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A CONTRALUZ DEL AIRE

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DE SEVILLA A AGMAT

DE SEVILLA A AGMAT

A J. M. Caballero Bonald

La torre aún en sueños, en el azul a su alcance, confunde lejano y bello.

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Tras el mar, en el país dorado de cristal y arena.

Sabio barro que creció presto y disputó a las estrellas.

Sombra gemela del sur, de África luz esbelta.

Desnuda de bronce en la cima. Campanas de nubes, canción muda y eterna.

Manuel Rámila

Les sentiers les plus éloignés mènent à l’intérieur, tout à l’intérieur, dans l’intimité, dans la solitude, dans la réclusion

...Entre soi et soi, là où il n’a y a plus que le vide et soi. On finit toujours par faire face à son destin un jour ou l’autre...

A peine audible, la complainte du prince andalou Al-Mu’tamid

Ibn Abbad, nous parvient du fin fond du 11ème siècle:

Le chant de mes chaînes résonne à mes oreilles

Accablé, mes yeux pleurent et mon cœur tressaille

Patience! Me dit-on, je ne le puis

Je pleurerai, je gémirai le restant de ma vie

Mes filles éplorées me tiennent compagnie

Leur mère verse des larmes plus denses que la pluie

Il n’est nul recours à l’encontre de ce qui ne dépend pas de soi, nul accès de rien, d’angoisse ou de révolte, de dépit ou de tendresse, n’y changera rien etle prince poète flottait, indécis, ignorant la destination vers laquelle le courant l’emportait, se retenant même d’y penser. Des sursauts d’inquiétude achevaient de l’en éloigner, car en l’occurrence, à rebours de toujours, mieux vaut l’ignorance alliée de la certitude!

Destitué de son royaume de Séville, sur le chemin de son exil, il a soif de comprendre ce qui lui arrive, soif d’arraisonner cet esprit en tourment à la recherche d’un apaisement!

L’espoir, l’aurait-il perdu?

Le sens égaré?

Le poème effiloché?

Que faire de l’irrémédiable?

—14—

Des lambeaux d’amertume aveuglaient ses pensées, la douleur le vrillait

En quoi doit-il croire? Et que pourrait-il encore désirer?

Le soleil réchauffe les pans de pisé, effleurant les panaches des palmiers dans le jardin de Ghmat qui s’étend sous ses yeux depuis sa cellule de captivité. La voix d’Ittimad, sa compagne tant des jours heureux que des temps de la désolation et de l’humiliation, déchire le silence:

Dans la cour des Grands, qu’importe d’être gardien ou sultan! Dans les griffes du destin, qu’importe d’être humble ou hautain!

Quel destin!!!Quelle épreuve!!!

C’est émouvant, c’est douloureux, c’est pénible, c’est affligeant, c’est l’amer et la lune, l’obscur bienfaisantde l’antre, l’entre deux comme nulle part ailleurs, la nostalgie, le souvenir du passé, l’incantation à la mémoire en dissémination des splendeurs et des jouissances des temps précieux… C’est l’envoûtement de cette élégie à l’affût, pour ainsi dire, des avant tout et des presque rien… Juste un fil, un éclat, le détour d’un destin, les larmes d’un enfant, le trouble périlleux qui s’empare des amoureux au premier naufrage, la caresse du vent, le frémissement le plus intime… où, en un instant impalpable, l’infini se donne…

—15—

Marrakech

En la profunda luz del anochecer, recorro uno a uno los olores de las esquinas amadas, de la Medina Al-Ham’ra.

Siento el sueño lento, quiebro cada paso que me hiere, abrazados, bajo las cortinas húmedas, en la sala roja transcurre el respirar de sus jadeos.

El son de la tecla del fa fija la armonía, de este mágico encuentro.

Es el éxtasis que envuelve sus sentidos. Ahí surge el sonido místico Ahí, se estremece el querer.

Pablo Naranjo Camero

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