L'Ancien Testament au féminin

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Anne, la mère de Samuel

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quoi pas nous ? » disaient-ils. J’ai bien vu que cette demande chagrinait Samuel. Il comprenait que ce n’était pas lui qu’on rejetait. Mais n’était-ce pas en Dieu que nous manquions de confiance ? Tous les peuples ont un roi, mais justement, nous ne sommes pas un peuple comme les autres qui se reposent sur la force des armes et des chars de guerre. N’est-ce pas notre Dieu qui est notre roi ? Samuel est resté un long temps en silence. J’ai compris qu’il priait. Puis il a pris la parole : « Je crois que Dieu entend votre plainte. Il va vous donner un roi. Mais je dois maintenant vous prévenir. Celui qui régnera sur vous prendra vos fils pour en faire ses serviteurs et ses hommes d’armes. Il prendra vos filles pour le service de ses femmes. Il choisira les meilleures terres pour y planter ses vignes. Il prendra vos ânes pour labourer ses terres. Il lèvera sur vous des impôts sans attendre votre accord. S’il vous réduit à la famine, vous crierez vers Dieu. Mais il ne fera rien pour vous, car c’est vous qui aurez choisi de vous soumettre à un roi, comme les autres nations de la terre. » Je crois que Samuel mettait un peu de malice à décrire tout le mal que nous ferait notre futur roi. Ce sont nos descendants qui jugeront.


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