Le vent parfumé du désert

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Le vent parfumé du désert 04-11-13 16h21 Page15

Prémisse

Dans le contexte culturel de notre monde, caractérisé par la peur de la liberté et par une crise du sens de la responsabilité personnelle, l’Église n’a pas été capable de continuer à marcher sur le chemin prophétique ouvert par le Concile, en disant une parole différente. Elle a préféré s’aligner sur tant d’autres institutions, politiques, culturelles, sociales, qui essaient de rendre la sécurité aux gens. Et surtout sur les traditions séculaires qui recommandent ce chemin. Évidemment, les changements ne se sont pas limités au niveau du gouvernement central de l’Église, ou de sa doctrine générale. Ce mouvement d’inversion de l’esprit conciliaire a pénétré, par capillarité, dans toutes les sphères de l’Église, même les plus périphériques. Aux États-Unis, pendant les élections présidentielles de 2004, beaucoup d’évêques et quelques théologiens ont multiplié les menaces d’excommunication : quiconque vote pour un candidat qui a soutenu les lois sur l’avortement sera « excommunié » (sic !). Un sale coup pour ceux qui pensaient ne plus jamais entendre prononcer ce mot d’excommunication, pour ceux qui la considéraient comme le résidu d’une époque désormais révolue. D’ailleurs, la menace d’excommunication est aujourd’hui brandie exclusivement à propos de questions directement ou indirectement liées à la vie sexuelle. Jamais pour la guerre ou la peine capitale. Presque tous les documents ou les prises de position de l’épiscopat se réfèrent à la morale sexuelle, de manière obsessionnelle, pathologique peut-être. A un niveau encore plus local, on pourrait donner d’innombrables exemples de ce retour à un christianisme qui accentue le caractère magistériel, moral et rituel, mais ce n’est ni utile ni nécessaire de s’y attarder : passons outre.

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