TRACES magazine #112

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Vol. 10 n o 04 - 19 février 2016 | mEnSuEL gRATuiT | 20 000 EXEmpLAiRES CERTiFiÉS | impRESSion inTERgLoBE TC TRAnSConTinEnTAL

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LAURENTIDES

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LANAUDIÈRE

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LAVAL

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MONTRÉAL

+ WEB

L’ART dE CApTuRER LES ARÔmES dE LA nATuRE


diX vinS

divins

vinS BLAnCS

à moins de vingt

(France – Vallée du Rhône – 15,95 $)

Cuvée des Conti 2014, Château Tour des Gendres

Jacques Orhon

(France – Bergerac – 17,75 $)

Dans ce vin blanc sec et fruité, non dénué de finesse et d’élégance, le sémillon (70 %) apporte le gras, la muscadelle confère la fraîcheur, et le sauvignon (20 %) l’expression aromatique un tantinet exotique avec ses parfums de salsa de fruits blancs et d’agrumes. Cheverny 2014, Domaine du Salvard (France – Touraine – 17,95 $)

La vallée de la Loire est connue pour ses grands vins de sauvignon, notamment à Sancerre, mais dans la région voisine, la Touraine, le même cépage réserve de jolies surprises, à l’accent floral et à l’acidité bien soulignée. Une légère proportion de chardonnay assouplit l’ensemble. Rueda 2014, Créateur d’Harmonies, Sélection Chartier (Espagne – Castille-et-León – 19,40 $)

D’une jolie couleur paille, ce blanc espagnol d’une grande netteté est très délicat au nez, avec des notes florales et une pointe de miel. Sec et d’une bonne fraîcheur, il n’est pas très long en bouche, mais se termine agréablement par une légère et fine sensation d’amande amère.

450 275-2109

joseebrisson

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Création et rédaction culinaire

JoseeBrissonConsultante

Gestion de médias sociaux

brissonjosee@hotmail.com

Josee Brisson Traduction

(Italie – Toscane – 16,95 $)

Belle découverte que ce vin italien pas trop corsé ! Très facilement, on ose ce Oso élaboré avec le sangiovese (à 60 %), complété de merlot et de syrah en quantités égales. Le fruit et la fraîcheur dominent, avec des notes de mûre et de cerise au nez comme en fin de bouche. Tout pour avoir envie de le servir avec un osso buco. Altos Ibéricos 2012, Crianza, Miguel Torres (Espagne – Rioja – 16,95 $)

De la couleur, des parfums et des saveurs d’épices douces, des tanins souples et beaucoup de fruit, tous les éléments sont réunis dans ce vin issu du tempranillo, et signé d’une grande maison, pour procurer un vrai plaisir qui se prolonge, en toute simplicité. On le servira entre 15 et 16 °C.

(Canada – Central Okanagan – 20 $)

(France – Languedoc – 18,05 $)

Impossible de visiter cette magnifique région viticole sans s’arrêter à Mission Hill. Parmi tous ses vins, le chardonnay Reserve est fidèle à ce qu’on attend de ce cépage : sec, d’une bonne rondeur, bien enrobé, doté d’une acidité rafraîchissante, avec en prime des parfums miellés et floraux.

Connue pour son savoureux Fiefs d’Aupenac, la Cave de Roquebrun propose ici un rouge d’une belle robe profonde et soutenue. De subtils parfums de violette, de fruits rouges (cerise) et de poivre noir dominent, les tanins sont mûrs et l’ensemble ne manque pas de caractère. Un délice !

vinS RougES

Puisseguin Saint-Émilion 2012, Château des Laurets, Baron Edmond de Rothschild

Il va sans dire qu’à ce prix, les attentes sont modestes. Pourtant, on en a pour son argent avec ce vin produit par la famille Rothschild, connue dans le Bordelais. Issu d’un assemblage cabernet-sauvignon et carmenère, ce rouge aux notes de fruits noirs, tant au nez qu’en bouche, est fruité, rond et charnu.

© infographie TRACES

Oso, Toscana 2013, Castello d’Albola

Chardonnay Reserve 2014, Mission Hill

(Chili – Vallée centrale – 11 $)

19 février 2016

Après 6 mois d’élevage en foudre de chêne, ce vin élaboré avec le grenache (70 %), la syrah (25 %) et le mourvèdre nous arrive avec un nez expressif de fruits mûrs et de saveurs légèrement épicées. Tout en fruit, d’une relative souplesse mais fort généreux, il accompagnera en beauté les grillades et les viandes mijotées.

Languedoc 2014, Chemin des Olivettes, Cave de Roquebrun

Mapu 2014, Baron Philippe de Rothschild

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Côtes du Rhône 2014, Héritages, Ogier

(France – Bordeaux – 21 $)

Déjà présenté dans ces pages, avec cette fois-ci un dollar qui dépasse, ce vin, dans lequel domine le merlot (80 %), procure en bouche souplesse, rondeur et tanins bien enrobés. Au nez, les parfums de petits fruits rouges, auxquels se collent des fragrances finement boisées, sont toujours au rendez-vous.


TECHNO

12 applications mobiles pour les passionnés de vin

ipAd/ipHonE

Dominic Guay Il y a une application pour tout, selon Apple. Ce riche sujet qu’est le vin n’y échappe pas. Je vous propose donc de découvrir d’intéressantes applications pour ceux qui se passionnent pour le nectar des dieux. SAQ

Impossible de faire cette liste sans parler de l’application de notre société d’État. Recherchez le vin désiré par mot-clé, code-barres ou critère. Vous pourrez aussi localiser les différentes succursales à proximité et consulter les promotions en cours. SAQ Cellier

La version électronique du magazine papier de la SAQ. On y trouve des textes portant sur les régions viticoles, les vignerons, les suggestions de chefs et de courtes présentations des nouveaux produits qui seront en magasin prochainement. Le Guide Hachette des vins 2016

Une bible en matière de guides d’achat. Plus de 70 000 vins des millésimes 2009 à 2015 sont notés et commentés par des experts dans la version gratuite. La version payante inclut les vins du millésime 2016. Vivino Wine Scanner

Vous hésitez à acheter un vin ? Photographiez l’étiquette et enregistrez l’image dans l’application afin d’obtenir les avis

de ses 10 millions d’utilisateurs. Ensuite, soumettez votre propre verdict. Winebook

Ce n’est pas son outil d’inventaire de vins en cave qui vous séduira, mais plutôt son riche contenu informatif concernant de nombreux cépages et régions viticoles. Les néophytes apprécieront.

Quini

D’utilisation intuitive, elle fera progresser vos habiletés de dégustateur pour ensuite vous permettre de mieux apprécier toutes les subtilités gustatives du vin. Mon carnet – Fromages d’ici

Testez vos connaissances en répondant au millier de questions proposées par l’application. Elle vous permet de paramétrer le niveau de difficulté du jeu et garde en mémoire votre taux de réussite.

Vous l’apprécierez lors de votre prochaine dégustation de vins et fromages. Oui, il y a suffisamment d’excellents fromages québécois pour satisfaire et surprendre vos convives ! Elle utilise les pastilles de goût de la SAQ pour vous aider à choisir les bons vins pour les bons fromages.

Un mets & un vin et QBQM

EuroCave

Wine Trainer

Des classiques, mais si utiles. Elles offrent une infinité de mariages mets-vin, en plus de fournir des fiches explicatives des types de vin proposés. Riedel Wine Glass Guide

Quel verre pour quel vin ? Cette jolie application a la réponse. Vous n’avez pas celui recommandé ? Riedel vous dirigera vers sa boutique en ligne…

Elle offre de reproduire précisément votre cave à vin de façon virtuelle afin d’en faciliter la gestion. En plus de permettre d’y ajouter une panoplie d’informations concernant votre stock, elle possède la fonction nommée « Wine Loterie », qui choisit une bouteille pour vous lorsque vous êtes indécis. Santé !

Franke Mercedes-Benz, votre boutique de jouets pour l’enfant en soi! N‘attendez pas que la neige fonde. Laissez vous tenter par cette suberbe Mercedes AMG GT-S . 0-100 km/hr 4.2 secondes, 507 ch de puissance entre vos mains. Sourires jouissifs garantis!

© Mercedes-Benz Canada Inc., 2016.

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OPINION Patrice G. Llavador

Il y a une méthode de pensée, une attitude qui me laisse rêveur dans ma petite bulle. C’est celle qui nous fait prendre l’Histoire pour une chronique contemporaine que nous apprécions avec les critères de jugement que nous appliquons à tous les phénomènes de notre époque. Supposons que vous voyiez passer dans la rue un bonhomme avec une chemise à fleurs, un foulard attaché autour de ses cheveux abondants et frisés, des pantalons « pattes d’ef » et une guitare elle aussi ornée de fleurs en bandoulière. Vous vous diriez : « Tiens ! ce type est resté avec ses canons esthétiques d’il y a une quarantaine d’années. » Et ipso facto, une certaine distance serait respectée entre vous et lui, plus ou moins respectueuse de la dégaine du gars peace and love. Le réflexe ne serait certainement pas de se dire que ces gens-là, à cette époque reculée, étaient fous, désaxés ou irresponsables. Vous concevriez alors une sorte d’entente, exprimant avec plus ou moins de lucidité que chaque époque a ce que nous prenons aujourd’hui pour de petits grains de folie et une image qui lui est attachée, reconnaissable au premier coup d’œil. Et qu’il n’y a pas vraiment de raison de porter un jugement de valeur sur le bonhomme. Si l’on étend cette méthode d’appréciation à des concepts plus profonds, de plus en plus profonds, il conviendra de valoriser les événements historiques que nous découvrons au moyen d’une grille de lecture bien plus compliquée que la simple comparaison avec les affaires de notre siècle. Pour enfoncer une porte ouverte : ne pas juger des faits qui se sont passés il y a mille ans

Mon Histoire avec nos yeux d’aujourd’hui et notre cœur d’Occidental mou du ventre. J’en viens maintenant, après ce préambule, à une série de jugements qui sont portés par la vox populi sur l’Histoire. Il m’a été donné ces derniers temps de discuter âprement de l’histoire des religions et de m’entendre dire que celles-ci étaient la source de toutes les violences qu’avait subies l’humanité depuis des millénaires. D’abord, sans être un scientifique de l’Histoire, juste un peu curieux, je ne connais pas de société traditionnelle qui n’ait été fondée ou qui ne se soit développée sans le soutien, l’appui ou le fondement de civilisation d’une religion quelle qu’elle soit. Dieu était le ciment qui tenait les individus entre eux. Même si chez les Grecs il y avait des sceptiques ou des matérialistes, on ne peut pas affirmer que le « rationalisme » fut un courant de pensée à l’origine d’une civilisation qui ait laissé des traces. Ou bien qu’aurait surgi de nulle part au Moyen Âge un « bienpensant » clamant très haut et très fort : « Attention, l’Inquisition est une méchante chose, faite au nom de Dieu, qui n’existe pas ou qui n’a rien à faire dans la vie civile. » Donc, durant ces époques que l’on qualifie abusivement d’obscurantistes, il ne pouvait se concevoir de courant de pensée séparant les églises de l’État. Il est aisé de déplorer ce fait aujourd’hui, sans savoir ce qui aurait été possible ou admissible à ces époques reculées. Les systèmes politiques étant de la sorte, comment pouvons-nous juger aujourd’hui ces gens-là, ceux d’avant, qui n’étaient pas fichus de mettre sur pied une démocratie et, surtout, de séparer très nettement le pouvoir judiciaire du pouvoir exé-

TRACES est un mensuel gratuit distribué dans les Laurentides, dans Lanaudière, à Laval et à montréal.

DIRECTION DE LA PUBLICATION Annie depont 514 833-8718 annie.depont@tracesmagazine.com

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DIRECTRICE DES VENTES martine Roustan 514 591-1397 martine.roustan@tracesmagazine.com

ADMINISTRATION 6, avenue Filion, Saint-Sauveur (Québec) J0R 1R0

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19 février 2016

ASSISTANTE nathalie daragon

GRAPHISME Claire delpla, Communicdesign.ca communic@communicdesign.ca

cutif, de rédiger une bonne et belle charte de libertés ? Comment peuton reprocher à ces systèmes d’avoir mis en œuvre et tenté de maintenir leurs pouvoirs, même au détriment de nombreuses vies humaines ? Qu’on ne vienne pas me donner en exemple la démocratie grecque, qui n’avait absolument aucun rapport avec celle appliquée dans le monde occidental aujourd’hui. Et puisqu’on parle de la condition humaine, pensez-vous que la valeur d’un homme était la même qu’aujourd’hui ? Franchement, je ne le crois pas. Du reste, en considérant l’abrogation de la peine de mort, constatons que les premières nations à l’avoir abolie étaient vraiment à l’avant-garde de l’humanisme au XIXe siècle. Permettez-moi de noter perfidement, en passant, que la moitié des pays du monde actuel l’appliquent encore furieusement, et que les seules nations qui l’utilisent en se fondant sur la religion sont des théocraties musulmanes. Pas de parti pris, juste un fait. De ce point de vue, admettons que ceux qui prétendent que les religions sont source d’horreurs ont bien raison. Mais revenons à l’Histoire. Comment donc juger ces civilisations antiques qui avaient dans leur arsenal judiciaire cette peine maximale ? Doit-on les juger définitivement comme des périodes noires ? N’ont-elles pas apporté à l’humanité d’autres bienfaits ? Et pourquoi ne jugerions-nous pas cette Histoire globalement, en admettant que des choses se passaient qui seraient dures à avaler aujourd’hui, mais en nous disant que tout cela est derrière, n’étant nous-mêmes tout compte fait que le produit de tout ce qu’a été cette humanité ?

Et il en va de même pour bien des dimensions sociales de ces sociétés antérieures, que nous nous permettons de juger aujourd’hui avec véhémence, et contre lesquelles des individus gesticulent et demandent que nous formulions des excuses ou des révisions historiques. Je pense particulièrement à la colonisation. Pour tenter d’illustrer avec malice cette démonstration, j’en appelle à cette règle qui veut qu’il y ait toujours des exceptions qui viennent parachever une règle et la valider. Avez-vous entendu parler de ces sociétés utopiques qui ont été créées ex nihilo et qui ont survécu pendant plus de deux siècles, où le pouvoir était confié aux caciques locaux, qui étaient les premiers producteurs d’instruments réputés de musique à cordes du monde, des sociétés qui étaient autosuffisantes, où une sécurité sociale existait, et où la peine de mort était abolie ? C’étaient les réductions jésuites d’Amérique du Sud, fruit d’une colonisation que l’on pourrait qualifier d’équilibrée, où tous les individus sans exception savaient lire et écrire et connaissaient la musique. Réductions qui ont cédé sous les coups de boutoir des marchands espagnols et portugais* vers 1750. Ces petits morceaux d’utopie calmes et sereins étaient d’essence catholique, mais le pouvoir de l’argent les a dissous dans le sang d’une répression féroce. Quelquefois, la religion était la source d’un bonheur impossible. Il ne reste de cette petite civilisation qu’un festival annuel bolivien de musique baroque. C’est peu, mais c’est toujours ça ! *À titre d’illustration romantique, je recommande l’excellent film Mission, de Roland Joffé, avec Robert de Niro et Jeremy Irons, tourné en 1986 sur ce sujet.

RÉVISION MAQUETTE Cynthia Cloutier marenger cynthiacloutiermarenger.com

SITE WEB michèle potvin, Webgraf.ca michele.potvin@tracesmagazine.com

RÉSEAUX SOCIAUX Josée Brisson

DÉPÔT LÉGAL Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada iSSn 1922-3463

IMPRESSION interglobe TIRAGE 20 000 exemplaires

Prochaine tombée : 2 mars

Toute reproduction des annonces et articles de TRACES est interdite, sauf contrat spécifique.


À vos marques... Christian Delpla

Ça y est, la course est lancée ! Et le 45 président des États-Unis d’Amérique est… ? Comme tous les quatre ans, nos voisins du Sud subissent une catharsis – certains diront un cirque – afin de désigner le « meilleur » parmi les candidats. L’exercice se déroule selon une procédure qui paraît quelquefois très bizarre, mais qui avait probablement sa justification lorsqu’elle a été instaurée il y a plus de deux siècles. Le peuple américain est très conservateur en politique et est très fier de vivre encore sous la première constitution, établie par les pères fondateurs en 1787, même si elle a subi quelques liftings depuis, en particulier l’amendement qui donne le droit de vote aux Noirs (1869). À ce sujet, on peut trouver curieux que Donald Trump tienne des propos ouvertement racistes et caracole en tête des sondages. Au contraire,

e

certains analystes politiques pensent que le principal thème décisionnel lors des élections aux États-Unis est la question raciale plus que les questions sociales ou économiques, et ce, en particulier auprès des « petits Blancs » des États du Sud. Cela expliquerait les victoires remportées par des républicains tels que Ronald Reagan ou G. W. Bush dans un passé très récent. Si l’on peut s’étonner qu’un personnage comme Donald Trump, qui a parfois l’air d’un clown, ou pour le moins d’un acteur truculent donnant un show, soit crédité d’un aussi bon score dans les sondages, malheureusement, il faut se rappeler que G. W. Bush n’avait pas l’air plus futé, ce qui ne l’a pas empêché de faire deux mandats et de laisser le chaos derrière lui. Nous en sommes donc là aujourd’hui, au lendemain du premier round, qui sera suivi de plein d’autres.

ÉLECTIONS On peut en tirer quelques enseignements, mais il faudra attendre la fin juin, voire le mois d’août, à l’issue des conventions, avant de savoir qui seront les deux candidats des partis républicain et démocrate. La première consultation vient d’avoir lieu dans l’État de l’Iowa. Trump s’est fait distancer par Ted Cruz, un candidat très conservateur appuyé par les églises évangélistes, solidement implantées dans cette région. Hillary Clinton et Bernie Sanders, du côté démocrate, sortent au coude à coude. Le résultat en lui-même n’a pas une grande importance. Il ne rapporte pas beaucoup de délégués à la convention, mais il peut créer une dynamique profitable à celui qui sort en tête. On se souvient que, lors de la première élection de Barack Obama en 2008, celui-ci avait créé la surprise en devançant sa concurrente de l’époque, Hillary Clinton (eh oui, déjà !), de près de 10 points, ce qui

lui avait donné une légitimité... et certaines contributions financières subséquentes. Il ne faut jamais négliger le facteur dollar, qui prend de plus en plus d’importance, au point de mettre en doute le qualificatif de démocratique de ces élections. En fait, Bernie Sanders, le « socialiste » (un gros mot aux É.-U. !), a créé la surprise en faisant jeu égal, dans le clan démocrate, avec Hillary Clinton. La course est bien lancée, au grand bonheur de plusieurs, et en particulier des parieurs, qui vont voir leur intérêt pour la politique redoubler à la hauteur des mises couramment pratiquées en ligne ou entre amis. Alors, à tous, je souhaite une bonne course à la présidence ! L’Amérique que nous voulons, Paul Krugman (prix Nobel d’économie), Flammarion, 2007

Forêts et Papilles...

L’art de capturer les arômes de la nature !

Chantal Conan est née sur une ferme en Bretagne, en France. La forêt, les bois et les champs ont toujours fait partie de sa vie. Lorsqu’elle était toute petite, la forêt était pour elle un refuge, un endroit où mille et une choses se trouvaient à découvrir, à cueillir, à pister... Quel bonheur pour un enfant de se sentir libre ! Et puis, il y a eu ce fameux livre de Jack London, L’appel de la forêt, qui a ouvert tout grand dans son cœur un espace, un rêve... Un jour, j’irai vivre au Canada ! s’est-elle promis. Eh bien, voilà... Du rêve à la réalité, la passion peut vous porter très loin ! Depuis près de 20 ans, Chantal arpente les champs en friche, les bois et les forêts du Québec à la recherche de plantes, de fleurs, d’épices, afin de concocter de délicieuses tisanes et des thés évoquant l’été, le camping, le chalet, le bonheur, la tranquillité, la sérénité de la nature dans le confort

d’un foyer ! Toutes ses plantes sont cueillies avec soin, triées, nettoyées et séchées à basse température afin de préserver leur couleur, leur saveur et leur arôme... Son coup de cœur, le thé du Labrador (le lédon du Groenland), notre « thé vert québécois », qu’elle se plaît à cueillir quand il est en fleurs et en jeunes pousses au printemps (l’équivalent d’un thé blanc oriental), elle l’a nommé L’instant présent... pour déguster et partager les douceurs de la vie. D’autres déclinaisons sont aussi à découvrir : le thé du Labrador d’été avec ses fleurs, Séréni’thé, et le dernierné, Boréalie, avec des fleurs d’épilobe, pour les vrais amateurs de thé vert (utilisés comme aromates également !). Le thé du Labrador ne contient pas de théine. Il peut donc être consommé le soir, comme relaxant... Elle offre également de délicieuses tisanes, chaleureuses et réconfor-

tantes, réalisées à partir de plantes indigènes majoritairement cueillies dans les Laurentides : Douceur d’hiver, Délice champêtre, Souvenir d’été; le chaga, champignon aux vertus exceptionnelles à consommer en infusion – un trésor bien de chez nous : la saveur et l’arôme d’une randonnée estivale en forêt dans une tasse, le temps de savourer un moment de bonheur ! –; la poudre de sapin baumier – en plus de son arôme extraordinaire, utilisez-la en épice sur des viandes ou poissons ou ajoutée à un sucre dans un verre à cocktail ! Forêts et Papilles propose un coffret dégustation composé d’un assortiment de ses produits fétiches. Il se nomme Comme au chalet. De petits bonheurs à partager... avec une touche de « paparmane ». À découvrir et à glisser dans les valises. Les grands espaces tout en saveur !

Forêts et Papilles, c’est aussi de petits plaisirs sucrés, des sucres aromatisés à la rose sauvage, au thé des bois, aux baies sauvages, à la menthe sauvage et aux fleurs des champs, au sapin baumier pour se sucrer le bec en beauté; des champignons sauvages, frais en saison, séchés ou en épices pour faire durer le plaisir toute l’année... Notre atelier est situé à Prévost, dans les Laurentides. Consultez notre site Web pour les points de vente, les marchés et les expositions (nous serons au Salon de l’habitation de Montréal, section des saveurs, du 4 au 13 mars 2016) : www.foretsetpapilles.com Commandez en ligne au boutique.foretsetpapilles.com/produits Tél. : 450 224-8122 19 février 2016

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RÉFLEXIONS Mimi Legault

à quel moment franchit-on les douanes qui séparent l’intelligence de la sottise ?

Rire pour rire

ridicules de certains personnages ou d’événements. Ils en sont. Alors que le sens humoristique, c’est savoir trouver l’angle comique des choses sérieuses et l’exprimer avec finesse et exagération. Mon questionnement est précisément là. Jusqu’où peut-on aller trop loin sans se croire obligé de se défendre avec les mots liberté d’expression artistique ? À quel moment franchit-on les douanes qui séparent l’intelligence de la sottise ? Si on représentait l’humour comme une échelle, je dirais qu’on a perdu plusieurs barreaux du haut. On dépasse facilement la vitesse permise sur l’autoroute du rire. Dernièrement, lors d’une émission de Salut, Bonjour !, on a présenté une vidéo de Sophie

Est-ce avoir le sens de l’humour lorsque, dans un spectacle, le gars se moque du handicap physique d’un jeune homme ? Est-ce censé être drôle que d’entendre un artiste sur scène sacrer sur un ton rogue tous les trois mots pendant deux heures de monologue ? Loin de moi l’idée de blâme puisque les gens s’esclaffent dans leurs sièges et que les journaux affichent complet pour les spectacles d’humour dits trash. Encouragés, ces Patof nouveau genre ont trouvé leur niche, satisfaits de leurs propos déjantés comme des matous devant un bocal de poissons rouges. Le sens comique, c’est d’exprimer à gros traits, et sans modération, les aspects

Grégoire-Trudeau chantant a capella une chanson destinée à sa fillette. Dès le lendemain, sur les réseaux sociaux, on avait changé les mots pour ceux de La danse des canards. C’est alors que l’animateur Gino Chouinard a déclaré tout de go : Ce n’est pas parce qu’on rit que c’est drôle. Imaginez la scène. Une dame riche dans la cinquantaine qui reçoit dans sa somptueuse maison une trentaine d’invités. Une ambiance très collet monté. La voilà qui arrive en haut des escaliers, bourrée de collagène et d’implants. L’orchestre cesse de jouer, les danseurs se figent. Avec un air snobinard et fat, elle jette un regard pompeux sur l’assistance. Non dépourvue d’une certaine dignité, elle

entame sa descente solennelle. À la première marche, elle glisse et tombe sur son popotin. On entend un ou deux gloussements, rapidement interrompus. Elle poursuit sa chute. Boum bada boum ! Encore quelques rires étouffés. La dame est en train d’exécuter la chute sur son postérieur la plus grandiose de l’histoire. Puis, elle rebondit contre le mur du deuxième palier et continue de débouler. On s’amuse follement. Elle atteint le bas de l’escalier. Les gens hurlent de rire. Elle tombe sur le parquet ciré, s’immobilise. Elle est morte. Eh bien, quand on saura se rendre compte à quelle marche précisément cette histoire a cessé d’être drôle, on saura ce qu’est le véritable humour.

Difficulté à écrire vos textes ? © infographie TRACES

Laissez Mimi Legault vous aider.

lettres | discours | corrections | travaux scolaires | c.v. | autobiographies mimilego@cgocable.ca

MARTINE LAVAL

Il y a, au Québec, une culture unique et recherchée, une culture enviée et demandée, une culture formidable et grandement honorable. Dans toute la francophonie, elle résonne de sa langue, elle colore de son unicité, elle fait envie. Elle se crée chez nous, par des gens d’ici, voyage pour sublimer son talent et revient s’ennoblir parmi les siens. La culture, c’est qui nous sommes. C’est notre libre droit de parole, notre liberté d’être. C’est notre inclassable expression, notre originale personnalité, notre prolifique inventivité, notre distincte société. Elle nous représente en tant que peuple, autant de souche que d’ethnicité, dans toute sa diversité. 6

Réflexions à fleur de mots La culture, l’âme de notre peuple !

Sur les planches, les talents se déclenchent, et naissent les œuvres de nos artistes, de nos auteurs, de nos créateurs des arts de la scène, en chanson, en musique, en humour, en danse, en théâtre… Notre culture nous fait chanter, rire et danser, jouer, rêver, voyager. Elle nous fait son cirque, son cinéma, sa littérature et son théâtre, son animation, ses effets spéciaux. Au petit comme au grand écran, elle nous raconte, nous personnifie, nous représente, nous émeut, nous suspend, nous surprend, nous anime. Elle se mesure aux plus grands, défie et se classe… à l’avant. Moins fortunée, elle va pourtant jusqu’à faire mieux avec peu, tant immenses et inépuisables sont le talent et l’ingé-

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niosité. La culture naît en ville aussi bien qu’en région, tourne en province et voyage par-delà les frontières et les océans, mais toujours vient célébrer au pays sa fierté, sa solidarité. Dans les Laurentides, la culture est vivante et diversifiée. Leurs petites salles préservent les précieux joyaux que sont l’intimité et la proximité, pendant que se construisent les grandes salles qui couperont l’envie de la métropole, n’ayant rien à lui envier. Notre culture, on l’acclame, on la récompense, on la reconnaît comme unique. Notre culture, c’est notre inventivité, notre originalité, notre essence, notre âme, notre identité, notre imagination, notre créativité.

Notre culture, c’est nous, la couleur de notre peuple, la fierté de notre fleurdelisé. Reste plus qu’à la reconnaître comme un apport considérable à notre économie en la vivant, en la fréquentant, en la consommant, en l’offrant en cadeau, comme on offre un instant de bonheur inoubliable. Notre culture est grande, et honorable. Et au-delà de l’art et du divertissement, elle est aussi notre façon de vivre, notre manière d’être, dans un territoire de grandeur et d’espace, une terre d’accueil, de générosité, une ouverture sur un monde où tant est possible.


J’ai lu

LIRE

planète Lili, de nicole moreau et geneviève després Annie Depont

Pendant la période des fêtes, il est une coutume chez nous qui consiste à faire le tri de quelques étagères de la maison, dont celles de la bibliothèque. Le regard que l’on porte sur nos livres change avec le temps. J’ai eu, comme bien des gens, tendance à exhiber des ouvrages de référence, témoins de mes goûts et de ma culture. Ridicule. Aujourd’hui, je cherche à élaguer. Il est une petite pile sur ma table de chevet qui dit « À lire ou à relire ». Sur le dessus, car plus petit que les autres : Planète Lili. Je ne me souviens plus de comment ce livret est arrivé là, et puis ma dernière petite-fille est bien trop grande maintenant pour s’intéresser à cette littérature enfantine. La tablette numérique a pris le dessus.

Les livres, si nombreux dès qu’elle a su en tenir dans ses petites mains, se sont faits plus rares. Trois éléments m’ont attirée vers le canapé près du feu, signe que je n’allais pas seulement feuilleter. Des dessins extrêmement bien faits, pleins d’humour et parfois très sophistiqués, qui me réconcilient avec l’imagerie des livres jeunesse, quelquefois hideuse et mièvre. Une infographie amusante – quoique déjà vue – utilisant différentes polices de caractères afin de nuancer les mots, et troisièmement le fond. C’est l’albumjournal, le carnet de vie d’une petite fille qui vit des moments majeurs : l’arrivée d’un petit frère, celle d’un chien, ses relations avec les adultes qui l’entourent et la font grandir. La mère, enceinte jusqu’au menton, effouérée sur le divan rouge, m’a fait

mourir de rire. Une belle association textes-dessins; aucun des deux ne prévaut. Humour et poésie, beau mariage. La petite qui rend visite à son grand-père à l’hôpital et qui fait semblant de lire… « mais je mimais une Lili qui lit ». La rencontre avec le nouveau bébé : « Ma mère l’a déballé et j’ai fait semblant d’être emballée. » Un moment de pur délice, fraîcheur et justesse du propos, car il n’est pas si facile de se mettre dans la peau d’une enfant. J’ai pensé parfois aux Triplés, de Nicole Lambert… et cette jolie ode à la vie qui a l’air d’un livre pour enfants, sans vraiment en être un, ne fera pas partie de l’élagage annuel. Planète Lili, de Nicole Moreau et Geneviève Després, aux Éditions de la Bagnole

Le choix du libraire Christian Huron

Lisez-le, ne le lisez pas. Moi, ce que j’en pense, c’est que si vous voulez avoir un élément de plus dans votre compréhension de l’homme moderne, plongez. Ce livre, je l’ai lu au petit matin, un matin pas comme les autres, bizarrement. Une nuit reposante, ma fille arrête son réveil en dormant et sera en retard, ma blonde part sans avoir mangé. Quelque chose dans l’air... À ton nom est un recueil très court des chansons de l’auteur-chanteur français Damien Saez (leur Biz à eux peut-être, à sa façon et sans le rap) avec quelques ajouts qui font que nous le lisons comme un récit, bien que ce soit des textes écrits séparément. Une profondeur rare, une spiritualité intrinsèque, contestataire.

Ce livre est un voyage astral. Attention, il y a un palier de décompression pour le retour sur terre. Combien de temps ? Je ne sais pas, mais je vous tiens au courant. Damien Saez, de ce que je sais de lui, il est jeune, il chante et il a connu de très hautes sphères et des vagues très profondes.

À ton nom damien Saez

4, avenue Lafleur Sud Saint-Sauveur

Prix : 16,95 $ Éditeur : Actes Sud, Arles (Bouches-du-Rhône) Collection : Le souffle de l’esprit

450 744-3341

LES JEunES REnConTREnT LEuRS AuTEuRS Séances de signatures de 14 h à 16 h à la Librairie L’Arlequin

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Un appel irrésistible - Carnet de voyage

Les fantômes de Mingan

Miam miam

Conseils d’ami pour familles épanouies

Maya et ses chiens

Maïka, la planète n’attend pas

HEMA-CLAUDIA HÉNAULT 15 ans +

MIREILLE VILLENEUVE 12 ans +

ROXANE TURCOTTE 3 ans +

NATALIE GODIN Pédagogie

LA JEUNE CHARLOTTE M. JÉRÔME 10 ans +

FRÉDÉRIQUE DAVID 7 ans +

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Si j’avais un conseil à donner a

Céline Bross

Artiste de la décennie de traces Pour fêter la dixième année de TRACES, j’ai choisi pour vous plusieurs cadeaux. Pour vous, et pour moi. Au cours des prochains numéros, je présenterai mes artistes favoris. Les vrais de vrais, ceux dont je voudrais m’approprier les œuvres. Beaucoup de peintres puisque c’est mon domaine. En fait, mon rêve serait de les rassembler dans une formidable exposition. En attendant, voici le troisième portrait de ma formidable galerie.

Annie Depont

Ses œuvres font souvent partie d’encans prestigieux au profit de causes humanitaires. Elles sont évidemment aussi en galerie. « C’est une belle visibilité, dit-elle, mais le marché a tellement changé… » Entre sa clientèle privée ou d’entreprise, ses galeries, les encans et sa collection destinée à la Floride, Céline Brossard est toujours en train de livrer. Voilà une artiste qui ne se plaint pas, car son sens de l’organisation lié à son grand talent lui permettent d’assurer un flux constant de production et de vente. Son atelier lumineux, épuré, très bien rangé témoigne d’une parfaite maîtrise de son métier d’artiste. De grands rouleaux de toile sont appuyés au mur, prêts à recevoir les créations destinées à voyager. « J’entre dans mon atelier à 8 h du matin, confie-t-elle. Je suis très organisée. Auparavant, je travaillais dans la pub mais, même après 20 années, le doute est toujours là… » Voilà aussi une artiste qui ne recule devant aucune exploration picturale et technique. Connue entre

COURRIER DES LECTEURS Où trouvez-vous TRACES ?

autres pour ses visages et silhouettes de femmes, elle change de sujets, avec ses envols de canards ou carrément avec de grandes abstractions dont on se demande (dont je me demande) toujours d’où proviennent le mystère, la beauté, l’envie de contemplation. Juste s’asseoir devant et méditer. « Tout se suit, explique-t-elle. Je travaille une exploration, je crée quelque chose que je mets de côté, et tout d’un coup les oiseaux arrivent. » C’est alors qu’elle produit une série : « Puis, plus tard, je veux casser la ligne, aller ailleurs, attendre la surprise qui m’amène à une émotion différente. » Et cela améliore les sujets précédents : « Je vais toujours plus fort et plus loin avec mes femmes grâce à mes explorations. » La flamme au foyer

Dans l’enthousiasme d’une œuvre qui devait représenter un feu de foyer, commande d’une entreprise, l’artiste s’est approprié tout simplement de la cendre comme pigment sec et un tison comme fusain. Le résultat est étonnant.

Où trouvez-vous TRACES ? Je suis de Mont-Laurier et, quand je vais faire l’épicerie au Metro de la Plaza Paquette, le présentoir se trouve juste à côté de l’entrée. C’est souvent votre page couverture, superbe, qui m’interpelle. Je l’emporte à la maison pour le lire un petit matin tranquille avec un bon café. De plus, dites-vous que chez nous votre magazine ne finit pas dans la récupération : il a une deuxième vie et se « TRACESforme » en bricolage de ma fille de quatre ans ! Merci à vous. Julie Thibault

Je trouve TRACES au IGA de Saint-Eustache. Je le lis chez moi avec un bon verre de vin ! J’en donne aussi un exemplaire à mon père, qui en apprécie beaucoup la lecture et le visuel, tout comme moi. Et on aime bien M. Jasmin ! Mille bravos ! Pierre Viau, Saint-Eustache

TRACES... Épicerie Metro... Je le feuillette au détour, mais je le lis au complet et donne la techno à mon fils. Les articles sont très intéressants et parfois j’en découpe et je les conserve. Continuez votre beau travail. Lise Le Blanc, Kiamika

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aux artistes : ne pas vouloir vendre à tout prix.

HOMMAGE

sard : une signature

Quel métier n’auriez-vous pas aimé faire ?

Tout ce qui me mettrait dans un carcan mais, dit-elle en riant, cela ne m’aurait pas dérangée de conduire un camion. Le mot que vous préférez.

ÉMOTION – Je suis une femme de cœur. Ma mère était comme ça : elle n’avait pas tous les mots, mais le cœur arrivait en premier. Céline Brossard, groupie de qui ?

(NDLR : Après une légère réflexion pour déterminer si oui ou non, on se permettrait de nommer un ou une artiste vivant et très proche de nous…) DIANE BROUILLETTE – Une hypersensible. J’envie son état pur. DAVID ALTMEJD – Pour son côté matière et 3D avec beaucoup de fragmentations. www.celinebrossard.com www.galerieiris.com

Je lis régulièrement TRACES depuis environ un an. Bien que l’esthétique du magazine soit une parfaite réussite, ce sont d’abord et avant tout les articles qui m’intéressent. Ils touchent presque tous l’une ou l’autre de mes fibres sensibles et me font parfois joyeusement sourire devant la réflexion (Mimi Legault). Eh que ça fait du bien ! J’aime particulièrement les vôtres, Monsieur Llavador, parce qu’ils dénoncent courageusement et avec intelligence.

Je trouve TRACES au supermarché de Sainte-Adèle et je l’emporte avec moi pour le lire chez moi, de la première à la dernière page. Je suis emballé par la qualité des articles et par l’à-propos des commentaires des chroniqueurs.

Alors, à vous tous qui laissez vos TRACES, j’estime que votre travail est des plus utiles et je vous en remercie, car c’est toujours une réelle joie pour moi de découvrir des gens qui ont à cœur d’aider à former la pensée par des prises de conscience parfois choquantes ou différentes, mais ô combien nécessaires, plutôt que de capitaliser sur un mode de pensée restreint.

Détails du concours page 13. Bonne chance...

Fernand Poupart, Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson

Longue vie à votre intégrité et, bien sûr, à votre magazine ! Mireille De Pierre, Nominingue

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FÉMINISME

Elle est un parc abandonné, de Nancy R. Lange

Monique Pariseau Traduire toute la force et la tendresse de l’œuvre de Nancy R. Lange est un véritable défi. Véritable « femme-orchestre » des mots, des luttes, des dénonciations et des élans d’amour, cette femme a su non simplement écrire une poésie alliant résistance et affection, mais a aussi créé dans son œuvre des liens avec les arts, la peinture, la photographie ou la sculpture.

Son recueil Elle est un parc abandonné, qui se veut aussi un hommage à Louky Bersianik et à Jeanne Fabb, reprend avec une puissance remarquable l’un de ses thèmes favoris : l’univers de la femme, de sa parole, de sa résistance, de sa résilience et de ses tentatives pour assumer tant ses forces que ses contraintes. « îLE ditelle » qui refuse de n’être que cela. Une île où l’auteure aimerait créer une véritable entente entre l’homme, la femme, l’humanité et la vie. Île pourtant où se profile les mondes : « portées de mer / à son appel / elles

émergent ! Archipel. » Dans cette première partie de son recueil, Nancy R. Lange devient une île de paroles qui tente de forer l’espace, qui tire à elle tous les horizons des possibles, qui veut magnifier et célébrer son appartenance à la matrice originelle. La deuxième partie, qui donne le titre à son recueil Elle est un parc abandonné, est imprégnée d’une plus grande violence. L’auteure y oppose liberté et aliénation, entre création, connaissance et destruction de l’essence féminine. Deux figures se pro-

filent et s’opposent en alternance : l’une, écrite sur les pages paires, est plus douce, même si le retrait de la pensée féminine y est dénoncé, malgré ses tentatives souvent avortées pour se rejoindre et renouer avec la vie telle qu’elle la ressent. L’autre partie, écrite en italique sur les pages impaires, est plus accusatrice. Nancy R. Lange y dénonce avec des mots d’une simplicité tout en force les mythes, les ordonnances sociales qui font que la femme s’éloigne de ce qu’elle est vraiment et risque d’oublier sa véritable essence et de ne devenir qu’un « parc abandonné ». Pourtant, Nancy R. Lange ne se contente pas de dénoncer : elle offre un espoir, une résilience pour que la femme ne soit plus étrangère à elle-même.

La poésie de Nancy R. Lange est à la fois tout en franchise, en force et en douceur. Elle rejoint un infini difficile à atteindre puisque souvent la femme lui tourne le dos ou l’ignore. Elle y réussit pourtant et nous offre dans ce recueil une richesse de sens où les mots traduisent avec une exactitude rarement atteinte la résilience d’une femme qui tente de rejoindre ses pareilles pour que la vie soit dans sa nature aussi femme, et ce, sans tromperies ou aliénation. Il faut lire Elle est un parc abandonné. Poésie d’une force remarquable qui ouvre une nouvelle fenêtre qui éclaire un monde féminin trop souvent tronqué. Ce parc abandonné après la lecture de ce recueil deviendra peutêtre une force de la nature où la vie se déploie sans contraintes.

Femme et libre comme aurait voulu l’être La Fiancée du vent de Monique Pariseau Nancy R. Lange

À l’occasion de la Journée internationale de la femme, j’ai eu envie de vous parler du roman La Fiancée du vent, écrit par Monique Pariseau. J’ai un grand respect pour l’œuvre et l’engagement social de cette auteure qui habite le même coin des Laurentides que moi. Aventurières et frondeuses, ses personnages sont souvent des héroïnes méconnues de notre histoire. J’avais découvert avec fascination Jeanne Barret, relatant l’histoire de la première femme à avoir fait le tour du monde, déguisée en homme, en compagnie de son amoureux botaniste. La Fiancée du vent raconte l’histoire de Marie-Josephte Corriveau, dite « La Corriveau », dont le destin tragique a fortement marqué l’imaginaire québécois et alimenté les légendes. Dès les premières pages, j’ai été ravie dans tous les sens du terme, c’està-dire à la fois soustraite au réel et plongée dans un immense plaisir de lecture, captivée et captive à la fois. Avec des descriptions d’une sensualité lyrique, l’auteure campe un premier personnage dont tous dépendent et 10

autour duquel tout se jouera : le fleuve Saint-Laurent. Tout l’amour de Monique Pariseau pour ce fleuve et l’horizon sauvage s’y exprime. Cette même passion pour la nature et l’appel du large se retrouvera chez l’héroïne de son roman, et causera sa perte. Plus qu’un hommage magnifique à la nature et à la région de Saint-Vallier, où l’auteure vit une partie de l’année depuis sa plus tendre enfance, ce livre est une œuvre de réparation de la mémoire d’une femme de NouvelleFrance qu’on accusa d’assassinat et même, dans les ragots qui devinrent légende, de sorcellerie. Avec une précision historique et une recherche sur le terrain qui a dû demander un temps incroyable, l’écrivaine nous entraîne, avec son récit historique, sur les traces de cette femme belle, sensuelle et éprise de liberté, dans un monde qui ne le permettait pas. En lisant les passages où Pariseau la décrit emportée par sa passion de la danse ou encore la façon dont elle se tisse un chemisier rouge vif aux couleurs de son appétit de vivre, je n’ai pu m’empêcher de penser à la robe rouge qui est devenue, dans tant de

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manifestations artistiques in situ en arts visuels, le symbole des Autochtones disparues : 1 200 femmes autochtones assassinées ou disparues au Canada en 30 ans. À cette attaque effarante de femmes canadiennes s’ajoute celle d’autres femmes victimes, assassinées ou embrigadées dans des réseaux de prostitution, entre autres les jeunes fugueuses. Pour la seule région de Laval, 33 victimes en 2015, toutes des fugueuses exploitées sexuellement. Et que dire de cette farce qu’est jusqu’à maintenant le procès de Jian Ghomeshi, où les victimes deviennent des accusées parce qu’elles ont recommuniqué avec leur bourreau, envoyé une photo d’elles en bikini (tiens, ça recommence, la question de comment la femme est habillée), ces femmes coupables de ne pas avoir eu assez d’estime d’elles-mêmes pour ne plus chercher l’approbation du bourreau, se sentant vaguement coupables à l’intérieur parce que, de La Corriveau du temps de la Conquête à aujourd’hui, le verdict est le même : c’est une fille perdue; elle l’a cherché !

Le monde me donne froid dans le dos. Pour me tenir au chaud, je vais me coller à la flamme qui danse dans le dernier album de Bïa, si belle dans sa robe rouge sur la pochette du CD. Une voix sensuelle, légère et frémissante. Bïa, la bohémienne brésilienne aux pieds nus, que j’ai eu la chance d’entendre récemment en concert intime aux Vendredis-concerts mensuels organisés à Laval par Guy Boucher au Café Le Signet. Courage, les filles. Vous n’êtes pas seules. La Fiancée du vent, Monique Pariseau, Libre Expression, 2003, réédité en format poche en 2005 Jeanne Barret, Monique Pariseau, Marcel Broquet

Le 8 mars, à Laval, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, Monique Pariseau sera l’invitée du RAPPEL : Parole-Action (Regroupement des auteurs professionnels, publics et émergents lavallois). Une entrevue sera suivie d’un atelier d’écriture gratuit et d’un micro ouvert. Pour info : rappelparoleaction@hotmail.com


Jean Chalifoux : vivre de son art Annie Depont

Vivre de son art, une difficulté majeure, une décision de vie. Jean Chalifoux est un maquettiste passionné. Il travaille pour des architectes, des entrepreneurs en construction, des ingénieurs. « Je me souviens, dit-il, de deux projets en particulier : maison à ossature de bois avec toutes les exigences apparentes dans la maquette. J’ai travaillé pour une firme spécialisée en récupération de bois après sinistre. Nous savons que 80 % du bois est encore bon une semaine après un feu, avant le début du processus de putréfaction. J’ai ainsi produit la maquette d’un pont modulaire à quatre sections que l’entreprise déposait par hélicoptère au-dessus d’une rivière pour la circulation des camions de transport du bois. » Qui peut le plus peut le moins

« Le plus petit est aussi long à faire que le plus grand. Lorsque je produis une sculpture, je la mûris dans ma tête avant de la réaliser (bien que parfois le matériau dirige la créativité). J’ai fait ma première exposition collective aux Sculpturales de Saint-Sauveur, suivie d’une exposition solo aux Rendez-vous art-thé de Piedmont. Je m’intéresse aux programmes pour la réalisation d’œuvres publiques (le fameux 1 %). Je pense que j’ai ce qu’il faut, car je suis extrêmement rigoureux dans la technique. Un jour, Riopelle m’a dit : “La technique est la porte ouverte vers la créativité. Après, tu peux faire ce que tu veux.” » Nous nous rejoignons sur cette idée, avec Jean Chalifoux. Une œuvre doit avoir un sens, une esthétique, une valeur, une pérennité. Dans la mesure du possible, il faut qu’elle surpasse les modes (à moins de devenir témoin de son temps), qu’elle soit en-tre-tenue. Il y a trop de négligence sur ce dernier point. On ne pense pas assez à la longévité, à la protection contre les attaques du temps, de la pollution, de la température. Comment sujets ?

choisissez-vous

ENTREVUE

Avez-vous déjà pensé à enseigner ?

Jusqu’à présent, je n’ai jamais considéré avoir assez d’érudition pour enseigner. Je pense qu’il faut être plus exigeant avec soi-même qu’avec les autres, pour enseigner. Cependant, il y a peut-être un projet qui me séduirait… mais chut, ce n’est pas encore le moment d’en parler. Je suis le plus souvent attiré par le défi technique, celui qui m’oblige à rassembler tous mes champs d’expertise. J’expérimente beaucoup. Il est important de tester. C’est parfois l’approche tactile qui révèle le sujet à venir. J’aime particulièrement Magritte, son propos scénique et critique. La plupart des artistes peintres font de la sculpture et vice versa.

En ce qui me concerne, je trouve que la peinture est plus exigeante; le 3D me vient plus spontanément. La peinture me fascine. Je suis capable de reconnaître une belle œuvre, d’instinct, sauf que d’en réaliser, ce n’est pas si simple. Comme les étudiants en art, je m’exerce en copiant des chefs-d’œuvre de grands maîtres. Dans la maison de Jean Chalifoux, plusieurs de ces exercices sont magnifiques et mériteraient qu’il se spécialise, le moment venu, en reproductions de grands maîtres. Après tout, une belle reproduction aura toujours plus de valeur qu’une banale affiche. Qu’en pensez-vous ?

courrier.lecteurs@tracesmagazine.com

vos

Ce sont eux qui me choisissent. (Rire.) J’essaie d’être ouvert à ceux qui m’interpellent. J’essaie aussi de voir le monde sous un angle différent. Lorsque j’étais petit, je descendais les escaliers de notre maison sur le dos, la tête en bas. Je faisais mes devoirs sous la table de la salle à manger, appuyé sur la barre transversale. Ça ouvre des perspectives. 19 février 2016

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CLAUDE JASMIN

LE CŒUR EN COMPOTE (exclusif à TRACES)

Soudain, plein le petit écran, un jeune visage avec un regard d’une détresse totale. Insupportable, ce gamin qui me dévisage du fond de son Burkina Faso ensanglanté. J’éclate en sanglots ! La dernière fois que j’ai soudain fondu en larmes, c’était une fillette me fixant en désespoir, dans une rue de Port-auPrince. Est-ce que, le grand âge venu, on ne peut plus supporter ces reportages sur la misère d’en dehors d’ici, de notre Occident privilégié ? Pour plaisanter, à Noël, à table avec la « visite », je m’empare du gâteau aux fruits et fais mine de le cacher sur un buffet. Une nièce – cinq ans – se lève raide, les poings sur les haches (cinq ans !), me jette : « Voyons ! Faut partager ! » Nos rires. Hier, comme chaque fin d’après-midi, à ma « piscine-serre »

de l’Excelsior, je distingue ceci dans un transat bleu : discrètement, une jolie maman donne le sein à son bébé. Une impression de déjà-vu, ce tableau touchant, et me voilà à l’envers encore. J’ai revu une vieille photo : dans le salon sombre de ma rue Saint-Denis, ma mère m’allaitant discrètement. 1933. Soyez prévenues, jeunesses rieuses : vient un temps dans la vie humaine où on a souvent, comme on dit, le cœur « en compote ». Les larmes aux yeux. Tenez, soudain, à la radio, éclate une voix si belle, si claire, si prenante, celle de Renée Claude. Toutes affaires cessantes, j’écoute : « J’ai cru l’aimer, et j’ai cru l’être ! »… Me voilà ému subitement. À vingt ans, entre deux auditions, la jeune chanteuse, chatte noire, à ma table à dessin de Radio-Canada,

aimait me voir inventer un décor de variétés. Éclater en sanglots, Dieu merci, est rare et, pourtant, une neige de fin janvier tombe tout doucement, on voit une ambulance venue chercher la voisine, la si belle Pauline, qui est tombée mal dans sa cuisine. De l’autre côté de la rue Morin, au même moment, une fillette à longs cheveux noirs qui court avec un cerf-volant improvisé… qui se refuse au vent. Deux images. Les deux bouts de l’existence. Encore une vision : aux buttes de sable de Pointe-Calumet, il y a plus d’un demi-siècle, ma noiraude de sœur, Marielle, ma quasi-jumelle, veut voir monter au ciel ce « machin » que j’ai mal bricolé. Tout est relatif, « mossieu » Einstein ? Le temps existet-il ? Alors, j’ouvre ma porte et, fou,

amusé, je gueule, fort : « Marielle ! » La gamine a entendu, fige un instant, me regarde, sourit, reprend sa course. Un chien errant vient flairer mes bacs, puis descend la côte vers le rivage. Dimanche dernier, jeunes visiteurs, des Boucher – côté Raymonde, ma compagne de vie –, sortie de ma vieille luge de la cave. Oui, me voilà encore troublé, du fond de mon fauteuil, ne plus pouvoir que… regarder ! Fini, à jamais, le Clo-Clo en forme de jadis, moi, nez coulant, givre à la barbe, frasil au visage, frimas plein la gueule… Reste assis, bonhomme; belle invention, le La-Z-Boy ? Non ?

Pour le prochain anniversaire de la fondation de la ville de Montréal, en 2017, on prévoit illuminer le pont Jacques-Cartier au coût de 39,5 millions de dollars. Des navires porte-conteneurs, le Marco Polo et le Jules Verne, sont sortis des chantiers en 2013, pouvant transporter 16 022 conteneurs. La compagnie MSC a lancé en 2015 cinq porteconteneurs, chacun d’une capacité de 19 224 conteneurs, requérant plus de 50 000 camions pour les décharger. D’autres exemples... En 2015, un individu a fait l’acquisition d’une toile de Modigliani – seulement une toile – pour 170 millions de dollars; auparavant, il avait acheté une tasse en porcelaine – oui, une tasse de thé – de l’époque Ming pour 36 millions de dollars. On a calculé que 48 millions de dindes auraient été consommées lors de la Thanksgiving américaine. Le coût combiné du nouveau pont Champlain et de l’échangeur Turcot de Montréal pourrait atteindre plus de 8 milliards de dollars. Et les

nids de poule, eux ? Il fallait déverser dans le fleuve Saint-Laurent des eaux usées de Montréal pour « nettoyer » un tuyau conducteur : 8 milliards de litres, l’équivalent de 2 600 piscines olympiques. Plus de 305 millions de canettes et 576 millions de bouteilles sont jetées chaque jour aux États-Unis : imaginons le processus de recyclage. Jean-Jacques Rousseau affirme que « c’est [...] dans la disproportion de nos désirs et de nos facultés que consiste notre misère ». On ne vit que pour voir des zéros s’aligner et se rajouter à la fin de n’importe quels autres chiffres. On n’additionne plus; on multiplie seulement. Les chiffres dépassent l’entendement. Il faut s’attendre à ce que notre vocabulaire suive cette folle tendance avec des mots comme billion, trillion, quintillion; des verbes tels tripler, nonupler, décupler; des adjectifs pour qualifier la vastitude comme monumental, titanesque, cyclo-

péen, illimité, colossal, prodigieux, exorbitant. Nous ne devrions pas manquer de superlatifs pour montrer la démesure. Gustave Thibon a pourtant dit : « Progrès ? Le monde, depuis un siècle, évolue à pas de géant. Tout se précipite… Amer symptôme : l’accélération continue est le propre des chutes plutôt que des ascensions. » Force est d’admettre que cet élan vers le gigantisme est loin de ralentir : au contraire, il s’amplifie à des dimensions… stratosphériques. Devrait-on s’étonner s’il n’existe plus de limites au gigantisme ? Reviendrons-nous à tenter de mettre en place les principes du concept d’E.F. Schumacher « Small is beautiful » ? Faisons-nous vraiment une analyse de la prise de risques pour l’écologie et la sécurité des personnes ? Où en sommes-nous avec la simplicité volontaire ? Pourrions-nous vivre dans une société à échelle plus humaine et éviter cette hypertrophie de tout ? Nous avons des doutes.

GIGANTISME Robert Riel

L’incommensurable est devenu l’apanage du début du 21e siècle. Tout est citius, altius, fortius, c’est-à-dire toujours plus haut, plus loin, plus fort. Le gigantisme est avant tout un phénomène qui provoque la croissance physique anormalement importante d’un individu, comme le géant Beaupré; il existe toutefois un autre phénomène inhérent au gigantisme, plus pernicieux, qui touche aussi l’humain : croire à la nécessité d’un développement démesuré de plusieurs composantes matérielles de la société. Nous sommes continuellement confrontés à ce gigantisme. En avons-nous analysé les conséquences et les potentiels dommages collatéraux ? « Si vous apercevez un géant, regardez d’abord la position du soleil et voyez si le géant n’est pas l’ombre d’un pygmée », a dit Novalis. Référons-nous à certains chiffres qui se présentent à nous quotidiennement pour bien saisir ce point. 12

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Continuez votre excellent travail car, grâce à votre détermination, vous mettez en valeur les artistes de chez nous. Enseignant la photographie à la Ville de Saint-Eustache, j’inculque à mes élèves le sens artistique de la photo. C’est une grande satisfaction pour moi de faire connaître les beautés de la nature et de partager mes connaissances par des expositions, conférences et ateliers.

Droits d’au teurs ? Parlons-e n!

Annie Dep ont Le premier tisse tricote – Et perso des liens, le second les nne pour s’élev L’un produit er contre. des pas le temps de portraits d’artistes et n’a déposé le mêm se retourner que l’autre a e dossier et reçoi L’un présente t la sub’. un projet de calendrier régional, l’autre se jours celui qui l’approprie. C’est tougosse le bouc nier qui ouvr hon en dere champagne. la bouteille et profite du Et vous voulez réglementer les teurs ? Bonne chance ! Un balai droits d’au, avec ça ?... Une autre : « La démocra ssie » Il ne suffit pas de à tout bout de clamer « transparence ! » champ pour que clair. Ce mot, tout soit séducteur s’il en est au moment des élect ions, gler tous les imbr ne peut pas à lui seul réil n’est pas le sésamoglios de l’après victoire, e qui ouvre les la réussite. Car c’est une chos portes de aux urnes, c’en e, la victoire d’un mandat. est une autre, la réussite Il les mêmes sloga ne suffit plus de ressasser ns, ni de continue des mains de r à serrer droit core de vilipende e et de gauche, ou enmaintenant livre r ses prédécesseurs, il faut Rares sont les r la marchandise promise. élus qui ne déço Ils sont tellem ivent pas. ent tent la campagn sympas quand ils batvous allez voir e : « vous allez voir, ce que !» espère, « Anne, - On voit, on scrute, on ma sœur Ann rien venir ?.... e, ne vois-tu » Et si jamais elle - Non, elle ne voit rien. on va trouver a le toupet de rouspéter, le l’odieux : Elle moyen de lui faire porter aura dis-je : quémande it dû demander – que r – bieeeeeen trrrrrrrrrrriple avant, en exemplaires. N’essayez pas de ces maudites ligne deviner qui m’inspire s, il y en a toujo sieurs à la fois; urs pluce que je brosse avecsont des travers de société crasser l’hydre. un peu d’acide pour déUne forme de rien de méchant, caricature, je vous assure, ger l’humain car chanest j’attends le dége une utopie. Alors moi, l de mouille sous du printemps qui clapote une valeur sûre. la glace, ça au moins, c’est

Pray

Courrier.lecteu rs@tracesmagazin e.com

Paul Raymond (PRAY)

PAGE 15

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Depuis la parution d’un article dans votre magazine en février 2011, j’ai pu profiter d’une grande visibilité. Grâce à sa générosité et à son professionnalisme, l’équipe de TRACES a su donner un élan à la carrière de photographe que j’exerce depuis plus de 30 ans. La visibilité que vous donnez aux artistes a une grande importance pour notre culture.

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Recherchons représentants publicitaires secteur montréal 514 833-8718 | ventes@tracesmagazine.com 19 février 2016

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SoRTiR

•Salle André-Mathieu | 1 877 677-2040 | 475, boulevard de l’Avenir, Laval •Maison des arts de Laval | 1 877 677-2040 | 1395, boul. de la Concorde ouest

13 mars ARIANE MOFFATT

24 mars SUSIE ARIOLI

2 mars

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BRAVO !

Success stories Annie Depont

La morosité ambiante va finir par nous atteindre, si nous ne réagissons pas. J’ai pris le parti de m’intéresser aux personnes qui réussissent leur vie. Elles ne sont pas forcément milliardaires, mais elles semblent avoir atteint leurs buts, elles rayonnent d’enthousiasme, sans affectation. Je me méfie de ceux qui parlent trop fort de leur réussite : ils sont souvent moins crédibles. Les yeux, le visage, le comportement d’une personne en disent toujours bien plus long que ses discours. Anik Malo et ses complices

Dans une assemblée, un lieu public ou un party, il est impossible de ne pas remarquer cette ravissante jeune femme aux cheveux de fée. Elle rayonne. Cet éclat émane d’une vie bien remplie de bonheur, de travail bien fait, de passion.

Membre de l’Association canadienne des réviseurs, Anik a créé son entreprise de services linguistiques – rédaction, traduction, éditique, réécriture et révision – et compte notamment parmi ses clients l’Aubainerie, les Éditions La Presse, les Éditions de L’Homme, les Éditions du Trécarré, Transat et Cossette. Excusez du peu ! Issue des milieux de la pub et de la communication, elle a ses entrées chez les plus grands. Lorsqu’elle travaille à Toronto, elle s’occupe d’une équipe de plus de 20 personnes. Son énergie est communicative, elle travaille avec passion. Quand il y en a trop, ce sont ses « complices » qui embarquent. Passion également pour son deuxième métier : agente de voyages pour Vacances Summum, distributeur de vacances luxueuses en Répu-

blique dominicaine, notamment à Puerto Plata. Anik aurait dû devenir ethnologue. Elle adore voyager et a parcouru la planète sac au dos pour découvrir le tissu humain de chaque pays visité. Avant chaque projet, elle s’est fait un devoir d’apprendre les rudiments de la langue de destination, que ce soit le turc, l’arabe ou autre difficulté étrangère. C’est son mari, Robert Malo, qui l’a invitée à découvrir l’extrême opposé : les séjours privés dans des endroits somptueux. Comme Anik ne fait jamais rien à moitié, elle s’est vite impliquée dans la distribution de ces vacances haut de gamme. Au lieu de G.O. au Club Med, elle est devenue D.O. – discrète organisatrice pour Vacances Summum.

aniketcomplices.com vacancessummum.com

Gens de rêve, vie de rêve…

Studio Talent Laurentides… La relève ! Nathalie Daragon

Pascal Thibeault, Adélois auteurcompositeur-interprète, a tout juste 21 ans lorsqu’il est sacré meilleur guitariste par le grand concours télévisé de MusiquePlus et MuchMusic avec son groupe Brisk rebels cross en 1990. Ce jeune musicien prometteur partira ainsi en tournée avec son groupe, parcourant les États-Unis dans leur autobus, s’offrant une vie de rock star et ajoutant quatre albums à sa musicographie. Hier encore, Pascal Thibeault respirait rock et rêve américain, et pas seulement dans ses tenues vestimentaires. « Je lisais, dormais, rêvais et pensais en anglais », confie-t-il. Un atout de valeur sûr lorsque l’artiste auditionne pour les plateaux de tournage télévisuel ou cinématographique. Jusqu’au jour où il fait une rencontre bouleversante au Théâtre Royal de Saint-Jérôme… La salle est remplie de jeunes talents se produisant sur scène dans un répertoire purement francophone. « J’étais sous le choc de les entendre chanter en français… Qu’était-il

arrivé au piédestal américain ? » s’exclame Pascal Thibeault. Une étrange découverte pour l’artiste : ses racines longtemps endormies émergent en lui… Et ce sont de merveilleuses retrouvailles avec la richesse de la culture québécoise, de la langue française et du répertoire musical francophone grâce à ces enfants. « C’est extraordinaire de voir des jeunes de cet âge-là reprendre le flambeau », partage Pascal Thibeault d’un air ému et admiratif. Un rendez-vous familial

Même si le studio d’enregistrement s’adresse incontestablement à des artistes professionnels soucieux de perfection, Pascal Thibeault « mixe analogiquement en externe afin de garder la chaleur du son, produisant une rondeur et une amplitude sur le plan des richesses globales ». L’objectif est d’offrir des soirées thématiques afin de resserrer les liens familiaux dans l’exercice du chant et de la musique en famille. « Je déplore que nous ayons perdu l’essentiel de la signification du mot famille, d’où

l’existence de ce programme d’activité », exprime l’artiste. En enregistrement, les jeunes sont accueillis par groupe de 6 à 8 chanteurs âgés de 8 à 18 ans, avec le choix d’être accompagnés d’un coach du Théâtre. « Avant de procéder au mixage d’une chanson, je prends le temps de l’écouter afin d’aller chercher la parfaite énergie », explique Pascal Thibeault. Et il ajoute dans un grand éclat de rire : « Je suis passé du gros rocker à la chanson d’amour fleur bleue. » Des comédiens-chanteurs apparus dans La Passion d’Augustine et Mary Poppins sont passés dans le studio de l’artiste, également très impliqué au sein des camps d’été artistiques de Val-David, organisés par le Théâtre Royal. Les Pays d’en haut…

Cet hiver, nous apercevrons Pascal Thibeault sous les traits d’un bûcheron pour les besoins de la télésérie Les Pays d’en haut. « Ce fut un immense privilège pour moi que de jouer dans cette série de grande qualité, m’apportant un enrichissement pro-

fessionnel sans égal et un fun rare », témoigne-t-il. Pascal Thibeault fait partie de ces artistes d’exception dont la musique n’est que vibration et don de soi. Informations

www.letheatreroyal.com. Cliquez sur « Studio d’enregistrement » ou appelez au 450 821-2532.

19 février 2016

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PRAY

PHOTOGRAPHE ANIMALIER photopray.com


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