Edito
Le Mag Poney As, n°11
EDITO
Solidarité
« Cette crise sanitaire sans précédent aura des conséquences humaines, sociales, économiques majeures », tel est le verbatim du président de la République. La pandémie de Covid-19 est une période très difficile à traverser. D’un point de vue sanitaire d’abord, mais aussi économique. Le temps s’est arrêté pour la grande majorité des entreprises et pour les acteurs du milieu équestre, qui nous le savons, éprouvent de grandes difficultés. Plus que jamais, les solidarités humaines, sociales et économiques seront nécessaires pendant et après cette crise… Cette onzième édition du Magazine Poney As est particulière… Pour la première fois, notre support ne prendra pas la direction d’une manifestation, en l’occurrence pour ce numéro-ci, Fontainebleau et son Bonneau International Poney, puisque toutes les compétitions sont annulées. Jamais nous n’avons pensé interrompre sa rédaction. La solution de la version web, très à la mode en cette période, était toute trouvée. Et si le type de distribution est modifié, l’état d’esprit de notre équipe reste le même : la passion pour le sport et les poneys prédomine. Qui dit grand sport, dit championnats d’Europe. Nous revenons avec joie sur l’échéance de Strzegom marquée par la belle réussite de notre équipe de France de CSO et CCE. Juste avant la période de confinement, nous avons pris contact avec plusieurs cavaliers très performants en ce début de saison. Vous pourrez y découvrir les portraits d’Anna Szarzewski et de Maé Rinaldi, entre autres. Toujours dans la rubrique « Sport », nous sommes allés à la rencontre de la coach Marie-Reine Périé afin de vous décrire le portrait d’une personnalité sans aucun doute peu commune. André Bonneau est aussi à l’honneur : l’homme de terrain nous a accordé un entretien dans lequel il évoque son BIP avec la passion qui l’anime, sa ferveur indélébile, sans détours sur ses craintes. Sujet d’actualité et ô combien brûlant, la toise des poneys fait l’objet d’un article complet et alimente notre rubrique « Dossier ». Enfin, notre Magazine de printemps s’étoffe de l’Annuaire des étalons. Celui-ci recense, en un clin d’œil, les données objectives des fiches des reproducteurs parues dans le Catalogue des Etalons Poney As de cet hiver. Un outil de plus pour les éleveurs, nous l’espérons. Nous n’en doutons pas, notre passion au fil des pages nous permettra de nous évader quelques instants, en attendant des jours meilleurs…
e Anaïs & Paulin
Le Mag Poney As, n°11 Edition de Printemps - numérique Revue ponctuelle - Gratuite Editeur SARL PONEY AS LE GRAND GAST - 86240 ITEUIL 06 62 27 86 17 / contact@poney-as.com Directeur de publication SARL Poney As 06 71 95 05 79 / pauline@poney-as.com Rédactrice en chef Pauline Bernuchon Création graphique Anaïs Barbier régie publicitaire SARL Poney As en couverture Anna Szarzewski - ph. Marine Delie Photos Poney As, Marine Delie, Rose Harang, Judith’s Art et collections privées Ont participé à ce numéro
Christine de Malézieu Marès, Léa Tchilinguirian et Robert Lacoste Toute reproduction, même partielle, est interdite, sauf autorisation écrite de l’éditeur. L’éditeur ne peut être tenu responsable du contenu des annonces publiées dans ce numéro. Les agences de presse et photographie renoncent à réclamer tous droits de garde et indémnités pour perte ou détérioration.
Dépôts légal - ISSN : 2262-6018
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Sommaire
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S O M M A I R E 6
PONEY AS – SPORT La chance ne va, dit-on, qu’à ceux qui la méritent. C’est pourquoi, sans doute, elle rime avec compétence, persévérance et constance. Nos Bleuets en ont fait preuve et ne se sont pas laissés impressionner sur l’échéance européenne de Strzegom en Pologne, disputée du 13 au 18 août. Poney As ne résiste pas à l’idée de vous faire partager ces moments, encore et encore… Eclairés, en pleine maturité ou moins expérimentés, les compétitions organisées de septembre à début mars ont été l’occasion d’observer des trios de tête de tous profils. Poney As fait le point en parcourant l’ensemble des Grands Prix Super As ou compétitions importantes des trois disciplines olympiques. Vous retrouverez aussi des portraits et interviews de cavaliers dont le début de saison rime avec réussite. Toujours dans la rubrique « Sport », un portrait de coach est consacré à Marie-Reine Périé, une grande dame aussi talentueuse que réservée.
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18 Le fol été d’Ilona Mezzadri et Super As : les couples en 20 TDA forme 25 10 questions à Junie Buisson Szarzewski : le sport dans 24 Anna les gènes de coach : Marie-Reine 32 Portrait Périé
Rinaldi : entre Dressage et 08 Image à la une 29 Maé CCE, son cœur balance ! Championnats d’Europe de 12 Strzegom : 3 médailles, l’apanage Rouxel – Interview 36 Cassandra des tricolores ! confidence
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40 Comme le dit son fondateur : « déjà là ! ». Le Bonneau International Poney devait fêter ses 20 ans, mais la pandémie du Covid-19 en a décidé autrement. André Bonneau a accordé avant la période de confinement un entretien à Poney As dans lequel il évoque son BIP avec la passion qui l’anime, sa ferveur indélébile, sans détours sur ses craintes.
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Les 20 ans du Bonneau International Poney
LES AMBASSADEURS PONEY AS
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Vivez les aventures de notre team : Amalia Lopes, Charles Magaud et notre cavalière de l’équipe de France Sarah Desmoules nous livrent leurs dernières actus sportives et leur gestion du confinement.
PONEY AS – dossier En avril 2019, la Fédération Équestre Internationale avait annoncé son projet de réforme quant à la taille des poneys, du toisage et son déroulement. Le 18 novembre a été synonyme de tournant puisque l’Assemblée Générale de la FEI réunie à Moscou a revisité le chapitre IX du règlement. Poney As a interrogé plusieurs acteurs du milieu et revient sur les nouvelles règles.
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nouvelle réglementation concernant 48 Une la toise des poneys
PONEY AS – elevage
des étalons du Catalogue 53 L’annuaire Poney As du Pur-Sang chez le poney 56 L’influence Connemara (partie 3/3)
mais aussi...
10 La sélection shopping de Poney As 35 Les petites annonces
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Image à la Une
Fabuleuse saison d’Ilona Mezzadri et Callas Rezidal Z L’une des plus belles de l’histoire dans la discipline du saut d’obstacles ! Le couple a confirmé son leadership en s’octroyant pour la deuxième année consécutive le titre de champion de France As Poney Elite Excellence, puis a décroché le bronze par équipe lors des championnats d’Europe de Strzegom. Une fin de compétition exceptionnelle puisque la paire est également 3e en individuel. Chapeau bas aux élèves d’Eric Denarnaud. L’épopée polonaise d’Ilona est à retrouver dans nos colonnes, page 18.
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Image Ă la une
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Shopping
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Une sélection parmi...
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Saut d’obstacles
ph. Poney As
Championnats d’Europe de Strzegom 3 médailles : l’apanage des tricolores ! La chance ne va, dit-on, qu’à ceux qui la méritent. C’est pourquoi, sans doute, elle rime avec compétence, persévérance et constance. Nos Bleuets en ont fait preuve et ne se sont pas laissés impressionner sur l’échéance européenne de Strzegom en Pologne, disputée du 13 au 18 août. On ne résiste pas à l’idée de vous faire partager quelques photos, encore et encore, des championnats d’Europe de Strzegom. Cette semaine passée en compagnie de l’équipe de France et des meilleurs couples étrangers vous a été retranscrite, au fil de l’eau dans nos colonnes, aussi bien sur notre site web poney-as.com et que sur notre chaine
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Youtube où vous pouvez toujours visionner notre petit film « L’épopée des Bleuets ». Huit mois plus tard, à l’évocation de ce podium, nos Bleuets se sont replongés dans cette course à la médaille, décrochée avec les tripes, et nous commentent la fameuse photo souvenir.
Championnats d’Europe de Strzegom : 3 médailles, l’apanage des tricolores !
Focus Cette photo fait ressortir beaucoup d’émotions, des souvenirs inoubliables, un super esprit d’équipe et une expérience en or ! Emma Méric
Je pense que ça a été vraiment l’une de mes meilleures expériences. Tout au long de la semaine, on se motivait entre nous et j’ai trouvé ça juste génial ! Au moment où nous avons appris que nous étions 3e, tout le monde s’est sauté dans les bras, on a crié, pleuré, c’était vraiment un moment de joie et de partage. Jeanne Hirel
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Cette photo m’évoque la fin de la saison 2019, après des hauts, des bas, des acharnements, des pleurs, des rires, des victoires, je me retrouve sur ce podium pour mon premier championnat d’Europe, mon premier international à l’étranger ! Cela reste mon meilleur souvenir jusqu’à aujourd’hui. J’en suis sortie plus grande, plus forte. En espérant que cela dure ! Pauline Scalabre
C’est vrai qu’en voyant cette photo, cela me rappelle un des meilleurs moments de ma vie, c’était juste extraordinaire : 2 médailles de bronze ! Que dire ? Un travail d’équipe qui paye, une fierté immense, une équipe plus que soudée, une grande satisfaction et Callas au meilleur de sa forme après 7 tours enchaînés. C’était génial ! Ilona Mezzadri
Quand je regarde cette photo, ça me rappelle tous les moments passés cet été à Strzegom : les parcours, mais aussi tous les moments avec les filles, on s’entend vraiment toutes bien, on peut le voir sur la photo où nous sommes soudées. Elle me rappelle aussi mes parcours de la Coupe des nations, particulièrement le barrage car c’est l’un de mes meilleurs, sans doute le plus rapide ! Romane Orhant
Championnats d’Europe de Strzegom : 3 médailles, l’apanage des tricolores !
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Focus Cette photo ... que de souvenirs ! C’est vraiment l’une des plus belles pour clôturer mes années poneys : une équipe extraordinaire autant parents, cavaliers et coachs sans oublier Emmanuel qui a su créer cette alchimie. Tout le monde pourra décrire cette super cohésion, la preuve on est toujours tous en contact. Plus personnellement, elle représente tout le parcours fait avec Versailles et quel parcours ! Elle me remémore de merveilleux moments avec une note de mélancolie... Il faut profiter de tout ça, ça passe tellement vite ! Louise Petitjean
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Cette photo représente vraiment l’équipe soudée qu’on était et la complicité qui nous a permis de gagner cette médaille. Je pense que le fait d’être plus que des coéquipiers mais de réels amis a augmenté nos chances de médaille. L’instant précis d’être sur le podium des championnats d’Europe avec trois amies, avec une médaille dont nous avions tant rêvée est vraiment magique et restera gravé. Jonas de Véricourt
Rien qu’en regardant cette photo, je souris. Vivre cette expérience est une chance, quand on est accompagné d’une équipe comme celle-ci. C’est un travail d’équipe, c’est aussi grâce à Chloé et Manon qu’on a pu en arriver là ! Ce résultat est l’aboutissement de plusieurs années de travail accompagnés par nos coachs, nos parents tout le staff fédéral et nos super poneys ! Ces deux dernières années avec Winnetou étaient vraiment magiques. Le fait de pouvoir finir sur un championnat d’Europe, avoir ce rôle d’ouvreuse que j’ai pris très à cœur et en plus ce titre de vice-championne d’Europe par équipe, je ne suis pas près de l’oublier ! Lilou Ducastaing
Cette photo m’évoque beaucoup de choses ! Une équipe d’amis en or, la fin d’une super saison avec Mamadoue et surtout notre dernière compétition ensemble et à tous les deux puisqu’il est désormais à la retraite. Le rêve d’être en équipe de France poney a été largement atteint. Je suis extrêmement fière de mon poney et de notre couple ! Lisa Gualtieri
Championnats d’Europe de Strzegom : 3 médailles, l’apanage des tricolores !
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Saut d’obstacles
Que de médailles pour Ilona et Callas ! Après l’or décroché à Lamotte-Beuvron, le couple est deux fois décoré de bronze aux championnats d’Europe - ph. Poney As
Le fol été d’Ilona Mezzadri Deux échéances majeures et 4 médailles : qui dit mieux ? Ilona Mezzadri a tout bonnement réalisé une saison complète, marquée par une régularité de métronome aux rênes de sa géniale Callas Rezidal Z. Avec sa complice, elle a réussi bien sûr le pari de conserver sa place de numéro 1 au championnat de France, mais plus encore, de rentrer dans le Top 3 des meilleurs couples européens lors de l’échéance de Strzegom. Les victoires, la cavalière des Ecuries de la Clémenterie les collectionne et non pas que sur les Grands Prix du circuit national. Cet été, Ilona Mezzadri a réussi un sacré défi avec son extraordinaire jument Belge Callas Rezidal Z : s’imposer pour la deuxième fois consécutive sur le difficile championnat de France As Poney Elite Excellence. Elle a pu ainsi rejoindre le groupe restreint des cavaliers deux fois médaillés d’or lors de cette échéance, après Simon Delestre (Panama du Cassou) en 1994 et 1995, Adeline Lemens (Martinique) en 2000 et 2001, Julia Dallamano (Black Devil) en 2005 et 2006 et Baptiste Lecomte (Jimmerdor de Florys SL)
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en 2008 et 2009. Ce succès est encore plus incroyable pour la jeune fille âgée de 15 ans qu’il fut le second de la journée, après celui glané, avec la manière (seule quadruple sans-faute), dans le Petit Grand Prix avec sa seconde cartouche Ken van Orchid. Deux Marseillaises cette fois, venant confirmer ses deux médailles de 2018 (or avec Callas, argent avec Ken) et son rôle de pilier au sein de l’équipe de France. Encore plus dur peut-être : en pleine confiance, empocher deux médailles aux championnats d’Europe à Strzegom était un objectif réalisable… Pari ô combien gagné !
« Pour ces championnats d’Europe, nous avions fait une saison différente de l’an passé : moins de concours nationaux et plus d’entraînements pour être capables d’enchaîner des parcours réguliers et sansfaute. Lamotte-Beuvron était le « premier essai » et Callas a répondu parfaitement en alignant 4 parcours sans la moindre pénalité. Ensuite, elle a eu un bon moment de repos pour revenir en forme et nous avons entamé le même mode d’entrainement en alternant préparation physique et cardio, ballade, séance sur le plat et gymnastique », nous indique la championne. L’équipe de France, en tête avant l’épreuve par équipe en deux manches du vendredi, s’est accrochée. Et même si les insatiables Irlandais et Britanniques, très (trop) forts, se sont emparés des deux premières places, le quatuor tricolore a récolté le bronze après un barrage face aux allemands. « Lorsqu’on a appris qu’on était sur le podium c’était incroyable : beaucoup de joies, des larmes comme on peut le voir sur les photos, sur
ph. Poney As
le podium avec Olivier », poursuit-elle. Ilona, bien placée avant la finale individuelle, partait donc sur celle-ci avec un score de 4 points : un total qu’elle conserva à l’issue des deux derniers rounds du dimanche après-midi. « Juste avant de partir sur mon barrage, on a su que j’étais « au pire troisième » et lorsque que je suis montée seule sur le podium, c’était vraiment impressionnant ! ». Un moment unique savouré avec Eric Denarnaud, son coach et ses parents émus aux larmes. Après sa mésaventure aux championnats d’Europe de Bishop Burton en 2018 – une chute sur la deuxième manche de la Coupe des nations l’ayant privée de finale individuelle – ces deux podiums en Pologne signent une belle revanche. Mais pour notre championne : « une revanche oui, mais qu’en partie car je n’y pensais pas du tout là-bas. J’avais mon objectif en tête : penser à chaque manche séparément, faire sans-faute et m’occuper de Callas ».
Le fol été d’Ilona Mezzadri
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TDA et Super As
Avant la période de confinement liée au Covid-19, plusieurs couples entamaient le milieu de saison sous les meilleurs auspices. De gauche à droite : Louise Perrin (Taleyrac), Cassandra Rouxel (Under Cover Fast) et Ilona Mezzadri (Callas Rezidal Z) - ph. Marine Delie
TDA et Super As : les couples en forme Eclairés, en pleine maturité ou moins expérimentés, les compétitions organisées de septembre à début mars ont été l’occasion d’observer des trios de tête de tous profils. Faisons le point en parcourant l’ensemble des Grands Prix Super As ou compétitions importantes des trois disciplines olympiques.
Concours Complet Renouvellement de cavaliers pour Emmanuel Quittet, le sélectionneur national de Concours Complet. Hormis Chloé Gualtieri, bientôt 15 ans, classée 9e en individuel des derniers championnats d’Europe avec son excellent Virtuose Teakitina (Wpb, Teake It Easy SL, Poet x Isgard, Trak), l’équipe doit se reconstruire. A noter que Manon Marin, à qui il restait une année sur le circuit FEI, s’est séparée de son européenne Urgence de Bel’Air après avoir signé un ultime podium en Tournée des As (3e du Grand Prix
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de Cornillon Confoux début février). La fille d’Aron N SL va désormais évoluer sous la selle de Loukas Peillon, un jeune cavalier déjà présent sur le circuit Grand Prix l’an passé aux rênes de Sage de Conquet. Après l’annulation du Grand Prix de Pompadour qui aurait compté une petite trentaine de binômes engagés, le Grand Prix de Fontainebleau (9 et 10 novembre) est finalement la référence actuelle depuis la rentrée avec 21 couples observés. Louise Perrin et son fidèle Taleyrac (Onc) y ont mené la danse (- 27,1). En tête dès le Dressage (comme sur le CCIP2* d’Ardingly, an-
Zoé Ballot et Voltair de Lalande - ph. Marine Delie
Eslan a lui aussi effectué une bonne opération avec son nouveau poney, Winnetou, vice-champion d’Europe par équipe à Strzegom. Il signe une quatrième place et devance Clara Jullien et Amul Solo Bangor habitués des Grands Prix depuis l’an passé. Leurs 8 points sur le test d’obstacles les ont privés de la victoire.
Dressage
Carla Nahra et Nibelungenstern - ph. Marine Delie
nulé pour cause de tempête), ils ont réussi à conserver leurs points initiaux et réalisent une très bonne prestation. Performant sur les deux autres tests, le couple doit encore se roder sur l’épreuve de fond pour pouvoir accéder à des accessits réguliers. Chloé Gualtieri est 2e avec Virtuose Teakitina, en embuscade, également double sansfaute. Engagée à Cornillon, l’amazone a dû néanmoins déclarer forfait pour une suspicion de blessure de son poney ; une prudence qui prévaut lorsqu’il y a un doute, même si le poney n’a en définitive eu aucun mal. De la même écurie MC Sporteam, Zoé Ballot (13 ans) et le double médaillé aux championnats d’Europe de 2017 Voltair de Lalande (Pfs, Quoutsou x Titan du Mougard) ont fait preuve d’une belle régularité et s’affirment : après avoir remporté le Grand Prix de Moulins fin octobre devant Jade Sadet (Thaisse de Lauziere) et celui de Jardy en mai, ils signent une troisième place à Fontainebleau sans commettre de faute sur le cross et l’hippique. Respectivement quatrième et cinquième, Emilie Ferret (Victoire de Mons, -38) et Carla Nahra (Nibelungenstern, -39,3) ont également opéré une belle remontée. Deux compétitions se sont tenues début 2020, à Cornillon Confoux, puis à SaintMars-d’Outillé. L’édition du Sud s’est soldée par la belle victoire d’un nouveau couple à ce niveau : Maé Rinaldi et Boston du Verdon (lire leur portrait page 32). Pour son premier Grand Prix, le tandem n’a pas éprouvé la moindre difficulté et devance Alizée Bourguet (White Lightning’s Grevenr) et Manon (Urgence). Dans la Sarthe, Carla Nahra et l’ex cartouche de l’équipe allemande Nibelungenstern (Drp, Nibelungenheld x Amigo Valeur, Wb) ont pris les devants. Fort de son succès sur le CCIP italien de Pallare, puis de son sacre lors des championnats de France As Poney 1 et sa 5e place dans le Grand Prix de Fontainebleau, le binôme confirme sa série de bonnes performances. A suivre ! Également double sans faute cross / hippique, Léa Dardillac (Chayana d’Etoile) et Mathieu Cuomo (Celeste du Montier) ont glané de précieux points et montent sur le podium. Valentin Quittet
Depuis la rentrée, le tout petit groupe de cavaliers engagés en Grand Prix de Dressage est bien jeune en expérience. Tous doivent s’endurcir pour espérer être réguliers et passer le cap du 68%, note souhaitée par Muriel Leonardi. Ce score est aussi plus ou moins vecteur d’une entrée en Kür de CDIP, bien que pour les compétitions dotées d’un plateau de qualité, celui-ci dépasse allègrement le 70%. Après le départ des quatre couples alignés l’an passé aux championnats d’Europe de Strzegom, la sélectionneuse des Bleuets doit composer cette saison avec une équipe totalement renouvelée. Cassandra Rouxel (lire son interview page 36) en selle sur Under Cover Fast (étalon Pfs, Latimer, Trak x Cansas, Drp), sur le circuit depuis 2018, est aujourd’hui la plus avertie. Elle gagne la Tournée des As du Mans le 19 janvier en étant gratifiée d’un score de 68,92%, puis se qualifie pour la Kür du CDIP Sarthois (18e, 66,667%) après avoir signé une prestation à 67,88%. Cet international était également couru par Charlotte Monteilhet et Dinky Toy vh Bloemenhof, un tandem ayant récolté des notes entre 65 et 65,80%. Toujours au Mans, la TDA de février courue en parallèle du CDIP a mis en exergue Blanche Carre Pistollet et son appliqué Dazzling Kid d’Herbord (Aes, Oscar la Chevalerie, Pfs x Flatteur, Wtc), poney qui rappelons-le, avait été sacré champion des 6 ans lors de la Grande Semaine de Saumur. Ce couple prometteur, auteur d’un score général de 68,37%, damait alors le pion à Valentine Bineau, petite puce âgée de seulement 11 ans pouvant compter sur le maitre d’école Osbourne (Drp, Othello x Benetton S). La paire avait d’ailleurs mis à son
Valentin Bineau et Osbourne - ph. Les Garennes
actif l’étape Sarthoise d’octobre (69,29%) et avait devancé d’un point Sarah Planchet et Champomy (Drp, FS Champion de Luxe x Dein Freund), les gagnants de l’étape de Nice du 1er mars. Laure Billy Beaute et l’européen Robinson ont pris deux fois la troisième place, notés aux alentours des 67%. Gratifiée respectivement de 70,83% et 68,70% Layla Schmid, cavalière de l’équipe Suisse aux derniers championnats d’Europe, a remporté le Grand Prix de Cluny du mois de septembre avec Ashen Dew Drop (Csb, Dornik B, Drp x Pavarotti, Oes), puis celui du Mans organisé en mars en
TDA et Super As : les couples en forme
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TDA et Super As Bordeaux (4 points dans le Grand Prix) et Montpellier où elle s’offre un doublé.
Lola Brionne et Clémentine - ph. Poney As
selle sur sa nouvelle cartouche Night Life. Cette dernière compétition avant le confinement a permis à Ana Tesson et Romane Bongibault de prendre la mesure de leur progression avec leurs nouveaux poneys Butterfly Dew Drop et Swyn Barrade, soit les deux derniers champions de France dans la catégorie As Excellence.
Saut d’obstacles Pour Olivier Bost, l’équipe de 2019 est toujours en marche. Les cinq couples alignés lors de l’échéance polonaise ont encore l’âge de concourir cette année et si Ilona, Romane, Emma et Pauline sont ou seront âgées de 16 ans cette saison, Jeanne, elle, pourra poursuivre sur le circuit Poney en 2021. Bien évidemment, ces cavalières et leurs poneys font partie des « piliers » actuels. Ilona Mezzadri (lire page 18) et Callas Rezidal Z (Z, Campione, Holst x Caletto, Holst) ont repris la compétition au mois de décembre lors du CSIP du Mans qu’elles ont remporté. S’en sont suivis une victoire sur la Tournée des As de Saint-Lô, une autre dans la vitesse de la Super As de Bordeaux (un Grand Prix bouclé à 4 points) et un doublé vitesse/As Excellence à Bonneval. Bref, tout va pour le mieux pour la double championne de France et sa grisette ! Romane Orhant et l’étalon Quabar des Monceaux (Pfs, Nabor SL, Drp x Rosire, Sf) ont quant à eux préparé la finale du Jumping Ponies Trophy (PJT) de Mechelen de fin décembre en se rendant sur l’étape de Lyon (4 points dans le Grand Prix), puis sur le premier CSIP du Pony Masters de Paris où ils ont réalisé un double sans-faute dans le Grand Prix, classés 3e. Emma Méric et Venise des Islots (Pfs, Balthazar, Han x Alfa van de Fluithoek, Co) ont-elles aussi enchainé les bonnes performances : une victoire dans l’épreuve majeure de la TDA de Muret, deux classements au CSIP PJT de Lyon, une 9e place dans la finale de Mechelen…
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Comme les années précédentes, Sligo de Mormal (Co, Don Juan V x Banagher Magee), le complice de Pauline Scalabre, a été préservé cet hiver. Le couple a toutefois signé la pole position dans le Grand Prix de Payns, puis a remporté la vitesse de la Super As de Paris (8 points dans le Grand Prix) avant de s’élancer sur le Jumping de Bordeaux. Pour le circuit hivernal, Jeanne Hirel a quant à elle privilégié sa seconde cartouche Vedouz de Nestin (Oc, Imperial du Blin, Co x O Malley, Sf), laissant son européenne Armene du Costilg (Pfs, Roudoudou d’Hurl’Vent x Sweet Williams, Nf) se reposer. Avec lui, la Toulousaine a remporté, coup sur coup, les épreuves phares des TDA de Vendres, Rodez, Barbizon et le Grand Prix international de Paris organisé lors des Longines Masters, puis l’As Excellence de Saint-Orens-de-Gameville début mars ! Armene a de son côté pris le départ du Grand Prix national de Saint-Gély à la mi-décembre, puis a enchainé les bonnes prestations à Pitray, Chazey-sur-Ain (2e),
Le réservoir de jeunes talents dans la discipline du CSO s’étend au-delà des cinq amazones citées précédemment. Evoquons ainsi les sept autres pilotes conviés au stage fédéral les 3 et 4 janvier à LamotteBeuvron, à surveiller de près également : Junie Buisson (lire page 24) / Vertige de Bélébat (Pfs, Zodiak SL, Nrps x Selim de Siam), Marion Salomé / Amgoon de Bernières (Pfs, Kantje’s Ronaldo SL, Nf x Linaro SL, Drp), Anna Szarzewski (lire page 25), Vaughann de Vuzit (Co, Dexter Leam Pondi x Moyglare Bruff), Zoé Wellenreiter / Amour de Fougnard (Pfs, Rambo SL, Nf x Linaro SL, Drp), Mathis Vallat / Udix d’Isky (Pfs, Dexter Leam Pondi, Co x Kantje’s Ronaldo SL, Nf), Nohlan Vallat / Urlevent d’Hurl’Vent (Pfs, Millefeux des Sureaux x Leadership, Co) et Lola Brionne / Clémentine (Oc, Mozart de Beny, Sf x Jocker des Nouettes, Pfs). Cette dernière, sélectionnée pour les championnats d’Europe, mais finalement remplacée à la suite de la blessure de son tout bon Valiant des Charmes lors d’une épreuve d’entrainement réunissant les présélectionnés à Macon en juillet dernier - continue de s’affirmer, mais cette fois, avec sa jeune ponette de 8 ans. A son palmarès : une victoire dans le Grand Prix du CSIP du Mans en octobre et sur la TDA de Lherm, de bons parcours sur la Super As de Lyon, un succès à Bordeaux (double 0) et un nouveau clear round (2e) dans l’épreuve phare de la TDA de Montpellier ! Enfin, il faudra bien sûr compter sur Emma Koltz / Baluche de la Bauche (Pfs, Jimmerdor de Florys SL x Hadj A, Aa), Louise Sadran / United des Islots (Pfs, Helios de la Cour II, Sfa x Banagher Magee, Co), Agathe Masquelier / Alia des Cosses (Pfs, Royal Aronn du Vassal x Un Atout d’Angrie) ou encore Lou-Mai Flipo / Qopper Der Lenn (Pfs, Kantje’s Ronaldo SL, Nf x Kalem, Ar).
Mathis Vallat et Udix d’Isky - ph. Poney As
TDA et Super As : les couples en forme
Saut d’obstacles
ph. Judith’s Art
10 questions à Junie Buisson Junie Buisson, bientôt 14 ans, montre de plus en plus de régularité sur le circuit Grand Prix de CSO aux rênes de Vertige de Bélébat (Pfs, par Zodiak SL, Nrps). Gagnante, de très belle manière, du Grand Prix du CSIP de Fontainebleau l’an passé, la talentueuse Normande a réédité sur l’épreuve phare du CSIP du Mans et sur les Grands Prix As Excellence de Canteleu et de Dreux tout en se classant 2e des étapes de Deauville et de Saint-Lô. Junie monte ses poneys chez elle puisque ses parents ont désormais un haras à Deauville après avoir tenu un centre équestre en région parisienne. Elle s’entraine également avec Claude Castex. Ton meilleur et pire souvenir en tant que cavalière ? Junie Buisson : Mon meilleur souvenir est je pense à Fontainebleau lorsque j’ai gagné le Grand Prix Classic car je ne m’y attendais pas du tout, c’était mes débuts en Grand Prix. J’ai aussi et surtout adoré mes années Shetlands ! Je n’ai pas vraiment de mauvais souvenir sauf peut-être au Sologn’Pony où dans l’As Excellence, Vertige a fait un tour parfait mais il n’a pas voulu s’approcher du dernier car il a vu le petit train au loin ! Ton meilleur parcours jusqu’à ce jour ? JB : J’ai bien aimé mon parcours dans l’As Excellence et le barrage de Canteleu, le poney était parfait ! Il n‘a pas touché une barre du week-end. Quels sont les points techniques que tu as amélioré avec Vertige depuis tes dé-
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buts avec lui ? JB : Je pense qu’on a amélioré le fait qu’il m’écoute en parcours car au début il n’était pas rare que j’enlève des foulées. On l’a aussi pas mal désensibilisé à l’environnement ! A quoi pense une jeune fille de ton âge après avoir suivi les stages fédéraux avec des intervenants de renom ? JB : C’était une grande chance pour moi d’avoir pu participer aux stages qui étaient très intéressants et cela donne vraiment envie d’atteindre le plus haut niveau ! Le meilleur conseil reçu et que tu retiens encore ? JB : L’importance de l’action de mes mains et d’aller avec son cheval et non contre, même si j’ai encore un peu tendance à les ramener vers moi !
Un rituel avant chaque épreuve ? JB : Non, je n’ai pas vraiment de rituel. J’aime bien regarder quelques tours avant de passer et je refais mon parcours dans ma tête avant de rentrer en piste. Quel cavalier admires-tu le plus ? JB : Steve Guerdat pour sa régularité avec tous ses chevaux ce qui en fait le numéro un mondial. Supposons que tu sois sur une finale tournante ; quels sont les 3 poneys que tu aimerais monter ? JB : Pour ses moyens, sa force, son sang et son courage, Armene a je pense toutes les qualités d’un poney de haut niveau !! Vaughann pour ses moyens hors normes et les sensations qu’on doit avoir sur les sauts ! Et Quabar car c’est l’incontournable !!! Quelle piste aimerais-tu monter au moins une fois dans ta vie ? JB : J’aimerai bien monter sur le Grand Parquet car c’est un des rares concours encore sur herbe et il doit être très intéressant à monter techniquement. Ton rêve le plus fou en tant que cavalière ? JB : Mon rêve serait d’aller un jour aux championnats d’Europe !
10 questions à Junie Buisson
Lyon, Stuttgart, Paris, Mechelen : depuis le Grand Prix As Excellence de Barbizon, Anna Szarzewski et Vaughann de Vuzit ne cessent d’enchaîner les bonnes performances - ph. Marine Delie
Anna Szarzewski : le sport dans les gènes En haut de l’affiche depuis la rentrée de septembre, elle a indubitablement marqué les esprits. Toute jeune, 12 ans seulement et encore de petite taille, cette élève « fabriquée » par Jean-Luc Vernon a tout bonnement signé la meilleure performance tricolore lors de la finale du Jumping Ponies’ Trophy de Mechelen : 5e, après avoir été en tête jusqu’à la dernière manche ! Son nom rappelle bien sûr son lien de parenté avec Dimitri, son père, charismatique talonneur des Bleus. Il est aussi lié aujourd’hui au fabuleux Vaughann de Vuzit. « Le sport dans les gènes », tel est le portrait consacré à la relève de l’équipe de France : Anna Szarzewski. La jeune et espiègle blondinette a attrapé le virus grâce à sa maman, Florence, cavalière évoluant à l’époque sur des compétitions à 1,30 m. Elle débute alors avec son premier Shetland, puis ses parents lui achètent un poney B. Anna se souvient : « C’était déjà du sérieux, j’adorais monter, et lorsque j’ai eu mon deuxième poney, je suis sortie sur des épreuves Poney 1 pendant 1 an ». Le crack Vaughann de Vuzit, aujourd’hui célèbre fils de Dexter Leam Pondi, arrive dans ses écuries au cours de l’été 2015. Agée de 8 ans, lui en avait 6 ! Le grisou venait de boucler
ses années d’apprentissage sur le circuit du Cycle Classique et de s’octroyer un titre de champion des 5 ans et de vice-champion des 6 ans D. Monté par la cavalière professionnelle Pomme Cilote, Vaughann avait fait sensation : beaucoup de respect, de force, d’application, d’envie d’aller sur les barres ; tous les voyants étaient au vert pour le revoir un jour sur de belles épreuves avec un enfant. Florence Szarzewski et la Bretonne Stéphanie le Marec, son éleveuse et ancienne propriétaire, sont d’ailleurs restées en contact : « nous avons toujours des
liens et elle est même venue me voir à Bordeaux. Avec Pomme, c’est pareil. Lorsque j’étais petite, après chaque concours je l’appelais pour lui debriefer mon tour. Elle me donnait des conseils et j’allais souvent en stage chez elle. Pomme connait parfaitement Vaughann ! ».
Aussi complice avec son poney qu’avec son coach « Une amie de ma maman le suivait depuis qu’il était tout petit. Nous, nous ne le connaissions pas, mais elle nous a dit qu’il était vraiment bon ». Anna part essayer Vaughann chez Pomme et s’entend tout de suite avec lui. L’affaire est conclue ! Les liens entre la petite fille et le poney Connemara deviennent vite flagrants. Anna se rappelle qu’à l’arrivée à son Club Hippique des Etangs de Meudon où elle est licenciée – structure dirigée par Jean-Luc Vernon située à une dizaine de kilomètres de Bou-
Anna Szarzewski : le sport dans les gènes
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Saut d’obstacles logne-Billancourt où elle réside – elle ne le montait pas. « C’est le fils de mon coach qui le travaillait et Vaughann n’arrêtait pas de se mettre debout, il était un peu fou ! Quand je l’ai monté, il s’est montré super calme, comme s’il voulait me protéger. Lorsque je me suis cassé le bras il y a 2 ans, un autre cavalier a pris le relai, et il a recommencé ! Il est vraiment particulier car il y a des gens avec qui il n’accroche pas. Heureusement qu’avec nous, il n’est pas comme ça ! ». Voilà un trait de caractère du champion : il a ses têtes ! Autres particularités ? « Il est très gentil et adorable au boxe, même s’il peut parfois se montrer un peu grincheux ou un peu mou au paddock des concours. Mais quand j’arrive sur la piste, il se métamorphose, ce n’est plus le même. Il adore ça ! ». En effet, Vaughann fait preuve d’un mental extraordinaire qui lui permet de sauver les petites fautes de sa jeune pilote en enlevant ou retapant une foulée s’il le faut, une qualité qui s’associe volontiers à son sens inné de l’obstacle, son style très rangé et ses très gros moyens. Le fils du légendaire Dexter a beaucoup d’atouts auxquels on ajoutera bien volontiers sa souche maternelle puisqu’il est un rejeton de la célèbre poulinière Voter ar Crano (fille de Moyglare Bruff et d’Ard Lady Bay), indissociable de l’élevage Ar Crano du comte de Bougain-
ville. Vaughann est donc un frère utérin des poneys de Grand Prix de CSO Friol Ar Crano, Omega d’Avel, Tygann de Vuzit et du performer en Grand Prix de CCE Emganner Ar Crano. Si enfant et poney ont tissé des liens forts, il en est de même entre l’élève et l’entraineur. Anna a découvert la structure équestre de Meudon grâce à Camille Favrot (championne de France As Poney Elite Excellence en 2017 avec l’étalon Uhelem de Seille, ndlr) dont le petit frère est le meilleur ami d’Hugo, le frère d’Anna. En allant la voir monter, « j’ai dit à maman que je voulais venir ici. J’ai donc suivi des cours au club avec mon petit poney. Jean-Luc m’a repérée et il m’a dit un jour de venir dans son cours. Voilà comment ça a commencé ! J’ai toujours monté avec lui. Aujourd’hui, c’est plus qu’un coach, je le considère un peu comme mon grand-père. Je ne me vois pas faire tout ce que je fais sans lui. Si j’en suis là, c’est grâce à lui. Avec maman, ce sont aussi de très bons amis ». Techniquement, parmi les défauts relevés par son coach, Anna souligne « mon dos que je mettais en arrière et mes poignets. Mes pouces n’étaient pas vers le ciel, mais tournés comme si j’étais sur une moto. Il a beaucoup insisté là-dessus et sur le fait que je regarde souvent par terre. Il me donne beaucoup de conseils et fait tout pour que je sois presque parfaite et qu’on n’ai rien à me reprocher. Il veut que je sois un exemple ». Entre les deux derniers stages fédéraux (le premier réunissait 12 cavaliers en janvier et le second 5 en février), Henk Nooren et Bertrand Poisson ont constaté une belle progression. Le but étant « que je ne fasse plus d’erreur en parcours. Je n’ai pas besoin de me coucher en arrière pour reprendre mon poney, juste avec mon bassin, je dois y arriver ».
De longs mois de doute
ph. Poney As
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Janvier 2018 est une date importe pour Anna et Vaughann puisqu’ils s’élancent tous deux sur leur premier Grand Prix à Saint-Lô. « J’avais
10 ans. J’étais impressionné car il y a une réelle différence entre l’As 1 et l’As Elite, même si ce n’était que l’épreuve de vitesse. Avec le stress, j’ai perdu un peu tous mes moyens, ça ne s’est pas passé comme je l’aurai souhaité : je fais 12 points dont un stop alors qu’avec Vaughann ça ne m’étais jamais arrivé ! ». Après ce plongeon dans le grand bain, le Connemara ne reprendra la compétition qu’en septembre. La raison ? « On a découvert qu’il avait un champignon de castration, depuis ses 2 ans donc. Un jour, Vaughann ne marchait plus. Il est parti à la clinique vétérinaire le lendemain, mais je n’étais pas au courant. Là, il s’est fait opérer une première fois et le vétérinaire à découvert ce champignon. Sur les radios, personne n’avait rien vu, pas plus qu’à la visite d’achat. Il a eu une deuxième opération et c’est à ce moment-là que l’on m’en a parlé. Nous ne pouvions pas le laisser comme ça après tout ce qu’il avait fait pour nous. On se devait de l’opérer et de s’occuper de lui comme il le mérite. Mais, nous ne savions pas s’il allait se réveiller… », confie Anna. Fort heureusement, l’opération fut une réussite et Vaughann a progressivement repris possession de ses moyens. Il a fallu néanmoins faire preuve de patience : « Il déprimait un peu car il était tout seul, alors il est vite revenu aux écuries. Il ne pouvait pas sortir du boxe, il y était même attaché. Nous passions là encore tous les jours pour qu’il reprenne du moral. Ensuite, il a eu une période de récupération assez lente et j’ai pu le remonter en suivant un protocole précis : 40 minutes de pas uniquement, puis 20 de pas et 10 de trot pendant des semaines, puis 20 de pas, 18 de trot et 5 de galop », et ce durant 8 mois. L’équipe de la cavalière est restée bien perplexe quand au fait que le champion puisse resauter, estimant aussi son avenir sportif plus qu’incertain : « j’ai retrouvé mes sensations immédiatement lorsqu’on a pu resauter une barre. On avait remarqué qu’il se décalait beaucoup à droite, et maintenant, il saute droit. C’était sans doute lié à sa maladie. En tout cas, il n’a pas changé sa manière de sauter, toujours aussi fantastique ! ».
Barbizon, Lyon, Stuttgart et Mechelen : que de paliers franchis ! Ils leur ont fallu une petite saison seulement pour se mettre au niveau des difficultés de l’As Elite et se qualifier pour le championnat de France Petit Grand Prix, « en demiteinte », comme l’analyse l’amazone. Puis, à leur retour en compétition, à Barbizon en octobre dernier, ils franchissent un cap : l’As Excellence. Avec brio et facilité ! « A Lamotte-Beuvron, je ne sais pas ce qui s’est passé dans ma tête, mais je n’ai pas monté comme d’habitude. Je pensais trop à intégrer la finale, à être sur le podium. Résultat, j’avais 21 points avant la finale du lundi…
Comme je ne pouvais plus rien espérer, de la finale de Mechej’ai monté normalement mon dernier tour len, j’aurai tout de suite et je suis sortie sans-faute. J’en ai tiré des signé ! ». L’international leçons : il est impossible de progresser et de de Stuttgart, qui a démonter de plus gros parcours en réagissant bouché sur cette finale, comme ça ! A Barbizon : j’ai eu un déclic, un n’était pas prévu dans vrai déclenchement. Depuis, je réagi difféson programme initial, remment, j’ai changé, je fais moins d’erreurs c’est donc étape après et je suis beaucoup plus régulière ». Le tanétape que la cavalière a dem de choc termine 2e de l’épreuve phare abordé ces échéances de Barbizon, puis réalise d’excellents parhivernales, celles-ci cours sur la Super As de Lyon qui leur vaut se révélant être une une sélection pour le CSIP de Stuttgart. Une immense expérience compétition de renom pour la jeune fille, et pour elle. Olivier Bost, qui ne l’empêche pas de montrer de quoi le sélectionneur natioelle est capable : un classement le premier nal, a pu voir de quoi jour et un Grand Prix bouclé à 4 points de était capable le couple pénalités ! « En plus, nous n’étions que et a commencé à le deux françaises à avoir la chance d’y aller forger, l’endurcir, pour (avec Ilona Mezzadri, ndlr). C’était vraila compétition de très ment mon premier gros concours et il y haut niveau en vue des avait quelques-uns des meilleurs cavaliers prochaines grosses d’Europe ! J’étais impressionnée, mais en échéances. même temps, je savais que j’étais capable de le faire ». Ses quelques points glanés Après une reprise fin sur cette étape lui permettent, en définitive, janvier conclue par une de se qualifier pour la prestigieuse finale de victoire dans la vitesse Mechelen en Belgique. Classée 26e du clasde la Tournée des As sement général, 6 cavaliers se sont désistés de Saint-Lô et deux et Anna fut rattrapée. Et comme le destin fait tours à 4 points sur la bien les choses, c’est sur cette échéance Super As du Jumping qu’elle se fit par-dessus-tout remarquer. de Bordeaux, Anna, De sa victoire dans la chasse à son avant comme tous les autres ph. Poney As dernier parcours, la française a tenu la tête ! cavaliers, a été stoppé « Je retiens particulièrement la première en plein envol. Demanche de la finale du dimanche : Vaughann puis la fin mars, toutes a super bien sauté, les compétitions ont J’attends avec mes places étaient été annulées en raison bonnes, vraiment c’est de l’épidémie du Coimpatience ma première l’un de mes meilleurs vid-19. La petite amasélection en CSIOP ! parcours de toute ma zone nous avait avoué saison de Grand Prix ! avec un engouement Je savais que j’étais lancinant : « si je suis en concurrence avec sélectionnée pour le Rhys (Rhys Williams, le cavalier gagnant de CSIOP d’Opglabbeek, c’est vraiment le cette édition avec K-Little Hero d’18, ndlr) et plus gros cap de toute ma vie que je vais que si je faisais sans-faute sur la deuxième franchir ! A Mechelen, même si je représenmanche, je gagnais ou j’étais 2e. Mais là, tais la France, je n’avais pas le coq ou le je ne me suis pas assez concentrée sur tapis de l’équipe de France. En fait, j’ai vrail’essentiel et me suis un peu perdue dans ment hâte de courir mon premier CSIOP : mes mouvements : je fais deux fautes dues ça serait vraiment exceptionnel d’être avec en partie au stress je pense. J’étais un peu l’équipe, de connaitre cette cohésion, de se angoissée, mais à la fois je ne voyais pas soutenir, d’avoir cette pression pour l’autre, pourquoi je ne pourrais pas refaire pareil et de gagner ensemble ! ». Ce n’est que puisque les deux manches étaient quasi partie remise assurément. identiques. Je savais que tout reposait sur moi, que j’étais la dernière chance française Un papa international de à pouvoir monter sur le podium. Il y a une faute flagrante : je lance trop dans une ligne, rugby et un frère espoir alors que sur la manche d’avant je savais qu’il fallait reprendre, du coup mon poney fait un petit pied, se tord, essaye de sauter Dans la famille Szarzewski, seule Florence mais n’y arrive pas. La faute d’avant est une et Anna pratiquent l’équitation. Pour le grand touchette : je tourne un peu court et il saute public, ce nom de famille est évidemment un peu à plat. Disons qu’il y a une faute que relié au rubgy. Son papa Dimitri, grand talonje mérite vraiment et une autre à moitié », se neur du Stade Français, puis du Racing 92, rappelle-t-elle amusée. pilier de l’équipe de France (vice-champion Déçue sur le moment, Anna s’est rapidedu Monde en 2011, gagnant à trois reprises ment imaginée quelques semaines plus du Tournoi des Six Nations) est évidemment tôt : « si on m’avait dit que j’allais être 5e très connu. Cette passion pour son sport, il
le partage avec son fils Hugo, le grand frère d’Anna âgé de 16 ans. La cavalière nous confie : « Hugo est très bon, et sans vouloir le vanter, c’est le meilleur de sa catégorie ! Il est parti en Nouvelle-Zélande pendant 8 mois pour apprendre une autre manière de jouer au rugby et quand il reviendra, s’il est encore plus fort, il pourra intégrer l’équipe de France Junior ». Dimitri n’est pas cavalier, bien plus que cela, « il n’a jamais accroché avec l’équitation ! ». Ce qui ne l’empêche pas, avec sa casquette d’ancien très grand sportif, de supporter sa fille et de l’aider sur l’aspect mental : « il m’apporte énormément. Il analyse plein de choses comme s’il maitrisait parfaitement mon sport. C’en est même étonnant car il n’y connaît rien en équitation ! Il m’aide beaucoup sur mon mental et ma respiration. Il me dit : « Il faut avoir du stress, car sans stress, on n’est pas motivé, mais pas de trop non plus car on se met de la pression et ce n’est pas bon », c’est un peu mon coach mental ! ». Voir des enfants et des poneys sauter 1,30 / 1,35 m impressionne évidemment le rugbyman et « depuis que je suis à haut niveau, il s’y intéresse de plus en plus. Il ne pensait pas que ça allait devenir aussi sérieux pour moi. Au début, il n’était pas forcement d’accord pour investir dans un poney. Il vit aussi une deuxième fois les sélections en équipe nationale avec mon frère et moi. Ça serait vraiment génial si nous pouvions représenter la France tous les deux sur des grosses compétitions ! ».
Anna Szarzewski : le sport dans les gènes
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Anna et Vaughann
Ton piquet de poneys ? Anna Szarzewski : Vaughann de Vuzit et mon second poney Air Force One (Pfs, par Rock’N Roll Semilly). Au début, il m’était confié, puis nous l’avons acheté. On a eu une période un peu difficile tous les deux, mais ça se passe beaucoup mieux et l’objectif était de commencer les Petits Grands Prix avant la propagation du Cornonavirus. Avant le confinement, je devais aussi monter Duchesse de Lalande sur les épreuves des 7 ans de Jardy et du BIP. Tes objectifs de cette année ? AS : Le championnat Petit Grand Prix avec Air Force et l’As Excellence avec Vaughann. Ton mental : chaud ou froid ? AS : Froid en concours. Je pense que c’est mon grand atout. Peu importe ce qui va m’arriver, même si je tombe, ça ne va rien me faire. Je ne suis pas dans le doute. Ton entrainement ? AS : Je monte tous les jours car je suis en 5e dans un collège sport étude et je finis mes cours à 12h45. Ça me permet d’aller monter tous les après-midis, de 15 à 17h. Je monte avec Jean-Luc Vernon et ma coach de dressage Clémence Hamet. Avant un concours, on essaie de ne pas faire sauter Vaughann de la semaine, il n’en a pas besoin. Il ne saute pas beaucoup d’ailleurs. On l’économise car la saison est longue.
Vaughann est-il monté par une autre personne ? AS : Tous les matins, ma maman sort mes poneys chacun leur tour, elle fait une balade dans la forêt. Le péché mignon de Vaughann ? AS : La balnéo depuis cet été. Il y a vraiment des effets béné-
fiques : il se muscle, il est en forme, il a les membres vraiment nickel ; il est en grande forme et encore plus énergique qu’avant ! Je l’ai laissé deux mois après les championnats de France. Dès qu’il y a une pause, il y retourne. C’est à 40 minutes de mes écuries, donc on en profite ! Une sélection pour les championnats d’Europe, tu y penses ? AS : Oui, mais d’un autre côté, je ne m’emballe pas non plus : nous sommes plusieurs à pouvoir y aller et d’autres cavaliers ont plus d’expérience que moi et méritent leur place. Peutêtre en 2021, mais on ne peut pas prédire l’avenir. De mon côté, j’ai fait mon premier Grand Prix As Excellence à Barbizon, ensuite la Super As de Lyon et je suis partie à Stuttgart, puis Mechelen ! Ça peut aller super vite ! Ta « garde rapprochée » aux écuries et en concours ? AS : Mon coach et toutes les personnes qui m’aident notamment ma tatie Anne qui me groome sur tous les concours. Elle apporte le bien être à mes poneys tout comme le soigneur de mes écuries. Mes parents aussi : papa ne vient pas sur beaucoup de concours, mais c’est maman qui m’accompagne. Elle est tout le temps là pour ph. Poney As moi dans les bons et les mauvais moments !
Un passage à cheval programmé ? AS : Dans un avenir proche, oui ! Je vais passer à cheval et faire une transition progressive tout en continuant à monter mes poneys. Ton avenir : cavalière professionnelle ou pas du tout ? AS : J’ai beaucoup réfléchi à ça. Au début je ne voulais pas, mais en fait je ne me vois pas vivre sans monter en concours. Je ne sais pas trop, mais pour le moment, c’est plus oui que non !
Palmarès en quelques lignes 2017 : 3e du championnat de France As Poney 2 D Minime Saison 2018-2019 : 3e du GP As Elite de Rosières-aux-Salines ; 8e du GP As Elite de la Super As de Saint-Lô ; 1er du GP As Elite de la Super As du Mans ; 6e du GP As Elite de la Super As de Jardy ; 5e d’une épreuve du CSIP du BIP de Fontainebleau ; 4e de la vitesse et 7e du GP As Elite de la Super As de Pernay Saison 2019-2020 : 1er d’une épreuve du CSIP de Barbizon et 5e du GP ; 1er de la vitesse et 2e du GP As Excellence de Barbizon ; 3e de la vitesse et du GP As Excellence de la Super As de Lyon ; 5e de la première épreuve du CSIP PJT de Stuttgart et 4 points dans le GP ; 7e du GP du CSIP du Paris Longines Masters ; 5e de la finale du PJT de Mechelen ; 1er de la vitesse et 7e du GP As Excellence de Saint-Lô ; 7e du GP As Excellence de la Super As de Bordeaux...
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Anna Szarzewski : le sport dans les gènes
Marie-René Périé et son élève Jeanne Hirel sur la reconnaissance du Grand Prix du CSIP PJT de Lyon - ph. Poney As
Quand passion rime avec transmission, un art de vivre pour Marie-Reine Perié Coach reconnue et appréciée dans le petit monde de l’équitation française, Marie-Reine Périé a consacré sa vie aux chevaux et à l’enseignement. Sa pédagogie ainsi que son charisme auprès des jeunes cavaliers auront permis l’éclosion au plus haut niveau de certains de ces derniers, à l’image d’Astier Nicolas, champion olympique par équipe et vice-champion en individuel en CCE à Rio. Désireux de mettre en avant cette grande dame aussi talentueuse que réservée, Poney As est allé à sa rencontre afin de vous décrire le portrait d’une personnalité sans aucun doute peu commune Pour Marie-Reine Périé, sa rencontre avec le cheval se fit dès son plus jeune âge à Madagascar, île où elle passa son enfance, sous l’impulsion d’une maman qui aimait les animaux, et plus particulièrement les chevaux. C’est elle qui la fit monter en pre-
mier, lui inoculant ainsi une passion qui allait l’accompagner toute sa vie durant. A ses débuts, sa progression technique comme sa connaissance de l’animal se sont faites de manière « autodidacte » comme MarieReine se plait à le décrire : « j’ai beaucoup
observé les cavaliers militaires monter ainsi que leurs préparations aux compétitions, je mémorisais ce qu’ils faisaient avec leurs chevaux pour ensuite tenter de restituer cela avec les miens. Petit à petit, cette méthode, basée sur la visualisation et la répétition, m’a permis de monter en Complet et à parvenir à participer à des grosses épreuves locales ». Marie-Reine arrive en France à 20 ans et se dirige tout naturellement vers les métiers liés au cheval, convaincue que son itinéraire de vie professionnelle devait se faire à leurs côtés. Sa formation se fit dans la région de Montpellier, une époque où l’apprentissage et des rencontres avec des personnages clés dans sa construction de future enseignante
Quand passion rime avec transmission, un art de vivre pour Marie-Reine Périé
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Saut d’obstacles allaient s’avérer très importants : « les formations pour devenir juge de Dressage m’ont beaucoup appris, elles m’ont permis d’acquérir la technique nécessaire à l’enseignement dans les disciplines de Dressage, CSO et Concours Complet. La rencontre avec Alain Steffan, Conseiller Technique Régional de Midi-Pyrénées durant cette période m’aura été précieuse pour compléter ma formation ». Cependant, si ce cursus technique aura permis à Marie-Reine d’accéder à l’enseignement, son principal atout reste sa passion pour le cheval et surtout la transmission de cette dernière, une sorte de marque de fabrique : « petite déjà, j’aimais guider et m’occuper des autres dans la pratique de l’équitation. J’aime la pédagogie, l’idée de transmettre un savoir qui va permettre de faire progresser les autres ». Cette passion de véhiculer son savoir, elle l’aura essentiellement dirigée vers les enfants, un choix naturel et évident pour elle : « j’aime enseigner aux enfants, ils sont avides d’apprendre, de progresser… mon objectif est de les faire travailler afin qu’ils deviennent forts, qu’ils deviennent les meilleurs. Pour cela, ma ligne de conduite est toujours la même, quand j’enseigne, si cela ne fonctionne pas, je me remets en question, je reprends les fondamentaux de mon enseignement afin de le rendre plus compréhensible pour mes élèves ». Un mode d’apprentissage qui nécessite selon elle tout un travail d’observation, de patience et d’attention, aussi bien envers l’élève que le cheval : « mon travail démarre dès le matin, j’observe les poneys comme les chevaux en considérant leurs brillants, leurs démarches ainsi que leurs attitudes, des indices révélateurs de leur moral. J’ac-
Dernières indications données à Jeanne Hirel et Armene du Costilg juste avant la première manche des championnats d’Europe de Strzegom. Marie-Reine est à côté d’Olivier Bost (ci-dessus) et du papa de son élève (ci-dessous) – ph. Poney As
corde une grande importance au travail des poneys en liberté car il facilite leur apprentissage. La préparation des jeunes chevaux et faire progresser les chevaux de Club afin de les rendre les plus compétitifs possible me motivent particulièrement. C’est de ce travail en amont que découleront les bons résultats lors des futures épreuves. Pour ce qui est de mes élèves, j’aime les faire démarrer avec un jeune poney, qu’ils grandissent ensemble et qu’au fil du temps un couple se construise afin de l’emmener le plus loin possible, sans brûler les étapes ». Une méthode qui nécessite un esprit très analytique, mais aussi, et peut être surtout, une compréhension profonde aussi bien de l’humain que de l’animal pour arriver à obtenir l’adhésion des deux membres du binôme, une chose pas toujours aisée en fonction des caractères, mais une problématique qu’elle semble apprécier à l’écouter : « j’admire les caractéristiques particulières de chacun de mes élèves, j’adore les plus rebelles et les caractères bien trempés, je vis ma passion de la compétition au travers d’eux ». Pour cette femme infatigable qui a toujours était entourée d’enfants, chacun d’eux lui aura apporté du bonheur et elle n’aura eu de cesse que de les faire progresser dans l’atteinte de leurs objectifs respectifs, tout en respectant leurs personnalités propres. Des personnalités dont certaines l’ont peutêtre marquée un peu plus que d’autres même si tous à ses yeux lui auront apporté autant qu’elle leur aura donné : « sans par-
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ler forcément des résultats, je dirais que j’ai apprécié la gentillesse de Thomas Carlile, la patience, la persévérance et le respect des poneys de Pia et Liloï Lourde Rocheblave, tout comme le sang-froid de Jeanne Hirel avec qui je passe beaucoup de temps depuis qu’elle a 4 ans, la reine du chronomètre et du tracé au barrage. Je citerai aussi Astier Nicolas, qui a toute mon admiration pour son talent sur le cross. Aujourd’hui, avec du recul, je suis heureuse d’avoir su le convaincre et non le contraindre ». Convaincre sans contraindre… Sans doute ce qui définirait le mieux Marie-Reine Périé lorsque l’on considère sa carrière comme sa personnalité. Aujourd’hui confinée comme tous, elle attend, patiemment, convaincue qu’il lui reste encore beaucoup à accomplir comme à donner : « je continue à y croire, comme au tout début ! ».
La discrète toute en confiance… Pour Hortense Lourde Rocheblave, dont les filles Pia et Liloï ont été longtemps coachées avec succès par Marie-Reine (pour Liloï, titre de championne de France As Poney Elite CCE, ainsi qu’une médaille de bronze individuelle et d’or par équipe aux championnats d’Europe durant l’année 2017 avec Voltair de Lalande), « Marie- Reine est à la fois réservée et discrète avec le monde de manière générale, sauf quand il s’agit de ses élèves. Elle est toujours entourée
ph. coll. Privée
d’enfants, qu’elle nomme affectueusement sa « pépinière ». C’est une sorte d’aimant à bonheur dont le magnétisme irradie positivement sur son jeune auditoire et lui donne des allures de chef d’orchestre dont le charisme fait que le lien de confiance se créé naturellement ». La confiance, la pierre angulaire de la méthode Marie-Reine Périé… La compréhension du fonctionnement des deux membres du binôme va en effet lui permettre de mettre en place un travail de symbiose dont la finalité sera la création d’un couple confiant l’un envers l’autre, donc solide et compétitif. Tout l’art de cette femme se situe là, à savoir, construire patiemment la confiance des deux acteurs du couple pour ensuite la faire fusionner entre les deux. Cela nécessite du temps, de la remise en cause régulière, une autre caractéristique récurrente chez elle, mais surtout une force de conviction infatigable qui va entrainer ses élèves à donner le meilleur d’eux-mêmes pour atteindre leurs objectifs dans leurs disciplines, voir même au-delà. « Mes filles me disaient qu’avoir côtoyé Marie-Reine nous aura donné l’envie de bien faire, même audelà du monde de l’équitation, elle nous aura enseigné une recette pour atteindre nos objectifs en général », explique ainsi Hortense Lourde Rocheblave. Une recette dont l’un des ingrédients principaux est aussi un esprit de compétition indéniable, dont la transmission à ses cavaliers aura été déterminante dans leur construction comme dans celle de leurs palmarès. Là aussi, tout le talent de Marie-Reine Périé aura sans doute été celui de savoir savamment doser l’exigence nécessaire à l’obtention des résultats avec une empathie rayonnante vis-à-vis de ses cavaliers, développant ainsi leur confiance en eux, comme leur lien affectif avec elle au fil du temps, sans doute le socle de leur réussite. Néanmoins, il serait réducteur de considérer que ce lien n’existe qu’avec « sa pépinière », bien au contraire, elle l’étire jusqu’aux parents, capable de les préparer à coacher leurs enfants si elle ne pouvait être présente, chose singulière tant au niveau de la faculté à déléguer comme à celle de montrer que le savoir se partage sans calculs quand il permet d’apporter un confort tant psychologique que technique… Remarquable. Oui, remarquable est le mot qui convient sans doute quand on parle de Marie-Reine Périé, à la fois d’une discrétion pleine de respect envers les gens, comme charismatique et pourvoyeuse de confiance auprès de ses jeunes cavaliers. Un paradoxe humain auquel on ne peut que rendre hommage… Robert Lacoste
Quand passion rime avec transmission, un art de vivre pour Marie-Reine Périé
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Concours Complet
ph. Marine Delie
Maé Rinaldi : entre Dressage et CCE, son cœur balance ! La régularité. Elle saute aux yeux en parcourant les résultats de Maé Rinaldi. Ses douze podiums, ses neuf médailles d’or aux championnats de France Poneys depuis 2014 ne laissent pas indifférent, pas plus que son parcours sportif et son ascension vers le haut niveau avec son complice Boston du Verdon. Tous deux se sont croisés très jeunes et ont franchi les paliers un par un, en répétant insatiablement les gammes de Dressage. Des bases solides qui leur ont permis de s’imposer sur leur premier Grand Prix de Concours Complet à Cornillon Confoux début février.
L’équitation, une passion familiale Le jour où la famille Rinaldi a visionné la plate-forme web SHF Market est encore dans les mémoires. « Boston avait 4 ans, son modèle était séduisant. Il nous plaisait beaucoup ! Nous l’avons acheté après avoir trouvé une annonce sur le site de la SHF et l’avons mis au pré pendant 2 mois. Isabelle Vincenot, sa naisseuse et propriétaire, l’avait sorti sur 3 ou 4 Cycles Classique de CCE, il était donc qualifié pour la finale des 4 ans dans cette discipline, mais également en CSO. Comme ma fille était toute petite à cette époque, Anaïs l’a monté et préparé » se rappelle Brigitte Rinaldi, la maman de
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Maé. Anaïs ? C’est Anaïs Thibot, l’une de ses anciennes élèves, entrainée lorsqu’elle était adolescente. Au début des années 2000, cette dernière a remporté moult médailles aux championnats de France de Lamotte-Beuvron, en CCE et Dressage avec le Connemara Fohn de la Mouline, puis en Grand Prix Elite de Dressage avec l’étalon Néerlandais Kooihuster Teake, alias Teake It Easy SL. Maé, qui fêtera ses 14 ans en octobre, poursuit : « durant ces deux années de préparation, j’ai monté d’autres poneys et notamment Quinoa Fly (avec qui elle fut championne de France de CCE Poney 2 B, ndlr) et Kesberoy de Liberty. Mes parents m’ont ensuite acheté une ponette avec laquelle j’ai évolué pendant 2 ans, Ultravio-
lete du Buhot, puis j’ai récupéré Boston il y a 2 ans ». Ultraviolette, dernière fille de Tiva (mère notamment des étalons Juke Box et Quest du Buhot) par le Poney Français de Selle Neicop d’Argent, est aujourd’hui montée par sa sœur Ella. De ces deux ans de formation à ses côtés, Maé a récolté 5 médailles aux championnats de France de Lamotte-Beuvron dont quatre en or… La jeune amazone parle de ses poneys avec une passion communicante. Il faut dire aussi qu’elle baigne dans le milieu équestre depuis toujours ! « J’ai commencé à monter sur mon premier poney… à 8 mois ! Je m’y suis vraiment mise à l’âge de 3 ans et l’année d’après, j’ai débuté la compétition. J’ai monté ma Shetland Samba jusqu’à mes 7 ans ». La graine de championne est licenciée à l’UCPA la Courneuve dans le département de la Seine-Saint-Denis, structure où évolue sa petite sœur de 11 ans et ses parents, tous deux passionnés et cavaliers. D’origine génoise, Brigitte a vécu en Suisse pendant 25 ans avant de prendre de nouvelles fonctions à la Courneuve. Responsable du Poney-Club et du coaching des cavaliers de
compétition pendant plusieurs années, elle s’occupe aujourd’hui des formations professionnelles des futurs moniteurs. « Lorsque j’ai eu mes filles, il était difficile de concilier les compétitions avec la vie de famille, j’ai donc mis cet aspect de côté. C’est à partir de là que je me suis intéressée à la formation professionnelle. En tant que cavalière, j’ai fait du CSO durant ma jeunesse, mais à un niveau modeste. C’est en arrivant à la Courneuve que j’ai découvert le Complet, la discipline de prédilection du club ! J’ai eu la chance d’avoir un très bon cheval, Gypse III, sorti en Coupe du monde dans cette discipline il y a une quinzaine d’années avec Régis Dumats. Je l’ai accompagné sur beaucoup de terrain, ce fut une belle expérience, très enrichissante », nous relate-telle. C’est aussi à la Courneuve que la mère de Zoé rencontre son mari, Laurent, titulaire du BPJEPS et commercial de métier, cavalier de CCE principalement, ayant concouru jusqu’en PRO 2. Avant d’avoir leurs propres poneys et de poursuivre leur apprentissage équestre, leurs filles ont débuté l’équitation avec les montures du club. « Maé suivait des cours collectifs il y a encore 2 ans, même si je la faisais monter en parallèle. C’est moi qui l’entraîne aujourd’hui au quotidien ». La jeune fille se rend aussi en stage et a ainsi pu glaner des conseils auprès de Pascal Henry pour le CSO, Emmanuelle Quittet et Marine Colmant (ancienne élève de Brigitte Rinaldi tenant l’écurie MC Sporteam, ndlr) pour le CCE ou encore de la chef d’équipe Muriel Leonardi pour le Dressage.
Imperturbable Boston Boston du Verdon est un étalon Poney Français de Selle, fils de Salam du Roc et Dame des Vents, jument Connemara par Abbeyleix Apollo. Sa sœur utérine n’est autre qu’Opale des Vents, une ponette membre de l’équipe de France aux championnats d’Europe de Dressage en 2011. La locomotion est donc une qualité que l’on trouve dans les gènes de cette souche. Anaïs Thibot a donc préparé le beau bai et c’est avec elle qu’il s’est forgé un élogieux palmarès sur le circuit « jeunes » de Concours Complet. Jugez plutôt : un titre de champion des 4 ans du Cycle Classique Poney, une quatrième place de la finale du Cycle Libre deuxième année, puis un second titre de champion de France, en troisième année. Pourquoi le Cycle Libre chevaux ? « Car il y a davantage de concours et je le juge plus formateur. Boston a tout de suite été mis dans le bain au niveau de la vitesse, du train à adopter sur le cross. A 6 ans, le chronomètre ne lui posait aucun problème : il arrivait à l’heure et entrait sans problème dans les contrats de foulées chevaux. Il s’est montré très à l’aise et c’est à partir de là que nous nous sommes aperçus de son réel potentiel pour le haut niveau ». En parallèle, Maé l’a monté, mais uniquement sur le plat. Tous deux ont tissé des liens et une complicité évidente ; une force pour la suite. La jeune amazone ne tarit pas
d’éloges sur son complice qu’elle qualifie de régulier et d’affectueux : « il est vraiment gentil et fait beaucoup de bisous, son surnom est nounours ! Il a envie de bien faire, est toujours de la même humeur et disponible pour travailler quel que soit l’endroit, à la maison ou à l’extérieur. C’est un poney très volontaire. Il est concentré, même s’il est entier. En période de chaleurs des juments, il est un peu plus joueur en main, mais se montre très respectueux monté ». Tout simplement imperturbable en toute circonstance ! Pas de défaut ? Non ? Un petit tout de même… Sa cavalière nous a glissé à l’oreille qu’il n’aimait pas être longé. Paresseux à l’idée de tourner en rond. Il fallait bien trouver un petit quelque-chose à cet élève toujours très appliqué. Maé le monte cinq fois par semaine et essaie de le sortir à plusieurs reprises chaque jour pour son bien-être. Elle alterne ainsi le travail et son planning hebdomadaire se rapproche de celui-ci : une séance de « condition » et de sauts, une ou deux à l’extérieur et sur le plat. Le centre équestre est urbain, mais lorsqu’arrivent les beaux jours, Boston bénéficie d’un petit paddock.
De précieuses gammes de Dressage Le signe distinctif dégagé par le tandem Maé / Boston ? Le dressage. De son association à sa première saison en compétition, le couple s’est exclusivement consacré à cela, aussi bien à l’entraînement à la maison qu’en compétition. « Je n’étais pas pressée qu’elle monte rapidement en CCE car c’est une discipline à risque et la tech-
nique doit être est acquise. Il y avait aussi un rapport poids/force à l’époque », nous confie sa maman. La paire déroule ses premières reprises en 2018, saison conclue par une médaille d’or aux championnats de France Poney Elite et se lance sur ses premiers parcours de saut d’obstacles. L’année suivante, sur le rectangle, le cap des As Poney 1 est franchi et le premier Grand Prix du couple, à Jardy, se solde par des scores tout à fait honorables (65% de moyenne générale). C’est aussi et surtout sa première saison de Concours Complet… Dans la série As Poney 2, les résultats et les victoires ne se font pas attendre : 5 premières places dont celles des TDA de Moulins Coulandon, Fontainebleau et Pompadour auxquelles s’ajoute un succès sur l’As Poney 1 de Jardy ! Le couple décroche deux médailles aux championnats Solognot, l’or en CCE et le bronze en Dressage et l’étalon se voit gratifier d’un indice de performances éloquent : un IPC de 172. Une confirmation après son ICC de 142 acquit deux ans auparavant en plus de son IPD de 142.
Viser le plus haut niveau en CCE Conciliabule familial à la rentrée de septembre. L’objet ? Faire un choix entre le Dressage et le CCE, deux disciplines auxquelles Maé et Boston peuvent prétendre atteindre le haut niveau. Pour la jeune fille, ce sera le Concours Complet. « A un moment donné, mon poney ne pouvait pas se spécialiser dans tout. Le dressage demande beaucoup de rassemblé et ce n’est pas ce que l’on recherche en CCE. Il a
Page de gauche et ci-dessus : Depuis sa formation et son éclosion, le couple Maé Rinaldi / Boston du Verdon montre une régularité impressionnante - ph. Marine Delie
Maé Rinaldi : entre Dressage et CCE, son cœur balance !
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Concours Complet commencé à confondre les exercices, il se préparait trop pour ses transitions, le galop - trot ne passait plus par exemple. J’ai commencé à le sentir tendu sur le rectangle », nous indique-t-elle. Jusqu’en février, elle prend alors le départ de trois As Poney 1, se classe 5e à Moulins Coulandon et remporte l’étape de TDA de Fontainebleau, puis l’épreuve de Longvilliers. Le couple s’essaie aussi à cette série en saut d’obstacles. « Comme chaque concours s’est très bien passé, on a décidé de participer au Grand Prix de Cornillon ». Le trajet jusqu’à cette compétition des Bouches-du-Rhône en valait la peine ! Pour une première, ce fut une réussite ! « Je l’ai abordé comme un autre concours, c’est-à-dire sans appréhension. Avec un peu de recul, je trouve que les trois tests sont satisfaisants. Boston était super sur le
dressage, même si une petite faute en début de reprise nous a pénalisé. Il était très disponible. Sur le cross, je me suis élancée tout de suite dans un bon galop. Il était très allant et hyper droit. Je n’ai pas eu besoin de le solliciter : il a fait son travail et moi le mien. Sur le test d’hippique, je n’ai eu que des bons sauts, mes places étaient bonnes. Toutefois, sur le dernier obstacle, j’ai regardé par terre et nous avons fait tomber une barre », se souvient l’amazone pour qui l’épreuve de fond n’a pas été jugée compliquée : « mon poney est très dynamique et est capable de faire des grandes battues ou des petites foulées. Ce n’est pas une contrainte pour lui, il n’est jamais à l’effort. Nous verrons comment se passe la Tournée des As de Pompadour, là, il y aura un vrai test ! », expliquait-elle le lendemain de sa victoire. Vous le savez tous, les mesures liées à la lutte contre la propagation du virus
ph. coll. Brigitte Rinaldi
Extrait de son palmarès aux championnats de France Poneys de Lamotte-Beuvron En 2014, avec Samba : • Championne de France Poney A1 CCE En 2015, avec Quinoa Fly : • Championne de France Poney 2B CCE • Vice-championne de France Poney 2B Dressage En 2016, avec Kesberoy de Liberty : • Championne de France Equiathlon Poney 2 Couple test Dressage En 2017, avec Ultraviolette du Buhot : • Championne de France Poney 2C CCE • Championne de France Poney 2C Dressage • Championne de France Equiathlon Poney 2 Excellence Couple test Dressage En 2018, avec Ultraviolette du Buhot et Boston du Verdon : • Championne de France Poney 1 BC Dressage (Ultraviolette) • Vice-championne de France Poney Elite C CCE (Ultraviolette) • Championne de France Poney Elite Dressage (Boston) En 2019, avec Boston du Verdon : • Championne de France As Poney 2 D Minime et moins CCE • Médaillée de bronze en As Poney 1 Dressage
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Covid-19 ont entrainé l’annulation des compétitions du mois de mars (et les suivantes) et dont celle de Pompadour. Maé se prépare donc à confirmer cette très prometteuse entrée dans le « grand bain ». Ses objectifs sont clairs : atteindre le meilleur niveau et entrer en équipe de France ! Pour cela, il lui reste potentiellement 3 ans sur le circuit FEI Poney. La cavalière retient aussi la bonne ambiance régnante sur les Tournées des As de CCE : « on se connait tous. L’ambiance est super, tout le monde est sympa ! ».
« Boston restera avec nous » L’amazone se focalise bien évidemment sur sa première saison en Grand Prix de CCE, mais confie avoir envie de poursuivre l’aventure avec son poney après ses 16 ans (limite d’âge des cavaliers pour concourir sur le circuit international Poney, ndlr). « J’envisage de concourir avec Boston sur le circuit cheval, peut-être en Junior, et par la suite faire autre chose s’il a encore la santé. De toute façon, il restera toujours à mes côtés, le but n’est pas de le vendre ». Et l’après poney ? « Je n’y pense pas vraiment pour tout vous dire. Là, je me focalise sur ma saison et mes débuts en Grand Prix. Je pense que j’aurai envie de monter à cheval. C’est vrai qu’être cavalière professionnelle me plairait beaucoup. Peut-être vais-je m’orienter sur des épreuves raisonnables en CCE et viser le haut niveau en Dressage. J’adore cette discipline et améliorer des figures ou des détails ! J’ai beaucoup de sensations avec Boston ; c’est sans doute lui qui me donne cette envie-là. En ce moment, j’essaie de lui apprendre la pirouette ! Lorsque j’ai récupéré ma ponette C, elle ne savait rien faire en dressage et je lui ai appris beaucoup de choses. J’aime vraiment ça… ».
Un côté perfectionniste Maé Rinaldi suit un cursus scolaire normal et est en classe de 4e. C’est une bonne élève nous confie sa mamancoach. Sérieuse à l’école et dans la préparation de son poney. Elle met d’ailleurs un point d’honneur à sortir Boston du Verdon au moins 2 heures par jour. Très pointilleuse donc et perfectionniste aussi. Brigitte nous raconte : « il nous arrive de lui dire « c’est bon, on arrête maintenant ». Maé a engrangé beaucoup de sensations et est capable de s’auto évaluer assez justement. Parfois un peu trop car elle répète beaucoup les exercices. Elle veut toujours s’améliorer. Ce n’est en revanche pas négatif : elle cherche juste à faire mieux et n’est pas déçue si elle n’a pas la sensation ou si l’exercice ne passe pas ».
Maé Rinaldi : entre Dressage et CCE, son cœur balance !
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Dressage
ph. Rose Harang Ci-dessus, page 38 (en haut) et 39 : 2020 est la dernière année sur le circuit FEI Poney de Cassandra Rouxel et Under Cover Fast. Depuis la rentrée, le couple peut s’enorgueillir d’une victoire en Grand Prix et d’une qualification pour une Kür de CDIP.
Cassandra Rouxel – Interview confidence Cavalière du champion des 4 ans de la finale du Cycle Classique de Saumur, vice-championne de France Amateur 2 et régulièrement aux avantpostes des Grands Prix avec son étalon Under Cover Fast, né chez elle, Cassandra Rouxel est régulièrement apparue dans nos colonnes ces derniers mois. Interview de la dresseuse de 15 ans basée en Dordogne. Cassandra, pourquoi avoir choisi ce sport et la pratique de la compétition sur poney ? CR : Je baigne dans ce milieu depuis toute jeune et il est ma passion. Bien sûr, le fait que ma mère ait un élevage m’a permis de commencer à poney. J’y suis venue comme cela, mais je pratique d’autres sports, notamment la danse. D’autres personnes de ta famille montent-il à cheval ? CR : Ma mère et moi sommes les seules. Pourquoi pratiquer la discipline du Dressage ? CR : J’ai toujours fait principalement du Dressage et ne compte que quelques parcours de saut réalisés dans ma vie. Le CSO ne m’a jamais attiré. Par contre, j’adore le cross ! J’ai toujours préféré le dressage,
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car j’aime le fait qu’il y ait toujours quelque chose à améliorer. Dans toutes les disciplines il y a des choses à améliorer. Que veux-tu dire par là ? CR : Oui bien sûr. Un parcours sans faute à l’obstacle reste un sans-faute, et la note est de 100% finalement. En Dressage, un sans-faute, c’est 70%. Obtenir des points de plus, c’est du travail de précision et d’amélioration de ce qui est déjà bien. Quels sont tes « mentors » cavaliers ? CR : Je n’ai pas particulièrement de mentor, mais j’aime beaucoup Charlotte Dujardin en Grand Prix, de plus elle en a formé plusieurs ! Et j’aime beaucoup Micky Schelstraete qui travaille dans le respect du poney et est très jolie à regarder monter. Quel est ton parcours équestre et les
poneys marquants dans ta carrière de cavalière ? CR : Ma première ponette fut « Kitty » que je montais quand j’étais vraiment toute petite, puis ma seconde Royal Airborne Fast (mère de son champion des 4 ans Follow Me Fast, ndlr) avec qui j’ai pris confiance. Viens ensuite Reichs Graf Fast que j’ai monté quelques temps. Le suivant, Kind of Magic Fast, fut le plus marquant dans cette première partie de ma vie de cavalière : j’avais 11 ans et il m’a emmené sur mes premières compétitions Children, mon premier CDI (Pompadour), mais aussi en Amateur 1 et championnats de France. En parallèle, cette année-là, j’ai monté Midnight Madness Fast avec laquelle j’ai participé à la finale du Cycle Classique Jeunes Poneys 6 ans et terminé vice-championne de France. Vint ensuite Robinson avec qui j’ai réalisé mes premiers Grands Prix Poney Dressage, puis Under est arrivé. Comment s’est passée ta première saison de Grand Prix avec Robinson, puis les deux premières avec Under Cover Fast ? CR : Robinson m’a permis de découvrir les
As Elite, en attendant Under. Lorsqu’Under est arrivé, nous sommes sortis en concours en Belgique car je m’entrainais avec Virginie Deltour (coach de Léa Bonifay, ancienne cavalière de l’équipe de France Poneys, ndlr), avec succès. Nous sommes rentrés en France après le premier concours Français, Jardy, où nous finissons 5e. La saison fut très bonne et nos notes étaient meilleures à chaque concours. Nous devions faire 2 CDIP, mais ils ont été annulés. Nous n’étions donc pas sélectionnables pour les championnats d’Europe et nous l’avons appris une minute avant de dérouler ma reprise aux championnats de France ce qui m’a beaucoup déstabilisée. Les championnats se sont mal passés car quelques minutes après mon entrée en piste, le poney d’à côté qui passait sur le CSO a détruit son obstacle et mit son cavalier à terre ! Under a eu très peur et a sauté la lice en C. C’est un très mauvais souvenir en tous points ! Ensuite, nous avons fait le CDIP du Mans en octobre où nous nous sommes qualifiés pour la Kür. Sur notre deuxième saison, nous avons fait le CDIP de Nice, puis Jardy où nous sommes 4e de l’Individuelle et de la RLM, mais éliminés sur l’Equipe. Vu la situation, nous avons donc décidé de sortir en Amateur 2 et ainsi faire des concours plus à proximité de chez nous et de courir les championnats dans cette catégorie. J’avais aussi Follow Me Fast à sortir en Cycle Classique 4 ans. Pourquoi avoir fait l’impasse sur les championnats de France poneys l’an passé et avoir privilégié le circuit Amateur ? CR : On ne peut pas faire les deux championnats. Pour des raisons logistiques, nous ne pouvions pas faire de concours sur 3 jours en juin et juillet. Et pour des raisons « politiques », faire Lamotte était tout à fait inutile, outre ma mauvaise expérience de l’année précédente. Toutes les As Elite sont à au moins 5 heures de route de chez moi. Le circuit Amateur, par contre, permettait des concours plus proches, moins couteux et plus courts dans le temps. Je trouve
ph. Rose Harang Ci-dessus et page 38 (en bas) : Cavalière de jeunes poneys également, Cassandra pourra compter à l’avenir sur son champion des 4 ans Follow Me Fast avec lequel elle souhaite atteindre le niveau Saint Georges.
que le championnat Amateur est bien plus agréable : indoor, organisation, gains. Le choix fut donc facile ! Sur ce circuit cheval, tu termines vicechampionne de France en Amateur 2. Un petit mot sur cette échéance ? CR : J’étais assez satisfaite de mon championnat et de mon résultat final, même si des fautes dans mes reprises m’ont fort pénalisé au général. Je n’ai commencé à demander les changements de pied à Under qu’en août, il avait 11 ans, et depuis toujours on lui avait interdit de le faire ! C’était donc un vrai cap pour lui. Repartir avec la médaille d’argent était plutôt satisfaisant.
Pour Nolwenn Rouxel, aucun marché pour les poneys de Dressage Nolwenn Rouxel entraîne sa fille Cassandra. Son expérience dans le milieu s’enrichit d’une autre facette, celle d’éleveuse (cf. encadré sur l’élevage Fast). Interrogée, elle ne cache pas son pessimisme vis-à-vis du circuit Poney dans notre territoire hexagonal : « le poney de dressage en France n’existe quasiment pas et ses acteurs non plus. Les éleveurs à avoir sorti des poneys performants se comptent sur les doigts d’une main, et la plupart de ceux qui s’y mettent aujourd’hui ne sont pas des cavaliers, ou au fait de ce qu’il faut chercher à produire pour être compétitifs. On n’élève pas du papier glacé ou de la couleur, mais bien des poneys de sport qui doivent être doués, montables par des enfants, entrainés de A à Z correctement, en ayant conscience de ce qu’il faut obtenir. A côté de cette absence d’élevage et de buts à atteindre, les concours se font de plus en plus rares. En Belgique par exemple, il y en a plusieurs par week-end de niveau As Elite ! Nous connaissons des étrangers : les aides qu’ils reçoivent pour travailler sont sans commune mesure avec ce que nous recevons (c’est à dire rien) en France », relate-t-elle. Y a-t-il un marché en France pour les poneys de Dressage ? « Les Français n’achètent pas au prix des étrangers. Un bon maitre d’école FEI en France se vend 10 000 €. A l’étranger le même est à 50 000 € ». A cette question, l’éleveuse répond définitivement « non ».
Comment analyses-tu ton début de saison 2019/2020 en Grand Prix ? Quels sont les caps que tu as franchis ? CR : J’ai débuté la saison au Mans. Je gagne ici les 2 reprises et donc le Grand Prix. A la suite, j’ai fait le CDIP, toujours au Mans, où je me suis qualifiée pour la RLM. J’ai malheureusement oublié ma reprise au milieu du galop… Ce n’était donc pas beau à voir ! Depuis 2 ans et demi, j’ai surtout amélioré le fait de me souvenir de mes reprises (sauf la dernière RLM...), à rechercher le mouvement que veulent voir les juges et à travailler en souplesse et sans force. C’est à dire dérouler une reprise sans faute technique, déjà. Puis en cherchant à améliorer chaque mouvement individuellement. J’ai également beaucoup travaillé la qualité du trot avec Under, pour tenter de prendre des points sur ces figures. Actuellement, ce que je travaille le plus, ce sont les galops à faux, le ferme à ferme et les changements de pied. Si la saison n’est pas trop écourtée en raison de la pandémie de Covid-19, quel est ton objectif avec Under Cover ? Estce une année phare pour toi ? Vises-tu les championnats d’Europe ? CR : Avant leur annulation, j’avais pour objectif de faire le Grand Prix de Jardy et le CDIP de Saumur. Nous verrons si nous poursuivons sur les Grand Prix Poneys et allons à Lamotte si le championnat a lieu, ou si nous passons sur les Amateur 1 pour lesquelles nous préparons Under… Je ne vise pas particulièrement les championnats d’Europe, même si les faire me plairai. Under, lui, n’a plus rien à prouver…
Cassandra Rouxel – Interview confidence
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Dressage leurs besoins. Il vaut mieux faire une courte séance, bonne et calme, que de monter des heures quotidiennement. Je fais très attention à ce qu’ils sortent tous les jours au paddock, c’est bon pour leur moral et ça c’est très important pour moi. Vas-tu continuer avec ton prometteur Follow Me ? Quel est l’objectif pour lui à plus ou moins long terme ? Quelles sont ses qualités ? CR : Oui, je vais continuer avec Follow Me. Pour lui, l’objectif à court terme est la finale des 5 ans en Cycle Classique et à long terme, je voudrai l’amener en As Elite en fin de 6 ans et en Amateur, bien sûr. Mon but est de bien dérouler le Saint Georges avec lui. Follow Me a de très bonnes allures, un excellent mental, un super look et un vrai caractère, cela le rend unique à mes yeux ! Et puis je l’ai débourré et travaillé moi-même, personne d’autre n’est monté dessus, donc il est très spécial pour moi.
ph. Marine Delie
Nous sommes dans une période de confinement. Quelle est ton organisation du moment ? CR : Le confinement ne change pas grandchose à ma vie, puisque je suis au CNED depuis 3 ans (en seconde générale, ndlr) et ne sors d’habitude que pour mes cours de danse. Donc ici, rien n’a changé ! Maman fait toujours les courses une fois par semaine et je monte les chevaux normalement. Je pense qu’avec l’annulation de Jardy, Saumur et Compiègne, notre saison sur le circuit Poney est terminée : nous sommes qualifiés en As Elite avec Under, mais je pense que les championnats et les championnats d’Europe risquent de ne pas avoir lieu, du moins en juillet. Si des concours reprennent cet été, j’irai donc a priori en Amateur 2 et 1, y compris avec Follow Me, mon poney de 5 ans. L’an prochain, quoiqu’il en soit, je ferai quelques As Elite avec les deux poneys, puisque j’ai encore 2 ans devant moi sur le circuit national.
nous et la plus proche est Nicole Favreau, avec qui j’ai un peu travaillé en 2018. Tu montes aussi tes jeunes poneys. Comment les prépares-tu ? CR : Je les prépare en suivant l’échelle de progression des jeunes chevaux. Cependant, je les travaille peu, je monte maximum 3 fois par semaine. J’essaye de toujours travailler dans le calme, la patience et faire en fonction d’eux, de leurs qualités et de
Auras-tu d’autres jeunes poneys à sortir cette année ? CR : J’ai d’autres poneys et chevaux en préparation, mais je ne les sortirai pas, car je manque de temps pour cela. J’ai une 4 ans par Under, qui est très bonne pour le Dressage ou le Complet. J’ai aussi un fils d’Under qui sera génial à 4 ans : si j’ai le temps, on fera les 3 ans. Es-tu déjà passée à cheval ? Est-ce un objectif pour toi de poursuivre sur le circuit Jeunes ? CR : Je monte régulièrement à cheval, mais je n’ai pas encore trouvé celui qui pourra être ma relève pour sortir en Junior. Le niveau est élevé et il faut de très bons chevaux pour
Quel est ton mode d’entraînement au quotidien ? CR : Nous travaillons à la maison et c’est ma mère qui m’entraîne. Nous n’avons pas de semaine type de travail car n’ayant pas de carrière, nous faisons surtout en fonction de la météo ! La priorité quotidienne est le besoin de chaque poney. Le matin, ils vont au paddock, puis à 14 heures ils rentrent et travaillent. J’alterne entre le travail sur le plat, les ballades et les trottings. Si ta maman t’entraîne, prends-tu des conseils auprès d’autres personnes ? CR : Parfois je prends des conseils avec un entraineur extérieur, mais ça reste rare car difficile. Nous sommes loin de tout chez
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ph. Poney As
L’élevage Fast Elever, tout en ayant conscience que les débouchés dans cette discipline sont minces. L’année prochaine, il n’est d’ailleurs pas prévu de poulains poneys à l’affixe Fast, uniquement quelques chevaux. L’élevage Fast, dont Nolwenn Rouxel est l’instigatrice, a débuté en 1996 avec la naissance de l’étalon New Forest Illoway Cheriton Fast, vendu aux Haras Nationaux. Excellent sauteur, champion de France C Elite en 2008, il a même évolué jusqu’en CSIP malgré sa petite taille. Sa mère, Qouette, jument marquante du Stud-Book New Forest, fut la première reproductrice de l’élevage. La mère de Cassandra a aussi pu compter sur la ponette de selle allemande Mata Hari, qui a entre autres donné l’étalon Poney Français de Selle Under Cover Fast, « le poney phare de l’élevage », comme aime le souligner la jeune cavalière. Ce bel étalon noir a d’ailleurs concouru parmi les meilleurs lors de la Kür des championnats d’Europe d’Aarhus et Kaposvàr (17e), échéances pour lesquelles il s’était qualifié sous la selle de Charlotte Palas. Le nombre de poulains nés à l’élevage Fast a souvent été restreint : entre 0 et 5 naissances par an. En 2020, il est prévu 2 poneys et 3 chevaux. Pourquoi s’être lancée dans l’élevage ? « Maman voulait faire des poneys pour nous, faute de pouvoir acheter des cracks. Elle adore la génétique, l’insémination, l’élevage et le travail du jeune cheval ! ». Quelques poneys nés à l’élevage Fast : Illoway Cheriton Fast (étalon New Forest par Willoway Good As Gold, performer en C Elite et D Elite en CSO), Under Cover Fast (étalon Pfs par Latimer, champion des 4 ans, vice-champion des 5 et des 6 ans, champion de France As Poney Elite de Dressage, 2 championnats d’Europe à son actif, très régulièrement en tête du classement SHF des meilleurs pères de poneys de Dressage), Reichs Graf Fast (Po, par Viersen K, frère utérin d’Under Cover Fast, classé en As Elite de Dressage), Sea Bird Fast (étalon Drp, par Donnerblitz, père de l’étalon Boticelli de Rohan, performer en As Elite Excellence de CSO), Midnight Madness Fast (Drp, par Genesis B, sœur utérine d’Under Cover, vice-championne des 5 et des 6 ans en Dressage), Ehrentusch Fast (Pfs, par Under Cover Fast, vice-championne des 4 ans en Dressage), Follow Me Fast (Pfs, par Under Cover Fast, champion des 4 ans en Dressage) ou encore Farbenfroh Fast (Pfs, par Under Cover Fast, 3e de la finale des 4 ans en Dressage)… A noter que la jument Selle Français Miss Wanted Fast (par Arra d’Auzay) a accompagné une pilote italienne aux championnats d’Europe de CCE Jeunes Cavaliers et a évolué jusqu’en CCI 4*.
être compétitif. Ma famille n’étant pas professionnel du cheval, c’est d’autant plus difficile car pour nous, partir en concours signifie poser des congés au travail pour mon beau-père et cela n’est pas possible une semaine par mois. C’est un circuit qui demande beaucoup d’investissements financiers et familiaux. Quel métier souhaiterais-tu exercer ? Que penses-tu du métier de cavalier professionnel ? CR : Je souhaite devenir vétérinaire équin. Le métier de cavalier pro est un beau métier, mais il faut pouvoir l’exercer correctement, c’està-dire avoir les installations, les chevaux et les moyens de continuer. Et c’est à mon avis très difficile quand on ne naît pas dans le milieu ou avec de très grosses finances.
est né chez nous et maman l’a toujours trouvé spécial. Elle a toujours refusé de le vendre, même lorsque des offres d’achat lui ont été faites. Il continuera avec moi l’an prochain, même si je n’aurai plus l’âge pour les internationaux Poneys, ou partira à l’étranger. Peut-être qu’un jour ma petite sœur Victoria le montera, si elle se décide à faire du poney !
Comment qualifierais-tu ton complice Under Cover Fast ? CR : Under est un poney incroyablement gentil en main et à pied. A l’écurie ou en concours, on ne remarque pas qu’il est entier. Il est travailleur et se monte comme un cheval, en finesse et précision. Il ph. Marine Delie
Cassandra Rouxel – Interview confidence
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Ambassadeurs
De gauche à droite : Amalia Lopes, Charles Magaud et Sarah Desmoules - ph. Hurija Photographie / coll. privée / Poney As
Nos ambassadeurs Poney As Sarah Desmoules et Charles Magaud portent toujours les couleurs de Poney As cette saison et sont rejoints par Amalia Lopes, gagnante de notre jeu 2019 « Cap de devenir le nouvel ambassadeur Poney As ». Petite rétrospective de leurs derniers résultats en compétition et leur gestion du confinement.
Amalia Lopes Le 1er octobre, vous avez pu découvrir notre nouvelle ambassadrice pour la saison 2020. Amalia Lopes, 16 ans, cavalière d’AuvergneRhône-Alpes et élève de Fabrice Gellet chez qui elle s’entraine et met en pension son poney Black Out des Aucels, tournait alors en As Poney 2 et débutait en As Poney 1. Elle nous expliquait lors de notre rencontre sur la Tournée des As de Vichy être passée par des moments difficiles avec Black, « mais le travail paie. Nous sommes partis de rien avec ce petit poney sorti de nulle part, et nous sortons aujourd’hui en As Poney 1. Nous avons progressé ensemble et passé les paliers un à un. Mon objectif serait de faire le championnat en As Poney 1 cette saison si tout va bien, puis peut-être un jour de participer à quelques Grands Prix ». Avant la trêve hivernale, le couple avait pris les 2e et 3e places des As Poney 1 de la TDA de la Grande Semaine Stéphanoise fin octobre, deux tours à 4 points rendant Amalia optimiste pour la suite. « Avec mon
coach, nous avons réalisé un travail hivernal efficace qui a permis d’entretenir Black et d’être donc performants à la reprise des concours ! En effet, nous avons repris la saison lors d’un concours à l’Hôpital-le-Grand où nous remportons l’As Poney 2. Je suis très contente de cette victoire qui nous a mis en confiance ! Ensuite, nous sommes allés à un concours à Unieux qui s’est aussi très bien passé puisque nous remportons l’As Poney 2 également ! Black était très en forme. Ces deux victoires dans des petits concours nous ont permis d’appréhender au mieux la reprise des TDA à Saint-PaulTrois-Châteaux. Làbas, tout s’est très bien déroulé, nous nous classons 4e sur 20 en
As Poney 1 (toujours avec notre super tapis Poney As porte bonheur !). J’ai donc hâte de reprendre les concours car nous étions sur une belle lancée ! », nous explique-t-elle. Concernant le confinement, « les écuries où est Black sont très bien organisées. Mon poney est entre de bonnes mains, on s’occupe très bien de lui ! Il profite donc du paddock encore plus que d’habitude ainsi que du marcheur. Cependant, on perd plusieurs semaines de travail donc il faudra être très réactif quand le confinement sera levé pour espérer reprendre la saison rapidement ! ».
Amalia Lopes et Black Out des Aucels - ph. coll. privée
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Charles Magaud Auteur de bonnes prestations aux championnats de France Poneys de LamotteBeuvron, Charles Magaud, notre Rider School Poney As, a poursuivi la compétition, au Mans, avec ses 2 ponettes Daisy Spring et Ciel de Seizenn. Une Tournée des As tenue en novembre et soldée par plusieurs classements ! « Avec Ciel, je dois dire que c’est l’un de mes meilleurs tours en P Elite : je suis 2e à quelques centièmes près du premier après m’être classé 4e la veille, toujours sans-faute ». En décembre, accompagné de la MFR de Fonteveille qui y tenait un stand, notre ambassadeur a pris le départ de la Poney Elite du Salon du Cheval : « C’est un concours à part, il y a beaucoup de monde et le lieu est assez regardant pour les poneys, il y avait aussi un énorme écran au paddock. C’est la première fois que je faisais un aussi beau concours ; je suis 8e au classement général. C’est une superbe expérience que je souhaite renouveler cette année et selon ma progression avec Ciel, j’aimerai aussi beaucoup me rendre au salon d’Equita Lyon ». Puis, début 2020, le jeune cavalier de 13 ans a engagé ses ponettes sur des épreuves à Ballan-Miré, Nouans-les-Fontaines et Montlouis-sur-Loire : « avec Daisy, le premier s’est très bien passé, elle fait un très beau tour (6e en P2). Elle a tendance à recaler des foulées et là elle s’est étirée, j’étais vraiment très content. En revanche, j’étais extrêmement déçu de mon tour avec Ciel. Je fais 2 refus sur un bidet recouvert de sable et où l’eau reflétait ». Ensuite, Charles s’est essayé à l’As Poney 2, une grande première pour lui ! « Je suis malheureusement éliminé. C’était une grosse remise en question car c’était mon premier tour dans cette catégorie et je trouve que c’est un cap à franchir. J’ai plutôt du sang-
froid en temps normal, mais là j’étais stressé ! Je me focalise encore trop sur la hauteur des barres. En février, à Montlouis, c’était mieux même si je suis pénalisé de deux refus. J’ai réalisé de bonnes choses au niveau du tracé et de mon attitude au galop. Il faut que je reste vigilant. Et lors de ce week-end, j’ai fait mon premier concours à cheval ! ». La transiSarah Desmoules et Quorane Nils - ph. Judith’s Art tion poney-cheval est donc d’actualité Michel Robert ! ». pour notre Rider School et c’est en compagnie de la jument de sa maman, Turkoyse, qu’il est en train de se former. « Je fais un Sarah Desmoules petit 4 points sur une entrée de double. Je me suis trop accroché et ne l’ai pas assez Après avoir défendu les couleurs de accompagnée. J’espère pouvoir faire des l’équipe de France Poney de CSO lors championnats avec elle. En ce moment, je notamment des CSIP du BIP et des CSIOP commence juste à enchainer 1,15 / 1,20 m. de Gorla Minore et d’Hagen en selle sur Turkoyse avait tourné auparavant sur 1,40 Tutti Quanti Joyeuse*du Mystère, notre m. Elle m’apprend beaucoup car elle a du première ambassadrice Sarah Desmoules métier. Elle prend les décisions lorsque moi a pris le départ cet hiver de ses premières j’hésite ; c’est une top jument ! ». épreuves à 1,35 m avec son cheval QuoPendant le confinement, Charles va tous rane Nils. Un sacré cap de franchi pour les jours aux écuries. Outre les sorties notre jeune cavalière qui fêtera bientôt journalières au paddock, le planning hebses 15 ans. Interview. domadaire de ses petits protégés se compose « d’une séance type concours où l’on Poney As : Comment vas-tu en cette enchaine, 3 séances de plat et le mercredi période bien compliquée pour tout le on installe un dispositif de mécanisation à monde ? l’obstacle. On regarde aussi pas mal de Sarah Desmoules : Ça va bien et ma favidéos d’exercices de grands cavaliers et mille aussi, c’est le plus important ! Nous ne on s’inspire beaucoup des petits carnets de sommes pas trop touchés dans notre coin, heureusement. Le confinement se passe bien et j’ai la chance d’avoir mes chevaux et mes poneys chez moi. Cette période me permet de beaucoup travailler mes chevaux. Comment t’organises-tu en plein confinement entre l’école et les poneys/chevaux à monter ? SD : Je me lève vers 7 heures et je monte 3 ou 4 poneys et chevaux le matin. Certains vont au paddock ou sont longés. Je rentre à la maison vers 13 heures et maman a souvent préparé à manger. Je me repose un peu de 14 à 15 heures et après j’attaque mes devoirs ! Il n’y a que le dimanche où je ne fais rien (rire) !
Charles Magaud et Ciel de Seizenn - ph. coll. privée
Montes-tu en plus de tes propres poneys et chevaux ceux du club ou de l’écurie de propriétaires ? SD : Oui je monte les miens ou ceux qui me sont confiés, c’est à dire Austin Joyeuse, Quorane Nils, Victor de la Lauze et Dimerdor Merveilles, un poney de 7 ans qui est en dépôt vente à la maison. Je travaille aussi le poney de ma meilleure amie, ainsi qu’une
Nos ambassadeurs Poney As
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Ambassadeurs jument de l’une de mes copines et un cheval d’un propriétaire. Tu montes donc beaucoup plus de chevaux par jour qu’en temps normal ? SD : Oui, c’est vraiment bien, j’adore ! En ce moment, j’arrive à faire sauter au moins un cheval ou un poney par jour, donc j’apprends beaucoup. Plus on saute et plus on acquiert les automatismes ! Comment tes parents se sont organisés au niveau de la gestion des équidés du club ? SD : Tous les poneys et chevaux de clubs sont au pré ! En petit effectif, s’occuper de tous les chevaux de propriétaires et des nôtres ; c’est déjà beaucoup ! On a notre monitrice qui est restée pour s’occuper des écuries et monter quelques chevaux et notre cavalier maison. Papa, lui, est tombé il y a quelques jours et a mal aux côtes, du coup il ne monte plus pour le moment. Sa jument de tête, Brigitte, est partie à la station pour un transfert d’embryon. Il voulait faire ce transfert après les championnats des Master Pro, mais voyant le confinement arriver, il l’a amenée plus tôt que prévu. On espère que ça va marcher ! Combien avez-vous de poneys et chevaux à vous occuper et à monter au quotidien en ce moment ? SD : Je pense une trentaine ! Vous pouvez donc disposer de plusieurs champs ou de paddocks pour pouvoir tous les mettre à l’herbe ? SD : Oui, on en a un à 5 ou 10 minutes de la maison. Dans celui-ci, nous mettons les Shetlands, les doubles poneys et quelques chevaux du club. Papa a loué un grand pré et juste en bas de la maison, nous en avons aussi un autre. Nous n’avons pas de pâtures au sein de notre structure, si ce n’est quelques paddocks pour sortir nos chevaux ou ceux des propriétaires une ou deux
heures par jour. Comment se sont passés tes derniers concours avec ta ponette de Grand Prix Austin Joyeuse ? SD : En décembre, juste après le Mans, nous sommes allées à Chazey-sur-Ain, un concours qui ne s’est pas très bien passé, puis nous avons été sélectionnées pour la Super As de Paris. J’ai profité de la petite pause hivernale pour faire quelques réglages. En janvier et février, je l’ai emmenée deux fois à Chazey, pour la TDA où nous faisons un sans-faute le premier jour et le CSIP. Cet international s’est très bien passé et je finis 2e du Grand Prix. Elle est très bien repartie ! Je suis allée ensuite à la TDA de Macon avec Extradry du Terguer, un poney gris de 6 ans que je monte depuis janvier, Dimmerdor et Austin avec laquelle je fais 8 points dans la Vitesse, puis sans-faute dans le Petit Grand Prix et 4 points sur le dernier au barrage. Cet hiver est surtout marqué par tes débuts sur 1,35 m avec Quorane, tu nous racontes ? SD : Sur le CSI 1* de Chazey-sur-Ain, je suis 2e de la 1,30 m le premier jour et je me suis donc élancée le lendemain sur la 1,35 m. J’ai fait 12 points, mais les deux premières fautes sont dues au stress je pense. Je le laissais trop partir à l’intérieur. J’ai voulu aussi demander une bonne foulée pour couvrir un gros oxer, il l’a fait, mais il s’est un peu écrasé dedans car il n’avait pas la place. Comme ça ne s’était pas si mal passé, j’ai refait la 1,35 m le dimanche et c’était vraiment encourageant. Sur l’autre CSI de Chazey, le dernier week-end de janvier, je suis sans-faute sur une 1,30 m et prends le départ des deux 1,35 m. Ensuite, je me suis rendue avec mes deux chevaux sur le CSI 1* de Royan. Maman m’a accompagnée et j’étais coachée par Benoît Cernin. C’était génial ! Avec Quorane, je suis sans-faute sur la 1,30 m le premier jour, mais je ne suis pas classée. Ce sont des épreuves
où il y a une centaine d’engagés donc il faut aller très vite ! Le deuxième jour, je suis éliminée sur la spa. L’épreuve se courrait en nocturne et je n’ai pas réussi à garder mon galop dans la courbe pour aller sauter cette barre. Il s’arrête deux fois, mais je pars quand même dans le Grand Prix à 1,35 m le surlendemain. C’est la première fois que je sautais un Grand Prix de cette hauteur. Là, je fais une barre sur le 1 car me méfiant, je l’ai un peu trop lancé sur cet obstacle, et il le saute un peu à plat. Quorane a régulièrement tendance à tourner court et trop vite après les obstacles. Je ne l’ai pas gardé assez droit et cela a provoqué une petite faute de postérieur sur un obstacle. Au final, je termine à 8 points, mais il a très bien sauté ! Et avec Victor, je suis 7e d’une 1,25 m et pénalisée de 4 points dans le Grand Prix Amateur. Depuis Royan, j’ai resauté deux Grands Prix à 1,35 m, à Macon et Roanne Vougy chez Olivier Perreau. Ce concours est le dernier avant le confinement. J’étais sans pénalité jusqu’à la ligne 9-10, un mur suivi d’un double : je n’ai pas pris de décision entre les deux, j’aurais pu être sans-faute d’après les tours que j’ai pu observer ensuite. J’avais aussi emmené des poneys : Fanfreluche de Sury avec qui je suis sans-faute dans la 1 m et Dimmerdor avec lequel je fais 4 points dans une 1,10 m. Que tires-tu de ce CSI à Royan ? SD : J’ai énormément appris, c’est une grande expérience pour moi. Benoît Cernin m’a apporté beaucoup de courage pour poursuivre au niveau où je suis et évoluer. Il m’a appris comment travailler mes chevaux sur le plat avant une épreuve et analyser mes parcours. Tu ne montes pas Quorane depuis bien longtemps, mais tu sembles très bien t’entendre avec lui ? SD : Oui, et là pendant le confinement, on essaie de le faire sauter 1,35 m une fois toutes les deux semaines pour ne pas qu’il perde le rythme car il a quand même de l’âge. Enchainer quelques grosses barres nous permet à tous les deux de rester en condition. Il est difficile de se projeter dans la planification d’un calendrier de compétition, mais si les championnats devaient avoir lieu, lesquels ferais tu ? SD : On ne sait pas quand les compétitions vont reprendre et effectivement, c’est compliqué de programmer tout cela. Je ne sais pas du tout si j’engagerai Austin à Lamotte-Beuvron. Par contre, je ferai le championnat de France Cadet avec mon cheval, ça c’est sûr et pourquoi pas faire les 7 ans avec mon poney et le championnat Amateur avec Victor. As-tu eu des nouvelles récentes de Tutti Quanti ? SD : Elle est en ce moment au boxe car sa copine de pâture va mettre bas. La naissance de son poulain est prévue vers le 27 mai. J’espère que le confinement sera levé pour aller la voir, elle et son poulain !
Sarah Desmoules et Austin Joyeuse - ph. Poney As
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Nos ambassadeurs Poney As
Publi-rédactionnel
MFR de Fonteveille : l’école des métiers du cheval since 1954 Situé sur l’axe Paris-Bordeaux entre Tours et Poitiers, l’école propose des formations allant de la 4ème/3ème au lycée avec un CAPA Palefrenier soigneur, un Bac Pro conduite et Gestion de l’Entreprise Hippique. Des formations post-bac sont également proposées : L’AAE : Aide Animateur d’Equitation Le BPJeps : Coach d’Equitation Nous avons rencontré Geoffroy MAGAUD directeur de l’école et qui a répondu à nos questions.
Comment fonctionne la MFR de Fonteveille de Fonteveille ? Nos formations sont toutes en alternance entre l’école et une structure de stage. Même au collège. Les jeunes sont en moyenne une semaine à l’école puis une à deux semaines en entreprise. Cela permet aux élèves d’être connectés avec le milieu, de vivre une expérience professionnelle riche et valorisante. De plus, dans ce système les élèves acquièrent une meilleure progression équestre en augmentant le volume d’équitation sur les structures de stages. Tout ceci en passant les mêmes diplômes que dans les formations « classiques » et avec bien souvent de meilleurs résultats ! Quels sont vos atouts « équestres » ? Un site exceptionnel ! Des carrières très récentes en sable blanc où nous allons organiser des compétitions. Un cross, un manège, un marcheur, un simulateur équestre, des paddocks, le tout dans de très belles écuries 5* pour le bonheur de nos chevaux, poneys et bien sûr des élèves qui ont la charge de l’entretien des infrastructures et des équidés. Que viennent chercher les jeunes à Fonteveille ? Au-delà d’apprendre à gérer une écurie, soigner un cheval, l’éduquer et en plus de toute la culture générale qui est enseignée ; à Fonteveille on apprend à être autonome et responsable. Le partage – Le savoir – La solidarité et Le dépassement de soi sont nos valeurs fortes ! L’alternance bien sûr ! Vivre le métier au quotidien avec les professionnels a toujours été la meilleure des écoles ! C’est aussi pour cela que les jeunes compétiteurs trouvent chez nous une vraie réponse à leurs besoins pour continuer à se former dans un contexte scolaire d’excellence et suivre chaque week-end et en alternance une semaine complète sur deux le suivi de leur coach habituel sur leurs poneys/chevaux de compétition. Cela leur permet de passer des caps et d’aller plus loin dans leur programme sportif. Nous offrons aussi la possibilité aux élèves de participer à l’organisation de concours sur le site mais aussi à des compétitions internationales. La grande majorité des élèves à la possibilité de faire des stages à l’étranger dans des écuries européennes pour compléter leur formation.
www.mfr-fonteveille.com
MFR Fonteveille (officiel)
Publi-rédactionnel MFR Fonteveille
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Saut d’obstacles
ph. Poney As
Les 20 ans du Bonneau International Poney André Bonneau : « Je suis fier d’avoir créé cet évènement » Comme le dit son fondateur : « déjà là ! ». Le Bonneau International Poney devait fêter ses 20 ans, mais la pandémie du Covid-19 en a décidé autrement. L’homme de terrain, à l’initiative de ce projet aux côtés de sa défunte épouse Marie-Ange, a lancé une compétition sans commune mesure en France, connue de tous les petits cavaliers, et même des grands ! André Bonneau a accordé avant la période de confinement un entretien à Poney As dans lequel il évoque son BIP avec la passion qui l’anime, sa ferveur indélébile, sans détours sur ses craintes. Le BIP fête cette année ses 20 ans. A l’écoute de cette phrase, quels sentiments te viennent à l’esprit ? André Bonneau : Déjà là ! Chaque année, j’avais tellement hâte de voir la prochaine édition que je n’ai pas vu le temps passer ! Je suis fier d’avoir créé cet évènement qui a beaucoup servi au monde du poney. 20 ans d’existence du BIP et des éditions plus belles les unes que les autres. Laquelle t’a particulièrement marquée et pourquoi ? AB : Celle de 2003 car je savais que c’était la dernière de Marie-Ange. Effectivement, elle nous a quittés le 9 mai 2003… Cette année-là, nous avons fait les adieux au
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sport d’Ulma du Latou, une ponette qui a fait quatre championnats d’Europe sous couleurs françaises dont deux avec ma fille Mélanie. Marie-Ange avait fait venir tous ses cavaliers, c’est un souvenir intense pour moi. En 2001 se déroulait donc la première édition. Je me rappelle d’une magnifique compétition nationale à l’époque, avec du cachet et un Grand Prix très disputé. D’où vient cette idée de se lancer dans l’organisation d’un tel événement sur le Grand Parquet ? AB : À l’époque, j’étais l’adjoint de l’entraineur national de l’équipe de France Poneys de CSO, Francis Rebel. Marie-Ange avait vu
dans le magazine l’Eperon que l’on pouvait louer le Grand Parquet et elle m’a soumis l’idée d’organiser un Grand Prix. J’ai trouvé l’idée formidable et c’est comme ça que nous avons démarré. Je suis allé voir le directeur du Grand Parquet, Jean-Christophe Retaud, et lui ai fait part de notre projet. Il l’a apprécié. Dans les années 70 et 80, les championnats de France étaient organisés à Fontainebleau et je pense qu’il avait envie de revoir les poneys mis à l’honneur ici. Une fois lancé, as-tu imaginé une suite, soit une deuxième édition, puis une troisième… ? AB : Au départ, j’étais parti sur l’organisation d’un Grand Prix national, mais comptetenu de la réussite de cette première édition, nous nous sommes dit « là, il faut passer l’étape supérieure et demander le label international ! ». En 2001, il y avait deux terrains et 1700 poneys. Nous avions aussi la finale départementale de CSO et de Dressage. Tous les clubs étaient réunis. Dès 2002, nous nous sommes lancés dans l’organisation d’un CSIP tout en maintenant en parallèle une compétition nationale.
Nous sommes progressivement passés de 2 terrains, à 3, 4, puis 5. Et face à l’ampleur de la manifestation, nous avons évidemment dû revoir le programme et faire des choix sur les séries. Imaginais-tu que la manifestation allait prendre cette ampleur et devenir le CSIOP de France ? AB : Non ! Il y avait pas mal d’étrangers engagés sur le CSIP et Marie-Ange m’avait dit de continuer. Je te le dis, ce fut ma motivation. En 2004, nous avons organisé le premier CSIOP ; c’était un challenge. Heureusement qu’elle m’a dit ces mots-là, car j’aurais peut-être pu baisser les bras. Vis-àvis d’elle, je me devais de continuer. MarieAnge m’a porté. Tu n’as pas eu de difficulté à obtenir ce fameux label CSIOP ? AB : Non, pas du tout. A l’époque, il n’y avait plus de CSIOP en France depuis quelques années. Faire la demande et en plus sur le Grand Parquet : tout cela a été très bien accueilli ! Au cours de ces deux décennies, le BIP a connu de nombreuses nouveautés et son programme s’est étoffé. Peux-tu nous rappeler les épreuves phares mises en place et celles dont tu es le plus fier ? AB : Je pense évidemment au Derby et aux épreuves pour poneys de 6 et 7 ans ; cellesci n’existaient pas dans le programme de la FEI. Je me suis battu pendant 2 ans pour les obtenir en envoyant des lettres de motivation. Par expérience, je trouvais qu’il y avait des poneys bien trop jeunes dans les grosses épreuves. C’était difficile pour eux, moralement et physiquement, et préjudiciables pour leur avenir sportif. On avait un réel besoin de créer ces épreuves-là. Je suis content d’être à l’origine de cette idée.
Deux ans pour les mettre en place, c’est une sorte de petit combat ? Quel a été ton argumentaire ? AB : Oui. Il fallait vraiment prouver que l’on avait besoin de ces épreuves dans un objectif de préparation des poneys pour le haut niveau. Elles étaient indispensables tout simplement. J’ai parlé du terrain, des chefs de piste, de l’ambiance de haut niveau et comme je viens de te le dire, de l’éduction des poneys de 6 et 7 ans, comme il se pratique chez les chevaux. Dès le départ, elles ont été appréciées et au fil du temps, nous sommes passés d’une quinzaine de poneys à une cinquantaine. Ce type d’épreuve a aussi permis de déclencher un commerce. Tous les ans, français et étrangers achètent les meilleurs jeunes poneys pour le haut niveau. A l’époque, le Derby était suivi par beaucoup de monde. Pourquoi l’avoir enlevé du programme ? AB : Le Derby, dans un international poneys, n’existait pas et les gens ont trouvé ça super au début. C’était l’un des temps forts, mais après quelques années, l’épreuve ne recensait plus assez de partants. Je suis du genre à réagir et à dire « faisons avec ce qui marche ». Nous en avons discuté avec les entraineurs et ils m’ont clairement dit qu’ils avaient peur que les poneys se blessent. Le dialogue est nécessaire pour pouvoir réagir. Nous l’avons donc enlevé. Je sais toute la fierté que te procure les nombreux passages au BIP de cavaliers désormais seniors, classés en 4 et 5 étoiles, voire piliers de leur équipe nationale de CSO. Cela fait référence aussi au circuit Poney de haut niveau que tu as toujours défendu. Un petit mot à ce sujet ? AB : On en a plus de 50, oui ! Bertram
Retiré du programme, le Derby fut à une époque l’une des épreuves phares du BIP. Ici Lauranne Bazetoux en selle sur l’étalon New Forest Wayland Red Pepper - ph. Poney As
ph. Poney As Le BIP d’André Bonneau est sans doute la compétition de poneys la plus connue en France - ph. Poney As
Allen, les frères Philippaerts, Franck Schuttert Maurice Tebbel, Pierre-Alain Mortier, Alexandra Paillot, Alexandre Fontanelle, Emeric George, Mégane Moissonnier… J’ai toujours dis dans mes premières interviews que la graine de champions était sur le circuit Poney et que nous les reverrions aux Jeux Olympiques. La preuve en est. Rozier, Bosty, Delaveau, Delestre, Pessoa, ils ont tous monté à poney. Je pense que c’est un passage obligatoire et un tremplin vers le haut niveau. On voit très bien comment monte les meilleurs jeunes, ce n’est pas n’importe quoi. Tu avais déposé auprès de la FEI un dossier d’organisation des championnats d’Europe, dossier qui fut accepté pour 2012. Entre temps, tu t’es rendu sur plusieurs échéances européennes et notamment celle d’Avenches en Suisse, en 2008, ou nous avions discuté de ton projet. Se déplacer, voir ce qui se fait à l’étranger, être soucieux des moindres détails : n’est-ce pas cela ta marque de fabrique ? AB : Oui sans doute. Avec du recul, c’était une bonne chose que la FEI ne m’ait pas confié tout de suite les championnats d’Europe. Le Grand Parquet était en plus en travaux. Cela m’a permis d’aller voir ce qui se faisait ailleurs et de peaufiner mon projet. Parfois, je n’ai pas eu l’impression d’arriver sur une telle échéance : pas d’animations, pas de stands, c’était d’une tristesse incroyable. Je me suis dit tout de suite « je pense que je peux faire mieux ». Ça m’a rassuré aussi. Si on te demande d’organiser une autre échéance européenne, que répondrais-tu ? AB : On m’a demandé de le refaire l’année suivante et j’ai dit non. Mentalement, c’était très dur, financièrement aussi car un sponsor nous a lâché au dernier moment. Et puis je ne souhaite pas le refaire car il y a un moyen de comparaison. Nous l’avons fait une fois, on l’a réussi, on ne le refera pas même si nous avons eu de nombreux éloges.
Les 20 ans du Bonneau International Poney
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Saut d’obstacles Que retiens-tu de ces championnats d’Europe de 2012 ? AB : Au BIP, je fais le beau sur ma voiture électrique, lors des championnats, je faisais tout sauf le beau (rire). J’étais le président et lorsque tout le monde est arrivé, je me suis vraiment rendu compte de l’ampleur : les trois disciplines réunies dans une même compétition, c’est un vrai challenge. Ce n’est pas le BIP, c’est beaucoup de stress ! Je retiens bien sûr le côté sportif : la compétition était extraordinaire. Cette édition restera un superbe souvenir. Depuis 2015, tes filles Christelle et Mélanie t’ont rejoint dans l’organisation du BIP. Vous trois avez créé la société AMC Bonneau. Quel est votre mode de fonctionnement dans l’organisation de votre grande manifestation bellifontaine ? AB : J’ai pris ma retraite de directeur de centre équestre et l’association l’Etrier d’Arbonne avec laquelle j’organisais la compétition s’est arrêtée. Comme je voulais poursuivre le BIP, je suis allé chercher du sang nouveau : mes deux filles ! Il fallait quelqu’un qui puisse gérer la manifestation car je suis avant tout un homme de terrain. Christelle n’est pas dans le milieu des chevaux, mais elle connait parfaitement la gestion, la comptabilité. Mélanie a de son côté étoffé la communication et gère parfaitement l’organisation des stands du village. Nous ne sommes pas toujours d’accord, mais nous discutons beaucoup et tout se passe très bien (rire). Notre trio est formidable, on se complète, c’est une magnifique aventure familiale. En fait, nous tirons sur la même ficelle pour arriver au même but. Organiser le CSIOP de France, un CSIP et de nombreuses épreuves nationales en parallèle a un coût. Peux-tu nous parler du budget déployé ? AB : Le budget du BIP est de 330 000 €. Nous essayons de le maintenir stable d’année en année, même si les coûts augmentent.
Jeanne Sadran et Rominet de Bruz se sont imposés dans le Grand Prix du CSIOP en 2016 - ph. Poney As
Comment est-il réparti ? AB : Il y a la location du terrain qui s’élève à 37 000 € pour la durée de la manifestation, en plus des boxes, la gestion du nettoyage des boxes, la paille, la sécurité, la location des parcs d’obstacles, des tentes, l’installation du village, une majeure partie des lots et des cadeaux, la décoration des terrains… Nous avons instauré notre signature également : il s’agit des animaux en buis sur le Grand Parquet. Nous avons une centaine de personnes qui travaillent pour le BIP entre les officiels et les « bénévoles ». Certains sont logés et tous sont indemnisés. Les jeunes ramasseurs de barres sont rémunérés, tout comme les gens qui sont aux boxes. C’est assez énorme ! Est-ce un concours équilibré ? AB : Oui il l’est, mais nous n’avons pas le droit à l’erreur et nous ne nous rémunérons pas. Les gens pensent que l’on gagne de l’argent, mais en réalité, il nous arrive d’en perdre. Ce qui nous anime à travers ce mer-
La famille Bonneau réunie sur cette photo. Depuis 2015, Christelle et Mélanie gèrent aux côtés de leur père l’organisation du BIP - ph. Poney As
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veilleux week-end, c’est le sport, la passion et l’engouement des participants ! Ces dernières années, la Coupe des nations du BIP se dispute entre 3 ou 4 équipes. Par le passé, cette épreuve phare en rassemblait une dizaine, voire plus. Quelle est la ou les raisons principales de cette impasse dans le calendrier des étrangers ? Est-ce le terrain en herbe ? AB : C’est un argument oui. Les pays nordiques ne viennent plus car notre terrain est en herbe. A l’époque, nous avions des espagnols, des italiens, des suisses : ils ne sont plus là non plus. Italiens et Espagnols ont fait le choix de passer plus vite en catégorie Children. C’est aussi l’une des raisons. Les Suisses m’ont également dit « la catégorie Poney est trop difficile, il faudrait faire des épreuves à 1,20 m ». Evidemment, je ne suis pas d’accord, ça n’aurait plus d’intérêt. D’ailleurs, que penses-tu du projet de transformer le Grand Parquet en carrière en sable ? AB : C’est l’évolution logique des choses ! Nous sommes pour, bien sûr, il faut évoluer avec notre temps. Ce serait une erreur de s’acharner. Lors de la Grande Semaine de l’élevage, il y a eu 1750 chevaux en 10 jours : quel terrain en herbe peut tenir ? Il n’y en a pas. Il n’y a plus de championnats poneys et chevaux – d’Europe, du Monde et JO – organisés sur herbe. Les carrières en herbe propices à l’organisation de belles compétitions ne sont utilisées qu’une fois par an et le Grand Parquet n’a pas les moyens d’entretenir ce terrain pour un seul concours. On ne peut passer que 250 chevaux maximum par jour : avec la location du Grand Parquet, on perd de l’argent. Louer le Grand Parquet uniquement n’est pas rentable, il faut impérativement faire fonctionner les autres pistes. Le Petit Parquet sera sablé à partir de cette année, nous verrons si les étrangers vont engager sur cette piste.
Aujourd’hui, dans les programmes internationaux européens, les CSIOP sont incorporés aux labels CSIOCH (Childrens), CSIOJ (Juniors), CSIOY (Jeunes Cavaliers). Le CSIOP de France fait office d’exception. Est-ce une crainte pour toi dans le cadre de la poursuite du BIP ? Est-ce que les instances t’ont contacté à ce sujet ? AB : Oui, c’est l’une de mes craintes et j’ai peur de perdre le label CSIOP. En 2020, on nous l’avait retiré et j’ai appris que deux organisateurs l’avaient mis dans leur programme. Nous nous sommes battus pour le maintenir ici, pour les 20 ans du BIP ! La discussion auprès des instances n’a pas été entamée, mais nous avons eu des échos : la FEI nous pousserait, nous français, à ne choisir qu’une seule date. Pour le moment, nous en avons deux dans le calendrier : Fontainebleau pour les poneys et Deauville pour les autres labels « Jeunes ». Le BIP est un concours dédié aux poneys, c’est cela qui nous anime par-dessus tout. Nous souhaitons garder ce concept. André, es-tu inquiet par rapport au circuit international Poney ? AB : Oui, je le suis. Je ne sais pas comment il va évoluer, mais je crains que le circuit Children, en plein développement, prenne le dessus. Je pense qu’il va donner un coup de massue au circuit Poney. L’avenir du BIP, comment l’envisages-tu alors ? AB : Après tous ces remaniements de CSIO, il va falloir se poser les bonnes questions. C’est-à-dire trouver de nouvelles idées, dynamiser la manifestation et continuer à nous démarquer. J’ai peur que le BIP, sans son CSIOP, perde sa notoriété. Mais nous n’en sommes pas là ! En tout cas, il y a toujours cette même passion et cette ferveur intacte pour l’organiser. Depuis 2015, le BIP a pris de l’ampleur au niveau des animations que Mélanie développe, notamment avec celles des associations aidant les enfants malades (cf. encadré) via un réseau régional de santé en Île-de-France, le RIFHOP. Ça, c’est une vraie évolution. 20 ans de BIP, c’est aussi 20 ans de sélection d’élevage de poneys de sport en France. Tu as pu observer de près cette évolution, cette véritable transformation. Que penses-tu de la qualité sportive de nos poneys aujourd’hui ? AB : Les éleveurs se sont orientés vers le haut niveau. Ils ont croisé des étalons chevaux performants en 4 et 5 étoiles avec des ponettes. Ils ont apporté de la taille, mais surtout du galop, de la foulée. Les poneys d’aujourd’hui trottent, galopent, ils ont de l’envergure ! Nos anciens poneys n’étaient pas de ce niveau, même si les meilleurs de l’époque avaient déjà ces qualités. Ils étaient par contre beaucoup moins nombreux. Les éleveurs élèvent différemment et cherchent à faire la meilleure sélection possible.
Enfants cavaliers, coachs, circuit de compétitions, programme mis en place par la Fédération Française d’Equitation : le Sport Poney s’est également professionnalisé. Quel est ton avis ? AB : On voit beaucoup de coachs, cavaliers de haut niveau. Les poneys sont travaillés comme les chevaux. Oui, je suis d’accord, tout s’est professionnalisé. La FFE organise depuis quelques années maintenant des rassemblements avec le sélectionneur et divers intervenants. Olivier Bost, entre autres, a fait un excellent travail. Il a su aussi inculquer le respect. Pour le cavalier, cela passe par son poney, son entraineur et ses parents ! N’oublions pas que les parents sont les premiers sponsors des enfants ! Il a su créer une dynamique de groupe. Les stages fédéraux servent à donner des conseils et permettent de voir la progression des couples. Si les cavaliers sont à ce niveau-là, c’est aussi et surtout grâce au travail de fond qui est fait tous les jours avec les coachs. L’évolution vient de là. Aujourd’hui, l’équipe de France gagne et fait partie des meilleurs. Il y a des médailles. Nous n’en avions pas avant… On parle là de la professionnalisation de tout un système. Vois-tu un lien avec le BIP ? AB : Oui, et sans m’envoyer de fleurs, je crois que le BIP a contribué à cette évolution. Les enfants sont mis à l’épreuve, par rapport au terrain d’honneur et aux parcours, et pour y arriver, il faut qu’ils soient rigoureux dans leur travail et en piste. Nous n’avons jamais négligé le petit niveau et nous donnons l’occasion aux cavaliers des épreuves nationales de pouvoir regarder les meilleurs sur le Grand Parquet. C’est très motivant pour eux ! Ma stratégie a toujours été de mettre les plus petits niveaux sur la carrière la plus lointaine du terrain d’honneur. Puit Cormiers, Spring Garden, carrière des Princes, Petit Parquet : au fur et à mesure qu’ils évoluent et progressent, ils se rapprochent du terrain d’honneur. Le fait de pouvoir observer le haut niveau a débouché sur une prise de conscience par rapport aux montures que
les enfants doivent avoir pour évoluer sur ce type d’épreuves. Je pense qu’on a motivé tout le monde. Et puis sur tous les terrains il y a de belles barres, de beaux cadeaux et des remises des prix appréciées. On a des jurys de qualité, de bons chefs de piste... L’évolution, les poneys, la qualité : le cœur du BIP, c’est ça ! Alors qu’il espérait « que l’on passe un moment convivial, sportif et familial », André Bonneau a dû, avec son équipe, se résoudre à annuler le BIP. « C’était la vingtième et j’ai encore du mal à digérer tout cela. Mais le principal, dans cette situation de crise sanitaire, est que chacun reste confiné à la maison ». Propos recueillis par Pauline Bernuchon
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1 parcours sans-faute = 1 € ! Le réseau d’Île-de-France RIFHOP (hématologie oncologie pédiatrique) fait le lien entre toutes les personnes impliquées dans les prises en charge des enfants et des adolescents atteints de cancers ou leucémie dans la région. La cause tient particulièrement à cœur à André et ses filles, Mélanie et Christelle. « Depuis l’an passé, en plus des dons et de la tombola, nous avons développé le système suivant : un parcours sans-faute égal 1 € pour l’association. C’est notre partenaire Brunet Tentes qui est à l’initiative de cette opération. Elle consistait l’an passé à comptabiliser les sans-fautes du Grand et Petit Parquet. Cette année, nous devions nous joindre à lui en incluant tous les terrains du BIP : 2 € devaient être versés par sans-faute », explique Mélanie. L’an passé, l’association est repartie du BIP avec 3500 € ; une somme qui peut allègrement augmenter compte-tenu de la fréquentation de la manifestation. « C’est important que les enfants du BIP se rendent compte que tout le monde n’a pas la même chance. 1 € par sans faute, ce n’est pas beaucoup, mais ça peut faire la différence. Si la mise en lumière du BIP peut permettre cette prise de conscience et générer une petite enveloppe financière pour l’association, alors notre objectif est atteint ». Précédemment, le BIP soutenait Votre Ecole Chez Vous (VECV), association reconnue d’utilité publique, permettant une scolarisation à domicile des enfants et adolescents gravement malades ou handicapés ou présentant des troubles sévères des apprentissages.
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Dossier
Le toisage réalisé lors des championnats d’Europe se tenait le mardi ou le mercredi, juste avant le début de la compétition. Cette séance est maintenue durant la période de transition, puis n’existera plus – ph. Poney As
Une nouvelle réglementation concernant la toise des poneys En avril 2019, la Fédération Équestre Internationale avait annoncé son projet de réforme quant à la taille des poneys, du toisage et son déroulement. Le 18 novembre a été synonyme de tournant puisque l’Assemblée Générale de la FEI réunie à Moscou a revisité le chapitre IX du règlement. Un poney est « un petit cheval dont la hauteur au garrot ne dépasse pas 148,0 cm sans fers » rappelle le porte-parole de la Fédération Équestre Internationale (FEI), interrogé sur le sujet. Cette taille, tout à fait arbitraire, émane du standard de race des Stud-Books de poneys. Elle est historique. Voire pour certains, à contre-courant du sport de haut niveau. Un ajustement important était jusque-là prévu par la FEI : la tolérance de 2 centimètres des poneys toisés en compétition ; une décision actée suite aux nombreux abus observés lors des
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championnats d’Europe de 2006. Dans le cadre de sa révision du système juridique, la FEI a présenté en avril 2019, lors de son Forum, une nouvelle proposition de règles sur la taille des poneys. Discuté et travaillé, le nouveau règlement a été validé et voté lors de l’Assemblée Générale du mois de novembre, avec, dans l’un de ses paragraphes, la disparition de cette latitude de 2 centimètres. Le sujet a fait couler beaucoup d’encre en France. « Trois raisons justifient cette latitude : difficulté à assurer un sol plat et uniforme dans
la zone, le stress du poney, de son cavalier et de son entourage dû à la compétition poussant l’équidé à se grandir puis la compensation de toute erreur possible dans la méthode de toisage » évoque ce dernier. Dès le 1er janvier 2020, le département vétérinaire de la FEI organise ainsi, en collaboration avec les fédérations nationales, des sessions de toisage hors compétition. La taille maximale d’un poney non ferré est donc maintenue à 1,48 m : toutes mesures comprises entre 148,1 cm et 148,9 cm sont arrondies à 148,0 cm. Un poney ferré ne peut atteindre au maximum 1,49 m : s’il est toisé entre 149,1 cm et 149,9 cm sa taille sera abaissée à 149,0 cm. « À partir du moment où les toises sont faites hors concours, nous estimons qu’il n’y a pas besoin d’une tolérance de plus de 0,09 cm pour un simple
fer » affirme Louis-Marie Desmaizières, vétérinaire des équipes de France poneys. Néanmoins, « lorsque l’équidé sera en compétition, il pourra avoir des fers adaptés à ses besoins donc faire bien plus d’1,49 m » tient tout de même à signaler Guillaume Levesque, journaliste spécialisé dans le poney de sport depuis une trentaine d’années et éleveur sous l’affixe de Florys (56). Ces sessions de toises ne sont pas obligatoires pour tous. Si un poney a participé à des épreuves internationales ces trois dernières années, soit depuis 2017, et qu’il a été toisé par deux vétérinaires agréés par la FEI, il se verra directement remettre son certificat de toise à vie. La Fédération Française d’Equitation a mis en ligne sur son site internet la liste des poneys n’ayant pas besoin de participer à ces sessions tels que les montures des trois disciplines olympiques sélectionnées pour les championnats d’Europe de Kaposvàr, Bishop Burton et Strzegom. Concernant les autres poneys, ils devront être toisés pendant la période transitoire jusqu’au 31 décembre 2022. « Cette période transitoire a été mise en place pour garantir que la FEI et les fédérations nationales Européennes aient les ressources et le temps nécessaires pour mesurer tous les poneys », ajoute le porte-parole de la FEI. Un poney âgé de 8 ans ou plus recevra également son certificat de toise à vie et sera enregistré comme « poney » dans les données de la FEI. Cependant, si celui-ci est âgé entre 6 et 8 ans, il obtiendra un certificat de toise provisoire pour 15 mois considérant qu’il atteint sa taille adulte vers ses 8 ans. Alors, il pourra être remesuré jusqu’à quatre fois en attendant qu’il atteigne sa taille définitive. À partir du 1er janvier 2023, tous les poneys auront besoin d’un certificat de toisage FEI afin de participer à̀ une épreuve internationale, toutes disciplines confondues.
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À savoir « Aujourd’hui, la FEI ne permet aucun excès » insiste Louis-Marie Desmaizières. L’approbation des poneys peut être refusée si : • Sabots en mauvais état, douloureux ou présence de boiterie : « le poney est susceptible d’être trotté » informe-t-il. • Doute sur un éventuel rabaissement artificiel du garrot de l’équidé : « les vétérinaires ont la possibilité de demander une radio du garrot sur place », poursuit-il. • Respiration ou transpiration anormale après un effort • Signes de sédation : des échantillons peuvent être prélevés afin d’effectuer un contrôle anti-dopage et anti-médication
Comment se passe une session de toisage ? D’une manière générale, un équidé est susceptible d’être toisé plusieurs fois dans sa
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Une partie de l’équipe de France avant le toisage des poneys des Bleuets à Strzegom. De gauche à droite : Maryline Millet Lesage, Louis-Marie Desmaizières sur son vélo, Sylvain Orhant et Olivier Bost – ph. Poney As
vie, mais « certains poneys peuvent être émotifs à l’approche d’une toise » explique Louis-Marie Desmaizières. Présenter un poney se prépare alors au préalable. JeanLuc Leboucher, de l’élevage des Islots (50), explique qu’aujourd’hui il y a deux manières de préparer et éduquer un poney : la naturelle et l’artificielle. « Comme n’importe quel exercice, on lui présente la toise et le poney apprend à se positionner sans en avoir peur et doit maintenir l’arrêt » développe-t-il. Artificiellement, « il est possible d’enlever 2 voire 3 cm à un poney en lui faisant voir le maréchal le jour-même : les pieds sont coupés très courts avec une pose de fers de 0,1 cm en aluminium encastrés dans le sabot » informe Guillaume Levesque avant d’indiquer qu’une « éventuelle inflammation ne peut arriver que 48 heures après ». Le jour-j, la prise de mesure des poneys est effectuée par deux vétérinaires d’une autre nationalité (que le poney et/ou son propriétaire) désignés par la FEI dont les noms sont gardés confidentiels au préalable. Lors de son passage, le poney doit « poser de manière carrée comme demandé en dressage, son encolure doit être portée à hauteur normale et naturelle » indique le vétérinaire du staff tricolore. L’organisme a également maintenu la proposition de 10 minutes pour mesurer un poney. « La mesure est prise au point le plus haut du
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Dossier garrot », poursuit-il. Celui-ci est souvent situé au niveau de l’apophyse épineuse de la cinquième vertèbre thoracique. « Le point le plus haut du garrot est déterminé en baissant la tête du poney, à ce moment-là on palpe et détermine l’endroit » développet-il. Les vétérinaires notent ensuite la taille dans le passeport du poney. Ainsi, si un équidé est jugé hors-taille, l’information est rapportée au département vétérinaire de la FEI : il ne pourra pas être engagé sur une épreuve internationale au label « Poneys ». Néanmoins, un poney « peut se représenter jusqu’à 4 fois lors de ces sessions : 2 toises en 2020, 1 en 2021, puis une dernière en 2022 », informe Laurent Gallice, conseiller technique national. La première session s’est déroulée au Parc Équestre Fédéral de Lamotte-Beuvron les 1ers et 2 mars derniers. Dans une ambiance électrique nous décrit le vétérinaire « 74 poneys étaient présents » dont « 5 déclarés trop grands » appuie Maryline Millet Lesage, conseillère technique nationale de la FFE. D’ailleurs, « l’un d’entre eux a eu le garrot opéré alors il a été de suite exclus,
l’opération n‘est pas une solution » souligne Laurent Gallice. À noter, pendant la période de transition où la tolérance des 2 centimètres est donc maintenue, qu’une toise sera effectuée lors des trois événements suivants : • les championnats d’Europe Poneys • la finale de la Coupe des nations de CSO • la finale du Jumping Ponies Trophy de CSO
Du côté des Fédérations… Chez nos tricolores, ce changement est « très bien » perçu par Maryline Millet Lesage : « Sur le principe, je pense que l’idée est très bonne. Cela permet de mettre en place ce certificat de toise à vie, réglementer, remettre le poney à sa taille de poney, ne plus avoir ce problème de gestion lors de chaque événement et enlever le stress des cavaliers et de leur entourage » explique-
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t-elle. Cependant, la période de transition n’est pas jugée équitable : « il y a un gros décalage entre les poneys arrivants et les anciens ». Cette dernière tient à rappeler que le circuit Poney permet un accès à la compétition de haut niveau pour les cavaliers : c’est un circuit à redynamiser. « Aujourd’hui, nous avons plus de nations qui y accèdent par le circuit Children qu’à poney » remarque-t-elle. Au-delà de nos frontières, ce nouveau règlement est vu comme « nécessaire, juste et efficace » par les fédérations Suisse et Irlandaise. « Il y a un petit impact chez nos cavaliers, mais nous ferons avec, nous avons tout de même peu de poneys concernés » introduit Cornelia Notz, responsable de la relève de saut d’obstacles Suisse des catégories Jeunes. « Priver certains poneys à des participations internationales ne va pas faire du bien au poney de sport en général » avoue-t-elle. Cependant, « le bien-être des équidés doit être primordial » affirme la responsable en évoquant un problème qui va de soi. « Aujourd’hui, il y a des cavaliers à poney trop grands ou trop lourds, si les poneys estimés trop grands ne sont plus considérés comme poney de sport, il faudra, avec urgence, parler de la taille et du poids des pilotes », signale la suissesse. « Ces cavaliers-ci développent une mauvaise assiette. Si les plus jeunes ou plus petits cavaliers peuvent concourir ces épreuves sur un niveau moins haut, ça peut les former dès le plus jeune âge afin d’être de futurs bons cavaliers » analyset-elle. « Cela ne doit pas être une perte de valeur, mais une question d’interprétation » affirme-t-elle. L’Irlande estime que le nouveau système de mesure renforcera la catégorie des poneys en tant que désignation définie, permettant une plus grande évolution du sport de haut niveau à poney. « L’Irlande a une forte tradition en matière d’élevage de poneys et de sport équestre, qui fait partie de notre héritage irlandais », déclare le porte-parole d’Horse Sport Ireland. « L’équipe poney irlandaise est médaillée d’or aux championnats d’Europe, et il est donc important pour nous de continuer à combiner notre tradition avec des podiums réguliers » conclut-t-il.
Lafleur Bertrand : « Sans éleveurs, il n’y a pas de poneys » « Nous en sommes tous fautifs, moi le premier, nous avons tous produit des poneys tutoyant 1,51 m, nous avons tous abusé de la tolérance », insiste Jean-Luc Leboucher. Les éleveurs interrogés ont reconnu avoir majoritairement eu des demandes égales ou légèrement supérieures à 1,51m de leurs clients. À l’annonce de ce changement, « ils m’ont rappelé et m’ont demandé des poneys d’1,48 m », indique Jean Drexler, instigateur de l’élevage d’Hurl’Vent (26). « Nos 3 ans, nous les avons fabriqués il y a 4 ans, nos 8 ans prêts à participer aux épreuves interna-
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tionales, il y a 9 ans et donc avec d’autres demandes de taille », poursuit ce dernier. « Ce sont des poneys sur lesquels, nous éleveurs, nous avons fondé beaucoup d’espoirs et dépensé beaucoup d’argent pour leur valorisation. Un bon poney d’1,51 m pouvant participer aux épreuves internationales pouvait valoir 200 000 €. Aujourd’hui, il faudra diviser son prix par 10. En tant qu’éleveur, c’est désolant de voir qu’une partie de la valeur génétique des poneys qu’on produit ne sera pas exploitée comme elle aurait dû l’être », confie-t-il navré. Pourtant, « il est assez simple de changer la taille d’un poney pour la prise de mesure, à coup sûr nous verrons des poneys d’1,51 m voire bien plus avec des fers adaptés une fois en concours », rassure Guillaume Levesque. « Mais, dès aujourd’hui, nos clients achètent pour l’international et veulent des poneys d’1,49 m maximum, ces équidés-là,
nous ne les avons pas forcément tous », insiste Christian Morel de l’élevage de Blonde (70), avant de reprendre : « faire naître un poney est long : le croisement se réfléchit, vient la gestation de 11 mois, puis la valorisation… ». Que vont maintenant devenir ces poneys hors-taille ? « Les parents voient très souvent leurs enfants en équipe de France dès l’achat d’un poney de haut niveau » précise Bertrand Lafleur de l’élevage de Seille (54). « Ils sont prêts à mettre de l’argent pour cela et non pour un poney hors-taille » développe-t-il. Il est impossible de parler de débouchés équivalents pour la filière de l’élevage, cependant il existe quelques marchés où des poneys hors-taille peuvent se vendre. « Certaines jeunes femmes ou monitrices préfèrent du fait de leur physique un modèle poney : ce marché est restreint, mais
il est là », explique Jean Drexler. « Je vends même des poneys à des centres équestres qui décident eux-mêmes de les former sans se soucier des épreuves Jeunes Poneys, mais ils ne mettront pas des grosses sommes » relève Jean-Luc Leboucher. « Il existe aussi un marché dans ces clubs qui décident de concourir en épreuve Club avec des enfants » rajoute Jean Drexler et d’ajouter : « nos cracks hors-taille iront faire les épreuves Cycle Libre ou Classique auprès de vrais chevaux, mais perdront de la valeur ». D’autres éleveurs comme Christian Morel, Guillaume Levesque et Jean-Luc Leboucher seraient favorables à l’ouverture d’épreuves supplémentaires du circuit E, supérieures à 1,10 m, hauteur maximale actuelle, en redonnant de vrais objectifs à ce circuit. Léa Tchilinguirian
Queen (page 49), championne d’Europe en individuel en 1998, 1,42 m au garrot. Quabar des Monceaux (cicontre), double champion d’Europe en individuel et par équipe en 2014 toise 1,46 m, soit quasi la même taille que son acolyte Sligo de Mormal (page 50). Il ne suffit pas d’être grand en taille pour être grand sur le terrain ! – ph. Poney As Micklou Madness (page 52), champion d’Europe 2006 sous la selle du Britannique Daniel Neilson. Une échéance marquée par plusieurs poneys hors taille, parfois même avoisinants le 1,55/56 m – ph. Poney As
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Vers une revalorisation du circuit E « La FFE a confirmé qu’il y aura un nouveau règlement concernant le circuit E dès la saison prochaine », nous confie Marie-Dominique Saumont-Lacoeuille, présidente de l’Association Nationale du Poney Français de Selle. Le but est d’adapter ce circuit aux poneys achetés par des adultes et à ceux dépassant 1,49 m ou valorisés par des cavaliers professionnels. « Nous souhaitons mieux échelonner les catégories c’est-àdire que l’épreuve E Élite (1,10 m) de saut d’obstacles soit revalorisée au niveau de sa hauteur, l’idéal serait qu’elle soit équivalente à l’As Poney Élite (1,25 m) », explique la présidente. « Le championnat de France est déjà décliné, mais est peu représentatif des qualités des très bons poneys » détaille-t-elle. À noter, cette année le Sologn’Pony accueillera la première finale de Dressage des épreuves E. L. T.
Règlement sur les catégories de taille des poneys Les tailles précisées dans le tableau ci-dessous sont prises en compte pour définir des catégories sportives. Ces limites sont retenues pour les toisages réalisés en compétition (cf. article 7.2 du règlement de la FFE).
Catégorie B
TAILLE DU PONEY EN COMPETITION NON FERRE
TAILLE DU PONEY EN COMPETITION FERRE
De plus de 1,07 m à 1,30 m
De plus de 1,08 m à 1,31 m
Catégorie C
De plus de 1,30 m à 1,40 m
De plus de 1,31 m à 1,41 m
Catégorie D
De plus de 1,40 m à 1,48 m
De plus de 1,41 m à 1,49 m
En prenant en compte la taille des poneys ferrés, la catégorie B ne doit pas dépasser 1,31 m et la C 1,41 m. Dans le cadre de l’évolution du sport et de la taille des enfants grandissante, il est légitime de penser qu’une taille définitive d’1,51 m, aurait pu être attribuée aux poneys D, sans s’attarder sur les historiques standards de races.
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Elevage
Annuaire des étalons du catalogue poney as Pour la première fois publié dans le Magazine, l’Annuaire des étalons recense sous forme de tableau les données objectives des fiches des reproducteurs parues dans le Catalogue des Etalons Poney As. En un coup d’œil, l’annuaire des étalons tiré du Catalogue Poney As de 2020 permet de cibler les origines, le niveau sportif et les critères de performances propres (indices sportif et génétique) des étalons, ainsi que les coordonnées de leurs étalonniers. Pour plus de précisions (descriptif, type de monte, stud-book d’approbation, tarifs, photos et vidéos), nous vous convions sur notre plate-forme dédiée www.etalons-poney-as.com.
ETALONS CONNEMARA Nom
Né en
Taille
Père
Mère
Père de mère
Niveau sportif
Indices / BPO
Prod. indicés à + de 120
Prod. indicés à + de 140
Coordonnées étalonnier
Caruso Melody
2012
1,49
Cocum Thunder Boy
Imagine Melody Pondi
Dexter Leam Pondi
Grand Prix CSO
IPO 127 BPO +11 (0,51)
Dexter Leam Pondi
1991
1,50
Leam Finnigan
White Granite
Marble
Champ. Europe CSO
IPO 164 / ISO 137 BPO + 21 (0.96)
Emblème du Ham
2014
1,47
Dexter Leam Pondi
Grey Rock Tina
New Beginning
CCJP CSO
IPO 116 BPO +15 (0.44)
Pony Planet - 62350 ROBECQ 06 16 81 23 76 - contact@pony-planet.fr
Fairyhill Mozart
2009
1,48
Monaghanstown Boy
Kingstown Molly 2nd
Coral Prince
Poney 1 CSO
IPO 87
Elevage de Boloï - 22260 PLOEZAL 07 83 96 37 84 - connemara.de.boloi@orange.fr
Génie du Ronval
2016
1,43
Silver Shadow SL
P’Titlou des Blanpins
Grange Surf Sparrow
Ice and Fire d’Albran
1996
1,48
Dexter Leam Pondi
Underline of Laps
Fort Doolin
Grand Prix CSO
IPO 132 BPO + 11 (0.87)
14
Loup Yes Tu Tartifume
1999
1,44
Naughty van Graaf Janshof SL
Violine II
Quickly of Ravary
D1P CSO
IPO 171 / ISO 124 BPO +24 (0.78)
7
Magic Leam Pondi
2000
1,51
Dexter Leam Pondi
Voyel de Beauchamp
Abbeyleix Apollo
Grand Prix CSO
IPO 164 BPO +13 (0.86)
11
Meingold Mystical Thunderbird
2015
1,43
Arda’s Murphy
Fennja
Gonzales
CCJP CSO
IPO 89
Elevage Connemara of Metella - 49220 THORIGNE D’ANJOU - 06 85 92 93 76 - elevageofmetella@gmail.com
Pilerlann ar Park
2003
1,48
Apollon Pondy
Tina ar Park
Moyglare Bruff
Grand Prix CSO
IPO 164 BPO + 17 (0.60)
Ecuries Parad’Izia-K - 61310 AVERNES-SOUS-EXMES 06 47 71 35 10 - contact@ecuries-paradiziak.com
Quitus de la Loue
2004
1,46
Dexter Leam Pondi
Ceres du Boarnais
Fakir de Ravary
Rip Off du Frêne
2005
1,46
Quillon
Dadou des Chenes
Sticky du Blin
Am. Elite Dress. E1P CSO et CCE
IDR 117 BDR +7 (0.58)
Krystelle Freville - 42720 NANDAX 06 62 06 69 09 - ecuries-de-nandax@hotmail.fr
Roughan Sparrow
2003
1,48
Glenayre Silver
Emlagh Suzie
Gun Smoke
Champ. Europe CSO
IPO 132 BPO +5 (0.36)
Haras du Semnon - 35134 THOURIE 06 88 53 93 65 / 06 08 09 93 25 - nagherve@gmail.com
Sean de l’Aulne
2006
1,49
Macky
Jurande de l’Aulne
Dream of Aulne
Grand Prix CSO
IPO 131 BPO +4 (0.66)
Sinbad de Boloï
2006
1,45
Six Pence Duff
Jabadao de Boloï
Dexter Leam Pondi
AsP2 CSO Club 1 CCE
IPO 104 / IPC 100
Skaergardens Party Night
2013
1,46
Skaergardens First Night
Barholts Evita
Frederiksminde Hazy Marvel
Dress. Jeunes Poneys au Danemark
Soprano Leam Pondi
2006
1,47
Magic Leam Pondi
Hazure Pondi
Cyrano Pondi
CSO 1,20 m Am. 2 CCE
IPO 106 / ICC 99
4
Thunder du Blin
1985
1,45
King-Cup R. C
Fort Helen
Glenarde
Champ. Europe CSO
IPO 112 BPO +9 (0.98)
285
Ucellow des Graves
2008
1,45
Mealow de la Belle
Quassia des Graves
Glenree de l’Aulne
Grand Prix CCE
IPC 144 / IPO 126 BPO +13 (0.59)
2
Uiskey d’Or
2008
1,46
Rasmus SL
Hydil d’Or
Jet de Ravary
CSO 1,25 m E Elite
IPO 123 BPO +4 (0.53)
Haras de Meursanges - 21200 MEURSANGES 06 29 62 21 17 - harasdemeursanges@gmail.com
Vandal du Tyria
2009
1,48
Westide Mirah II
Hoella
Macky
Grand Prix CSO
IPO 137 BPO +14 (0.53)
Haras du Semnon - 35134 THOURIE 06 88 53 93 65 / 06 08 09 93 25 - nagherve@gmail.com
Westide Mirah II
2003
1,52
Westside Mirah
Grange Sandy
Callowfeenish Mairtin
Grand Prix CSO
IPO 128 / ISO 116 BPO +9 (0.83)
10
1
Haras du Semnon - 35134 THOURIE 06 88 53 93 65 / 06 08 09 93 25 - nagherve@gmail.com
Prod. indicés à + de 120
Prod. indicés à + de 140
Coordonnées étalonnier
Elevage du Roy - 63120 SAUVIAT 06 88 55 87 38 / 06 81 14 62 11 - elevageduroy@gmail.com 129
35
Haras de la Bouloye - 62240 WIRWIGNES 06 62 99 57 35 - contact@harasdelabouloye.com
Anne Lamblot - 08270 AUBONCOURT VAUZELLES 06 70 18 78 64 - tipoon08@orange.fr
IPO 89
3
Elevage d’Albran - 62170 LA CALOTTERIE 06 08 21 25 90 - edemonleon@albran.com Elevage d’Argan - 85710 CHATEAUNEUF 07 87 22 24 00 - contact@elevage-d-argan.fr
2
2
Elevage du Ralmar - 57480 MALLING 06 08 86 77 11 - elevageduralmar@hotmail.fr
Haras de Meursanges - 21200 MEURSANGES 06 29 62 21 17 - harasdemeursanges@gmail.com
1
Elevage de la Jacinthe - 44290 GUEMENE-PENFAO 06 64 22 74 17 - elevagedelajacinthe@gmail.com Elevage de Boloï - 22260 PLOEZAL 07 83 96 37 84 - connemara.de.boloi@orange.fr Ecurie des Garances - 84340 MALAUCENE 06 13 92 03 42 - ecuriedesgarances@orange.fr Elevage des Trèfles 06 84 15 76 40 - segolene.groualle@gmail.com 62
Elevage du Ralmar - 57480 MALLING 06 08 86 77 11 - elevageduralmar@hotmail.fr Elevage Connemara of Metella - 49220 THORIGNE D’ANJOUT - 06 85 92 93 76 - elevageofmetella@gmail.com
ETALONS NEW FOREST Nom
Né en
Taille
Père
Mère
Père de mère
Niveau sportif
Indices / BPO
Birkilds Balboa
2003
1,47
Sulaatik’s Benji
Birkilds Ferodora
Pedro
Poney Elite CSO/CCE Attelage
IPC 95
Helios des Charreaux
2017
1,44
Priory Firelight II
Kora
Marits Mistique
Elevage de Gaya - 27600 ST-JULIEN-DE-LA-LIEGUE 06 21 61 42 34 - hpcsarl@gmail.com Elevage des Charreaux - 28160 UNVERRE 06 64 16 01 04 - elevagecharreaux@gmail.com
Annuaire des étalons du Catalogue Poney As
53
Elevage
ETALONS PONEYS FRANCAIS DE SELLE Nom
Né en
Taille
Père
Mère
Père de mère
Niveau sportif
Indices / BPO
Prod. indicés à + de 120
Prod. indicés à + de 140
A Flystar des Houx
2010
1,39
Rock Star de la Fosse, Pfs
Wildzang’s Savannah, Wb
Den Bramel’s Bucco, Wb
CCJP CSO AsP2
IPO 142 BPO +15 (0,51)
Elevage des Houx - 77610 LA HOUSSAYE EN BRIE 07 60 06 40 85 - elevagedeshoux@gmail.com
Alto de Fougnard
2010
1,43
Jimmerdor de Florys SL, Pfs
Qure de la Rive* Fougnard, Pfs
Linaro SL, Drp
Grand Prix CSO
IPO 165 / IPD 140 BPO +30 (0.58)
Elevage du Cyan - 91160 SAULX-LES-CHARTREUX 06 08 96 43 20 - nathaliegr06@gmail.com
Banbi de la Bosse
2011
1,47
Tip Top de la Bosse, Pfs
Nouba de la Bosse, Sf
Groom IV, Sf
Grand Prix CSO
IPO 141 BPO +22 (0.49)
Ecuries des Morlots - 25000 BESANCON 06 72 11 89 45 - caseaudelphine@orange.fr
Beltmeyer Linaro
2011
1,49
Weltmeyer, Han
FS Magic Light SL, Drp
FS Golden Highlight, Drp
Champ. Europe Dress.
IPD 163 / IDR 133 BDR +26 (0.57)
Elevage des Petits Prés - 27800 BOSROBERT 06 24 56 37 01 - elevagedespetitspres@gmail.com
Blue Tinka Tilia*Kerveyer
2011
1,44
Tinka’s Boy, Kwpn
Hourloupe du Tilia, Wb
Elvey Jarnac, Wb
Grand Prix CSO
IPO 128 BPO + 16 (0.54)
Boston du Verdon
2011
1,49
Salam du Roc, Pfs
Dame des Vents, Co
Abbeyleix Apollo, Co
Grand Prix Dress. / CCE
IPC 172 / IPD 142 ICC 142 / IPO 125
Haras du Verdon - 49360 MAULEVRIER 06 61 68 10 10 - contact@haras-du-verdon.fr
Boticelli de Rohan
2011
1,49
Sea Bird Fast, Drp
Kantje’s Zanoeska, Nf
Lamento III, Nf
Grand Prix CSO
IPO 154 BPO +13 (0,46)
Domaine de Xanthos - 83440 FAYENCE 07 60 11 07 07 - domainedexanthos83@orange.fr
Champagne d’Ar Cus
2012
1,48
Machno Carwyn, Wd
Utopie de Kerglenn, Sf
Quidam de Revel, Sf
Grand Prix CSO
IPO 153 BPO +27 (0.46) / BSO +5 (0.42)
Pony Planet - 62350 ROBECQ 06 16 81 23 76 - contact@pony-planet.fr
Champagne d’Audes
2012
1,43
Intermede A Bord, Pfs
Navette d’Audes, Pfs
Rocky Grichet, Co
CCJP CSO Am. 1,15 m
IPO 142 / ISO 111 BPO +19 (0.50)
Elodie Millavaud - 58250 MONTARON 06 99 48 99 51 - elodie.millavaud@orange.fr
Dancing Elf Clover
2013
1,47
Unik d’Ick, Sfb
Ivoire du Milon, Co
Simoun de Ravary, Co
CCJP CSO
IPO 130 BPO +12 (0.37)
Haras de Surrain - 14710 SURRAIN 06 11 16 20 86 - harasdesurrain@orange.fr
Dark’Angelo Dream
2013
1,46
Qrack de Pléville, Cs
Tactic des Merles, Wb
Kador du Tilia, Wb
CCJP CSO AsP2
IPO 132 BPO +11 (0.35)
Elevage des Lyres - 28200 LANNERAY 06 38 33 01 37 - elevagedeslyres@gmail.com
Dramairino de Florys
2013
1,43
Jowourits SL, Nf
Ramaire, Kwpn
Heartbreaker, Kwpn
CCJP CSO
IPO 150 BPO +16 (0.37)
Haras de Florys 06 09 93 27 38 - glevesque@wanadoo.fr
Engel des Herbages
2014
1,48
Machno Carwyn, Wd
Nitro des Herbages, Pfs
Island de l’Aumont, Pfs
CCJP CSO
IPO 96 BPO +7 (0.46)
Ecurie des Herbages - 50180 SAINT-GILLES 06 70 18 69 74 - philipperainteau@orange.fr
Etuncelan du Chapelan
2014
1,49
Quabar des Monceaux, Pfs
Madelia, Co
Naughty van Graaf Janshof SL, Co
CCJP CSO
IPO 122 BPO +22 (0.45)
Haras du Chapelan - 38200 SERPAIZE 06 85 92 52 36 - haraschapelan@hotmail.fr
Eye Catcher de Lourcq
2014
1,52
Aron N SL, Drp
Kadira de Tyv, Pfs
Envol d’Angrie, Pfs
CL 2e année 5 ans E Elite CSO
IPO 150 / ISO 121 BPO +23 (0.47)
Audrey Poezevara - 51100 REIMS 07 82 81 07 88 - elevageduguesot@gmail.com
Ganay de Choc
2016
1,47
Quest du Buhot, Pfs
Pourquoi de Hus Z, Z
Pilot de Hus, Old
Elevage de Choc - 61160 MONTREUIL-LA-CAMBE 06 30 15 67 30 - elevagedechoc@gmail.com Pony Planet - 06 16 81 23 76
Graham’s d’Eté
2016
1,47
Heros Ter Putte, Bwp
Jingl’Bells du Borget, Sf
Coriolan, Holst
Haras de la Bouloye - 62240 WIRWIGNES 06 62 99 57 35 - contact@harasdelabouloye.com
Guernica de Jomat
2016
1,47
Tornesch, Kwpn
Java Elvey, Wb
Boligno Ravignan, Wb
Elevage de Jomat - 50420 BEUVRIGNY 06 75 53 05 17 - houivet.mathilde@orange.fr
Hello de la Hague
2017
1,47
Quabar des Monceaux, Pfs
Poésie de la Hague, Pfs
Glen de l’Aumont, Nf
Hévoli des Till
2017
1,47
Syriac, Pfs
Havane de Query, Pfs
Tonnerre d’Angrie, Pfs
Holaff Dimavi
2017
1,25
Intermede A Bord, Pfs
Epona d’Audes, Wb
Icare de Chaudry, Pfs
Juke Box du Buhot
1997
1,51
Don Juan V, Co
Tiva, Pfs
-
Kisaute Ho d’Othon
1998
1,49
Dafydd de l’Arche, Wd
Baltique II, Co
Mad du Bosc
2000
1,50
Nabor SL, Drp
Meeping Cha de Florys SL
2000
1,45
O Ma Doué Kersidal
2002
Paddy de France
1
Coordonnées étalonnier
Elevage Kerveyer - 70160 CONTREGLISE 06 73 81 94 15 - elevagekerveyer@gmail.com
BPO +19 (0.36)
Elevage de la Hague 06 82 05 39 31 - j.leflambe@live.fr Elevage des Till - 14400 RYES 06 41 47 91 49 - elevagedestill@gmail.com
BPO +8 (0.33)
Elevage L’Rio - 03350 CERILLY 06 23 45 34 05 - marionmeric@gmail.com
Champ. Europe CSO
IPO 162 BPO +15 (0.63)
Elevage des Etoiles - 50880 LA MEAUFFE 06 72 56 47 41 - elevagedesetoiles@hotmail.fr
Lord Diamond’s, Co
Champ. Europe CCE
IPC 156 / IPO 150 BPO +15 (0.74)
3
1
Elevage de Tassine - 27170 BEAUMONTEL 06 82 43 24 59 - clhervieuleger@yahoo.fr
Izara du Bosc, Sf
Laeken, Sf
Champ. Europe Dress. Grand Prix CSO
IPD 137 / IDR 120 IPO 132 - BPO +12 (0.87) BDR +6 (0.66)
19
4
Elevage du Bosc - 32600 PUJAUDRAN 06 59 37 80 52 - elevagedubosc@wanadoo.fr
Peeping Tom A, Aa
Nadiacha, Pfs
Dancing Duke, Ar
Grand Prix CSO
IPO 167 BPO +14 (0,81)
11
2
Ecurie de l’Aumoy - 72540 EPINEU-LE-CHEVREUIL 06 76 60 67 61 / ecuriedelaumoy@yahoo.fr Syndicat Linaro - 06 25 46 40 39 - syndicatlinaro@wanadoo.fr
1,49
Willoway All Gold, Nf
Roz Ar Moor, Aac
Kit, Aa
Champ. Europe CCE
IPC 177 IPD 129
2003
1,46
Kantje’s Admiraal, Poet
Huit de Mai, Pfs
Vazy du Viertot, Pfs
Grand Prix CSO
IPO 146 / IPD 116 BPO +17 (0,74)
6
Quabar des Monceaux
2004
1,46
Nabor SL, Drp
Gina des Monceaux, Sf
Rosire, Sf
Champ. Europe CSO
IPO 175 BPO +28 (0.91)
73
R’N’B Royal
2005
1,47
Dexter Leam Pondi, Co
Dovey River, Pfs
Quedor du Coteau, Pfs
Grand Prix CSO
IPO 156 / ISO 120 BPO +21 (0.63
1
Spartakus de France
2006
1,47
Jackson St Hymer, Pfs
Huit de Mai, Pfs
Vazy du Viertot, Pfs
Grand Prix CSO
IPO 153 / ISO 122 BPO +18 (0.61)
Syriac
2006
1,49
Machno Carwyn, Wd
Letizzia, Po
Shining Starr Aristo, Oep
Grand Prix CSO
IPO 143 BPO +9 (0.78)
Tivano d’Elb
2007
1,46
Linaro SL, Drp
Hedge de Louzes, Po
Alfa van de Fluithoek, Co
CSO 1,20 m AsP1
IPO 158 / ISO 128 BPO +30 (0.60)
Elevage de la Barbinière - 61290 LONGNY LES VILLAGES 02 33 83 76 97 - contact@elevagedelabarbiniere.com
Ugo des Clas*Dorcamp
2008
1,50
Machno Carwyn, Wd
Kissmie du Touney, Pfs
Thunder du Blin, Co
CSO 1,25 / 1,30 m
IPO 122 / ISO 120 BPO +12 (0.61)
Elevage Dorcamp - 25390 ORCHAMPS-VENNES 06 72 65 71 26 - morgane.rostaing@dorcamp.fr
Vandal des Cibaudes
2009
1,45
Miglesey des Cibaudes, Wb
Beline III, Sf
Nuance de Mai, Sf
CCJP CSO
IPO 131 BPO +9 (0.60)
EARL des Cibaudes - 42140 FONTANES 06 03 62 14 07 - earl.descibaudes@42.sideral.fr
Volcan de Chambord
2009
1,49
Kantje’s Admiraal, Oep
Sirène de Chambord, Pfs
Linaro SL, Drp
Grand Prix CSO
IPO 153 BPO +20 (0.61)
Ferme Equestre de Maisonnette - 41600 SOUVIGNY-EN-SOLOGNE 06 40 21 92 75 - fe.maisonnette@orange.fr
Volupto des Bourdons
2009
1,49
Viersen K, Drp
Darby DB, Drp
Dornik B, Drp
Grand Prix Dress.
IDR 117 / IPD 114 BDR +16 (0.61)
Elevage des Petits Prés - 27800 BOSROBERT 06 24 56 37 01 - elevagedespetitspres@gmail.com
54
Eddy Gualtieri - 77410 ANNET-SUR-MARNE 06 82 01 11 99 - cliniquegualtieri@icloud.com Elevage de France - 44290 GUEMENE PENFAO 07 83 75 12 88 - elevagedefrance@yahoo.fr 11
Elevage des Monceaux - 50340 TREAUVILLE 02 33 52 41 26 Ecurie Julie Le Guern - 44240 SUCé-SUR-ERDRE 06 32 55 93 31 - j.leguern44@gmail.com Ecurie Julie Le Guern - 44240 SUCé-SUR-ERDRE 06 32 55 93 31 - j.leguern44@gmail.com
11
Elevage des Till - 14400 RYES 06 41 47 91 49 - elevagedestill@gmail.com
ETALONS WELSH Nom
Né en
Taille
Père
Mère
Père de mère
Niveau sportif
Indices / BPO
Prod. indicés à + de 120
Prod. indicés à + de 140
Coordonnées étalonnier
Anaconda du Refleh, Wpb
2010
1,48
Nomade du Perthois, Wd
Qualine du Refleh, Oi
-
Grand Prix CSO
IPO 133 BPO +12 (0.53)
Cadlanvalley Sir Ivanhoe, Wb
2009
1,28
Boston Bonaparte
Newtonhill Kerry
Newtonhill Naughty Boy Charlie
Crackboom des Morlots, Wd
2012
1,46
Havane Welsh
Rhydycar Robyn
Carnwallon Llewellyn
Future Elite 7 ans CSO
IPO 124 BPO +6 (0.48)
Ecurie des Morlots - 25000 BESANCON 06 72 11 89 45 - caseaudelphine@orange.fr
Crocus de Laubelle, Wpb
2012
1,32
Eyarth Troy, Wb
Tequila, Oi
-
CCJP CSO P Elite C
IPO 119
Ecuries Parad’Izia-K - 61310 AVERNES-SOUS-EXMES 06 47 71 35 10 - contact@ecuries-paradiziak.com
Darshaan Bloo, Wb
2013
1,30
Hilin Cato
Hoekhorst Mary Jane
Kenwood’s Tomahawk
P Elite B AsP1 Dress.
IPD 148
Ecurie des Garances - 84340 MALAUCENE 06 13 92 03 42 - ecuriedesgarances@orange.fr
Déclic de Bannes, Wpb
2013
1,29
Moka du Vignault, Wb
Lune du Bellay, Po
Capitan, Wb
Club 4 CCE P4 CSO
IPO 120 BPO +2 (0.47)
Haras de Bannes - 37140 LA CHAPELLE SUR LOIRE 06 11 21 10 17 - harasdebannes@wanadoo.fr
Dreamin’Of Sir Embets, Wb
2013
1,26
Sir Raspoetin Tilia
Idylle d’Avancon
Rotherwood Ambassador
CCJP CSO
IPO 121 BPO +3 (0.45)
Le Petit Hautier - 76220 MENERVAL 06 88 83 60 20 - contact@petithautier.fr
Feyrwak des Bertaines, Wb
2015
1,27
Vince Diwan
Cadlanvalley Carolina
Boston Bonaparte
P3 CSO/CCE
First des Chouans, Wpb
2015
1,47
Quabar des Monceaux, Pfs
Quimba des Chouans, Wd
Dyffrynaled Gari Tryfan, Wd
CCJP CSO
Goethe d’Uriat, Wpb
2016
1,47
Farchynys Phoenix, Wb
Bertille d’Uriat, Csb
Quaprice Bois Margot, Holst
Machno Hedd, Wtc
2002
1,29
Carregcoch Bleddyn, Wb
Pendeon Holly, Wa
Thorncliffe Dark Knight, Wa
B Elite CSO
IPO 135 BPO +5 (0.67)
1
Miglesey des Cibaudes, Wb
2000
1,27
Anglesey Horatio
Gazelle d’Audes
Quiz Game du Logis
B Elite CSO
IPO 133 BPO +5 (0.89)
18
Nomade du Perthois, Wd
2001
1,48
Ebene la Brée
Carys du Chalet
Parc Boneddwr
Grand Prix CSO
IPO 126 BPO +11 (0.77)
6
Orchard NL* Poney As, Wpb
2012
1,49
Brouwershaven Diamond Hit, Wpb
Orchard Jr Anna Palowna, Wpb
Orchard Red Prince, Wpb
Grand Prix Dress.
IPD 127 / IDR 116 BDR +11 (0.44)
Poney As 06 62 27 86 17 - contact@poney-as.com
Teck des Asteries, Wb
2007
1,38
Frankenhohe Golden Monarch
Goldy d’Avancon
Rotherwood Ambassador
P2 / P1 CSO
IPO 109
Camille Granveau - 79270 SANSAIS 06 70 46 46 19 - mimille79@yahoo.fr
Usandro Tilia Derlenn, Wpb
2008
1,46
Sandro Boy, Old
Queen Sympatico Tilia, Pfs
Welcome Sympatico SL, Han
Ecuries Parad’Izia-K - 61310 AVERNES-SOUS-EXMES 06 47 71 35 10 - contact@ecuries-paradiziak.com Elevage des Petits Prés - 27800 BOSROBERT 06 24 56 37 01 - elevagedespetitspres@gmail.com
Elevage de Chantime - 03400 SAINT-ENNEMOND 06 11 83 46 04 - elevagedechantime@hotmail.com IPO 127 BPO +21 (0.38)
Les Ecuries d’Eskame - 85190 AIZENAY 06 30 18 72 40 - camille.sauvages@gmail.com
BPO +10 (0.25)
Elevage d’Uriat - 03170 BEZENET 06 88 21 44 90 - anne-marie.jourde@wanadoo.fr Ecurie de l’Hyrome - 49120 CHEMILLE-EN-ANJOU 06 29 79 93 19 - ecuriedelhyrome@hotmail.fr 3
EARL des Cibaudes - 42140 FONTANES 06 03 62 14 07 - earl.descibaudes@42.sideral.fr Ecuries Parad’Izia-K - 61310 AVERNES-SOUS-EXMES 06 47 71 35 10 - contact@ecuries-paradiziak.com
BPO +23 (0.54)
8
4
Haras du Phoenix 06 60 94 15 13 - harasduphoenix@gmail.com
Prod. indicés à + de 140
Coordonnées étalonnier
ETALONS PONEYS DE SELLE NES A L’ETRANGER Nom
Né en
Taille
Père
Mère
Père de mère
Niveau sportif
Indices / BPO
Prod. indicés à + de 120
BE Champion Supreme D’Eté, Drp
2004
1,45
FS Champion de Luxe
Power Lady
Power Boy
Dress. Pro 1
IDR 121 BDR +14 (0.59)
3
Global Champion WE, Drp
2016
1,47
Golden West
Perfect Match VEC WE
Power and Paint
Hesselteichs American Pie, Drp
2012
1,48
A Gorgeous
Hesselteichs Magic Day
Donnerblitz
CCJP Dress. Kl. A Dress
Jacky Boy N, Drp
2006
1,48
Eiluns Jonas N, Wb
My Way, Drp
Sando Paso N, Drp
3e finale 6ans Dress. Warendorf Kl. L / Kl. A CSO
Kasper’s Ronaldo, Nrps
2012
1,46
Kanshebber, Nrps
Orchid’s Celestyi, Nf
Kantje’s Ronaldo SL, Nf
Future Elite 7 ans CSO
Kastanienhof Cockney Cracker WE, Drp
2010
1,45
FS Cracker Jack
Delight
FS Don’t Worry
Grand Prix Dress.
Kryptonite van Orchid’s, Nrps
2014
1,48
Kanshebber, Nrps
Orchid’s Black Star, Nf
Kantje’s Carlando, Nf
CCJP CSO
Petit Magic Colour, Drp
2007
1,48
Monte Christo
Hope and Glory
Hattrick
Kl. L Dress
RM Most Beautiful Boy, Drp
2016
1,46
Movie Star 26
RM Valerina
Validos Highlight
Elevage des Petits Prés - 27800 BOSROBERT 06 24 56 37 01 - elevagedespetitspres@gmail.com Elevage des Petits Prés - 27800 BOSROBERT 06 24 56 37 01 - elevagedespetitspres@gmail.com
IPD 128
Elevage des Petits Prés - 27800 BOSROBERT 06 24 56 37 01 - elevagedespetitspres@gmail.com Elevage des Petits Prés - 27800 BOSROBERT 06 24 56 37 01 - elevagedespetitspres@gmail.com
IPO 148 BPO +23 (0.45)
Haras des Lyres - 28200 LANNERAY 06 38 33 01 37 - elevagedeslyres@gmail.com Elevage des Petits Prés - 27800 BOSROBERT 06 24 56 37 01 - elevagedespetitspres@gmail.com
IPO 123 BPO +17 (0.34)
Haras des Lyres - 28200 LANNERAY 06 38 33 01 37 - elevagedeslyres@gmail.com Elevage des Petits Prés - 27800 BOSROBERT 06 24 56 37 01 - elevagedespetitspres@gmail.com Elevage des Petits Prés - 27800 BOSROBERT 06 24 56 37 01 - elevagedespetitspres@gmail.com
ETALON CHEVAUX Nom
Né en
Taille
Père
Mère
Père de mère
Niveau sportif
Indices / BPO
Prod. indicés à + de 120
Prod. indicés à + de 140
Coordonnées étalonnier
Armitages Boy, Old
2002
1,61
Armitage, Old
Kamora, Bwp
Feo, Han
Champ. Europe CSO
ISO 174 BSO +16 (0.81)
4
Class’Ic de Buissy, Aa
2012
1,54
Orient du Py, Aa
Kabriolle du Logis, Aa
Chronos de Nabout, Aac
Pro 4 CCE
Flipper d’Elle, Sf
1993
1,61
Double Espoir
Pavlova des Malais
Jalisco B
JEM CSO
ISO 186 / BPO +32 (0.82) BCC +20 (0.86) / BSO +14 (0.99)
411
82
France Etalons 06 13 78 96 61 - info@france-etalons.com
Ninio de Rox, Sf
2001
1,60
Quick Star
Roxane de Gruchy
Le Sartillais
CSO 1,45/1,50 m
ISO 154 / BSO +16 (0.95) BPO +31 (0.75) / BCC +4 (0.48)
50
9
Haras du Semnon - 351340 THOURIE 06 88 53 93 65 / 06 08 09 93 25 - nagherve@gmail.com
Opium de Talma, Sf
2002
1,64
Carthago Z, Holst
Joyeuse, Sf
Qredo de Paulstra, Sf
CSO 1,40/1,45 m
ISO 139 / BPO +17 (0.76) BCC +5 (0.65) / BSO +3 (0.97)
67
9
France Etalons 06 13 78 96 61 - info@france-etalons.com
Prod. indicés à + de 120
Prod. indicés à + de 140
Coordonnées étalonnier
France Etalons 06 13 78 96 61 - info@france-etalons.com Elevage Tartifume - 56480 CLEGUEREC 06 87 82 03 21 - tartifumepony@hotmail.fr
ETALON PART-BRED DARTMOOR Nom
Né en
Taille
Père
Mère
Père de mère
Niveau sportif
Indices / BPO
Avion de France
2010
1,25
Royal Blue Winsmill, Dart
T’Es Belle de France, Onc
-
B Elite CSO
IPO 130 BPO +3 (0.48)
Elevage de France - 44290 GUEMENE PENFAO 07 83 75 12 88 - elevagedefrance@yahoo.fr
Annuaire des étalons du Catalogue Poney As
55
Elevage
Le sang de Little Heaven est omniprésent dans le pedigree de nos poneys Connemara, notamment par l’un de ses fils les plus connus, Carna Dun. Branche paternelle et maternelle, via les étalons Doon Paddy et Island Earl, le crack Sligo de Mormal en est l’illustration parfaite. Photo prise aux championnats d’Europe de Millstreet en 2014 : Sligo est médaillé d’or par équipe sous la selle de Thomas Scalabre. - ph. Poney As
L’influence du pur-sang chez le poney Connemara (partie 3/3) Les deux premières parties de l’excellent article d’Elizabeth Petch sur l’influence du Pur-Sang à travers la race du poney Connemara vous ont été exposées dans les précédentes éditions du Magazine Poney As. Poursuivons avec le troisième volet et la mise en exergue de l’étalon Little Heaven et de son fils Carna Dun.
Troisième introduction du Pur-Sang Le conseil d’administration de la CPBS (Connemara Pony Breeder’s Society) était déterminé à introduire un peu plus de sang Pur-Sang et en 1946, fut acheté un petit étalon Pur-Sang nommé Little Heaven (photo 1) de l’élevage Orchardstown à Clonmel. Né en 1942, bai, il toisait 15 hands (153 cm). Son père était Bala Hissar par Blandford et sa mère Outport par Portlaw. Son
56
photo n°1
prix de 100 livres sterling était de loin le tarif le plus élevé que le conseil avait déboursé pour l’acquisition d’un étalon à cette époque. C’était un cheval de qualité, bien que ses membres puissent apparaître un peu légers, mais il était alors considéré comme très approprié pour des poulinières d’un type plus lourd, dans le but de produire des poneys qualiteux avec de la substance. Il fut approuvé pour servir des juments enregistrées au Livre généalogique et il fut confié à Jack Bolger à Oughterard en 1947. Il resta avec Jack les cinq saisons où il était sur la liste des étalons approuvés et pour ses trois dernières saisons de monte, il voyagea en camion de Clifden à Cashel en passant par Roundstone. Little Heaven a laissé peu de filles au StudBook, seulement dix au total et beaucoup d’entre elles furent utilisées pour la course
où vendues en dehors du district. Cependant, une de ses filles Dancing Spanner, fut la mère de Roundstone River par Rebel Wind. Celle-ci gagna le championnat Suprême du concours de Clifden en 1974 et fut ensuite vendue en France. Son propre frère, Roundstone Oscar, a laissé trente-six produits avant d’être exporté vers le Canada. Little Heaven était aussi le père de quelques demi sang qui ont participé à la promotion du poney Connemara dans les années 60. Little Model eut une réputation internationale comme cheval de Dressage sous la selle de Madame VDS Williams de l’équipe britannique de Dressage aux Jeux Olympiques de Rome en 1960 et en 1963, ils furent médaillés de bronze au championnat d’Europe. L’étalon Texas Hope (photo 2) fut exporté aux USA et fut enregistré sous le numéro 5 de son Stud-Book. Il eut cinq fils enregistrés et une profonde influence sur la fondation de l’American Connemara Pony Society. photo n°2
acheté par la famille Wade qui habitait dans le village de Dundrum dans le Comté de Tipperary, et le petit cheval bai fut nommé Dundrum, nom qui devint par la suite une référence dans le monde du cheval. Ses remarquables résultats sur la scène internationale en CSO dans les années 60 sont légendaires et incluent des victoires telles que la King George V Gold Cup, la puissance et le Grand Prix au Royal Dublin Show. Il était aussi dans l’équipe irlandaise qui a gagné le trophée de l’Aga Khan en 1963. Ses succès ont attiré l’attention sur ses origines « poney » et sur le fait que sa mère était enregistrée au Livre généalogique du Connemara. Avant qu’Evergood ne soit vendue en dehors du Connemara, elle fut placée deuxième de sa classe au Clifden Show en 1950 et la même année, le fils le plus célèbre de Little Heaven dans le Connemara, Carna Dun (photo 4), gagnait la classe des mâles de deux ans à Carna pour John Mylotte et remporta ensuite la Carew Cup du Championnat junior. Il fut acheté par la CPBS pour 65 livres et fut enregistré au Livre généalogique la même année. Sa mère était Double Dun par Dun Heath et Carna Girl, fille de Rebel ; ainsi il avait de solides vieilles origines du côté maternel remontant par les courants de sang « Blue Line » et « Red Line », à Rebel et Connemara Boy.
coup d’entre eux furent exportés, élargissant ainsi l’influence du Pur-Sang dans le monde entier. Il fut aussi le père de beaucoup d’extraordinaires juments qui sont devenues des poulinières transmettant l’influence du Pur-Sang chez beaucoup de poneys d’aujourd’hui. Une autre constante dans cette lignée, au fil des générations, est la transmission d’une grande aptitude au saut chez beaucoup de poneys. Parmi ses fils les plus célèbres et qui sont restés en Irlande il y a Doon Paddy (photo 5), Camlin Cicada, Little Joe et Kilgreaney Lad, alors que Island Earl, Ballintemple Dun Rambler, Finney Master, Diamonds Dandy, Carna Gold ont tous été exportés et sont devenus les étalons fondateurs pour les associations, alors toutes récentes à l’étranger. photo n°5
photo n°4
La liste de ses bonnes poulinières compte Flash Girl, Callowfeenish Pride, Callowfeenish Dolly 2nd, Cashel Kate (photo 6), Artic Moon, Errisbeg Rose, Abbeyleix Molly, Dun Sparrow, Abbeyleix Katie Daly, Lambay Starrry Eyes, Roudnmount, Ocean Bambi, Checkout Girl et plus encore.
Cependant, le plus célèbre de tous fut le brillant sauteur Dundrum (photo 3) qui était monté par Tommy Wade. Ce petit cheval d’à peine 15 hands (152,4 cm) a ému le monde du saut d’obstacles international par son incroyable aptitude sur les barres. La mère de Dundrum était une jument Connemara
photo n°3
nommée Evergood par Gil et Queen Maeve par Lavalley Star, née chez Joe Joyce, Derrada East à Recess. Elle fut vendue à Patrick Crowe dans le comté de Tipperary, gestante de Little Heaven lorsqu’elle a quitté le Connemara. Son poulain fut ensuite
Carna Dun rejoindra la liste des étalons approuvés l’année suivante et passa une saison à Claddaghduff avant de déménager à Roundstone en 1952 et John de Courcey le présenta au Clifden Show où il gagna sa classe la même année. Il resta dans le Connemara de 1951 à 1965 et fut ensuite vendu à Johny Palmer de Glenlo Abbey, près de Galway, où il restera jusqu’en 1973, il avait alors 25 ans. Il fut euthanasié l’année suivante, il avait à son actif 292 produits inscrits au Stud-Book. Bien qu’ayant été enregistré avec une taille de 13.3 hands (= 139,7 cm), il était un peu hors taille à maturité et pouvait manquer un peu des caractéristiques « poney », mais il était un très bon cheval et il a laissé derrière lui une remarquable descendance. Carna Dun était le père de trente-deux fils enregistrés au Livre généalogique. Beau-
photo n°6
Le premier fils de Carna Dun, enregistré au Stud-Book était Doon Paddy par Doon Lily. Il fut sur la liste des étalons approuvés de 1951 à 1973 et a produit 222 produits enregistrés. L’un de ses premiers fils enregistrés est Abbeyleix Cypress par Silver Birh of Abbeyleix, né en 1966 ; ce poney eut une brillante carrière en sport. Il était né chez Lady de Vesci et a eu cinq produits pour le compte de Lal Berridge dont Mervyn Blue Charm, mère de Mervyn Kingsmill. Abbey-
L’influence du Pur-Sang chez le poney Connemara (partie 3/3)
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Elevage leix Cypress fut acheté par Eugenia Murray. Il fut ensuite castré et est devenu un performer en CSO, au niveau national et international. Il gagna le premier championnat d’Europe en France, fut champion d’Irlande de CSO, champion Suprême de Working Hunter et gagna également en Dressage, en Hunter trials et en CCE. Il était monté par Eugenia tant que la limite d’âge le lui permettait, puis par une série de jeunes cavaliers dont une fillette de huit ans, qui le monta au Dublin Horse Show alors qu’il avait vingt ans. Camlin Cicada par Gil et Calin Cilla est né en 1959. Il a servi à l’élevage Clonkeehan Stud où il a produit deux étalons qui ont continué l’apport de l’influence du Pur-Sang chez les poneys d’aujourd’hui. Ces deux étalons sont Checkpoint Charlie né en 1963 par Castletown Lady et Clonkeehan Nimbus par Dark Winter qui porte également le sang Pur-Sang de la lignée de Winter. Checkpoint Charlie était le père de l’étalon Ballydonagh Casanova, quant à Clonkeehan Nimbus, il a produit l’étalon Skryne Bright Cloud qui était sur la liste des étalons de l’association de 1977 à 1981. Little Joe était un autre fils de Carna Dun qui eut une excellente carrière en CSO et en course. Poney de « Grade A » (équivalent Grand Prix et internationaux), il a également gagné beaucoup de courses de poneys dont cinq fois le Derby de Clifden sous la selle de son propriétaire Sean Stagg. Il est né chez Jim Walsh, de sa bonne mère Cregg Lassie et a gagné la classe des deux ans à Clifden en 1965. Il fut présenté à l’âge de vingt-sept ans au Clifden Show en 1990. Dernier fils de Carna Dun, il mourut à l’âge de trente-deux ans et est enterré chez les Stagg à Hollymount. Kilgreaney Lad par Lissoughter Dolly (Carna Bobby) était le père de Smokey Shane qui fut vendu en Ecosse où il eut une brillante carrière en CCE. Il était également le
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grand-père de Coosheen Nutmeg qui fut championne Suprême à Clifden en 1980 et 1981. Plus récemment, Kilgreany Lad est le père de Island Lad, né en 1985, qui a gagné la réputation d’être un étalon produisant pour le CSO. Parmi les filles de Carna Dun, il y eut beaucoup de gagnantes en concours d’élevage et deux d’entre elles furent championnes Suprêmes à Clifden : Cashel Kate et Dun Sparrow. Ces deux juments ont produit des étalons. Cashel Kate en a eu quatre : Ballydonagh Overdraft, The Admiral, Ballydonagh Rob et Sticky. Quant à Dun Sparrow, elle eut Grange Sand Sparrow, Grange Bobbing Sparrow et Grange Finn’s Sparrow. En 1985, ces trois demi-frères occupèrent les places de 5e, 6e et 7e de la classe des étalons, un bel accomplissement en élevage pour Lady Maria Levinge. Callowfeenish Dolly 2nd (photo 7), une autre célèbre poulinière, était la mère de Marble par Rebel Wind. Marble fut réserve champion à Clifden avant d’être vendu à Bent Nielsen de l’élevage Oxenholme où il produisit beaucoup de magnifiques poneys.
ainsi que ses produits ont dominé les trois festivals internationaux du Danemark et de Suède en 1977, 1979 et 1981. Callowfeenish Dolly 2nd a également été la mère des deux juments Atlantic Mist et Atlantic Surf, puis de l’étalon Abbeyleix Dolphin gagnant de la classe des mâles de trois ans, puis la mère de Abbeyleix Delphinium qui remporta la classe des pouliches de 2 ans et le championnat Suprême en 1983 pour Lady de Vesci. En 1954, le conseil d’administration de la CPBS décida d’introduire un nouveau sang et cette fois-ci, ils achetèrent un mâle de Miss Lee Norman qui était un fils de l’étalon Arabe Naseel et d’une mère Connemara inscrite du nom de Western Lily. Il fut utilisé minutieusement ses deux premières années dans le Connemara et ne fut enregistré au Livre généalogique qu’à l’âge de 4 ans sous le nom de Clonkeehan Auratum et accepté par la CPBS sans plus aucune restriction. Il resta sur la liste des étalons approuvés jusqu’en 1964, âge de sa retraite qu’il passa chez Tom Whelan à Ardrahan jusqu’à la fin de ses jours. La même année, il fut décidé de fermer le Livre généalogique, en conséquence à dater du 30 juin 1964 aucun poney n’était accepté à l’enregistrement si son père et sa mère n’étaient pas inscrits eux-mêmes dans le Connemara Pony Stud-Book (Livre généalogique du Poney Connemara). Tel est le texte d’Elizabeth Petch qui nous autorise à le traduire et à le publier dans notre magazine. Traduction : Christine de Malézieu Marès
photo n°7
Il était connu sous le nom du « gentleman blanc » lorsqu’il était au Danemark. Lui
Retrouvez dans le prochain Magazine Poney As la suite de l’article dédiée au Registre du demi sang.
L’influence du Pur-Sang chez le poney Connemara (partie 3/3)