Numéro 10 exceptionnel

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Edito Un numéro 10 exceptionnel WikiAgri fête ses deux ans d’existence avec un numéro 10 exceptionnel. Notre vocation, à toute l’équipe, est de vous fournir un contenu totalement original, dans le souci du partage d’expériences qui nous caractérise tant dans le magazine que sur notre site internet, wikiagri.fr. Pour les numéros « classiques » du magazine, nous développons à chaque fois un thème, sous différents angles, avec des reportages à la clef, de manière à aller le plus loin possible dans son traitement. Nous avons ainsi débuté avec la problématique « produire plus », puis détaillé celles de la gestion de l’eau, des stocks, de la nouvelle agronomie, de la croissance verte, de l’investissement, de la météo, de la recherche et enfin du sol. Pour ce numéro 10, le thème est différent, nous sommes revenus sur les événements qui ont marqué l’année 2013, en expliquant leurs répercussions sur l’agriculture. En prime, nous avons rencontré, dans notre souci du reportage, un jeune installé cette année. Parce que l’agriculture est aussi un spectacle visuel, un portfolio sur une moisson anime également ce numéro. Nos partenaires rédactionnels « historiques », présents dès le numéro 1, CerFrance pour la gestion d’entreprise et Agritel pour la pédagogie des marchés, poursuivent bien sûr leurs contributions dans les colonnes de ce numéro exceptionnel. Enfin, nous concluons par un guide des innovations lancées sur le marché en 2013. Un guide de plus de 20 pages, bourrées de technologies de pointe… Nous espérons que les entrepreneurs de la terre que vous êtes apprécierez la qualité des informations fournies, constamment recherchées dans l’objectif de vous servir pour vos choix et vos pratiques. Nous soufflons donc nos deux bougies avec vous, en vous souhaitant, en cette période propice, nos meilleurs vœux pour cette année 2014 qui commence. Yannick Pagès directeur de la publication

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Sommaire WikiAgri n°10 / JANVIER 2014

Directeur de publication Yannick Pages Rédacteur en chef Antoine Jeandey Rédaction Maxime Boutevin Eddy Fougier Raphaël Lecocq Benjamin Masson redaction@wikiagri.fr Guide Sylvie Grasser Ont participé à ce numéro AGRITEL CERFRANCE Dessinateur Michel Cambon Photographe Jean-Marie Leclère Publicité Tél. 06 89 90 72 75 | pub@wikiagri.fr Consultant Média Bernard Le Blond - Vision bleue Tél. 06 83 92 08 61 Conception graphique et maquette Notre Studio www.notrestudio.fr Conseil éditorial Sylvie Grasser - Hiceo Tél. 06 32 75 11 94 www.hiceo.fr ISSN ISSN 2258-0964 Commission paritaire 0314 T 91288 Dépôt légal A parution Service abonnements 4, impasse du Faubourg 38690 Le Grand Lemps Tél : 04 76 31 06 19 E-mail : contact@wikiagri.fr Abonnement annuel 34,90€ TTC (4 numéros) Prix au numéro : 10€ Site internet www.wikiagri.fr Impression SAS Imprimerie Leonce Deprez Zone industrielle de Ruitz 62620 Ruitz Tirage 48 000 exemplaires (dont 45 500 expédiés) Le magazine WIKIAGRI ® est edité par la société : DATA PRO SOLUTIONS BP 70132 38503 VOIRON CEDEX

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plications im s r u le t e 13 0 gricoles de 2 a s t n e m e n é v Les é u

Edito P.3

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Cambon lui semble

P.6 – Le dessin de Michel Cambon

l 8 février - Politique

agricole commune

P.7 à 9 - Le 8 février, c’est le jour du vote du budget de la Pac 2014-2020, et d’un discours de François Hollande se félicitant d’avoir préservé la part française.

l 8 février - Horsegate

P.10-11 - Le même jour, 8 février, éclate le scandale de la viande de cheval retrouvée dans des plats préparés sensés être au bœuf.

l 24 février - La sécurité des cabines de tracteurs

P.12-13 - Le Sima ouvre le 24 février et récompense la sécurité dans les cabines de tracteurs.

l 28 février - Bilan d’étape

d’Ecophyto

P.14-15 - Le 28 février est le jour de la publication du bilan d’étape d’Ecophyto, aux objectifs peu suivis…

l 28 août - La contestation de l’interdiction de molécules

P.22 - Le 28 août, Syngenta attaque l’Europe en justice pour défaut d’arguments dans l’interdiction de molécules utilisées dans des pesticides. BASF en fait autant ensuite.

l 2 septembre - Vols sur les exploitations agricoles

P.24-25 - Les vols sont devenus si nombreux sur les exploitations agricoles que la FNSEA demande une intervention gouvernementale.

l 27 septembre Publication d’un rapport sur l’évolution du climat

P.26 à 29 - Le Giec (groupe d’experts) publie son 5e rapport sur l’évolution des climats. Détail des trois scénarios concernant l’agriculture.

l 9 octobre - Ouverture du drive fermier de Montauban

P.30 - 2013 a vu l’ouverture de plusieurs drives fermiers. Explication du phénomène.

du plan méthanisation

l 10 novembre Agritechnica récompense les nouveaux semoirs

l 1er août - Le Conseil d’État

l 31 décembre - La plus belle récolte de céréales

l 29 mars - Adoption P.16 à 18 - Le gouvernement adopte un plan méthanisation, visant à rattraper une partie du retard de la France dans ce domaine.

recale l’interdiction de produire des OGM

P.20-21 - Le conseil d’Etat recale l’interdiction de produire du maïs MON 810, mais n’est pas suivi par le gouvernement.

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Portfolio

P.46 à 49 - Moisson en Champagne Crayeuse, par l’image

stratégie et benchmark

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P.32 à 35 - Du nouveau dans les semoirs monograines rapides.

P.36-37 - Le monde vient de connaître sa plus belle année en tonnages de céréales…

l 31 décembre - L’épandage devient écologique P.38 à 41 - Le premier épandeur certifié éco-épandage

l Reportage dans l’Essonne – Le jeune installé de l’année

P.42 à 44 - Etait-il facile de s’installer en 2013 ? Portrait de Kevin Brouillard.

P.50-51 - Par CerFrance Les mutations de l’agriculture s’accélèrent u

Pédagogie des marchés

P.52-53 - Par Agritel – Une récolte record de maïs aux Etats-Unis

Ce numero comporte un encart sélectif YARA, un encart AMAZONE et un encart JOUFFRAY DRILLAUD

Guide des innovations 2013

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P.54 à 74 - Toutes les nouveautés enregistrées en 2013 en matière de machinisme, semences, phytosanitaires et engrais, outils d’aide à la décision et services.

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Le dessin

Cambon lui semble

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AGRICULTURE 2013

Une Pac plus juste, mais budgétairement opaque Le 8 février, c’est le jour où le Président de la République française déclare qu’il a réussi à préserver le budget de la Politique agricole commune dédié à la France. En fait, il va juste manquer un peu plus de 10 milliards d’euros, soit 15 % de ce budget, pour que ce soit le cas. Dommage, car par ailleurs cette Pac représente plutôt un bon compromis par rapport aux attentes des agriculteurs et de la société.

culteur actif, ce qui évitera que des fonds ne soient utilisés pour rénover des aérodromes, des terrains de golf ou même militaires, comme c’est arrivé dans plusieurs pays de l’Est qui avaient besoin de structures juste après leur entrée dans l’Europe.

Redistribution Pour autant, le fait que l’annonce officielle ne dise pas la vérité sur l’état du budget pose un réel problème : les agriculteurs ne se préparent pas à la baisse des aides, qu’ils découvriront avec leurs premiers versements fin 2014… A.J.

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ous sommes le 8 février 2013. Les grandes lignes de la Pac 2014-2020 viennent d’être actées avec son budget. Lors de la conférence de presse qui suit, François Hollande déclare solennellement : « La crainte, chacun la connaissait, c’est qu’il puisse y avoir une baisse des ressources affectées à la politique agricole commune, c’était d’ailleurs l’intention de la Commission. C’est vrai qu’il y a une diminution de la part de la politique agricole commune dans le budget européen mais elle a été pour l’essentiel préservée et notamment pour les agriculteurs français – et j’y ai particulièrement veillé. Nous aurons une stabilité des aides directes – ce qu’on appelle le

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premier pilier lié à la production – et nous aurons aussi une amélioration de notre situation par rapport au développement rural puisque nous aurons plus de huit milliards d’euros pour le développement rural. » La vérité chiffrée est toute autre, WikiAgri vous dévoile les chiffres à travers l’interview de Michel Dantin (lire l’encadré). C’est dommage, car la Pac qui s’annonce amorce par ailleurs un virage intéressant pour l’agriculture européenne. Elle a des vertus, cette Pac. Plus de verdissement, mais intelligemment. Dans un sens qui autorise le développement d’une croissance verte plutôt que d’un environnement sanction. Elle définit précisément la notion d’agri-

Par ailleurs, une de originalités de la future Pac est un retour à la nationalisation pour différents choix. En France, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a délibérément opté pour accentuer le rééquilibrage des aides déjà entamé au niveau européen. Mais là encore, l’opacité dans les chiffres crée la confusion : les décisions ont été prises alors que le revenu agricole sur lequel on s’est fondé a été très largement corrigé ensuite. En l’occurrence, les céréaliers n’étaient si bien lotis qu’on l’avait annoncé, loin s’en faut. Pour autant, le rééquilibrage choisi pouvait rester une stratégie gouvernementale, mais alors avec un argumentaire moins axé sur les chiffres, dont on sait désormais qu’ils étaient faux.

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AGRICULTURE 2013 > PAC

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« La différence ?

Dépendance aux marchés La conjugaison de ces deux événements (la baisse globale du budget en France, et la baisse des ressources envers les céréaliers à l’intérieur de l’enveloppe restante), va en définitive considérablement baisser leur revenu européen. De fait, l’alternative pour s’en sortir, qui ne viendra pas de la performance dans le contexte actuel (interdiction de molécules, des OGM…), ne pourra s’opérer qu’à travers une vente optimisée : il était conseillé de savoir stocker et de suivre les marchés, cela va devenir indispensable. En d’autres termes, l’ère qui s’ouvre pour les céréaliers les verra dépendre de leur bonne étoile pour vendre au bon moment. Et donc des cours des céréales. Alors que l’on avait cru comprendre qu’il fallait devenir moins tributaire des aléas du marché…

Photo issue du compte Facebook de Michel Dantin

Agriculteur de formation, Michel Dantin est député européen, spécialiste des affaires agricoles. Il est l’auteur ou le coauteur de multiples amendements sur la Pac 2014-2020, qui passait, pour la première fois, devant le Parlement européen, et en a suivi tous les débats de près. Comment définiriez-vous, avec le recul, les grands axes de la Pac 2014-2020 ? M.D. : Cette politique agricole commune intervient à différents niveaux. Sur la redistribution, le développement des moyens financiers a été revu. Elle est plus juste, plus équitable, pour conserver l’activité agricole sur les territoires. Le ciblage sur les agriculteurs actifs doit éviter à l’avenir les dérives du passé. Enfin, les OCM (Ndlr : organisations communes de marché) vont rendre les agriculteurs plus attentifs au marché et les responsabiliser. Tout cela est positif.

Antoine Jeandey

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février 2013, le groupe suédois Findus annonce dans un communiqué avoir pris la décision, quatre jours plus tôt, de retirer de la vente en France trois de ses produits fabriqués par un fournisseur extérieur au motif qu’ils contiendraient de la viande de cheval dans des « recettes 100 % viande de bœuf » : des lasagnes, du hachis parmentier et de la moussaka. Ce jourlà, le scandale de la viande de cheval éclate au grand jour en France. C’est la première fois qu’une fraude de ce type se produit en France. Le scandale a d’abord éclaté en Irlande en décembre 2012, avant de s’étendre à d’autres pays et à d’autres produits. Suite aux tests ADN effectués en février-mars 2013 à la demande de la Commission européenne, c’est néanmoins en France que le plus grand nombre de produits positifs à la viande de cheval ont été enregistrés. Au total, quelque 4,5 millions de plats préparés auraient été concernés.

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Une escroquerie plus qu’un scandale sanitaire Il ne s’agit pas à proprement parler d’un scandale sanitaire puisque a priori personne n’est décédé ou n’a même été intoxiqué suite à la consommation des produits qui ont été retirés de la vente. Des interrogations ont néanmoins porté sur la présence éventuelle de phénylbutazone dans la viande de cheval, un anti-inflammatoire visant à traiter les douleurs des chevaux, qui est interdit dans l’alimentation humaine, mais aussi sur une contamination éventuelle de la viande par l’anémie infectieuse des équidés. Selon les résultats des tests effectués en Europe, la présence de phénylbutazone n’a été détectée que dans 0,5 % des échantillons. On a donc affaire ici principalement à une escroquerie. Le Horsegate a conduit à une remise en cause de la confiance des


10 milliards 390 millions 938 mille euros ! » Une partie de la déclinaison des aides Pac a reçu un arbitrage national, qui a amplifié le phénomène de rééquilibrage des aides. Qu’en pensez-vous ? M.D. : En l’occurrence, je suis moins directement concerné en tant que parlementaire européen. Je n’ai d’ailleurs pas été consulté pour cette partie. Néanmoins, même si les seules mesures adoptées ne permettront pas à mes yeux de rendre l’élevage compétitif, je pense qu’il fallait aller dans ce sens de rééquilibrage. Vous avez déclaré (et wikiagri.fr est l’un des rares médias à avoir creusé cette info) qu’il existait un décalage entre le budget alloué à la France au titre de la Pac en 2007-2013 et en 2014-2020. Avez-vous aujourd’hui des précisions sur cette différence de budget ? M.D. : Vous voulez les chiffres ? Aujourd’hui, je les ai, je vous les donne ! Au titre des paiements directs, la France a perçu 58 milliards 401 millions 671 mille euros pour la période 2007-2013. Elle aura 52 milliards 486 millions 517 mille pour A.J.

2014-2020. Au titre du développement rural (Ndlr : communément appelé « deuxième pilier »), elle a reçu 7 milliards 584 millions 487 mille euros pour la période précédente et percevra 9 milliards 909 millions 731 mille euros pour la suivante. La différence est donc de 3 milliards 389 millions 720 mille euros… Ce qui représenterait une perte budgétaire pour la France de 5 %... Mais à condition de ne pas calculer l’inflation, et pourtant elle existe. Très précisément, en tenant compte de l’inflation, la différence est de 10 milliards 390 millions 938 mille euros. Soit 15 % du budget en moins. Est-ce qu’une telle différence ne va pas poser des problèmes ? M.D. : Certainement ! Il est encore trop tôt pour en connaître l’ampleur, mais l’agriculture française va au devant de réels problèmes de compétitivité. Il faudrait l’anticiper, engager un véritable travail prospectif. Globalement, on peut croire que les engagements de la Pac seront tenus, mais…

u consommateurs et des distributeurs envers les plats préparés surgelés et, plus largement, envers l’industrie agroalimentaire en dévoilant, du moins aux yeux du grand public, la complexité, et quelquefois l’opacité, de la chaîne de production à l’échelle internationale d’un produit tel que les lasagnes surgelées et en particulier le rôle joué par les courtiers en négoce de viandes (lire l’encadré). L’entreprise Spanghero a cependant été très vite accusée par le gouvernement d’être à l’origine de la fraude pour avoir, d’après le ministère de l’Agriculture, réexpédié de la viande de cheval en l’étiquetant « bœuf origine UE ». Elle a été placée en liquidation judiciaire au mois d’avril, avant d’être reprise en juillet par Laurent Spanghero, le fondateur de l’entreprise (ne pas confondre,

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AGRICULTURE 2013

Horsegate, le scandale de la viande de cheval De la viande de cheval en lieu et place de bœuf… Derrière un scandale sur l’étiquetage, tout un système remis en cause. consommateurs et des distributeurs envers les plats préparés surgelés et, plus largement, envers l’industrie agroalimentaire en dévoilant, du moins aux yeux du grand public, la complexité, et quelquefois l’opacité, de la chaîne de production à l’échelle internationale d’un produit tel que les lasagnes surgelées et en particulier le rôle joué par les courtiers en négoce de viandes (lire l’encadré).

Sylvie Goy-Chavent et Bernadette Bourzai, rapporteur et présidente de la mission viande du Sénat, dont les 40 propositions n’ont malheureusement, pour l’instant, que fort peu été suivies. DR

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février 2013, le groupe suédois Findus annonce dans un communiqué avoir pris la décision, quatre jours plus tôt, de retirer de la vente en France trois de ses produits fabriqués par un fournisseur extérieur au motif qu’ils contiendraient de la viande de cheval dans des « recettes 100 % viande de bœuf » : des lasagnes, du hachis parmentier et de la moussaka. Ce jourlà, le scandale de la viande de cheval éclate au grand jour en France. C’est la première fois qu’une fraude de ce type se produit en France. Le scandale a d’abord éclaté en Irlande en décembre 2012, avant de s’étendre à d’autres pays et à d’autres produits. Suite aux tests ADN effectués en février-mars 2013 à la demande de la Commission européenne, c’est néanmoins en France que le plus grand nombre de produits positifs à la viande de cheval ont été enregistrés. Au total, quelque 4,5 millions de plats préparés auraient été concernés.

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Une escroquerie plus qu’un scandale sanitaire Il ne s’agit pas à proprement parler d’un scandale sanitaire puisque a priori personne n’est décédé ou n’a même été intoxiqué suite à la consommation des produits qui ont été retirés de la vente. Des interrogations ont néanmoins porté sur la présence éventuelle de phénylbutazone dans la viande de cheval, un anti-inflammatoire visant à traiter les douleurs des chevaux, qui est interdit dans l’alimentation humaine, mais aussi sur une contamination éventuelle de la viande par l’anémie infectieuse des équidés. Selon les résultats des tests effectués en Europe, la présence de phénylbutazone n’a été détectée que dans 0,5 % des échantillons. On a donc affaire ici principalement à une escroquerie. Le Horsegate a conduit à une remise en cause de la confiance des

L’entreprise Spanghero a cependant été très vite accusée par le gouvernement d’être à l’origine de la fraude pour avoir, d’après le ministère de l’Agriculture, réexpédié de la viande de cheval en l’étiquetant « bœuf origine UE ». Elle a été placée en liquidation judiciaire au mois d’avril, avant d’être reprise en juillet par Laurent Spanghero, le fondateur de l’entreprise (ne pas confondre, l’entreprise portait le nom de son créateur alors que celui-ci n’y était plus impliqué). En septembre, huit anciens dirigeants de l’entreprise Spanghero ont été arrêtés. La fraude semble avoir été organisée également par les traders néerlandais Jan Fasen et Hans Windmeijer. Ceux-ci n’en sont d’ailleurs pas à leur premier coup puisqu’ils ont été condamnés en 2012 par la justice néerlandaise pour avoir vendu de la viande de cheval en présentant celle-ci comme du bœuf.

La Commission européenne se dérobe Cette affaire a soulevé la question de la traçabilité des produits. Des associations de consommateurs et des professionnels de la viande ont réclamé un meilleur étiquetage. Le commissaire européen à la Santé et à la Consommation Tonio Borg devait présenter en octobre 2013 un projet de règlement sur l’origine


des viandes fraîches et des viandes utilisées dans les plats préparés, qui devait entrer en vigueur d’ici la fin de l’année. Or, il n’en a rien été à ce jour, faute de consensus en Europe.

Le scandale de la viande de cheval a sans doute aussi mis en évidence les limites de l’« autocontrôle » exercé par les industriels et les dérives potentielles d’une industrie agroalimentaire obsédée par les coûts sous la pression de la grande distribution, mais aussiA.J.des consommateurs.

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suivi le scandale, pour le secteur des plats cuisinés. Eddy Fougier Note : le 16 décembre, une nouvelle affaire concernant la viande de cheval a éclaté, sanitaire cette fois, et donc potentiellement plus grave. Des chevaux issus de l’industrie pharmaceutique, pour des tests médicamenteux, ont été reversés dans la viande de consommation.

Un cheminement international

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Même chose en France. Le Sénat, en première lecture, a souhaité inscrire une obligation d’étiquetage de l’origine des viandes dans une disposition votée en septembre. Mais en décembre, la mesure n’est toujours pas adoptée. Le même Sénat avait sorti, comme wikiagri. fr s’en était fait l’écho, un rapport avec 40 propositions pour assainir la filière viande dès le mois de juillet. Rapport qui, malgré tous les efforts de son rapporteur, la sénatrice Sylvie Goy-Chavent, n’a pas reçu l’audience méritée.

En France, les conséquences du scandale pour la filière de la viande ne sont pas apparues directement, en dehors d’un accroissement ponctuel de consommation de viande de cheval. En revanche, elles ont été bien plus visibles, du moins dans les semaines qui ont

Findus a sous-traité la fabrication de plats surgelés de lasagnes à la viande de bœuf à Tavola, une filiale luxembourgeoise de l’entreprise française Comigel. Cette dernière est spécialisée dans la fabrication de plats surgelés commercialisés par des marques distributeurs en France (Auchan, Casino, Carrefour, Picard, etc.) ou à l’étranger, mais aussi par Findus. Tavola a été fournie en viande par la société Spanghero, spécialisée dans la fabrication de plats à base de viande et la transformation de viandes. Dans l’affaire des lasagnes, elle a aussi joué un rôle d’intermédiaire en achetant de la viande par le biais de traders pour la revendre ensuite à un industriel. 750 tonnes de viande auraient été ainsi concernées, dont 550 tonnes pour la fabrication des plats surgelés vendus dans 13 pays européens. La viande de cheval a été achetée à deux abattoirs roumains par la société de trading néerlandaise Draap Trading Ltd, dont le siège se situe à Chypre et qui est dirigée par le Néerlandais Jan Fasen. Une autre société de trading néerlandaise a également été impliquée dans cette affaire. Il s’agit de Windmeijer Meat Trading dirigée par un autre néerlandais, Hans Windmeijer. La viande achetée en Roumanie a ainsi été déposée dans des entrepôts frigorifiques loués par cette dernière société.

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AGRICULTURE 2013

Le Sima valorise la sécurité des cabines de tracteurs Le 24 février, c’était le jour de l’ouverture du Sima, salon du machinisme agricole. Jour où le RoGator de Challenger est récompensé par un prix pour sa cabine de tracteur, la plus sécurisée du marché. Une sécurisation réglementaire qui tarde à être généralisée.

Challenger a été primé pour l’efficacité de sa cabine de catégorie 4 qui équipe le RoGator.

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a directive européenne 2010/52/CE d’août 2010 fixe les règles de la protection des cabines des sièges des tracteurs agricoles ou forestiers à roues, et des filtres utilisés à l’égard des substances toxiques. Les constructeurs doivent ainsi informer leurs clients sur le niveau de protection des cabines vis-à-vis des aérosols, des poussières, des gaz et des vapeurs de produits phytosanitaires, mais aussi sur la présence ou non d’un système de pressurisation. Selon cette directive, la notice d’instruction du véhicule doit comporter le niveau de protection de la cabine et cette information doit également être inscrite directement sur la cabine. C’est la norme EN 15695-1 qui détermine les niveaux de protection, entre 1 et 4. La catégorie 1 correspond seulement à la présence d’une cabine ; la catégorie 2 à une

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cabine protégeant de la poussière ; la catégorie 3 à une protection contre les poussières et les aérosols ; la catégorie 4 à une protection contre les poussières, les aérosols et les gaz. La catégorie 4 est la seule à répondre aux impératifs de sécurité liés aux applications de produits phytosanitaires.

sont donc équipés de la cabine « idéale », même lorsqu’ils ne sont pas utilisés pour de la pulvérisation. Car la directive n’oblige en rien les constructeurs à équiper leur parc avec des cabines classées 4, seulement à informer l’utilisateur sur le niveau de protection. C’est peu, insuffisant.

Des constructeurs insuffisamment impliqués

Actuellement, seul Challenger fait du niveau de protection des ses cabines un argument de vente. En

En 2013, seulement quelques constructeurs proposent à leur catalogue des tracteurs et des automoteurs équipés de cabine de catégorie 4. Citons le RoGator de Challenger, les automoteurs Tecnoma, Carraro Agritalia, qui a été distingué pour sa cabine de classe 4 équipant un tracteur étroit et Matrot avec les automoteurs Hellios et Xenon. Peu de matériels

Le système de pressurisation mis au point par Kalori est disponible sur le marché. Très plat, le kit peut s’adapter sur un grand nombre de cabines.

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effet le RoGator et sa cabine de catégorie 4 ont été récompensés au Sima 2013 comme la cabine la plus sécurisée du marché. D’autres n’ont pas attendu la clientèle, comme Tecnoma, fabricant de pulvérisateurs : « En ce qui concerne les cabines, nos matériels automoteurs pour grandes cultures et vignes correspondent depuis bientôt 10 ans à ce qui est exigé par la catégorie 3 », explique Jérôme Mestrude, responsable services clients et marketing chez Tecnoma. Il ajoute que « le passage à la catégorie 4 a été réalisé au second semestre 2013 chez Tecnoma ». Le retard chez d’autres constructeurs pourrait s’expliquer aussi par les coûts de recherche et de développement importants, qui se répercutent sur le prix des machines.

investir trop fortement) équiper lui-même sa cabine d’un système de filtration. Par exemple, Kalori, fabricant de systèmes de chauffage et de climatisation pour véhicules propose une alternative avec le K-Protec, un kit de filtration de classe 4 pouvant s’adapter à tous les tracteurs, sous la forme d’un caisson de pressurisation extra plat. Dans tous les cas, et peu importe la marque, l’utilisateur qui souhaiterait réaliser cette modification doit s’assurer que les filtres qui constituent ces systèmes adaptables répondent à la norme

NF EN 15695-2, elle aussi définie dans la directive. Ces filtres se composent de trois couches. La première fait office de préfiltre pour les grosses particules, la seconde est constituée d’un filtre anti-aérosols de très haute efficacité préservant du colmatage et garantissant une épuration de 99,95 %, et la troisième est constituée d’un filtre à charbon actif, dont le but est de piéger l’éventuelle évaporation des substances retenues par le filtre anti-aérosols. Maxime Boutevin

Matrot est un des rares constructeurs à proposer des cabines de catégorie 4 sur ses automoteurs.

Des solutions alternatives Pour garantir sa protection, l’utilisateur doit donc soit opter pour un tracteur équipé en conséquence, soit (s’il ne veut ou peut pas

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Ecophyto, le miracle n’a pas eu lieu Dans l’indifférence générale, le ministère de l’Agriculture se résout à publier, le 28 février 2013, son bilan d’étape de l’un des derniers rescapés du Grenelle de l’Environnement... Le plan Ecophyto. Rescapé et moribond si l’on en croit les résultats à mi-parcours.

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’engagement du Grenelle consistait à diviser par deux le recours aux produits phytosanitaires entre 2008 et 2018. Au bout de cinq ans, les optimistes expliqueront qu’aucune tendance ne se dégage, les pessimistes y verront même une augmentation de l’usage des phytosanitaires sur la période. Car la marge d’interprétation est large tant l’année de référence (2008) fut exceptionnelle en termes d’usage de produits phytosanitaires et tant l’indicateur taillé pour l’occasion, le Nodu (nombre de doses unité), est alambiqué. Malgré ces précautions politiques, c’est la gamelle pour Ecophyto.

Nodu en hausse « L’indicateur Nodu traduit l’intensité du recours aux produits phytopharmaceutiques, tout en s’affranchissant des possibles

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substitutions de produits par des produits plus efficaces à faibles doses », rappelle le ministère. En clair, un passage fongicide ou herbicide à pleine dose donne un point de Nodu... « Entre la période 2009-2010 et la période 2010-2011, on constate une hausse de 2,7 % », résume le rapport d’étape, qui y voit pourtant « la stabilisation des quantités de produits phytopharmaceutiques vendus... » Il ne faut cependant pas occulter le fort recul des substance fortement préjudiciables à la santé humaine, dites CMR 1 et 2, de l’ordre de 80 % en raison du retrait d’un certain nombre de molécules. Quant aux outils de production restant à la disposition des producteurs, hé bien, ils en ont fait usage. Avec le discernement qui est le leur, selon le climat et les cours, mais en toute abstraction des promesses politiques vieilles de cinq ans.

La rupture se fait attendre... Alors bien sûr, lorsque l’on promet un résultat et que celui-ci n’est pas au rendez-vous, il est de bon ton de mettre l’accent sur les moyens mis en œuvre avec un mot d’ordre, le réseau : réseau de fermes de démonstration, réseau d’épidémiosurveillance... Mais aussi un accent mis sur les produits de biocontrôle, quand ils existent en grandes cultures. Comment en sommes-nous arrivés à un tel échec ? La réponse est simple : il fallait un miracle technique pour que la promesse soit tenable, et celui-ci n’a pas eu lieu. Certes, une poignée de nouveaux herbicides plus efficaces sont sortis du pipeline des firmes, en fongicides, les SDHI ont peu à peu pris la place des triazoles, mais pas de rupture technologique à


L’usage des phytosanitaires augmente depuis le Grenelle.

ministère de l’Agriculture

proprement parler. Déjà, en 2008, personne n’était dupe. Surtout pas Guy Paillotin, ancien président de l’Inra et chargé de rédiger la centaine de recommandations censées permettre de tenir l’objectif : « Les véritables solutions sont dans une percée scientifique. Elle viendra forcément de l’Inra mais il n’y a rien dans les cahiers pour l’instant. Je suis très déçu par ce qui sort de la recherche et je le dis d’autant plus facilement que j’ai été président de l’Inra. L’essentiel est de mobiliser les gens à changer de repères ; de voir comment nous pouvons proposer et diffuser une alternative crédible, pas marginale. Le challenge pour la recherche est de trouver des solutions pour construire une agriculture compétitive et économe en intrants. J’insiste sur le terme compétitif, car pour l’instant, nous n’y sommes pas », lançait alors ce grand spécialiste dans les colonnes de Mag Cultures. Non, le miracle n’a pas eu lieu.

Faute de moyens techniques Concrètement, le plan Ecophyto présenté par le gouvernement ne contenait aucune piste immédiate permettant d’atteindre l’objectif de réduction annoncé à 10 ans, encore moins à 5 ans. Seules les fermes de démonstration ont réellement vu le jour, portées par des agriculteurs déjà convaincus. De là à faire tache d’huile, ce ne fut pas le cas en cinq ans. A l’époque, il était recommandé de comparer, non pas les rendements ou le chiffre d’affaires entre exploitations « conventionnelles » et « fermes modèles », mais plutôt

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de mettre l’accent sur la marge à l’hectare au long de la rotation. Si le modèle sobre en intrants se montrait avantageux en 2007, au moment de la promesse, ce n’était plus le cas en 2008, au lancement du plan, avec la flambée des cours et les émeutes de la faim. Depuis, il y a eu des hauts et des bas, mais économiquement, chaque quintal supplémentaire compte autant qu’à cette époque.

Des choix rationnels Une tonne de blé à 200 euros appelle plus d’investissements qu’une tonne à 120 euros. Un enfonçage de portes ouvertes qui hérissera pourtant nombre d’observateurs, mais en se trompant de débat. L’agriculture est-elle une activité économique ? Les agriculteurs sont-ils des chefs d’entreprise rationnels ? Deux questions sur lesquelles personne ne leur a demandé leur avis. Elles ont été tranchées à Bruxelles, en 1992, lors de la réforme de la Pac. Rien d’étonnant à ce qu’ils se soient adaptés et réagissent aujourd’hui en agents économiques rationnels, soucieux de leur compétitivité. Et sans promesse de compétitivité accrue, aucune incantation politique, pas même celle d’Ecophyto, ne semble susceptible de les influencer. Depuis le premier jour, il s’agit donc de concilier la chèvre et le chou. « Produire plus avec moins », comme l’ont répété tous les ministres de l’agriculture depuis Michel Barnier. Et comme le concept gênait un peu aux entournures, il n’existait qu’une manière « confortable » de s’en

sortir : promouvoir les outils d’aide à la décision, OAD pour les initiés. Le principe ? Modéliser les cycles des ravageurs, adventices et maladies, alimenter un ordinateur en données météo et en historique parcellaire pour envoyer le bon « Top traitement » à l’agriculteur, ni trop tôt, ni trop tard afin d’utiliser le bon produit à la bonne dose au bon moment. Tout le monde, sociétés phytosanitaires comprises, s’est engouffré sur cette voie royale et totalement imparable. Les OAD sont aujourd’hui la règle, ceux-ci aident effectivement à gagner un passage certaines années, ou l’inverse... Si bien que revenant aux chiffres synthétiques, le Nodu grimpe. Utiliser à bon escient ne veut pas toujours dire utiliser moins.

Tout reste à inventer Restent les bons vieux fondamentaux : une rotation colza-blé-orge est rentable mais pas durable. Oui, mais elle est rentable. Simplifier le travail du sol pour le remplacer par du glyphosate, c’est échanger du CO² contre du Nodu. Oui, mais si c’est rentable ? Au-delà des aléas de la météo, c’est donc bien cette rationalité de l’agriculteur, longtemps exigée de lui, qui explique l’échec d’Ecophyto. Comment changer les termes de cette équation pour que la réponse rationnelle aille dans le sens des politiques, et des aspirations de leurs concitoyens ? Sans réponse à cette question, Ecophyto tombera dans l’oubli et personne ne se donnera la peine de lire son bilan en 2018. Benjamin Masson

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AGRICULTURE 2013

Des usines à gaz… au sens propre Le 29 mars, le plan méthanisation est adopté. Devancée par plusieurs pays européens, la France a ainsi décidé de mettre les gaz sur la méthanisation. L’homologation des digestats pourrait contribuer à l’amélioration de l’utilisation de l’azote, avec des incidences environnementales et énergétiques tout aussi vitales. déchets agroalimentaires, boues urbaines, ordures ménagères fermentes...

La valorisation des digestats doit permettre de diminuer la consommation d’engrais minéral d’origine fossile et non renouvelable.

R.L

M

ille méthaniseurs à l’horizon 2020 contre 90 en service fin 2012 : tel est l’objectif fixé par le ministère de l’Agriculture à travers le plan « énergie méthanisation autonomie azote » (de son nom complet) annoncé en mars dernier. Traduit en capacité énergétique, ce plan doit aboutir à la production d’électricité à hauteur de 625 MW, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 800 000 foyers hors chauffage ainsi qu’à la production de chaleur à hauteur de 555 ktep, soit l’équivalent de 555 000 tonnes de pétrole en chaleur renouvelable. La méthanisation est un processus de dégradation de la matière organique anaérobie qui, tout en dégageant de la chaleur, aboutit à la production de gaz (55 à 70 % de méthane et 45 à 30 % de dioxyde de carbone) et à la restitution d’un

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digestat solide riche en matières azotées, pouvant se substituer aux engrais minéraux issus des énergies fossiles. Elle est d’autant plus intéressante qu’elle élève au rang de matières premières ce qui était considéré jusque là comme des déchets : effluents agricoles,

Le plan méthanisation a vocation à agir sur deux leviers. Pour la partie financière, un budget de 2 milliards d’euros a été annoncé en ce qui concerne le volet méthanisation et de 10 millions d’euros pour la volet azote. La Banque publique d’investissement (BPI) et en particulier sa filiale BPIFinancement sont à la manœuvre pour financer (crédit relais de TVA), cofinancer (prêts à moyen et long terme aux côtés d’une banque) et fournir les garanties nécessaires aux banques. Pour la partie administrative, le plan intègre toute une série de mesures visant à lever les freins à l’émergence de projets : développement de la formation, simplification et harmonisation des dossiers, amélioration des conditions de raccordement aux réseaux de gaz et d’électricité, sécurisation de l’accès aux gisements de matières organiques, etc. Notons toutefois qu’en pratique cette volonté simplificatrice réclame un peu plus de célérité.

Si le biogaz alimente surtout des moteurs de cogénération, il peut aussi être exploité par le moteur thermique d’un automoteur agricole.

VALTRA


Les digesteurs ne poussent pas encore comme des champignons mais la méthanisation met enfin les gaz. G3 Environnement

Méthanisation agricole et territoriale Ces mesures s’inscrivent dans le prolongement d’initiatives successives de ces dernières années, telles que la réévaluation du tarif de rachat de l’électricité issue de la méthanisation, la création d’un tarif de rachat du biogaz injecté dans le réseau, la mise en place d’un dispositif tarifaire adapté aux unités valorisant la production de biogaz à la fois en cogénération (électricité) et en injection dans le réseau. Chez nous en France, la méthanisation concerne plusieurs secteurs tels que les déchets ménagers (80 unités en service), l’industrie (80 unités) et les boues urbaines

L’Allemagne, leader en technologies et en production

u

Avec plus de 7000 méthaniseurs en service, l’Allemagne est le premier producteur de biogaz en Europe, très loin devant l’Italie (environ 300 installations) et le Danemark (80 unités). La valorisation du biogaz s’opère essentiellement dans des moteurs de cogénération produisant de l’électricité et de la chaleur. La production annuelle d’électricité issue du biogaz couvre actuellement 3,1 % de la consommation nationale. Le biogaz, qui a entre autres l’avantage de pouvoir être stocké, permet de contrebalancer les phénomènes d’intermittence des énergies éolienne et photovoltaïque, très développées également outreRhin. L’avance de l’Allemagne en matière de production de biogaz est le résultat de politiques publiques très fortement incitatives, initiées au début des années 2000 avec des tarifs de rachat à la fois garantis et avantageux, et qui se sont poursuivies avec le soutien à l’incorporation de plantes énergétiques. L’ensilage de maïs, plébiscité pour son rapport pouvoir méthanogène / intrants, fait ainsi jeu égal avec les effluents d’élevage en tant que substrat, à tel point que des seuils d’incorporation ont été mis en place en 2012. Mais la betterave sucrière ou encore le sorgho se placent en embuscade. 800 000 hectares, soit 4 % de la surface agricole utile allemande, sont aujourd’hui dédiés aux cultures énergétiques. DR

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AGRICULTURE 2013 > methanisation

(60 unités). La méthanisation agricole (ou à la ferme, portée par une exploitation) et territoriale (ou collective, portée par plusieurs exploitations) concernent actuellement 90 sites, dont plus d’un tiers en cours de construction. C’est elle qui fait l’objet du plan méthanisation, qui cible donc les déchets organiques agricoles, sans exclure l’apport des gisements locaux externes à l’agriculture. Les trois quarts des unités en fonctionnement ou en construction intègrent ce type de substrat que sont les déchets d’industries agroalimentaires (viande, lait, fruits et légumes), déchets de collectivités (déchets verts, déchets de restauration) et boues urbaines.

Apports économique et environnemental Au plan économique, avec des

investissements de 1 à 10 millions d’euros selon la taille des projets, la méthanisation sort du standard des activités conventionnelles de l’agriculture. Le club Biogaz-Atte (Association technique énergie environnement), avec de nombreux acteurs du secteur, fait état d’un retour sur investissement entre 6 et 19 ans. La méthanisation, par les investissements consentis, les niveaux de rentabilité et les charges de travail induites, ne devrait pas générer les effets d’aubaine observés avec une autre énergie renouvelable qu’est le photovoltaïque. Et le soutien dont elle bénéficie à travers le plan méritera des réévaluations, notamment en ce qui concerne les tarifs de rachat. Au plan environnemental, la méthanisation constitue a priori une avancée. Son bilan carbone est neutre car le dioxyde de carbone (CO²) atmosphérique piégé dans les déchets organiques est converti en méthane et en CO2 avant que

le biogaz, transformé en électricité et en chaleur, ne rejette du CO2. En ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, la méthanisation s’avère bénéfique puisqu’elle permet de soustraire du méthane émis naturellement par les effluents avant de le substituer à des ressources fossiles utilisées en tant que source d’énergie ou d’engrais minéraux. Les positions sont néanmoins controversées en ce qui concerne le protoxyde d’azote et l’ammoniac. A noter un dernier verrou touchant à la valorisation des digestats. Au-delà des plans d’épandage prévoyant une utilisation localisée, l’utilisation dans une zone d’excédents naturels émanant d’une autre zone n’est aujourd’hui pas possible en raison de normes administratives (NF U 44051 et NF U 44-095). Une évaluation annoncée de différents services ou programmes (Anses, Irstea, Valdipro…) doit permettre d’espérer les premières homologations pour 2014. Raphaël Lecocq

u

« Obtenir des subventions entraînait des service inutiles » Silvère Adam, agriculteur et gérant de la Sarl G3 Environnement à Coussey (Vosges), explique comment il s’est lancé dans le biogaz.

R.L.

Quelles sont les caractéristiques de votre unité de méthanisation ? S.A. : La puissance installée est de 600 kW électriques. Le méthaniseur absorbe 17 000 t/an d’intrants, composés environ pour moitié de fumiers et lisiers, pour moitié d’ensilages d’herbe, de cultures intermédiaires à vocation énergétique ainsi que de cultures dédiées comme le maïs. Les substrats proviennent exclusivement des trois Gaec associés dans la Sarl. Pour extraire le maximum de gaz, nous avons opté pour un système à digesteur et post-digesteur, sans hygiénisation. Quels sont les éléments financiers du projet ? S.A. : L’investissement s’élève à 2,1 millions d’euros. Le biogaz est valorisé en cogénération. L’exploitation de la chaleur, indispensable à la rentabilité, s’opère via le séchage de boues de papeterie, de copeaux de bois ou de céréales. En ce qui concerne le digestat, on estime à 70 000 € sa valeur de remplacement des engrais. Le retour sur investissement est de 8 ans, le tout avec 0 € de subvention. Nous y avons renoncé pour ne pas avoir à investir dans des organes et services inutiles. Pourquoi vous-êtes vous lancé dans la méthanisation ? S.A. : Pour des questions de main-d’œuvre. Les trois Gaec étaient confrontés à des départs en retraite, sans espoir de remplacement. Nous cherchions à économiser du temps de travail, ce qui passait par une réduction des activités d’élevage. Mais nous avions 200 ha de prairies humides impossibles à reconvertir mais bien adaptées à la méthanisation. L’unité a été mise en service début 2013, soit cinq ans après les toutes premières réflexions. Près d’un an après, elle donne entière satisfaction.

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AGRICULTURE 2013

Le MON 810 peut être cultivé en France (lol)

Le 1er août, le Conseil d’Etat annule l’arrêté du 16 mars 2012 suspendant la mise en culture de la variété de semences de maïs génétiquement modifié MON 810. Immédiatement les ministres de l’Agriculture et de l’Ecologie ont réagi pour poursuivre l’interdiction.

N

ous avons choisi le 1er août, mais ça aurait pu être le 2 octobre, date d’un colloque organisé conjointement par le think thank agricole la SAF agriculteurs de France et l’AFBV, l’association française des biotechnologies végétales. Ce colloque expliquait bien qu’on ne peut plus aujourd’hui agiter le chiffon rouge contre les OGM puisque les arguments

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scientifiques et environnementaux ne tiennent plus, et cela officiellement. Mais qu’il reste une indicible crainte latente savamment entretenue par le lobby anti-OGM qui empêche de passer le pas. Et justement ce qui s’est passé le 1er août et les jours suivants tient de cette « indicible crainte ». Ainsi, le Conseil d’Etat s’est clairement positionné en faveur

de la mise en culture de ce maïs. Et derrière, embarrassés, les deux ministres ont publié un communiqué joint disant qu’ils prenaient « acte de ce jugement » tout en voulant « maintenir le moratoire sur la mise en culture des semences OGM ». Le contraire eut étonné. Pourtant, comme vous avez pu le lire lors d’un reportage publié dans le n°8 de notre magazine, ce maïs


MON 810 justement est cultivé en Espagne, avec d’excellents résultats environnementaux, puisque les agriculteurs ont baissé leur utilisation de phytosanitaires. Mais aussi des rendements tout aussi excellents avec, dans le cas de l’agriculteur hispanique qui a reçu WikiAgri, une quatrième culture en deux ans, soit une augmentation de la production de 25 %. Parallèlement, dans l’année, la fameuse étude à charge anti-OGM d’Eric Séralini a officiellement été recalée. Et s’il faut tripatouiller les résultats d’une étude pour démontrer que les OGM sont nocifs, c’est peut-être qu’au fond ils ne le sont pas…

Une valeur ajoutée reconnue, seulement dans les mots Autre événement concernant les OGM en 2013 (mi juillet), l’arrêt de la toute dernière recherche les concernant, en l’occurrence sur des peupliers. Ainsi, le gouvernement n’a pas autorisé l’INRA à

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Photo fournie par la Fundación Antama, photographe Miguel Martorell

poursuivre des recherches, alors que « l’expérimentation avait pour but d’améliorer des processus de valorisation de la lignocellulose pour en faire du biocarburant de deuxième génération », a déploré l’AFBV. Enfin, mais cela c’est pour 2014, absolument rien ne concerne la recherche et les biotechnologies végétales dans le projet de loi d’avenir de l’agriculture. Les bons mots de François Hollande, invité fin novembre au 30 ans

de Sofiprotéol, ne seront donc pas (à moins d’amendements parlementaires de dernière minute peu prévisibles) suivis d’effet. Le Président de la République déclarait alors : « Les biotechnologies végétales sont capables de développer de nouvelles molécules à très forte valeur ajoutée ». Peutêtre oui, mais à condition de se développer toutes seules, avec un gouvernement vent debout à leur encontre.

Dans la région d’Aragon en Espagne, le maïs OGM pousse de belle manière.

Antoine Jeandey

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AGRICULTURE 2013

Quand Syngenta puis BASF attaquent l’Europe en justice Le 28 août, Syngenta attaque l’Europe en justice pour contester la décision interdisant l’utilisation d’une molécule utilisée dans le Cruiser sur colza. Le 7 novembre, c’est au tour de BASF d’entreprendre une action similaire, cette fois pour défendre le Fipronil. Derrière ces actions, la contestation des études qui ont servi aux décisions, insuffisamment abouties. lui demandant de justifier une décision, sans prendre le temps nécessaire et se donner tous les moyens scientifiques de rendre ses études inattaquables… D’où cette grande première, l’attaque en justice contre des décisions de la Commission européenne !

A.J.

L

es pesticides et autres phytosanitaires, si utiles en agriculture, n’en sont pas moins régulièrement montrés du doigt. En particulièrement ceux que l’on accuse d’être à l’origine de la dépopulation des abeilles. C’est ainsi qu’en l’espace de relativement peu de temps, plusieurs molécules servant de base à ces produits ont été interdites. Les phénylpyrazoles, dont fait partie le Fipronil développé par BASF Agro. Les néonicotinoïdes, dont le thiaméthoxam, que l’on retrouve dans le Cruiser pour colza de Syngenta… Ces interdictions se sont d’abord réalisées sur la base de soupçons. Il fallait bien ensuite les justifier, donc des études ont été commandées, au niveau européen, notamment à l’EFSA. C’est sur la foi du résultat de ces études que les interruptions temporaires sont devenues des interdictions strictes. Mais le problème est politique : l’EFSA a obéi à une commande

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Concrètement, savoir si l’une ou l’autre molécules ou substance représente un danger effectif pour les abeilles, c’est très difficile à dire, mieux vaut ne pas s’y hasarder avec les éléments à notre disposition aujourd’hui. En revanche, ce que l’on sait de manière certaine, c’est que le problème de la mortalité des abeilles ne sera pas résolu avec ces seules interdictions. Car c’est la conjugaison de plusieurs phénomènes, climatiques, atmosphériques, d’urbanisation, et effectivement d’utilisation de pesticides qui semble être à l’origine de ce problème.

Sans pesticide, le retour de la peste ? Va-t-on interdire l’urbanisation pour les abeilles ? Bien sûr que non, on ne le fait déjà pas pour nos cultures vivrières. Et au-delà, a-t-on réfléchi à toutes les conséquences des interdictions ? Pour les agriculteurs, citons une phrase de Pierre Pagesse, ancien président de Limagrain, prononcée il y a quelques années : « Comme leur nom l’indique, les pesticides ont été créés pour combattre la peste. Les supprimer totalement, c’est s’exposer à un retour de la peste en France. Moi, je n’y tiens pas. » Elle est pleine de bon sens.

Les pesticides jouent un rôle crucial dans les cultures. Pour les salariés des entreprises aussi, ces décisions ont une incidence. Syngenta tout comme BASF sont des entreprises internationales, implantées un peu partout dans le monde, y compris en France. BASF emploie 450 personnes dans son unité d’Elbeuf (Seine-Maritime), unité… qui fabrique le Fipronil, pour l’exporter uniquement donc, aujourd’hui. Combien de temps la maison-mère va-t-elle conserver son unité de production dans un pays et un continent qui ne consomment pas du produit ? Le risque est d’arriver un jour à une situation délicate… Pour autant, fallait-il ne rien faire ? Non plus, car plusieurs chercheurs indépendants (il en existe) ont tout de même déterminer un lien entre les pesticides et la mortalité des abeilles. Mais en se fondant sur des études bien plus précises, même si elles prenaient un peu plus de temps, les réponses auraient meilleures. Dans toute décision, la juste mesure doit être trouvée : une utilisation de plus en plus raisonnée (déjà en cours avant l’interdiction), peut-être organiser des formations spécifiques sur l’utilisation des produits, bref réduire les doses mais sans rupture, doucement mais sûrement pour préserver tous les atouts de notre planète, composée d’abeilles, mais aussi d’agriculteurs qui nourrissent la population, et de salariés…

Antoine Jeandey


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AGRICULTURE 2013

Recrudescence des vols sur les exploitations 2 septembre 2013, la FNSEA publie un communiqué de presse intitulé « Stop aux vols sur les exploitations agricoles ». Son objectif est d’alerter les autorités publiques sur la « recrudescence des vols sur les exploitations agricoles françaises ».

S

elon les chiffres constatés par la police nationale et la gendarmerie nationale, on observe une recrudescence des vols depuis la seconde partie des années 2000, les faits constatés s’étant accrus de 67 % entre 2006 et 2012 (voir le tableau). Ces données ne sont cependant pas nécessairement le reflet de l’ampleur du phénomène étant donné qu’elles ne prennent pas en compte les vols de véhicules (tracteurs, automobiles) et de carburant, tout comme les vols commis avec effraction. Les cibles sont diverses : matériel (carburant siphonné dans les cuves ou le réservoir des véhicules – c’est le principal vol commis sur les exploitations –, tracteurs, câbles d’irrigation contenant du cuivre, outils, etc.), mais aussi animaux d’élevage (vivants ou dépecés sur place), récoltes (blé, fruits, légumes, plants de vigne, etc.) – les vols se mesurant désormais en tonnes plutôt qu’en kilos – ou encore fourrage ou bois. Certains sont commis avec effraction. Des agriculteurs ont même pu y perdre la vie. Un agriculteur du Gard de 69 ans est ainsi mort d’une crise cardiaque en août 2010 après s’être battu avec des cambrioleurs qui lui volaient des piquets de vigne.

Un système très organisé Les auteurs présumés des vols semblent avoir évolué ces dernières années. Comme l’affirme la FNSEA, « ce qui était hier du chapardage est devenu un système très organisé ». Le « chapardage » est le fait de personnes en difficultés, de petits

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Vols simples sur exploitations agricoles

Source : faits constatés par la police nationale et la gendarmerie nationale, ONDRP. *Prévision faite début décembre 2013.

délinquants locaux, ou de personnes appartenant à la communauté des gens du voyage. En revanche, les plus grosses infractions sont généralement commises par des bandes itinérantes, en provenance en particulier d’Europe de l’Est (Albanie, Bulgarie, Roumanie, etc.), qui sont très bien organisées et qui alimentent des réseaux parallèles de vente, par exemple de tracteurs volés sur exploitations et même de tracteurs neufs dérobés dans les concessions agricoles, ces filières pouvant aussi agir sur la base de commandes. Cette recrudescence des vols s’explique par plusieurs facteurs. Les vols sur les exploitations agricoles sont relativement faciles à commettre compte tenu de leur isolement et de leur éparpillement. Le matériel ou le bétail présent dans ces exploitations n’est pas toujours surveillé, mais a souvent une grande valeur financière. Or, les risques judiciaires encourus

par les voleurs apparaissent relativement peu élevés. De façon plus conjoncturelle, la crise, les difficultés rencontrées par certaines personnes ou encore la flambée récente des prix du carburant et de certains métaux, comme le cuivre, ont pu favoriser les vols et les trafics. Outre un choc psychologique pour leurs victimes, ces vols entraînent un coût financier souvent élevé, d’autant que les assurances ne remboursent pas toujours le montant des pertes subies, et compte tenu des frais occasionnés par la nécessité de protéger les exploitations, mais aussi un surcroît de travail. L’exaspération des agriculteurs est également alimentée par le sentiment éprouvé par certains agriculteurs selon lequel il existe une sorte d’impunité pour les voleurs. Et ils sont nombreux à ne pas porter plainte. Ils déplorent également le fait que les effectifs de gendarmerie soient insuffisants


pour une surveillance efficace des exploitations. La tentation de l’autodéfense est dès lors assez grande. Des rondes collectives nocturnes de surveillance sont organisées. D’autres agriculteurs sont allés jusqu’à tirer sur les cambrioleurs. Ce fut le cas, en 2010, d’un trufficulteur dans la Drôme qui a tué un cambrioleur et a été mis en examen pour assassinat. Les syndicats agricoles essaient par conséquent de prévenir tout nouveau risque de dérapage en recommandant aux agriculteurs victimes de contacter de façon systématique la police ou la gendarmerie en cas de vol, mais aussi de recourir à des systèmes de surveillance, tels que le phare de détection de mouvements dans les cours de ferme, des caméras ou des alarmes. Ainsi, les trufficulteurs du nord de la Drôme, victimes de très nombreux vols, ont décidé de grillager leurs terrains et d’y installer des caméras de surveillance, ce qui a permis de diminuer les infractions commises. La FDSEA et la gendarmerie nationale ont également décidé en octobre 2013 de mettre en

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Cadavre d’une vache dépecée en plein champ en Loire-Atlantique en juillet 2013.

DR

place sur internet une plate-forme d’échange d’informations au niveau départemental.

Des exemples à suivre Le phénomène des vols dans les campagnes n’est pas spécifiquement français. La recrudescence des vols dans les fermes a été également constatée dans des pays comme l’Australie ou la Grande-Bretagne. Dans le monde anglophone, on utilise d’ailleurs une expression générique pour parler de ces phénomènes, on parle de « farm crime » ou bien de « rural crime ». Quelles sont envisageables

les solutions pour lutter

efficacement contre ce fléau ? Deux exemples peuvent sans doute servir de sources d’inspiration. Le premier est celui de la Fédération française du bâtiment (FFB), dont la FNSEA souhaite d’ailleurs s’inspirer, car elle a pris des mesures il y a quelques années pour lutter contre le vol d’engins et de matériaux sur les chantiers, qui se sont avérées efficaces. Le second est l’exemple britannique puisqu’en 2012, les chiffres de vols ont été revus à la baisse en Grande-Bretagne après quatre années de hausse car les mesures de sécurité qui ont été mises en place semblent avoir porté leurs fruits. Eddy Fougier

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AGRICULTURE 2013

L’agriculture face aux défis climatiques Le 27 septembre 2013, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) publie son 5e rapport. Plusieurs leviers techniques permettent d’escompter une adaptation de l’agriculture au changement climatique, moyennant une prise de conscience, par l’ensemble des acteurs de la filière, de la réalité et des enjeux.

La sélection génétique et la diversification des assolements seront mises à contribution pour adapter les systèmes culturaux aux nouveaux paramètres climatiques.

R.L.

A

défaut d’être rassurant, le 5e rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a au moins un mérite : celui de calmer l’ardeur des climato-sceptiques, qui nient la responsabilité humaine (origine anthropique) dans l’évolution du climat. Pour les experts du Giec, qui compte 195 pays membres, l’accumulation de gaz à effet de serre d’origine humaine est la cause de l’élévation des températures enregistrée depuis le milieu du XXe siècle, avec une probabilité supérieure à 95 %. La probabilité était de 90 % dans le rapport de 2007. Les trois dernières

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décennies sont décrites comme étant sans doute les plus chaudes depuis au moins 1400 ans (sachant qu’avant 1870 aucune donnée fiable n’a pu être collectée, il s’agit donc là de projections rétroactives). Pour la période 2081-2100 et comparativement à la période 1986-2005, la température pourrait s’élever de 0,3°C à 4,8°C, pour des modèles de développement respectivement les plus sobres et les plus émetteurs. Dans ce dernier scénario, la banquise arctique estivale pourrait avoir totalement disparu à l’horizon 2050. La fonte de l’Arctique et de l’Antarctique provoquent la montée

des océans. Pour la période 20812100 et comparativement à la période 1986-2005, le niveau de la mer pourrait s’élever de 26 à 82 centimètres selon les modèles de développement (du plus sobre au plus émetteur). Le scénario le plus catastrophique fait état d’une élévation moyenne de 98 centimètres. Entre 1901 et 2010, les océans se sont élevés de 19 centimètres. Selon les experts du Giec, le changement climatique s’accompagne d’une augmentation de la fréquence des phénomènes extrêmes, les vagues de chaleur par exemple étant à la fois plus nombreuses et plus longues. Les régions humides recevront


Moyennant une bonne technicité, le semis direct peut concilier de nombreux avantages agronomiques et environnementaux.

R.L.

davantage d’eau tandis que les régions sèches seront encore plus sèches. Le 5e rapport du Giec est composé de trois volets. Ce premier volet scientifique sera suivi de la publication, début 2014, d’un deuxième volet sur les vulnérabilités régionales et d’un troisième sur les leviers socioéconomiques à adopter (ou non) par les gouvernants, pour atténuer sinon s’adapter au changement climatique.

Des effets déjà palpables Les conséquences du changement climatique sur les activités agricoles et forestières sont potentiellement importantes, même si elles sont parfois difficiles à mettre en lumière. L’avancée des stade physiologiques, pour de nombreuses espèces et essences, a été constatée par beaucoup. Elle est, selon les experts, un marquer notable du changement climatique. Au cours des décennies passées, plusieurs exemples ont permis néanmoins de confirmer le lien entre l’évolution du climat et le développement végétatif des cultures et des forêts, avec des incidences tantôt positives, tantôt négatives. On estime ainsi que la productivité de la betterave sucrière a profité du réchauffement tandis que le blé, soumis à des températures élevées et à des phénomènes de sécheresse, a vu ses rendements stagner depuis le milieu des années 1990. On estime que le réchauffement climatique est à l’origine de l’augmentation de la productivité de la forêt française, constatée depuis 1930. En ce qui concerne le parasitisme, les

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destinée à l’irrigation. D’un point de vue technique, des solutions se dessinent avec par exemple l’irrigation de précision ou encore la technique de goutte à goutte enterré. Le décalage des cycles végétatifs, le développement sinon l’introduction de nouvelles variétés et espèces plus tolérantes et enfin diversification des systèmes existants constituent d’autres pistes. Blé tendre, orge, maïs grain, colza, tournesol : ces cinq espèces occupent bon an mal an plus de 10 millions d’hectares en France, soit environ 60 % des terres arables. Si l’on y ajoute les productions de betteraves industrielles, de pommes de terres, les surfaces dédiées à la viticulture, à l’arboriculture ou encore au maraîchage, il reste peu de place pour les espèces secondaires que sont le sorgho, le pois protéagineux, le lupin, les féveroles et fèves, le soja, le lin oléagineux ou encore la luzerne, chacune de ces espèces d’espèces ne dépassant pas le seuil des 100 000 hectares.

évolutions climatiques récentes ont, par exemple, favorisé l’extension de la chenille processionnaire du pin vers le nord alors qu’à contrario, elles ont abouti à l’extinction du phomopsis du tournesol. L’agriculture n’a pas été épargnée par la violence de phénomènes climatiques extrêmes (tempêtes, froid, inondations…), pas inédits mais plus fréquents.

L’agriculture, une solution

En octobre 2011, le Centre d’études et de prospective du ministère de l’Agriculture a ouvert le chantier de l’adaptation de l’agriculture et de la forêt au changement climatique. Baptisée AFClim (agriculture, forêt, climat), la prospective balaie les principaux enjeux du changement climatique pour l’agriculture et la forêt, la perception du changement climatique par les acteurs du monde agricole et forestier et détaille 14 études de cas dont les grandes cultures dans le Cher, le blé et les cultures industrielles dans la Somme et le maïs irrigué dans les Landes (voir encadrés). Ces études de cas ont permis d’inventorier une série de leviers techniques permettant de déjouer, dans une certaine mesure, les effets du changement climatique sur les systèmes culturaux. A commencer par le stress hydrique et à son pendant : l’irrigation.

Si l’agriculture doit s’adapter aux changements climatiques, elle possède aussi en germe la réponse à certaines problématiques du XXIe siècle. L’agriculture de conservation, qui repose sur une couverture du sol la plus étendue possible dans le temps, peut faire office de puits de carbone même si les capacités de stockage du sol en carbone ne sont pas infinies (de l’ordre de quelques pourcents). L’agriculture, à travers sa production de protéines, de glucides et de lipides, est une mine de molécules pouvant se substituer aux énergies fossiles dans les secteur de l’énergie (méthanisation) mais plus encore celui de la chimie, via l’élaboration de composés entrants dans la fabrication de nombreux produits industriels (résines, plastiques, solvants, polymères, lubrifiants, tensio-actifs, gélifiants, peintures…).

Le changement climatique va indéniablement accroître les phénomènes de tension sur la ressource et son partage entre les différents utilisateurs (agriculture, énergie…). Sans exclure la mobilisation de ressources nouvelles (soutien d’étiage, retenues collinaires), l’agriculture échappera difficilement à la question de l’efficience de l’utilisation de l’eau

Les auteurs de la prospective AFClim pointent cependant quelques conditions à la réussite de l’adaptation, à commencer par la sensibilisation et la mobilisation des pouvoirs publics, des scientifiques et des professionnels concernés, c’est à dire les agriculteurs. Raphaël Lecocq

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AGRICULTURE 2013 > l’AGRICULTURE FACE AUX DÉFIS CLIMATIQUES

Les scénarios de la prospective AFClim

La Champagne Berrichonne est caractérisée par des sols argilocalcaires (25 à 35 % d’argile), contraints par une faible réserve utile (RU) et un taux de matière organique moyen à faible. La sole est dominée par les céréales et oléoprotéagineux, conduits en sec. Le scénario climatique à l’horizon 2050 fait état d’une élévation de la température de 2°C sur l’année (3°C en juillet-août), d’un cumul de pluie équivalent sur le 1er semestre mais réduit de 20 % sur le second, d’un déficit hydrique très dégradé de juin et à septembre et d’un doublement du nombre de jours échaudant au 1er semestre. Si une meilleure croissance automnale et hivernale est possible du fait de l’augmentation de température et du maintien de l’humidité à cette période, le rendement pourrait diminuer de plusieurs quintaux/ha dans le cas d’un sol avec une réserve utile de 100 millimètres, sous l’effet d’un stress hydrique lors de la montaison, d’une diminution de la biomasse à la floraison et d’un stress thermique lors du remplissage des grains. Parmi les options d’adaptation figurent le décalage des cycles des cultures et l’introduction de cultures dérobées pour esquiver le stress hydrique, le développement d’un irrigation d’appoint pour stabiliser les rendements mais au prix d’investissements importants et de conflits d’usage et enfin le développement d’une agriculture de conservation (couverts, cultures intermédiaires, rotations plus longues et plus diversifiées avec notamment des légumineuses).

Le maïs irrigué dans les Landes

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Les grandes cultures dans le Cher

Les Landes sont le premier département producteur de maïs. La monoculture (60 % de la sole) et l’irrigation (57 % de la sole) sont deux traits importants de la production, réalisée sur des sables à très faible réserve utile (20 à 50 mm). Des tensions sur la ressource en eau sont d’ores et déjà palpables entre les différentes catégories d’usagers. Le scénario climatique à l’horizon 2050 fait état d’une augmentation des températures homogène sur l’année (2°C) mais plus marqué en juillet-août (3°C), d’un cumul mensuel de pluie légèrement inférieur sur le 1er semestre et dégradé sur le second, d’un bilan hydrique très dégradé de juillet à septembre. Sans aucune adaptation des semis et des variétés, les rendements en matière sèche baisseraient de 0,9 t/ha à moyen terme et de 1,5 t/ha à long terme, avec un niveau d’irrigation maintenu à 80 % de l’Etm. Une baisse due à un cycle végétatif plus court réduisant le remplissage des grains et non compensée par l’effet de fertilisation en CO2. L’adoption conjointe de dates de semis plus précoces et de variétés plus tardives engendrerait des besoins accrus d’irrigation. Parmi les options d’adaptation figurent l’augmentation des rendements par l’utilisation de nouvelels variétés et un accroissement des volumes d’irrigation, la diversification de l’assolement (sorgho, blé tendre, légumes) avec la primauté de l’irrigation aux cultures les plus rémunératrices et enfin l’abandon du maïs et la réorientation des assolements vers des cultures économes en eau ou à vocation non alimentaire, sans exclure des phénomènes de déprise.

Stop ou encore plus d’irrigation ? Elle est une des clés du maintien de la production agricole, ce qui ne manquera pas d’exacerber les conflits d’usage. R.L.

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Les sols en présence (limons profonds non hydromorphes et sans cailloux) offrent des potentiels de rendement très importants aux céréales et cultures industrielles (betterave sucrière, pommes de terre) transformées localement. Le scénario climatique à l’horizon 2050 fait état d’une élévation des températures homogène sur l’année (1,6°C) mais plus marquée en août (2°C), d’un cumul de pluie équivalent sur le 1er semestre mais dégradé de juillet à septembre, d’un déficit hydrique très dégradé de juin à août, d’un doublement du nombre de jours échaudants pendant l’été. En blé, le potentiel de rendement ne serait pas affecté du fait de la compensation des effets négatifs (stress hydrique) par des effets positifs (croissance précoce, effet de fertilisation en CO2). Les sols à faible réserve

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Le blé et les cultures industrielles dans la Somme

utile seraient cependant pénalisés. Les conditions de semis et de récolte des blés seraient moins humides. En betterave, la hausse des températures printanières et estivales pourrait influer positivement sur les rendements tandis que le stress hydrique estival pourrait les pénaliser, sans rien présumer du bilan final. L’anticipation des semis serait de nature à allonger le cycle végétatif, donc la productivité, tout en bénéficiant de conditions de récolte plus favorables et générant moins de tare terre. Parmi les options d’adaptation figurent l’utilisation de nouvelles variétés pour esquiver le risque d’échaudage, la mis en place d’une irrigation d’appoint et la mise en place du concept de conservation en lien avec des sauts technologique en matière de désherbage.

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AGRICULTURE 2013

L’essor des drives fermiers Le 9 octobre 2013 s’ouvre un drive fermier à Montauban, dans le Tarn-et-Garonne. Plus seulement réservé aux grandes surfaces ou aux fast-foods, le drive arrive dans le secteur agricole, et de plus en plus.

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ous avons choisi la date de l’ouverture du drive fermier de Montauban, nous aurions pu en choisir une autre. Car l’année 2013 marque l’explosion du concept. Proposer des produits frais, au juste prix, de bonne qualité et de production locale avec un minimum de contraintes pour le consommateur, voilà comment se définit le drive fermier. Si déjà des boutiques existaient sur certaines exploitations françaises, le drive va plus loin. Il marque l’entrée des producteurs dans le domaine de l’ecommerce en proposant au client de passer commande directement sur internet et de venir retirer ses produits une fois par semaine chez l’exploitant, ou à un point de livraison donné. Le premier drive fermier a vu le jour à Eysines en Gironde dès octobre 2 0 1 2 , à l’ ini tiative du réseau « Bienvenue à la ferme » qui regroupe plus de 6 200 agriculteurs adhérents dans toute la France. En moins d’un an, il a enregistré 5 700 inscriptions et 200 commandes par semaine. Puis le concept a fait son chemin, un autre drive a été installé dans le Tarn-et-Garonne à Montauban, mais aussi dans l’Aveyron au lycée agricole de La Roque, puis dans Pyrénées-Atlantiques près d’Orthez à l’initiative de l’association « Super Fermiers ». Egalement, le concept a vu le jour en Basse-Normandie, ainsi qu’en Mayenne sous le nom de « Drive fermier 53 », ou encore en Essonne. Le nombre de drives a explosé, passant d’un seul fin 2012 à près d’une vingtaine en 2013, partout en France. Le dernier en date (au moment où cet article est rédigé) est situé à Bailleul dans les Flandres.

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Photo issue de la page Facebook « Drive Fermier Gironde ».

DR

Les drives fermiers regroupe souvent plusieurs producteurs locaux, une vingtaine en Gironde, 28 dans le Tarn-et-Garonne, 14 en Mayenne, une cinquantaine en Aveyron… Qui s’associent pour proposer une grande diversité de produits : fruits, légumes, viande, pain, mais aussi des produits transformés comme de la confiture, de la charcuterie, de l’hydromel ou même du miel.

en gagnant du temps. La traçabilité devient évidente. Les producteurs, eux, améliorent l’accès à leurs produits avec une vitrine en ligne. La démarche favorise les circuits courts. Il n’y a pas d’intermédiaires et peu de transport, ce qui joue sur le prix. Le producteur y gagne en indépendance et aborde un nouveau canal de vente, en plus des coopératives, des négociants et des hypermarchés.

Des avantages pour tous

Mais la logique reste celle de la petite production, le nombre de références peut varier en fonction des saisons et du climat mais aussi du nombre de producteurs adhérents. Là où les grandes enseignes proposent des centaines de références toute l’année, les drives sont limités. Mais tout de même, près de 250 références sont disponibles auprès du drive de Montauban et quasiment autant pour les autres.

Une étude de Kantar Worldpanel Référenseigne Expert 2013 souligne que six millions de ménages français ont essayé le drive alors que les grands hypermarchés perdent des clients. Du point de vue du consommateur, il permet au client de passer commande de chez soi, d’obtenir des produits frais moins chers (presque 10 % en moyenne), et de limiter ses déplacements tout

Maxime Boutevin


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AGRICULTURE 2013

Un semoir monograine rapide pour céréales et colza Le 10 novembre, le salon Agritechnica récompense Horsch pour un système de semis monograine. Plus globalement, celui-ci, privilège des espèces à grand écartement, devient accessible aux céréales et colza. Une quête que le salutaire mais solitaire Herriau avait initiée il y a 25 ans avec le Turbosem.

H

orsch est bien résolu à mettre son grain de sel dans le semis monograine. Après les Maestro présentés à l’Agritechnica 2011 et dédiés au semis des espèces à grand écartement, le constructeur récidive à l’Agritechnica 2013 avec la présentation d’une solution de semis monograine adaptée aux céréales et colza, voire à d’autres espèces. Dénominateurs communs à ses deux lignes de produits : précision et vitesse. Précision parce que dans les deux cas, il s’agit d’une distribution graine à graine. Vitesse parce que Horsch annonce une cadence de 12 km/h avec le doseur monograine pour céréales quand il peut atteindre 15 km/h avec les Maestro. Un sacré pied de nez si l’on se rappelle que le constructeur a écrit le début de son histoire il y a bientôt 30 ans avec le SemExact, un appareil qui jetait ni plus ni moins la semence sous un flux de terre préalablement scalpée ! Il faut croire qu’en Bavière, on se veut plus pragmatique que dogmatique. Quand une technique montre ses limites ou quand l’époque ou la clientèle aspirent à autre chose, on s’adapte. Les fermes exploitées

L’efficience des intrants et le déplafonnement des rendements constituent deux enjeux du semis monograine en céréales et colza.

Horsch

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Turbosem TR 36 : une distribution graine à graine des céréales comme du maïs, assortie du coup de pouce du jardiner.

par l’entreprise sous plusieurs longitudes européennes contribuent aussi à garder les pieds et les socs sur terre.

Coefficient de variation En matière de semis en général et de semis de précision en particulier, l’enjeu réside autour du coefficient de variation, l’indicateur de la régularité de réparation des graines sur le rang. Selon Horsch, les techniques de semis mécaniques ou pneumatiques montrent ici leurs faiblesses avec un coefficient de variation de 90 à 120 % dans la répartition sur le rang, qui entraîne dans la pratique des doubles

Herriau

et des manques. Si plusieurs graines sont déposées au même endroit, il se peut que, à cause d’une concurrence élevée, des plantes disparaissent. Les plantes se retrouvent en concurrence au niveau du développement des racines, de la captation de la lumière et de l’eau. Ces plantes ne tallent en général pas et produisent une tige peu épaisse, donc moins robuste. Les doseurs individuels intercalés entre les éléments semeurs TurboDisc et le doseur central situé au niveau de la trémie, sont crédités d’un coefficient de variation de 30 à 50 %, s’approchant des semoirs monograine classiques (20 à 30 %).


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Le grand écartement et le colza

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Cette nouvelle distribution monograine, brevetée et médaillée d’argent à Agritechnica, est capable de doser des céréales jusqu’à une fréquence de 120 Hz ce qui correspond à 120 grains/seconde et donc à une densité maximale de 240 gr/m² à 12 km/h avec un inter-rang de 15 cm. Dans le détail, la distribution est réalisée depuis une trémie centrale par un doseur qui détermine la quantité totale. La semence prédosée est transportée pneumatiquement jusqu’au doseur attitré à chaque élément semeur. Dans le doseur, le flux de semences non organisé et dosé de façon volumétrique est traité et distribué graine par graine dans le tube de descente. Dans la première partie du système circulaire, les grains non organisés sont accélérés et projetés vers l’extérieur du disque de dosage où s’opère la sélection des graines. Les grains restant reviennent au point de départ et effectuent une nouvelle rotation dans le doseur.

En attendant les premiers retours d’expérience du semis de colza au monograine à faible écartement, l’espèce s’invite dans le semis de précision à grand écartement. Le Cetiom a en effet démontré que le colza pouvait supporter des écartements de 55-60 cm, voire 75-80 cm, moyennant une densité respective de 10 à 15 plantes au mètre linéaire, soit 15 à 25 plantes au mètre carré. Dans le second cas (75-80 cm), une autre condition est nécessaire : la croissance automnale ne doit pas affectée par un facteur limitant (eau, azote, profondeur de sol). R.L. La bonne réponse du colza aux semis à grand écartement tient dans la capacité de l’espèce à compenser une faible densité de pieds au mètre carré par une production importante de ramifications, à condition d’être correctement alimentée en azote à l’automne. Les incidences d’un semis de colza au semoir de précision ne sont pas neutres. Outre des économies de semences, un moindre recours aux régulateurs peut être escompté du fait d’une diminution des risques d’élongation. Enfin, les grands écartements favorisent l’implantation au strip-till ainsi que la pratique du binage.

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AGRICULTURE 2013 > le semoir monograine rapide

1988, année de la commercialisation de son semoir Turbosem, capable de semer indifféremment de la luzerne et de la féverole, autrement dit des plus petites aux plus grosses graines, dans une fourchette de densité inouïe (1 à 1600 gr/m²). A raison d’une tête de distribution pour 12 rangs, le Turbosem dispensé d’étalonner assure une densité de semis en graines par mètre linéaire, quel que soit le poids de 1000 grains.

Les doseurs individuels sont positionnés à l’aplomb des TurboDisc.

Les petites accumulations ou des petits trous dans le système de distribution volumétrique peuvent ainsi être compensés. A la sortie du doseur dans le tube de descente, on obtient la répartition de semences, désirée, ordonnée et séparée avec une grande régularité. Le terminal en cabine pilote aussi bien le dosage centralisé que le dosage monograine. L’agriculteur doit simplement fournir le nombre de grains au mètre carré, le poids de mille grains, le coefficient de germination, et le système calcule la quantité à l’hectare du doseur volumétrique. La vitesse de rotation du disque doseur situé dans la distribution monograine est adaptée à la densité souhaitée et aux écartements sur le rang qui en résultent. En cas de problèmes techniques ou pour les semis tardifs nécessitant une densité élevée, les

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Horsch

doseurs individuels peuvent être déconnectés en retirant chaque disque. Le résultat correspond alors au semis que l’on obtient avec un semoir classique. Le nouveau système de dosage est adapté au Pronto DC ou encore au Focus TD équipés des éléments semeurs TurboDisc, dotés d’une languette téflon et d’une roue de plombage garantissant le placement de la graine. Horsch crédite son système d’une insensibilité aux chocs et aux vibrations de fait de la vitesse élevée de transport des semences.

Dans le sillon d’Herriau Le semis monograine adapté aux céréales à pailles, au pois protéagineux, ou encore au colza n’est pas une chimère. Le constructeur français Herriau la vante depuis

Au Sima 2013, le constructeur avait mis en avant pas moins de trois matériels différents, dont le Turbosem TR 36, un semoir traîné repliable de 6 m de large capable de semer 36 rangs de céréales à 16,7 cm (avec une autonomie pouvant atteindre 70 ha), 12 rangs de betteraves à 50 cm ou encore 8 rangs de maïs à 75 cm. Des Turbosem en 12 et 24 rangs sont aussi à la gamme, avec tout ce qu’il faut de nouvelles technologies, (GPS, câblage Isobus) et d’accessoires adaptés à différents itinéraires de préparation (disques ouvreurs TCS). Outre la distribution, le soc et sa roue plombeuse sont une autre spécificité d’Herriau. Située immédiatement en arrière du soc, la roue de rappui assure une double fonction consistant à stopper la graine avant de la plomber. L’écartement dans le rang est ainsi garantir tandis que le rappui de la graine, et non la totalité de la ligne, favorise la remontée d’eau par capillarité. Comparativement à Horsch, la vitesse d’avancement (8 à 10 km/h maxi), la largeur de travail et l’autonomie en semences sont a priori plus contraignantes. Une chose est sûre : deux constructeurs poussent aujourd’hui à la roue dans le monograine en céréales. L’avenir dira si la sélection individuelle graine à graine, susceptible de valoriser des semences à haute valeur ajoutée (hybrides, traitements divers et variés) et pourquoi pas de participer au déplafonnement des rendements, se substituera à une distribution pneumatique centralisée n’apportant aucune garantie quant à la régularité de la distribution des graines sur le rang. Raphaël Lecocq


« Précision et rendements plaident pour le monograine » Robert Dorsemagen, directeur commercial de Horsch France, donne son point de vue sur le semoir monograine. Quelle est l’origine du projet de développement du monograine en céréales et colza ? R.D. : Depuis une dizaine d’années, nous ressentons une demande de certains céréaliers d’aller plus loin dans la précision. Nous avons évalué sur l’une de nos exploitations la pertinence du semis monograine en céréales et colza avec le Turbosem d’Herriau. Les résultats enregistrés nous ont conduits à mettre au point notre propre technologie, un projet né en 2006. Quels sont les avantages du semis monograine appliqué aux céréales et au colza ? R.D. : En colza, l’intérêt du monograine vaut surtout par la

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possibilité d’associer un outil de type strip-till avec un interrang de 15 cm, le tout combiné à une fertilisation localisée. Dans ces conditions, des grains de rendement peuvent être escomptés. En blé, le semis monograine permet de réguler le nombre de talles par pied, autour de 15 à 20 talles. On a alors un développement végétatif non luxuriant, aéré et homogène tout au long du cycle, régulant le poids de chaque grain, moins sensible au stress climatique et générant au final plus de quintaux plus faciles à battre. On économise de la semence mais aussi des fongicides et des régulateurs.

L’avenir est-il au monograine ou au semis direct ? R.D. : Je n’oppose pas les deux stratégies. Tout dépend du contexte pédoclimatique, des surfaces en en jeu, des débouchés. En Europe de l’Ouest, la recherche de l’efficience des moyens de production – foncier, matériel, intrants – milite pour une quête de plus grande précision au service d’une quête de rendements supérieurs. Le semis monograine nous semble porteur de progrès et de bénéfices. Il nous reste à vérifier que notre innovation est apte à semer le maïs et d’autres espèces. En ce cas, la polyvalence serait un autre atout, même si le degré de précision n’égalera pas celui du semoir spécifique Maestro et son coefficient de variation.

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R.L.

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AGRICULTURE 2013

La plus belle récolte de l’humanité suffira-t-elle ? Au 31 décembre, 2,5 milliards de tonnes de céréales auront été produites dans le monde... Une récolte record depuis l’invention de l’agriculture ! Un motif de satisfaction pour les uns, d’inquiétude pour les autres. A qui donner raison ?

30 pour cent des réserves de céréales secondaires, principalement aux EtatsUnis », analyse l’organisation de l’ONU. Notons cependant que l’explosion annoncée de la consommation de viande, censée menacer l’alimentation mondiale, n’a pas eu lieu : entre 2012 et 2013, la consommation de viande par habitant n’a augmenté que de 0,3 %, enregistrant une légère baisse dans les pays développés et une hausse de 1 % dans les pays en développement. Pétard mouillé ou bombe à retardement ? A.J.

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n moins de dix ans, la question des surplus agricoles a laissé place à un colossal défi alimentaire. Ces fameuses 10 milliards de bouches à remplir d’ici 2050 avec plus de viande et une part d’éthanol... Seule solution, produire plus, beaucoup plus. Ce qui fut le cas à l’échelle mondiale cette année de plus 8 % par rapport à 2012. « Cette forte augmentation de la production céréalière en 2013 s’explique essentiellement par une reprise des cultures de maïs aux Etats-Unis et de blé dans les pays de la CEI (Ndlr : Russie et pays proches). La production mondiale de riz ne devrait quant à elle enregistrer qu’un accroissement modeste pour cette année », résume la FAO.

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Appétit en hausse Mais cette production record s’accompagne d’un appétit qui bat, lui aussi, les records, à en croire la FAO : « L’utilisation mondiale de céréales en 2013/14 est estimée à 2 418 millions de tonnes, soit 3,5 % de plus qu’en 2012/13. L’utilisation alimentaire totale de céréales devrait atteindre 1 099 millions de tonnes, en hausse de 1,7 pour cent par rapport à 2012/13. La reconstitution des réserves et la baisse des prix devraient stimuler l’utilisation fourragère de céréales qui pourrait croître de 5,3 % et passer à 847,6 millions de tonnes. Les stocks mondiaux, à la clôture des campagnes de 2014 devraient également augmenter de 13 % et atteindre 564 millions de tonnes, notamment grâce à une hausse de

Tout va donc bien sur le front des volumes agricoles. Le défi, pour 2014 et les années à venir, consistera à maintenir cette courbe de croissance de la production malgré les inévitables ratés climatiques en Russie, Australie, Canada... Autant de pays dans lesquels l’extensivité des modèles rend les rendements plus variables qu’en France.

Quelles conséquences sur les cours ? Que l’on parle de blé ou de maïs, les belles récoltes de l’hémisphère Nord se traduisent logiquement par une baisse des indices et un passage en dessous du niveau de 2012 depuis le mois de juin. Mais la situation reste tendue et les opérateurs gardent les yeux fixés vers le ciel pour retrouver ce bon vieux « weather market », grâce auquel la moindre pluie ou son


Stocks de céréales, de quoi parle-t-on ? u

On mesure le niveau des stocks en nombre de jours. Qu’est-ce que cela veut dire ? Par exemple, quand on dit qu’on est à peu près au niveau de 60 jours de stock, cela veut-il dire qu’on a de quoi assurer l’alimentation mondiale pendant 60 jours ? Non, les stocks en question, sont ceux destinés à l’exportation. Certes, ils sont mesurés en terme de consommation, mais il existe d’autres stocks pour accompagner le fait que la récolte est en juillet et qu’il faut attendre juillet prochain pour la prochaine récolte. Les 60 jours en question ne sont pas dramatiques. Nous ne risquons pas de mourir de faim dans 60 jours. Cela veut simplement dire que nous disposons de l’équivalent que de 60 jours de consommation pour la partie « marché mondial ». (source : extrait de l’interview accordée par Lucien Bourgeois, de l’APCA, à Valérie Péan de la mission Agrobiosciences).

retard peuvent déchainer les marchés. Ce fut d’ailleurs le cas en octobre avec une inquiétude sur les récoltes de blé en Argentine et en Mer Noire. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les deux principales références en matière de production agricole mondiale, à savoir le CIC (Conseil international des céréales) et la FAO divergent de 12 millions de tonnes dans leurs prévisions sur la production de blé 2013-2014. C’est bien plus que l’augmentation supposée des stocks (+ 7 à 10 millions de tonnes selon l’organisme) ! Autrement dit, si chacun s’accorde pour voir une production légèrement supérieure à la consommation sur la campagne, et donc une augmentation des stocks, ce fait est loin d’être acquis car au final, tout repose sur 1 % de la production mondiale. Allez donc mesurer la production en Chine...

FAO

Produire, encore produire ! Et qui dit baisse des stocks, dit nouvelle montée des prix. A ce sujet, si l’indice du prix du blé calculé par le CIC était de 100 en 2000 et s’établit aujourd’hui dans les 240, il faut se souvenir qu’il avait presque atteint le double en 2008 (lire le graphique joint). Moralité, les annonces de l’augmentation des stocks reposent sur une part totalement marginale de la production et la situation reste des plus tendues. L’accalmie sur les marchés n’est que de façade et il faudra encore pulvériser bien des records pour faire face à la demande. Benjamin Masson

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Indice du prix du blé 2000-2013

CIC

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AGRICULTURE 2013

On n’épand plus, on distribue ! 31 décembre 2013 : la gamme d’épandeurs à fumier Rollforce de Rolland reçoit la certification environnementale éco-épandage. Plus largement, la capacité des épandeurs à délivrer un débit constant ouvre la voie à des épandage de précision, valorisant enfin les asservissement électroniques. L’épandeur roule dans les traces du distributeur centrifuge d’engrais minéraux.

Les fabricants de tonnes à lisier peuvent également leurs matériels à la certification environnementale

Doc Pichon

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ne caisse, un fond mouvant, des organes d’éjection, le tout dispersant des produits organiques sur le champ : le cahier des charges des épandeurs n’a guère évolué au cours des décennies passées. Les caisses ont gagné de la longueur et de la hauteur pour accroître les débits de chantier. La caisse s’est faite étroite pour laisser la place à des roues de grand diamètre, améliorer la portance et diminuer la résistance au roulement. Les hérissons verticaux ont supplanté le hérisson horizontal pour gagner en largeur d’épandage. La table d’épandage s’est posée en alternative pour gagner

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quelques mètres supplémentaires. L’électronique s’est invitée mais pouvait-elle laisser sur le bord du champ une catégorie de matériels, fussent-ils dédiés à l’éjection des déjections ? Les épandeurs de fumier sont certes de plus en plus nombreux à se doter d’un débit proportionnel à l’avancement électronique (Dpae). La technologie a fait ses preuves avec les pulvérisateurs et les distributeurs centrifuges d’engrais. Elle garantit le respect de la dose par hectare programmée, à une condition : celle de pouvoir assurer un débit instantané constant. Ce qui se conçoit aisément avec une bouillie ou des engrais solides est

beaucoup plus difficile à réaliser avec des matières organiques par nature très hétérogènes a u plan physique. En reliant « électroniquement » la vitesse du tapis, la hauteur d’ouverture de la porte arrière et la vitesse d’avancement du tracteur, le Dpae libère le chauffeur de tout contrôle tout en garantissant le résultat final. A un détail près. La modulation de vitesse du tapis et la position de la porte arrière n’entraînent pas automatiquement un débit constant en sortie de hérissons. En cause : la hauteur de front du fumier qui vient se plaquer contre les hérissons, susceptible de varier dans le temps du fait de


phénomènes d’éboulement entre le début et la fin de la vidange de l’épandeur. Hétérogénéité des produits organiques à épandre, modalités de remplissage variables, abstraction de la densité, empirisme des valeurs fertilisantes… De nombreux paramètres concourent à mettre l’épandeur hors du jeu de la précision.

Vers un débit constant Les bancs d’essai de la station expérimentale des Cormiers (Ille-et-Vilaine), chambres de Bretagne aux Cormiers, et d’Irstea à Montoldre (Allier) (lire l’encadré) mettent ainsi en évidence trois phases distinctes dans la vidange d’un appareil : amorçage, palier, décroissance. L’amorçage correspond à l’approche du fumier vers les hérissons après l’ouverture de la porte et la mise en route du tapis. Dans le cas d’un fumier pailleux épandu à la dose théorique de 30 t/ha, la dose réelle apportée

pendant les 20 à 30 mètres de la phase d’amorçage peut être réduite entre 10 t/ha et 15 t/ha. La deuxième phase, baptisée pallier, correspond au temps pendant lequel les hérissons sont pleinement alimentés en fumier. Le débit instantané peut alors atteindre 50 t/ha à 60 t/ ha. Pendant cette phase, des blocages contre la traverse du cadre supérieure des hérissons, consécutifs à un chargement excessif, peuvent altérer la régularité de l’épandage et accroître le temps de vidange. Les épandeurs à caisse étroite sont plus sensibles à ce phénomène, notamment lorsque le cadre des hérissons est plus étroit que la partie haute de la caisse. A ces précautions et réserves près, la phase de palier doit être maximisée car elle s’avère la plus garante du respect d’un débit constant, davantage que la phase d’amorçage et de la dernière phase qu’est la décroissance. Celle-ci démarre lorsque les hérissons ne sont

plus correctement alimentés pour cause d’éboulement du fumier. Cette phase, pendant laquelle le débit retombe à des niveaux compris entre 10 t/ha et 15 t/ha, est plus ou moins longue selon les appareils. Elle l’est davantage sur les épandeurs à caisse étroite ou encore à faible longueur de caisse.

Des constructeurs pas hérissés Les constructeurs ont concentré leurs efforts sur le front d’attaque de la matière face aux hérissons, un front d’attaque qu’il faut maintenir constant dans sa hauteur pendant toute la durée de vidange ou presque. La régularité y gagne dans l’espace mais aussi dans le temps grâce à une usure homogène des hérissons sur l’intégralité de la hauteur, alors qu’elle a tendance à se concentrer aujourd’hui dans la partie inférieure.

Cemob pour « Cemagref organic bench » : c’est le nom que le Cemagref, aujourd’hui Irstea, a donné à son banc d’essai pour épandeurs de matière organiques, mis en service en 2007 après plusieurs années de recherches et de mises au point. Le Cemib (Cemagref mineral bench) faisait déjà référence pour l’évaluation des performances des distributeur d’engrais solides. Le Cemob lui emboîte le pas pour les matières organiques, alors que le défi était autrement plus ardu, comptetenus des produits en présence A raison de deux enregistrements par seconde du poids de matières recueillies dans des bacs, le Cemob réalise en quelque sorte des photographies de la nappe d’épandage sortant des hérissons ou d’une table d’épandage.

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Le Cemob, un banc d’essai révolutionnaire

Rolland

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AGRICULTURE 2013 > ON N’EPAND PLUS, ON DISTRIBUE !

u « Les épandeurs entrent dans l’ère de l’agriculture de précision » Rémi Chenevière, chef de produit et marketing chez Rolland, répond sur les techniques à la pointe concernant l’épandage. Où se joue la régularité d’épandage sur les épandeurs Rollforce ? R.C. : La régularité se joue à de multiple endroits : une caisse évasée sans aucun frein à la vidange, un tapis racleur de grande largeur acheminant le produit de manière régulière vers la solution d’épandage, la cohésion entre la caisse et le cadre d’épandage (positionnement de table et angle du cadre…), la conception des cadres verticaux (répartition des doigts…). La régulation alliant des composants hydrauliques de haute qualité à des asservissements électroniques (Dpae) contribuent également à la régularité. Quels sont les moyens d’autocontrôle à disposition du chauffeur ? R.C. : Le débit électronique proportionnel à l’avancement permet à l’utilisateur de paramétrer son appareil en fonction du type de produit à épandre et du dosage souhaité. Dans l’absolu, l’agriculteur peut contrôler la qualité de répartition au moyen de boites disposées sur le sol. Mais la certification éco-épandage et les garanties dont elle est porteur peuvent l’en dispenser. Faut-il prendre des précautions particulières en matière de chargement et d’homogénéisation des produits ? R.C. : La qualité du chargement de l’épandeur influe sur la qualité de répartition. L’homogénéité transversale permet d’alimenter de manière égale les hérissons verticaux ou les plateaux de la table d’épandage. L’homogénéité longitudinale permet quant à elle de garantir un flux régulier de produit vers la solution d’épandage au cours de la vidange. L’homogénéité globale du produit s’effectue aussi par sa consistance. La certification

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DR

apporte des conseils sur ce point. L’utilisateur reste maître de la qualité du produit qu’il épand. La certification éco-épandage va-t-elle permettre d’amplifier la valorisation des effluents ? R.C. : Assurément. La certification fait entrer les épandeurs dans l’ère de l’agriculture de précision.

Cette gestion précise des matières fertilisantes organiques va permettre à l’utilisateur d’appliquer la bonne dose au bon endroit, donc d’offrir une place plus importante aux effluents d’élevage et produits issus d’autres procédés et de réaliser encore davantage d’économies sur les engrais minéraux.


Les solutions adoptées combinent des éléments mécaniques et des asservissements électroniques : matériel à fond poussant ou à tablier d’accompagnement, système de forçage de la matière contre les hérissons, gestion électronique de suivi de contour de la hauteur du front. Autant de travaux concentrés sur ce fameux front de matière venant se frotter aux hérissons. Ce faisant, la pesée en continu et le débit proportionnel à l’avancement peuvent alors remplir leurs bons offices. Les épandeurs de fumier proposés jusqu’à présent n’obéissaient tout

de même pas aux lois du hasard en ce qui concerne leur qualité de répartition. Ils se devaient d’être conformes à une norme (NF EN 13080) instituée en 2003 mais en rien drastique. La certification Eco-Epandage est d’une toute autre portée. C’est aussi un bel exemple de coopération entre structures publiques et privées. Le projet de certification remonte à 2011 avec l’appel à projet lancé par le ministère de l’Industrie pour développer et garantir des épandages intelligents et tracés. Deux constructeurs français relèvent alors le défi : Rolland Remorques pour les épandeurs de matières solides, Pichon Industries pour les épandeurs de

Buchet propose un épandeur avec tablier accompagnateur pour réguler le flux de matière contre les hérissons, assorti d’un volet spécial bordure

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matières liquides, avec le soutien technique de plusieurs organismes tels que Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’agriculture et l’environnement), les Chambres d’agriculture de Bretagne, VetAgro Sup et Axema, le syndicat des industriels de l’agroéquipement. En 2013, la certification reçoit deux récompenses majeures : un Innov-Space et un Sommet d’Or. Mais l’ultime reconnaissance de ce projet, unique en Europe, vient des constructeurs eux-mêmes puisqu’une dizaine de marques ont décidé de soumettre leur matériels à la certification.

Raphaël Lecocq

Doc Buchet

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AGRICULTURE 2013 > Reportage dans l’Essonne

Kevin Brouillard : « Comment je me suis installé en 2013 » Dans ce numéro « spécial 2013 », nous avons choisi de vous parler d’un jeune agriculteur installé dans l’année. Kevin Brouillard, céréalier dans l’Essonne, raconte comment il a effectué son montage financier, mais aussi ses vérités, ou ses espoirs.

Au volant de son Case CDX 230. Beaucoup de temps en tracteur pour parcourir un parcellaire morcelé.

M.B.

K

evin Brouillard est un agriculteur de 21 ans. Il est devenu professionnel en 2013 après avoir repris 94 hectares de terre disséminés autour d’Orveau (Essonne). « Depuis que j’ai dix ans, je suis passionné par l’agriculture », annonce Kevin Brouillard, associé à 30 % de l’Earl Brouillard depuis le mois d’avril 2013. L’exploitation, située à Orveau (Essonne), a 212 hectares de terres. 94 sont gérés par Kevin, le reste à son père, qui détient les 70 % restants de l’entreprise. L’exploitation produit du colza, du blé, de l’orge et de la betterave sucrière. Cette

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dernière, 44 hectares de surface, est la préférée de Kevin car « c’est elle qui rapporte le plus, avec les prix les plus fixes, mais c’est aussi elle qui demande le plus de travail ». Les 94 hectares en question, Kevin Brouillard les a repris après avoir obtenu un Bepa (brevet d’études professionnelles agricoles) et un bac pro CGEA (conduite et gestion d’exploitation agricole). Il aurait aussi pu choisir de poursuivre par un BTS mais « c’était plutôt adressé aux étudiants non issus d’une famille d’agriculteur, j’ai préféré me lancer directement et obtenir de l’expérience rapidement ».

La reprise lui a coûté la somme de 270 000 euros. Elle s’ajoute à l’acquisition du matériel, pour laquelle Kevin Brouillard a contracté un prêt JA (pour les jeunes agriculteurs). En tout, il a dû emprunter près de 400 000 euros. « Sans mon père, qui a également fait une avance sur culture d’environ 80 000 euros, je n’aurais pas pu devenir paysan, explique Kevin Brouillard. Mais je ne suis pas inquiet pour le remboursement. » Pourquoi ? Car, selon lui, l’exploitation que lui et son père cultivent profite d’une terre fertile et productive, avec 70 hectares irrigués. Pourtant,

l’installation

aurait

pu


Un dernier tour de vis, et on y va ! M.B.

ne jamais se concrétiser. Il a fallu passer par un « plan de développement économique sur cinq ans mis en place par la banque, et qui détermine si vous avez ou non le prêt, lequel est fixé en tenant compte du prix des matières premières agricole ». Autant écrire qu’il valait mieux obtenir le prêt en question au terme d’une bonne période sur les prix plutôt que l’inverse.

dominer : « Dans l’idéal, il faudrait des prix plus haut et plus fixes, par exemple plus de 200 euros la tonne de blé tendre. » Au milieu de ces inconnues, une valeur sûre : l’exploitation fonctionne en grande partie avec des contrats avec les coopératives, qui assurent 30 % des ventes de l’exploitation. Mais cette assurance n’est pas tout risque : « S’il y a des impondérables, alors le contrat devient caduc… »

D’ailleurs, la seule obtention du prêt pouvait ne pas suffire. Kevin Brouillard ajoute : « Quand j’ai repris les terres, c’était une mauvaise année pour l’implantation, le climat était mauvais et il y avait un défaut de matériel, les deux semoirs que nous avions n’étaient pas assez larges ». Heureusement pour lui, il a reçu un coup de main des exploitants voisins pour démarrer (lire l’encadré).

Au niveau des sujets d’actualité, Kevin Brouillard voit d’un mauvais œil la l’application française de la Pac avec la redistribution des aides : « Ce n’est pas un problème que les éleveurs reçoivent plus d’aides car ils sont plus en difficulté que nous, seulement cela se fait au dépend des céréaliers, qui, eux aussi, sont dans une situation inquiétante... » Même si « je préfèrerais ne pas recevoir de primes sur le blé et

gagner autant, mais c’est impossible dans le contexte actuel ». On le voit, Kevin Brouillard appréhende son nouveau métier en connaissance de cause. Y compris pour les travers. Par exemple les vols, de masses ou de fioul, qui l’obligent à ne jamais rien oublier sur les tracteurs ou autres matériels qu’il laisse dehors. Il doit y penser à chaque déplacement, chaque opération. « Les vols n’ont pas un impact financier trop important, mais il faut y penser tout le temps et s’organiser en fonction, c’est une perte de temps. »

L’investissement, matériel et humain Concernant l’investissement, Kevin Brouillard n’a pas de complexe.

Dans la découverte du métier, il y a un aspect qu’il n’avait pas appréhendé comme dans la réalité : « Je passe plus de temps dans les papiers que dans le tracteur ! » Même dédain pour les contrôles auxquels doivent se plier les exploitants agricoles. « Contrôle surface, contrôle Pac, contrôle produits, ce sont encore des contraintes dont on pourrait se passer. » Autre contrainte, les taxes. Selon lui, elles assomment l’agriculteur : « Et ça ne peut qu’empirer ». Même s’il ajoute qu’il fera avec… Le prix des matières premières agricoles, et leur volatilité sont pour lui autant d’éléments qu’il va falloir

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Paperasses et autres tracas

La solidarité paysanne, pas un vain mot Les exploitants situés près de chez Kevin Brouillard lui ont donné un fier coup de main, l’ont aidé à démarrer. Ils ont ainsi semé près de vingt hectares de blé avec leur matériel et lui ont prêté main forte pour une grande partie des travaux. « Cette bonne entente ne se retrouve hélas pas partout, et c’est très motivant quand vous débutez. » Une entente qui se prolonge à travers un groupement pour l’utilisation des produits phytosanitaires, qui représente près de 4 000 hectares. Un peu de matériel en commun, participation collégiale à des semis localisés… Il n’en faut pas plus pour ne surtout pas laisser choir le « petit jeune qui débute ».

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AGRICULTURE 2013 > Reportage dans l’Essonne

Kevin Brouillard pose fièrement avec son matériel devant une de ses parcelles, en l’occurrence couverte de moutarde. M.B.

Selon lui, « ce n’est pas la crise dans le secteur agricole ». Il prévoit d’acheter un semoir rotatif de 3,5 mètres, un semoir pour le semis simplifié de 3,5 ou 6 mètres et peut-être un nouveau pulvérisateur. La ferme dispose déjà d’un parc important : sept tracteurs, une moissonneuse batteuse, un épandeur, deux pulvérisateurs… Pour les nouvelles technologies, il a investi près de 25 000 euros pour équiper deux tracteurs avec un GPS, un pour l’engrais et l’autre pour le pulvérisateur. Il compte également acheter une antenne pour balise. « Le GPS change énormément le travail, qui devient plus agréable, le confort est important et c’est une économie de temps et d’argent. »

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En ce qui le concerne, Kevin Brouillard explique qu’il ne s’est pas versé de salaire depuis son installation, et qu’il n’a pris qu’une semaine et demie de congés. Une décision fondée sur un raisonnement rationnel. « Je dois d’abord consolider l’entreprise avant de me payer. » En attendant les jours meilleurs, il est sauvé par le fait de vivre chez ses parents. « Avec un loyer ou autres de ce style, je ne pourrais pas vivre normalement. » Une donnée non négligeable, car elle montre bien qu’il est très compliqué pour un agriculteur de s’installer par ses propres moyens. Concernant les intrants, il opte pour une agriculture raisonnée, tout comme son père. Il diminue ainsi les quantités de produits phytosanitaires au fur et à mesure

qu’il avance dans la connaissance de son terrain. « Depuis mon grand-père, nous sommes passés de 200 litres de produit à 180 puis 120, 100 et actuellement presque 80 litres seulement. » Il traite au bon moment, lorsque les conditions climatiques sont idéales, lors de la rosée, avec peu de vent… Pour la météo, il se sert surtout d’internet, en surfant sur meteociel. fr ou meteox.fr. L’avenir, Kevin Brouillard le voit sur son exploitation, avec son amie, elle aussi fille d’agriculteur, et accessoirement passionnée de chevaux. Il désire s’installer dans la ferme de son grand-père, une bâtisse dans la famille depuis le XVIIIe siècle. L’élan de la jeunesse, la tradition de l’agriculture. Maxime Boutevin

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L’investissement humain, il y a aussi pensé. Lors de la reprise dans un premier temps : « J’aurais pu reprendre presque 100 hectares de plus, mais il aurait fallu un salarié pour assurer le bon fonctionnement, hélas c’était trop cher pour moi ». Selon lui, avoir un salarié coûte environ 80 hectares de céréales chaque année en charges. Trop ambitieux pour un entrepreneur débutant. « Nous pourrions embaucher plus facilement s’il n’y avait pas tant de charges », et dans un pays rongé par le chômage, Kevin Brouillard trouve ça « vraiment dommage ». Pour autant, lui et d’autres exploitants de la région, réfléchissent à créer un groupement d’employeurs avec un ouvrier pour 500 hectares de terres.

Le salaire viendra plus tard

L’agriculture en Essonne, zone périurbaine « Beaucoup d’urbains se sont installés ici, car la région ne manque pas de charme, hélas ils veulent les avantages de la campagne sans ses inconvénients. » Plaintes, conflits, la cohabitation n’est pas simple. Les agriculteurs doivent se déplacer, traiter leurs champs, labourer, convoyer des céréales… En un mot : travailler. « Les gens se plaignent des odeurs, du bruit, de la terre sur la route, mais c’est normal quand vous emménagez dans une région agricole avec des exploitations près de chez vous », appuie Kevin Brouillard.


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Portfolio Moisson en Champagne crayeuse Août 2013. L’heure de la moisson pour la SCEA de Vaugency, une exploitation familiale dans la Marne. 435 hectares en trois parcelles, pour une seule et même moissonneuse, précise, grâce au GPS. Par Jean-Marie Leclère

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Pas de moisson sans hommes, autour du gérant Maxime Joly. D’abord pour préparer le matériel…

…Ensuite pour communiquer sur la meilleure stratégie à tenir dans le programme des coupes.

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PORTFOLIO > moisson en champagne crayeuse

A moins de 5 minutes du corps de ferme, la moissonneuse-batteuse déploie ses 7,60 mètres de barre de coupe.

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Jusqu’au bout de la nuit, la machine peut tourner jusqu’à 14 heures sans discontinuer…

Jusqu’au bout de la nuit, la machine peut tourner jusqu’à 14 heures sans discontinuer…

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Stratégie et Benchmark

Les mutations de l’agriculture s’accélèrent 2013 restera-t-elle dans l’histoire agricole comme une année charnière, à l’instar de 1984 (quotas laitiers), 1992 (fin du soutien au prix remplacé par les primes hectares ou animal), 2003 (avènement des DPU) ? Elle restera en tout cas comme l’année des signaux forts.

Par Jacques Mathé,

Economiste au réseau CerFrance, Professeur-associé à la faculté de sciences économiques de l’Université de Poitiers

Les circuits courts, une forme d’organisation.

La réforme de la Pac est actée, reste à en décliner le positionnement des curseurs, mais elle marque la fin des soutiens aux productions agricoles, pour des soutiens plus spécifiques orientés notamment vers les territoires d’élevage. Ces modifications des politiques publiques doivent être anticipées par les producteurs et les filières au risque de se réveiller un matin dans un monde qu’on ne reconnait pas. C’est exactement ce qui se passe en Bretagne et qui marquera cette année 2013. La fin des restitutions à l’exportation des volailles déstabilise la filière toute entière. Les signaux étaient donnés depuis de nombreuses années, mais les acteurs se réveillent aujourd’hui, avec un système de production inadapté aux conditions du marché. D’autant que cette évolution prévue du soutien aux filières, intervient dans une modification profonde de la structure des coûts dans les industries de transformation, notamment la compétitivité sur le poste main-d’œuvre.

Comment repenser le modèle économique ?

A.J.

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La crise est profonde dans les filières hors sol, elle pourrait annoncer une future crise d’adaptation dans l’industrie laitière, voire dans l’abattage bovin. Dans une économie imprévisible, instable et mutante, la mobilité, la flexibilité l’anticipation et l’innovation sont les maitres mots. Ce sont des marqueurs de l’année 2013. La difficulté est qu’au-delà du diagnostic, comment d’appréhender les marges de manœuvre ? Comment, pour les filières, repenser le modèle économique ?


Saveol, leader de la tomate en Bretagne, avait envahi le métro parisien en son temps.

équilibre. L’exploitation des années 2013 devient multiforme, multi-objectifs, multi-stratégies, multiacteurs… La diversité des choix remplace l’unicité des modèles. La volatilité des prix et des marchés succède à la stabilité des produits. La systémie et l’approche globale sont les règles de pilotage des systèmes. Tout cela était écrit depuis une dizaine d’années mais les blocages cognitifs et les impasses techniques ou de savoir-faire ralentissent grandement les adaptations. Beaucoup d’agriculteurs ont intégré cette nécessité de modifier leur manière de piloter leur exploitation, mais sont dans une impasse quant aux choix et aux risques futurs. Une prise de conscience qui explique en partie la déstabilisation actuelle du monde agricole. L’avenir semble flou, risqué, déréglé…

Immenses opportunités Pourtant les opportunités sont immenses. Rappelons que le secteur agricole et alimentaire est celui qui possède les meilleures perspectives de marché. La demande est large, attentive à l’offre des filières et cela dans toutes les productions. Qui aurait pensé il y a moins de 20 ans que les productions locales, les marchés de proximité, auraient autant le vent en poupe ? Dans le même temps des filières se sont construites sur leur capacité organisationnelle en créant de vraies valeurs pour les producteurs et les transformateurs, Saveol le leader de la tomate en Bretagne est de ceux-là, Unicoque, la coopérative « noisettes » en Lot-et-Garonne, étant un autre exemple d’excellence. La filière « comté » est aussi un modèle d’organisation et de création de valeur. On pourrait aussi citer la coopérative Tereos et ses diversifications. Photo issue du site www.pariscotejardin.fr

Evidemment les producteurs sont concernés par ces mutations. Depuis le milieu des années 2000, nous évoluons d’une agriculture de modèle à une agriculture de projet, d’une agriculture focalisée sur l’optimisation du système productif (maximisation de la production). Cette agriculture de modèle a d’ailleurs fort bien réussi, et c’est d’autant plus difficile pour les agriculteurs de modifier deux générations de compétences bâties sur cet

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Autant de secteurs, de producteurs qui ont déjà intégré les mutations de leur environnement pour créer les valeurs de demain. 2013 marque en ce sens un tournant dans la réalité des changements qui vont construire l’agriculture des années 2030.

Réalisé par CERFRANCE www.cerfrance.fr

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Pédagogie des marchés

Une récolte record de maïs aux Etats-Unis Le principal fait marquant de la campagne 2013/2014 est la récolte record de maïs enregistrée aux Etats-Unis.

Sébastien Poncelet Consultant analyste Agritel

Cours du maïs à Chicago échéance rapprochée

est devenu la culture reine : un nouvel eldorado est né. Dès lors, les farmers américains n’ont eu qu’une idée en tête : semer un maximum de maïs au printemps 2013. Que ce soit vers le Nord ou le Sud, la sole de maïs américaine s’est étendue au détriment du blé, du soja, des pâturages, du coton et même des réserves naturelles gouvernementales. Ainsi les intentions de semis ont atteint un plus haut historique de 97,3 millions d’acres, soit une progression de 23 % en 6 ans.

Une saison semée d’embûches

Un leader incontesté Le maïs est la première céréale produite dans le monde, loin devant le blé. Représentant 37 % de la production mondiale, les EtatsUnis en sont le leader incontesté. Ils dominent également le commerce international puisqu’une tonne sur trois de maïs échangée dans le monde est américaine. C’est au cœur de l’immense zone de production de la Corn Belt que sont formés les prix du maïs, sur le marché à terme de Chicago. L’influence de ce dernier dépasse d’ailleurs largement les frontières américaines. Il donne le tempo à l’ensemble des cours des céréales sur la scène internationale.

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Un nouvel eldorado est né Tel un effet de balancier, la récolte record que les Etats-Unis viennent d’engranger cet automne est en grande partie la conséquence de la très mauvaise récolte de l’an passé. Avec une récolte 2012 réduite de 25 % par rapport aux prévisions à la suite de la pire sécheresse des 50 dernières années sur la Corn Belt, les stocks américains déjà bas se sont contractés sur des niveaux critiques. Les prix à Chicago ont alors bondi en moins de deux mois de + 70 %, sur un record de 8,30 $/boisseau, compensant largement la baisse des rendements pour les producteurs. Le maïs

Avec un printemps 2013 particulièrement froid et humide, les semis de maïs US se sont réalisés dans la douleur. Seules un quart des surfaces étaient semées début mai contre trois quarts habituellement, conséquence de nombreuses parcelles inondées et des tempêtes de neige à la miavril. Mais il aura suffi d’une étroite fenêtre climatique pour combler le retard. Grâce au suréquipement et au modernisme des farmers autorisés par les bons revenus passés, 60 % de la surface de maïs US a été semée en 10 jours. Il s’agit néanmoins de la campagne de semis la plus tardive depuis 30 ans. Au final 2,5 % des surfaces prévues n’auront pas été semées, les farmers privilégiant dans ce cas le dédommagement offert par leur assurance récolte. Outre de très mauvaises conditions, les cultures étaient à risque avec une floraison décalée au cœur des chaleurs estivales et une maturité retardée vers la


Bilan maïs Etats-Unis période des gelées automnales. Ce danger se renforce à mesure que la culture du maïs US s’étend et remonte vers la frontière canadienne, zone peu propice car trop froide. Finalement, le mois de juillet assez frais a laissé passer la floraison sans encombre. Mais un coup de chaud et sec essentiellement sur l’ouest de la Corn Belt à la fin août a inquiété les opérateurs. Cet épisode n’aura eu que des conséquences limitées sur la récolte et aura en outre permis d’en accélérer la maturité. L’arrivée tardive de l’hiver sur le MiddleWest aura permis de terminer la récolte à temps avec à la clef des rendements meilleurs que prévus à l’issue de cette saison semée d’embûches.

Les cours s’effondrent sous le poids des stocks Malgré une surface moindre que prévue et des rendements qui n’atteignent pas les pics de 2004 et 2009 les Etats-Unis viennent d’engranger une récolte record de près de 360 Mt de maïs. La production américaine affiche ainsi une hausse annuelle de 31 % soit + 85 Mt. Elle explique à elle seule 85 % des 100 Mt de progression de la production mondiale de maïs sur la campagne 2013/2014 qui culmine à un record de 965 Mt. Cet afflux majeur de maïs se concrétise sur le marché de Chicago par une chute importante des cours qui, divisés par deux, s’affichent à peine plus de 4 $/boisseau. Les cours reviennent ainsi sur leurs plus bas niveaux depuis 3 ans ½. En effet, malgré une forte remontée de la consommation, le stock de maïs US devrait plus que doubler en fin de campagne au plus haut depuis près de 10 ans. L’impact est majeur sur le marché mondial. La remontée du stock mondial au plus haut depuis la fin des années 90 est en effet exclusivement due à la remontée des stocks US.

Un élément modérateur pour le blé En parallèle, le marché du blé est nettement plus équilibré avec des stocks mondiaux qui progressent à peine et qui restent

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historiquement faibles chez les grands exportateurs. Ainsi, un écart de prix très élevé s’est installé entre ces deux céréales. Le blé est désormais délaissé par les fabricants d’aliments du bétail au profit du maïs plus compétitif. Si l’offre pléthorique de maïs à travers le monde ne résout pas toute la tension du blé dont plus de 80 % est à destination de l’alimentation humaine, elle agit néanmoins telle une soupape de sécurité et apporte une certaine modération aux cours du blé.

Quelques perspectives de rebond mais un horizon encombré à long terme Au plus bas depuis 3 ans et demi, les cours du maïs US sont désormais inférieurs aux coûts de production des farmers US. Ces derniers, se refusant de vendre à perte et vivant sur les réserves des années passées, exercent actuellement une forte rétention à la vente. La chute des prix stimule tous les postes de consommation US. Les marges redeviennent très favorables dans les élevages américains, ce qui dope la consommation en aliments du bétail qui devrait remonter au plus haut depuis 6 ans. La filière éthanol tourne également à plein régime avec des marges record, ce malgré le mauvais signal donné par le projet d’une possible réduction des incorporations obligatoires dans les carburants US. Enfin, le maïs US très compétitif trouve facilement le chemin de l’export. A ce titre, la Chine qui, d’année en année, devient de plus en plus

déficitaire en maïs doit encore réaliser de nombreux achats. Ces derniers seront d’autant plus facilités que l’écart entre prix US et prix intérieurs chinois atteint actuellement des records. Sur le plan financier, les fonds d’investissements dynamiques ont parié depuis le printemps dernier sur la chute du maïs US et détiennent désormais une position de vente à découvert dite « short » proche des records. Cela les amènera tôt ou tard à revenir aux achats pour prendre leurs profits. Les fonds indiciels, quant à eux, devront racheter du maïs pour en réajuster la proportion dans leurs portefeuilles au 1er janvier 2014. Enfin, les cours actuels non rémunérateurs démotivent les producteurs à commencer par les Argentins et Brésiliens qui finalisent actuellement des semis en net retrait par rapport à l’an passé au profit du soja bien plus cher. Les premières intentions de semis des farmers US pour le printemps 2014 sont également en retrait de plus de 5 %. En résumé, la récolte record de maïs US semble d’ores et déjà en grande partie intégrée dans les cours et les différents paramètres évoqués pourraient conduire à un rebond dans les prochaines semaines. Cependant la remontée des stocks US et mondiaux de l’ordre de 30 Mt permettra d’absorber d’éventuelles baisses de surfaces voire même quelques problèmes climatiques. Ainsi, la dernière récolte américaine laisse un horizon encombré à long terme pour le maïs. Réalisé par Agritel www.agritel.com

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InnoWiki L’agriculture est toujours plus performante, grâce à des équipements à l’ingéniosité renouvelée. WikiAgri a recensé pour vous les innovations sorties en 2013 dans plusieurs domaines : le machinisme, les semences, les phytosanitaires et engrais, et les outils d’aide à la décision.

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Agri 2013 Le guide des innovations

Sommaire PAGE 56

Machinisme

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Semences

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phytosanitaire et engrais

PAGE 68

Outils d’aide à la décision et services

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InnoWikiAgri 2013 innovations 2013

Machinisme Tracteur mf 8700 Les économies de carburant, la fiabilité et la simplicité sont les critères primordiaux pour les agriculteurs recherchant un tracteur. Le nouveau MF 8700 délivre des performances et des économies améliorées par rapport à la Série MF 8600. Pour Massey Ferguson, la nouvelle motorisation AGCO Power est l’aboutissement d’un cheminement technologique, qui débuta en 2009 avec l’introduction de la technologie SCR sur la Série MF 8600. Dès leur origine, ces tracteurs avaient été conçus pour satisfaire ultérieurement aux normes Stage IV / Tier 4 final. En conséquence, il n’y a pas de changements radicaux, ce qui permet de conserver le mince capot plongeant, un avant racé et la visibilité latérale. De plus, le système demeure sans entretien. Le nouveau moteur 6 cylindres 8,4 litres emploie une injection haute pression, ce qui limite les émissions de PM (Particules/suies) et rend

epandeur ts et autres nouveautés

Le dispositif TS monté sur les nouveaux épandeurs d’engrais ZA-TS permet d’utiliser deux types d’aubes A.J d’épandage dédiés respectivement à l’épandage plein champ et à l’épandage en bordure. Il améliore la qualité d’épandage en bordure tout en respectant l’intégrité de l’engrais. L’Amaselect Pro, quant à lui, permet de gérer individuellement la sélection des types de buses sur une largeur variable depuis la cabine du tracteur. Aux extrémités de la rampe, il réduit les risques de dérives en bordure de zones sensibles. La gestion par l’Amatron 3 assure la traçabilité des opérations.

inutile l’installation du filtre à particules diesel (DPF). Autre nouveauté, le turbo à double étage (avec contrôle électronique de la soupape de décharge), entre lesquels est installé un circuit de refroidissement air/eau, améliore la sobriété du moteur. Une vanne EGR externe refroidie vient réduire la température de combustion et diminuer la consommation de carburant et d’AdBlue. Le catalyseur d’oxydation diesel (DOC) reste soigneusement caché sous le capot et les dimensions du tuyau d’échappement, étroit de forme ovale, sont inchangées. La taille des catalyseurs a été augmentée pour satisfaire aux exigences de la norme Tier 4 Final. L’EPM (Engine Power Management) délivre désormais 30 ch de puissance supplémentaire à la prise de force et au transport (au-dessus de 20 km/h).

Agco Distribution SAS Massey Ferguson 41, avenue Blaise Pascal - CS 80412 - 60004 BEAUVAIS cedex Tél : 03 44 11 33 33 www.masseyferguson.com/emea/fr/

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Les pulvérisateurs traînés Isobus peuvent désormais, quant à eux, recevoir le nouvel essieu suiveur «AutoTrail». Il est commandé par un gyroscope placé sur le tracteur et il n’y a ainsi plus besoin de liaison mécanique entre le pulvérisateur et le tracteur. Un capteur d’inclinaison est disponible pour le pilotage entièrement automatique de la correction en dévers. Enfin, dans les nouveautés 2013, on compte l’éclairage individuel des buses par led en option sur tous les pulvérisateurs Amazone.

Amazone ZA du Pays Alnelois 28700 AUNEAU Tél : 02 37 91 89 42 www.amazone.fr


Tracteurs X7 McCormick concrétise avec ces nouvelles générations de tracteur le plan de renouvellement des gammes de 60 à 300 ch. Avec son nouveau design inédit, la génération X7 répond aux besoins des agriculteurs en matière de confort, de performances, de design et de coût à l’heure d’utilisation. Une attention très poussée a été portée au design, à l’ergonomie et à l’ambiance intérieure des nouvelles cabines. Le tout avec des méthodes de travail et des matériaux empruntés au secteur automobile. L’équipement est complété par la disposition rationnelle des commandes, le volant télescopique et inclinable intégré dans un nouveau tableau de bord, un nouvel accoudoir multifonction offrant, entre autres, un bouton programmable par l’opérateur, les commandes des feux et des essuie-glaces au volant, le retour automatique des indicateurs de direction, les rétroviseurs télescopiques et chauffants en option ainsi que le nouveau siège du deuxième passager avec un système rabattable qui facilite la montée et la descente du tracteur. La nouvelle gamme X7 se décline en deux séries : X7.6 & X7.4 X7.6 : 3 modèles de tracteurs 6 cylindres de 165 à 188 ch ISO de puissance max et de 188 à 212 ch de puissance max boostée avec le système de surpuissance PowerPlus. X7.4 : 3 modèles de tracteurs 4 cylindres de 143 à 166 ch ISO de puissance max et de 143 à 175 ch de puissance max boostée avec le système de surpuissance PowerPlus.

électronique offrant une capacité de levage de 3.600 kg, relevage avant de 1.750 kg, et circuit hydraulique d’une capacité jusqu’à 57 litres par minute. A la place des séries X60 et MC, McCormick lance par ailleurs la nouvelle Série X6, déclinée dans les deux modèles de 111 et 121 ch. avec moteurs FPT Tier 4 Intérim de 4,5 litres, équipés du système innovant SCR (Selective Catalitic Reduction). Les deux modèles offrent le système Power Plus faisant augmenter la puissance disponible respectivement à 121 et 133 ch. Pour un confort encore plus élevé dans les déplacements et les transports sur route, la série X6 est aussi disponible avec la cabine et le pont avant suspendus.

Argo tractors ZA du Pré Moinot - 65, Rue des Clefmonts 52115 Saint-Dizier cedex Tél : 03 25 56 78 78 http://www.argotractors.com/pages/ fr/4658/Presentation.aspx

Abs et moteur de pointe Case IH introduit l’ABS sur la gamme de tracteurs Puma. Un bénéfice important en termes de sécurité lors du transport sur route, et notamment lorsqu’une benne est attelée. Cela garantit que l’ensemble reste bien en ligne même en cas de perte d’adhérence en virage. Par ailleurs sont désormais commercialisés des moteurs jusqu’à 600 ch répondant à la norme Tier 4b avec une solution 100% SCR. Case IH a en effet préféré avoir un moteur qui respire bien et qui assure une combustion la plus complète possible. Cette efficacité naturelle est ensuite relayée par le système SCR qui traite les Nox dans le pot d’échappement. Cette solution dispense du recours à des systèmes complémentaires tels qu’EGR ou FAP. La fiabilité est ainsi supérieure, ce que démontre Case IH en maintenant des intervalles de révision de 600 heures.

Tracteurs X4 Cette gamme couvre le créneau de 61 à 102 ch. Elle remplacera les séries CX-L et par la suite la série C-L, par une solution unique offrant un plus grand choix de modèles et plus polyvalente. Déclinée en 6 modèles, la série X4 est proposée dans les versions avec ou sans cabine, avec des possibilités d’équipement en fonction des exigences de l’utilisateur. Les moteurs modernes de 2.9 Tier 4 Final animeront dans un futur proche trois modèles de 61 à 75 ch., tandis qu’un 3,6 litres Tier 4 Intérim sera le propulseur des modèles de 85 à 101 ch. La nouvelle série X4 s’enrichit, en particulier d’une nouvelle transmission. Les différentes versions seront aussi équipées de relevage arrière mécanique ou

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Case ih 16-18, rue des Rochettes 91150 MORIGNY-CHAMPIGNY Tél : 01 60 80 70 70 www.caseih.com

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Machinisme

innovations 2013 Automoteur Raptor FC Le Raptor évolue avec une cabine avancée : Raptor Frontcab (Raptor FC). Il est disponible en 3 versions : 3.200, 4.200 ou 5.200 litres, avec les rampes Axiale, Ektar B2 de 24 à 42 mètres. Cette version, est bâtie sur les mêmes fondamentaux que ceux des automoteurs Raptor et Raptor AS avec une suspension pneumatique intégrale du châssis ; une transmission hydrostatique avec motoréducteurs Bosch Rexroth qui délivre couple et puissance et améliore le confort grâce à la conduite Automotive et le régulateur de vitesse Hydropilot de série ; la pompe centrifuge biturbine Omega de conception Berthoud ; l’association du gros débit et de la haute pression.

Sa petite taille, son faible poids et sa compacité en font une machine qui nécessite une faible puissance de traction.

Berthoud 1, rue de l’Industrie 69220 BELLEVILLE Tél : 04 74 06 50 50 www.berthoud.com

Strip-till Inro

Il bénéficie par ailleurs d’une motorisation nouvelle technologie alliant couple, puissance et respect des normes environnementales. Elle est animée par un moteur Deutz (176 à 245 cv) équipé d’un système de dépollution Egr avec pot catalytique et filtre à particules qui lui permet de respecter les critères de la norme antipollution Tier IIIb (Tier4 intérim). Enfin, le Raptor FC est équipé d’une cabine Grand Confort montée sur relevage avec suspension par boules d’azote qui limite naturellement les mouvements d’oscillations sur les automoteurs à cabine avancée. La vue panoramique offerte à l’opérateur, au travail comme sur route, rend la conduite plus agréable.

Carré étoffe sa gamme de matériels avec son striptill Inro. Cet outil permet d’allier le travail du sol et la fertilisation. Le strip-till Carré offre de nombreuses possibilités de 4 à 12 rangs, avec des équipements pour la fertilisation liquide ou solide qui permettent d’optimiser le système. Le type de module est à choisir en fonction de la culture (colza, maïs, tournesol, Betterave etc…). Les configurations de l’appareil sont aisément modifiables grâce à la facilité des réglages. Le strip-till existera en modèle fixe ou repliable. La largeur maximale au transport n’excèdera pas 3 mètres.

Carre

Pulvérisateur Sprinter Ce pulvérisateur tracté de Berthoud en version 2500 litres vient remplacer le Primer, le Racer ex/exs et le Major. Il est associé à la nouvelle rampe ALS (disponible en 18, 20, 21 et 24 mètres). L’architecture du Sprinter a été développée en alliant les aspects pratique et économique en «petit format» et c’est le plus compact de la gamme tractée. Il apporte une réponse aux agriculteurs à la recherche d’un appareil simple, compact et léger. On retrouve les équipements éprouvés tels que la pompe Gama, la régulation DP Tronic et une simplicité de mise en œuvre avec le panneau Berlogic. Avec ses 3,75 m d’empattement, son centre de gravité bas, le design de sa cuve, il conserve des proportions compactes qui suggèrent agilité, maniabilité et stabilité tant sur route qu’au champ le tout en limitant naturellement les volumes résiduels.

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Z.A Les Fours - BP 6 85140 SAINT-MARTIN-DES-NOYERS Tél : 02 51 07 80 75 www.carre.fr

Vis de transbordement Le fond poussant est un véhicule de transport agricole qui permet de décharger toutes les matières rapidement et en toute sécurité. Grace à son système de bouclier de déchargement, la matière est évacuée par l’arrière du véhicule sans bennage et en moins d’une minute pour des capacités de transport allant de 20 à 55m3. Le fond poussant existe depuis de nombreuse année déjà mais un nouvel équipement vient étoffer la gamme de chez Fliegl avec une vis de transbordement débitant 10m3/min. Très intéressant pour recharger le produit dans les semi-remorques routière, la vis vide jusqu’à 4.55m de hauteur la céréale, le compost, la fiente, l’ensilage. Elle s’adapte en moins d’une heure à l’arrière du véhicule ce qui permet de passer d’une remorque à un véhicule transbordeur très rapidement.


Des compléments de gamme fenaison

Fliegl France 570, route de clison 44120 VERTOU Tél : 02 40 54 52 22 www.fliegl.com

Rampes acier et aluminium

Faucheuses portées à disques La gamme des faucheuses à disques pendulaires a bénéficié d’une extension de gamme avec l’introduction de la Kverneland Taarup 2836M, une faucheuse d’une largeur de travail de 3,60m. Cette offre est complétée par 3 nouvelles machines : Kverneland Taarup 2828M, 2832M et 2840M d’une largeur de travail respective de 2,80m, 3,20m et 4,00m bénéficiant d’une articulation centrale permettant d’avoir un parfait suivi des contours du terrain quelles que soient les conditions d’utilisations. Elles reçoivent un système de suspension mécanique et un repliage vertical à 125° avec un centre gravité au plus près du tracteur. Elles sont équipées en série d’un double entraînement 540 ou 1000tr/min, ce changement de régime de rotation s’effectue en inversant le boîtier principal de 180°. Combinaison de faucheuses portées à disques La Kverneland Taarup 5095M d’une largeur de travail de 9,50m mais pouvant être ramenée à 9,20m accentue le recouvrement entre la faucheuse frontale et la combinaison arrière. Cette nouvelle faucheuse bénéficie de la nouvelle génération de lamier Kverneland. Cette combinaison est idéale pour les tracteurs de moyennes puissances, seuls 150CV sont nécessaires pour l’entrainer avec un poids de seulement 1750kg. Chaque unité de fauche est suspendue au centre pour une répartition uniforme du poids de part et d’autre de la faucheuse. La hauteur au transport est inférieure à 4,00m pour une largeur inférieur à 3,00m

La nouvelle rampe acier 2 bras, renommée E-Steel pour « Evrard Acier » est proposée sur une grande partie de la gamme des pulvérisateurs traînés Meteor. Elle est de 24 à 30m et respecte le gabarit routier de 2,55m. La rampe E-Steel est montée sur le cadre pendulo-biellette EVRARD : le cadre LPA2. Le cadre LPA2 mobile, maintenu dans l’axe du cadre fixe par 4 biellettes robustes, est équipé d’une suspension pendulaire par ressort hélicoïdal avec amortisseur et d’un vérin de blocage au transport servant également d’amortisseur au travail. L’anti fouettement par plot polyuréthane complète parfaitement la suspension du cadre LPA2. Par ailleurs, Hardi-evrard complète son offre de rampe aluminium Pommier à repliage 3 bras B3. La rampe Slim B3 de 27 à 32m est plus légère, plus compacte et toujours aussi polyvalente. Elle s’inscrit dans l’esprit de la gamme existante des rampes Aluminium B3 avec une logique de gabarit toujours plus réduit en termes de Hauteur, Longueur et Largeur Hors Tout. A la différence de ses grandes sœurs montées sur le Cadre LPA5, la rampe Slim B3 est montée sur le cadre pendulo-biellette Evrard LPA2. La géométrie variable et le correcteur de dévers sont de série sur ce type de couple cadre/rampe.

Andaineurs double rotor à andainage central L’offre andaineur double rotor Haut Rendement à andainage centrale s’enrichie avec l’arrivée du Kverneland Taarup 9590C bénéficiant d’une largeur de travail variable de 8,00 à 9,00m réglable en continue depuis le poste de conduite. Toutes les fonctions sont assurées par un boîtier électronique embarqué. Chaque rotor reçoit 14 bras et 4 dents par bras. De plus, ce nouvel andaineur, est équipé de série du système de suspension Terralink Quattro ne nécessitant aucun entretien. Enrubanneuses L’enrubanneuse Kverneland Taarup 7820 est la dernièrenée. Elle est une version portée bénéficiant du système d’enrubannage par satellite offrant une parfaite stabilité de la balle et permettant de se déplacer pendant la fonction enrubannage. Elle est entièrement autonome de par le chargement de la balle par écartement des rouleaux. Elle est disponible en version commande par Joystick pour une utilisation simple, confortable et conviviale.

L’association de ce cadre avec cette nouvelle génération de rampe plus compacte, génère au passage sur les largeurs concernées de 27 à 32m un excellent gain de poids.

Hardi-Evrard

Kverneland Group France

BP 59 - 43, rue du cuivre 77542 SAVIGNY-LE-TEMPLE Tél : 0 825 879 679 www.hardi-fr.com

55, avenue Ampère 45800 St-Jean-de-Braye Tél : 02 38 52 43 00 fr.kverneland.com

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InnoWikiAgri 2013

Machinisme

innovations 2013 Autochargeuse ax 310 Krone lance la nouvelle autochargeuse AX 310, de 31 m3 qui vient compléter la gamme pour des volumes de chargement allant de 25 à 53 m3. De conception simple, l’AX 310 permet de disposer d’un grand volume tout en conservant un petit gabarit. En détail : • Le pick-up Easyflow sans came de guidage permet un régime supérieur de 30 % et limite l’entretien. • Le gros rotor (jusqu’à 880mm de diamètre) apporte une capacité de chargement élevée. • La barre de coupe se pivote sur le côté pour un changement facile des couteaux. • Un double fond mouvant incliné vers l’avant améliore la vitesse de montée du fourrage, avec plus de douceur, tout en réduisant la puissance nécessaire. • Des rouleaux démêleurs sont disponibles. • Le confort est de mise avec l’essieu tandem avec compensation hydraulique intégrée. • Le boîtier Alpha permet de gérer toutes les fonctions depuis la cabine.

Presse Fortima F 1250 La gamme de presses à balles rondes s’agrandie avec l’arrivée du modèle à chambre fixe Fortima F 1250 (diamètre de balle 1,25 m). Elle intègre le pick-up sans came EasyFlow avec une largeur de travail de 2,05m ainsi que l’enrouleur à chaînes et à barrettes et le liage Mixte par filet et/ou par ficelle.

Presse à haute densité lsb 1290 id La presse LSB 1290 iD (intelligent-Density) de chez Kuhn est conçue pour produire des balles jusqu’à 25 % plus denses que les balles rectangulaires conventionnelles. Cette meilleure densité accroît l’efficacité logistique et facilite la manutention de la récolte. En plus de l’exploitation conventionnelle, la presse LSB 1290 iD est conçue pour faire face aux conditions les plus difficiles rencontrées dans les cultures énergétiques et la biomasse. Pour les balles d’extrême densité, la machine est dotée d’un système de liage à double noueur. Pour atteindre jusqu’à 25 % de densité supplémentaire dans les balles, la force du piston doit être deux fois plus grande que celle nécessaire pour produire des balles rectangulaires conventionnelles. Cette nouvelle presse est donc équipée du piston Twinpact. Il est divisé en une tige inférieure et une tige supérieure qui compriment la balle en deux temps. Ce procédé évite les pics de sollicitation sur la machine et débouche sur une charge comparable à celle exercée sur la transmission d’un modèle de presse conventionnel 120x90 (4x3). Au final, la chambre de compression de 3 mètres de long combinée au système de contrôle de pression garantit un dosage optimal de la densité des balles.

La barre de coupe MultiCut avec 17 couteaux (coupe 64 mm) est disponible en option. Sur la variante sans barre de coupe, la Fortima est équipée d’un rotor d‘alimentation entre le pick-up et la chambre. L’alimentation de la récolte vers la chambre de pressage est ainsi plus régulière et les rendements supérieurs. Les dents d’alimentation sont positionnées en forme de V vers l‘extérieur, pour des balles bien formées même en andains très étroits. Le terminal Beta est de série. Un tracteur de 36 kW/50 ch. environ suffit.

Trémies trainées : tt 3500 – tt 6500

Krone Fenaison Récolte ZA du Pays Alnelois 28700 AUNEAU Tél : 02 37 91 89 42 www.krone.de

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Les trémies polyvalentes TT 3500 et TT 6500 ont été développées pour transporter et doser de la semence ou de l’engrais. Grâce à leur attelage arrière standard catégorie 3, elles peuvent être utilisées pour le semis de céréales en y attelant une barre de semis Seedflex ou pour apporter de l’engrais starter avec un semoir monograine Maxima ou Planter. Leurs capacités importantes, respectivement 3500 l et 6500 l, font gagner du temps dans les chantiers en réduisant le nombre de rechargement nécessaires. La TT 3500 est équipée d’un doseur volumétrique entraîné électriquement, et adaptée à des barres de


semis ou des semoirs monograine jusqu’à 6m de largeur de travail. La TT 6500 est destinée à des utilisations très intensives. Ses deux doseurs lui permettent d’alimenter des barres de semis et des semoirs monograine jusqu’à 9m de largeur de travail. Ces deux machines sont Isobus et peuvent être pilotées directement par le terminal du tracteur ou par le terminal CCI 100. Leurs nombreux équipements : roues jumelées, vis de chargement/déchargement, attelages au tracteur, animation de la soufflerie,… permettent de les adapter à toutes les situations.

Kuhn SA 4, Impasse des fabriques - BP 50060 67706 SAVERNE Cedex Tél : 03 88 01 81 00 www.kuhn.fr

Système semi-porté pour outils lourds Le choix d’un rouleau pour un outil porté est conditionné par la capacité du relevage du tracteur et par son équilibre. Les outils portés lourds et longs ne peuvent par conséquent pas être équipés d’un rouleau lourd alors qu’il est peut-être idéal pour un rappuyage efficace. Lemken propose une solution à ce problème grâce au nouveau système semi-porté pour outils portés. Avec celui-ci le poids de l’outil est transféré sur la roue arrière lors du levage, sans nécessiter de dispositif de commande additionnel. La position du point d’articulation sur le châssis de transport et la connexion avec le châssis qui porte le rouleau sont pour cela agencées de telle sorte que, lors du levage de l’outil par le tracteur, la roue d’appuie s’abaisse et le rouleau se trouve levé mécaniquement par celle-ci. Le levage s’effectue ici uniquement à l’aide du système hydraulique arrière du tracteur. Le transfert de charge sur le châssis peut atteindre 650 kg. L’essieu arrière est ainsi déchargé et l’essieu avant est suffisamment chargé pour le transport routier. Ce nouveau système procure plusieurs avantages pour l’agriculteur qui peut maintenant équiper son outil porté avec un rouleau lourd afin d’obtenir un meilleur rappuyage. De même, le travail du conducteur est facilité en tournière, car il ne doit actionner aucun dispositif de commande additionnel et dispose de la manœuvrabilité d’un outil porté. En outre, la capacité de levage n’est plus décisive pour le choix du tracteur et seule la puissance de traction importe.

Déchaumeur Rubin 12 Le Rubin 12 est un déchaumeur à disques compacts qui permet d’augmenter la profondeur de travail jusqu’à 20 cm. Deux rangées de disques creux crénelés d’un diamètre de 736 mm permettent au Rubin 12 de travailler aussi profondément qu’un cultivateur, mais avec un mélange et un émiettement plus intenses. L’agencement symétrique des disques de chaque rangée élimine la traction latérale même à haute vitesse. L’inclinaison des disques à 20° par rapport au sol et la position oblique à 16° par rapport à la direction d’avancement procurent une pénétration optimale et permettent de travailler à pleine largeur à partir de 7 cm de profondeur. Les étançons sont spécialement incurvés et conformés pour procurer un dégagement maximal entre les disques. Ceci permet d’éviter les bourrages et de remplacer facilement les disques intermédiaires. Grâce à une vitesse d’avancement plus élevée que les cultivateurs et à un patinage réduit, il permet aussi d’augmenter le rendement tout en réduisant la consommation de carburant. Un peigne d’émiettement monté derrière la première rangée de disques procure une fragmentation et un mélange intensifs, alors qu’un peigne de nivellement derrière la deuxième rangée répartit et égalise le sol de manière optimale. Les deux peignes disposent d’un réglage de profondeur central avec un nouveau dispositif autobloquant grâce auquel aucun verrouillage n’est nécessaire. Le Rubin 12 convient aussi bien pour le déchaumage que pour le travail du sol, même dans les conditions de sol les plus lourdes. De grandes quantités de matière organique peuvent être incorporées au sol de manière intense et surtout homogène. La version portée rigide est disponible pour des largeurs de travail de 3 à 4 m, alors que la version hydraulique rabattable semi-portée est disponible pour des largeurs de travail de 4 à 6 m.

Lemken France 94, Avenue Denis Papin - BP 50032 45801 ST JEAN DE BRAYE CEDEX Tél : 02 38 61 11 12 www.lemken.com

Ce système économique offre de plus la possibilité d’utiliser à l’avenir des outils semi-portés sans timon, comme s’il s’agissait d’outils portés attelés par l’attelage trois-points.

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InnoWikiAgri 2013

Machinisme

innovations 2013 Méthaniser les matières fibreuses avec le Multimix Weltec Biopower constructeur d’unités agricoles et industrielles de méthanisation a développé en 2013 un système d’incorporation de matières organiques fibreuses comme les fumiers, les ensilages d’herbe ou dérobées, le Multimix. Ainsi, cette technique permet d’incorporer jusqu’à 100 % de fumier comme matière solide dans le digesteur. Ce procédé est un système de préparation de la matière organique par mélange de digestat recirculé dans une trémie dédiée et broyage avec système de récupération des corps étrangers (pierres, couteaux, disques…). Cela permet de préserver les pompes et d’accroître le rendement global de l’unité de méthanisation, notamment céramique. Methalac, avec son bureau basé à Lyon, est un partenaire historique de Weltec et se concentre sur des projets agricoles et de fromageries industrielles sur le quart Sud-Est de la France. Les équipes mènent les projets de méthanisation du pré-diagnostic jusqu‘à la concrétisation aux côtés des porteurs de projet.

la régularité de profondeur de semis restent optimales. Le nouveau parallélogramme des éléments semeurs est équipé de deux ressorts de pression réglables, sans outil, pour s’adapter rapidement aux conditions de semis. La pression exercée par ces deux ressorts associée à un parallélogramme plus large, garantissent une plus grande stabilité de l’élément. Par ailleurs, le système de changement rapide de la pointe MonoV® permet de conserver une pointe formant un véritable sillon en V et de s’adapter rapidement aux différentes conditions de semis. Sur les semoirs à disques traditionnels, et sur ceux qui en sont équipés, la pointe n’est accessible qu’en démontant les disques d’enterrage et les roues de jauges. Avec cette pointe le démontage se fait sans outil grâce à un levier placé entre les disques d’enterrage. La pointe se remet en place aussi facilement et de manière sûre en la réenclenchant dans son support de fixation. L’élément Monoshox® NG Plus M est équipé du bloc tasseur arrière à réglages par leviers. Le premier levier permet un réglage rapide et précis de la pression de roues tasseuses arrière. Le second levier permet un réglage de l’inclinaison des roues pour une adaptation rapide aux conditions de semis.

Monosem 12, rue Edmond Ribouleau 79240 LARGEASSE Tél : 05 49 81 50 00 www.monosem.com

Système d’incorporation mt-Mixbox Méthalac 3, cours Charlemagne 69217 LYON Tél : 09 73 61 06 52 www.methalac.com

Suspension Monoshox® ng Plus M L’augmentation de la vitesse de semis ne doit pas se faire au détriment de la qualité de semis. C’est dans cette optique que Monosem a développé une vraie suspension pour élément semeur, baptisée Monoshox® NG Plus M. Comme tous systèmes de suspension performants, il associe des ressorts de pression à un amortisseur spécialement développé pour une application sur élément semeur. Ainsi, au travail, les deux ressorts de pression collent l’élément semeur au sol et la suspension avec amortisseur absorbe les secousses. La précision et

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Le système innovant d’incorporation MT-MixBox permet de séparer les indésirables des substrats solides et de les pré-mélanger avec du digestat. Les corps étrangers tels que cailloux ou pièces métalliques que l’on peut trouver dans certains substrats comme les fumiers sont envoyés dans une zone dédiée. La plupart des ficelles sont aussi piégées. Les corps étrangers n’étant pas broyés, la séparation des substances indésirables n’entraîne qu´une usure réduite des matériaux et n’exige qu’une faible dépense énergétique. Tous les composants que les indésirables sont susceptibles d’endommager (mélangeurs, pompes, conduites de substrats ou vannes) sont protégés.


Grâce à ce système, l’installation de méthanisation est alimentée en substrat homogène et pompable. Le prémélange effectué par la MixBox permet de diminuer le recours aux mélangeurs installés dans les cuves. Le risque de formation de croûtes et de sédimentation est réduit. Enfin, la MixBox qui peut éventuellement alimenter deux digesteurs, est adaptée aux substrats les plus difficiles comme les fumiers et peut être associée à un broyage en ligne.

est divisée en deux segments par simple basculement de parois internes (400 litres pour le semis monograine et env. 850 litres pour l’engrais ou la culture dérobée). La sélection graine par graine, sans manquants ni doublons, se fait mécaniquement par un dispositif d’élévateur très futé et le transport des graines individuelles vers les socs se fait par surpression pour une répartition régulière sur le rang.

Pottinger France MT-Energie Aéroparc - 2-3, rue des cigognes 67960 Entzheim Tél : 03 88 15 07 67 www.mt-energie.fr

Semoir Aerosem 1002

129b la Chapelle 68650 LE BONHOMME Tél. : 03 89 47 28 30 www.poettinger.fr

Epandeur Rollforce La gamme Rollforce, la nouvelle génération d’épandeurs à fumier imaginée, conçue et fabriquée par Rolland a été lancée en 2013 au sein de l’usine finistérienne. De 13 à 22m3, les 7 modèles Rollforce s’adaptent aux besoins des utilisateurs grâce à 3 hauteurs de côtés différentes (1,23m / 1,55m et 1,70m) et 4 longueurs de caisse. Les innovations apportées sur le Rollforce sont nombreuses : bandeau supérieur de caisse, suspension de flèche verticale à ressorts hélicoïdaux ou hydraulique, anneau démontable, casquette avant grande vision, garde-boues roto-moulés, capot avant protecteur…

La nouvelle génération de semoirs pneumatiques Aerosem 1002 de Pöttinger bénéficie des dernières innovations telles que le PCS (Precision Combi Seeding System) permettant le semis monograine de précision du maïs et l’IDS (Intelligent Distribution Système), une tête de répartition intelligente. Ce nouvel Aerosem s’équipe au choix de socs trainants (3 rangées), de socs mono-disques ou de socs doubledisques Dual disc (tout 2 disposés sur 2 rangées). La tête de répartition brevetée IDS offre la possibilité de choisir différentes cadences et voies de jalonnage, cadences spéciales, double jalonnage et demi-coupures côté gauche ou droit. Le débit est automatiquement corrigé lors du jalonnage ou de la demi-coupure. Toutes les sorties sont commandées par système BUS Can. Le dispositif IDS est unique à travers le monde avec la garantie d’un nombre constant de graines dans le sillon et ainsi une économie de semence. Le PCS développe le principe monograine intégré dans un semoir pneumatique. L’Aerosem ADD avec 12,5 cm d’entre-rangs peut être équipée jusqu‘à 10 distributions monograines pour des entre-rangs de 37,5 ou 75 cm. Il y a également la possibilité d’incorporer simultanément de l’engrais à côté des rangs de semis monograines ou de semer de l’herbe pour protéger efficacement les sols contre l’érosion. Pour cela, la trémie

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Cet épandeur est conçu pour épandre tout type de produit avec une répartition homogène et précise. Cela s’effectue grâce à une nouvelle génération de cadres verticaux à spires continues ou encore via la table d’épandage TCEi. A ce titre, les Rollforce ont été testés en début d’année sur la plateforme d’épandage de l’Irstea de Montoldre (ex-Cemagref). Les épandeurs peuvent être équipés de solutions DPA et pesée pour accroître la traçabilité.

Remorques Rolland ZA Les Landes 29800 TREFLEVENEZ Tél : 02 98 85 13 40 www.remorquerolland.com

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InnoWikiAgri 2013

Machinisme

innovations 2013 Tracteur deutz-fahr ttv série 7

et la performance du pneu en travaillant sur la dimension et en modifiant la bande de roulement du pneu. Lors des derniers tests aux champs, la capacité de traction des pneus ProgressiveTraction™ était 10 % supérieure à celle obtenue avec des pneus de technologie standard. De plus, la force de traction supplémentaire permet de réduire de 3 à 5 % le temps de travail. Sur route, la structure des barrettes limite la résistance au roulement du pneumatique, d’où des progrès en consommation, confort et tenue de route.

Trelleborg Wheel Systems

Avec un design élaboré et innovant, le Deutz-Fahr 7250 TTV Agrotron a reçu le titre de « tracteur de l’année 2013 ». Le nouveau Deutz-Fahr ttv Série 7 est destiné aux entrepreneurs et aux entreprises agricoles modernes, offrant des machines conçues pour garantir des rendements élevés tout en maximisant l’efficacité des facteurs de production. Les 3 modèles de la série 7 (TTV 7210, 7230 et 7250) sont caractérisés par un équipement de série. Le moteur Deutz 6-cylindres TCD 6,1 L06 4V, délivre jusqu’à 263 cv (194 kW) de puissance maximale pour le TTV 7250. 4 soupapes par cylindre, injecteur en position centrale, turbo avec intercooler et wastegate, système d’injection haute pression à rampe commune DCR (Deutz Common Rail) avec commande électronique intégrée jusqu’à 2000 bar, gaz d’échappement traités par un système SCR. Les moteurs Tier 4 peuvent fonctionner avec du biodiesel, soit mélangé avec du diesel ordinaire ou pur à 100 %, et l’utilisation de matériaux à faible impact sur l’environnement a également été augmenté. Avec une vitesse maximale de 60 km/h, la Série 7 TTV de DeutzFahr est conçue pour une productivité maximale même pour les applications au transport.

Sdf www.deutz-fahr.com/fr-FR/

Pneus Progressive Traction Trelleborg lance la technologie ProgressiveTraction™. Après deux ans de simulations numériques et de tests, cette technologie a été appliquée pour la première fois sur un pneumatique agricole 650/65R38. La nouvelle bande de roulement se caractérise par une barrette double. La nouvelle génération de tracteurs offre toujours plus de puissance et de couple. Pour faire face à ces besoins, les pneus agricoles augmentent en capacité et en diamètre. La technologie ProgressiveTraction™ augmente l’efficacité

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BP 10555 60205 COMPIEGNE Tél : 03 44 30 19 80 www.trelleborg.com

Dechaumeuse à socs Mini-rf ou rh

Avec la dernière génération de déchaumeuses à socs Ovlac Mini-RF ou RH, de 6 jusqu’à 11 corps, les deux partenaires Ovlac et Tadys estiment disposer d’une avance sur la concurrence. En effet, l’Ovlac Mini-RF est une charrue déchaumeuse réversible portée à sécurité « boulon », alors que la Mini RH est à sécurité Non-Stop hydraulique. Toutes deux ont été conçues spécifiquement pour un labour à profondeur modérée (20 cm maximum) mais offrant 35 cm de large retournés par corps. Au plan agronomique, on constate que le labour, volontiers « ringardisé » depuis 10 ans, retrouve des couleurs, comme en témoignent les ventes de charrues. Le labour à faible profondeur permet d’espérer tous les avantages du retournement du sol, en particulier un bien moindre recours aux herbicides, glyphosate inclus.

Tadys SARL 37, RD820 82440 REALVILLE www.tadys.fr


Semences Mélanges intercultures Greenspirit La gamme propose des mélanges d’implantation rapide pour l’utilisation en intercultures. Les objectifs sont variés : bonne couverture et exploration du sol, maitrise des adventices, stimulation de l’activité biologique, piégeage des éléments fertilisants et résidus de produits phytosanitaires.

Les observations mettent en évidence une réduction de la pression « insectes ravageurs », en particulier concernant les altises, les tenthrèdes et les charançons du bourgeon terminal. Au final, on observe jusqu’à 10 % de gain de rendement, soit près de 3 quintaux par hectare.

Elle propose aussi des mélanges pour la production de fourrage à semer en automne-hiver et à utiliser en pâturage ou en ensilage de céréales immatures. Greenspirit Ceralim fournit notamment un fourrage très équilibré et peut être suivi d’une deuxième culture de sorgho sur la même parcelle, la même année.

Jouffray Drillaud

Jachères auxiliaires

RD 347 - 4, avenue de la CEE 86170 CISSE Tél : 05 49 54 20 54 www.jouffray-drillaud.com

Barenbrug et Nova-Flore se sont unis depuis 2009 pour l’implantation de bandes fleuries qui contribuent à restaurer un milieu favorable aux insectes auxiliaires. Le mélange coccinelle placé par exemple en bordure de culture de colza et blé, permet par l’attraction des syrphes, de réguler les attaques de pucerons ; le mélange bande auxiliaire de culture est plus adapté aux zones types serres, tunnels, ou cultures maraichères et qui attirent les ravageurs ciblés hors des cultures. De nouveau mélanges fauniques voient aussi le jour comme le mélange perdreaux composé notamment de trèfle incarnat, d’achillées, d’anthémis, de fétuque et de dactyle… qui fixe les insectes sous des couverts ; ou le mélange faisans qui associe des plantes pérennes, des fleurs vivaces et annuelles ainsi que les traditionnels moutardes et sarrasin que les faisans adorent.

Barenbrug ZAC Les portes de la forêt - 43, allée du clos des charmes - 77090 COLLEGIEN Tél : 01 60 06 81 00 www.barenbrug.fr

Compagne® JD colza Jouffray-Drillaud propose une nouvelle solution pour une approche globale Eco Performance® de la culture du colza. Le mélange spécifique de variétés Plante-Compagne® JD colza permet un gain en termes de rendement, une réduction d’intrants et une amélioration de la structure du sol. Avec Plante-Compagne® JD colza, les bénéfices sont à trois niveaux : • Un meilleur contrôle des adventices dans la culture et une utilisation optimale des herbicides, • Une meilleure nutrition du colza, • Une meilleure structure du sol pour un enracinement et une croissance du pivot optimisé.

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8 varietés de semences de maïs Pour les semis 2014, Syngenta élargit fortement son offre en semences de maïs avec 8 nouvelles variétés de maïs adaptées au marché français. En fourrage, SY Feeditop et SY Splitter sont deux variétés, très précoces, destinées aux éleveurs. SY Splitter, dispose d’un haut potentiel de rendement en fourrage, sa performance en grain permet en cas de surplus en fourrage, une récolte en grain et un bon rendement à valoriser à la vente. SY Feeditop, apporte une source énergétique équilibrée entre fibre digestible et amidon. Equilibro et SY Precious sont deux variétés, précoces, spécifiquement fourragères. Elles sont adaptées pour les rations «maïs plat unique», peu acidogène, et elles sont riches en fibres digestibles avec un taux mesuré d’amidon. En grain, en demi-précoce grain, ce sont 3 variétés nouvelles. SY Amplitude, indice 310, fait preuve d’une grande régularité et cela quel que soit le niveau de potentiel des essais. SY Ulises, indice 350, a été sélectionné pour son niveau de potentiel et sa capacité à s’adapter à différents milieux. Festal, indice 380, pourvu d’un haut potentiel, est mis en avant pour son profil agronomique sécurisant. SY Prestigio, hybride d’indice 400, apporte un très haut potentiel. Découvrez MaïsExpert sur : www.jaimemonmais.com

Syngenta France SAS 12, Chemin de l’Hobit 31790 SAINT-SAUVEUR Tél : 05 62 79 98 00 www.syngenta.fr ou www.m.syngenta.fr

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InnoWikiAgri 2013 innovations 2013

Phytosanitaires et engrais Nouveautés 2013 de basf Agro > Lancement de Viverda®, fongicide prêt à l’emploi, pour blé, orge, seigle, triticale et avoine. Sa formulation innovante maximise l’activité de ses trois substances actives et en fait un nouveau standard d’efficacité et de rendement. Il s’utilise seul et n’a pas besoin d’être associé. > Lancement de Picotop®, herbicide anti-dicotylédones à très large spectre pour blé dur et tendre d’hiver, orge d’hiver, seigle d’hiver et triticale. L’association de ses deux modes d’action «originaux» permet de préserver l’efficacité des désherbages aujourd’hui et demain. > Homologation de GripTop®, fongicide contre le mildiou de la vigne. Ses deux substances actives, aux modes d’action différents et aux propriétés complémentaires, permettent de lutter efficacement contre le mildiou, tout en variant les modes d’action.

Appâts Colzactif Metarex Ino De Sangosse a lancé Metarex Ino, la nouvelle génération d’appâts anti-limaces enrichis en coformulants issus du colza, pour une protection renforcée des plantules. 8 produits ont été homologués sur plus de 60 cultures avec la nouvelle génération d’appâts Colzactif. La nouvelle formulation bénéficie d’une composition originale et exclusive tirée du Colza. L’adjonction des composés issus du Colza, rend l’appât particulièrement appètent pour les limaces grises et noires, tout en renforçant et améliorant l’attractivité, la rapidité d’action et l’efficacité, avec moins de Métaldéhyde. Ces spécialités bénéficient aussi d’usages exclusifs avec, notamment, la possibilité d’intervenir dans les 7 jours qui précèdent le semis (fonction de l’activité limace) et en mélange avec les semences (si risque d’attaque directe des graines). Au final ce nouvel appât réduit les quantités de matière active appliquée, tout en assurant un haut niveau d’efficacité.

> Homologation d’Alabama®, herbicide pour colza, particulièrement efficace sur graminées et dicotylédones, notamment les géraniums, grâce à l’association de trois substances actives, dans un produit tout formulé. > Homologation de Corum®, herbicide pour pois protéagineux, féveroles, luzerne, soja, pois de conserve, haricot et cultures de porte-graines mineures, qui offre un haut niveau d’efficacité sur les dicotylédones et diversifie les modes d’action, grâce à ses deux substances actives associées. > Extensions d’usages : - du fongicide Filan® SC pour lutter contre le phoma et le phomopsis du tournesol. - de l’herbicide Isard® pour une utilisation dès le stade 2 feuilles des betteraves industrielles de post-levée (BBCH 12), offrant la possibilité de cibler les adventices jeunes. - du fongicide Vivando® sur les cultures d’aubergine, concombre, cornichon, courgette, melon, poivron, tomate, rosier, cultures florales et champignon de couche, pour lutter contre l’oïdium. - du régulateur de croissance Regalis® reconnu Stimulateur des Défenses Naturelles pour pommier et poirier.

BASF Agro SAS

De Sangosse

21, chemin de la Sauvegarde 69134 ECULLY Tél : 04 72 32 45 45 www.agro.basf.fr

Bonnel - BP5 47480 PONT DU CASSE Tél : 05 53 69 36 30 www.tds-expert.fr

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Cuve à engrais Sécuritank

En termes de gain de rendement, même en année de faible pression maladie, les parcelles qui ont reçues leur traitement fongicide additionné de Cantor® enregistrent 1,7 q/ha supplémentaires à la récolte, soit un gain d’environ 28 € par hectare. Les propriétés de Cantor® : parallèlement à ses fonctions de mouillant et de compatibilité, l’adjuvant agit pour accélérer la pénétration du produit à travers la cuticule. Au final, plus de produit arrive sur la cible, pour un rendement optimisé.

Jouffray Drillaud RD 347 - 4, avenue de la CEE 86170 CISSE Tél : 05 49 54 20 54 www.jouffray-drillaud.com Sécuritank est une gamme de cuve à engrais liquide double parois, cuve PEHD avec une poche souple à l’intérieur. Cette gamme se décline de 10 000 à 50 000 Litres. Grâce à un système innovant de double paroi les agriculteurs n’ont plus besoin de construire un bac de rétention autour de leur cuve. Le système comporte une armoire métallique abritant : une alarme anti-fuite, un limiteur de remplissage, une jauge digitale indiquant le niveau de remplissage de la cuve et un disjoncteur différentiel.

Prp ebv : stimuler la réponse des plantes au stress Les évènements de stress induisent chez les plantes des mécanismes physiologiques de défense. Ces réactions mobilisent les ressources du végétal afin d’assurer la préservation de son état sanitaire et sa survie, au détriment de la production. Il est donc indispensable de limiter l’impact des stress sur la plante et de stimuler l’élaboration des composantes du rendement.

Deux tuyaux entrent par le haut de la cuve, l’aspiration et le remplissage se font grâce à 2 vannes situées à hauteur d’homme. A vide, la cuve est facilement déplaçable avec un télescopique. Les citernes Sécuritank représentent l’économie du bac de rétention et de l’entretien. Pas de maintenance donc aucun frais d’entretien.

Duraplas RD 26 Le Mont 43430 FAY SUR LIGNON Tél : 04 71 65 08 27 www.duraplas.net

Adjuvant Cantor® Cantor®, l’adjuvant 100 % d’origine végétale de JouffrayDrillaud a été testé en plein champ par trente agriculteurs avec leur traitement fongicide sur blé tendre d’hiver. Les testeurs ont pu intégrer le nouvel adjuvant dans leur programme de protection fongicide et en apprécier les qualités. En grande parcelle, 97 % des agriculteurs estiment qu’il s’incorpore bien à la bouillie. Les propriétés uniques de compatibilité de Cantor® qui permettent une amélioration de la mise en solution des produits dans l’eau et la comptabilité des mélanges. En ajoutant Cantor® à la bouillie fongicide, l’émulsion dans la cuve est stabilisé.

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Les travaux menés conjointement par PRP Technologies et le laboratoire du CNRS de l’Université de Toulouse III ont démontré l’efficacité d’une solution minérale spécifique, baptisée PRP EBV, sur la production de messagers d’alerte au stress au sein des cellules végétales. Le physio-stimulant PRP EBV développe la réponse adaptative des plantes face aux évènements générateurs de stress hydrique, chimique, mécanique. Cette amélioration se combine à un effet physio-stimulant, démontré par l’accroissement de la masse racinaire et le développement des composantes du rendement. Ces résultats ont conduit au dépôt d’un brevet international. En 2013, les essais d’application de PRP EBV sur colza ont mis en évidence : l’accroissement du diamètre et de la longueur des pivots, le développement de la biomasse racinaire et aérienne, l’augmentation du nombre de hampes florales. Ces critères sont les indicateurs d’un meilleur potentiel de rendement de la plante. Les nombreux tests effectués ont mis en évidence une nette différence, avec des épis mieux remplis et plus homogènes.

Prp BP46 - 33, avenue du Maine 75755 PARIS cedex 15 Tél : 01 56 54 28 50 www.prp-technologies.eu

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InnoWikiAgri 2013 innovations 2013

Outils d’aide à la décision et services Application iphone Amaconnect Depuis 2010 Amazone a mis en service le hall d’épandage le plus moderne au monde, capable de contrôler la projection des engrais en 3 dimensions sur des largeurs allant jusque 72 mètres. C’est le cœur du service Amaconnect de conseil pour le réglage des distributeurs d’engrais. Ce lien exclusif et direct constructeur utilisateur continue donc d’évoluer avec de nouvelles notices de réglage et un site Internet encore amélioré (www.amaconnect.fr). Une application iPhone® est désormais en service pour un accès aux réglages encore plus facile en tous lieux.

Gram’ID propose des fiches informatives et complètes avec la présentation de chaque adventice qui est agrémentée de visuels détaillés et toutes les informations nécessaires telles : époques de germination, zone géographique et fiche profil complète de l’adventice. Cette application vient compléter les services d’accompagnement que Bayer propose à l’agriculteur dans le cadre de la gestion responsable des solutions herbicides pour les céréales.

Amazone ZA du Pays Alnelois 28700 AUNEAU Tél : 02 37 91 89 42 www.amazone.fr

Identifier les graminés avec Gram’ID En lutte herbicide anti-graminées, bien connaître sa flore adventice est primordial. C’est pourquoi Bayer CropScience a développé Gram’ID, une clef d’identification simple et rapide pour le terrain, disponible pour Android, iPhone et sur Bayer-Agri.fr. Gram’ID permet d’identifier instantanément les graminées annuelles et vivaces présentes dans la parcelle. Il est possible de : • déterminer les flores graminées parcelles, • connaître leur nuisibilité adventice • découvrir l’impact que les types paramètres locaux peuvent avoir contrôler les graminées identifiées.

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présentes dans les par adventice, de sols ou d’autres sur la difficulté à

Baromètre maladies Le Baromètre Maladies permet de calculer un risque associé aux principales maladies du blé tendre. Basé sur des informations agronomiques et climatologiques, il calcule instantanément un niveau de risque sur 7 jours, centré sur le jour de la simulation, pour 5 maladies : le piétin verse, la septoriose, la rouille jaune, la rouille brune et la fusariose des épis. Calculés grâce à des modèles agro-climatiques (Arvalis / SPV), les risques indiquent le développement probable de chaque maladie et sont affichés en trois catégories sur la période la plus pertinente pour raisonner les interventions des agriculteurs.


Totalement gratuit et simple d’utilisation, il suffit à l’agriculteur d’entrer son code postal, le type de sol, préciser le travail du sol réalisé, le précédent et antéprécédent, la variété et la date de semis. L’utilisateur obtient immédiatement sa simulation sous la forme d’un tableau. Le niveau de risque y est présenté par des pastilles de couleur (vert, orange et rouge). L’agriculteur peut recevoir par email un lien pour chaque simulation : de cette façon il peut suivre ses parcelles au jour le jour sans avoir à ressaisir ses critères. Les informations climatologiques sont issues des stations météorologiques des réseaux Météo-France et Arvalis – Institut du végétal et prennent en compte des données observées ainsi que des prévisions. Le Baromètre Maladies est le premier outil issu du partenariat associant Arvalis – Institut du végétal et Météo-France. Il aide les agriculteurs à raisonner les interventions sur leurs parcelles. Il est accessible sur : http://www.barometre-maladies.arvalis-infos.fr et à partir du site www.arvalis-infos.fr.

Claas France Avenue du Parc Médicis 94832 FRESNES Tél : 01 46 74 81 81 www.claas.fr

Evalio Agrosystems

Arvalis – Institut du végétal 3 rue Joseph et Marie Hackin 75016 PARIS Tél : 01 44 31 10 00 www.arvalisinstitutduvegetal.fr

Cemos Automatic Le Cemos Automatic est un système capable de gérer de manière entièrement automatique les réglages des systèmes de séparation et de nettoyage de la moissonneuse-batteuse. Misant sur une myriade de capteurs, ce nouveau système enregistre seconde après seconde d’innombrables paramètres sur la machine avant d’adapter instantanément les réglages aux conditions momentanées de manière autonome et totalement automatique. Le système se décompose en deux sous-systèmes, à savoir Cemos Auto Séparation chargé d’optimiser la séparation résiduelle des grains en se basant sur deux paramètres (régime des rotors et position des volets de rotors), et Cemos Auto Cleaning qui a pour mission de moduler le nettoyage en fonction de trois paramètres (régime du ventilateur, ouverture de la grille supérieure et ouverture de la grille inférieure). En liaison avec le système de guidage automatique GPS Pilot et la régulation du débit Cruise Pilot, Claas propose aujourd’hui une solution de récolte de céréales presque entièrement automatique.

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Agro-control devient Evalio(R) Agrosystems : outil d’aide à la décision de DuPont. Il s’agit d’une interface de données géo-localisées pour le suivi des insectes ravageurs des cultures en France et en Europe. Les cultures concernées sont le maïs, la vigne, l’arboriculture, le maraîchage (tomate et salade). Les données sont transmises par des réseaux de piégeages (DuPont et partenaires), ce qui permet de visualiser les dynamiques des populations en temps réel. L’outil apporte ainsi des éléments clés pour le déclenchement des traitements. Les données sont archivées sur le site, ce qui constitue un outil de traçabilité. Evalio(R) Agrosystems s’adresse aux professionnels de plus en plus connectés aux nouvelles technologies afin de répondre aux défis de l’agriculture raisonnée et à la traçabilité des interventions phytosanitaires justifiées.

DuPont Solutions (France) SAS 23/25, rue Delarivière Lefoullon LA DEFENSE 9 – DEFENSE PLAZA F-92 800 PUTEAUX www.dupontdenemours.fr/industries/ agriculture.html

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InnoWikiAgri 2013

oad et services

innovations 2013 Boîtier de commande Emily Connect

Les données sont exportables facilement dans de multiples formats pour l’interfaçage avec les logiciels métiers.

Aujourd’hui, chaque accessoire dispose de son propre boitier de commande en cabine. C’est encombrant, cela demande de la puissance électrique, et ce n’est pas très intuitif. Désormais, avec Emily Connect le boitier de commande Bus can, l’utilisateur n’a besoin que d’un seul boitier pour commander une dérouleuse pailleuse Delta ou un Godet pailleur à turbine Sigma avec de multiples accessoires Emily (godets mélangeurs distributeurs Melodis, godets distributeurs Vega et Omega, godet distributeur de concentrés, Duo-mix, godet malaxeur à béton, dérouleuse fixe)… Une vraie révolution : Emily étant le premier fabricant d’accessoires de manutention a utilisé cette technicité sur télescopiques, chargeurs frontaux, chargeuses… Emily connect fonctionne par le mixage du protocole Bus Can (permettant de piloter des accessoires complexes ayant jusqu’à 7 fonctions) au protocole filaire classique actuel (permettant de piloter des accessoires ne nécessitant au maximum que de 3 fonctions). Le système mixe ces deux protocoles sans impacter sur le prix des matériels et sera disponible de série sur les dérouleuses pailleuses Delta et godets pailleur à turbine Sigma.

Eti Softs & services Avenue de la Gineste 12000 RODEZ Tél : 05 65 75 77 57 www.exdat.fr et www.eti-info.fr

Autoguidage Isomatch Tellus Une des attentes fortes des agriculteurs est la diminution du nombre de boîtier en cabine. Ils souhaitent un terminal permettant de combiner l’ensemble des fonctionnalités de l’agriculture de précision (coupure de tronçons, modulation, traçabilité, guidage). C’est pourquoi Kverneland Group, lance son autoguidage totalement intégré dans l’IsoMatch Tellus. Le terminal a désormais un double écran qui autorise la vision simultanée des fonctions de la machine sur un écran, et des fonctionnalités GEOcontrol d’agriculture de précision sur le deuxième écran. L’utilisateur visualise ainsi l’ensemble des fonctionnalités sans avoir besoin d’intervenir sur l’écran tactile pour passer d’un écran à l’autre.

Ets EMILY ZA Les Landes 29800 TREFLEVENEZ Tél : 02 98 21 72 72 www.emily.fr

Logiciel Exd@t ETI Softs et services spécialisée dans l’édition de logiciels destinés aux distributeurs, concessionnaires de machine agricole, loueurs et réparateurs de matériels, innove en proposant une solution de gestion de flottes de matériels. Le logiciel Exd@t permet la collecte de données en temps réel (horamètres, kilomètres, cycle de charge/décharge batterie..) et le suivi précis des matériels grâce au monde GPS associé à une cartographie web. Par ailleurs, un système antivol, antidémarrage et d’identification chauffeur est disponible selon la configuration.

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L’autoguidage est complètement intégré dans les fonctionnalités GEOcontrol. L’écran combine les fonctionnalités suivantes : coupure de section TC-SC, modulation, de dose TC GEO, traçabilité TC-BAS, et guidage manuel ou autoguidage en option. L’ensemble des utilisateurs d’IsoMatch Tellus pourront donc faire évoluer leurs terminaux vers des applications d’autoguidage.


E-learning avec l’Isomatch Simulator

Visiodome infrarouge

L’IsoMatch Simulator est un simulateur PC destiné à l’apprentissage des applications d’agriculture de précision proposées sur l’IsoMatch Tellus en combinaison avec les machines Isobus Kverneland Group.

Agri Vidéo System’, spécialisée dans les caméras de surveillance agricole, propose un nouveau système de surveillance et de protection avec le Visiodome. Il s’agit d’une caméra motorisée offrant une visibilité de nuit avec une portée de 70 mètres grâce à son projecteur à LED infrarouges.

Les agriculteurs disposent de fenêtre de travail de plus en plus courtes. Durant les périodes de pointe, leur productivité doit être maximale. L’IsoMatch Simulator permettra aux agriculteurs et utilisateurs de s’entraîner à moindre frais et de manière très pratique à l’utilisation des machines Isobus et de l’IsoMatch Tellus. L’agriculteur pourra utiliser sur son ordinateur l’ensemble des applications machines ISOBUS et de l’IsoMatch Tellus, comme si il était en plein champ. Le simulateur reproduit virtuellement le comportement d’un IsoMatch Tellus en combinaison avec une ou des machines ISOBUS (vitesse, direction, position GPS, réglages). Grâce à cet outil, les conducteurs peuvent se préparer avant les périodes de pointe et ainsi améliorer leur productivité lors des périodes de travaux intenses.

Kverneland Group France 55, avenue Ampère 45800 St Jean de Braye Tél : 02 38 52 43 00 fr.kverneland.com

Régler la densité des semis Une nouvelle application facilite désormais le réglage des semoirs monograines. Elle est téléchargeable gratuitement sur Google Apps et est disponible pour smartphone/tablette Androïd. Elle permet de connaitre rapidement le réglage de la boîte de distances en fonction de la densité de semis souhaitée. Une fois l’étalonnage réalisé et les caractéristiques du semoir renseignées (modèle du semoir et de la boîte de distances, inter-rang et nombre de trous des disques), il suffit à l’utilisateur d’indiquer la densité de semis souhaitée (population/ha ou distance entre graines) pour connaitre le rapport de la boîte de distances le mieux approprié. L’application propose le rapport correspondant exactement au réglage demandé ou les rapports inférieurs et supérieurs les plus proches du réglage souhaité. Ensuite, l’utilisateur n’a plus qu’à régler le semoir. Toutes les caractéristiques sont gardées en mémoire pour une future utilisation et il est également possible de sauvegarder plusieurs réglages.

Le système est totalement étanche, il peut ainsi être placé à l’intérieur d’une stabulation pour surveiller les vêlages et les chaleurs, comme à l’extérieur pour surveiller les abords de l’exploitation. Un essuie-glace commandé à distance élimine les poussières qui pourraient se déposer sur la vitre de l’objectif. Munis d’un zoom x26 et d’une très bonne résolution d’image, ce dôme peut être raccordé à un enregistreur vidéo ainsi qu’à des barrières infrarouges pour prévenir des vols et du vandalisme. Il est également possible de piloter en direct et à distance la caméra depuis son Smartphone, sa tablette tactile ou son ordinateur (sous réserve d’une connexion internet ou 3G+). Une solution de surveillance 2 en 1 qui est économique.

Visionaute – Agri Vidéo System’ Parc du Tumulus 12 130 PIERREFICHE D’OLT Tél : 05 65 70 49 79 www.agri-video-system.com

Cette application propose de la même manière le réglage du fertiliseur et du Microsem et elle est conçue pour être utilisable par la majorité des clients Monosem.

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oad et services

innovations 2013 Contrôleur de semis cs 6200-24

Application dk Prévi

Le Contrôleur de semis CS 6200-24 permet de gérer les coupures de rangs par GPS. Ce système repose sur des coupures de rangs électromagnétiques montées sur chaque élément semeur et sur le terminal CS 6200-24 qui gère l’activation de ces coupures de rangs.

En 2013, Dekalb innove et lance son application mobile DK Prévi, un ensemble d’outils d’aide à la décision (OAD) pour aider les agriculteurs dans leur conduite culturale tout au long du cycle du maïs.

Ce nouveau terminal intègre différentes applications que l’on peut activer individuellement. L’option Section-Control permet la coupure automatique des rangs par GPS, en bordures et en fin de parcelle sur le terminal, ce qui évite les recouvrements inutiles. Elle permet ainsi une économie de graines et évite la concurrence entre plantes, défavorable au rendement. Cette option dispose du système Headland-Control qui permet de travailler les tours de champs soit au début, soit à la fin du chantier. Le terminal, avec l’option coupures de rangs GPS, est également équipé de la barre de guidage Track-Leader qui peut être utilisée pour d’autres travaux. Une barre de guidage externe à Led peut y être ajoutée en option, ce qui améliore encore l’ergonomie. Le terminal CS 6200-24 peut, en option, être également Isobus-UT.

Cette nouvelle interface digitale a été conçue pour proposer aux agriculteurs une expérience de navigation répondant mieux à leurs besoins de mobilité et de conseils géo-localisés. Prévi s’organise avec les partenaires de la distribution agricole et le réseau d’agriculteurs testeurs, et profite au plus grand nombre. Plusieurs OAD sont proposées : DK Prévi Semis – pour semer au meilleur moment ; DK Prévi Irrigation – pour optimiser l’irrigation et économiser l’eau en apportant la bonne quantité au bon moment ; et DK Prévi Récolte – destiné à choisir la variété adaptée au secteur géographique et aux contraintes et type de récolte : grain ou ensilage. Ces outils d’aide à la décision s’appuient sur des modèles construits sur les données météo de plus de 170 stations françaises.

Monosem 12, rue Edmond Ribouleau 79240 LARGEASSE Tél : 05 49 81 50 00 www.monosem.com

Le guide Roundup®Innov Le lancement de Roundup Innov s’opère dans un contexte réglementaire en pleine évolution avec notamment la mise en place de la certification d’entreprise. Les connaissances et les pratiques sur les produits phytosanitaires doivent être sans cesse actualisées et communiquées à l’ensemble des utilisateurs finaux que sont les agriculteurs. Afin d’accompagner la distribution et la prescription agricoles dans cette démarche de formation, Monsanto met à disposition de ses clients un guide complet sur Roundup Innov. Ce document, qui s’articule en 3 étapes essentielles - découverte, diagnostic et préconisation – sur 260 pages, doit accompagner une mise en place exigeante des bonnes pratiques par les agriculteurs. Par exemple, un objectif est de faciliter la formalisation des fiches de préconisation par le prescripteur, dans le respect des exigences réglementaires et des bonnes pratiques d’utilisation des produits phytosanitaires. Figurent dans ce document toutes les informations sur l’efficacité du produit, les doses à appliquer et les recommandations d’usage selon les mauvaises herbes, leur stade de développement ainsi que, si appropriées, les méthodes alternatives envisageables.

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Monsanto sas Eden Park - 1, rue Buster Keaton 69800 SAINT PRIEST Tél : 04 72 14 40 40 www.monsanto.fr

Economie d’engrais avec l’Econov La technologie Econov repose sur une gestion de la nappe d’engrais selon une réalité qui est celle du croissant. Elle met fin aux sur et sous dosages en pointes et bouts de champs. L’ajustement se fait automatiquement et en temps réel, pour les 6 sections composant la nappe d’engrais. Cela permet des économies d’engrais supplémentaires, gère le réajustement automatique du débit/ha selon le nombre de sections fermées, et intègre le dispositif RTS (Ready To Spread). Le fonctionnement de ce dernier est simple via internet : enregistrement des paramètres de


réglage via le Fertitest : transfert des réglages sur carte SD ; insertion de la carte SD dans la console Vision et la machine est réglée ! Par ailleurs, le RTS est mis à jour en permanence par le centre d’essai Sulky. Ainsi, chaque utilisateur peut, en direct et sans contrainte, bénéficier des évolutions faites sur les engrais et pouvant impacter les réglages machine.

L’outil de pilotage Väderstad e-services Väderstad e-services est un outil de pilotage du semoir monograine TEMPO téléchargeable sur l’iTunes App Store. Les utilisateurs peuvent désormais contrôler leur semoir monograine TEMPO grâce à une application iPad facile à utiliser. L’iPad connecté au Tempo sécurise la connexion sans fil sans qu’il soit nécessaire de disposer d’une connexion internet au champ. Le système de contrôle inclut : la gestion du semoir : semences, engrais, microgranulés ; les paramètres et réglages de la machine ; les coupures individuelles de rang (semences, engrais, microgranulés) ; le jalonnage (passage d’irrigation ou passage de tonne à lisier par ex.) ; l’actualisation des données (dates, temps de travaux, quantités consommées,...).

Sulky-Burel Les Portes de Bretagne - P.A. de la Gaultière 35220 CHATEAUBOURG Tél : 02 99 00 84 84 www.sulky-burel.com

Syngenta.fr sur mobile Les actualités cultures, les produits, les parasites et les vidéos du site internet www.syngenta.fr sont aujourd’hui disponibles, à tout moment, sur la version mobile : m.syngenta.fr. Les fiches des produits phytosanitaires étant réactualisées toutes les 24 heures, l’agriculteur et le technicien disposent donc désormais des dernières mises à jour réglementaires. Pour les prochains semis, toutes les variétés Syngenta y figureront également.

Avec une plate-forme Isobus dans le tracteur, il est possible d’utiliser le terminal Isobus pour piloter la machine. Le boîtier placé sur le Tempo envoie les données nécessaires au terminal référencé par Väderstad. En absence d’Isobus, l’opérateur peut piloter la machine avec un iPad connecté sans fil au boîtier. Celui-ci enregistre les signaux GPS, les quantités semées, les alarmes et les autres données du chantier. Aujourd’hui, le Väderstad E-services est disponible sur les machines de 6 à 8 rangs. Le reste de la gamme Tempo sera équipée avec ce système fin 2014. Les machines déjà vendues pourront le recevoir en option. Väderstad e-parts Le système de contrôle est complété d’une application pièces détachées. Elle propose une visualisation en 3D des pièces qui peuvent ainsi être commandées en toute sécurité directement de la cabine du tracteur. L’agriculteur peut facilement trouver sa pièce et choisir un concessionnaire pour la lui commander.

Le site dispose de très nombreuses fiches parasites (mauvaises herbes, champignons et insectes) avec photos à différents stades ce qui permet d’identifier facilement aux champs des symptômes et de connaitre les solutions proposées dans la gamme Syngenta sur une culture donnée. Enfin, grâce à la géolocalisation, l’Agro-météo est disponible à tout moment et en tous lieux au plus proche de la parcelle concernée. Son design avec plages de pulvérisation à 5 jours et 7 jours (sur inscription à L’Espace Pro) a été repensé pour favoriser une utilisation sur smartphone.

Syngenta France SAS

Väderstad France 5, Avenues Georges Bataille 60330 LE PLESSIS BELLEVILLE Tél : 03 44 60 11 46 www.vaderstad.com

12, Chemin de l’Hobit 31790 SAINT-SAUVEUR Tél : 05 62 79 98 00 www.syngenta.fr ou www.m.syngenta.fr

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innovations 2013 Yara ImageIT Yara ImageIT est une application qui permet d’estimer la biomasse et la quantité d’azote absorbé par le colza en entrée et sortie hiver par le traitement informatique de photos prises avec un smartphone. Grâce à l’application, le smartphone se transforme en système d’analyse d’images et de gestion de l’azote. En quelques photos et quelques minutes, l’agriculteur reçoit des conseils pour mieux raisonner la fertilisation. Son utilisation remplace partiellement les pesées de biomasses. Elle permet aux agriculteurs qui ne réalisent pas de pesées, souvent jugées trop contraignantes, de mieux évaluer l’état de croissance de leurs colzas. En pratique, l’agriculteur prend plusieurs photos de la végétation à différents endroits de sa parcelle. Puis il envoie les images sur un serveur de calcul via le réseau mobile et reçoit ses résultats immédiatement. Un rapport d’analyse au format pdf est également envoyé par mail afin de garantir la traçabilité de la mesure. Dans les zones avec une faible couverture du réseau, il est possible de stocker les images hors ligne et de différer l’envoi des images. L’application est disponible sur les stores android, windows et apple pour tablettes et smartphones.

Caractéristiques techniques Puissance installée : 50KWe - Digesteur de 600m3 - Coût total du projet: 480K€ - Temps de retour brut: environ 6 ans - 30 % de subvention - (Région Rhône Alpes / ADEME) - 10500m3 de lisier / an, sans co-produit. Caractéristiques économiques Taux de valorisation énergétique de 62 % - Economie de 12 000€ de chauffage par an - Vente de 65 000€ d’électricité - Charges de maintenance : 12 000€ / an - 10 minutes de travail par jour - EBE de 55 000€ / an.

Bio4gas Express France 10 rue Curie 69006 Lyon Tél : 04 78 38 60 63 www.Bio4gas.fr

Direct-batiment.fr Actuellement sur le marché, l’ensemble des constructeurs de bâtiments ne disposent pas de stock et il est quasiimpossible en temps de crise qu’un fabricant traditionnel mobilise des capitaux importants pour se constituer un stock de bâtiments (non préalablement vendus). Ainsi, Direct-Batiment.fr répond à la problématique posée depuis des décennies aux exploitants agricoles en prévision de récoltes abondantes, ou malheureusement dans le cas de sinistre : disposer d’un bâtiment immédiatement après l’achat.

Yara France 100, rue Henri Barbusse 92751 NANTERRE CEDEX Tél : 01 47 21 04 84 www.yara.fr

Direct-Batiment.fr propose de nombreux bâtiments neufs sur stock et aux nombreux atouts : disponibilité immédiate, acier haute résistance, jarrets surdimensionnés. Il faut rappeler que les très rares bâtiments disponibles en stock sont vendus à prix d’or. Ici les bâtiments sont disponibles en moins de 10 jours sans majoration de tarif pour l’exploitant agricole qui en a besoin dans l’urgence.

Le méthaniseur Bert® Bio4gas Express propose un type d’installation adaptable à l’échelle d’une seule exploitation agricole et qui peut fonctionner avec uniquement un substrat en voie liquide (lisier). Les éleveurs, à partir de 100 UGB peuvent ainsi équiper facilement leur exploitation et bénéficier de tous les avantages de la méthanisation à la ferme. L’unité de méthanisation Bert® de la SCEA La Richardière à Domsure (01) est la première installation de Bio4gas Express en fonctionnement en France. Elle est opérationnelle depuis le mois de février 2013.

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Compagnie industrielle internationale 281b Route d’Arlon L-8011 Strassen LUXEMBOURG Tél depuis la France : 01 84 19 45 45 www.direct-batiment.fr


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