Clutch Toulouse Hors-série 2017

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nce Expérie ique ymphon s electro

jeff mills © Patrice Nin

Dans cette œuvre, on trouve deux parties bien distinctes : la partie orchestre et les improvisations jouées à la machine. En quoi le projet Planètes se distingue de Light from the Outside World ? J.M. : Light From The Outside World est une rétrospective de mes travaux électroniques ces dernières décennies. Planètes a été conçu pour fusionner les genres classiques et électroniques, de manière à ne plus les distinguer. C’est un parcours didactique qui explore les 9 planètes de notre système solaire et le vide qui les sépare. Cette version moderne utilise des données que nous connaissons au niveau scientifique. Cela a joué un grand rôle dans ma façon de créer les compositions originales. C.M. : Dans Planètes, Jeff n’a pas un rôle de soliste à proprement parler. Grâce au remarquable travail d’arrangement effectué par le compositeur Sylvain Griotto, il y a des moments où l’on ne sait même pas si c’est l’orchestre ou Jeff qui joue. On pourrait presque parler d’un nouveau style, où électro et musique symphonique se rencontrent vraiment. D’ailleurs, lors de la création française de cette œuvre à Lille en 2015, on a parlé de « musique électro-symphonique ». Pourquoi avoir choisi l’œuvre de Gustav Holst ? J.M. : J’ai plus choisi le sujet des planètes que l’œuvre de Holst. C’est un sujet universel. Peu importe qui vous êtes, vous êtes tous conscients que notre planète n’est pas la seule à tourner autour de notre étoile. Holst a utilisé un récit de la mythologie grecque pour décrire les planètes. Or, cette version revisitée utilise la science spatiale. J’ai utilisé des faits connus au sujet de chacune des planètes. Le diamètre a déterminé la durée de la piste. La densité : le choix des sons et l’ambiance générale. La masse : la distance de la planète qu’elle pourrait évoquer à l’auditeur... Voyez-vous cette fusion musicale comme un symbole ? La musique électronique gagnerait-elle enfin en respectabilité ? J.M. : Cela fonctionne très bien et les retours du public sont excellents. C’est un bon présage, mais je ne me préoccupe pas vraiment de la façon dont la musique électronique est perçue ou acceptée. Comme d’autres genres, cette musique existera, que des personnes dévouées la soutiennent ou non. Ce n’est pas un concours de beauté. C’est une forme d’art ! Christophe, quel est votre morceau electro préféré ? C.M. : Dans Light from the Outside World, j’aime particulièrement « Sonic destroyer » et la pièce récemment ajoutée au programme, « Utopia ». Jeff, quel est votre morceau classique préféré ? J.M. : Le Beau Danube Bleu de Johann Strauss ! | HORS-série #1 • 25


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