Lexique des difficultés du français dans les médias

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taxage Voir bullying. taxe foncière L’« impôt perçu par une municipalité ou par une commission scolaire sur l’habitation » s’appelle l’impôt foncier. Cette appellation est plus juste que taxe foncière, car il s’agit bel et bien d’un impôt, non d’une taxe. Il faut reconnaître toutefois que l’usage est flottant, ce qui s’explique sans doute par le fait que les municipalités parlent de taxe foncière alors que le ministère du Revenu s’en tient sagement à impôt foncier. Autre élément qui ajoute à la confusion : l’impôt foncier comprend parfois de vraies taxes (taxes locales, taxe d’enlèvement des ordures ménagères, taxe d’eau, etc.). Alors que faire ? Dans la mesure du possible, il convient de privilégier impôt foncier. Cependant, compte tenu de l’usage (lequel, rappelons-le, est entériné par certains textes de loi), il n’est pas souhaitable de bannir complètement l’emploi de taxe foncière, de taxes municipales ou de taxe scolaire, notamment dans les citations. Dans le domaine scolaire en particulier, la locution impôt foncier est rarement employée. Par ailleurs, la missive tant redoutée qui fixe le montant de l’impôt foncier (qu’il soit scolaire ou municipal) » s’appelle, en français international, l’avis d’imposition. • Les propriétaires viennent de recevoir les avis d’imposition. La plupart estiment que la hausse de l’impôt foncier est excessive cette année. Cependant, bien que l’OLF recommande avis d’imposition, les villes ne l’emploient pas, même dans leur correspondance officielle, et la plupart des gens ne le connaissent pas. Dans ce contexte, il serait imprudent d’éradiquer l’emploi de compte de taxes, notamment dans les citations. On pourra, bien entendu, utiliser avis d’imposition, quand le contexte est suffisamment clair. Ajoutons que la locution compte de taxes peut être écartée, sans risque de confusion, dans certains contextes. On ne dira pas, par exemple, que les comptes de taxes sont élevés à Montréal, mais tout simplement que l’impôt foncier est élevé à Montréal. taxer Ce verbe est un anglicisme au sens de fatiguer, éprouver, mettre à dure épreuve, surmener. • Ce long match l'a beaucoup fatigué. taxes municipales Voir taxe foncière. technicalité Ce mot est un calque de l'anglais. Au singulier, on l'emploie surtout dans l'expression technicalité légale, qu'on pourra remplacer par point de droit. On l'utilise aussi au sens de détail technique, difficulté technique, ennui technique, formalité, terme technique. • Certains points de droit restent à préciser. • J'ai du mal à saisir certains détails techniques. technologie On abuse des mots technologie et technologique. Dans beaucoup de cas, technique, qui est à la fois substantif et adjectif, suffirait. La technologie désigne la science et l'étude des techniques, non les techniques elles-mêmes. • Le succès de cette entreprise repose sur des techniques de pointe. • Ce nouveau modèle comporte de nombreuses innovations

techniques. technologique Voir technologie. technophobe Ce néologisme désigne une « personne prise de panique devant les nouvelles techniques ». • L'invasion de l'informatique inquiète les technophobes. technopole Une technopole est un « centre urbain disposant de structures de recherche et d'enseignement propices au développement d'industries de pointe ». Un technopôle est un « lieu aménagé pour accueillir des entreprises de haute technologie ou pour en favoriser la création ». technopôle Voir technopole. tee-shirt On écrit indifféremment ce mot d'origine américaine tee-shirt, t-shirt ou T-shirt. Au pluriel : tee-shirts, t-shirts ou T-shirts. teinturerie Voir nettoyeur. tel Lorsque tel n'est pas suivi de que, il s'accorde généralement avec le substantif qui suit. • De nombreux réalisateurs, tel Roman Polanski, donnent un rôle à leur compagne de vie. Lorsque tel est suivi de que, il s'accorde toujours avec le substantif auquel il se rapporte. • Des exercices simples tels que la marche ont un effet bénéfique sur la santé. La locution tel que est parfois suivie d'un participe passé, avec ellipse du verbe conjugué. Une telle construction devrait se limiter à la langue administrative ou technique. • J'ai accepté l'offre d'achat telle que modifiée. Dans un style soigné, il vaut mieux employer comme. • Je vous rencontrerai comme convenu. téléavertir L’OLF, qui avait proposé téléavertisseur, a aussi recommandé téléavertir. On se demande un peu pourquoi. Les Français emploient bipeur, une francisation de beeper, et biper, un dérivé. Les deux termes font parfaitement l’affaire et, en prime, ils sont plus courts et plus expressifs. Par ailleurs, pager est un anglicisme et Pagette, une marque de commerce. téléavertisseur Voir téléavertir. Télé-Capitale Deux majuscules et trait d'union. téléjournal Ce québécisme de bon aloi désigne un journal télévisé.

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