QUÉBECPOP.COM AVEC AUTORISATION D’ATMA
Catherine Perrin sur scène avec son groupe Bataclan formé aussi de son conjoint, Mathieu Lussier (basson), et de Denis Plante (bandonéon). Le trio met en commun des instruments rappelant le style médiéval (clavecin et basson) et le tango sud-américain (le bandonéon).
Richard Paré a côtoyé Catherine Perrin sur les bancs de l’Université en plus de l’avoir connue au Conservatoire de musique de Québec, dès la fin des années 1970. « Quand j’ai entendu Catherine jouer pour la première fois, je me suis dit que cette fille savait vraiment comment faire résonner un clavecin ! », relate celui qui est aujourd’hui professeur d’orgue, de clavecin et de musique ancienne à la Faculté de musique. Elle m’impressionnait par sa façon de jouer et par son grand esprit de curiosité. » Au Conservatoire de musique de Montréal, où la claveciniste poursuit sa formation après l’Université Laval, on lui décerne le Premier Prix à l’unanimité lors de la collation des grades.
se rappelle-t-elle. C’était tout un défi ! La première année a été difficile, mais j’ai fini par trouver ma place. » La suite des choses le prouvera : en 2013, Catherine Perrin reçoit le prix Coup de cœur du grand public du Conseil supérieur de la langue française, qui rend hommage à son aptitude à rendre intéressants tous les sujets qu’elle aborde et à sa capacité d’écoute exceptionnelle. À cet égard, Richard Paré se dit peu surpris de la brillante carrière d’animatrice menée par son ancienne collègue de classe, avec qui il continue d’ailleurs de donner des concerts à l’occasion. « Il y a des voix qu’on a le goût d’entendre à la radio, et celle de Catherine en fait partie », constate le professeur Paré.
Contact Hiver 2020
UNE VOIX QU’ON A LE GOÛT D’ENTENDRE
24
Par la suite, la jeune femme s’envole pour l’Europe afin d’y poursuivre ses études au Conservatoire royal de La Haye, aux Pays-Bas, d’où elle revient avec un certificat en interprétation. De retour à Montréal, elle se rend vite compte que vivre du clavecin n’est pas facile. Elle décide d’ajouter une corde à son arc en s’inscrivant au certificat en communication, à l’Université du Québec à Montréal. Coup de chance, la chaîne culturelle de Radio-Canada – qui diffusait alors presque exclusivement de la musique classique – recherche des spécialistes dans ce domaine pour remplacer des chroniqueurs durant la nuit et en période estivale. Ainsi débute l’aventure radiophonique pour Catherine Perrin. De 2005 à 2009, on la retrouve aux côtés de René Homier-Roy, à la populaire émission C’est bien meilleur le matin, où elle commente l’activité culturelle. En 2011, on lui propose d’animer le magazine qui deviendra Médium large, à la suite du départ de Christiane Charette à ce créneau d’antenne. « J’étais folle de joie… et de trac,
« Je participe à peu de concerts, pour maintenir une qualité malgré tout le reste de mes activités. » DES MOMENTS INOUBLIABLES Durant son passage à Médium large, Catherine Perrin a interviewé des milliers d’invités. Certains l’ont évidemment marquée plus que d’autres. C’est le cas de Denis Mukwege, ce gynécologue qui soigne et répare les mutilations génitales chez les femmes victimes de viols et de violences sexuelles en temps de guerre, et ce, au péril de sa vie. Militant des droits humains congolais, il a reçu le prix Nobel de la paix en 2018. « L’entrevue a été très