zone libre
Projet Darwin,
pratique de l’évolution
Il est devenu le symbole moderne et dynamique de Bordeaux. Réhabilitant une ancienne caserne militaire, le projet Darwin est une pépinière d’éco-entreprises autant qu’un espace dédié aux cultures urbaines. De quoi susciter l’inspiration ? | Baptiste Ostré
L
e décor : une ancienne friche industrielle. À l’origine, de la fin du 19e siècle jusqu’en 2004, une caserne militaire. Au premier regard, avec ses fresques de graffitis qui colorent les murs, cet immense complexe a, aujourd’hui, tout l’air d’un squat artistique à ciel ouvert. Dans un renfoncement, une structure en bois précède la monumentale sculpture cartonnée d’un gorille. Façon Planète des Singes, il domine d’un regard de défi les clients du restaurant bio en face, installés en terrasse sur du mobilier de récup’. À l’intérieur, jouxtant une épicerie-sandwicherie, la taverne bourdonne de monde. Plus de 12 000 couverts par mois seraient servis dans cette véritable ruche à l’ambiance indus. Des touristes, des familles, mais aussi (surtout) des travailleurs s’y croisent. Car derrière cet
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environnement culturel, qui abrite également un skatepark et accueille 150 événements par an, le projet Darwin concentrerait le premier espace de co-working de France : 190 entreprises y sont installées pour 500 personnes y exerçant leur profession. Une vingtaine d’associations y ont également leur locaux. Comme cadre de travail, on a vu pire. Société alternative Le projet remonte à 2008, quand la Communauté Urbaine de Bordeaux (la CUB) vend une section de 10 000 m², sur les trente hectares de l’ex-caserne Niel, à deux entrepreneurs, Phillippe Barré et Jean-Marc Gancille. En déperdition depuis des années, cette partie de la rive-droite bordelaise a besoin d’un sacré coup de renouveau. Porté par l’incubateur d’entreprises Évolution, le projet