JA 2678 DU 6 AU 12 MAI 2012 PLUS POINTE NOIRE

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Le Plus de J.A. Pointe-Noire encore, Pointe-Noire compte de bons établissements scolaires jusqu’au secondaire mais, au-delà, ne dispose que de la seule École supérieure de technologie du littoral, fondée par des particuliers. Pas d’université ni de centre spécialisé où former la jeunesse, principal atout de la ville, à des métiers en rapport avec les activités locales. Malgré la manne pétrolière, Pointe-Noire donne l’impression d’être démunie. Son développement économique et social serait sans aucun doute décuplé si les pouvoirs publics, dans le cadre de la redistribution des ressources, lui donnaient ne serait-ce qu’un tout petit peu plus de moyens. ●

● ● ● des quartiers précaires, mené avec le soutien de l’ONU-Habitat. La valorisation du bord de mer est également prévue. Et l’interdiction de la commercialisation et de l’utilisation des sacs en plastique, entrée en vigueur fin janvier, devrait contribuer à l’amélioration de la propreté.

DÉMUNIE. En matière économique, si les entreprises sont nombreuses, le poids de l’informel reste important. Le secteur touristique est loin d’être organisé, alors que la cité balnéaire et ses environs disposent de nombreux atouts – hôtels, restaurants, sites naturels (lire p. 98). Plus étonnant

Il était une fois Ndji-Ndji

Un vaste plan d’eau, une baie profonde, une saillie rocheuse pour y accrocher une digue… C’est ce qui a décidé les Français à créer la commune.

juillet 1914 la construction de la voie du Chemin de fer Congo-Océan (CFCO) et de deux ports : Brazzaville, sur le fleuve Congo, et, sur l’Atlantique, Pointe-Noire, qui fut préféré à Libreville et Loango pour son vaste plan d’eau, la profondeur et la configuration de sa baie (permettant d’y bâtir une digue). Les chantiers furent lancés en 1921, supervisés par le gouverneur général Victor Augagneur puis par son successeur, Raphaël Antonetti. INDÉPENDANCE. Le 11 mai 1922 est

OLIVIER POUR J.A.

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Le village de pêcheurs EN 1924.

est en 1484 qu’apparaît pour la première fois le nom de Punta Negra, sur une carte établie par des navigateurs portugais. Ils marquaient ainsi un point saillant constitué de blocs de pierre noire qu’ils avaient aperçu sur l’actuelle Côte Sauvage, aux abords du village de pêcheurs de Ndji-Ndji. Les siècles passèrent, durant lesquels, à une vingtaine de kilomètres au nord de Punta Negra, dans la baie voisine, le royaume vili de Loango prospérait grâce à son port négrier (lire p. 100). À la fin du XIXe siècle, en 1880, l’explorateur français Pierre Savorgnan de Brazza atteignit, depuis le Gabon, N o 2678 • DU 6 AU 12 MAI 2012

publié le décret portant création de la commune de Pointe-Noire. Son premier plan directeur est élaboré en 1924, sur une base de 5 000 habitants. L’inauguration du chemin de fer, en 1934, et celle du port, en 1939, accélèrent son essor. Pointe-Noire devient la capitale du Moyen-Congo (Brazzaville étant celle de l’AEF), puis de la République autonome du Congo jusqu’en 1959, date à laquelle Brazzaville lui succède. À l’indépendance, Pointe-Noire, qui gardera sa position de capitale économique, comptait déjà plus de 70 000 habitants. La ville connut une nouvelle phase de croissance économique et démographique pendant les années 1970 et 1980, liée à la découverte et au début de l’exploitation de

l’intérieur des terres de ce qui ne s’appelait pas encore le Congo et, arrivé à Mbé (100 km au nord de Brazzaville), signa avec le Makoko, le roi des Tékés, un traité faisant de ce royaume un protectorat de la France. En mars 1883, l’un de ses émisL’inauguration du chemin de fer, saires dépêché sur la côte en 1934, et celle du port, en 1939, atlantique, le lieutenant de vaisseau Cordier, fit subir accélèrent son essor. le même sort au royaume vili de Loango, qui n’était déjà plus que gisements de pétrole et de potasse. l’ombre de lui-même. Intégré à l’AfriqueLes crises qui ont secoué le pays de 1992 à 1999 ont quant à elles provoqué Équatoriale française (AEF), le Congo français devint le Moyen-Congo en 1903. une nouvelle migration vers la ville Pour évacuer les matières premières, océane, épargnée par les turbulences. ● les autorités coloniales autorisèrent en CÉCILE MANCIAUX JEUNE AFRIQUE


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