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CONSEIL DE DÉVELOPPEMENT DE LA LOIRE-ATLANTIQUE

TENDANCES n° 5  SEPTEMBRE 2010

Perspectives de l’agriculture en Loire-Atlantique

La Loire-Atlantique n’a rien à envier à ses voisins concernant la richesse et la variété de ses productions. 500 millions d’euros sur les 5 milliards que dégage le département sont issus de l’agriculture. La LoireAtlantique est également le troisième département agricole de France concernant le nombre d’actifs (12.9 %).

Agriculture en LoireAtlantique... le bonheur est-il dans le pré ? Le lait : or blanc du département

La production laitière représente 236 millions d’euros soit environ 1/4 du chiffre d’affaires agricole ! Cela n’a rien d’étonnant car les exploitations sont de plus en plus grandes : plus de 350 000 litres par unité de production en moyenne (205 500 litres au niveau national). Aujourd’hui ce sont 2000 travailleurs qui oeuvrent chaque jour pour d’importantes coopératives comme Biolait ou Lactalis. Et demain ? Le challenge qui attend maintenant cette filière réside dans la sortie du régime des quotas (réforme de la PAC*) ainsi que dans la modernisation du bassin de production.

Des vaches au service du paysage

le métier de maraîcher est une nécesLa filière bovine est la deuxième sité pour pérenniser cette activité qui production agricole du département fait partie intégrante de l’identité du avec 160 millions d’euros de chiffre territoire. d’affaires en 2007. Les bovins laitiers et bouchers entretiennent et Le secteur viticole en difficultés valorisent 55 % de la Surface Agricole 100 millions d’euros, c’est le chiffre Utilisée (SAU) du département. d’affaires de la viticulture du Pourtant, cette filière se département qui dépend remet mal de la crise et très largement de la pourrait connaître des production de muscadet Le chiffre d’afdifficultés de reprise. (12 000 hectares sur Et demain ? à l’aveles 15 000 cultivés). faires de la viticulnir, cette filière deVéritable vitrine du ture en Loire-Atlanvrait être soutenue département, cette tique s’élève à 100 pour adapter et valofilière caractérisée riser ses produits. par une tradition de millions d’euros ventes directes (30 % de la production), est Une production aujourd’hui en difficultés. maraîchère qui ne Au gel de 2008, qui a divisé végète pas ! par deux la production habituelle, Mâche, muguet, jeunes pousses... s’ajoutent la diminution constante Les stars du département sont aussi de la consommation de vin par les les pros du recrutement saisonnier. français et la concurrence des pays En 2009, plus de 15 000 travailleurs émergents (voir Tendances n°1). ont foulé serres et vergers en Loire- Et demain ? Le maintien même de la Atlantique.. Produisant 130 millions production est au coeur des enjeux de d’euros de chiffre d’affaires, les enjeux la viticulture, c’est pourquoi la qualité, de demain pour cette filière résident la promotion et l’adaptation des cédans la promotion du métier de pages de Loire-Atlantique doivent être maraîcher. plus que jamais maintenues. Et demain ? Promouvoir et valoriser

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Circuit court, agriculture biologique et énergie : le tiercé gagnant ?

s r u e t p m Agrico

La vente directe a la patate

Tradition des zones urbanisées du département, la vente directe a parfaitement trouvé sa place en LoireAtlantique. L’engouement des citadins pour les produits locaux vendus en circuit court ne cesse de croître. Ce type de production est aujourd’hui pratiqué par 18 % des exploitants. Les Associations pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne (AMAP), marchés à la ferme et autres moyens de distribution sont en plein essor, permettant aux producteurs d’obtenir une meilleure valeur ajoutée de leurs produits.

Part de l’agriculture dans le PIB National 77,1 % 6,3 %

Services Construction Industrie Agriculture sylviculture pêche

14,6 % 2% Source : Insee Conception et réalisation : CDLA

Structure de la valeur ajoutée en Loire-Atlantique (2005)

La Loire-Atlantique inscrite dans une « Logique Bio »

Incontournables depuis déjà plusieurs années, les produits «Bio» se font de plus en plus nombreux sur les étals des marchés et la place qu’ils occupent dans les supermarchés ne cesse de s’agrandir. L’agriculture biologique apporte une meilleure valorisation des produits et répond aux attentes d’un nouveau type de consommateurs. La Loire-Atlantique est d’ailleurs championne de France du Bio, avec 27 886 hectares alloués à cette activité, soit 6,5 % de la SAU !

74,5 % 6,7 %

Services Construction Industrie Agriculture sylviculture pêche

16,8 % 1,9 % Source : Insee Conception et réalisation : CDLA

Répartition du chiffre d’affaires de la production agricole de la Loire-Atlantique par activités (2007) 17,5 %

16 % 13 %

30,7 % 15,2 % 7,6 %

Viande bovine

L’agriculture : réservoir énergétique du futur ?

Lait Porcs

Entre l’épuisement des ressources énergétiques fossiles et le réchauffement climatique, faire des économies et développer les énergies renouvelables sont un véritable enjeu et

Maraîchage-Horti Vins Volailles

Source : Chambre d’Agriculture de Loire-Atlantique Réalisation : CDLA

Les activités agricoles en Loire-Atlantique Cultures spécialisées (vins, fruits et fleurs) Polyculture Porcs ou volailles élevage de bovins Polyculture et herbivores Ovins, caprins et autres herbivores Autres combinaisons de culture avec élevage

Source : Agreste - RA 2000

Conception et réalisation : CDLA

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Loire-Atlantique 2030 • Tendances N°5 • septembre 2010

une opportunité pour le département. Malgré des réalisations significatives (panneaux photovoltaïques sur les toits des stabulations, etc.) le chantier reste vaste et le département présente un véritable potentiel que ce soit sur le terrain du photovoltaïque, sur celui de l’utilisation du bois de bocage ou de la méthanisation.

Agriculture : quand la conjoncture s’en mêle...

Depuis plusieurs années l’agriculture connaît une diminution du nombre de ses exploitations au profit d’agrandissement de sièges existants. En Loire-Atlantique, le nombre de sièges d’exploitation est passé de 6 055 en 2005 à 5 185 en 2009, soit une perte de 14,4 %. La perte du nombre d’exploitants s’élève quant à elle à 9,5 %. Ceci s’explique par une productivité accrue ces dernières années ainsi qu’à un fort développement des structures sociétaires comme les GAEC1. Une conjoncture défavorable à l’économie est venue s’ajouter à ces conditions structurelles fragiles. La fameuse crise économique de 2008 a renforcé les incertitudes sur les futures possibles de la profession. Plusieurs éléments entrent en ligne de compte pour comprendre le malaise qui règne aujourd’hui sur le secteur agricole. Réforme de la PAC, crise économique et changement de comportement des consommateurs, autant de paramètres qui ont profondément perturbé le milieu agricole, plus particulièrement le revenu des agriculteurs. Leur rémunération a accusé une baisse de 20 % en 2008, et une nouvelle baisse de 34 % en 2009. Quid en 2010 ? Pourtant, l’avenir laisse place à une vision plus optimiste : la demande

*PAC :


La réforme de la Pac* c’est quoi ? Première étape dans une réforme de plus grande envergure, prévue pour 2013, elle comprend 3 grands axes. - La « réorientation des mécanismes financiers de soutien à l’agriculture », marquée par la diminution des aides à la production. - Cette diminution se fera au profit de l’environnement et du développement rural. - Les quotas laitiers. Créés en 1984 pour endiguer les excédents, leur suppression est aujourd’hui programmée pour 2015. Face aux productions agricoles des pays tiers, l’agriculture européenne pourrait bien sortir de son pré carré...

Politique Agricole Commune

mondiale est à nouveau en hausse, l’euro est plus favorable aux exports et les prix de l’énergie sont redescendus. Les mutations mondiales qui interviennent sur le secteur agricole vont probablement impacter les modes de production, les filières et les politiques, en vue d’une meilleure adéquation avec les nouveaux besoins.

L’avenir en question

L’avenir de la Loire-Atlantique est forcément fait d’évolutions et de remises en question qui vont se jouer de l’intérieur mais aussi de l’extérieur.

La réglementation se met au vert... le consommateur aussi

SAGE2, Directive Nitrates, Certy-Phyto etc. autant de règlements nécessaires à la sauvegarde de l’environnement mais qui ne seront pas sans conséquences sur la gestion de l’agriculture de demain. Cette «green attitude» se retrouve également de plus en plus dans le comportement des consommateurs qui souhaitent devenir des «consomm’acteurs». Les nouveaux acheteurs sont plus vigilants sur les prix, mais aussi sur la qualité des produits qu’ils consomment, expliquant ainsi en grande partie le succès de l’agriculture biologique. Le respect de l’environnement dans une logique de développement durable est également une préoccupation nouvelle qui influence 1

les modes de production (produits 84,1% de la SAU, encourager le «fairelocaux, bilan carbone etc.). L’agriculture valoir direct» (propriétaires exploitants) ne peut pas ignorer ces changements pour les jeunes exploitants représente et doit au contraire y contribuer donc un enjeu d’importance. à sa façon. Cela passe Outre l’aspect métier, les par la préservation produits agricoles ont des sols, la qualité également besoin d’être Le nombre de l’eau ou la lutte valorisés (nouveautés, d’exploitants a contre le changement investissements...) climatique. Ces en vue de satisfaire la diminué de 9,5 % nouvelles habitudes nouvelle demande des entre 2005 et impliquent une consommateurs. À 2009 remise en question du une échelle plus locale, fonctionnement actuel le renforcement des de l’agriculture qui doit liens entre l’agriculture s’adapter à une concurrence et les industries agroagricole devenue mondiale alimentaires est également une (Brésil, Paraguay, Argentine...) priorité.

Redorer l’image de la filière agricole

Enrayer la désaffection des jeunes pour les métiers agricoles est un véritable challenge qui reste pourtant du champ des possibles. La filière agricole a besoin de candidats à l’installation et d’emplois qualifiés pour assurer le renouvellement des entreprises. Il est nécessaire de rendre les revenus agricoles attractifs et d’offrir des perspectives de carrière aux jeunes exploitants. Aujourd’hui en région Pays de la Loire, le fermage (la location des terres par des propriétaires privés aux exploitants agricoles) concerne

Un espace foncier sous pression

De l’air ! L’agriculture de la LoireAtlantique en a bien besoin. Entre 1960 et 2006, la population du département a été multipliée par 1,5 (voir Tendances n°2) et les surfaces artificialisées ont plus que triplé. Ces dernières sont d’ailleurs issues pour les 3/4 de terres agricoles. À cela s’ajoute un fort taux de surfaces «sans usage» qui atteignent près de 40 000 ha. Limiter la tendance de l’artificialisation est une nécessité pour garder une agriculture pérenne et de bonne qualité sur le département.

Groupements Agricoles d’Exploitation en Commun; 2 Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux

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Vision future de la Loire-Atlantique Aujourd’hui

Demain

Un niveau de rémunération de la production agricole qui ne cesse de se dégrader.

Certaines filières agricoles en difficultés, particulièrement la filière bovine et la viticulture.

Quels seront les impacts de la concurrence des pays émergents (Chine, Brésil, Pays de l’Est …) sur les productions agricoles françaises ?

Un développement émergent de modes de distribution alternatif (vente directe, AMAP).

Nouvelles tendances de consommation (bio, circuit court): l’agriculture française aura-t-elle su s’adapter ?

Une agriculture confrontée à une problématique mondiale : le changement climatique.

Agriculture et biotechnologies : quelles incidences sur la production agricole ?

Maintien d’une agriculture performante, innovante, transférable et durable : les politiques publiques mises en place depuis 2010 auront-elles réussi à relever ces défis ?

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Politique Agricole Commune : un enjeu pour l’agriculture française.

L’agriculteur

d’aujourd’hui et de demain...

Afin de relever les défis économiques, sociaux et environnementaux qui se présentent, l’agriculture de Loire-Atlantique doit évoluer. S’adapter aux nouveaux marchés, optimiser les coûts de production, porter des projets innovants et les diffuser..., l’agriculteur doit se former à l’innovation, renforcer l’esprit d’entreprise et opérer avec des structures efficaces. Il doit investir tout en contrôlant son endettement et prévoir la pérennité de son exploitation en même temps que la transférabilité de son outil de production. Produire durablement, voilà le challenge auquel est confronté aujourd’hui le monde agricole.

Conseil de Développement de la Loire-Atlantique

Conseil de Développement de la Loire-Atlantique Co-Directeurs de la publication : Marcel Verger, Alain Sauvourel Rédaction : Céline Philiponet, Jean-Luc Tijou, suite à l’audition de Jacques Lemaître, Francis Mignonneau, Jean Noël Chaucesse et Gilles Le Maignan

 Mise en page : Céline Philiponet  Illustration :

Céline Philiponet, Rose-Marie Remigereau  Crédits photos : Fotolia  Impression : CODELA CODELA - 21 Bd Gaston Doumergue - 44200 Nantes  Tel : 02 40 48 48 00  Fax : 02 40 48 14 24  Courriel : cdla@codela.fr  Site web : www.codela.fr/cdla/presentation


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