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LE RÉCIT DU PÈLERIN
orner avec soin une image de Notre Dame qui était en mauvais état. Il renvoya alors les deux serviteurs qui l’accompagnaient et, monté sur sa mule, partit seul pour Montserrat. Chemin faisant, il lui arriva une aventure qu’il sera bon de rapporter pour que l’on comprenne comment Notre Seigneur en agissait avec cette âme encore aveugle, bien qu’animée d’un grand désir de le servir selon toutes les lumières qu’elle pourrait avoir. C’est ainsi qu’il décida de faire de grandes pénitences, non Il avait une telle plus tellement pour expier ses aversion de ses péchés péchés que pour être agréable à passés et un tel désir Dieu et lui plaire. Quand il se rapde faire de grandes pelait une pénitence que les saints choses pour l’amour de avaient faite, il se proposait de la Dieu que, sans 2 présumer du pardon de faire aussi, et plus encore , et c’est ses péchés, il ne s’en dans ces pensées qu’il trouvait toute préoccupait pourtant sa consolation. Il ne s’inquiétait pas beaucoup dans les d’aucune chose intérieure, ne pénitences qu’il se sachant même pas ce qu’étaient proposait de faire. l’humilité, la charité, la patience et la discrétion qui règle et mesure ces vertus. Son intention était uniquement d’accomplir de grandes œuvres extérieures parce qu’ainsi avaient fait les saints pour la gloire de Dieu 3, sans s’inquiéter des circonstances propres à chacun d’eux. Sur la route donc, un Maure le rejoignit qui montait un mulet. Ils lièrent conversation et en vinrent à par-