Clutch Toulouse sept. 2015

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état des lieux

Le mécénat,

messie de la culture ? La « danseuse du président ». Cette expression a longtemps symbolisé le riche PDG se distrayant avec son artiste protégé. Sur le terrain, la réalité est toute autre et le mécénat est devenu une véritable alternative au désengagement de l’État. Solution miracle pour sauver la culture ou grand méchant loup ? Clutch fait le point. | Nicolas Mathé et Maylis Jean-Préau

L

e temps où le secteur privé faisait peur à la culture est-il révolu ? Dans le théâtre, la musique ou encore le cirque, bien des structures ne craignent plus d’aller frapper à la porte des entreprises pour boucler leurs budgets mis à mal par la baisse drastique des subventions publiques. Et les entreprises jouent le jeu. En 2007, la Haute-Garonne comptait 16 % d’entreprises mécènes contre 34 % en 2014. Après

le sport et le social, la culture est le domaine d’action le plus plébiscité par ces mécènes. Bref, en 10 ans, le mécénat est devenu une véritable tendance. C’est en 2003 qu’a eu lieu le tournant. « Il y a clairement un avant et un après la loi Alliagon », note Nicolas Battist, consultant en stratégie de mécénat via sa société Culture Eco. En instaurant un dispositif fiscal avantageux (voir encadré), la loi a clarifié et

Les avantages fiscaux du mécénat Depuis 2003, la loi Alliagon permet 60 % de déductibilité fiscale des dons effectués pour les entreprises, dans la limite de 0,5 % de leur chiffre d’affaire. La réduction d’impôt est de 90 % dans le cas d’une aide à l’acquisition d’un « trésor national », et de 66 % pour les particuliers. La loi stipule également que la valeur des contreparties accordées au donateur ne doit pas dépasser 25 % de ce montant.

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