état des lieux des grosses productions comme Tenet n’aidant pas les salles à fédérer autour de programmations difficiles à élaborer. Une programmation que l’Utopia a tenu à axer sur l’imagination, la comédie et les surprises, soucieux de ranimer cette magie propre aux salles obscures. « Nous travaillons dans l’art collectif, dans l’universel et le rassemblement » souligne Susana de l’Utopia, en insistant sur cette volonté de « défendre l’art collectif du cinéma ». Une volonté de résistance que l’on retrouve à la Cinémathèque, où la réouverture a vu le début de la programmation estivale en plein-air. Des séances à jauges réduites, complètes, qui prouvent que l’envie du public est bien là. « Le plein-air était la bonne formule pour revenir, avec une programmation large, conviviale et festive » observe le directeur Franck Loiret, en soulignant que la force de la Cinémathèque est « de pouvoir compter sur la mémoire du cinéma et sur la force du patrimoine ». AUX ARTS CITOYENS Un patrimoine qui a pu jouer sur une double identité, à la fois artistique et touristique, pour se relancer après le confinement. S’ils ont évidemment du s’adapter pour faire respecter les gestes barrières, et abandonner de la sorte nombre d’événements ou ateliers prévus, 8•
les musées ont ainsi pu accueillir le public dès les premiers jours de juin. Les galeries d’art leur ont emboîté le pas, sans toutefois avoir la garantie d’être suivi par un public peut-être refroidi par les contraintes sanitaires. Les indépendants ont ainsi fait appel à l’imagination pour se projeter dans de nouvelles orientations. De façon radicale parfois : couplée à un tattoo shop, la Green Galerie a choisi de baisser pavillon, ses fondateurs Nathy & Alan aka Blasté (artiste du Clutch#43) se consacrant désormais à d’autres projets. L’espace d’art Lieu-Commun a, lui, choisi de lutter contre le manque de visibilité des arts plastiques dans les grands médias en créant... sa propre web télé ! Consacrée à la diversité de la création contemporaine, LCTV se lancera en direct et en public le 24 septembre, avec le pilote de l’émission « Le doigt dans l’oeil », dans une soirée qui devrait être complétée de performances et de concerts. LE BATTLE DE LA MUSIQUE S’il y a bien une chose que la COVID-19 aura fait réviser ces derniers mois au secteur culturel et au monde du spectacle, c’est l’usage du conditionnel. L’avenir reste plus que nébuleux pour les salles de concert et les acteurs des musiques actuelles : en raison des difficultés à faire respecter les mesures sanitaires,