Anne-Sophie NININO-Etude et restauration d'un vase sigillé Déch.72 daté du IIIème siècle après JC

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Promotion 2011

Partie historique et technologique

 Lévigation : l‟argile est délayée dans l‟eau grâce à un faible courant dans des bassins successifs. Les grosses particules se déposent au fond des premiers bassins et la pâte plus fine s‟écoule à l‟extrémité du dispositif.

Pour Jean MONTAGU, la lévigation est le seul procédé permettant de produire une quantité de pâte équivalente à celle produite dans les ateliers gallo-romains soit 200 kg par jour50. Il reste cependant difficile d‟affirmer avec certitude la technique employée car elle peut aussi être différente selon les ateliers et leur superficie. Seuls les restes archéologiques des bassins de lévigation ou de décantation peuvent nous éclairer. Quant à l‟utilisation possible d‟un défloculant* permettant de séparer les particules fines d‟argile lorsqu‟elles s‟agglomèrent entre elles et chutent au fond du bassin à cause du poids, rien n‟est prouvé. Maurice PICON précise « il est bien plus probable que les potiers aient tout simplement choisi des argiles qui pouvaient se mettre et demeurer en suspension dans l’eau, sans qu’on leur ait fait subir de traitement […] On sait que certaines argiles naturelles riches en hydroxydes de fer peuvent se disperser dans l’eau sans le secours d’aucun défloculant51. » C‟est justement le cas des argiles utilisées pour la fabrication des sigillées.

Le but de ces deux opérations reste le même : séparer les éléments exogènes de l‟argile afin d‟obtenir les particules les plus fines. L‟argile fine permet ainsi de réaliser des sigillées dont la surface soit lisse et sans défaut et sur laquelle un engobe fin peut être appliqué. Ayant constaté des éléments grossiers (nodules,…) dans la pâte (III,1,a) à la surface du Déch.72, il est possible que cette opération n‟ait pas été réalisée de manière consciencieuse ou que ces éléments se soient intégrés lors d‟une manipulation indépendamment de la volonté du potier. Une fois cette opération réalisée, l‟argile est étalée sur une surface plane pour que l‟eau excédentaire s‟évapore. Elle est ensuite stockée humide dans des bacs à l‟abri du soleil. Avant utilisation, l‟argile peut être pétrie, foulée et battue à la main pour l‟homogénéiser et éliminer les bulles d‟air. La pâte est ainsi prête à être façonnée. 50

MONTAGU Jean, Les secrets de fabrication des céramiques antiques : les terres cuites noires, les terre cuites claires, la céramique égyptienne, les faïences, les grès, les porcelaines, les céramiques grecques, les céramiques romaines, Saint-Vallier-sur-Rhône (26240), 1978, p56 51 PICON Maurice, Introduction à l’étude technique des céramiques sigillées de Lezoux, Centre de recherches sur les techniques gréco-romaines, Dijon, 1974, p43

62 Ecole de Condé-restauration du patrimoine

spécialité céramique


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