Rapport de stage - 2019

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KOA Paysages

en assistance à maitrise d’ouvrage

Anna Duvauchelle Rabat, Maroc 2019

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Je remercie Justine et Ikhlef pour leur accueil chaleureux, et les moments convivaux passés ensemble. Younes pour sa bonne humeur, Amina et Hicham pour leur bienveillance, et Nina d’avoir partager ces belles découvertes.

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Sommaire P. 6

La Kasbah des Oudayas et Rabat « Bienvenu au Maroc »

P. 8

Être paysagiste au Maroc Un métier de l’oral

P. 10

L’agence Depuis sa récente création en 2017

P. 12

Assistance à maitrise d’ouvrage La Direction Nationale des Eaux et Forêts et de la Lutte contre la Désertification

P. 16

Missions attribuées Assistance à maitrise d’ouvrage pour un projet dans une forêt périurbaine et une maison forestière

P. 22

Sorties sur le terrain Étude pour la ville d’Al Hoceima Découverte du Parc National de Tazekka

Perspectives et bilan

P. 26

Table des annexes Carte sensible de la vallée du Bou regreg

P. 28

Plan de plantation pour la maison forestière de Rchida

P. 29

Cartes de diagnotic, pour la ville d’Al Hoceima

P. 30

Carte des orientations à Al Hoceima

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La Kasbah des Oudayas et Rabat « Bienvenu au Maroc »

Le légendaire « bienvenu au Maroc ! » a largement été confirmé. Nous arrivions le 1er avril à deux, sur le sol marocain, dans un accueil chaleureux. Loin des repères européens, nos premiers pas se feront dans le quartier où nous logeront, et où nous travaillerons : la Kasbah des Oudayas. Face à Salé, la «ville jumelle» de Rabat, les Oudayas est une sorte de ville dans la ville : le quartier est fortifié par d’immense remparts décorés, coiffé sur un rocher à l’embouchure du Bou Regreg, le fleuve qui sépare Salé de Rabat. Sa fondation remonte au Xè siècle, par la tribu des Oudayas, dans un but premier de se défendre. Résolument touristisque depuis quelques temps, le rythme de vie intrasèques au quartier se dévoile néanmoins révélateur de la culture marocaine. La journée, les touristes affluent dans les ruelles de la Kasbah, donnant l’impression de vivre dans un musée, et 19h passé, les habitants reprennent les devant de la scène, et animents à leur tours le quartier.

le lit naturel du Bou regreg jusqu’à 5km après le littoral. (annexe 1 : page 28, carte de la vallée du Bou Regreg)

Depuis les terrasses, une sorte de deuxième ville sur les toits, l’océan occupe tout l’horizon. Le littoral est très artificialisé, 9 digues régulent les vagues et les marées. Nous comprendrons plus tard que le barrage Mohammed Ben Abdellah bloque l’écoulement du Bou Regreg, et permet d’alimenter la capitale en eau potable. L’estuaire que l’on observe depuis les Oudayas ne vit qu’à travers les marrées, qui à marrée haute, viennent remplir

Enfin, vivre dans une ville du Maghreb m’aura appris à vivre un rythme bien différent que celui dont j’ai l’habitude. Les chants religieux résonnent cinq fois par jour dans toute la ville, la vie nocturne bouillonne et occupe les espaces publics - ce qui est d’autant plus le cas pendant le mois de ramadan - , la foule congestionne les rues étroites de la médina, pour se dilater dans les grandes avenues plantées de palmiers.

Dans un second temps, nous nous rendrons compte de l’autre visage de Rabat, la capitale du Maroc. Celle-ci dévoile un visage moderne, celui d’une ville en plein développement. Le quotidien rabatis permet de traversé diverses époques, du Xème siècle dans les Oudayas, la Médina du XVè siècle, s’étalant sur près de 60ha, puis la ville nouvelle. La sensation d’enfermement, se fait souvent ressentir : les murailles, et remparts, sont omniprésents, et seules les portes monumentales (comme la Bab el Had) ponctue l’immense linéaire de fortifications. La capitale se place en second rang derrière Casablanca d’un point de vue démographique et économique. Elle reste une ville très agréable à vivre, et comparée aux villes visitées lors de ce stage, laisse retentir une douceur de vivre.

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03 . 04 . 19 La Kasbah des Oudays, de la puis plage, sur les toits, ...

Depuis la plage, les remparts qui culminent à 40m de hauteur laissent apparaître quelques toits 1

Le quartier touristique des Oudayas fait face à Salé, la ville jumelle de Rabat. 2

Je n’ai jamais vu de forme urbaine comme celle-ci : congétion du bâti, une deuixème ville s’organise en parralèle sur les terrasses des dars er des riads (= maisons traditionnelles) 3

Seules quelques ruelles dessinent des vides de desserte, il n’est pas rare de s’y perdre. 4

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Être paysagiste au Maroc, Un métier de l’oral

Découvrir la profession à l’étranger était un objectif majeur du stage. Ayant profité de 5 mois en agence à la Réunion, lors de mon stage de 3ème année, il me semblait avoir de bonnes bases sur le fonctionnement de la maitrise d’oeuvre en France pour pouvoir aborder les problématiques de la maitrise d’ouvrage à l’étranger. Le statut d’agence en tant qu’assistant à maitrise d’ouvrage me permettait d’aborder ses questions, tout en gardant le confort de connaître le fonctionnement d’une agence.

(cf : page 16 - missions attribuées). L’échange avec les techniciens se fait indispensable. C’est un moment important, et très enrichissant, car l’on peut ouvrir la discussion et s’autoriser d’élargir la conversation à leur perception personnelle.

J’ai découvert à travers les réunions avec la maitrise d’ouvrage (la Direction des Eaux et Forêts), des visites de chantier, des temps de repérages sur le terrain, un fonctionnement bien déffrent de celui dont j’avais pris connaissance l’année dernière, et celui que l’on nous enseigne à l’école. Il m’aura donc été difficile dans un premier temps lors de ne pas comparer. L’expérience de stage de Nina-Morgane en maitrise d’ouvrage (à l’Office National des Forêts), et la mienne en agence, nous aura permis d’ échanger sur nos impressions, et de comprendre quelque fonctionnements.

Cependant, on se sera rendu compte que cela prête souvent à des confusions qui rendent le travail parfois laborieux. Il m’aura fallu du temps pour me faire à ce fonctionnement. L’échange oral est une forme dont on a peu l’habitude France, et peut prendre un aspect informel. Peu de réunion de chantier, ou d’avancement se font avec un plan comme support, et la définition des périmètres des sites se fait sur le terrain, « à l’oeil ». Ce qui entraine à posteriori, un long moment consacré au repérage sur des photos aériennes. Il est alors impératif par la suite d’exiger des plans figurant les limites de propritétés. Lorsqu’ils n’existent pas - c’est le cas pour beaucoup de sites forestiers - , la rigueur du terrain est alors essentielle : il faut échanger avec les techniciens forestiers sur le site même pour vérifier, et s’en assurer, au moins à l’oral.

De manière général, il m’a semblé que la qualité d’écoute en tant que paysagiste était plus qu’ailleurs nécessaire. Par exemple, la définition de la commande se fait à l’oral, sur le terrain. Cela sera le cas pour le projet d’accueil du public dans la forêt périurbaine de Guercif

Cette expérience professionnel à l’étranger aura était une réelle prise de conscience sur l’immensité et la disponibilité des données, à portée de main en France, qui sont de réels outils matériels qui rendent le métier de paysagiste très confortable. .8.


08 . 05 . 19 Visite de chantier sur le site récréatif d’Aknoul, et histoires de limite de propriété

2

Nichen = tout droit. Effectivement, les limites foncières ont été tracées par les militaires français lors du protectorat français, en 1937. 1

1

Suite au mécontentement d’un habitants voyant le chantier débuté sur des terres qu’ils estimaient être les siennes, le chef secteur des Eaux et Fôrets de Taza a retracé les limites foncière, à l’aide de points GPS. Nous parcourons donc les bornes forestières, installées tous les 100m. 2

3 4

Le point de vue aménagé sur le point haut du site doit par conséquent être relocalisé. Nous discutons de la vue. 3

4

Chouf = regarde.

Tout est remis en question, et nous nous questionnons sur la faisabilité du projet au vue du temps imparti, et la pression du chantier, qui a déjà débuté. 5

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L’agence Depuis sa récente création en 2017

L’agence est crée en 2017, par Justine Thomas, diplômée de l’École de la Nature et du Paysage de Blois, et Ikhlef Hanini, spécialisé en génie civil. Depuis sa création, KOA Paysages réalise principalement des projets pour la Direction des Eaux et Forêts, pour qui l’une des priorités est d’aménager des espaces récréatifs dans ses forêts. Le « déclencheur » a été un projet de site récréatif dans la forêt périurbaine de la ville d’Al Hoceima. Le binôme de Justine et Ikhlef se sera montrer complémentaire dans plusieurs situations, Ikhlef apportant une dimensions techniques, qui permettent de rendre concrètes et faisable certaines intentions. Par ailleurs, travailler avec Justine, diplomée de l’école de Blois aura permis une compréhension facile, et une juste attente de ce que l’on pouvait apporter à l’agence, en fonction de nos compétences. Enfin, travailler avec NinaMorgane, nous aura permis de croiser nos expériences, et a permis de nous enrichir mutuellement. L’ambiance de travail familiale a rendu l’adaptation à l’équipe très facile. Le cadre de travail a été un facteur de bien-être durant ce stage. KOA Paysages a beaucoup d’interactions avec la direction Nationale des Eaux et Forêts et de la Lutte contre la Desertification, ce qui permettra à l’agence de réaliser la plupart de ses projets pour cette structure. L’assistance à maitrise d’ouvrage que l’agence réalise, à tout les stades du projet permet un suivi complet.

L’agence a presque l’exlusivité des projets forestiers, et a peu d’autres interlocuteurs pour le moment, car la collaboration avec cette maitrise d’ouvrage est bonne, et il y a une grande demande de leur part. Pour l’instant, une grande partie de leur projet se fait dans le Nord du Maroc, et grâce au réseau établit des Eaux et Forêts (cf : fig.1 : organigramme et équipe de la Direction régionale des Eaux et Forêts de Taza), les projets et les envies se développe dans la région du Rif. Enfin, dans le fonctionnement de l’agence, qui place la convivialité en avant, je n’ai pas retrouvé certains repères, (relevant peut-être d’un système très rodé et plus strictes dans les agences que j’ai cotoyé lors de stage) que j’avais pu établir. J’imagine que cela est du en partie au fonctionnement marocain dont je n’ai évidemment pas l’habitude. Les délais m’ont semblé de manière générale assez courts, entraînant beaucoup de confusions dans les phases de projets. Le fonctionnement en binôme avec Nina-Morgane aura été très appréciable nottament lors des semaines de travail en autonomie. Les temps d’échanges étant très importants pour faire avancer un projet, cela m’a permis de prendre de l’assurance face au déroulé d’un projet, bien qu’ils se soient fait rapidement. Enfin, j’ai apprécié découvrir comment une jeune agence se développe, en particulier dans un contexte où les paysagistes n’ont pas une place aussi importante qu’en France.

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12 . 04 . 19 L’équipe, et les conditions familiales de travail

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Justine Thomas, ingénieure paysagiste, et gérante de l’agence KOA Paysages 1

Ikhlef Hanini, gérant associé de la société, conducteur de travaux. 2

Matchaté, chat de compagnie, y compris sur le terrain. 3

Nina-Morgane Meyer, camarade d’école, collègue de travail, colocatrice et soutien durant ce stage 4

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Notre agréable lieu de travail.

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La maîtrise d’ouvrage, La Direction Nationale des Eaux et Forêts et de la Lutte contre la Désertification

Dirigé à l’echelle nationale par Abdeladim Lhafi, la direction Nationale des Eaux et Forêts et de la Lutte contre la Desertification, a cinq piliers sur lesquels sont fondés toutes leurs actions : 1 - La sécurisation, qui inclue l’immatriculation des parcelles forestières du pays. C’est l’une des priorités pour la direction car aujourd’hui, seulement 50% des forêts sont immatriculées, et cela engendre des complexités lors des projets d’aménagements par exemple, où les problèmes de propriétés sont récurents, et empèche l’avancement des projets (cf : page 9). L’objectif pour les Eaux et Forêts et d’immatriculer l’ensemble du domaine forestier en 2023. Ils s’appuient sur l’Inventaire Forestier National (IFN), réalisé entre 1990 et 2005. C’est une base de données cartographiques et numériques essentiel au travail d’immatriculation. 2 - Le second pillier repose sur le développement des forêts. Cela inclue la reforestation de certaines régions et la prise en compte de la diversité des climats conscernés (semi-aride, subhumide, et humide) et composés d’essences et de structures très différentes. 3 - La valorisation et exploitation du bois, qui sont forcémment liés aux dévelopement du domaine forestier, préconnise de valoriser les espèces nobles pour la construction. On parle alors des espèces forestières telles que : le chêne liège, le cèdre du Moyen Atlas, l’arganier, le chêne zeen, le chêne vert et le chêne toza.

4 - La chasse est une des activités importantes des Eaux et Forêts. Elle permet de réguler les espèces envahissantes en forêt. Mais la chasse touristiques (qui nécessite l’introduction d’espèces spécifiques à cette activité) reste prédominante. 5 - Le dernier pilier repose sur la préservation des littoraux du Maroc. De plus, l’organigramme de la structure permet de comprendre comment et par qui les projets d’amménagement et d’accueil du public dans les forêts peuvent être impulsé. Après un nouveau découpage des provinces en 2015, des directions, sont devenues «provinciales» et ont pu prendre l’initiative de lancé des projets. C’est le cas de la Direction Provinciale de Guercif, dirigée par Mr Ez-Zaher, avec qui nous avons travailler sur une mission détaillée ci-dessous. Cette organisation tiens compte du découpage en région et province du pays, qu’il nous aura été indispensable de comprendre afin d’identifier les personnes présentes lors des réunions, et surtout la place des politiques territoriales dans les projets. Nous laissons donc de côté le découpage français pour appréhender comment le Maroc se constitue. Ainsi, la région est dirigé par un wali, c’est le découpage le plus large. Dans chaques régions, on retrouve une préfecture, et des provinces, que l’on peut comparer aux communes, en France. Le titre de préfecture se définit en fonction du nombre d’habitants.

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La direction régionale de Taza gère : M. Hicham EZZAHIDI

4 SERVICES Ressources Humaines et des Affaires Générales

Études, des Aménagements et de la Planification

Programmation, de la Valorisation et de l’Evaluation

Partenariat pour la Conservation et le Développement

4 DIRECTIONS PROVINCIALES 2 PARCS NATIONNAUX Parc National de Tazekka Brahim Ismaili Parc National d’Al Hoceima Otmane Bensouda

Fig 1 : Organigramme de l’une des douze régions du Maroc, celle de Taza, avec qui nous avons travaillé. Les cases colorées correspondent aux personnes que nous avons rencontrées à l’occasion de divers projets.

Fig 2 : sur le terrain à Rchida, nous définissions la commande à l’oral. De gauche à droite : Nina-Morgane Meyer, stagiaire, Mr Ez-Zaher, directeur provincial de Guercif, Justine Thomas, paysagiste, maire de la commune de Rchida, Ikhlef Hanini, conducteur de travaux

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Province de

Province de

Al Hoceima Youssef Zarroqi

Taza Aziz El Kannafi

Province de

Province de

Guercif Ahmed Ez-Zaher

Taounate

Mohammed

Taoutaou


La maîtrise d’ouvrage, La Direction Nationale des Eaux et Forêts et de la Lutte contre la Désertification

Le gouverneur est donc le directeur provincial, ou de la préfecture. La comparaison avec la France reste compliqué puisque le Maroc est un royaume, et les plus grandes décisions reviennent au roi. Cela est un critère auquel on fait face rapidement, d’autant plus lorsque les relations avec les différents co-traitants lors d’un projet sont peu identifiables, et que l’on ne comprend pas certaines décisions. Il s’agit malheureusement, parfois de corruption. Travailler avec les Eaux et Forêts marocaine aura été très enrichissant. Les bases sur «le rôle de l’arbre en forêt» aquisent cette année lors du cours avec Guillaume Portero m’aura permis de faire des liens avec ce que l’on peut trouver en France. De manière général, j’ai trouvé que le bois était moins valoriser, et moins protégé. J’imagine que le manque d’immatriculation accentue ce phénomène : les conflits d’usages avec des habitants sont fréquents. Nous ferons régulièrement des liens avec le stage à L’office National des Forêt de Nina-Morgane l’année dernière. Tout d’abord, on peut dire que les forêts marocaines sont en voies d’être aménagée, alors que les forêts françaises priviligient la patrimonialisation des arbres, et limitent les améngaments, qui ont été très importants dans les années 1970. Par ailleurs, l’ONF tente de plus en plus de viser la multi-fonctionnalité des forêts (valorisation du bois, patrimonialisation, accueil du public...) tandis que cela semble être compliqué chez les

Eaux et Forêts. La forêt de Boujibar à Al Hoceima en est l’exemple parfait : l’urgence face au manque d’activités de plein air a fait de cette forêt, un espace uniquement dédié aux loisirs, au détriment du patrimoine végétal et de la ressource en bois. L’engouement pour ce projet a été important et m’a semblé entrainer un peu de précipitation, au vu des cours délais de la maitrise d’ouvrage. Lors de chantier, j’ai été très surprise par l’enthousiasme des techniciens des Eaux et Forêt à voir une partie de la forêt abattue dans le but d’y implanter d’immenses jeux pour enfants. L’accompagnement d’un paysagiste avec cette direction devient alors un réel atout, pour valoriser les forêts. Cependant, la valorisation comme je l’entendais est tout autre dans la situation actuelle : la politique des Eaux et Forêts, considère l’aménagement ludique de ses propriétés comme une réelle valorisation. Nous sommes bien loin de la sobriété vers laquelle nous tendons dans les projets à l’école. Enfin, selon certaines directions régionales, les données à disposition sont relativement réduites. Quelques points GPS sont souvent communiqués, mais une documentation cartographique est rarement de rigueur, ce qui me semble pourtant essentiel pour travailler en accord avec la réalité du terrain. J’imagine que cela ne se généralise pas à toutes les directions, et que les personnes travaillant aux Eaux et Forêts sont souvent très à l’écoute et et qu’il est envisageable de faire évoluer les méthodes de travail.

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Les forêts du Maroc en quelques chiffres

Tanger

9.037.714 ha de forêts soit de 12,7 % du territoire national

Parc national d’Al Hoceima Fès

Rabat

Taza

Oujda

Surface forestière

Parc national de Tazekka

Casablanca

Parcs nationaux

Marrakech

Délimitation des régions

Agadir

Autres feuillus

2,1%

Acacia saharien

21%

Chêne zeen 0,2%

Cèdre de l’Atlas

2,8%

11,7%

18,1% Arganier

Fig 3 : les principales essences forestières

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1,7% Pin d’Alep 5,1%

7,8%

Chêne liège

Thuya

Genévrier

23,9% Chêne vert


Missions attribuées Présentation du projet d’aménagement de la forêt périurbaine de Guercif

La principale mission qui m’a été confié, a été celle en collaboration avec la Direction Provinciale des Eaux et Forêts de Guercif. Justine nous a fait confiance et nous a laisser « gérer », afin de toucher du doigt le poste de chef de projet. Ainsi, nous avions ce programme établit, auquel je me suis fiée pour m’organiser sur ces deux mois : 1 - Le site, définition de la commande avec les techniciens et directeurs de Eaux et Forêts. (cf : fig 2, p.13). La journée suffit pour s’impregner du lieu, photographier, dessiner... Cela reste quand même très réstraint, car les sites abrodent des problématiques dont je n’ai pas l’habitude de traiter. 2 - Retour à Rabat, nous consacrons trois jours pour commencer le diagnostic et faire une rapide présentation à Justine de nos intentions avant son départ. Devoir se projeter me parraissait déjà précipité, mais le temps consacré au projet était très réduit, il nous faudra alors rapidement nous plonger dans un schéma directeur. 3 - Une semaine en autonomie, Nina-Morgane travaille en parrallèle sur une mission dans une forêt à Taounate. Nous échangeons beaucoup sur nos projets respectifs, et nous mettons d’accord sur des écheances. Nous consacrons les premiers jours au diagnostic. L’objectif étant de finir le dossier d’analyse, en fin de semaine et de

le faire valider par Justine. 4 - La présentation à Mr. Ez-Zaher, le directeur provcincial de Guercif est prévue quelques jours plus tard. Ses remarques et son approbation étaient nécessaires pour la suite ; 5 - Concrétiser le projet, en réalisant les pièces écrites qui comprends : le carnet de détail, et le Cahier des Prescriptions Spéciales (CPS), et les bordereaux de prix unitaires. La mission prenait en compte deux sites : la forêt périurbaine de Guercif, et la maison forestière, dans la commune rurale de Rchida. Leur complémentarité dans les usages, les ressources, et leurs contextes à nécessité de clarifier le cahier des charges. J’ai alors préféré distinguer les deux sites, afin de profiter de leurs différences, pour tirer parti de leur complémentarité. cf : schéma ci-contre. Le dialogue avec la maitrise d’ouvrage étant fluide et aisé, définir les usages et les enjeux propres aux sites a été facilité : ils sont très confiants, et sont très enthousiastes face à ces projets d’amménagements. Les attentes de Justine étaient claires, et sa confiance, et l’autonomie qu’elle nous donnait m’a permis de m’organiser et m’adapter facilement au fonctionnement avec cette maitrise d’ouvrage.

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Sensibiliser les habitants sur les actions des Eaux et Forêts, communiquer les différents sites

Penser l’accueil du public,

Offrir des espaces récréatifs de plein air

For

a

iurb

ér êt p

f

erci

Gu ine,

Informer sur la géographie et les valeurs paysagères de la région,

intégrer le site dans son contexte plus global

Connecter la forêt à la ville, lutter contre l’urbanisation

Penser l’accueil du public

son

Mai Intégrer les enjeux écologiques et sensibiliser au développement durable des espaces et périurbains.

Communiquer de manière pédagogique et ludique

les pratiques durables et écologiques de gestion forestière, d’agriculture... . 17 .

,R

ière

st fore

a sur trois temporalités : pour chid

les activités de chasse l’hiver, les scolaires et les touristes.


Missions attribuées Présentation du projet d’aménagement de la forêt périurbaine de Guercif

Diagnostic // La forêt périurbaine de Guercif est un long bandeau de part et d’autre de la nationale qui relie Taza à Oujda, et traverse la ville. La ceinture verte a été mise en place dans les années 90. L’aridité qui qualifie le paysage de Guercif a longtemps posé la question de la desertification. La ceinture verte d’Eucalyptus a été créer dans le but de lutter contre l’ensablement des infrastructures viaires et ferroviaires. Entre la nationale et l’Oued Melloulou (la rivière en contrebas), la forêt a une place stratégique d’entrée de ville. Des lotissements se construisent et borderont bientôt la parcelle qui nous a été confiée. Donner à la forêt un aspect récréatif était l’objectif rincipal. Ce qui auparavent a été planté pour répondre a des problèmes écologiques accueille maintenant des espaces récréatifs. Plus au Sud, en parcourant les immenses plaines arides de la région, nous nous dirigions vers Rchida, une commune rurale très bien préservée, dans les hauteurs des montagnes qui entourent la plaine de Tafrata. La vue sur le Jbel Maarlouf et les verges d’oliviers est immense et saisissante. Nous retrouvions une végtation en montant en altitude. Le deuxième site : la maison forestière et son jardin, se situent dans les 30 000 ha de forêt de Pin d’Alep. Le site est propice à l’accueil des scolaires, pour des sorties pédagogique. Le périmètre du site ne s’arrête pas autour du jardin de la maison, il prend en compte une plateforme, à quelques mètres, d’où part la source Ain Assou, où la « maison du cavallier » est en ruine. Cette espace ombragé

par de beaux sujets d’arbres (de chêne vert, de genévrier oxycèdre, d’olivier...) a un réel potentiel. En vue de comprendre les deux sites dans leur territoire, dessiner la carte des paysages (page ci-contre) m’a permis d’établir le lien entre les deux, de comprendre le relief, le réseau hydrolique... Les recherches annexes en parrallèle, ont mis en évidence la production importante d’oliviers : l’oléiculture est une priorité récente de l’agriculture au Maroc. (représentée en vert sur la carte, elle est souvent associé aux céréales, schématisées par les hachures). La suite du dossier se compose de : - un rappel de la commande, et du cahier des charges, en mettant en avant les usages souhaités sur chaque site, - un etats des lieux, en soulevant les atouts et contraintes, - un schéma directeur, plus précis que celui présenté avant le départ de Justine. - un plan projet, détaillant les espaces récréatifs, la hierarchie des différents sentiers, les points de vues... - les vues d’ambiances, - des références de mobiliers, - et la proposition d’un objet pédagogique : une « carte à dessiner » (cf : fig 6, page 27). Le dossier d’analyse a été un bon exercice, de rédaction, et dans le temps imparti a rendu les recherches et le diagnostic efficaces. La présentation au directeur régional des Eaux et Forêts de Guercif, Mr EzZaher, était prévu quelques jours plus tard. J’attendais de

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Missions attribuées Présentation du projet d’aménagement de la forêt périurbaine de Guercif

cette réunion, un échange enrichissant, et des retours de la part des techniciens forestiers qui été aussi présents. J’ai été quelque peu déçue du peu de réactions après la présentation, et me laissant l’impression d’une telle confiance, qu’il y aurait peu de remise en question. Malheuresement, plus tard, lors d’une présentation du projet devant les quatre directeurs de province et le directeur régional de la région de Taza, j’apprendrai que nous ne nous avions pas bien communiquer le bon terrain. Lors du terrain que nous avions réalisé début avril, la maitrise d’ouvrage nous avait montrer une parcelle dans la ceinture verte d’Eucalyptus, or le site se trouvais quelques mètre plus loin, plus proche du centre ville, et bordant l’Oued en contrebas. Nous n’avons eu pas de nouvelles par la suite, pour savoir ce qu’il en sera de cette mission suite à cette erreur. Cependant, la validation du projet autour de la maison forestière a lancé la réalisation des pièces écrites. Il s’agissait donc de quantifier le projet (Bordereau des Prix Unitaires), de l’estimer, de rédiger le CPS, (Cahier des Préscriptions Spéciales) qui relate toutes les normes et lois propres au projet, et le carnet de détail. La rédaction des pièces écrites ne m’a pas parru compliqué, en revanche, elle aurait nécessité un peu d’accompagnement. J’ai tout de même apprécié pouvoir rentrer dans le détail que cela implique. En l’occurence, sur la page ci-contre, voici un exemple de propositions de tables de lecture intercatives et pédagogiques qui rythment le parcours. Ainsi, les tables proposent des jeux pour comprendre point par point ce qui les entoure :

1 - le potager, en mettant en valeur le réseau hydrolique par les séguias 2 - le pré-verger et le rôle des animaux dans l’agriculture 3 - la forêt, les espèces d’arbres exploitées dans la région 4 - les haies vives (composées principalement d’espèces mélifères) et les ruches, expliquant le système de plessage, et cueillet des baies 5 - le grand paysage, point de vue avec table panoramique, et halte sous la pergola pour profiter d’une maquette 3D du territoire 6 - cours d’eau, qui permet à une végétation hygrophile de pousser, et mise en valeur de la source Ain Assou. A cela s’ajoute la «carte à dessiner». Cette cartographie deviendrait un outil pédagogique pour que le visiteur puisse comprendre le rapport géographique et paysager qu’entretiennent ces deux forêts. Les essences végétales, les milieux écologiques, et les ressources paysagères pourraient devenir sujet à devinettes, et à énigmes. Cet outil de terrain, est complémentaire de la maquette 3D Finalement, bien que je ne pense pas avoir pu aller jusqu’au bout de mes intentions dans le détail des pièces, ni dans la réflexions des espèces plantées (cf : annexe 2, plan de plantation, page 29), j’ai aimé pouvoir travailler dans des milieux comme celui de Guercif, qui est très aride, cela m’a permis de ne pas rester sur des acquis, et de travailler avec de nouvelles problématiques. Cependant, je reste déçue du manque de retour de la part de l’agence et de la maitrise d’ourvage sur mon travail.

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Fig 4 : Proposition de table de lecture pédagogique et interactive, disposé le long du parcours autour de la Maison forestière à Rchida

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4

2

1

5

P Accès voiture sur le site Signaler l’entrée Création d’un liaison piétonne entre les deux sites Signaler les entrées Aménager le point de vue Vue vers Rchida, et les hauts plateaux

P

Mise en valeur de la source Ain Assou

Fig 5 : Schémas directeurs des sites de Guercif et Rchida

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Sur le terrain, visite de site et de chantier Découverte et étude de la ville d’Al Hoceima

Al Hoceima est l’une des premières villes que l’on a visité, dans le cadre du travail. Elle m’a laissé une forte impression, qui restera la même lorsque nous retournerons sur le terrain lors de la dernière semaine de stage. En effet, la ville produit une sensation de désorganisation urbaine, d’incohérence, et d’inhospitalité, alors qu’elle présente de nombreux intérêts naturels, écologiques, économiques... L’agence a réalisé, son projet le plus abouti (en terme de réalisation) dans la forêt périurbaine de Boujibar. L’offre de plein air étant presque inexistante dans la région, la direction provinciale des Eaux et Forêt d’Al Hoceima, a voulu lancé un projet d’aménagement dans cette forêt de pins. Cela s’incrit dans l’intention du gouverneur de la province de faire d’Al Hoceima, un pôle attractif et touristique. Le dossier sur la ville d’Al Hoceima est donc une production spontannée, portant sur l’analyse et les recommendations en ce qui concerne les aménagements urbains de la ville. Ainsi, nous avons été missionée de réaliser ce dossier, en autonomie avec Nina-Morgane, dans un délais très restreint de deux jours. Bien que nous ayions passé deux jours sur le terrain deux mois aupparavant, la phase de diagnostic nous sembler essentielle afin de proposer des orientations en accords avec la réalité. C’est pourquoi nous avons choisi de consacrer une grande partie du temps à l’élaboration de cartes d’états des lieux, (cf : annexe 3, page 30 : deux d’entres elles). Pour organiser nos remarques et intentions, nous avons définit quatre chapitres : l’urbanisme, la nature en ville, et périphérique,

les mobilités, et le tourisme. La seconde partie du travail relevait des orientations. Evidemment liées les unes aux autres, nous avons regroupé les orientations des quatre chapitres en une cartographie. (cf : annexe 4, page 31, avec la légende organisée selon les thématiques). Le temps restreint ne nous a pas permis d’approfondir ce travail que l’on aurait souhaité bien plus complet aux vues des nombreuses problématiques que rencontre la ville. Un plan d’action aussi général nécessite selon moi une étude beaucoup plus poussée, à diverses échelles, et nécessitant plus de terrain. Nous avons cependant, esquissé ensuite un phasage, en préconnisant des actions à court-terme, moyen terme, et long terme. Les échelles de temps, que j’imagine en lien avec la vie politique de la région, et plus précisémment de la ville, nous étaient difficile d’appréhender. D’une part, parce que les volontés politiques dans cette région nous sont inconnues, et d’autres part, parce que nous avons pris connaissance d’une grande difficulté d’être impartial dans les projets d’aménagement, et donc de rendre compliqué la vision sur plusieurs dizaines d’années. Enfin, je retiens de ce travail de diagnostic sur la ville d’Al Hoceima, l’importance d’un travail de terrain qui est indispensable. Et qui me rend légitime de préconniser des orientations sur un territoire. Je me rends également compte de la chance d’avoir une grande quantité d’informations, en France, telles que celles données par l’Institut Géographique National (IGN). C’est une base très riche, que j’ai du apprendre à oublier pour travailler sur le sol marocain.

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05 . 04 . 19 28 . 05 . 19 Visite de l’étonnante la ville d’Al Hoceima

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3 Vue depuis la forêt de Boujibar, la baie d’Al Hoceima se devine, nous aperçevons les deux îles militaires espagnoles. 1

Plus bas, des quartiers entiers se construisent, ils se ressemblent tous. 2

L’horizon de la Méditérranée dépasse encore celle des bâtiments, et des grues. 3

Puis, depuis le quartier du palais royal, nous surplombons un vallon très marqué, duquel s’élève un quartier jumeau en face sur la falaise. 4

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Sur le terrain, visite de site et de chantier Découverte du Parc National de Tazekka

Il sera moins difficile pour moi de faire part de mon ressenti du parc National de Tazekka, que d’Al Hoceima. Effectivement, ce parc figure parmi les meilleurs endroits que j’ai visité lors de mon séjour au Maroc. Il regorge d’une grande diversité de paysages, et d’une grande richesse humaine et naturelle. Nous avons fait la découverte du parc lors de la première semaine du stage, qui était consacrée à la visite des sites des différents projets sur lesquels nous allions travailler. Trois jours de randonnée à travers Tazekka nous a permis d’appréhender ses ambiances, ses habitants, ses paysages... La mission qui est en cours se porte sur le traçage des sentiers de randonnée. Il s’agit de dessiner des boucles et circuits de randonnée qui proposent plusieurs niveaux de difficulté. Il faut alors prendre en compte le dénivelé, les distances, et la technicité des sentiers. A cette mission s’ajoute celle de certains points de vues à aménager. Brahim Ismaili, directeur du Parc National de Tazekka, a déjà designé les espaces, plus ou moins en bon état, le long des routes pour la plupart. Leur emplacement est intéressant car ils se répondent les uns aux autres, et permet de visualiser facilement les sentiers, les jbels (1), les vallées traversées, les douars (2)... Dans un second temps, l’agence réalisera des carnet des seniers. Nous n’aurons finalement pas eu le temps d’entamer ce travail de croquis, et de communication sensible de notre expérience personnelle. L’objectif est de réaliser des carnets des sentiers du parc, proposant une approche sensible. Ce projet m’aurait particulièrement plu, car il associe la vulgarisation des connaissances techniques du paysagiste, sa sensibilité, et la communication graphique auquelle je tiens particulièrement. Pour ce projet, le terrain est primordial

: il est la base de toute connaissance du site, dans ce contexte professionnel tout particulièrement. En effet, comme je l’ai laisser entendre plus tôt dans ce rapport (cf : la maîtrise d’ouvrage, les Eaux et Forêts, page 14), les données à disponibilités et les échanges sont réduits. Pourtant, des données SIG et des cartes du parcs existent, des associations ont déjà travaillées sur le site, ... l’agence s’appuiera donc pour la suite ; sur des photos aériennes, des photos et les nombreux terrains réalisés. Lors de ces journées de terrain au sein du parc, j’aurais entrevue une partie du travail de paysagiste qui me plaît beaucoup. Celle d’être le lien direct entre le terrain et la maitrise d’ouvrage, et les usagers, en l’occurence ici : les randonneurs. L’expérience est d’autant plus riche, que Younes, guide et spéléologue, nous a partagé son savoir et son expérience sur le parc. Je tiens à le remercie chaleureusement. Il est par ailleurs l’un des initiateurs de ces carnets des sentiers. Je pense également à ce livret, que Justine m’a fait découvrir : «Vallée de la Vilaine, Le guide», aux éditions Apogée. Il est le fruit d’un travail pluridiscplinaire, intégrant le travail de Léa Muller, ancienne étudiante de l’école de Blois. Ce genre de travail, recueillant divers itinéraires, communique par des cartographiques, sensibles, pratiques, ou techniques, le paysage qui fera l’objet d’une expérience corporelle, à travers la marche. Ces découvertes m’auront montré qu’il y a d’autres moyens de mettre en oeuvre les connaissances d’un paysagiste ; et ce format me parle particulièrement.

jbel : mont, sommet, montagne oued : rivière (3) douar : hameau, petit village . 24 . (1) (2)


07 . 05 . 19 Retour à Taza, après le terrain du Parc de Tazekka et première expérience du ftour, une atmosphère propre à la période du ramadan.

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Depuis que l’appel du muezine a résonné, les immeubles qui se dressent devant moi revivent. 1

La fraicheur autour des oliviers du jardin s’est levée lorsque le soleil s’est couché. 2

Le jardin a été devasté par les enfants. 3

Derrière les champs de blé, Tazekka dessine l’horizon.

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Bilan De ces deux mois au Maroc

Tout juste la fin du stage, je prends le temps de prendre le recul nécessaire pour tirer un bilan de cette expérience. Je retiendrai toute la bienveillance que l’on nous a porté durant ces deux mois, et l’accueil qui nous a été offert. D’un point de vue professionnel, j’ai été surprise des échanges professionnels avec toutes les personnes que l’on a rencontré pendant le stage, dont le fonctionnement général ressemble peu à ce que j’ai déjà vécu lors de mes stages précédents en France. Cependant, avec du recul, je sous-estime sûrement le poids de la culture sur les fonctionnements internes aux projets, qui m’ont souvent semblé informels, précipités et manquant de rigueur. Travailler à l’étranger m’a montré à quel point le paysage est en lien avec la culture et la société qui le modèle. Bien que je m’en doutais, je ne pensais pas voir autant de différences avec des organismes similaires en France (la Direction des Eaux et Forêts et l’Office National des Forêts). Il m’a semblé que la demande du maître d’ouvrage et les réponses apportées n’étaient pas forcément en accord avec les problématiques actuelles et celles qu’ils abordent dans leur philosophie du paysage. Il y a rarement de liens fait entre les ressources qu’un paysage présente (en l’occurence ici, les forêts) et l’usage que l’on veut attribué a ces espaces (cf : multifonctionnalité des forêts, p.14).

Par ailleurs, j’ai apprécié l’autonomie qui nous a été permise, car j’ai du me faire confiance pour assurer la bonne évolution des projets, et cela m’a permis de m’organiser comme je l’entendais, et d’en faire part à Nina-Morgane, avec qui j’ai pu largement échanger. Ses connaissance sur la forêts en général m’aura été précieuse. Cependant, je regrète un peu les retours sur notre travail qui m’ont parru insuffisants. Le travail en autonomie sur le dossier d’Al Hoceima et surtout sur le projet de Guercif (phase d’analyse et de conception, et d’écriture des documents administratifs), auraient peutêtre mérité plus d’échange, et d’accompagnement. En effet, recevoir l’avis et les retours de Justine le dernier jour lors de la remise des dossiers, m’a donné l’impression de superficialité du travail que l’on a fourni. J’apprécie cependant de pouvoir rester en contact avec l’agence afin de suivre les projets jusqu’à leur réalisation. Enfin, pouvoir « déconnecter » du paysage en France et du quotidien blésois, m’a permis de me projeter sereinement et d’appréhender cette année de diplôme sereinement. Je rentre donc avec beaucoup de souvenirs en tête de cette expérience humaine, et projète mes premières intentions pour le travail de fin d’études.

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Fig. 6 : La carte à dessiner est un outil cartographique que j’ai imaginé dans le cadre des projets sur les sites forestiers de la région de Guercif. Il s’agit d’un outil de terrain, pensé pour permettre aux visiteurs de comprendre le contexte dns lequel ils évoluent. Cela intègre la communication des actions de la Direction des Eaux et Forêts de Guercif.

Fig 1. . 27 .


Annexes (1) Carte sensible de la vallée du Bou Regreg et de son estuaire Ville, surface bâtie Quoique le tissu urbain est tellement lâche, qu’il est difficile de déterminer les limites de la ville Principaux axes routiers L’infrastructure routière prend une grande place dans la ville. Certaines sont spectaculaires, comme le viaduc Mohammed VI, permettant à l’A5, de survoler la vallée. Berges du Bou regreg, forêts, et parcelles agricoles Espaces fortement menacé par l’urbanisation, partiellement victime de projets urbains extravagants (ex : Grand Théâtre de Rabat), et largement exploités par l’homme : carrières, cultures, forêt... Partie haute du Bou regreg Paysage soumis à de grandes variations : paysage sec à marrée basse, et humide à marrée haute. Partie estuarienne du Bou regreg Paysage peut impacté par les marrées, sont aspect de change pas : il est l’accroche direct à l’océan. Ses berges sont particulièrement soumise à la pression urbaine. . 28 .


(2) Plan de plantation , Site de la maison forestière de Rchida, dessiné pour pouvoir remplir les bordereaux de prix unitaires.

Haies vives Cueillette de baies, et espèces mélifères , ruches à proximité

Massifs de graminées, Point de vue sur la plaine de Tafrata, et alentours du parking

Carrés potagers, Fruits et légumes en permaculture, plantes aromatiques et médicinales, plantes mélifères...

Forêt de Pin d’Alep, Maintien de l’exploitation du bois

Pré-verger strate basse : espèces fourragères locales strate arborée : fruitiers . 29 .


pour l’avifaune ulement

Concentrer les nouvelles constructions dans les espaces construits existants.

Falaise, habitat écologique remarquable pour l’avifaune Présente des risques d’erosion et d’éboulement

Espaces publics végétalisés : square, parc, places publiques...

Espaces agricoles

Vallon urbain, fort intérêt écologique

Espace naturels sensibles

Espaces boisés

Espaces publics végétalisés : square, parc, places publiques...

Espaces agricoles

Espace naturels sensibles

Espaces boisés

talisés : publiques...

Espaces agricoles

bles

Espaces boisés

s agricoles

Préconisations liées à l’urbanisme

Carte de diagnostic sur l’état des espaces naturels en périphérie et en coeur de ville.

Parc National d’Al Hoceima

Requalifier et hierarchiser les entrées de ville.

Parc National d’Al Hoceima

Préconisations liées à la nature en ville Revégétaliser la ville, en privilégiant les espaces publics actuels : square, parcs, place publique...

Parc National d’Al Hoceima

s boisés

ensité du bâti

nstruction

Amplifier la centralité du centre ville en aménageant des espaces publics

Parc National d’Al Hoceima

Préserver les espaces naturels et sensible, ne plus construire Privilégier une gestion durable et différenciée pour les espaces verts de la ville. (qui nécessite peu d’entretien) Favoriser une végétation locale Préserver les zones agricoles de la pression foncière Préserver les espaces boisés de la pression foncière et les valoriser Préconisations liées au tourisme Miser sur la qualité des plages d’Al Hoceima pour développer le tourisme, en intégrant les enjeux écologiques : - Gestions des déchets sur les plages Quartiers périphériques d’Al Hoceima, densité du bâti plus faible Urbanisation, forte densité du bâti Quartier très récent, ou en construction - limiter les aménagements le long des falaises et du littoral Quartiers périphériques d’Al Hoceima, densité du bâti plus faible Quartier très récent, ou en construction - S’adapter à la biodiversité marine et terrestre Quartiers périphériques d’Al Hoceima, densité du bâti plus faible des plages

Carte diagnostic sur les surfaces bâties dans la ville. Centre ville Urbanisation, forte densité du bâti Quartier très récent, ou en construction

Quartiers périphériques d’Al Hoceima, densité du bâti plus faible

Développer le tourisme vert, mise en relation avec le Parc National Préconisations liées à la mobilité Lier les lieux d’intérêts touristiques (plages) par un «circuit des plages». Favoriser les transports en commun Relier la corniche piétonne au centre ville. Littoral est et ouest de la ville renoués, s’appuyer sur les percées existantes. Développer un réseau de bus interne à la ville. Renouer avec l’identité maritime de la ville Favoriser les mobilités douces : piétonniser au maximum le centre ville

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Extrait de la carte des orientations

Créer des liaisons entre la corniche et le centre ville Lier les plages de l’Est et de l’Ouest

Connecter les plages entre elles :

«circuit des plages», création de ligne de bus...

Piétonnisé au maximum le centre ville

Qualifier et hierarchiser les entrées de villes

Raccrocher le réseau de bus inter-villes à un réseau intra-urbain

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Qualifier et hierarchiser les entrées de villes


Rabat, Maroc 2019

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