11 minute read

Dossier : Gestion différenciée des espaces verts : la commune s’engage!

Gestion différenciée des espaces verts : la commune s’engage !

Au Plessis-Pâté, les services municipaux n’utilisent plus de pesticides depuis 2012 pour l’entretien des espaces verts communaux. Désireuse d’aller plus loin encore dans la bonne gestion de la nature en ville, la Municipalité a mis en place un plan de gestion différenciée : une nouvelle approche, plus respectueuse de l’environnement, qui consiste à adapter l’entretien des espaces verts en fonction de leurs usages et caractéristiques. La lutte contre l’effondrement de la biodiversité commence chez nous. Alors, ensemble, agissons.

Advertisement

Sans doute avez-vous remarqué quelques changements dans les paysages naturels de la ville ces derniers temps. Quelques herbes plus hautes qu’à l’accoutumée côtoient ça et là, les chemins et les pelouses tondues. Vous l’aurez compris, avec la gestion différenciée, il n’y a pas de traitement uniforme de l’ensemble des espaces verts. À chaque site (parcs, jardins, massifs…) est appliqué un protocole d’entretien (tonte, désherbage, arrosage) et de plantation en fonction de sa fréquentation et de son utilisation.

Les bienfaits de la gestion différenciée

La gestion différenciée s’inscrit dans une démarche écologique favorisant la biodiversité et la place de la nature en ville. Les avantages et bienfaits en sont multiples :

bitats plus équilibrés, plus résistants

et susceptibles d’accueillir une plus

grande biodiversité.

• Rééquilibrer la biodiversité dans nos environnements urbains, c’est également lutter contre la prolifération de nuisibles, en attirant de nouveau leurs prédateurs. Les mésanges se feront par exemple un plaisir de manger nos moustiques alors que les rapaces s’occuperont des frelons.

• Laisser pousser l’herbe rend le sol plus perméable et diminue ainsi l’accumulation d’eau générant inondations et prolifération de moustiques.

• Réduire la sécheresse du sol grâce au couvert végétal.

Vous avez dit mauvaises herbes?

Herbe à poux, plantin majeur, digitaire, chiendent : elles sont souvent grossières et peu appréciées… et pourtant elles sont loin d’être mauvaises! Le pissenlit par exemple est une fleur particulièrement attrayante pour les abeilles; d’autres, très généreuses, partagent leur azote avec leurs voisines via leurs racines et permettent d’enrichir le sol tandis que d’autres encore l’aèrent, donc le rendent plus perméable… En revanche, rassurez-vous, il n’est pas question de les laisser proliférer et dominer, une surveillance attentive est effectuée.

La tonte raisonnée

Il existe toute une série d’actions possibles visant à développer la gestion différenciée. Au Plessis-Pâté, il a été fait le choix de mettre en place la tonte raisonnée. Concrètement, cela consiste à couper l’herbe à trois hauteurs différentes, en fonction de la typologie de chaque site : 5 cm pour les encadrements : en bordure des chemins piétonniers, mais aussi en délimitant les espaces par un «couloir» tondu au plus court afin de contenir la biodiversité et stopper l’évolution de la végétation et de la faune,

7 cm pour les sites à forte fréquentation,

Hauteur naturelle à forte valeur écologique : dans l’objectif d’équilibrer les espèces tout en enlevant les dominants tels que les pissenlits.

2021 est avant tout une année de transition visant à permettre aux agents en charge de l’entretien des espaces verts de s’adapter à cette nouvelle pratique, aux habitants de s’habituer au changement, ainsi qu’aux écosystèmes de s’équilibrer. L’objectif est de parvenir à une tonte raisonnée globale en 2022.

Tonte à 5 cm le long des chemins piétonniers.

Tonte raisonnée autour de l’étang de la Rogère avec création de passages.

Laurélène Le Roux, chargée de mission écologie urbaine pour la Ville du Plessis-Pâté

Quel message souhaitez-vous faire passer aux habitants à propos de la tonte raisonnée?

Les changements visuels impliqués par la tonte raisonnée sont parfois difficiles à accepter. On peut penser qu’il s’agit d’un abandon de gestion, mais en réalité c’est simplement une gestion différente, bien plus respectueuse de l’environnement, et qui contrairement à ce que l’on pourrait croire, requiert plus d’attention et de vigilance. Nous avons installé des panneaux pédagogiques sur chaque site concerné par la gestion différenciée afin d’accompagner les habitants dans ce changement.

Connaissez-vous le mulching?

Le mulching est une technique de tonte sans ramassage. La tondeuse mulcheuse coupe la partie haute de l’herbe en petits fragments qui se redéposent uniformément sur la pelouse pour ainsi former un mulch ou paillis. Cette tonte avec broyages multiples de l’herbe passe presque inaperçue, puisque l’herbe hachée se dépose entre les brins de la pelouse, où elle finit par se décomposer et sert alors d’engrais naturel!

Zero-Phyto, encore et toujours !

Voilà plusieurs années que les services municipaux n’utilisent plus de produits phytosanitaires pour l’entretien de nos rues. À bord de leur désherbeuse, ils sillonnent désormais la ville pour retirer les herbes naissantes au bord de nos trottoirs et dans les caniveaux. Un désherbage manuel, sans produit chimique, qui permet aujourd’hui aux Plesséiens de pouvoir profiter de jolies surprises offertes par la nature, telles que les orchidées sauvages qui avaient disparu, les coquelicots ou encore les roses trémières qui fleurissent dans nos rues.

L’arrosage des plantations de la commune représente 6000 à 8000 litres d’eau par semaine. Dans son plan de gestion différenciée, la Municipalité souhaite réduire de moitié cette consommation d’eau d’ici à 2022. Pour ce faire, à l’occasion du renouvellement des plantations, le choix se porte désormais vers des plantes moins consommatrices d’eau. Par ailleurs, seront désormais privilégiées, les espèces locales, résistantes au froid et requérant un faible entretien.

Des plantations réfléchies

Patrimoine arboré

Gazanias, plante nécessitant moins d’eau.

La Ville procède actuellement à un inventaire des espèces arborées présentes notamment dans le Square des Isards, dans le pré aux chevaux situé face à la mairie (et futur lieu du jardin de la biodiversité), ainsi que dans le parc de la Mairie. Un travail d’envergure qui se verra complété, en 2022, d’un inventaire de la biodiversité de la commune (dit ABC). Cœur d’Essonne Agglomération vous propose de participer à l’opération «Un carré pour la biodiversité». Pour participer, il vous suffit de choisir un bout de terrain et de laisser libre cours à la nature! Comment faire? 1- Délimitez une zone (à l’aide de piquets ou de cordes par exemple) : idéalement bien exposée au soleil 2- Engagez-vous à ne pas intervenir sur ce «carré» jusqu’à l’hiver prochain : pas d’engrais, pas de tondeuse, pas de semis volontaires 3- Observez la nature faire son œuvre! Des fleurs sauvages, riches en nectar, ainsi que toute une ribambelle d’insectes et de papillons ne tarderont pas à venir vous rendre visite. Vous vivez en appartement? Pas de problème! Les balcons et jardinières ont aussi leur rôle à jouer. Il vous suffit de planter du romarin, de la lavande, du thym ou encore de la sauge pour régaler les abeilles. Et pourquoi ne pas installer un petit hôtel à insectes?

Vers une taille et un élagage raisonnés

Toujours dans l’objectif de protéger la biodiversité, les haies, ainsi que les arbres et arbustes de la commune seront désormais taillés et élagués en dehors de la période de nidification des oiseaux. Conformément aux recommandations de la Ligue de Protection des Oiseaux, l’entretien sera réalisé avant le printemps. Une taille en février laissera par ailleurs aux oiseaux la possibilité de consommer les baies présentes en hiver sur l’aubépine, le prunellier ou encore l’églantier.

1 arbre coupé = 1 arbre planté

Dangereux ou malades, certains arbres de la commune doivent parfois être abattus. En revanche, fidèles à leurs engagements, les élus tiennent à remplacer chaque arbre coupé. Ces derniers mois, ce sont 8 arbres qui ont ainsi été replantés.

Rencontre avec Martine Bardin

Conseillère municipale déléguée à l’écologie

Comment s’intègre la gestion différenciée dans la politique du Plessis-Pâté en faveur du développement durable?

Le développement durable et l’écologie sont des points forts et essentiels de notre programme. Face aux défis du changement climatique, il en est de notre responsabilité d’élus de les prendre en compte et de mettre en œuvre de nouvelles pratiques plus respectueuses dans la gestion environnementale de notre commune. En tant qu’élue et citoyenne, je m’inscris dans cette transition écologique nécessaire, qui permettra à la ville du Plessis Pâté d’évoluer vers plus de symbiose avec la nature. D’autres sujets, tels que la réduction de notre facture énergétique, la gestion de l’eau ou encore l’entretien et la sauvegarde de notre biodiversité, sont autant de moyens de réduire notre empreinte carbone et d’assurer une bonne qualité de vie à nos concitoyens. D’autres actions sont actuellement à l’étude et nous ne manquerons pas de vous les présenter dans les mois qui viennent. Pour M. Tanguy, notre Maire, ainsi que l’ensemble des élus, pédagogie, information et concertation resteront toujours les axes qui nous guideront dans ce mandat, sur ce sujet comme sur tous les autres.

Quel est l’intérêt de la mise en place de la gestion différenciée au Plessis-Pâté?

La gestion différenciée vise à concilier un entretien environnemental des espaces verts, des moyens humains et du matériel disponible, le tout en améliorant notre cadre de vie. Elle permet d’économiser de l’eau, de réduire les déchets verts, de favoriser l’autonomie des agents, d’optimiser les moyens humains, matériels et financiers, de maîtriser le temps de travail et d’adapter le matériel. Les intérêts sont donc multiples!

Laurélène Le Roux, chargée de mission écologie urbaine au Plessis-Pâté

Sur les premières mesures mises en place, quels sont les constats?

Je dirais qu’il y a plusieurs points positifs : la présence de nids dans les haies et les arbres et d’espèces volantes qu’on ne voyait plus. On note aussi une belle richesse d’espèces végétales. En revanche, comme pour la plupart des changements, ces nouvelles pratiques demandent du temps pour être acceptées par les habitants, mais aussi par les agents des services municipaux à qui on demande de modifier radicalement leur façon de travailler. Quoi qu’il en soit, nous nous y attendions et les choses se feront petit à petit. Il s’agit d’un projet sur plusieurs années…

Des agents au service de la nature en ville

Au cœur de la démarche environnementale de la Municipalité, les agents des Services Techniques municipaux œuvrent quotidiennement pour l’entretien des espaces verts de la commune.

Ils s’appellent Coraly, Kévin, Laurent, Olivier, Stivy, Lucien, Pascal et Vincent, ils veillent à la propreté de notre commune, à l’entretien des bâtiments communaux, participent à l’organisation logistique des manifestations et œuvrent à la conception, la réalisation et l’entretien du patrimoine végétal de la commune. Encadrés par Bruno Pannier, (responsable du service), accompagnés de Chrystelle Mojica (secrétaire) et soutenus par des jeunes en job d’été sur la période estivale, c’est à eux que nous devons ce cadre de vie agréable dans lequel nous évoluons tous les jours au Plessis-Pâté. De la conception des massifs et jardinières, à leur arrosage, en passant par le choix des plantes, leur plantation et la tonte des espaces verts de la commune, les agents des Services Techniques gèrent le patrimoine naturel de la ville selon un planning établi mensuellement avec le service Écologie Urbaine, en harmonie avec la politique développée par la Municipalité. La taille des haies et l’élagage des arbres de la commune sont quant à eux assurés par des prestataires, à qui les directives en adéquation avec le plan de gestion différenciée récemment adopté ont été transmises.

Un service qui évolue avec son temps

Il y a quelques années, les agents des espaces verts avaient déjà abandonné les pesticides au profit de techniques plus respectueuses de l’environnement. De nouvelles pratiques, accompagnées de nouveaux outils ont été intégrés dans leur quotidien. Aujourd’hui sensibilisés aux règles de la gestion différenciée et de la tonte retardée, ils n’ont pas hésité à modifier encore leurs habitudes de travail pour adopter de nouvelles méthodes plus en adéquation avec la préservation de la biodiversité.

2021 est une année charnière. La rythmique des tontes, tout comme la délimitation des sites sont continuellement en cours d’ajustement . La mise en place de tels changements ne peut se faire en un jour et requiert un temps d’apprentissage pour les équipes, mais également un temps d’adaptation pour les habitants.

Laurent Bizard, Agent des Services Techniques de la Ville

La mise en place de la gestion différenciée demande un important changement dans vos habitudes. Comment le vivez-vous?

Je travaille aux Services Techniques depuis 38 ans, c’est vrai que ce n’est pas forcément simple de changer nos habitudes comme ça. Les changements au niveau de la tonte nous demandent une nouvelle organisation, mais aussi plus de manipulation et de réglages sur les machines. Mais les pratiques évoluent. Cette année, c’est un peu une année-test, il faut que l’on trouve notre rythme et le bon équilibre pour tout le monde. Les années suivantes seront plus faciles.

Certains habitants ne sont pas encore habitués à ce changement. Que souhaitez-vous leur dire?

Que je les comprends! Ce n’est pas facile de voir son environnement changer, mais cela a aussi des points positifs : les coquelicots et plein de plantes à fleurs qu’on ne voyait plus beaucoup sont de retour! Il faut du temps à tout le monde, à nous comme à eux, pour s’habituer et trouver le bon équilibre. De notre côté, nous entendons leurs remarques et lorsque c’est possible nous nous adaptons.