Chapitre 8 : Neurologie
On parle également d’isocorie réactive, isocorie désignant la symétrie de taille des pupilles. Une atteinte du nerf II droit, par exemple, va abolir le RPM direct et consensuel à l’éclairage de l’œil droit, alors que l’éclairage de l’œil gauche provoquera un myosis bilatéral puisque l’efférence est conservée. u L e phénomène de Marcus Gunn : il se recherche en éclairant dans un environnement sombre chaque pupille, alternativement. Normalement, un myosis se produit à chaque fois que la lumière arrive dans l’œil éclairé. En pathologie, on peut observer une mydriase paradoxale à l’éclairage direct de l’œil. Ce phénomène traduit une atteinte du nerf optique sur sa portion préchiasmatique (du globe oculaire au chiasma).
Nerfs III, IV, VI et voies centrales : oculomotricité et poursuite oculaire Physiologie Nous étudions ici les paires crâniennes mais il faut savoir que l’oculomotricité peut mettre également en cause d’autres structures telles que : u J NM et muscle : une diplopie peut être un symptôme révélateur de syndromes myasthéniques et myogènes ; u voies centrales (premier neurone) avec des atteintes complexes supra- ou inter-nucléaires (cf. Atteinte des voies centrales p. 221). Il y a 6 muscles oculomoteurs permettant 9 positions du globe oculaire, la position de repos en vision centrale étant la résultante des forces qui agissent en 8 directions opposées (figure 8.22 page 208). L’atteinte d’un muscle sera donc marquée par la déviation du globe en sens inverse, le muscle sain opposé l’emportant. Le malade voit double, on parle de diplopie binoculaire (cause neurologique par opposition aux rares diplopies monoculaires liées à une pathologie du système de réfraction de l’œil, cause ophtalmologique). Attention, une diplopie minime peut se traduire par un flou visuel sans dédoublement. Tests On teste l’oculomotricité par différentes manœuvres.
u É tude des ductions (motricité des deux yeux) sans et à la poursuite
oculaire. Cette étude explore les 8 mouvements extrêmes du globe oculaire réalisés par le sujet. Sans fixation, les mouvements oculaires appelés saccades permettent d’explorer la motricité oculaire volontaire (ne nécessitant pas la vue, contrôlée par le lobe frontal). À la poursuite oculaire (stylo se déplaçant ou au doigt), la vue et la volonté de suivre sont nécessaires (lobes occipital et frontal). On demandera également si le patient voit double (diplopie) : si oui, il faut cacher un œil pour éliminer une diplopie monoculaire (cause ophtalmique) et déterminer si la diplopie est dans le regard horizontal ou dans le regard 207
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