Bruxelles Culture février 2021

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monde avec la B.O. de « Trois hommes à abattre » (1981) d’un classicisme rigoureux et enchante avec « Louisiane » (1984), la fresque de Philippe de Broca. Naturellement, avec plus de cent longs métrages au compteur, il demeure extrêmement compliqué de tirer un hit-parade de ses meilleures créations. Voilà une nomenclature forcément sélective, mais qui donne un aperçu de son implication pour le monde du cinéma : « Le mur de l’Atlantique » (1970) avec Bourvil, « Lucky Luke » (1971) le dessin animé, « Le magnifique » (1973) avec Jean-Paul Belmondo, « Flic story » (1976) avec Alain Delon, « L’homme en colère » (1979) avec Lino Ventura, « La gitane » (1986) avec Claude Brasseur, « Netchaiev est de retour » (1991) avec Yves Montand, etc. Artiste complet, il a été de ceux qui ont installé des passerelles entre la variété, le jazz et le grand écran, avec des mélodies fédératrices et populaires. Depuis une quinzaine d’années, il ne figurait plus au générique des nouvelles productions. La faute au temps qui passe, à l’âge qui s’installe (même si on ne parle jamais de retraite lorsqu’on est musicien !) et à une génération de jeunes metteurs en scène qui ne souhaitent pas travailler avec un artiste d’une autre époque. Il nous reste une abondante discographie pour nous replonger dans ses univers et passer de belles soirées en compagnie de ses plus beaux airs. Adieu maestro ! Daniel Bastié

ADIEU À ROBERT HOSSEIN Robert Hossein a enthousiasmé nos nuits blanches. Il campait avec ténacité les salauds ou les amoureux lascifs, les forts en gueule ou les incorruptibles. Fils du compositeur André Hossein (de son vrai nom Aminoullah Hosseinof), il bouffe de la vache enragée avant de se produire sur les planches et au cinéma. Conscient qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, il passe à la réalisation et multiplie les longs métrages qui lui permettent de faire travailler son père et de mettre en avant sa compagne du moment (Marina Vlady). Succès aidant, il s’incruste dans la sphère du septième art. Néanmoins, il doit attendre l’année 1964 pour entrer dans tous les foyers. La série « Angélique, marquise des Anges » en fait le séducteur le plus en vue, un succès qui ne se dément jamais et qui perdure grâce à de multiples rediffusions qui fédèrent l’enthousiasme des téléspectateurs. Il se lance également dans la conception d’énormes spectacles pour la scène, avec une kyrielle de figurants, des moyens financiers rarement accordés en France à ce type de projets et l’adoubement du public. Se succèdent donc : « Le cuirassé Potemkine », « Les Misérables » (comédie musicale de Claude-Michel Schoenberg et Alain Boubil), « Jésus était son nom », « Ben-Hur », etc. Sur grand écran, il multiplie les apparitions et se retrouve au générique de « Le vampire de Düsseldorf », « Don Juan 73 », « Le temps des loups », « Les uns et les autres », « Le professionnel », « Les enfants du désordre » et bien d’autres. Décédé à l’hôpital le 31 décembre 2020, il ferme une page du cinéma d’hier et continuera longtemps d’évoquer un temps où les polars étaient filmés en noir et blanc et en mono. Ses proches ont fait part des causes de son décès. A l’instar d’autres seniors, il a succombé au Covid-19, quelques heures après avoir soufflé ses 93 bougies Daniel Bastié


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