barbu à l’allure intéressante m’avait indiqué plus tôt. Je me suis dit, « Oh oh, qu’est-ce qu’il veut ? » mais je me suis assis à sa table et il m’a apporté un expresso. C’est un habitant de Sarajevo, un interprète, 150 DM par jour, il a sorti une pile de cartes de visite… Le Boston Globe, Hogg du Sunday Times, des tas de gens que je ne connaissais pas mais [qui] de toute évidence étaient des journalistes importants. Je lui ai dit que je ne pouvais pas me payer ses services mais il semblait résigné à l’idée de ne pas trouver de client intéressant et semblait souffrir de la gueule de bois, nous avons donc passé environ deux heures à parler. [p. 14 à 19]

En haut : Une page de journal type, celle-ci est extraite du journal de mon retour à Sarajevo en 2001.

Neven m’a donné un aperçu de sa vie avant et pendant la guerre, et il a mentionné plusieurs épisodes sur lesquels il est revenu lors de conversations ultérieures. Il en voulait au


[Neven] est parti une heure ou deux et la barmaid est venue me voir, elle s’appelle M. , elle voulait savoir si je voulais résider chez l’habitant. [Avec elle] et son mari. On s’est arrangé et j’ai essayé de sortir en douce de ma chambre mais il n’y avait rien à faire avec le type à la réception. M. a appelé un supérieur. Il a passé une demi-heure planté comme un piquet, à me faire un cours élémentaire sur l’histoire de la Bosnie (dont je me serais bien passé), avant de m’annoncer qu’il ne pouvait rien faire pour moi. Je devais garder la chambre… Quand j’ai emménagé chez M. dans la vieille ville, Neven m’a aidé. Je lui en étais, bien sûr, reconnaissant, mais je me demandais pourquoi il était si serviable. Je ne le connaissais que depuis un jour et j’avais déjà mon idée :

gouvernement bosniaque pour de nombreuses raisons et il pensait que celui-ci exploitait la situation critique de Sarajevo. Qu’il exacerbait les privations, afin de susciter la compassion de l’étranger. Il pense que le gouvernement bosniaque a besoin que Sarajevo souffre, c’est leur vache à lait en quelque sorte, c’est le gouvernement qui contrôle l’approvisionnement en électricité, il pense que s’ils ont de l’électricité à Tuzla tous les jours, ça devrait être aussi le cas ici… Pendant cette première discussion, j’ai interrogé Neven sur les allégations qui prétendaient que le fameux massacre du marché de 1994, au cours duquel un obus a tué 68 habitants de Sarajevo, avait été orchestré par la Bosnie elle-même afin de soulever l’opinion internationale contre les Serbes. [Neven] a dit… la trajectoire [de l’obus] était difficile à déterminer. Mais il pensait que le gouvernement en était capable. Plus tard, néanmoins, quand un journaliste néerlandais… nous a rejoints, il a rejeté l’hypothèse selon laquelle le gouvernement aurait pu demander à ses snipers d’assassiner des habitants de Sarajevo afin d’attirer l’attention de l’étranger. Dans le livre, je rapporte que Neven a été banni de l’Holiday Inn après avoir été accusé de m’avoir trouvé un endroit meilleur marché où habiter. [p. 20] En fait, des membres du personnel de l’hôtel me volaient.

Ce type est dingue. Parfois il me donne la chair de poule. Parfois je me dis qu’il me prend pour un jobard et qu’il veut m’arnaquer. Mais je veux lui faire confiance, alors je le fais. Je me suis fié à Neven lors des premiers jours que j’ai passés à Sarajevo. Il n’avait rien de mieux à faire – les journalistes étant rares à l’époque – et franchement, je lui étais reconnaissant de me tenir compagnie ; j’appréciais d’être guidé par quelqu’un qui prétendait être impliqué dans la guerre. Certaines de ces histoires ne figurent pas dans le livre. Voici l’une d’entre elles : La guerre a commencé à l’Holiday Inn, les snipers serbes ont ouvert le feu sur une foule à l’extérieur, une manifestation pour une Sarajevo [unie]. Entre autres histoires, Neven prétend que c’est lui et sept autres hommes qui ont débusqué ces types. Quelques policiers et quelques personnes étaient armés. Neven, bien sûr, l’était aussi. Il me donne le nom de l’arme, son calibre, il m’a probablement donné sa cadence de feu et la vitesse [du] projectile. Il connaît et adore les armes à feu. En haut : L’ Holiday Inn de Sarajevo pendant l’hiver 1995. Ci-contre, en haut : Mes études de portrait pour Neven. N’ayant pas l’habitude de faire beaucoup d’esquisses, c’est probablement un des rares brouillons que j’ai faits avant de commencer le livre. Ci-contre, en bas  : Les études de mains pour les dessins de Neven feuilletant ses cartes de visite. [p. 5 et 6]


Il y avait une fusillade près des ascenseurs, a-t-il dit. Un des habitants de Sarajevo a blessé deux des tireurs. « Beaucoup de gens disent qu’ils étaient là. Mais j’ai assisté aux événements et nous n’étions que huit. » À plusieurs reprises dans le livre, Neven me manipule pour que je paie le repas, les boissons ou autre chose. J’avais accepté cet aspect de notre relation comme étant le prix d’entrée dans le monde de Neven. Mais l’ambigüité de nos transactions financières me frustrait. Neven Neven Neven, je lui ai dit que je voulais l’employer [comme fixer] et il a dit « pas de problème » 100 DM lui convenaient. Avec lui, c’est toujours « Pas de problème », mais il est difficile d’obtenir de vraies réponses. J’essaie de lui faire comprendre que je veux que ces 100 DM comprennent trois entretiens. « Pas de problème. » Mais est-ce que ça veut dire oui ? Il a demandé une avance de 50 DM. Pas de problème. Ou encore : Je l’aime bien mais je trouve qu’il en fait un peu trop. Il veut sans cesse me soutirer de l’argent même s’il a aussi de l’affection pour moi. « Mangeons une tarte. Ça fera quatre marks. » « Tu peux me donner deux marks pour un café ? » [p. 32] Mais Neven ne roulait pas sur l’or. Il a admis qu’il dépensait son argent presque aussi vite qu’il le gagnait et il lui arrivait d’être très généreux avec ses amis.

Au petit matin, je suis allé avec Neven à la salle de billard, également appelée Oliver’s Place. Son autre ami appelé Senad est venu, et plus tard Dutch. Dutch est agent de circulation… Avant la guerre il était serveur et gagnait 1000 DM par mois… maintenant il gagne environ 40 DM. Il a demandé une bière à Neven et Neven lui en a offert une immédiatement. Il a du cœur et il m’a dit qu’il aide ses amis, parfois il envoie un colis aux parents de son ex-petite-amie. Dutch a dit que Neven l’aide, lui paie à boire… [p. 9 et10] Les conditions de vie de Neven étaient épouvantables. Lors de mon unique visite à son appartement, j’ai laissé les dessins parler d’eux-mêmes. [ p. 45 et 46] Mais voici comment j’ai décrit son logement dans mon journal : Il m’a fait monter dans sa chambre. Un véritable capharnaüm. Le désordre total. Hiroshimique au plus pur sens du terme. Sa vieille tante était enterrée sous une pile de couvertures


[...]


[...]


Note sur les deux Ćelo Comme indiqué dans le livre, deux des seigneurs de guerre de Sarajevo – Ismet Bajramović et Ramiz Delalić – étaient surnommés « Ćelo ». Pour éviter une confusion supplémentaire, j’emploie généralement le nom de Ćelo pour Ismet Bajramović (qui est un personnage central de l’histoire de Neven), et j’utilise le nom de Delalić pour Ramiz Delalić. Toutefois, pendant la guerre, quand quelqu’un mentionnait le nom Ćelo la plupart des Sarajéviens auraient probablement pensé à Delalić, qui avait une unité plus importante et a été plus longtemps en course. Dans la bande dessinée, Joe Sacco a choisi de retirer les accents des noms propres de la langue serbo-croate. (N.d.T.)


Échecs en pleinair !

J’aime ces anciens et leurs stratégies    d’amateurs, leur génie et leur bêtise déployés        pour leurs    potes, qui  les applaudissent ou les raillent.

Un sport passionnant à regarder!

Je te le conseille !

Les échecs, c’est tout simple, contrairement au crétin pédant du Conseil des Citoyens Serbes, qui a préféré pontifier, ou au héros militaire qui a fait dériver la conversation sur l’escalade en montagne.

Surt si, comout moi, me perds ttu tempso. n

Surtout après que le journaliste de renom – un alcoolo, soit dit en passant – se soit réveillé tard et t’ait lâché.


naît On conles tous es règles ds… échec

jevo À Sara les i, s s u a ont pièces ur le is r p e r Même place…y a ni s’i l n’ ni travail … argent

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Les trams roulent…

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Les c accue afés les oisillent ifs et vom sent isEurob un e impla at cable …

pas, haque Et à c urobeat un E able en c impla uvre un reco mais tous ; autre urobeats les E ables ne c impla t étouffer n i peuve ence, qu le sil chose la est la placable im plus toutes. de


herMes recont ches s t au poin te et mort. C ine ville pe ler ar à me p n de mo t sujet, e re co plus en urà me m es murer s s terrible . s secret

, Le soir je me e pose rua, ij Ferud es où m s e chanc me nt sembleres. meilleu

L’huissie du trib r u refuse nal d rencont e me re procure r, le u en vaca r est la femm nces, e les paren dont t été assa s ont s annule n sinés rendez- otre vo à la der us nièr minute e .

Si je pouv ais trouve r Neven.

Je scrute les flots de la foule qui se croisent.

Aucun signe de lui.

ois, Parf ient, t pa im ntre j’e la danssion. s proce


Je perds encore mon temps.

Je n’ai ni vu ni parlé avec Neven depuis cinq ou six ans.

En fait,un journaliste qui connaî t un photographe qu i connaît Neven me dit qu’il a dû quitte r le pays, comme il avait prévu de le faire.

Quand le cortège atteint le haut de la rue, il tourne et me ramène, d’Eurobeat en Eurobeat, jusqu’au café que j’ai quitté. Neven parlerait. Neven aimait parler.

Il v peuta êtr passee devan r t.


lle Il s’appe t Neven, e i o mets-t e à la plac . n de Neve

rre La gue m s’esto e. pe vit

L’action n’est plus ce qu’elle était.

Les journant o listesi les suiv hes, moucurs. aille Assis dans le hall, t atten u quelqu ds ’un.

Une semaine, s’écoule ou peut e. z être dou le Le cerc de tes rs créancierre se resse i. o sur t Tu n’as pas que n io ta pass à du jeu er… aliment

a Il y i ta s e aus tant , lle viei veugle e a ngé , allo z toi a. chele sof sur

orte N’imp i. qu

Tu attends.

Tu s te relis tes car ite, is de v enirs souv ois de m emr bien t de e plis ées à n jour arks. 150 m


tes. les car mptes Tu co

tu Parfois, et te lèves res tu rent i. chez to

C’est là que j’entre .

une fois. Tu les tries encore

ribues. Tu les dist

Parfoises tu allumtre une au et cigarettends e tu att re enco . un peu


trouver des putes. ça fait partie du programme.

c’est tout à fait normal.

j’ai trouvé une douzaine de fois des putes pour des journalistes.

une fois, j’ai branché une fille sur un groupe de sept journalistes. comme elle hésitait, je lui ai dit : « allez…


la chatte ne s’use pas

ils payaient 2 000 marks.

j’en prenais 300.

après, elle avait envie de se tuer.

je lui ai dit : « avec 2 000 marks, t’as de quoi vivre pendant un an ! «

elle avait peur que son mec ou son frère l’apprenne. je lui ai dit : « ils l’apprendront si tu leur en parles…

moi, je ne dirai rien. «


Cettetion rsa convecoûte me arks ; 100 msomme une oire au dérisard de reg ette ma d Neven. s enver

Mais pour le moment, il s’en contente.

100 DM, Ou u c’est 100 mètr n s t e u q a p cube e    de d . em i det as n Dri e Ou 50 b

ois.

kilos de bananes.

les Mais nes, bana e se ça n pas. boit

, tch Dupolile ier, c t veu e un e… r biè

Et Senad, revenu du fron sans un t e égratignure, réclame un toast…

Zivje

li !


Le bi commllard e et nce, m’ou on blie.

n Neve e r cont d. Sena

Neven contre Dutch.

!

arties

Cinq p

Six !

Sept

on était huit copains, avant la guerre.

on dînait ici et on décidait d’aller prendre notre petit dej’ à dubrovnik ou à venise.

on sautait dans une voiture et on allait en italie, juste pour s’acheter deux jeux de cartes. les douaniers devenaient dingues quand ils nous voyaient.

ils nous soupçonnaient de passer des trucs en fraude.

tu m’étonnes, qui irait à trieste ou à venise pour acheter deux jeux de cartes ?


d je Quanncone r i l’a il m’a tré, ue le dit q ernegouv nt le me érait id cons me un com ment « élé el et criminituant t consrisque «. un

t’imatu le gin pours films qes des rait fair u’on e sala chaîn uds sur déés c o m moi ? me !!

t

C’était semaine deux s tôt. J’a plus oublié q vais   mère mue ma ’a interdit vait parler à de étrangedes dans d rs halls d’h es ôtel.

Mais metstoi à ma place : iens Tu v te jus ir d’ar au ver nd Gra e… Sièg Tu claques encore des dents après ta traversée du Mont Igman en convoi blindé…

lEt quet’a qu’un é largu e sur un route, u ie au miln d’u e silenc … e atroc




Je veux vous parler.


vous êtes déjà venu à sarajevo ?

ça, c’est l’hôtel. et ça, c’est la ligne de front.

n’allez jamais ici.


laissezmoi vous offrir un cafĂŠ.


Pauvre. Neven

Attendre autant pour apprendre la triste vérité…

Où Que s is une nuit …  je n’avam vu leées 0d 15 i n t coû te jour pelle fric l’équivalent par r es de je pou ses… ... ni même que ais d’un an de de carte rvic e s ç n de visite bala oliday solde d’un sold H at. .. l’ pour sa à n… In collection...

Et l’ex press o que j sirotae is venait de lu coûtei un ma r rk.

ps ! cam Les O ! Le HV O ? ro ! HV un p e l is ! , u i s o qu lié Mais je st , ub ds quand o C’e i Je prenes notes ! d ’a e êm m J

cet homme veut te parler.

je tradu irai.

c’est cadeau.

il dit qu’il était avec le HVO avant d’être capturé, l’été 93. et il a été dans trois camps.


maintenant, il t’appelle son frère.

il dit qu’il n’a pas assez d’argent pour nourrir sa famille.

c’est sa famille.

son père.

dis-lui               que je      suis free   lance. j’ai    pas beau         coup de                fric…

putain de péquenaud.

tu vois comment c’est, devenu ?

on avait pas de mendiants ici, avant qu’ils arrivent.

te Avec les clopes, je coû . ven déjà 2 marks à Ne

e dire  : Il devait snce mal «. e m m o “ ça c


Et vous devez penser que Neven aurait dû limiter les dégâts et rentrer chez lui.

ar Et, p ce chanlui, je pour nnais papillos son dan amp ch el… visu

là, Ce soir- é it je l’ai inv n à dîner. Ent dégusta oal son esc n pe, Neve re devait êt rassuré isur l’équ libre des . s dépense

merci… j’apprécie vraiment…

Mais  faute d’autre jeu,

il ne

me si

pou mê me lais vait Car, ais peu et par se j’av ur fierté fuir si r nde s de via , j’étais profes e, facilement . les os s gros ll sionne le plu s-

n su pigeo ible de cept erser trav avant le ciel emps… longt

Ahh, o Les vo ui ! les balbilà : tiemen ude gra ts t tude !i-

je me souviens de l’époque où un tel repas coûtait 700 marks.

c’est vraiment sympa…

e, Le vagu ent sentimre d’êt ble ! redeva

j’aimerais pouvoir …


utres Deux aaires aff ue expliq e de l’emprisr moi : Neven su

Primo, au bout de 24 heures, l’Hôtel l’accuse de voler un client…

(même pas vrai ! j’avais e m e  d tr … ou moi ! loge vé un ment voler moins che , et Neven mry accompagn ’ ait.)

e Je m is sentable : a p cou oyais je cr privé ir l’avo son de pain. n gag e

( Plus tard j’ai appris q , ue

Neven ét régulièremait ent chassé pui retoléré s dans les ha lls d’hôtel. )

mPour co, je mencer ofi peux lu 0 dm frir 10 iller le pour ta e gras bout d n r e (que j’e sur gistre éto).    le magn

, Deuxio me Neven une prête se pièce lle de sentie ment l’équipeurnadu jo un liste – tomagnée à phon tes – cassete deet n rien mandetour. en re

il y a 4 ans, un endroit comme ça aurait été bondé, on n’aurait pas pu entrer.

Merci… C’est vraiment… Je peux te donner 20 marks ?

pas de problème.

30 ?

pas de problème.

Bref, il plus au n’était à leve torisé proies r ses le hall dans de l’Holiday et ces Inn, h a lls – où se semblarasie n t tou journas les – sontlistes meilleu les rs terrain s chasse de pou combinr les ards…

t’es sûr ?

rien ?

vraiment ?

pas de problème.

Mais c rien n e fait q e me ren ue plus r dre devab eComm le. e puis nt m’aff je ra chir ?n-

mais tant de gens sont partis.

on était huit…

on n’est plus que trois.


le seul moyen pour nous de survivre après la guerre, c’est d’ouvrir un restau ou un bar ensemble,un truc de ce genre...

je ne rêve pas d’un gros truc. Juste de quoi nous faire vivre tous les trois…

avec nos familles, bien sûr…

on a touché le fond… les choses devraient s’arranger.

on est tous susceptibles de se marier et d’avoir des familles, tôt ou tard.

lles Et qu’e ent g n a r r s’a , ou pas je serai là pour r crache e d l’argent en la bière . chemin j’espère que t’auras encore besoin de moi.

Mais is j ’aurade tort isser la vousroire c ma que ion t la e n r Neve avec ’est n ne    qu’uoire hist rsion. o d’ext

e Parce qu t Neven es r le premiee ami qu is u s e je m fait à . Sarajevo

À sa manière, il m’a pris sous son aile.

Et soir , acces a emement, une prun il t d obs es v é l a g cures oies ne leuerre de ; pas lâche je qu’i avantrai tou l m’a t ra i con t té.


Metstoi à la place de Neven. Tu as fait ta part de boulot dans l’Armée Populaire Yougoslave. Tu as été élevé au rang de spécialiste en armement, entraîné comme sniper. De retour dans le civil, tu as un petit business à régler. Ton frère – tu le décris comme “ une espèce de gars farouche, à qui il manquait    une case « – a croisé les mauvaises personnes à Los Angeles et s’est fait buter. Tu vas reconstituer ses allées et venues. Ça commence à Paris. Tu participes à quelques activités illicites… piraterie routière… “ un ou deux braquages de banques… «

Là, tu t’écartes de ton sujet, tu rencontres des durs venus d’Angleterre, des States, d’Afrique du Sud, de Belgique…

À Marseille, avec tes potes, vous bastonnez des Algériens dans un bar, à cause de quelques filles.

Votre gang est remarqué et invité à rejoindre une entreprise plus importante.


Tu fais alors commerce de fusils, que tu fourgues aux Palestiniens.

Mais ça chauffe. Deux de tes collègues sont assassinés. Par le Mossad, d’après toi.

et on s’est dit, “ pourquoi pas, bordel ? «

on essayait de – comment dire ? – de se diversifier, à l’époque.

Il est temps de quitter la France. À Londres, tu obtiens un faux passeport belge et tu t’envoles pour les States, où tu as toujours ce boulot à finir.

À Los Angeles, tu découvres qui a commandité l’assassinat de ton frère.

“ Comme dit la Bible, œil pour œil, dent pour dent. J’allais là-bas pour tuer quelqu’un. «

“ Mais j’ai hésité à jouer avec des chiens méchants. Il y avait une chance infime pour que je m’en sorte vivant. «

“ Et je savais que si je me faisais tuer, mon père serait anéanti. «

Tu décides de rentrer à Sarajevo, et de “ commencer à vivre honnêtement «.


t Qui es ? Neven

La rue semble le savoir.

ats sold paix de la iniens a ukr

, je Neven Avec omme suis c à son o un ad rencard r premie u charmé, pe – un eu entiché le un p re, ou un café, t peut-ê oureux. c’est 2 peu amst-ce marks. Qu’e our, am que l’ une sinon tion… ac trans

Je su vulnéra is compre ble, ndsmoi. guerreC’est la , merde. Je me su is plongé ded n s, et maintenaan besoin t j’ai étreinte,d’une soutien d’un , de quelqu’u me tran n pour sporter doucem ent au-dessu décomb s des res…

eltsine  ? e de Et, pauvrd j’esn moi, qua traper saie d’at e de la jup qu’il t Neven, e s là… n’est pa

qu’estce que tu penses de Eltsin e  ?

bras de fer  ? bras de fer  ?


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