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France : « Devenez Fatima », une pub sur les auxiliaires de vie accusée d’entretenir l’imaginaire colonial

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L’affiche a déclenché une polémique car elle fait écho aux « Fatma », un nom générique que les colons français utilisaient pour désigner leurs domestiques et plus généralement les Algériennes

Selon qu’on soit Christophe, Maria ou Fatima, les raisons semblent différentes lorsqu’on devient auxiliaire de vie chez Petits-fils, une société française d’aide à domicile pour personnes âgées.

Dans une série d’affiches publicitaires placardées dans les rues de France ces jours-ci, les slogans manifestement créés pour susciter des vocations interrogent sur les raisons qui ont conduit chacun des employés mentionnés à postuler : « Christophe [parce qu’il est] libre de choisir son planning », « Maria [est] satisfaite de son salaire », alors que Fatima « peut se dédier à Simone et André ».

Pourquoi elle, spécialement, « peut se dédier », alors que les autres privilégient surtout leurs propres intérêts ? Voici ce qui, sur les réseaux sociaux, provoque la colère...

Les relations sexuelles hors mariage dans tous les pays arabo-musulmans, doivent impérativement relever des libertés individuelles

Relations hors mariage au Maroc : appel à l’abrogation de l’article 490

Les membres du collectif 490 sont montés à nouveau au créneau pour réclamer « l’abrogation pure et simple » de l’article 490 qui participe « significativement au sentiment d’oppression ressenti par les jeunes ». Dans une lettre ouverte à l’attention du ministre de la Justice, ces citoyens et citoyennes sont revenus à la charge pour réclamer l’abrogation de l’article 490, avec un argumentaire aux aspects juridique, historique et de droits humains. Concrètement, le collectif 490 a réclamé de nouveau la suppression de l’article 490, punissant « d’emprisonnement d’un mois à un an toutes personnes de sexe différent qui, n’étant pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles ».

Le féminisme arabe, un devenir en dents-de-scie

Les « Printemps arabes » ont marqué un tournant historique pour le féminisme arabe, rappelle Mostafa Chebbak.

Le triptyque créativité-singularité-universalité exprime mieux la question féminine d’une manière générale et tout particulièrement dans le contexte arabe. Il bouscule une myriade de clichés obsolètes et permet, du même coup, à l’observateur avisé de prendre ses distances avec une réalité souvent biaisée. Il ne suffit plus de dire que l’absence de liberté conduit fatalement au manque de créativité. La pire des servitudes est celle qui aurait pour origine une pseudo liberté. Aussi la féminité ne peut-elle prétendre à la créativité et, partant, à l’universalité que dans le maintien et la construction constante de sa propre singularité.

Sortir de la dichotomie « masculin/féminin

On a toujours abordé le proprement féminin à partir du proprement masculin, ou prétendu tel. Comme si l’un était irrévocablement opposé à l’autre et ne pouvait paradoxalement aller sans lui. Aussi la question de la créativité, quelle qu’elle soit, est incessamment approchée à partir d’un schéma dichotomique : masculinité/féminité, espace public/espace privé, lumière/ obscurité, ethos/genos. Cette antinomie dialectique repose sur le raisonnement déductif que voici : l’identité masculine = présence dans l’espace public – émancipation sous la lumière du jour – engagement éthique – gouvernement de la cité. L’identité féminine opère, quant à elle, à l’intérieur d’une scène travaillée par la négativité : enferment dans l’espace privé – servitude et obscurité – désengagement éthique – fonctionnalité génétique.

Ce raisonnement résiste-t-il à un examen approfondi ? La réponse se fera en trois temps. Dans le premier, la réhabilitation du proprement féminin sera mise en perspective et la prétendue négativité qui l’habite sera repensée et valorisée. Dans le deuxième, les termes même du binôme masculin/féminin céderont la place à une individualité universelle marquée par la seule frappe du proprement humain. Le troisième et dernier, sera consacré au mouvement féministe arabe de sa naissance fin XIXe siècle à nos jours...

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