REGULATION #51

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FaceàFace III BT – L’uniformité c’est le rêve, mais il faut tenir compte du

fait que les plateformes et les appareils ont des spécificités différentes, ne fut-ce que par la taille des écrans. Avoir la même application sur les différentes plateformes n’est pas aussi simple, sinon ça aurait déjà été développé, mais bien sûr c’est dans cette voie qu’on doit s’orienter. III FM – Certains fabricants proposent que le fournisseur

de contenu (par exemple la RTBF) fournisse simplement le contenu et qu’ils l’adaptent eux-mêmes dans une interface. C’est une forme de relation qu’on peut avoir. Mais c’est du cas par cas. Il faut voir là où chacun trouve son intérêt..

Le contenu « local » est-il un avantage ou un handicap ? La diversité culturelle peut-elle être un enjeu pour un fabricant ? Comment approchez-vous la distorsion de concurrence forcément créée entre les acteurs traditionnels de la

télévision et les géants comme Youtube, Apple, Google ? III BT – Le contenu local reste primordial. Voyez Telenet en Flandre. Sur une offre de 200 chaînes, les plus regardées sont les chaînes locales. C’est toujours aux chaînes locales d’apporter de la valeur ajoutée vers les téléspectateurs. Le contenu local n’est pas un handicap, même si le public sera attiré par la sortie d’une série américaine chez un autre provider. III FM – Est-ce qu’on doit avoir peur ? Je pense surtout qu’on doit être plus forts en production de contenus. Côté francophone, il y a la concurrence française, mais c’est à nous de nous démarquer, de faire en sorte que ce qu’on présente intéresse les gens, comme avec « A tort ou à raison » ou « The Voice ». La concurrence, plus grande aujourd’hui, est une émulation. Quand on produit un contenu, on sait s’il va être de masse ou de niche. Plus il y aura des plateformes comme Youtube ou Dailymotion, plus ces contenus ont une chance d’être vus. Elles permettent de sortir de la masse et donnent une chance à tout le monde. Pas comme en télévision où on est tenu par une grille de programmation. La diversité est garantie par le choix, qui nous permet de sortir de la masse.

Le pilotage est déterminant sur une tv connectée. Est-il nécessaire de favoriser la visibilité des chaînes linéaires, par exemple dans les outils de recherche de la télévision? III BT – Le non linéaire rend le linéaire plus complet. En

Bruno Tazzer Brand/Product Manager TV chez Samsung Ingénieur commercial diplômé de la KUL, Bruno Tazzer a exercé des fonctions de marketing chez Philips avant de devenir Brand/ Product Manager TV chez Samsung, fonction qu’il occupe depuis 2007

Australie, la télévision linéaire est offerte sur une application, sans passer par une set-op box ou un décodeur. L’application permet de donner de la valeur ajoutée à ce qu’on regarde en linéaire. Le « bouton rouge » permet de regarder des « extras » : une interview, par exemple. On peut imaginer un développement où tout arrive par Internet : le linéaire et les applications, et que tout interagisse. Cela peut se développer vers cette piste-là. L’avantage est que l’utilisateur peut créer son profil de préférence vis-à-vis de tel ou tel type de contenu (sport, éducation,...) et, en son absence, la télévision enregistre toutes les émissions liées aux thèmes indiqués ou les lui propose en direct. C’est la plus grande convergence entre linéaire et non linéaire qu’on puisse imaginer. III FM – Sur les applications, on peut mettre le linéaire et le non linéaire et à un moment donné, il suffira d’acheter une télévision Samsung pour regarder la RTBF ! Cela va faciliter l’accès pour les plus petites chaînes : elles peuvent désormais proposer une application dans le store de Samsung ou d’Apple et être ainsi vues par le monde entier sans avoir dû négocier avec les câblo-distributeurs ! Il y a cependant une menace qui se situe plus chez Google ou Bing que chez Samsung. Ils offrent des services de « recherche », un peu comme un système d’opt’in (option d’adhésion à). On détermine le contenu qui nous plaît, un « check » se fait dans tous les contenus (webs, applications ou linéaires), l’interface désigne la liste des contenus et propose de les enregistrer de manière récurrente. Le problème ne vient pas du constructeur, mais de Google qui a négocié avec Samsung pour que son interface soit présente.

Face à Face I Mars 2012 I Régulation #51 I

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